Karim Bouamrane : "Je ne voterais pas la destitution d'Emmanuel Macron si j'étais député"

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Avec Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-09-04##

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00:00SUDRADIO, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Ce matin, notre invité est un nom que vous connaissez depuis cet été, mais vraiment, Karim Bouamrane, bonjour.
00:15Bonjour M. Bourdin.
00:16Pourquoi ? Parce qu'on a beaucoup parlé de vous cet été, vous êtes le maire de Saint-Ouen, vous êtes membre du Parti Socialiste.
00:21Est-ce que vous étiez hier soir à la réunion du PS ?
00:24Au bureau national, non, je n'y étais pas.
00:25Non, vous n'êtes pas membre du bureau national.
00:27J'y étais, mais je n'y suis plus.
00:30Vous n'y êtes plus, bon.
00:31Karim Bouamrane a beaucoup parlé de vous cet été, parce que le Premier ministre n'a toujours pas été choisi,
00:37parce qu'Emmanuel Macron cherche toujours, j'ai l'impression qu'il est enfermé dans une nasse d'ailleurs.
00:42Les jours passent, plus de 50 jours, toujours pas de Premier ministre.
00:46Est-ce que cet été, Karim Bouamrane, le Président de la République, vous a proposé de devenir son Premier ministre ?
00:52Je n'ai pas eu de proposition officielle.
00:54Comme je l'ai dit, je n'ai pas fait acte de candidature.
00:57Non, vous n'avez pas fait acte de candidature, mais il ne vous a pas appelé pour vous proposer le poste.
01:03Non, je n'ai pas reçu de SMS, de lettres, de courriers, de FedEx me disant
01:08« Cher Karim Bouamrane, vous êtes convié à devenir Premier ministre ».
01:11En revanche, il y avait eu des échanges à plusieurs reprises avec ses conseillers,
01:16et surtout avec le Président de la République qui est venu à plusieurs reprises
01:19dans le cadre des Jeux Olympiques, dans le cadre de l'inauguration du Village Olympique.
01:23On discute politique, donc les échanges avec le Président de la République ont toujours existé.
01:27Et concernant sa proposition éventuelle en tant que Premier ministre,
01:31comme je dis tout le temps, M. Bourdin, je dis la vérité, rien que la vérité,
01:34mais si ça avait été le cas, pour des raisons de respect et d'élégance, je ne l'aurais pas divulgué.
01:41Bon, donc il n'y a pas eu d'appel.
01:44Les choses sont claires.
01:46Votre nom a beaucoup circulé, mais d'où ça vient ?
01:50Tout ça parce que vous étiez ensemble au cours des Jeux Olympiques ?
01:57Je pense qu'il faudrait lui poser la question, mais concernant ce qu'on fait à Saint-Ouen,
02:02M. Bourdin, on a suivi, on a vu les Jeux Olympiques,
02:05on voit ce qu'on fait en termes de santé, en termes de logement, en termes de politique publique.
02:09On a vu la dernière sortie de M. Le Maire à ce sujet, on aura peut-être l'occasion d'y revenir.
02:15On est dans une situation politique, vous l'avez évoquée, inédite, inédite.
02:20Au bout d'un moment, moins le qui, c'est le comment, le pourquoi et le quand.
02:26Là, on rentre dans le dur.
02:29J'ai fait la rentrée scolaire avant-hier dans ma commune.
02:33Les sujets, que ce soit Saint-Ouen ou que ce soit au fin fond de Bessèges ou que ce soit au fin fond de Fort-Bac,
02:41c'est le nombre d'enseignantes et d'enseignants, c'est le pouvoir d'achat,
02:44c'est comment se soigner.
02:46On l'a encore vu ce matin dans les différents rapports concernant les hôpitaux,
02:50c'est le nombre de policiers, c'est le rapport avec l'autorité, c'est le civisme.
02:53C'est ça dont il s'agit.
02:55Et moi, franchement, ce qui m'attriste, c'est le manque de responsabilité, aujourd'hui.
02:59C'est le manque de responsabilité.
03:01Qu'on parle du qui pendant quelques jours, très bien.
03:08Mais vous avez vu la rigolade que ça devient, là, aujourd'hui ?
03:11Ça devient d'un ridicule.
03:13C'est pour ça que j'en rappelle à la responsabilité de toutes et tous,
03:16c'est comment on arrive à sortir de ce bourbier au regard des élections.
03:19Le NFP, notre coalition politique, ma formation politique, le Parti Socialiste,
03:24est arrivé premier dans le cadre de ce NFP.
03:27C'est comment, tout de suite, on arrive à dégager des mesures pour améliorer la vie des gens.
03:31Mais oui, mais même au NFP, vous n'êtes pas d'accord, Karim Bouamrane.
03:35Même au Parti Socialiste, il y a eu débat, encore hier soir, pendant quatre heures,
03:39pour savoir si, éventuellement, on pourrait censurer ou ne pas censurer Bernard Cazeneuve.
03:46Est-ce que les partis politiques ne sont pas en train de scléroser ?
03:51Bon, le Président de la République a sa responsabilité lourde,
03:54mais est-ce que les partis politiques, ses ambitions pour 2027,
03:57ne sont pas en train de scléroser et de figer la vie politique française ?
04:01Je pense qu'aujourd'hui, il commence à y avoir un ras-le-bol global
04:06qui, s'il n'y a pas une prise de responsabilité générale de tout le bloc républicain,
04:11peut conduire notre pays au fond de l'abîme.
04:14Au fond de l'abîme sur le plan économique, sur le plan culturel,
04:17sur le plan social, sur le plan écologique.
04:19La question que vous posez, elle est très frontale.
04:22Elle est claire, elle est nette, elle est précise.
04:24Est-ce qu'aujourd'hui, les partis politiques doivent se ressaisir
04:27et mettre au-dessus des intérêts tactico-tactiques,
04:30pour reprendre une expression footballistique,
04:32le sens de l'État, être serviteurs de l'État, l'intérêt général ?
04:35Si on a des différences, heureusement qu'on a des différences, M. Bourdin.
04:38Sans ça, on serait LR, on serait centristes, ou on serait liottes,
04:41ou on serait membres de la majorité présidentielle.
04:44Nous sommes socialistes.
04:45Et dans cette coalition, il y a des militantes et des militants insoumis,
04:51il y a des membres de LV, d'Europe Écologie Les Verts,
04:55il y a des communistes, il y a des radicaux de gauche.
04:57Comment derrière, on arrive à se dire, nous sommes arrivés premiers,
05:00et nos électrices et nos électeurs ont exprimé une demande de mesures sociales ?
05:04Ça veut dire, Karim Bouamane, qu'à gauche,
05:06on ne doit pas avoir peur d'une coalition ou de compromis.
05:09C'est ce que vous dites.
05:10C'est ce que je dis depuis le début.
05:12Qu'est-ce que je dis depuis le début, M. Bourdin ? C'est très clair.
05:15Je dis, je rêverais, je rêverais que notre programme
05:20Nouveau Front Populaire soit 100% appliqué.
05:23Est-ce qu'au regard...
05:24Mais c'est impossible.
05:25Exactement.
05:261 plus 1 ça fait 2, 2 plus 2 ça fait 4.
05:28Est-ce qu'en disant, c'est des faits arithmétiques,
05:31est-ce que ça fait de nous des complices du bilan d'Emmanuel Macron ?
05:37Absolument pas.
05:38Est-ce que nous combattons toutes les mesures libérales
05:41qui auraient pu être prises par Emmanuel Macron ?
05:43Oui.
05:44Est-ce que derrière, nous souhaitons que des mesures sociales en urgence
05:48soient votées au plus vite ?
05:49Oui.
05:50Comment on fait ?
05:51Soit on est en capacité d'avoir un gouvernement 100% Nouveau Front Populaire
05:55et en négociant mesure par mesure avec le Parlement,
05:59c'était la proposition de Mme Castex, dont acte.
06:02Il aurait fallu essayer.
06:03C'est dommage, c'est regrettable.
06:05Vous avez dit, vous avez soutenu à un moment donné Mme Castex.
06:11Sa démarche était louable, était bonne le 23 août.
06:14Oui, sauf qu'elle disait sous la pression peut-être d'LFI
06:18toutes les mesures du NFP, rien que les mesures du NFP.
06:21Si vous me permettez, elle avait eu un petit bouger.
06:23Souvenez-vous.
06:24Oui, c'est vrai qu'elle avait légèrement bougé.
06:25Légèrement bougé le 23 août en disant au Président de la République
06:29faites-moi confiance Monsieur le Président,
06:31je viens avec un gouvernement de cohabitation 100% Nouveau Front Populaire
06:36et je serai en capacité de faire voter mesure par mesure avec les différents parlementaires.
06:42Mais elle a été remise à l'ordre par LFI tout de suite.
06:45C'est vrai ou faux ?
06:46Faudra lui demander.
06:48Je pense qu'elle a été rattrapée par la patrouille des insoumis
06:55sur le thème le programme, rien que le programme.
06:59Et c'est là où, comme dirait Shakespeare, la démarre l'embarras.
07:03Parce que, au bout d'un moment, lorsqu'on parle du comment et du quand
07:09et de quel type de mesure, ça devient nécessaire et ça devient urgent.
07:16Vous avez vu la rentrée scolaire ?
07:18Oui j'ai vu.
07:19Le nombre d'enseignantes et d'enseignants criant.
07:23Des problèmes dans votre commune ?
07:25Dans ma commune, on n'a pas eu de sujet.
07:28En revanche, dans notre département, en Ile-de-France, oui.
07:32Mais ma lecture du sujet éducation nationale,
07:37elle n'est pas au travers du prisme local au local.
07:40Aujourd'hui, démocratiser l'excellence républicaine, c'est dans toute la France.
07:44Aujourd'hui, le sujet, lorsqu'on est au fin fond de la France
07:47ou au fin fond de la Seine-Saint-Denis, au fin fond du Nord,
07:50c'est comment s'assurer que derrière chaque classe, il y ait un enseignant.
07:53C'est comment s'assurer que les enseignantes et les enseignants
07:55puissent bénéficier d'un pouvoir d'achat digne de ce nom.
07:58Nous sommes la France et la France, c'est démocratiser l'excellence républicaine.
08:01Avant de revenir sur ces sujets et notamment sur ce que vous faites à Saint-Ouen
08:05et ce qu'il faudrait faire, Karim Bouamane,
08:08je voudrais quand même avoir votre sentiment.
08:11Vous avez été sifflé à l'initiative de Clémentine Autain
08:14lors des dernières universités PS.
08:16Ça vous a fait mal, j'imagine, non ?
08:19Ce qui m'a fait du bien déjà, c'est tout le soutien des militantes,
08:24des militants, des héros de la République, des défenseurs de la République.
08:31Vous savez, M. Bourdin, moi, ce n'est pas ma façon de faire de la politique.
08:34Jeter en pâture des camarades,
08:37surtout quand on est dans une réunion de socialistes.
08:45Ce qui m'a profondément touché, ce qui m'a profondément marqué,
08:51c'est l'absence de réaction de notre premier secrétaire.
08:54Il aurait été appréciable que tout de suite,
08:57ses propos soient stigmatisés, condamnés,
09:01en expliquant que, c'est le fameux,
09:04que nul d'entre ici n'est pas géomètre de Platon.
09:08On peut avoir une vision nuancée en termes de méthode
09:12et ne pas être condamné ou jeter en pâture.
09:15D'autant plus qu'à plusieurs reprises,
09:17comme vous l'avez rappelé, M. Bourdin,
09:19j'ai toujours été clair dans ma démarche.
09:21J'ai toujours dit qu'en tant que socialiste,
09:23je soutiens le Nouveau Front Populaire
09:25et le Nouveau Front Populaire, c'est ma coalition.
09:27Je n'ai jamais émis une seule seconde l'idée de dire
09:32je serai le Premier ministre d'Emmanuel Macron
09:34pour poursuivre sa politique.
09:36Oui, mais vous avez quand même émis de sévères critiques
09:39à l'encontre de la France Insoumise.
09:42Est-ce que le PS sert de carpette à la France Insoumise,
09:44à Jean-Luc Mélenchon ?
09:46Les critiques que j'avais émises...
09:48Vous voulez que je lise ?
09:49Allez-y, allez-y.
09:50Je vais lire, je vais lire.
09:51Les chefs de file de LFI sont souvent des enfants d'aristocrates
09:55et de bourgeois qui veulent tuer le père
09:58et se chargent de distribuer les bons et les mauvais points de gauche.
10:01Je suis surtout très inquiet
10:03de voir comment leur capacité à communautariser le pays
10:06au travers du prisme ethnico-religieux
10:09fragilise le ciment républicain.
10:12Et je ne vais pas lire tout le reste,
10:14mais vous êtes très sévère avec LFI.
10:17Je suis très sévère non pas à l'endroit des électrices
10:21et des électeurs d'LFI qui, au travers de leur vote,
10:24expriment une espérance et un espoir pour plus de social.
10:28Je suis très sévère à l'encontre de certaines et certains
10:32qui, comme vous, comme moi,
10:35ont une filiation forte avec le peuple
10:38et qui subissent des distributions de bons et de mauvais points.
10:42Un, c'est insupportable.
10:44Et j'en ai encore vu et subi les conséquences
10:49lors des universités d'été de Blois.
10:53Premièrement.
10:54Deuxièmement, ce que je ne supporte pas,
10:56mais vraiment, et c'est dans mon ADN politique,
10:58je ne supporte pas l'irresponsabilité
11:01de certains responsables politiques LFI
11:05dont l'angle politique est de communautariser
11:09et de monter les communautés les unes contre les autres.
11:11Les juifs contre les musulmans,
11:13les croyants contre les non-croyants,
11:14les blancs contre les noirs.
11:16Ce n'est pas ma conception de la République.
11:19Ce n'est pas ma conception de la République
11:21de monter les communautés entre les genres,
11:23entre les profils, entre les territoires.
11:25La conception de la République,
11:27et c'est pour ça que je suis progressiste,
11:28et c'est pour ça que je suis socialiste,
11:29c'est des valeurs universelles,
11:31c'est des principes républicains.
11:32Et la laïcité ?
11:33C'est un principe républicain, la laïcité.
11:35Quand on parle de valeurs républicaines,
11:37c'est liberté, égalité, fraternité, sororité.
11:40Et lorsqu'on parle de principe,
11:41c'est une démocratie sociale, unie, indivisible,
11:43et évidemment laïque.
11:45Oui, évidemment laïque.
11:47Ce que vous faites respecter dans votre commune.
11:49Absolument, c'est les principes consubstantiels de notre pays.
11:52Bien, la destitution d'Emmanuel Macron
11:55parce que la France Insoumise propose
11:57cette résolution,
11:59elle a été déposée,
12:01pour avoir recours à l'article 68.
12:04Est-ce que vous la voteriez si vous étiez député ?
12:06Absolument pas, absolument pas.
12:08Lorsqu'on parle d'être républicain,
12:10ma conception de la République,
12:11ce n'est pas de destituer un président
12:14parce que je suis totalement en désaccord
12:17ou majoritairement en désaccord avec ce qu'il porte.
12:19Ce n'est pas ma conception de la République.
12:21C'est la raison pour laquelle
12:23je n'appellerais pas à voter le 7 septembre.
12:25Vous n'irez pas à manifester le 7 septembre ?
12:30Je n'irai pas absolument.
12:32Je n'irai pas manifester,
12:33et je n'appelle pas à manifester pour le 7 septembre.
12:35En revanche, ce que j'appelle,
12:37c'est de trouver rapidement
12:39les chemins du compromis
12:41pour éviter que notre pays sombre au fond de l'abîme.
12:43Il est temps là, il y a urgence.
12:45Il y a urgence, il y a urgence.
12:47Regardez les différentes études de M. Bourdin qui sortent.
12:50Le ras-le-bol.
12:52L'anxiété.
12:54Je disais encore une étude ce matin,
12:56la France explose,
12:58les jeunes françaises
13:00et les jeunes français explosent
13:02la consommation d'antidépresseurs.
13:04Je vois le manque de perspective,
13:06le manque d'espoir.
13:07Comment on écrit un récit collectif
13:09si ce n'est pas un manque d'espoir,
13:10si ce n'est pas le goût du bonheur ?
13:11Vous avez vu la parenthèse qu'on a pu avoir
13:12pendant les Jeux Olympiques ?
13:14Le lien entre la police,
13:16la population,
13:18les jeunes, les moins jeunes,
13:19les retraités, les touristes.
13:21On avait la fierté d'être français.
13:23Et là, on retombe dans cette espèce d'anxiété partagée.
13:26C'est pour ça que j'en appelle à la responsabilité des politiques.
13:29Et vous l'avez évoqué tout au début de l'émission, M. Bourdin.
13:32Au bout d'un moment, les responsables politiques
13:34doivent prendre leurs responsabilités.
13:36Est-ce qu'on continue dans un schéma
13:38ou dans un agenda
13:40tactique, électoraliste ?
13:42Je me positionne, je fais mes sorties en fonction de 2027,
13:44en fonction de 2026,
13:46en fonction de mon petit calendrier personnel.
13:48Moi, ce qui m'importe aujourd'hui, parce que, honnêtement,
13:50M. Bourdin, j'aurais pu la jouer,
13:52comme on dit dans le milieu épique, placée.
13:54Je suis maire, je suis vice-président du département,
13:56je suis président de la Société du Grand Paris,
13:58Société du Grand Projet.
14:00Le travail que nous faisons dans notre territoire
14:02est très bon.
14:04On a un très bon retour. Les Jeux Olympiques
14:06furent un succès.
14:08Et là, c'est le sens des responsabilités.
14:10Ça me fait mal ce que je vois.
14:12Vous savez pourquoi, à gauche,
14:14parce que vous avez travaillé dans la Silicon Valley,
14:16parce que vous avez gagné de l'argent
14:18à une époque de votre vie,
14:20dans cette activité.
14:22On n'aime pas ça.
14:24Vous avez réussi professionnellement,
14:26Karim Bouamrane.
14:28C'est fou, ouvrez ce que je dis.
14:30Moi, je ferais
14:32un principe de reversibilité,
14:34M. Bourdin.
14:36C'est pourquoi des parcours comme le nôtre
14:38peuvent incarner
14:40et peuvent inspirer
14:42ce que devrait être
14:44la République.
14:46Lorsqu'on est fils d'ouvrier,
14:48fils d'agriculteur,
14:50lorsqu'on est en France,
14:52grâce à la République, grâce à l'école,
14:54grâce à l'éducation, grâce à la démocratie
14:56dans l'excellence, on peut être
14:58l'architecte de sa propre vie.
15:00C'est grâce à la République que vous avez réussi, Karim Bouamrane.
15:02C'est grâce à la République, c'est grâce à mes parents,
15:04c'est grâce à l'éducation, c'est grâce à mon environnement.
15:06Je vais vous donner un exemple très concret, ce qu'on fait à Saint-Ouen, par exemple.
15:08Lorsqu'on inaugure
15:10trois nouvelles écoles, 60 millions d'euros.
15:12Donc, un petit passage,
15:14merci M. Le Maire, parce que derrière,
15:16lorsqu'on sigmatise et on condamne
15:18les collectivités territoriales,
15:20très concrètement, elles participent au ciment républicain.
15:22Lorsqu'on contribue à faire en sorte
15:24qu'on ait un partenariat avec
15:26Rio, avec Los Angeles, pas plus tard
15:28qu'avant-hier, j'étais au collège
15:30Joséphine Baker de Saint-Ouen pour faire des passerelles
15:32avec un collège de Los Angeles.
15:34M. Bouamrane. C'est extraordinaire, Saint-Ouen jumelé à Los Angeles,
15:36mais comment avez-vous fait ?
15:38C'est votre passé dans la Silicon Valley
15:40qui vous a permis ça ?
15:42C'est la volonté de... Vous savez,
15:44à la Silicon Valley, il y avait Rio de Janeiro.
15:46C'est capacité
15:48à donner des perspectives
15:50fortes pour toute une génération
15:52et ne pas les brider
15:54et les brimer.
15:56Donner la possibilité de se dire
15:58avec un accompagnement
16:00du service public fort, tout est possible.
16:02Le côté, lorsqu'on veut,
16:04on peut, j'y crois pas.
16:06Lorsqu'on veut, on ne peut pas toujours.
16:08Et lorsqu'on veut, le service public
16:10doit nous accompagner, doit vous accompagner.
16:12Mais Karim Bouamrane, on vous reproche,
16:14vous le savez bien, d'avoir réussi.
16:16Certains vous reprochent d'avoir réussi.
16:18J'aimerais bien savoir le profil de toutes celles et ceux
16:20qui nous font le reproche de réussir.
16:22Et c'est quoi la réussite ? Est-ce que c'est subir,
16:24choisir sa vie ? Moi, j'ai jamais voulu
16:26subir ma vie. Et ce que je souhaite,
16:28et quand je me déplace directement dans les écoles,
16:30les tout jeunes,
16:32la première question que je leur pose, c'est
16:34qui veut être maire ? Qui veut être président de la République ?
16:36Qui veut être astronaute ?
16:38Qui veut être avocat ? C'est leur donner des perspectives
16:40comme quoi c'est possible
16:42à partir du moment où on développe
16:44l'estime de soi et on se donne des perspectives.
16:46Mais pour cela, il faut un environnement
16:48sain, le logement,
16:50l'éducation, la démocratisation de l'excellence,
16:52la culture, les infrastructures sportives.
16:54Et ça,
16:56c'est porté par qui ?
16:58Les collectivités territoriales. C'est pour ça qu'on a été foncièrement,
17:00j'ai été plus blessé par les déclarations
17:02de Bruno Le Maire que celles de Clémentine Autain.
17:04Clémentine Autain, pour moi, ça renvoie
17:06à une façon de faire de la politique
17:08qui est de stigmatiser la différence parfois.
17:10Mais Bruno Le Maire en tant que ministre
17:12des Finances
17:14qui est en train de plonger
17:16la France au fond de l'abîme
17:18et dont la première attitude,
17:20la première réaction est de stigmatiser
17:22les collectivités territoriales,
17:24gauche ou droite.
17:26Quand je discute avec des maires
17:28de droite au fin fond des Cévennes ou au fin fond
17:30de la Vendée,
17:32quand je discute avec mes collègues maires de droite
17:34ou de gauche, quand je discute avec Davies Wiesnar,
17:36je discute avec lui, vous allez voir ce qu'il va me dire.
17:38La première barrière de corail
17:40pour lutter contre les inégalités,
17:42ce sont les maires, ce sont les présidents
17:44de départements, ce sont les présidents...
17:46Un gouvernement de maires, ça serait une bonne idée, non ?
17:48Vous avez vu que lorsqu'il y a eu un maire,
17:50un Premier ministre maire,
17:52en l'occurrence,
17:54Jean Castex,
17:56surtout, il parlait maire.
17:58On peut avoir des nuances,
18:00on peut avoir une vision
18:02parfois différente,
18:04une vision sensiblement différente,
18:06mais il était ancré dans le territoire.
18:08Et quand vous dites
18:10parler vrai, parlons vrai,
18:12qu'est-ce qui vous caractérise, vous M. Bourdin ?
18:14Vous savez ce que c'est, prendre le métro ?
18:16Vous savez ce que c'est, discuter avec des supporters ?
18:18Vous savez ce que c'est, discuter avec des journalistes ?
18:20Je pense que ce qui manque aujourd'hui,
18:22une bonne partie de la classe dirigeante politique,
18:24c'est pas d'être populiste que de dire cela,
18:26c'est vraiment en adéquation.
18:28Lorsque vous dites parler maire, les maires ont un sens de la responsabilité.
18:30Comme l'évoquait le chroniqueur
18:32juste avant que j'arrive en plateau,
18:34les maires doivent voter des budgets à l'équilibre.
18:36Ils doivent voter des budgets à l'équilibre.
18:38Sans ça, vous tombez
18:40sous la tutelle du préfet.
18:42Les maires sont frontales
18:44avec la réalité.
18:46La violence conjugale,
18:48la sécurité,
18:50la violence des mineurs,
18:52la délinquance des mineurs.
18:54A partir de 22h, les mineurs n'ont plus le droit d'être dans la rue.
18:56C'était un arrêté qu'on avait pris.
18:58Vous l'aviez pris.
19:00On l'avait pris.
19:02Vous l'avez regretté ?
19:04Absolument pas.
19:06Ça a été efficace.
19:08Mais l'efficacité n'est pas uniquement au travers de l'arrêté.
19:10L'efficacité en termes de sécurité est multifactorielle.
19:12C'est de la prévention,
19:14c'est du répressif,
19:16c'est la qualité de vos logements,
19:18c'est travailler avec les bailleurs,
19:20c'est travailler avec la justice,
19:22c'est travailler avec le ministre de l'Intérieur.
19:24Est-ce que ça fait de moi, entre parenthèses,
19:26un pro de la politique d'Emmanuel Macron,
19:28en travaillant avec le ministre de l'Intérieur ?
19:30Absolument pas.
19:32Ça fait quelqu'un qui est foncièrement de gauche
19:34parce que les personnes qui sont victimes d'insécurité
19:36sont souvent les classes populaires et les classes moyennes.
19:38Et je n'ai aucun tabou sur les questions
19:40d'autorité, de respect, de civisme et de sécurité.
19:42J'ai trois questions avec des réponses courtes,
19:44s'il vous plaît. Le village olympique à Saint-Ouen,
19:46ensuite, que va devenir ce village olympique ?
19:48Réversibilité, c'est-à-dire
19:50mille logements, des logements sociaux
19:52pour faire en sorte que les classes moyennes et les classes populaires
19:54puissent bénéficier d'un logement
19:56décent, avec un loyer décent.
19:58Réappropriation de la Seine,
20:00on travaille le projet
20:02Navette-Fluvial, l'académie Tony Parker,
20:04vous connaissez bien le sport, donc on a
20:06une grande académie qui va concilier
20:08culture, sport de haut niveau
20:10et parc, et ensuite
20:12deux écoles qui nous seront
20:14livrées prochainement, et une
20:16trentaine de commerces. Donc un quartier neuf
20:18qui intègre de la mixité
20:20pour toutes et tous, quels que soient les profils sociaux
20:22avec toujours ce qu'on...
20:24l'image qu'on a de la République,
20:26que tout le monde s'y sente bien, le goût du bonheur.
20:28Si on reparlait un peu de goût de bonheur et
20:30d'espérance et d'espoir, ça serait bien ?
20:32Et ça fait plaisir, vous avez le sourire !
20:34Oui, mais j'ai toujours, je suis optimiste !
20:36La France devrait avoir trouvé le sourire !
20:38Vous avez raison, Karim Bouamran, est-ce qu'il faut garder les anneaux olympiques
20:40sur la tour Eiffel ?
20:42Moi ce que j'aimerais bien, c'est surtout garder les anneaux olympiques
20:44dans le village olympique de Saint-Ouen.
20:46Ah bon ? J'adorerais !
20:48Vous allez les garder ces années olympiques ?
20:50Et c'est pas acté ça M. Bourdin !
20:52C'est le CIO qui décide !
20:54C'est le CIO et puis c'est
20:56des restrictions vraiment en termes de
20:58propriétés, en termes de procédures
21:00qui sont relativement rigides, mais
21:02on compte sur notre capacité de persuasion
21:04et de motivation pour faire en sorte
21:06que... je sais pas si vous avez eu l'occasion de visiter
21:08le village olympique, c'était d'une...
21:10d'une beauté exceptionnelle.
21:12Là où j'ai grandi !
21:14C'est exactement là où j'ai grandi.
21:16Dans la rue Socrates.
21:18Socrates ?
21:20Oui, on a inauguré la première rue au monde.
21:22Et Socrates ?
21:24Le footballeur ! Le frère de Raï !
21:26Dernière question,
21:28périphérique à 50 km heure,
21:30vous êtes pour ou contre ?
21:32Périphérique à 50 km heure, je suis
21:34pour ou contre.
21:36Je pense que la question c'est de voir quel est l'impact
21:38en termes de santé publique.
21:40Il n'y a pas eu vraiment d'études.
21:42Il n'y a pas eu d'éléments concrets pour pouvoir juger.
21:44Sans ça on risque de tomber dans un débat
21:46binaire.
21:48Moi ce qui m'importe c'est la sécurité des automobilistes,
21:50la sécurité des citoyennes et des citoyens.
21:52Et si derrière, comme les 30 km heure,
21:54dans certaines agglomérations
21:56m'ont convaincu que ça permet
21:58d'améliorer la sécurité des citoyennes
22:00et des citoyens, très bien.
22:02Le reste...
22:04C'est moi qui vous remercie.
22:06Merci d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
22:08Merci de nous avoir suivi et accompagné
22:10depuis 7 heures ce matin.
22:12Patrick Roger, avec vous, derrière les infos.

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