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SMART IMPACT du 13 décembre 2024

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Transcription
00:00Générique
00:06Smart Ideas avec Marius Amelot, bonjour.
00:09Vous êtes le cofondateur de l'entreprise Le Pavé, créée en 2018 avec Jim Pasquet.
00:14Avec quelle idée ?
00:16L'objectif, il naît à l'école d'architecture.
00:19Je suis architecte de formation avec un double constat.
00:23Le premier constat, c'est la pollution générée par le secteur du bâtiment
00:27et le peu de solutions en termes de matériaux proposés.
00:30Le bois, le métal, le béton, le verre, qu'on soit à Paris, à Dakar ou à Sao Paulo,
00:34c'est toujours les mêmes procédés, les mêmes matériaux qui sont employés,
00:37alors même que les ressources et les cultures sur ces territoires sont totalement différentes.
00:41La volonté, ça a été de proposer une nouvelle manière d'aborder la matérialité en architecture
00:46par rapport aux nouveaux enjeux, notamment environnementaux et sociaux,
00:49pour créer des matériaux qui soient durables.
00:51Ça, c'est le premier constat.
00:53Le second constat qu'on vient mettre en face, c'est un constat qu'on peut tous faire,
00:56pas besoin d'être architecte, c'est la prolifération des déchets plastiques partout dans le monde
01:01et les problèmes que ça pose d'un point de vue environnemental,
01:04au niveau de la biodiversité, au niveau de la santé,
01:07et au niveau aussi des émissions de CO2 qui sont générées.
01:09Donc, vous avez dit qu'il faut qu'on récupère ce plastique pour en faire un matériau de chantier ?
01:13En fait, on s'est dit, d'un côté, il y a un besoin de réinventer de nouveaux matériaux
01:16et de l'autre côté, on engage énormément à chaque seconde.
01:19Et de ces deux problèmes, la volonté, ça a été de faire une solution.
01:22Et donc, on a commencé à itérer, à développer une technologie brevetée de thermocompression
01:27qui permet de recycler efficacement ces matières issues de déchets
01:31pour en faire des panneaux qui sont utilisés sur l'agencement intérieur, le second œuvre, la construction,
01:36qui en a énormément besoin, notamment avec toutes les nouvelles réglementations,
01:39la loi GEC, l'Aéro 2020 et puis toutes les REP qui se mettent en place
01:42pour essayer de favoriser le recyclage de tout ces matériaux.
01:45Vous êtes venu avec certains de ces panneaux, on peut les voir.
01:49Il faut les montrer assez haut qu'on les voit bien parce qu'il y a plein d'éléments d'information en bas de notre écran.
01:55Donc ça, au départ, c'était quoi ? Des plastiques ?
01:58Aujourd'hui, on a développé deux matériaux après six ans.
02:01Le premier, c'est un matériau qui est fabriqué à partir de bouteilles de shampoing recyclées.
02:06C'est un type de plastique qui a un type de plastique PEHD.
02:09Il est extrêmement intéressant parce qu'il résiste très bien aux agents chimiques.
02:12Il est très souple et donc flexible et quasiment incassable.
02:15C'est avec ce matériau-là qu'on a réalisé les sièges pour la piscine olympique.
02:19On a un deuxième matériau qui est fabriqué maintenant à partir de portes de frigo recyclées.
02:23C'est un autre type de plastique, c'est du polystyrène.
02:25Il est extrêmement intéressant parce qu'il va pouvoir se vernir, se peindre, contrairement au premier matériau.
02:30Il va être beaucoup plus rigide et ça, on va en faire un très bon matériau pour l'agencement intérieur
02:34et le second œuvre, pour des plans de travail, des bibliothèques et plein d'autres applications.
02:40Est-ce que les filières existent ? Parce que vous nous dites des portes de frigo.
02:43Elles finissent où habituellement et comment vous les récupérez ?
02:47Aujourd'hui, sur la filière polystyrène, c'est à peu près un gisement de 100 000 tonnes de matières issues de déchets,
02:53produits chaque année. Sur ces 100 000 tonnes, le taux de recyclage est environ à 4%.
02:574% ! C'est ridicule.
02:59Les portes de frigo, c'est l'un des plastiques qui est le mieux recyclé sur cette filière.
03:03Ça nous a permis de développer ce premier matériau.
03:05Ce qui est intéressant avec notre procédé industriel, c'est qu'on peut venir mettre
03:08des matières qui sont encore plus impures et difficiles à recycler, notamment les pots de yaourt.
03:13Là, ça représente 60 000 tonnes sur les 100 000 qui ne sont pas recyclées aujourd'hui.
03:17C'est notre volonté de développer des matériaux durables à partir de toutes ces matières.
03:21Sur le PEHD, c'est 600 000 tonnes de matières qui sont produites chaque année, donc de déchets.
03:26Et sur les 600 000 tonnes, il y en a uniquement 60 000 qui sont effectivement recyclées en France.
03:31Donc c'est 10%.
03:32Alors, racontez-nous quand même la belle aventure des JO.
03:34Elles sont devenues des sièges dans la piscine olympique, c'est ça ?
03:38Oui. En six ans, on n'a pas chômé.
03:40On a eu énormément de travail pour développer toute la partie technique, technologique, parce que ces matériaux sont beaux.
03:45Mais c'est avant tout le fruit d'un investissement en termes de R&D qui est très fort.
03:49On a réalisé plus de 2 000 projets, recyclé 1 000 tonnes de matières et été un acteur engagé pour les JO de Paris,
03:57pour lesquels on a pu réaliser 11 000 sièges de gradins et l'ensemble aussi des matériaux utilisés pour les podiums.
04:05Cette histoire, on l'aime bien parce que c'est exactement ce qu'on souhaite apporter à l'échelle nationale et internationale.
04:10C'est de démontrer qu'on peut faire de l'économie circulaire à l'échelle industrielle.
04:15Et aujourd'hui, ce qui manque selon nous et la volonté depuis le départ, c'était de se dire qu'il y a une problématique énorme,
04:20celle des déchets plastiques. Il y a un secteur qui est immense, qui est celui du secteur du bâtiment.
04:25Si on ne propose pas une solution qui est à l'échelle, qui est scalable et qui peut être un élément de réponse à l'échelle globale,
04:32on va rester dans le greenwashing et ça va être décevant pour l'ensemble des utilisateurs.
04:35Et là, avec le projet des Jeux, on a montré qu'on était en capacité de créer de l'économie circulaire à l'échelle territoriale.
04:42Sur les 100 tonnes qui ont été recyclées pour ce projet, ça a été 80% du plastique qui provenait directement d'Île-de-France.
04:49On s'est associé à des recycleurs locaux, des centres de tri locaux.
04:52On a reconnecté nos savoir-faire pour être en capacité de récupérer ces déchets en Île-de-France,
04:57les transformer à Aubervilliers dans l'une de nos deux usines et les employer sur l'aréna Porte de la Chapelle pour 8 000 sièges
05:03qui sont toujours sur place parce que c'est un événement temporaire, mais c'est 11 000 sièges en tout avec la piscine olympique.
05:08Ils ont vocation à rester 10, 20, 30 ans, voire plus.
05:11Merci beaucoup, Marius, Samlo et bon vent à votre entreprise au pavé.
05:15Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
05:18Je vous dis à demain sur Be Smart For Change.
05:21Salut !

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