Tous les mardis, de 16h30 à 17h, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.
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00:00La séance des questions au Premier ministre.
00:09François Bayrou a répondu à 11 questions, une par groupe
00:13parlementaire à l'Assemblée. On va débriefer ce moment
00:16particulier pour le Premier ministre avec Stéphanie Despierre, qui se
00:19trouve dans la salle des quatre colonnes.
00:21On retrouvera aussi Marco Pommier de la Cour d'honneur.
00:24Comme chaque mardi, notre rendez-vous avec Hugo Auperchoir.
00:28Il nous dira ce que lui et sa communauté ont pensé de cet exercice
00:32du Premier ministre.
00:33Marco Pommier, vous avez suivi attentivement dans les tribunes de
00:37l'Assemblée nationale de l'hémicycle cette séance.
00:40Qu'en retenez-vous ?
00:44On retient cet échange entre la présidente du groupe La France
00:47Insoumise, Mathilde Panot, et François Bayrou.
00:50Mathilde Panot a d'abord apporté son soutien aux victimes du cyclone
00:54Chido, avant d'adresser cette critique au nouveau Premier ministre.
00:57Vous n'auriez pas dû vous rendre à Pau pour conserver votre mandat,
01:00celui de maire, mais à la réunion de crise de l'Elysée.
01:04François Bayrou a répondu à cette petite phrase polémique, je cite en
01:08rappelant qu'il était bien présent à cette réunion de crise, mais en
01:12visio, depuis la préfecture de Pau.
01:14J'y ai assisté de la première à la dernière minute, a-t-il dit.
01:19De quoi énerver sur les bancs des Insoumis.
01:22François Bayrou a tenté de se justifier une justification qu'il n'a
01:25pas vraiment convaincue dans son propre camp, si ses propres troupes
01:29l'ont bien applaudi.
01:31Ce n'était pas vraiment le cas du côté des troupes de Gabriel Attal.
01:34Les applaudissements étaient plus timides.
01:36Il n'y avait même pas du tout d'applaudissements du côté des
01:38Républicains.
01:39Sur ce sujet, le socle commun n'était pas vraiment uni derrière le
01:43nouveau Premier ministre.
01:45Monsieur le ministre.
01:46Merci beaucoup.
01:47Marco Pommier est avec nous pour débriefer cette première séance de
01:55questions au gouvernement du nouveau Premier ministre.
01:57Bonjour.
01:58Bonjour.
02:00Ce sont les députés du groupe GDR de Seine-Sainte-Denis.
02:09une actualité politique. François Bayrou a été interrogé sur sa
02:15présence hier soir au conseil municipal d'Eaupeau.
02:18Voilà ce qu'a répondu le tout nouveau Premier ministre.
02:22Vous pouvez vous égosiller. A Mayotte, il y avait le ministre
02:26de l'Intérieur. C'est le président de la République
02:28qui dirigeait la réunion de crise et j'y participais.
02:31Et donc, j'ai présidé le conseil municipal de ma ville de 19h à 23h.
02:42Je considère que, ce faisant, j'étais aussi à ma place de
02:47citoyen. Et j'ai l'intention de défendre
02:49cette idée que la citoyenneté ne se divise pas entre être à Paris et
02:55occuper ses responsabilités de citoyen sur le terrain.
02:59Ca va être un très grand sujet pour notre avenir.
03:03On ne reproche pas à François Bayrou d'être autre part qu'à Paris et
03:09d'aller en province. Est-ce que c'était sa place de
03:12présider le conseil municipal de sa ville alors qu'une réunion de crise
03:15se passait, avait pour sujet Mayotte?
03:18Je pense qu'il l'a très justement rappelé.
03:21Il était à cette réunion de crise. Certes, en visio, mais comme l'était
03:24également Bruno Retailleux, le ministre de l'Intérieur.
03:27Ils ont assisté à cette réunion de crise.
03:30Ils ont arbitré un certain nombre de choses, comme l'a annoncé le
03:34délégué interministé à la reconstruction de Mayotte.
03:37Je ne vais pas vous faire offense en vous indiquant qu'il y a un endroit
03:40où on ne peut pas se faire représenter et assister en visio et
03:44intervenir et voter. C'est dans les conseils municipaux.
03:47François Bayrou est élu depuis vendredi.
03:49Il met tout en oeuvre pour être un premier ministre à temps plein.
03:53Mais il y avait un impératif qu'il a pu concilier avec cette réunion de
03:57crise. Donc, j'allais dire, l'essentiel est
03:59sauf, c'est à dire qu'il était à la réunion de crise et qu'il a fait
04:03aussi son devoir pour les, j'allais dire, les habitants de Pau.
04:06Bien entendu, je sais que voilà, il prendra ses dispositions dans les
04:10semaines à venir, mais on était trop proche de sa nomination.
04:13Mais surtout, ne faisons pas de politique politicienne.
04:16Il a assisté aux deux réunions. Il n'en a pas privilégié une pour
04:20l'autre. Il a assisté à ce comité de crise
04:22et il y rapprochait de manière à ce qu'il n'y ait pas de
04:25réunion de crise. Pour moi, c'est l'essentiel.
04:27Stéphane Peu, il faut clore cette polémique.
04:30Il a fait les deux. Est-ce que vous entendez ces
04:32arguments? François Bayrou, le Premier
04:34ministre, a quasiment essayé de déplacer le débat sur la guerre Paris-
04:37Provence. Est-ce que ça vous a convaincu?
04:39Non, pas vraiment. Mais bon, moi, je pense que là,
04:42le sujet, on est tous invités à revenir, à se reconcentrer sur la
04:45situation à Mayotte et à essayer de se mobiliser.
04:48Pour moi, c'est une fois, c'est une fois, c'est une fois, c'est une fois
04:52pour moi, c'est une fois pour tous.
04:54Je l'ai dit ce matin. J'ai discuté avec des amis de
04:57François Bayrou, des gens qui sont dans son groupe politique.
05:00Tout le monde était quand même un peu catastrophé par ce qu'il
05:04considère comme étant une faute, quelque chose qu'il n'aurait pas dû
05:08faire. Ce qui se passe à Mayotte est
05:10absolument dramatique. Il y a sans doute...
05:13On nous annonce un nombre de morts pour l'instant, à l'heure actuelle,
05:17incalculables, mais qui risquent de se compter par milliers.
05:20L'île est dévastée, des risques épidémiques sont là.
05:24Je pense que sa place était de prendre l'avion pour Mamoudzou ou
05:28pour s'amener de la Réunion et pas pour aller à Pau.
05:31Regardez sur ces images, on voit le Premier ministre François Bayrou
05:35qui quitte l'Assemblée nationale. Après, évidemment, on parle au
05:38sujet de fonds. Cette image de l'huile, c'est
05:41absolument incalculable. C'est incalculable.
05:43Cette image de l'huile à Pau, en plus rouvrant le débat sur le
05:47cumul des mandats, est-ce que vous ne dites pas qu'il y avait peut-être un
05:51petit décalage, un côté un peu au moins décalé avec la situation qui
05:55se passait à Mayotte?
05:57Attention, ce n'est pas François Bayrou qui va aller prendre 12 heures
06:01d'avion pour aller à Mayotte. Comme vous le savez, quand un
06:05Premier ministre se déplace, ça engendre du déménage, ça engendre
06:09une mobilisation des forces de l'ordre.
06:12Est-ce que les Mahorais attendent François Bayrou maintenant?
06:16Non. Ils l'attendront sur la
06:18reconstruction, sur l'avenir. Ce dont on a besoin à Mayotte, c'est
06:22de laisser la place et le temps aux secourismes, aux forces de l'ordre
06:26de faire leur travail à Mayotte. Ils ne voudront sûrement pas qu'on
06:30utilise ces forces de l'ordre à autre chose et surtout à sécuriser
06:34l'avenue d'un Premier ministre. Par contre, on ne peut pas dire que
06:38l'avenue d'un Premier ministre n'est pas sécurisée.
06:41Je suis satisfaite qu'il indique qu'il y aura un gros travail de
06:45reconstruction. C'est ça qui est important.
06:48Bien sûr, tout de suite, l'urgence. Ce n'est pas forcément la place du
06:52Premier ministre d'être présent. Là où il aura sa place, c'est
06:56derrière pour accompagner le plan de reconstruction de Mayotte, qui est
07:00plus qu'important. N'oublions pas ce que c'est qu'un
07:03déplacement de Premier ministre. Mayotte a besoin de mieux.
07:07C'est ce qu'il faudra dans les prochains jours.
07:10Et le Premier ministre, peut-être un peu plus tard.
07:13J'ai le même avis pour le président de la République.
07:16Est-ce qu'il faut, au moment où on est dans une crise aiguë, en train de
07:20chercher les morts, de sauver un maximum de Mahorais qui sont entre
07:24la vie et la mort, est-ce qu'on a besoin de mobiliser des forces de
07:28l'ordre pour faire venir le président de la République?
07:31C'est un symbole important. Il y a deux fautes politiques.
07:34L'une, c'est d'être à Pau et de ne pas être à piloter la cellule de
07:38crise. Un conseil municipal...
07:40Ça fait 30 ans que je suis conseiller municipal.
07:43Ça se déplace. Ça peut se tenir avec un premier
07:46adjoint quand le maire est empêché. C'était possible.
07:50L'autre faute politique, c'est surtout de profiter d'être conseiller
07:54municipal de Pau pour digresser sur le cumul des mandats alors qu'on vit
07:58un épisode dramatique. C'était une séquence hors sol.
08:02C'était une faute politique.
08:04On va avancer sur la question de Mayotte.
08:07Hugo Auperchoir et sa communauté ont retenu ce thème principal.
08:11Vous aviez des questions à poser à nos invités.
08:14Il y a plusieurs questions. La citation à Mayotte, ce n'est pas
08:18notre honte commune à nous, Français hexagonaux qui, disons-le,
08:22s'en foutent un peu de ces territoires ultramarins, un peu laissés
08:26à l'abandon. On n'en parle pas.
08:28Il y a quelques crises dramatiques comme celle d'aujourd'hui.
08:33Je suis au groupe gauche démocrate républicaine, dont la moitié est
08:37composée de députés ultramarins, dont trois députés de la Réunion, qui
08:41sont actuellement mobilisés, des députés guyanais, martiniquais,
08:45polynésiens. On ne cesse questions au
08:49gouvernement, réunions de crise. On ne cesse de parler de crise.
08:53On ne cesse de parler de crise. On ne cesse de parler de crise.
08:57On ne cesse d'alerter sur la situation dans les Outre-mer.
09:01Il y a eu l'épisode de la Vichère en Martinique.
09:05Il y a une situation catastrophique sur le plan migratoire et sur le
09:09plan social en Guyane. Il y a une situation extrêmement
09:13difficile à la Réunion. Effectivement, dans notre pays,
09:17il subsiste dans l'appareil d'Etat un impensé colonial qui fait qu'on ne
09:23traite ces départements d'Outre-mer que lorsqu'il y a des crises.
09:27Jamais on ne pourra essayer de leur assurer un développement propre.
09:31On va à la question des quatre colonnes.
09:35Le président du groupe socialiste s'exprime.
09:39Est-ce qu'il est prêt à y travailler?
09:43Nous avions revendiqué l'exercice du pouvoir.
09:47Il n'est pas un Premier ministre de gauche, mais est-il ouvert?
09:51Est-il prêt aux doutes sur ses certitudes d'hier?
09:55Est-il prêt à revenir sur autre chose que la défense du bilan
09:59d'Emmanuel Macron? Est-ce qu'il tiendra l'exigence
10:03du front républicain d'un gouvernement parfaitement étanche
10:07avec l'extrême droite et ses idées?
10:11Nous sommes prêts à nous mettre au travail tout de suite.
10:15J'ai eu le sentiment qu'à part un discours qui était sans doute plein
10:20de bonnes intentions du Premier ministre, il y avait assez peu de
10:24choses opérationnelles. A lui, maintenant, de passer à l'acte.
10:28Un acte vaut mieux que cinq dires.
10:32C'est ce qu'il faut faire.
10:36C'est ce qu'il faut faire.
10:40C'est ce qu'il faut faire.
10:44On reviendra sur les questions de méthode.
10:48Je veux vous entendre sur Mayotte et la question d'Hugo Perchoir.
10:52Beaucoup disent qu'on ne pourrait pas imaginer que quelque chose comme
10:56ça se passe partout ailleurs en France.
11:00C'est une question de méthode.
11:04C'est une question de méthode.
11:08J'étais en Guyane il y a quelques jours.
11:12Pour moi, les territoires ultramarins sont la France.
11:16Si certains le voient autrement, c'est leur problème.
11:20Je suis pour qu'on avance sur ces territoires.
11:24Quand on tire les droits des enfants, on tire les droits de tout le
11:28monde. Il y a eu une crise de l'eau.
11:32Le ministre des Outre-mer a mis en place des choses pour mettre en
11:36place de l'eau dans ces territoires.
11:41Il y a des choses qui sont à pousser, notamment Mayotte.
11:45On voit la difficulté sur la piste de l'aéroport qui n'est pas assez
11:49longue pour accueillir un certain nombre d'avions.
11:53Aujourd'hui, il faut que nos territoires ultramarins soient
11:57les autres. On doit les faire revenir sur le
12:01même plan que l'Hexagone. C'est une priorité.
12:05Ce sont des Français à part entière.
12:09Pour moi, c'est vraiment l'enjeu. Je ne les considère pas comme des
12:13sous-français loin de là. C'est des Français à part entière.
12:17Quand on va dans ces territoires, on voit à quel point ils ont cette
12:21envie de France. Je t'en remercie.
12:25Il y a deux questions spécifiques d'Hugo Perchoir.
12:29Votre question pour Stéphane Peu.
12:33Bonjour, monsieur Peu. Estelle Youssoupha a été citée par
12:37Stéphane Lenormand. Elle a parlé de Notre-Dame qui a
12:41été reconstruite en cinq ans avec des moyens démesurés économiques,
12:45notamment avec des dons de patrons de grands groupes et des grandes
12:49fortunes françaises. Est-ce que vous appréciez cette
12:53démonstration? Est-ce que vous apprenez que ces
12:57grands patrons ont donné pour reconstruire Mayotte?
13:01Je pense que la comparaison avec Notre-Dame est intéressante.
13:05Est-ce qu'il y a une volonté dans des délais rapides en décuplant les
13:09moyens de reconstruire Mayotte dans les meilleurs délais et de meilleure
13:13façon que ça l'était jusqu'à présent?
13:17C'est une chose. C'est une autre chose.
13:21Nous demandons avec la présidente de la Réunion à ce que nous
13:25sollicitions l'Union européenne pour qu'elle vienne en aide.
13:29Nous sollicitons l'organisation mondiale de la santé.
13:34Une des priorités, c'est le danger sanitaire, notamment le danger
13:38épidémique. Il y a aujourd'hui plein de
13:42personnes qui sont intéressantes, permis d'innumer parce qu'ils sont
13:46clandestins et qui, on le sait, peuvent générer toute une série de
13:50épidémies. Il y a un risque sanitaire urgent.
13:54Appelons-en à l'OMS et à l'Union européenne.
13:58Demandons l'aide internationale des pays riverains qui peuvent peut-être
14:02plus rapidement que nous apporter une aide, notamment les bateaux
14:06militaires et l'aide en eau potable.
14:10Je pense qu'il faut que ce soit, pour l'heure, une mobilisation de
14:14l'Etat français en faisant appel aux ONG, aux organisations
14:18internationales et éventuellement aux pays amis.
14:22Quand on veut, on peut, vous nous disiez.
14:26Périne Goulet, vous vouliez revenir sur les enfants, plus spécifiquement.
14:30Oui, tout à fait. En tant que président de la
14:34délégation aux droits des enfants, vous évoquiez le cas des écoles à
14:38Mayotte. Je ne sais plus quel député avait
14:42dit que le drame à Mayotte, c'est qu'on saura le nombre d'enfants qui
14:46seront décédés lors de cet ouragan par rapport aux enfants qui ne
14:50seront pas présents à la rentrée de janvier.
14:54Comment accompagner ces enfants et ces écoles détruites et même ces
14:58écoles, ces établissements scolaires plus grands, les collèges, les
15:02lycées et les universités?
15:05La problématique à Mayotte, c'est que tous les enfants ne sont pas
15:09scolarisés. Ce que vous êtes en train de
15:13dire, c'est que le nombre d'enfants n'est pas scolarisé.
15:17C'est une difficulté. Je l'avais soulevé l'année dernière.
15:21On a besoin de trouver une solution pour scolariser les enfants de
15:25Mayotte, qu'ils soient maorais d'origine ou pas.
15:29Un enfant doit être pris en charge. Nous avons ratifié la Convention
15:33internationale des droits de l'enfant.
15:37Il n'y a pas deux types d'enfants, il n'y en a qu'un.
15:41Il y a des enfants qui sont scolarisés.
15:45Il y a des enfants qui ne sont pas scolarisés.
15:49Il y a des enfants qui ont des diplômes.
15:53Ils pourront peut-être faire monter le niveau de vie dans leur pays.
15:57On a sur place une difficulté avec le taux de pauvreté aux Comores qui
16:01voit en Mayotte un Eldorado. Plutôt que d'essayer de chasser les
16:05Comoriens de Mayotte, il faut aider les Comoriens à monter leur niveau
16:09de vie. C'est ce qu'il faut faire.
16:13C'est ce qu'il faut faire.
16:17Si seulement ça pouvait permettre de compter, mais ça ne le fera pas.
16:21Là où je suis très inquiète, c'est pour tous ces enfants qui
16:25aujourd'hui n'ont pas de parents. A Mayotte, il y a cette partie
16:29confiage, c'est-à-dire des parents qui laissent leurs enfants à des
16:33oncles, à des tantes, à des personnes éloignées.
16:37Il y a des enfants qui vont se retrouver sans accompagnement.
16:41Une priorité, c'est ça. J'ai été en relation avec une
16:45association que j'avais rencontrée l'année dernière.
16:49J'attends de voir ce qu'ils vont nous proposer pour accompagner ces
16:53enfants-là.
16:55Je vous remercie pour vos réflexions et celle de votre communauté sur le
16:59sujet. On va parler d'un autre sujet, un
17:03dossier brûlant pour François Bayrou, la question des finances
17:07publiques, de la dette. Il l'a redit, c'est une question
17:11morale. Le député de droite républicaine
17:15a interpellé le Premier ministre sur le sujet.
17:19Qu'avez-vous pensé de la réponse de François Bayrou?
17:23C'est pas faux. Je rappelais que ça fait des
17:27dizaines d'années qu'on voit monter la dette, qu'on voit la crise
17:31financière qui s'approche. On n'a peut-être pas tous pris les
17:35responsabilités. Quand je dis ça, c'est prendre
17:39la responsabilité de dire la vérité aux Français, de faire la pédagogie
17:43du fait qu'il y a un dysfonctionnement dans notre système.
17:47On ne peut pas continuer à laisser la dette filer comme telle.
17:51Il a été en partie rassuré. Le Premier ministre nous a dit
17:55clairement que le levier fiscal, le tout impôt, n'était pas sa
17:59doctrine ni sa recette. Il a été clair sur sa volonté de
18:03présenter des économies pour qu'on sorte de cet enfer de la dette.
18:07Après, il a été aussi légèrement taquin.
18:11Il nous a dit qu'il y a un endroit où il faut les faire.
18:15Souvent, on veut des économies. Quand il s'agit de cibler tel ou
18:19tel sujet, il y a toujours quelqu'un pour dire qu'il ne faut pas le faire.
18:23C'est important qu'il y ait ce premier échange.
18:27Il permet de poser les premières lignes de la feuille de route du
18:31Premier ministre. Mais ce n'est pas encore suffisant
18:35pour nous, le groupe de la droite républicaine, pour savoir quelle est
18:39concrètement la mission qu'il se donne, la philosophie du budget.
18:44Il faut plutôt se dire que la discussion commence.
18:48Il y a un certain nombre de sujets sur lesquels on se bat depuis longtemps.
18:52C'est vrai sur les sujets économiques, sur les sujets de protection de nos
18:56frontières, de l'ordre dans la rue. Le combat sur une loi contre les
19:00narcotrafics nous paraît fondamental. Au coeur du projet que nous portons,
19:04c'est la revalorisation du travail, lutter contre l'assistanat et faire
19:08en sorte que le travail paye plus que les aides sociales.
19:12C'est ce qu'il faut faire pour que ce soit dans la feuille de route du
19:16Premier ministre. Au-delà de ça, quand bien même on
19:20nous donnerait satisfaction sur tout et qu'on aurait l'abrogation des
19:24retraites à côté, il y a quelque chose qui ne fonctionnerait pas.
19:28On a besoin d'avoir de la visibilité sur toute la feuille de route.
19:33Il y a des questions qui se posent. Tout est assez compliqué.
19:37François Bayrou annonce un gouvernement dans les prochains
19:41jours. La droite ne sait toujours pas
19:43quelle est la feuille de route du Premier ministre.
19:47Elle n'a pas encore décidé si participation ou non ou même si
19:51soutien ou non. Comment vous qualifiez-vous cette
19:55méthode?
19:56C'est une méthode qui a été développée par le gouvernement.
20:00C'est intéressant. Construire un gouvernement, c'est
20:04important, mais le construire sur des bases, c'est aussi important.
20:08C'est pour ça qu'il consulte. Ce que j'attends aujourd'hui, c'est
20:12qu'on regarde en face notre difficulté qui est la dette.
20:16C'est le deuxième poste de l'Etat. Si on n'avait pas cette dette, on
20:20pourrait doubler les moyens de l'éducation nationale.
20:25Il y a un changement de méthode. Je pense que c'est important.
20:29Le gouvernement a emmené un projet de loi sur lequel il fallait agir.
20:33J'ai cru comprendre que François Bayrou agissait autrement.
20:37Nous, parlementaires, avons un rôle à jouer.
20:41Nous avions fait des propositions. Certaines étaient partagées sur
20:45certains bancs, d'autres moins. Nous avions des points qui étaient
20:49importants. La justice fiscale, le logement,
20:53le pouvoir d'achat. On va rester sur ces lignes-là.
20:57C'est important d'aller là-dessus. Quand on dit justice fiscale, on a
21:01besoin de regarder les entreprises, mais également les plus riches.
21:05Pourquoi pas certaines niches? On peut faire des économies.
21:09Vous voyez un changement de méthode avec François Bayrou?
21:13Vous, les communistes, vous allez au rendez-vous à Matignon.
21:17Vous honorez ce rendez-vous-là?
21:21Qu'est-ce que vos représentants vont lui dire?
21:25Vous n'allez pas participer au gouvernement.
21:29Est-ce que vous êtes d'accord pour co-construire ce budget?
21:33Quand on nous invite, on y va.
21:37On essaie de faire des propositions.
21:41On a trois axes importants.
21:45La réforme des retraites.
21:49Ce n'est pas partagé côté socle commun.
21:53On va l'évoquer.
21:57François Bayrou avait émis quelques réserves au moment de la réforme
22:01des retraites. On va essayer de savoir s'il est
22:05prêt à ouvrir les choses.
22:10Est-ce qu'il va ouvrir les choses?
22:14Deuxièmement, les services publics, notamment l'école et les hôpitaux.
22:18On demande que les 4000 postes d'enseignants qui devaient être
22:22supprimés dans le précédent budget ne le soient pas.
22:26Sachant que la France, il faut toujours avoir à l'esprit que nous
22:30avons les classes les plus surchargées et les profs les moins
22:34bien payés.
22:38Le fait qu'il y ait une baisse démographique doit nous permettre
22:42d'essayer de retrouver un standard.
22:46Le troisième point, c'est la question du pouvoir d'achat et de la
22:50justice fiscale.
22:54C'est des chantiers que l'on souhaite ouvrir.
22:58On ne peut pas juger de la méthode.
23:02Il y a un rapport entre le gouvernement et le président.
23:06Il y a des matières qui sont différentes.
23:10Il y a des chiffres qui sont différents.
23:17Je ne dissimulerai rien. Je ne laisserai rien sans traitement
23:21et sans réponse. Tous les problèmes que vous avez
23:25indiqués, qui tiennent à la dépense publique, qui tiennent aux fractures
23:30de la société française. J'essaierai de les résoudre.
23:34J'essaierai, pour les autres, les fractures, de les résorber.
23:39J'essaierai de le faire en tenant compte de chacun des groupes, en
23:46tout cas, qui siègent sur ces bancs. Je ne fais pas de différence entre
23:51les députés.
23:52Les intentions de François Bayrou sont bonnes.
23:56Que pensez-vous de la réforme des retraites sur les 4000 postes dans
23:59l'éducation et sur la justice fiscale?
24:02On a compris que le modem était ouvert.
24:06les postes dans l'éducation et la réforme des retraites.
24:09En commission des finances, on avait accompagné un amendement qui
24:13réduisait de moitié les postes et pas les 4.000.
24:18On a besoin de renforcer la présence des enseignants.
24:22On parle beaucoup des 4.000 postes d'enseignants.
24:25On oublie que dans ce budget, il y avait 2.000 postes supplémentaires
24:30pour les AESH qui sont plus que nécessaires.
24:32On a besoin aussi que les enfants en situation de handicap puissent
24:36aller à l'école. Il y a un chemin intermédiaire.
24:39Il faut que chacun fasse un pas. On ne peut pas dire que notre programme
24:42est rien. Il y a des milieux à trouver.
24:45Sur la réforme des retraites, nous étions un peu mitigés.
24:48On a toujours défendu la réforme par points.
24:51Peut-être qu'il y a quelque chose à trouver entre les deux pour
24:55qu'on puisse avancer sur autre chose.
24:57C'est aujourd'hui la proposition que je trouve intéressante.
25:01Si on continue à dire que notre programme n'est rien, on n'y
25:07arrivera pas et on va continuer à avoir un pays qui n'est pas stable.
25:12Or, les Français nous ont donné une Assemblée nationale, qu'on le
25:15veuille ou non, qui est tripartite. C'est à nous, députés, de savoir
25:19mettre des mouchoirs sur les lignes rouges pour essayer de faire un pas
25:22vers les autres, mais que les autres fassent un pas aussi.
25:25C'est à chacun d'aller dans le compromis.
25:28Si chacun va dans le compromis, je suis sûre qu'on trouvera des
25:31solutions.
25:32Pour illustrer cette instabilité, je vous propose de rejoindre celle des
25:35quatre colonnes, Marco Pommier, à son micro, Victoria Grenier,
25:38illustratrice.
25:39Elle croque ses séances de questions au gouvernement.
25:42Elle a vu les Premiers ministres défiler depuis qu'elle peut rentrer
25:45dans l'hémicycle.
25:47On est dans la salle des pas perdus, juste à côté de vous, Elsa.
25:50Vous avez dessiné François Bayrou, le nouveau Premier ministre.
25:53Ça a encore changé.
25:54Oui, tout à fait.
25:55J'ai voulu marquer le coup avec un dessin de sa première parole dans
25:59l'hémicycle, en tant que Premier ministre.
26:01Je l'ai sentie assez émue.
26:02Je lui ai dessiné une petite larme au point de l'oeil, parce qu'il disait
26:05que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas parlé à la salle.
26:08Je l'ai dessiné.
26:09Je l'ai dessiné.
26:10Je l'ai dessiné.
26:11Je l'ai dessiné.
26:12Je l'ai dessiné.
26:13J'ai dessiné.
26:14Parce qu'il disait que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas parlé à
26:17l'assemblée.
26:18Voilà.
26:19Donc il a répondu à toutes les questions.
26:22Sur Mayotte, notamment.
26:23Sur Mayotte, notamment.
26:24On lui a beaucoup reproché de ne pas avoir été plus dans l'action
26:26face à la catastrophe.
26:27Donc il a fait se répéter qu'il était quand même présent, mais en
26:31visio de Pipo, et on lui a reproché les trapos.
26:34EXACTEMENT.
26:35Alors vous avez eu la chance, aussi, de dessiner d'autres
26:37Premier ministre, je crois, et notamment Michel Barnier.
26:40Vous allez y aller ce mois-ci.
26:41On leura résumer.
26:42On Roy Legault.
26:43notamment Michel Barnier. Vous allez nous montrer ça sur votre tablette directement.
26:47Michel Barnier, ce que vous avez retenu comme dessin, c'est la motion de censure.
26:50Regardez, c'est assez bien. Expliquez-nous, qu'est-ce que vous avez voulu dessiner là ?
26:53Oui, tout à fait. C'était vraiment son dernier moment en tant que Premier ministre à l'Assemblée.
26:59Donc ça aussi, je pensais que c'était important de le croquer.
27:02Et j'ai également dessiné des petits moments où il n'était pas content
27:07et sa déclaration politique générale également.
27:11Début octobre ?
27:12Début octobre, c'est passé très vite.
27:14Plein de choses se sont passées ces derniers temps, donc beaucoup de dessins.
27:17Et puis vous aviez aussi Gabriel Attal, c'est là ?
27:19C'est durant son discours de politique générale, c'était ça ?
27:22Oui, c'est ça tout à fait aussi, le discours de politique générale de Gabriel Attal.
27:26Et nous avons également sa présence pendant la motion de censure,
27:30en train de défendre le gouvernement.
27:33Et puis j'ai également dessiné, comme ça fait plus de deux ans et demi que je viens à l'Assemblée,
27:39j'ai aussi eu l'occasion de dessiner Elisabeth Borne.
27:42Pendant la réforme des retraites notamment, je suppose ?
27:44Exactement, c'était surtout à ce moment-là qu'elle intervenait beaucoup.
27:50Et voilà, un petit dessin des coulisses.
27:52Merci beaucoup, et puis on vous donne rendez-vous le 14 janvier
27:55pour la déclaration de politique générale de François Bayrou.
27:58Peut-être que vous serez là pour le dessiner à nouveau ?
28:00Avec grand plaisir.
28:01Merci à vous.
28:02Evidemment, prenons date, 14 janvier, déclaration de politique générale.
28:05Merci beaucoup Marco Pommier, merci Stéphane Peux, merci Perrine Goulet.
28:08Merci d'avoir débriefé cette séance exceptionnelle de questions au Premier ministre François Bayrou.
28:13Merci à Stéphanie Despierres qui nous a accompagnés.
28:15C'était normalement la dernière séance de l'année ici à l'Assemblée.
28:19Je dis normalement puisque on ne sait jamais, avec beaucoup de surprises cette année.
28:24Je vous remercie à tous de nous avoir suivis,
28:26et je vous souhaite une très belle après-midi sur les chaînes parlementaires évidemment.
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