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Le député LFI de l’Essonne Antoine Léaument était l’invité de #LaGrandeInterview de Thomas Bonnet dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00On recommence. Bonjour Antoine Léaumant.
00:02Bonjour.
00:02Merci d'avoir accepté notre invitation en direct sur l'antenne de CNews et Europe 1.
00:05François Bayrou a donc annoncé la composition de son gouvernement hier
00:08et on voit déjà des réactions d'une très grande hostilité de la part de la France Insoumise.
00:13Vous avez vous-même parlé sur vos réseaux sociaux de « zombies ».
00:16Pourquoi ce terme ?
00:17Parce que c'est un gouvernement de revenants.
00:19Elisabeth Borne qu'on pensait être partie après la réforme des retraites
00:24qui était détestée par le peuple français.
00:26Et puis le revenant suprême, Manuel Valls
00:28qui après avoir quitté le PS est allé chez Macron,
00:31après avoir quitté la France est allé à Barcelone.
00:33Le voilà qui est revenu, il a traversé le désert
00:36et maintenant le voilà devenu ministre.
00:38Donc c'est un gouvernement d'ambitieux, de girouette aussi
00:41puisque comme monsieur Valls, c'en est une démonstration.
00:45Et je ne pense pas qu'aujourd'hui,
00:47qui que ce soit soit satisfait de ce nouveau gouvernement.
00:49Vous parlez de la détestation,
00:50mais quand on regarde les classements des personnalités préférées des Français,
00:54certains des membres de ce gouvernement arrivent largement devant
00:57des personnalités comme Jean-Luc Mélenchon
00:58qui cristallise lui aussi une forme de détestation.
01:00Oui mais si vous regardez bien,
01:02moi je ne me base pas spécialement sur ces sondages,
01:04je me base sur ce que m'en disent les gens et ce que j'en perçois.
01:08Je vois que par exemple la réaction que vous avez citée sur les réseaux sociaux,
01:11elle reçoit beaucoup d'approbation.
01:13Quand moi je dis que c'est un gouvernement de zombie,
01:15sur les réseaux sociaux c'est public, c'est tout le monde qui peut participer.
01:19Et je vois que ni les gens de droite ni les gens de gauche
01:22ne sont satisfaits de ce gouvernement.
01:24Donc je me demande bien qui est satisfait de ce nouveau gouvernement.
01:28Parce que par ailleurs, vous mettez ensemble des gens
01:30qui sont détestés par des parties différentes de la population française.
01:33Par exemple, peut-être que certaines personnes de droite vont apprécier M. Darmanin.
01:38Mais les gens de gauche ne vont pas apprécier M. Darmanin.
01:40Peut-être que certaines personnes à gauche, je me demande bien lesquelles par ailleurs,
01:44vont apprécier M. Rebsamen ou M. Valls.
01:46Mais peut-être que les gens de droite les détestent.
01:48Donc quand vous mettez ensemble des gens qui viennent d'horizons politiques différents,
01:53qui pour beaucoup ont trahi, quelqu'un comme Mme Berger par exemple.
01:56C'est quelqu'un qui a menti devant une commission d'enquête de l'Assemblée nationale.
01:59Comment voulez-vous que les gens puissent adhérer, puissent avoir confiance ?
02:02M. Bayrou a dit que c'était une équipe qui pouvait redonner confiance.
02:04Mais comment avoir confiance dans des gens qui mentent ? C'est impossible.
02:08J'aimerais qu'on reste encore quelques instants sur ces réactions sur les réseaux sociaux.
02:11Il y a notamment l'eurodéputée Rima Hassan qui a posté deux messages.
02:15D'abord elle dit voir un appel à la révolution, elle emploie le terme.
02:18Puis ensuite un deuxième message dans lequel elle utilise le hashtag la prise de l'Elysée.
02:22Vous-même, dans un autre message, vous avez fait une comparaison avec Louis-Philippe d'Orléans.
02:27Là aussi, la révolution de 48. Est-ce que vous appelez à la révolution suite à une nomination d'un gouvernement ?
02:33Est-ce que le casting est si terrible à vos yeux qu'il faut une révolution ?
02:36Il y a des outils constitutionnels qui nous permettent de faire face heureusement à ce genre de situation.
02:40Et notamment la motion de censure.
02:42Mais les mots ont un sens. Révolution, motion de censure, ce n'est pas tout à fait la même chose.
02:45Il faut avoir un petit peu d'humour aussi.
02:47Ce que nous voulons dire par là, c'est que ce n'est pas la première fois dans l'histoire de notre pays
02:51que des gens se pensent tout puissants et qu'ils oublient qu'il y a quelque chose qui s'appelle le peuple français,
02:55qu'en démocratie, c'est le peuple qui commande.
02:57Donc on peut nier le résultat des élections pendant une certaine durée, faire comme si elle n'avait pas eu lieu,
03:03alors même que c'est M. Macron qui a décidé de convoquer ces élections.
03:06Mais il y a une limite à un moment donné qui s'appelle le peuple français lui-même.
03:10Donc moi, ce que je souhaite, c'est que nous déposions une motion de censure,
03:13nous allons le faire avec la France insoumise, et que ce gouvernement tombe
03:17pour qu'enfin le résultat des élections de juillet dernier soit respecté par M. Macron.
03:21En fait, tant que M. Macron refusera d'entendre le message des élections de juillet,
03:26nous serons dans une situation de crise politique.
03:28Mais je vais aller jusqu'au bout de ça.
03:30Il y a au moins un point sur lequel il y a une majorité à l'Assemblée nationale
03:34pour battre une des mesures phares d'Emmanuel Macron, qui est la question de la réforme des retraites.
03:38On nous nomme Elisabeth Borne à l'éducation nationale.
03:41C'est un affront qui est fait au peuple français.
03:43Et le peuple français doit répondre à cet affront, non pas par une révolution,
03:47mais peut-être par des mobilisations, par des manifestations.
03:50Et je pense que c'est un point d'appui nécessaire pour faire en sorte qu'on change la politique.
03:54Donc vous appelez à des manifestations dans les prochains jours ?
03:57Je pense qu'il n'y a pas grand-chose à faire.
03:59En fait, je n'ai pas à appeler à des manifestations.
04:01Je pense qu'elles finiront par avoir lieu si M. Macron s'acharne.
04:04J'ai le souvenir que vous avez dit à peu près la même chose l'été dernier
04:06au moment de l'abomination de Michel Barnier.
04:08Finalement, il ne s'est rien passé.
04:09Il y a eu des manifestations, il y a eu des mobilisations.
04:11Elles n'étaient sans doute peut-être pas assez puissantes,
04:13pas assez fortes pour faire reculer M. Macron.
04:16Mais vous savez, par exemple, le mouvement des Gilets jaunes,
04:19il était parti d'un petit truc.
04:21Il était parti d'une taxe sur l'essence.
04:23Qui aurait pu penser qu'à partir de cette augmentation de la taxe,
04:26il y aurait un mouvement aussi dense, aussi important que le mouvement des Gilets jaunes ?
04:30Pourquoi pense-t-on que ce qui est arrivé il y a cinq ans,
04:33six ans maintenant même, le mouvement des Gilets jaunes,
04:35pourquoi pense-t-on que ce mouvement qui a débuté d'une petite étincelle
04:38ne pourrait pas se reproduire de nouveau ?
04:40Les conditions sociales et démocratiques sont à peu près les mêmes.
04:42Elles se sont même aggravées.
04:44Donc le peuple français n'a pas changé.
04:45Il n'est pas parti, on n'a pas changé de gens.
04:47Il y a toujours le même peuple français.
04:48Donc il y a l'énergie dans le peuple français
04:50pour ce type de mobilisation sociale.
04:52Et nous en avons fait à de nombreuses reprises
04:54la démonstration dans notre histoire.
04:55Vous parliez de Gérald Darmanin, nommé donc ministre de la Justice.
04:59Il va former un binôme avec Bruno Retailleau.
05:02Vous disiez aussi qu'il y a un consensus dans l'opinion
05:04sur la question de la réforme des retraites.
05:06Il y a un autre sujet qui fait consensus dans l'opinion.
05:08C'est celui de la sécurité ou encore de l'immigration.
05:11J'ai quelques sondages sous les yeux qui ont été effectués ces dernières semaines.
05:1480% des Français jugent la justice trop laxiste.
05:1780% d'entre eux estiment que la justice doit être plus sévère face aux délinquants.
05:22C'est un chiffre qui monte à 79% chez les sympathisants de la France insoumise.
05:25Donc même dans vos rangs, parmi vos électeurs,
05:27il y a un désir de fermeté.
05:29Est-ce que là, c'est un message qui va dans le bon sens,
05:31cette nomination de Gérald Darmanin ?
05:33Justement, d'abord, il faut commencer par dire d'où vient M. Darmanin.
05:36Il y a quelques années, M. Darmanin avait fait une manifestation avec Alliance Police
05:39dans laquelle il avait été notamment scandé.
05:41Le problème de la police, c'est la justice.
05:43Donc il y a maintenant un monsieur qui est ministre de la justice
05:46qui était dans des manifestations où il disait que le problème, c'était la justice.
05:49C'est quand même un petit peu particulier, vous en conviendrez.
05:52Ensuite, sur la demande d'une justice moins laxiste.
05:55Mais de quoi parle-t-on exactement ?
05:57Parce que le problème est que la justice est souvent présentée comme étant trop laxiste.
06:00Mais allez discuter avec des magistrats, allez discuter avec des juges.
06:04Précisément, il y a des actes juridiques qui sont posés, qui sont d'une très grande dureté.
06:08Et nous avons eu tendance dans les années précédentes, pas nous les insoumis,
06:12mais les autres ont eu tendance à augmenter les peines, à alourdir le code pénal.
06:16Est-ce que ça a été efficace pour rétablir la sécurité ?
06:19Non, ça n'est pas efficace.
06:21Et justement, c'est ça la question qui n'est jamais posée.
06:23On parle toujours de punir, mais quand parle-t-on de prévenir ?
06:26Quand parle-t-on d'éviter qu'il y ait des actes délictuels qui soient commis ?
06:30C'est ça l'une des questions qu'il faut poser dans notre pays.
06:32Quand vous parlez, par exemple, de la question des refus d'obtempérer ou de la sécurité routière,
06:36pourquoi est-ce qu'on ne parle jamais de la consommation d'alcool dans notre pays ?
06:39Ça, c'est un sujet qui est un sujet majeur.
06:41Pour les gendarmes, si vous allez discuter avec les gendarmes...
06:43Il y a des spots de prévention à la télévision régulièrement.
06:46Mais on ne parle pas de l'effet, par exemple, de ce sujet sur la question de la sécurité publique.
06:50Moi, je fais le tour des gendarmeries quand je me déplace, notamment dans les zones rurales.
06:54Les gendarmes, ils disent que l'un des principaux problèmes, c'est les vendredis et les samedis soirs.
06:58Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe le vendredi et le samedi soir ?
07:00Les gens, ils consomment trop d'alcool et quand ils consomment trop d'alcool,
07:04ils se battent à la sortie des boîtes ou bien ils commettent des violences.
07:07C'est un des sujets de sécurité qui n'est jamais posé.
07:09Je ne vous dis pas que c'est le sujet principal.
07:11Je vous dis qu'en tout cas, dans la ruralité, pour les gendarmes, c'est l'un des sujets principaux.
07:15C'est évidemment un des sujets.
07:16Mais est-ce que, comme 79 % des sympathisants de la France insoumise,
07:19vous demandez, vous, que la justice soit plus sévère envers les délinquants ?
07:21Je demande qu'elle soit plus précise et que, notamment, on s'attaque à la grande délinquance,
07:25à la grande criminalité, par exemple sur le trafic de stupéfiants.
07:28Moi, je suis en train de mener depuis maintenant plus d'un an
07:30une mission d'information sur la lutte contre le trafic de stupéfiants.
07:32On a un petit peu l'impression qu'on vient punir les délinquants du bas de l'échelle
07:36et que, parce qu'on a enlevé les moyens, notamment dans la police judiciaire,
07:40on a moins de moyens de l'État pour faire face à la grande criminalité organisée
07:44sur la question du blanchiment, sur la question des très très grands délinquants.
07:48Alors, on a créé l'OFAS, on a créé un certain nombre de structures
07:50qui permettent normalement de lutter contre ces délinquants.
07:52Mais le problème, c'est qu'en ne s'attaquant pas au haut de la pyramide
07:55de la criminalité organisée, on permet qu'elle ruisselle dans le reste de la société.
07:59C'est ça qu'il faut changer dans la manière de faire.
08:01Il faut davantage taper les plus riches, aussi dans la délinquance,
08:04c'est-à-dire ceux qui font le blanchiment, ceux qui font les grands trafiquants,
08:07ceux qui transbahutent d'un bout à l'autre de la planète des fourgons de cocaïne, par exemple,
08:11et libérer des moyens de police au niveau du bas de l'échelle pour les faire remonter d'un cran.
08:17Autre sujet de consensus, c'est le sujet de l'immigration.
08:20Là encore, je m'appuie sur des sondages, 67% des Français, par exemple,
08:23se disent favorables au retour des contrôles aux frontières.
08:25Et là aussi, chez les sympathisants de la France insoumise, on arrive à 64%.
08:29Il n'y aura pas de loi immigration, nous le dit François Bayrou,
08:31mais des mesures au cas par cas.
08:33Est-ce que vous êtes en mesure, justement, de soutenir ponctuellement
08:37des mesures qui iraient dans le sens de ce que veulent vos électeurs, visiblement ?
08:40Mais sur l'immigration, là encore, il faut poser les termes du débat de manière correcte.
08:44Il n'est pas normal qu'on parle d'immigration sans parler des causes.
08:47C'est quoi les causes principales de l'immigration ?
08:49C'est la guerre, les crises économiques et les crises climatiques.
08:52C'est ça les trois causes principales.
08:54À quel moment tous les gens qui nous font des leçons sur la question de l'immigration
08:57vont nous parler des gens qui ont pillé, littéralement, le continent africain ?
09:02À quel moment on en parle, ça a des responsabilités individuelles ou collectives,
09:06des gens qui appauvrissent des grandes zones ?
09:09C'est le problème en amont, et puis il y a la situation ensuite,
09:11lorsque nous avons des migrants qui arrivent dans notre pays.
09:14C'est un fait, l'immigration.
09:15Ce n'est pas une donnée idéologique dans laquelle on dirait
09:18« mon Dieu, c'est bien, c'est pas bien », etc.
09:20Moi, je considère par ailleurs que c'est assez positif,
09:22ayant moi-même des ancêtres belges et italiens.
09:24Donc l'immigration est une chance, pour reprendre la formule qui parfois est utile.
09:27Bien sûr que l'immigration est une chance.
09:28Et je dis à nos compatriotes, dont les grands-parents ou les parents
09:31venaient du Belgique, de Portugal, d'Espagne, d'Italie, d'Algérie, du Maroc,
09:34d'où vous voulez, que nous sommes 20 millions en France
09:36à avoir au moins un ancêtre qui était étranger.
09:38Donc au bout d'un moment, il faut arrêter d'essayer de faire peur
09:40à tout le monde avec ça.
09:41L'immigration, c'est un fait.
09:42Elle se produit.
09:43Il y a des gens qui passent, qui bougent sur la planète.
09:46Elle se contrôle aussi ?
09:47Donc la question, c'est comment on fait pour accueillir correctement les gens,
09:51accueillir dignement les gens.
09:52On a réussi à le faire, par exemple, pour les Ukrainiens qui fuyaient à la guerre.
09:55100 000 Ukrainiens sont arrivés sur le territoire de la République française
09:58en quelques mois, d'accord ?
10:00Est-ce que ça a posé des problèmes ? Non.
10:02Est-ce que c'était une question de l'origine des gens ?
10:04Parce qu'il y a certaines personnes qui disent ça,
10:06parce qu'en fonction de l'origine, je ne sais quoi,
10:08ça ne serait pas tout à fait les mêmes choses.
10:09Non.
10:10Ça, c'est du racisme de dire ça.
10:11C'est penser qu'il y aurait une différence des gens
10:14en fonction de l'endroit d'où ils viennent.
10:15Mais les gens qui fuient la Syrie, ils fuient la guerre.
10:17Les gens qui fuient Gaza, ils fuient la guerre.
10:19Les gens qui, d'une manière générale, fuient la guerre, fuient la mort.
10:22Donc notre devoir comme pays des droits de l'homme et du citoyen,
10:25c'est de les accueillir dignement, correctement.
10:27Et vous verrez que c'est beaucoup mieux géré quand on fait comme ça.
10:30D'ailleurs, on en a fait la preuve avec les Ukrainiens, justement.
10:33On comprend ce matin, Antoine Léaumant, sur l'antenne de CNews et d'Europe 1,
10:36que ce gouvernement ne trouve pas grâce à vos yeux.
10:40Ça veut dire censure, vous en avez parlé.
10:42Est-ce que vous appelez le Rassemblement national à mêler leur voix au vôtre
10:46pour faire tomber le gouvernement de François Bayrou ?
10:48Moi, je n'appelle jamais rien au Front national.
10:50Ils font ce qu'ils veulent, ils prennent leurs décisions comme ils veulent.
10:53Par contre, moi, je m'adresse à ceux qui font confiance aux gens du RN.
10:57Ils n'avaient pas voté la censure en octobre dernier, quand nous l'avions déposée.
11:01Alors, il fallait être responsable, il fallait être respectueux
11:04de quelqu'un qui niait le résultat des élections.
11:06Ils attendaient de voir le budget qui était proposé par Michel Barnier.
11:09Quelqu'un avait un doute sur le fait que le budget qui serait proposé serait un budget macroniste ?
11:14Moi, je n'ai jamais eu de doute sur le fait qu'Emmanuel Macron
11:17essaierait de faire par tous les moyens possibles la continuité de sa politique.
11:20Donc, en octobre, nous avions censuré.
11:23Mais nous avions fait mieux que ça.
11:24Nous avions déposé une motion de destitution du président de la République.
11:28Je m'en souviens, c'était moi qui l'a présentée au nom de mon groupe parlementaire.
11:31Eh bien, lorsque nous avions déposé cette motion de destitution du président de la République,
11:35le RN avait voté contre la motion de destitution du président de la République.
11:39Je me demande bien pourquoi.
11:40Ils avaient dit qu'ils étaient contre Emmanuel Macron
11:42et ensuite, ils ne votent pas cette motion de destitution.
11:44Donc, vous voyez, il y a eu une forme d'accompagnement du macronisme
11:48du côté du RN.
11:50Et nous, les Insoumis, à l'opposé du RN,
11:53alors, que nous nous étions dit ?
11:54On nous a dit que nous étions des irresponsables
11:56parce que nous voulions faire une censure, a priori, du gouvernement de M. Bayrou.
12:00Mais non !
12:01Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
12:03Nous voulons censurer un Premier ministre
12:04qui est là pour faire la continuité de la politique d'Emmanuel Macron.
12:07Et in fine, on l'a bien compris,
12:08parvenir à la démission ou la destitution du président de la République,
12:12avoir des présidentielles anticipées,
12:14dans ce cas-là, Jean-Luc Mélenchon, naturellement, serait le candidat de la gauche ?
12:17Moi, c'est mon souhait.
12:18Je souhaite que, si jamais il y a des élections présidentielles,
12:21anticiper Jean-Luc Mélenchon soit notre candidat.
12:23Pourquoi ?
12:24Parce qu'il a fait la démonstration qu'il était capable de rassembler,
12:27sur son nom et sur son programme,
12:29près de 22% des suffrages.
12:32La dernière fois, on est passé à 400 000 voix du deuxième tour.
12:34Vous imaginez la différence que ça aurait été dans notre pays
12:37si jamais nous avions eu, au lieu d'avoir un deuxième tour droite contre extrême droite,
12:40un deuxième tour droite contre Jean-Luc Mélenchon ?
12:43Droite, c'est-à-dire ?
12:44Vous espérez, par exemple, un duel avec droite Macron ou droite Marine Le Pen ?
12:48Est-ce que vous espérez, d'une certaine manière, un duel Jean-Luc Mélenchon ?
12:51La dernière fois, il y avait eu un duel entre la droite et l'extrême droite.
12:55Et je pense que ça ne permet pas au peuple français de faire un choix entre deux options.
12:58Et justement, vous me posez la question,
13:00est-ce que j'espère un deuxième tour de Jean-Luc Mélenchon contre Marine Le Pen ?
13:03Moi, Marine Le Pen, j'espère jamais qu'elle soit au second tour.
13:05J'espère que nous la battions dans les urnes.
13:07Mais ce que j'espère, oui, c'est qu'il y ait un deuxième tour
13:10qui mette en place la possibilité de choisir ce que nous proposons.
13:14Et ce que nous proposons, c'est une rupture avec la politique macroniste.
13:17Une rupture avec cette politique qui a fait des cadeaux fiscaux
13:20aux plus riches, en pénalisant le peuple français.
13:23Et nous rétablirons, par exemple, la retraite à 60 ans, si nous arrivons au pouvoir.
13:26Une dernière question.
13:27Donald Trump a fait savoir ces dernières heures
13:29que lorsqu'il arrivera à la Maison Blanche, le 20 janvier prochain,
13:32il allait signer des décrets sur la question de la transidentité,
13:34en disant que la politique officielle des Etats-Unis
13:36sera qu'il n'y a que deux genres, hommes et femmes.
13:38C'est un sujet que vous abordez parfois, vous aussi.
13:41Vous avez appelé notamment à l'inscrire dans la Constitution
13:44la liberté de choisir son genre.
13:46Qu'est-ce que vous évoque cette décision de Donald Trump ?
13:48Je trouve ça honteux et assez lamentable.
13:51Je pense que les personnes trans, dans notre pays aussi,
13:54sont menacées par des gens qui pensent comme M. Trump.
13:57Par l'islamisme aussi, d'une certaine manière ?
14:00Oui, mais par tous les gens qui sont d'extrême droite.
14:02Et les islamistes ne sont pas différents des gens d'extrême droite d'une manière générale.
14:05Moi, je pense que ce qu'il faut faire,
14:07c'est garantir justement les droits de l'ensemble des individus.
14:10Parce que quand on garantit des droits individuels,
14:12on garantit aussi des droits collectifs.
14:14Merci beaucoup Antoine Léaumant d'avoir répondu à mes questions ce matin.
14:16On vous revoit en direct dans la grande interview de CNews et d'Europe 1.

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