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Regardez L'invité événement avec Vincent Derosier du 24 décembre 2024.

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00:00Yves Calvi, Sébastien Rouxel, RTL Soir.
00:04Bonsoir Juliette Mehadel.
00:05Bonsoir.
00:06Vous fûtes secrétaire d'Etat chargée de l'aide aux victimes sous François Hollande.
00:09Vous voilà désormais ministre déléguée chargée de la Ville dans le gouvernement Beyrou.
00:12Vous faites partie des anciens socialistes qui ont décidé de rejoindre cette nouvelle équipe. Pourquoi ?
00:17Parce qu'on est dans une situation difficile aujourd'hui et que nos concitoyens sont en doute de plus en plus critique
00:23envers la politique, envers les institutions et envers la démocratie.
00:27Donc j'ai ressenti que c'était un devoir d'aider maintenant dans cette situation complexe,
00:32même si je sais que la durée du gouvernement sera peut-être courte.
00:37Mais c'est un impérieux besoin d'aider.
00:39Ça ne vous donne quand même pas un peu le tournis tout ça ?
00:42La seule solution aujourd'hui, si on veut essayer de s'en sortir,
00:45on a quand même un rassemblement national qui ne cesse de voir son corps électoral élargi.
00:50On a une France insoumise qui ne ressemble pas exactement à ce que j'attends de la gauche responsable.
00:55Et donc entre la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen,
00:59il y a une France républicaine-démocrate de gauche pour une part, de droite pour une autre,
01:04qui veut changer la situation actuelle et préserver aussi ce que nous avons de meilleur en France.
01:10C'est quand même notre système démocratique.
01:12Alors, je crois avoir compris votre réponse.
01:13Mais si vous avez compris le projet de François Bayrou, vous avez de la chance.
01:16Vous pouvez nous initier ?
01:18Écoutez, pour moi, il incarne exactement comme Premier ministre ce qu'il a toujours prôné dans sa vie politique.
01:24Il est au centre, il veut faire travailler ensemble des gens qui ne pensent pas la même chose.
01:28Et il se trouve qu'aux dernières élections législatives, les Français nous ont dit
01:32on ne va pas donner de majorité absolue à un parti.
01:35En réalité, on est divers et il va falloir que vous, gouvernant, vous, ministre,
01:40vous appreniez à travailler avec des gens avec qui vous n'êtes pas d'accord.
01:42On essaie quand même de chercher la cohérence politique dans le casting dont vous faites partie.
01:46Vous avez l'impression que les équilibres politiques sont respectés ?
01:48J'ai l'impression qu'il y a un gouvernement qui a été constitué
01:52avec ceux qui ont aussi bien voulu mouiller la chemise.
01:55Et croyez-moi, c'est aussi parce que moi j'aime mon pays, j'ai envie de venir, j'ai envie de l'aider.
02:00Que voulez-vous faire à part éviter la censure au moment où nous parlons ?
02:04Par exemple, moi je suis chargée de la politique de la ville.
02:07La rénovation urbaine aujourd'hui, c'est une politique qui a été lancée par Michel Rocard en 1980.
02:12C'est ce qui permet dans des quartiers difficiles d'avoir accès à toute une série de services publics.
02:17Aujourd'hui, quand même, ce n'est pas des budgets ridicules.
02:20Là en rue, qu'est l'agence nationale de la rénovation urbaine ? C'est 12 milliards d'euros.
02:24Oui, mais vous avez l'air de trouver que tout ça, c'est des mots.
02:28Mais vous savez, pour les gens...
02:29Quand on va chercher Michel Rocard, je comprends très bien, mais ça ne nous met pas dans la France de 2024.
02:36Et avec les contraintes que vous allez connaître, vous, politiquement, vous donne ce gouvernement ?
02:40Michel Rocard prônait à l'époque le dialogue social.
02:43Qu'est-ce qui manque aujourd'hui ? Vous ne trouvez pas qu'il y en a assez de cette France où tout le monde se déchire tout le temps ?
02:48Et surtout à l'Assemblée nationale.
02:50Est-ce qu'on pourrait passer de combat d'appareils et d'apparatchiks à on va travailler ensemble, calmement ?
02:56Parce que juste les Français ont besoin que ça tourne.
02:59Ils ont besoin que ce soit stable.
03:00Et ils ont besoin aussi que les responsables politiques donnent, me semble-t-il, l'exemple de la capacité à travailler avec ceux avec qui on n'est pas d'accord.
03:07Alors, très beau programme, mais je vous cite.
03:09Bruno Retailleau bafoue les principes de la République.
03:11Ce sont vos propos sur le réseau X, ex-Twitter, il y a exactement trois mois.
03:16Vous ne manquerez pas de lui redire au prochain Conseil des ministres, bien entendu ?
03:19Écoutez, oui, j'ai été recrutée, si je puis dire, avec ma singularité.
03:24Ça ne nous a pas échappé.
03:26François Bayrou a dit d'ailleurs, il me l'a dit à moi, et puis il l'a dit aussi publiquement.
03:31Il recrute aussi des individualités qui ont leur cohérence politique.
03:35Moi, ma cohérence politique, c'est la gauche républicaine.
03:38Voyez, j'étais dans une lointaine vie avec Ségolène sur l'ordre juste.
03:42J'étais la secrétaire d'État de Manuel Valls.
03:45Et l'État de droit.
03:47Mais le ministre de l'Intérieur, il va répondre à qui, à votre avis, Yves Calvi ?
03:52Qui est son chef ? Le Premier ministre.
03:54Qui est le Premier ministre ? C'est François Bayrou.
03:56Moi, j'ai confiance en François Bayrou.
03:58C'est un homme qui respecte l'État de droit.
04:00Qui a toujours défendu les libertés publiques.
04:02Et ça, pour moi, c'est cardinal aujourd'hui.
04:04Je rappelle que votre désormais confrère, Retailleau, soutient l'instauration d'une préférence nationale pour l'accès aux prestations sociales.
04:12Vous y avez toujours été opposé.
04:14Absolument, et je vous le redis, j'y suis opposé.
04:16C'est Papa Bayrou qui va vous protéger.
04:18Mais le Premier ministre m'a dit, a dit, qu'il n'était pas favorable à la préférence nationale.
04:24Il l'a dit.
04:25Alors maintenant, il est Premier ministre.
04:27Il veut justement tenir les deux bras de cet équilibre-là.
04:31Et je crois comprendre que c'est le mandat que lui a donné le Président de la République.
04:35Participez-vous à un gouvernement sous tutelle de Marine Le Pen ?
04:38C'est en tout cas ce que pensent vos anciens camarades de gauche, dont Raphaël Glucksmann.
04:42D'accord, mais attendez, il faut qu'on arrête avec ces oucas et ces espèces de slogans.
04:48Oui, par le jeu mécanique qui est le jeu parlementaire aujourd'hui.
04:52Non mais attendez, par le jeu mécanique parlementaire aujourd'hui, il se trouve que si Marine Le Pen vote la censure,
04:57effectivement, ça va être compliqué.
04:59Je vous rappelle quand même que si les socialistes, qui est ma famille politique d'origine,
05:04n'avaient pas voté la censure du gouvernement Barnier, il n'y aurait pas eu de démission du gouvernement.
05:09Il n'y aurait pas eu, du reste, une crise économique.
05:12Parce qu'on commence quand même à être un peu chahuté en termes financiers.
05:16Donc, on peut toujours se renvoyer les trucs à la figure.
05:20Les socialistes auraient pu ne pas voter la censure.
05:22Marine Le Pen pourrait ne pas voter la censure.
05:23Mais vous savez quoi ?
05:24C'est ce qu'on appelle une cinquième république qui est en train de se parlementariser.
05:27Parce qu'il se trouve qu'il n'y a pas de majorité absolue à l'Assemblée.
05:30Donc, il faut composer.
05:32Donc, si les objectifs de la gauche aujourd'hui, c'est de reconstruire sur des bases d'une république,
05:36du service public, de la laïcité, de la gauche de Jaurès et la gauche de Clemenceau,
05:41il faut qu'ils construisent.
05:42Et moi, je suis certaine que les socialistes ne vont pas s'enfermer dans leur position d'opposants sectaires.
05:49J'ai pas fini mes citations.
05:51La droite extrême au pouvoir sous la surveillance de l'extrême droite.
05:54Premier secrétaire du Parti Socialiste, qui fut votre parti, Olivier Faure, sur X toujours.
05:59Non, je suis certaine que dans les jours qui viennent, après Noël,
06:04quand il va falloir se mettre à travailler pour adopter un projet de budget dont la France a besoin,
06:08dont les agriculteurs ont besoin,
06:10parce qu'il ne s'agit pas que tout s'arrête le 31 décembre,
06:13parce qu'on s'envoie des slogans à la figure.
06:15Ça s'appelle de la politique.
06:17Oui, mais il est temps que ça change.
06:19C'est le choix de votre vie.
06:20Ok, il est temps que ça change.
06:21C'est aussi pour ça que je suis engagée.
06:22Moi, j'aime profondément l'action publique.
06:24J'aime me dévouer à mes concitoyens sur le territoire.
06:27Je suis une élue locale, modeste d'opposition.
06:30J'ai été élue dans ma ville, sans parti politique, avec un mouvement citoyen.
06:34Je suis convaincue que nous avons des trésors en France.
06:37Des trésors dans les associations, dans les quartiers.
06:40Et je suis convaincue que le Parti Socialiste ne pourra pas s'enfermer très longtemps dans ces postures stériles.
06:46Xavier Bertrand a refusé de rentrer dans un gouvernement, je cite,
06:48« formé avec l'aval de Marine Le Pen ».
06:50Accepter à ces conditions aurait été le reniement de mes valeurs, de mon engagement et de mes combats.
06:55Est-ce que vous comprenez son choix ?
06:57Mais moi, j'aime beaucoup Xavier Bertrand.
06:59Je pense que ça a été un très bon ministre de la Santé.
07:01Par ailleurs, je l'aime bien.
07:02J'aime ce qu'il mène comme combat dans sa région contre Marine Le Pen.
07:06Je regrette qu'il ne soit pas là.
07:08J'espère qu'il pourra très vite contribuer, aider.
07:13Et que ce malentendu, j'espère que ça n'est qu'un malentendu, pourra cesser.
07:17Pardon, visiblement, on est au-delà du malentendu.
07:20Alors, parlons de votre ministère de la Ville.
07:22Vous récupérez le chantier de la rénovation urbaine.
07:24Quelles sont vos priorités, et celles de François Bayrou en la matière, s'il en a ?
07:29Vous savez déjà, moi j'ai regardé quand même, je n'ai été nommé qu'hier.
07:33J'ai regardé le bilan, et le bilan sur le quinquennat est un bon bilan.
07:37Il y a aujourd'hui plus de 443 quartiers politiques de la Ville.
07:40La rénovation urbaine, c'est 12 milliards d'euros avec l'Agence Nationale de la Rénovation Urbaine.
07:45C'est un truc énorme, personne ne le teste.
07:47Il y a l'Agence Nationale de la Cohésion Territoriale.
07:49Il y a la politique de la Ville en tant que telle.
07:51On va en avoir besoin là.
07:52C'est très important pour tisser ce lien-là.
07:54Alors concrètement, qu'est-ce que c'est pour nos auditeurs ?
07:56C'est reconstruire des programmes immobiliers pour améliorer le cadre de vie.
08:00Mais c'est aussi s'intéresser à aider les plus fragiles.
08:03Tiens, je vais vous donner une mesure que j'ai défendue quand j'étais au PS.
08:05Elle a été mise en place sous Jean-Michel Blanquer avec Emmanuel Macron.
08:12C'est plus de maîtres que de classes.
08:15C'est-à-dire qu'en fait, dans les quartiers red pay red plus, les quartiers difficiles,
08:18on diminue, on divise par deux les classes dans la grande section de maternelle.
08:23Donc c'est des petites classes à 15-20.
08:25C'est une mesure formidable.
08:27C'est-à-dire que c'est à la racine qu'on lutte contre les inégalités, qu'on améliore le niveau général.
08:32Une toute dernière question.
08:33En 2022, vous expliquiez, je viens de la gauche,
08:36mais pour la majorité des Français, ça ne veut plus rien dire chez nos confrères de Marianne.
08:40Le macronisme aujourd'hui, ça veut dire encore quelque chose ?
08:43Moi, je vais vous dire, je crois en la République, l'égalité,
08:47l'intervention publique et la défense de l'État de droit.
08:50Et je ne pensais pas, quand j'ai commencé à faire de la politique il y a 25 ans,
08:54je ne pensais pas qu'il allait falloir se battre à nouveau pour la démocratie et la République.
08:58Vous voyez, vous m'auriez dit ça, je vous aurais dit mais lieu commun.
09:01Bien sûr que la République et la démocratie sont là pour longtemps.
09:04Et bien aujourd'hui, tous ces mots-là, ces mots, le progressisme,
09:08la réalité, c'est que maintenant, il faut qu'on défende l'État de droit, la démocratie, la République sociale
09:13et surtout, ce à quoi je suis le plus attachée et fière de mon pays, c'est le service public.
09:20On a un service public à nul autre pareil, même s'il souffre, il a besoin d'être aimé.
09:27Vous savez quoi ? Il a besoin d'être aimé, le service public.
09:30Et les agents publics et les fonctionnaires ont besoin d'être valorisés.
09:34Je n'ai toujours pas eu la réponse à ma question qui était,
09:36est-ce que le macronisme aujourd'hui, ça veut encore dire quelque chose ?
09:40Tant que l'Emmanuel Macron est Président de la République, ça veut dire quelque chose.
09:43Merci Juliette Madel, nouvelle ministre déléguée chargée de la Ville dans le gouvernement Beyrou.
09:47Je vous souhaite un joyeux Noël.
09:48Merci Yves Calvi.
09:49Dans un instant, toute l'actualité avec notre journal de 18h30,
09:52puis à 18h40, un tabou qui est en train de tomber, le cadeau de Noël d'occasion.
09:56Vous faites des cadeaux d'occasion, vous, à Noël ?
09:57Pas forcément, on s'y met, parce que pour les jeunes, pour mes jeunes nièces de 25 ans, il faut aller sur Vinted.
10:03Et bien vous avez totalement raison.
10:05Si on veut être dans le vent.
10:07Le directeur de la seconde vie, ça s'appelle comme ça, du groupe FNAC d'Arctis, sera avec nous dans un instant.
10:12Notre spécialiste conso Olivier Dauvert nous expliquera si c'est vraiment une bonne idée.
10:16Merci madame la ministre.
10:17Merci à vous.

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