Françoise Laborde, journaliste, était ce mardi 24 décembre invitée de l’émission Face à l’Info sur CNEWS. Elle a estimé que «Gérald Darmanin et Bruno Retailleau peuvent incarner les contours d’une reconquête à droite», qui mettrait en difficulté le Rassemblement National sur le plan électoral.
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00:00Alors, la difficulté, en fait, pour Darmanin, c'est que quand on est au ministère de l'Intérieur, on est habitué à travailler avec des fonctionnaires
00:06qui ont un peu le doigt sur la couture du pantalon, qui sont habitués à ce qu'on leur donne des ordres, qui sont dégradés, qui respectent les ordres des autres.
00:14C'est pas du tout la même affaire, la même ambiance. Il n'est pas question de donner des consignes, ni de faire pression, quoi que peuvent en penser certains politiques.
00:22Et d'ailleurs, les magistrats utilisent une formule, moi que je trouve qu'ils disent tout, ils disent à propos de la place Vendôme, donc le siège du ministère de la Justice,
00:31ça n'est pas la même verticalité. C'est joliment dit. Voilà, c'est joliment dit, façon de dire, faut pas non plus nous prendre, voilà, taper trop fort sur la tête.
00:38Alors, cela dit, la force de cet équipage, ou de cet attelage entre Darmanin et Retailleau, c'est qu'ils partagent à peu près la même analyse, quand même,
00:46sur la nécessité de faire face en urgence à la délinquance, la drogue, la lutte contre toute forme de criminalité. Donc, on peut, en effet, penser qu'il y aura une scénargie,
00:56à condition, évidemment, qu'ils ne rentrent pas en concurrence l'un avec l'autre. Même si, en effet, ils ont des secteurs qui sont un peu partagés,
01:03puisqu'après tout, les officiers de police judiciaire qui travaillent dans les commissariats, ils dépendent du parquet, et donc du garde des Sceaux.
01:09Ce qui est sûr, en tout cas, et je trouve que c'est ça qui est intéressant, c'est qu'à eux deux, ils peuvent incarner les contours d'une sorte de reconquête à droite.
01:16Et si ce tandem fonctionne, ça peut être une pierre dans le jardin de Marine Le Pen, parce que la politique en matière de sécurité et de justice ne sont pas très éloignées
01:26de ce que Marine Le Pen a mis dans son programme. Et d'ailleurs, c'était très sensible, moi, je trouve, hier et encore ce matin, quand on voyait les réactions extrêmement violentes des députés du Rassemblement national
01:36en commentant ces nominations, on voit bien qu'ils sentent le piège. C'est-à-dire qu'une droite non-radicale, disons, puisse se reconstituer autour d'un pôle qui pourrait être incarné plus ou moins par ces deux hommes.
01:47Et c'est d'ailleurs aussi intéressant de noter que Manuel Valls, dans son genre, même s'il est issu de la gauche, quand il était à l'intérieur et après comme Premier ministre,
01:56il a incarné aussi cette exigence de sévérité républicaine vis-à-vis des extrêmes, qu'ils soient politiques ou religieux.