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Pour son interview d'actualité, Télématin reçoit Louis Hausalter, journaliste politique Le Figaro. 

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Transcription
00:00Dans les questions politiques ce matin, les nouveaux ministres ont-ils, oui ou non, la boule au ventre ?
00:04François Bayrou a-t-il pris de bonnes résolutions ?
00:07Va-t-il partager une galette des rois avec Emmanuel Macron ?
00:10Si oui, qui portera la couronne ?
00:12Le bien informé journaliste politique, lui, aux altères, a probablement toutes ses réponses et bien d'autres.
00:17Il nous rejoint sur ce plateau. Bonjour Louis.
00:18Bonjour.
00:19Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:21Elle sera comment l'atmosphère de ce premier conseil des ministres 2025
00:26qui se tiendra dans quelques heures maintenant ?
00:29C'est rentrée des classes.
00:30Bon, chacun vient avec son quartable pour aller découvrir ses nouveaux camarades.
00:34Alors, il y en a qui se connaissent.
00:35Il y a 19 ministres du gouvernement Barney qui sont restés ministres sur les 35 du nouveau gouvernement Bayrou.
00:41Il y aura un petit moment convivial avant puisque la tradition au Nouvel An,
00:44c'est que les ministres vont tous prendre un petit déjeuner au ministère de l'Intérieur qui est en face de l'Elysée.
00:49On va voir les images, justement. On dirait que c'est en ce moment.
00:52On attend donc effectivement l'arrivée des ministres pour ce petit déjeuner traditionnel.
00:59Ils ne sont pas encore là. Le rendez-vous est dans un quart d'heure.
01:03C'est ça. Et après, il traverse à pied la place Beauvau pour aller à l'Elysée qui est juste en face
01:07et retrouver un cadre plus solennel qui est celui du conseil des ministres.
01:11Donc, atmosphère vraiment de rentrée parce qu'il n'y a pas un ordre du jour très important dans ce conseil des ministres.
01:16Il n'y aura pas de projet de loi.
01:17Donc, la boule au ventre que j'évoquais a priori pour l'instant.
01:20Je suis d'ailleurs une petite appréhension pour les nouveaux quand même.
01:22Quand on entre sous le feu des photographes dans la cour de l'Elysée, qu'on arrive à la table avec le président,
01:28je pense que ça fait toujours son petit effet.
01:30Ça reste un cadre assez solennel, le conseil des ministres.
01:33Ils ne sont pas là à échanger des blagues.
01:35On fait défiler l'ordre du jour.
01:37C'est quelque chose d'assez borné, assez juridique.
01:40Donc, il doit y avoir forcément ça.
01:41Et puis, il y aura les habitués, ceux qu'on connaît, qui ont été reconduits ou qui ont fait leur retour.
01:45Ce sera le premier conseil des ministres de François Bayrou en tant que Premier ministre.
01:49Il devrait donner, distiller un petit peu des consignes à ses ministres.
01:55En tout cas, pour François Bayrou, la date importante, elle est notée en rouge dans son agenda, c'est le 14 janvier.
02:01Pourquoi ? Parce que c'est le jour de son discours de politique générale à l'Assemblée.
02:05Oui, c'est là qu'on devrait avoir plus de précision sur la politique qu'il entend mener.
02:09Il devrait se contenter d'un propos assez général devant ses ministres.
02:13Oui, la date importante, c'est vraiment le 14 janvier.
02:16C'est le discours de politique générale.
02:17C'est là qu'il doit expliquer d'abord comment il veut faire passer le budget.
02:21C'est le premier texte important.
02:23Et puis, essayer de donner un horizon pour les mois à venir,
02:25alors qu'il est à la tête d'un gouvernement qui est très fragile,
02:28aussi fragile que l'était le gouvernement Barnier avant,
02:30puisqu'encore une fois, il est menacé de censure immédiate à gauche
02:33et de censure un jour peut-être par le Rassemblement national aussi.
02:36Est-ce qu'on peut dire qu'il est en sursis pour autant déjà, ce gouvernement ?
02:38Oui, bien sûr.
02:39À peine nommé, il est déjà en sursis parce que les conditions politiques font que c'est comme ça.
02:45Parce qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée, parce qu'il y a cette tripartition,
02:48ces trois blocs dont deux sont plutôt hostiles, à commencer par la gauche
02:53et puis un gouvernement qui se retrouve mécaniquement
02:56entre les mains du bon vouloir de Marine Le Pen.
02:59Donc en fait, c'est retour à la caisse départ.
03:00On est exactement dans la même situation que le gouvernement de Michel Barnier en septembre.
03:04Les personnages ont changé et encore il y en a qui sont les mêmes,
03:07mais le décor, le scénario reste à peu près le même.
03:10On va reparler évidemment de l'horizon politique de François Bayrou, de ce gouvernement.
03:14Mais j'ai promis à nos téléspectateurs que vous étiez bien informés.
03:17Donc j'aimerais savoir dans tout ça ce que pense Emmanuel Macron.
03:21Oui, la fameuse galette des rois.
03:23Est-ce qu'Emmanuel Macron est content de ce qui se passe en ce moment ?
03:26Est-ce qu'il s'entend bien avec François Bayrou ?
03:28Est-ce qu'on est dans une petite ambiance de guerre froide ?
03:30Qu'est-ce qui se passe en coulisses ?
03:32Alors c'est très particulier parce qu'Emmanuel Macron et François Bayrou sont des alliés.
03:36Sans le ralliement de François Bayrou en 2017,
03:38il est probable qu'Emmanuel Macron n'aurait pas gagné sa première élection présidentielle.
03:43Et là, il se retrouve avec un Premier ministre qui n'est pas son choix.
03:46Il ne voulait pas choisir François Bayrou.
03:48C'est Bayrou qui s'est imposé à lui en menaçant de faire une crise, de faire un scandale.
03:54Si ça n'était pas lui, il estimait que son tour était venu.
03:57L'état d'esprit d'Emmanuel Macron, c'est que de toute façon,
03:59depuis l'été dernier et depuis qu'il a perdu toute une partie des manettes du pouvoir,
04:03il est malheureux. Il se sent dépossédé, il ne peut plus gouverner.
04:08Alors maintenant, il se réfugie dans son rôle international.
04:11Il passe quand même les prérogatives du président de la République.
04:14D'autant que les premiers ministres qui défilent sont très accaparés par les sujets nationaux,
04:18à commencer par le budget.
04:19Mais il n'est pas content de cette situation où il n'a plus le pouvoir.
04:21Et il sait que ça va continuer avec François Bayrou.
04:23Michel Barnier entendait gouverner lui et ne pas laisser les manettes à Emmanuel Macron.
04:27C'est ce qu'il a fait.
04:28Et François Bayrou est exactement dans le même état d'esprit.
04:30Il considère que c'est à lui de gouverner.
04:31J'ai une question un peu cynique.
04:32Mais est-ce que pour autant, il souhaite le succès ou pas à ce gouvernement ?
04:38C'est évidemment ce que dit son entourage.
04:40Ce sont des éléments de langage.
04:41Mais je pense que oui.
04:42Parce que imaginez que le gouvernement Bayrou tombe dans quelques semaines.
04:45Vers qui va-t-on à nouveau se retourner ?
04:47Vers le président de la République.
04:48C'est lui qui nomme le Premier ministre.
04:50C'est lui qui nomme le gouvernement.
04:51Deux échecs en si peu de temps de gouvernement qui l'aura nommé.
04:54Ça veut dire qu'on ne va plus dire nomination à un gouvernement.
04:57Les gens vont commencer à le dire déjà.
04:59Mais d'autres personnalités politiques diront démission dans la foulée des insoumis.
05:04Et d'autres personnalités, d'autres camps qui appellent déjà le président de la République.
05:07À partir.
05:08Parce qu'on dira que c'est de sa faute.
05:09Ce n'est pas la faute du Premier ministre successif.
05:10Est-ce que 2025 va être une année où on verra un président moins jupitérien ?
05:14Un peu plus dans le mea culpa comme on a pu l'entendre d'ailleurs dans ses voeux.
05:18Est-ce qu'il va y avoir du changement dans la façon d'être d'Emmanuel Macron ?
05:22Les voeux, c'est quand même un changement de tonalité.
05:23C'est vrai qu'il n'avait jamais admis jusqu'ici que la dissolution était une bêtise.
05:27Là, il l'a dit assez clairement.
05:29Même s'il dit pour l'instant.
05:30C'est-à-dire qu'il a l'air persuadé que l'histoire lui donnera raison, mais à long terme.
05:33Mais c'est vrai qu'il a fait un mea culpa dans sa vidéo des voeux.
05:37Moins jupitérien, oui, parce qu'il ne peut plus…
05:39C'est-à-dire que le contexte politique ne lui permet plus de jouer à Jupiter.
05:42Et puis, en 2024, il avait quand même des événements internationaux qui le mettaient en valeur.
05:47Il y avait les JO, évidemment, qui ont été une réussite.
05:50Il y a eu les 80 ans du débarquement et des cérémonies de la libération.
05:55Il y a eu la réouverture de Notre-Dame de Paris.
05:57Si vous regardez l'agenda de 2025, il n'y a rien de tout ça.
05:59Il n'y a pas d'événements de cette ampleur qui vont permettre à la France,
06:02et accessoirement à son président, de rejaillir, de donner une bonne image,
06:05y compris sur la scène internationale.
06:06C'est une année blanche sur ce plan-là.
06:08Ce n'est pas une année très présidentielle au sens de la fonction honorifique,
06:11de la lumière qu'apporte la fonction de président.
06:13Donc, il y a peu de choses auxquelles se raccrocher.
06:15Et la date limite que tout le monde a en tête, c'est juillet.
06:18La Constitution lui permettra à nouveau de dissoudre l'Assemblée nationale à ce moment-là.
06:21Vous pensez que c'est ce qui va se passer rapidement ?
06:22Et ça, tout le monde l'a en tête.
06:23Je ne fais pas de pari là-dessus, mais il est probable que ce soit le cas
06:27si on continue dans cette instabilité gouvernementale.
06:31Si le gouvernement François Bayrou tombe dans quelques mois, quelques semaines.
06:33S'il doit renommer à nouveau des premiers ministres.
06:35À ce moment-là, la dissolution sera la solution à minima.
06:38Et on verra s'il doit recourir à des solutions plus vigoureuses
06:42ou être contraint à la démission.
06:44Et vous reviendrez sur ce plateau pour nous en parler.
06:46Merci.
06:47Nous verrons bien.
06:48Merci de vos altères d'avoir accepté notre invitation.

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