Avec Sophie Vénétitay, Secrétaire générale du SNES-FSU
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00:00Bonjour Sophie Fénétité, merci d'être avec nous. Vous êtes secrétaire générale du SNES-FSU,
00:07premier syndicat de l'enseignement secondaire. Alors forcément avant de parler de la rentrée,
00:11un mot quand même sur cette séquence polémique qui a largement fait le tour des réseaux où l'on
00:16voyait lundi Elisabeth Borne, donc votre nouvelle ministre, tourner le dos à deux professeurs en
00:21colère à Mayotte, même si Elisabeth Borne a dénoncé une séquence tronquée. Qu'est-ce
00:25que vous en avez pensé vous ? Comme beaucoup de collègues, ça m'a fait vivement réagir parce
00:32qu'on est dans une situation où on a des collègues qui se sentent abandonnés à Mayotte. Nous on a
00:38été en lien avec eux, avec nos collègues sur le terrain pendant toutes les vacances. Ils nous ont
00:42bien dit qu'ils ne voyaient pas arriver l'aide de l'État, qu'ils étaient seuls pour aider les
00:47familles, notamment dans les collèges et les lycées qui ont été transformés en centres
00:50d'hébergement d'urgence. Et voir la ministre de l'éducation nationale, ex-première ministre,
00:56comme ça tourner le dos à des professeurs qui lui disent juste ce qui est en train de se passer,
01:01sans même un mot de sympathie ou d'empathie pour la situation qu'ils vivent, ça fait forcément
01:07beaucoup réagir. Et c'est vrai que ça pose forcément des questions sur les échanges qu'on
01:14aura avec elle et le dialogue social qu'on aura avec elle dans les mois à venir. Alors lors de la
01:19passation de pouvoir, Elisabeth Borne a promis d'user de son poids politique pour défendre une
01:23école en crise. Elle dit connaître, je cite, les difficultés et les attentes de la communauté
01:28éducative. On le rappelle, sixième ministre, à être nommée en deux ans et demi, Ruth Grenell.
01:34Qu'est-ce que vous attendez d'elle là, en urgence, en cette veille de la rentrée scolaire ?
01:38C'est vrai que c'est une ministre qui a un poids politique, qui sait ce que c'est qu'un
01:44gouvernement, qui sait ce que c'est que l'action politique, ce qui n'était pas forcément le cas
01:48de certains des derniers ministres de l'éducation nationale, qui ne connaissaient rien à l'éducation
01:52nationale. Je pense à Anne Jeuneté ou à Mélioudé Acastera. Donc là, ce qu'on exige d'elle, c'est
01:57qu'elle puisse avoir le poids politique, notamment dans les arbitrages à venir sur le budget. On sait
02:01que le budget, c'est un élément qui va être décisif. La première mouture du budget 2025 prévoyait
02:064000 suppressions de postes d'enseignants. On va être très clair, aujourd'hui, vu l'état de l'école,
02:11il n'est pas envisageable de supprimer des postes d'enseignants. Et il faut un effort budgétaire
02:16conséquent pour créer des postes, mais aussi pour revaloriser les enseignants. Aujourd'hui,
02:20encore, on connaît une crise d'attractivité. On a du mal à recruter des enseignants encore
02:25aujourd'hui, en 2025. Donc il faut des mesures aussi très fortes pour revaloriser les enseignants.
02:31Et ça va être ça, je dirais, un des dossiers qui est tout en haut de la pile, des très nombreux
02:35dossiers qui l'attendent rue de Grenoble. C'est ça, donc revalorisation des salaires. Elle n'a pas
02:39dit un mot pour l'instant par rapport à tout ce qui choque des savoirs. C'est assez contesté
02:44dans le corps enseignant. Oui, d'ailleurs, c'était quand même assez révélateur qu'elle n'en dise
02:50pas un mot lors de la passation de pouvoir. C'est même assez regrettable parce que c'est quand même
02:54un dossier qui, aujourd'hui, cristallise les mécontentements. Ça fait un an que la quasi
03:00totalité de la communauté éducative montre tous les problèmes posés par le choc des savoirs,
03:04notamment la question des groupes de niveau. On montre bien que ce n'est pas la solution
03:08aux problèmes de l'école. Ça a même été retoqué par le Conseil d'État au mois de décembre. Et
03:13donc, aujourd'hui, il y a quand même une mesure qui serait assez simple et qui, par ailleurs, ne
03:17lui coûterait rien budgétairement, c'est de revenir sur le choc des savoirs. Et ça, par exemple,
03:22ça serait un signe d'apaisement en guise d'arriver rue de Grenelle, de dire, j'ai entendu ce que
03:27disait la communauté éducative et les organisations syndicales et je reviens sur le choc des savoirs.
03:33Ça, c'est un geste qui est attendu. En même temps, elle s'est dit inquiète du niveau des
03:37résultats des élèves français dans les tests internationaux en disant que les résultats
03:41n'étaient pas au rendez-vous. Oui, mais que les élèves français aient des fragilités dans un
03:46certain nombre de disciplines, c'est une réalité et c'est une réalité qu'on partage. Après, la
03:50question, c'est comment est-ce qu'on travaille sur ces fragilités pour qu'elles n'existent plus ? Il
03:55y a quand même un levier qui est connu et qui est d'ailleurs reconnu dans un certain nombre
03:59d'études, c'est de diminuer les effectifs dans les classes. On sait, par exemple, qu'aujourd'hui,
04:04la France détient un triste record, c'est celui des classes les plus chargées d'Europe au niveau
04:08collège. Donc, faisons en sorte déjà de travailler dans des classes moins chargées pour pouvoir
04:13s'occuper de tous les élèves, pour pouvoir traiter la difficulté scolaire. Et voilà une façon de
04:18travailler à diminuer les inégalités. Encore faut-il la volonté politique.
04:24Sophie Vénétité, bon, 5 décembre dernier, on s'en souvient, il y a eu un mouvement de grève de
04:29fonctionnaires très suivi, notamment par les enseignants. Là, vous envisagez d'autres mouvements
04:34de grève ou vous attendez des réunions avec Elisabeth Borne ? Est-ce que d'ailleurs des
04:39réunions sont en cours, sont prévues avec elle ? Écoutez, il y a déjà plusieurs réunions qui sont
04:44prévues la semaine prochaine. On a une réunion avec la ministre, avec Elisabeth Borne, jeudi,
04:48sur la situation à Mayotte. On a également une réunion mardi avec les services de l'éducation
04:54nationale sur la préparation de la rentrée 2025. Ça va quand même être des moments très importants
04:59pour la suite. On va y voir plus clair sur les conditions de rentrée. Pour l'instant,
05:04on est vraiment dans l'idée de pouvoir montrer à la nouvelle ministre tout ce que sont nos
05:10attentes et nos exigences. Après, ce qui est certain, c'est que les professeurs sont capables
05:15de se mobiliser très vite et très fort. On l'a vu le 5 décembre dernier. Je pense qu'Elisabeth
05:20Borne se souvient aussi que le monde de l'éducation nationale était en première ligne dans la
05:24mobilisation contre la réforme des retraites et que tout le monde s'en souvient et j'espère qu'elle
05:28aussi. Et donc, ça montre la capacité à se mobiliser parce qu'aujourd'hui, il y a quand même
05:34quelque chose qui est très largement partagé parmi nos collègues, c'est qu'on est à un point
05:39de bascule pour l'éducation nationale. On n'est pas loin de l'effondrement et il va falloir quand
05:43même des mesures fortes. Elisabeth Borne doit prendre la mesure de cette crise et doit prendre
05:48ses mesures fortes rapidement. Sinon, effectivement, on sera en mesure de se mobiliser très vite.
05:52Le message est bien passé. Merci beaucoup d'avoir été avec nous, Sophie Vénédité. Je rappelle que
05:57vous êtes secrétaire générale du SNES-FSU et on vous souhaite une bonne rentrée parce que ça
06:02approche doucement mais sûrement. Merci beaucoup. Merci à vous.