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NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:08Notre invitée ce matin, Juliette Méadel, ministre déléguée chargée de la Ville.
00:12Bonjour.
00:12Bonjour.
00:13Merci d'être avec nous, la Ville.
00:15Si important, je reviendrai sur les problèmes d'insécurité,
00:18je reviendrai sur les problèmes de logement,
00:20sur tous ces problèmes-là qui pourrissent parfois la vie de nos concitoyens.
00:25Vous étiez proche où ? Vous êtes proche de Manuel Valls, Juliette Méadel ?
00:29J'ai été sa ministre, absolument, sous le quinquennat de François Hollande.
00:33Exactement. Vous avez été radiée du PS en 2017 ?
00:36Absolument.
00:37Absolument. Après avoir soutenu Emmanuel Macron ?
00:39Oui, 2018.
00:402018, pardon. Opposée à la loi immigration, je m'en souviens.
00:44Absolument. Et toujours aussi fermement, pas toute la loi,
00:47parce qu'il y avait des choses bien dans la loi, mais surtout la préférence nationale.
00:50Voilà. Et vous êtes aussi conseillère d'opposition à Montrouge, c'est important pour vous.
00:55Oui.
00:56Et justement, Montrouge, le 8 janvier 2015, Clarissa Jean-Philippe,
00:59policière municipale, est assassinée par Amédie Koulibaly, complice des frères Kouachi,
01:04qui la veille avait semé la terreur dans les locaux de Charlie Hebdo.
01:09Koulibaly, le lendemain, tuera quatre personnes de confession juive
01:12lors de la prise d'otage d'un supermarché Kacher à Paris.
01:182017, vous étiez... 2018, 2016, 2017, vous étiez secrétaire d'Etat à l'aide aux victimes,
01:27et notamment aux victimes du terrorisme, Juliette Méadel.
01:31Donc vous avez côtoyé ces victimes, ces familles de victimes,
01:36et vous avez mesuré l'ampleur de cette tragédie terroriste.
01:44La mesurée, presque même la vivre, évidemment, à travers leur récit.
01:49Puis nous avons vécu aussi les attentats de Nice,
01:51puis il y a eu d'autres attentats à Saint-Etienne-du-Rouvray,
01:54et en réalité, il y a eu beaucoup d'attentats,
01:56même des attentats islamistes contre les Français à l'étranger.
01:59Et ce qui était assez sidérant et marquant, c'était d'abord le courage de ces victimes,
02:04auxquelles je m'adresse aujourd'hui, puisque nous allons commémorer les dix ans
02:08de l'attentat de Charlie Hebdo et de l'hyper Kacher,
02:11et surtout, ce que nous avons fait à l'époque,
02:14c'est que nous avons mis en place un service public pour aider ces victimes-là,
02:18c'est-à-dire une prise en charge globale, financière, judiciaire également,
02:23administrative, pour éviter que ce soit le parcours du combattant
02:26pour les victimes de, en fait, de catastrophes.
02:29– Vous aviez une idée en 2018, un impôt, je me souviens de cela,
02:34un impôt pour soutenir la liberté d'expression.
02:38– Oui, et c'était d'ailleurs destiné à aider Charlie Hebdo,
02:41à pouvoir faire face à ces dépenses de sécurité qui sont considérables
02:45depuis qu'ils ont été victimes de l'attentat,
02:48et c'était précisément aussi une manière de dire, nous sommes Charlie,
02:52nous revendiquons la liberté d'expression, le droit au blasphème,
02:56et cet impôt, je n'étais plus en responsabilité, il n'a pas été retenu.
03:00– Il n'a pas été, l'idée n'a pas été retenue.
03:03Ce que vous regrettez, ce que je regrette aussi d'ailleurs,
03:06c'est les impôts qui auraient été payés, par exemple, par les grandes plateformes.
03:11– Par exemple, les grandes plateformes numériques,
03:13parce que la liberté d'expression, c'est l'un des biens
03:16que nous avons de plus cher en démocratie, et nous devons la chérir.
03:19– Alors, Charlie donc, c'est quoi pour vous être Charlie aujourd'hui ?
03:24– C'est être fière de ce que la République française a construit
03:28depuis toutes ces années, où nous sommes une République
03:31qui accueille, qui intègre, mais qui est aussi exigeante
03:34sur le respect de nos quatre principes,
03:37la liberté, l'égalité, la fraternité, la laïcité,
03:40moi je ne choisis pas, je veux les quatre, et c'est ça être Charlie.
03:44Et c'est partager cet idéal, pourquoi ?
03:47Parce que c'est ce qui nous permet de vivre en paix,
03:49c'est ce qui nous permet aussi, qui permet à chacun de vivre sa religion
03:52comme il l'entend, mais la religion c'est à la maison,
03:55et c'est aussi ce qui nous permet d'accueillir la différence.
03:58On accueille à condition que le cadre républicain soit respecté.
04:02C'est un modèle dont moi je suis fière,
04:05je sais qu'à l'étranger on ne comprend pas notre laïcité,
04:08notre fraternité, mais j'en suis fière parce que
04:11accueillir la différence, l'intégrer, c'est partager cet idéal républicain,
04:15et c'est faire de nous, en fait, une nation unie.
04:19Et c'est ça qui m'inquiète aujourd'hui, donc je me demande
04:22si aujourd'hui nous aurions la force d'être à nouveau Charlie.
04:25– Mais pourquoi ? Parce qu'à l'intérieur même de la nation française,
04:29certains ne sont plus Charlie.
04:32J'ai lu ce qui vous opposait par exemple à Jean-Luc Mélenchon,
04:37ou à LFI, à Juliette Méadel, vous êtes une femme de gauche,
04:41il y a deux gauches, il y a cette gauche universaliste,
04:46et LFI ne serait plus universaliste, LFI aurait délaissé la laïcité ?
04:52– Oui, LFI a délaissé la laïcité, et quand on compare l'attitude
04:57de Jean-Luc Mélenchon au moment des attentats de Charlie Hebdo
05:01et le Jean-Luc Mélenchon d'aujourd'hui, il n'a plus rien à voir.
05:04C'est-à-dire qu'aujourd'hui, non seulement ils prennent des distances
05:07par rapport à la laïcité, mais ils font entrer le fait religieux
05:11dans le débat public et politique. – Volontairement ?
05:14– Volontairement, en s'adressant à des catégories.
05:17Mais bien entendu, en s'adressant à des catégories.
05:19Ce qui est d'ailleurs en fait, quand on regarde bien
05:22Jean-Jacques Bourguedins qui est insultant, aucun citoyen de France
05:26ne veut aujourd'hui se revendiquer sur des discriminations religieuses.
05:30Les musulmans de France, si tant est qu'il y a une communauté,
05:33je ne crois pas, il n'y a qu'une seule communauté la France,
05:35mais admettons, aujourd'hui, n'ont aucune envie qu'on les distingue
05:39et qu'on les désigne selon leur religion.
05:41La plupart ont envie de vivre et sont d'abord des citoyens français,
05:45et n'ont aucune envie d'être assimilés à une petite fraction d'islamistes.
05:49– Est-ce que vous pensez donc, LFI, l'idée de Jean-Luc Mélenchon,
05:55c'est d'insérer dans notre République le fait religieux ?
06:01– Je pense qu'il insère et il essaie de fracturer la République
06:04avec toutes les différences possibles en les exacerbant.
06:07La différence religieuse, la différence sociale,
06:10il exacerbe toutes nos fractures et je pense qu'au lieu d'essayer,
06:15au contraire, de lutter contre les inégalités,
06:18de résorber les fractures, il les accentue.
06:20Mais il n'est pas le seul, il n'est pas le seul,
06:22le Rassemblement national fait ça aussi.
06:24– Je vous demande, je vous pose la question,
06:26est-ce qu'il utilise les musulmans, est-ce qu'il utilise,
06:29je dis bien utiliser, j'emploie à dessein le mot utiliser,
06:35est-ce qu'il utilise les musulmans comme cible électorale
06:39pour conquérir le pouvoir, comme agent pour conquérir le pouvoir ?
06:45– Il instrumentalise.
06:47– Il instrumentalise.
06:48– Il instrumentalise une forme de, parfois oui, de désespérance sociale
06:54qui s'explique par toute une série de raisons,
06:57qu'il instrumentalise, mais ce faisant, il emboîte le pas aussi
07:01d'une forme de radicalité religieuse.
07:03Et c'est pour ça que je lui en veux, parce qu'il jette l'opprobre
07:07sur une partie de la population qui n'a pas besoin d'être pointée du doigt.
07:10Et d'ailleurs, en faisant ça, en réalité,
07:13il complète la démarche de Marine Le Pen
07:16qui, pour une partie de ses soutiens, discrimine aussi selon les origines.
07:20Et moi, vous voyez ce qui me pose problème,
07:22c'est que je ne veux pas m'adresser aux citoyens de France
07:25en pointant leur origine, que ce soit leur origine nationale, religieuse.
07:29Non, vous êtes en France, vous êtes en situation régulière,
07:32vous payez vos impôts, vous travaillez, vous êtes conformes à la loi,
07:35vous êtes français, on ne vous demande pas d'où vous venez,
07:38quelle est votre religion ?
07:40La religion, encore une fois, c'est à la maison
07:42et on s'adresse à vous comme un citoyen français.
07:44Oui, mais vous savez très bien que dans certains quartiers,
07:46vous êtes responsable de la ville, dans certains quartiers,
07:49les islamistes ont pris, je ne dirais pas pris le pouvoir,
07:53mais sont très écoutés, sont très entendus.
07:56C'est la raison pour laquelle il faut lutter sans aucune précaution,
08:02si ce n'est le cadre légal, contre les mouvements islamistes
08:05qui tendent, qui sont des mouvements politiques.
08:08Soyons tout à fait clairs, l'islamisme fondamental est un mouvement politique
08:12qui est d'ailleurs destiné à fracturer notre pays.
08:15Ce que nous avons vécu depuis 2012, parce que les attentats terroristes
08:20qui font entrer la France dans les années noires,
08:23on peut commencer à 2012, même si on pourrait commencer avant 2012,
08:26c'est Toulouse, c'est Montauban, c'est l'école Osaratora,
08:29c'est cette petite fille qui est tuée à bout portant par le terroriste.
08:33En réalité, c'est une guerre idéologique contre notre modèle démocratique,
08:38républicain et laïque.
08:40Ce n'est pas de la religion, c'est de l'instrumentalisation de la religion
08:44à des fins politiques, de déstabilisation de la France.
08:47– Juliette Méadel, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen,
08:50qui espèrent, là je passe au terrain politique,
08:53qui espèrent un départ anticipé d'Emmanuel Macron.
08:56Destitution ou démission ? Que leur répondez-vous ce matin ?
09:00– Je leur réponds qu'ils n'aiment pas la France,
09:02pour lui vouloir à ce point du mal, par de la déstabilisation.
09:07Depuis la dernière motion de censure, nous avons payé,
09:10nous sommes en train de payer, nous, contribuables citoyens,
09:13le prix de cette censure.
09:15La censure, c'est une expression normale et légitime de la démocratie,
09:19mais ça a un prix économique, ça a un prix dans la stabilité politique du pays
09:23et maintenant, il faut que nous arrivions à de la stabilité.
09:26Le Président de la République a été élu jusqu'à 2027,
09:30il est indispensable de permettre maintenant aux institutions de fonctionner,
09:34ne serait-ce que pour que les agriculteurs puissent être payés,
09:37pour que, ce qui concerne mon sujet, qui est la politique de la ville,
09:41les associations puissent recevoir leurs subventions dans les quartiers,
09:45pour qu'on puisse à nouveau faire fonctionner correctement,
09:48notamment les conditions de vie dans les immeubles,
09:50et puis que tous les services publics fonctionnent.
09:53– Je vais revenir aux conditions de vie dans les immeubles,
09:56parce que je sais que ça vous tient à cœur.
09:5814 janvier, discours de politique générale de François Bayrou,
10:02motion de censure le 16, LFI a déposé ou déposera une motion de censure.
10:07Alors évidemment, tout dépendra du PS, entre autres.
10:10Est-ce que le PS va voter la censure ou pas ?
10:13Il y aurait des premières discussions,
10:17réouvertures de discussions à propos de la réforme des retraites.
10:22Vous confirmez ?
10:23– Écoutez, je le confirme à mon modeste niveau,
10:26mais bien entendu, j'ai gardé et je souhaite conserver
10:30les bonnes relations que j'ai avec une partie du PS.
10:33– Je sais, c'est pour ça que je vous pose la question.
10:35– Vous avez raison de le faire.
10:37Je suis aussi une femme de gauche qui veut construire,
10:40qui veut aider le Premier ministre à pouvoir mener son projet à bien,
10:43et pour cela, je ne peux pas croire que tout le PS
10:47s'enferme dans une posture d'insoumis qui cherchent le chaos.
10:51Je sais aujourd'hui que j'ai d'anciens camarades qui veulent construire.
10:55Tenez par exemple, jeudi, je me rends chez Hélène Geoffroy,
10:59qui est l'ancienne ministre de la ville de François Hollande,
11:01nous étions ensemble au gouvernement, qui est la maire de Vaud-en-Velin,
11:04qui d'ailleurs a porté un projet de gauche constructive alternative
11:07au dernier congrès du Parti Socialiste,
11:09et qui aujourd'hui est une femme engagée, qui veut construire.
11:14Bien sûr, nous ne sommes pas alignés exactement sur le plan idéologique,
11:17mais je crois qu'il est temps maintenant de construire une gauche responsable
11:21qui prenne ses distances nettes avec l'extrémisme des insoumis.
11:25– Il est temps de rompre avec LFI ?
11:27– Mais il est plus que temps, ils auraient dû le faire depuis longtemps.
11:30Écoutez, au lendemain du 7 octobre, les communications navrantes,
11:34mi-chèvre, mi-chou, conditionnées après les attentats du Hamas,
11:38étaient déjà le signe que le Parti Socialiste avait perdu sa boussole républicaine.
11:43Donc il est temps de rompre et il est temps de construire l'avenir de la France.
11:46– Je reviens sur la réforme des retraites.
11:48Donc vous confirmez, il y a des discussions avec le Parti Socialiste ?
11:51– Le Premier ministre a ses discussions évidemment.
11:54Moi, à mon modeste niveau, je discute aussi.
11:56Je vous le dis avec les élus locaux qui m'accueillent.
11:58– Donc ouverture vers le Parti Socialiste.
12:00Pourquoi pas réouverture des discussions sur la réforme des retraites
12:05dans le cadre par exemple d'une conférence sociale ?
12:07– Bien entendu, comme l'a dit le Premier ministre,
12:09d'ailleurs bien avant la composition du gouvernement,
12:11c'est aussi l'une des raisons qui ont fait que je l'ai soutenue.
12:14– Donc vous êtes prêt au gouvernement à remettre sur la table la réforme ?
12:18– Le Premier ministre a dit, avant même de constituer son gouvernement,
12:22il a dit qu'il souhaitait une conférence sociale sur la réforme des retraites.
12:26Il l'a dit.
12:27– Et que dit le PS ? Vos amis du PS ?
12:30– L'ancien Président de la République François Hollande
12:32vient de dire, a dit hier, qu'il était favorable à des discussions,
12:37qu'il était aussi favorable évidemment à une conférence sociale,
12:40et que bien évidemment il ne fallait pas déstabiliser le gouvernement de ce pays,
12:44et encore moins le Président de la République jusqu'en 2027.
12:46C'est une attitude responsable qui est l'attitude d'un ancien Président
12:50et j'espère qu'elle sera durable.
12:52– Donc c'est aujourd'hui la piste suivie, l'une des pistes suivies par le gouvernement
12:57pour essayer de trouver un accord avec la gauche, les socialistes,
13:01pour ne pas subir une nouvelle censure.
13:04– Vous savez, je crois que...
13:06– J'ai bien compris, Judith Merdel.
13:09– C'est le Premier ministre qui donnera lui-même le là, encore une fois,
13:13mais je crois que si les socialistes veulent éviter
13:18de donner trop d'importance au Rassemblement National,
13:21eh bien qu'ils prennent leurs responsabilités.
13:23Moi je suis venue dans ce gouvernement,
13:25aussi parce que j'ai entendu ce qu'ont dit les Français aux élections législatives,
13:29ils ont dit qu'ils ne voulaient pas donner le pouvoir au Rassemblement National.
13:32Eh bien donc le Parti Socialiste, sa responsabilité,
13:35en jouant son rôle constructif, en venant discuter, en travaillant,
13:39en essayant d'améliorer les projets, son rôle c'est d'éviter que le gouvernement
13:43ne dépende de la censure du Front National, du Rassemblement National.
13:47– Bien, bien, bien. Judith Merdel, parlons de la politique de la ville.
13:51– J'espère bien, je suis venue pour ça.
13:53– Il y a urgence. – Il y a urgence.
13:55– Il y a urgence.
13:56– La situation est très difficile dans les quartiers.
13:59– Comme si on avait un peu abandonné tous nos quartiers,
14:02mais il n'y a pas que les quartiers.
14:04La ville, c'est aussi la ville de province,
14:06c'est aussi les quartiers périphériques des villes de province,
14:11qui sont aussi abandonnés.
14:12– La politique de la ville, vous avez raison de le dire,
14:15c'est surtout des zones de France, qui sont des zones à la fois denses,
14:18mais pas tant que ça, mais surtout pauvres, frappées par la pauvreté,
14:21mais également frappées par la difficulté d'avoir accès aux services publics.
14:24– Voilà.
14:25– Alors, le service public aujourd'hui, dans ces quartiers politiques de la ville,
14:29il est assumé par tous les autres ministres, l'éducation, la santé, etc.
14:32Mais ce que fait le ministre de la Ville, c'est non seulement qu'il impulse,
14:36mais il soutient les associations,
14:38et je vais vous parler de la rénovation urbaine si vous le voulez bien.
14:40– Oui, allez-y.
14:41– Puisqu'il s'agit dans les quartiers politiques de la ville,
14:43c'est-à-dire ces quartiers, encore une fois, pauvres,
14:45qui donnent lieu à des contrats, il y a aujourd'hui 1 600 contrats partout en France,
14:49signés entre l'État, les communes et les associations dans ces quartiers.
14:53Ces quartiers-là, ils doivent être privilégiés, soutenus,
14:56non pas privilégiés, mais soutenus davantage par les pouvoirs publics,
15:00parce qu'ils sont en situation de grande pauvreté.
15:02Qu'est-ce que c'est l'argent de la politique de la ville ?
15:04Aujourd'hui, c'est à peu près 12 milliards d'euros,
15:07avec ce qu'on appelle la rénovation urbaine,
15:09c'est-à-dire qu'on reconstruit des immeubles qui sont en décrépitude.
15:12Cet argent-là, il sert à améliorer les conditions de vie quotidiennes,
15:16mais il n'y a pas que ça.
15:18L'État et les communes utilisent vos impôts, Jean-Jacques Bourdin,
15:22pour aider les bailleurs sociaux,
15:25c'est-à-dire ceux qui entretiennent votre immeuble dans lequel vous vivez,
15:28quand vous vivez par exemple dans un logement social,
15:30en échange d'une obligation d'entretien.
15:32Il faut que les ascenseurs fonctionnent,
15:34il faut que les poubelles soient bien relevées,
15:37que les boîtes aux lettres soient sécurisées,
15:39que vous puissiez tous les matins vivre tranquillement,
15:42que vous puissiez sortir de chez vous sans être menacé par du trafic de drogue.
15:46En échange d'une aide de 315 millions d'euros,
15:52les bailleurs sociaux doivent entretenir correctement ces immeubles.
15:57– Et s'ils n'entretiennent pas correctement ?
15:59– C'est là que je demande aujourd'hui chez vous, au préfet,
16:04de faire un état des lieux dans les trois semaines qui viennent
16:07de la situation d'entretien des logements sociaux
16:10dans les quartiers politiques de la ville,
16:12pour voir si en échange de cette aide de 315 millions d'euros,
16:15ils font bien leur travail.
16:17Et si le travail n'est pas bien fait,
16:19je demanderai au préfet de revenir sur ce qu'on appelle
16:23cette exonération de taxes sociaires.
16:25– Donc si le bailleur social chargé d'entretenir le HLM,
16:28l'AHLM, Habitation, Loyer Modère et dans les quartiers politiques de la ville,
16:33ne fait pas son boulot, sanction.
16:35– Exactement, et c'est pour ça que je me suis engagée,
16:37vous voyez c'est très concret, c'est parce qu'un euro dépensé
16:40doit être un euro utile.
16:42On est dans une période difficile sur le plan budgétaire,
16:45il faut que l'argent public soit bien utilisé.
16:47Cette somme de 315 millions d'euros, c'est une somme qui pèse sur quoi ?
16:51Sur le budget des communes et sur le budget de l'État.
16:54Alors attention, heureusement que les bailleurs sociaux sont là,
16:56parce qu'ils ont un rôle fondamental,
16:58que la vie n'est pas toujours facile pour eux sur le plan économique,
17:01la seule chose que je leur demande, c'est faites le job
17:04pour lequel vous avez une aide publique, faites-le.
17:07– Bien, mais la vie est difficile dans ces quartiers,
17:10elle est difficile parce que les immeubles sont dégradés bien souvent,
17:14mais elle est difficile aussi parce qu'il y a du trafic.
17:16– Oui, j'y étais d'ailleurs, j'étais à Clichy, à Montfermeil,
17:19et j'étais dans le Val d'Oise à Argenteuil encore un temps,
17:22j'ai constaté dans certains immeubles que les trafiquants s'installent,
17:26font des trous dans les murs pour cacher la drogue,
17:29installent dans les sous-sols des supermarchés la drogue,
17:31mais heureusement, l'État est là, l'État veille,
17:34et on lutte contre ça, c'est pas facile.
17:37– Non, pas l'État veille.
17:38– Mais c'est ça qui pourrit la vie des habitants,
17:40c'est ça qui pourrit la vie des habitants, et donc il faut une présence.
17:43Donc il y a la présence des bailleurs sociaux, elle est indispensable,
17:46parce qu'ils mettent des systèmes de gardiennage,
17:48ils mettent des systèmes même de surveillance, de propreté.
17:52Quand les ascenseurs tombent en panne tous les deux jours,
17:55moi j'en ai discuté avec les habitants hier,
17:58c'est insupportable.
17:59Donc maintenant, moi je souhaite que les bailleurs sociaux fassent leur job,
18:03il faut que les ascenseurs fonctionnent, il faut que ce soit propre,
18:06il faut que les boîtes aux lettres ferment, c'est simple.
18:08C'est ça la ministre de la Ville,
18:09si je dois être la ministre des ascenseurs qui marche,
18:11je serai la ministre des ascenseurs qui marche.
18:12– La ministre de la Ville, c'est aussi la ministre des grandes villes.
18:15– Mais bien entendu, des villes.
18:17– On est bien d'accord Juliette Meyadès.
18:18– Mais absolument des grandes villes.
18:19– Des grandes villes avec des habitants qui viennent souvent de bons lieux,
18:22qui veulent venir travailler dans les grandes villes,
18:25mais qui peuvent plus s'ils ont une voiture ancienne.
18:28Juliette Meyadès, c'est une forme de pénalisation des classes modestes, non ?
18:34– Alors vous savez, la zone, vous êtes en train de parler de ce qu'on appelle les feux,
18:38dont l'objectif est quand même louable,
18:40parce qu'il y a quand même 40 000 morts chaque année à cause des microparticules,
18:43donc c'est quand même louable de dire on va améliorer la qualité de l'air.
18:46Mais là où, vous avez raison de le dire,
18:49et avec Amir Fahimi-Runacher on en a parlé.
18:51– Je vous coupe, je vous coupe.
18:52– Oui, alors attendez, vous allez pouvoir vous exprimer,
18:55il reste 2 minutes 30, mais je vous coupe.
18:57Un, j'habite dans un quartier difficile, mon immeuble risque d'être dégradé,
19:01il l'est souvent malheureusement, et c'est là que vous incitez,
19:05et vous allez même punir les bailleurs sociaux qui ne remplissent pas leur devoir.
19:10Je prends ma voiture, souvent je fais une heure ou une heure et demie pour aller travailler,
19:14j'ai une vieille voiture parce que je n'ai pas les moyens d'avoir une neuve,
19:17et je suis pénalisé si j'entre dans le centre-ville
19:21à l'endroit où je vais travailler tôt le matin.
19:23– Et je vais rajouter pour les artisans qui travaillent
19:25et qui ont besoin d'une voiture pour aller travailler en centre-ville,
19:28cette mesure est très difficile, c'est la raison pour laquelle,
19:31j'en ai parlé hier avec Agnès Pagny-Runacher qui est, comme moi,
19:34tout à fait consciente du fait qu'il faut travailler sur de probables dérogations.
19:38Je ne veux pas aller plus loin.
19:40– Il va y avoir des dérogations.
19:41– Non, je n'ai pas dit ça, je dis, nous sommes d'accord pour y travailler,
19:45nous allons voir ensemble comment c'est possible.
19:47– Dérogations pour qui ? Pour les artisans par exemple ?
19:49– Pour les quartiers politiques de la ville par exemple,
19:50mais nous allons voir Jean-Jacques Bourdin.
19:52– C'est-à-dire que ceux qui habitent dans les quartiers politiques,
19:55donc de la ville, pourraient avoir des dérogations ?
19:58– Je ne suis pas en train de vous dire que nous allons exclure
20:00une partie du territoire français, une partie considérable,
20:03parce que les quartiers politiques de la ville, vous savez,
20:05c'est à peu près 6 millions de Français.
20:07Je ne dis pas ça, je dis que nous allons regarder au cas par cas,
20:10pour faire en sorte que notre objectif, qui est le mien,
20:13qui est de remettre du travail, de l'activité économique
20:16et de la dignité dans les quartiers politiques de la ville.
20:19La dignité, c'est de ne pas se sentir exclu de la société.
20:22– Donc il est possible qu'il y ait des dérogations ?
20:25– Oui, nous allons y travailler ensemble, nous allons voir
20:27comment nous faisons au cas par cas, selon les zones, les régions,
20:30comment les transports publics peuvent, ou pas, offrir une alternative.
20:35Vous savez, c'est un travail de dentelle,
20:37parce que le territoire français est fracturé,
20:39il y a des zones qui vont très bien, puis il y en a qui ne vont pas bien du tout,
20:42donc c'est à ça qu'il faut travailler.
20:44– Je vais lancer un appel au nom de tous les artisans,
20:47préservez les artisans, préservez les petits patrons de PME ou de TPE.
20:51Ici, on en a beaucoup qui nous écoutent et qui sont avec nous,
20:56préservez-les de ces difficultés.
20:59– Mais il faut non seulement les préserver, mais surtout les écouter,
21:01parce que c'est aussi une source d'emploi.
21:03Le tissu économique français, c'est beaucoup de PME,
21:05et sans les artisans, y compris dans les villes.
21:08– Mais à Montrouge, vous savez, même si Montrouge maintenant
21:10est devenu une commune riche, mais…
21:12– Mais pas partout, vous savez.
21:14– Pas partout à Montrouge, je le sais.
21:16– Il y a des zones qui sont quand même pauvres, vraiment.
21:18Et puis il y a même les zones pauvres qui n'ont pas de commerce.
21:21Donc les artisans, les commerçants, nous en avons besoin,
21:23parce que ça fait vivre les villes.
21:25– Et ils ont besoin d'aller aussi en centre-ville.
21:27– Mais nous avons besoin d'aller en centre-ville.
21:29– Et ils n'ont pas les moyens d'avoir des véhicules neufs.
21:31– C'est la raison pour laquelle je vous dis, il faut travailler
21:33pour que chacun se sente pleinement citoyen de la République.
21:36– Donc dérogation, possible.
21:39– Eh bien, merci Juliette Maedel d'être venue nous voir ce matin
21:42sur l'antenne de Sud Radio.
21:44Il est quelle heure ? Il est 8h57.
21:46Patrick Roger, après les informations, de 9h.