La grande interview : Fabien Roussel

  • il y a 7 mois
Le secrétaire national du Parti communiste français Fabien Roussel était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
Transcript
00:00 On passe donc à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:04 Bienvenue et bonjour Fabien Roussel.
00:05 Bonjour Sonia Mabrouk.
00:06 Merci de votre présence.
00:07 Bonne année.
00:08 Meilleur vœu également.
00:09 Vous êtes le secrétaire national du Parti communiste et député du Nord.
00:12 Des vœux et une année compliquée pour nos agriculteurs.
00:15 La colère gronde.
00:16 Après l'A64 bloqué ce matin, c'est l'A7 qui est coupée à son tour dans la Drôme
00:21 et les agriculteurs préviennent qu'ils n'arrêteront pas tant qu'ils n'auront pas de proposition concrète.
00:25 Fabien Roussel, est-ce que ce matin vous dites qu'il faut continuer ?
00:28 Vous les soutenez même à bloquer d'autres routes des villes jusqu'à la capitale.
00:32 Ils ont raison.
00:33 Je les soutiens à 100% et je dis au gouvernement, rendez l'argent aux paysans.
00:39 Rendez-leur l'argent que vous leur prenez.
00:42 J'avais prévenu déjà au mois de novembre que le gouvernement envisageait d'augmenter
00:47 le prix du gazole non routier, cette essence particulière pour les paysans.
00:52 Ils l'ont introduit dans le projet de loi de finances qui est tombé par 49.3.
00:57 Et puis c'est la concurrence déloyale imposée par les traités de libre-échange
01:01 qui fait qu'aujourd'hui on importe du bœuf alors que nos paysans ont du mal à vendre celui qu'ils produisent dans notre pays.
01:08 C'est la concurrence sur les céréales, c'est la concurrence partout, libre et non faussée,
01:13 de cette Europe libérale que nous combattons avec Léon Desfontaines, notre tête de liste aux Européennes.
01:17 Bref, il faut véritablement défendre nos agriculteurs.
01:21 Ils nous nourrissent, ils doivent vivre de leur travail.
01:23 J'entends, avec des actions, coups de poing qui peuvent aller, vous me le dites ce matin, blocage de routes, de villes, la capitale.
01:29 On a des images impressionnantes qui sont arrivées il y a quelques semaines depuis l'Allemagne et Berlin.
01:33 Est-ce que vous dites qu'il faut en arriver là pour se faire entendre ?
01:37 Je dis que les Français sont très attachés à leur agriculture, à nos campagnes.
01:42 Les agriculteurs façonnent aussi nos paysages et on doit leur apporter notre soutien.
01:48 Oui, s'il faut que demain les Français viennent sur ces points de blocage pour les soutenir, je le dis, je le ferai, nous le ferons.
02:00 Comme à chaque fois, moi je suis respectueux des...
02:03 C'est un parfum de crise de gilets jaunes, revenir sur des points de blocage, des ronds-points.
02:10 Je suis respectueux des modes de mobilisation.
02:13 C'est valable pour la CGT, c'est valable pour les fédérations de la FNSEA.
02:18 Ça veut dire que s'ils décident de laisser nous faire, on gère, moi je ne vais pas m'ingérer plus que ça.
02:24 Mais si demain, et je leur lance un message, ils appellent les Français à venir les soutenir,
02:29 partager le barbecue sur les points de blocage et être nombreux à bloquer les autoroutes,
02:35 dans la paix et le calme, mais pour faire pression, j'en serai et nous appellerons nous aussi à ce que nous soyons nombreux à les soutenir.
02:42 Je le redis, les agriculteurs nous nourrissent, ils doivent vivre de leur travail
02:47 et nous devons créer les conditions qu'ils arrivent à transformer leur mode de production
02:51 et en même temps percevoir un salaire qui rende le métier de nouveau attractif.
02:57 Fabien Roussel, on va y venir, c'est l'essentiel.
02:59 Encore une fois, sur la forme, d'abord on va adresser nos pensées à la famille de ces trois personnes.
03:06 Apparemment, ce sont trois membres de la FNSEA qui sont dans une situation compliquée.
03:11 Il y a eu ce matin un accident sur un point de blocage en Ariège, avec un mort potentiellement et deux blessés d'une même famille.
03:20 Il y a cette situation qui est compliquée.
03:22 Il y a aussi ce que fait le gouvernement.
03:24 Gabriel Attal qui reçoit hier Fabien Roussel, les syndicats, qui dit qu'il va y avoir des propositions concrètes, qui était dans déplacement.
03:30 Est-ce que le gouvernement aujourd'hui a les moyens d'éteindre cet incendie ?
03:33 Mais c'est le gouvernement qui l'a allumé le feu.
03:36 La crise dure depuis des années, Monsieur Roussel.
03:40 Non, Sonia Mabrouk, c'est le gouvernement qui décide d'enlever la détaxe sur le GNR, le gazole non routier.
03:45 Jusqu'à maintenant, ils n'ont pas d'autre choix, les tracteurs, que d'avoir ce gazole pour tourner.
03:49 Les tracteurs électriques, ça tourne pas, ça existe pas.
03:51 Donc, les paysans se font rançonner.
03:55 C'est le gouvernement qui a ajouté une taxe supplémentaire sur l'essence.
04:01 C'est le gouvernement qui décide d'augmenter de 10% l'électricité.
04:04 Les paysans, ils vont la payer.
04:06 C'est le gouvernement qui décide d'augmenter les franchises médicales.
04:08 Ça va toucher aussi les paysans.
04:10 Quand ça touche tous les Français, ça les touche eux aussi.
04:13 Donc, c'est le gouvernement qui allume le feu.
04:15 Et c'est pour ça qu'il doit y avoir une forme de convergence de nos colères,
04:20 pour faire pression sur le gouvernement.
04:22 Convergence des colères ?
04:23 Oui, une convergence des colères, parce que je l'entends moi-même.
04:26 C'est pas la première fois que je le dis.
04:28 Vous voulez qu'il y ait une agrégation entre les différentes révoltes,
04:30 ou en tous les cas, crises, en ce moment ?
04:33 D'abord, je ne souhaite pas avoir, je le dis, je ne souhaite pas avoir mon pays à feu et à sang.
04:37 Je souhaite que le gouvernement crée les conditions d'un pays apaisé,
04:41 où les Français puissent vivre de leur travail et retrouvent leur pouvoir d'achat.
04:44 Ce gouvernement fait tout l'inverse.
04:46 Les premières annonces de M. Attal, c'est augmenter la facture d'électricité,
04:50 augmenter les franchises médicales, c'est pénaliser les paysans.
04:53 Donc, quand je parle de convergence des colères, c'est que je souhaite,
04:56 je souhaite faire une pression immense sur ce nouveau gouvernement.
05:00 Mais comment ?
05:01 Attendez, parce qu'il y a deux choses.
05:03 Vous dites, Fabien Roussel, vous pourrez en être de ces manifestants autour des pointes blocales.
05:08 Pour leur apporter tout mon soutien.
05:10 Et si demain, nous devons être plus nombreux à leur côté, il faudra le faire.
05:13 Quitte à bloquer des villes et des routes, j'ai bien entendu, mais vous êtes aussi un parlementaire.
05:16 Par quel moyen vous voulez stopper ce gouvernement, comme vous le dites ?
05:19 Si ce gouvernement, si M. Attal s'entête à maintenir ses dispositions,
05:24 qu'il vienne le dire à l'Assemblée nationale, lors de son discours de politique générale,
05:29 qu'il ait le courage de soumettre son discours au vote,
05:32 et s'il ne le fait pas, il y aura une motion de censure.
05:35 Et là, j'interpelle l'ensemble des députés.
05:38 Je dis, je lance le défi d'ailleurs à l'ensemble des députés,
05:42 que si nous sommes contre cette hausse des factures d'électricité,
05:45 cette hausse des franchises médicales, le retour de la détaxe sur le GNR,
05:49 j'appelle l'ensemble des députés à voter la motion de censure,
05:52 à voter contre le discours de politique générale.
05:55 Je le dis, il faut...
05:56 Quels que soient les étiquettes, vous appelez l'ERN, la droite, attendez.
06:00 Vous appelez bien des partis, tous les partis.
06:03 J'appelle tout le monde, mais chacun sera face à ses responsabilités.
06:06 Le gouvernement sans tête a augmenté les taxes sur les Français,
06:10 eh bien je dis, il faut faire tomber ce gouvernement.
06:13 Tomber le gouvernement ?
06:14 Ce sont les premiers points du gouvernement, à talle, Fabien Roussel.
06:17 Mais il vient d'être nommé.
06:19 Il vient d'être nommé.
06:21 Il n'a même pas fait son discours de politique générale,
06:23 et ce qu'il nous annonce, c'est du racket, c'est l'augmentation des taxes,
06:27 c'est encore taper dans le porte-monnaie des Français.
06:29 Ce ne sont pas les plus riches qui vont être pénalisés par la politique qu'ils mènent.
06:33 Ce sont les retraités qui vont voir leur mutuel augmenter de 20 à 30%.
06:36 C'est les paysans qui vont devoir payer plus cher leur essence.
06:39 C'est l'ensemble des Français qui vont payer 10% de plus d'électricité,
06:42 mais c'est aussi nos commerçants, nos artisans, nos PME que je défends à chaque fois.
06:46 Et qui voient l'électricité multipliée par deux ou par trois en l'espace de trois ans.
06:50 Fabien Roussel, si je vous entends bien ce matin sur CNews et Europe 1,
06:52 vous souhaitez une sorte de contagion des colères,
06:55 mais si je vous comprends bien, dans le calme et l'apaisement.
06:58 Contagion des colères, s'il le faut, et à l'appel des syndicats.
07:03 Moi je suis respectueux de la démocratie sociale,
07:06 mais j'appelle aussi à la contagion des colères au Parlement.
07:10 Et s'il maintient ces choix-là, j'appelle à faire tomber ce gouvernement.
07:16 Qu'il rentre à la maison directement, que M. Macron revoie sa copie.
07:20 Ce qu'il fait, c'est une injure.
07:22 C'est une injure à l'ensemble des travailleurs, des retraités, des étudiants,
07:26 qui aujourd'hui souffrent de toute la politique qu'il fait
07:29 d'augmentation des taxes, d'électricité, etc.
07:31 J'entends Fabien Roussel, mais est-ce que vous disposez d'une baguette magique aujourd'hui
07:34 pour enlever toutes les normes qui viennent souvent de l'Europe
07:37 et qui écrasent nos agriculteurs ?
07:39 Est-ce que vous disposez d'une baguette magique pour effacer
07:41 les injonctions contradictoires venant de Bruxelles ?
07:43 Est-ce qu'on a encore notre souveraineté sur ce sujet ?
07:46 Ce que fait l'Union européenne et tous les traités qu'ils ont mis en place,
07:53 depuis le traité de Maastricht et le traité constitutionnel européen de 2005,
07:58 dont je rappelle que les communistes, depuis le début, que nous avons combattus,
08:03 ces traités introduisent la notion de concurrence libre et non faussée.
08:07 Et ils opposent les peuples entre eux, les travailleurs entre eux, les paysans entre eux.
08:11 Et c'est contre ça que nous nous battons.
08:14 En revanche, à la différence du Rassemblement national,
08:18 nous disons qu'il ne faut pas s'engager vers un Frexit, comme l'ont fait les Anglais.
08:24 Pourquoi ? Vous avez entendu le Rassemblement national parler de Frexit ?
08:28 Ce que j'entends de M. Bardella, c'est qu'il demande, il combat la PAC,
08:34 il n'en veut plus et il appelle à renationaliser la politique agricole.
08:38 Et bien je dis moi...
08:40 Et à mettre en place une sorte de loi de patriotisme économique,
08:44 en quoi ce serait un Frexit ?
08:45 Comment expliquer cela à nos téléspectateurs et auditeurs Fabien Roussel ?
08:48 Parce qu'il est important que les agriculteurs sachent que le programme du Rassemblement national,
08:52 y compris en matière agricole, c'est la France contre tous.
08:56 Ça veut dire la fin de règles communes au sein de l'Union européenne,
09:01 qui va encore plus mettre les pays en concurrence, les uns entre les autres.
09:06 Ça veut dire qu'on va être en concurrence avec demain.
09:09 Mais expliquez-moi, il faut plus d'Europe ?
09:11 Est-ce qu'il faut plus d'Europe pour résoudre la crise ?
09:13 Il faut plus de députés européens comme nous, comme les communistes,
09:17 comme Léon Desfontaines, comme André Chassaigne,
09:20 et qui sera sur la liste que nous allons présenter,
09:22 comme Emmanuel Morel.
09:24 Il faut beaucoup plus de députés européens, écoutez-moi,
09:26 qui combattent les principes libéraux de l'Union européenne,
09:31 les traités européens, mais qui en même temps vont se battre
09:35 pour une coopération entre nous, parce que nous avons besoin
09:38 d'une coopération entre les paysans, entre les salariés,
09:42 entre nos services publics.
09:44 Nous avons besoin que la Banque centrale européenne
09:46 mette des milliards d'argent au service de cette politique.
09:49 Comment, sans rien changer de l'intérieur, vous allez-vous pouvoir
09:51 récupérer la souveraineté alimentaire ?
09:53 Comment expliquez-nous ?
09:55 Comment vous allez vous imposer sur la scène européenne ?
09:57 Justement, nous, nous nous battons pour réécrire des traités européens
10:01 qui tirent par le haut l'ensemble des peuples,
10:04 qui permettent à notre agriculture de se transformer.
10:07 Aujourd'hui, la PAC, nous voulons la réformer,
10:11 la transformer. Nous ne disons pas qu'il ne faut plus de PAC,
10:14 comme le Rassemblement national, et qui veut, au contraire,
10:17 lui, renfermer la France et décider lui-même des subventions
10:20 accordées sans bénéficier de la PAC.
10:23 C'est une folie de faire ça. La France va se retrouver isolée,
10:26 au contraire, pour faire cette grande transformation
10:29 de notre politique agricole. Nous allons devoir ensemble
10:32 coopérer, mais avec des véritables règles qui seront respectées
10:37 par chaque pays, parce qu'aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
10:39 Et la France, elle pousse les bouchons en allant plus loin
10:42 dans les règles européennes.
10:43 On attend de voir comment vous pouvez respecter ces règles
10:45 par la Chine, par l'Inde et d'autres, mais c'est ce que vous dites.
10:47 Mais c'est pour ça qu'on a besoin que l'Europe travaille,
10:49 que les pays de l'Union Européenne travaillent ensemble
10:52 pour pouvoir répondre, réagir face à ces grands continents,
10:55 ces grands marchés mondiaux qui, aujourd'hui, font pression
10:59 sur notre agriculture.
11:00 A n'en pas douter en tous les cas.
11:01 Et donc, il ne faut pas que la France soit isolée.
11:03 Ce sujet sera au cœur des Européennes, tout comme aussi
11:05 l'immigration. Ce sujet, c'est là, c'est dans quelques jours
11:07 qu'on aura le verdict du Conseil constitutionnel.
11:10 Peut-être, potentiellement, de nombreuses mesures
11:12 qui seront jugées anticonstitutionnelles.
11:14 Est-ce que vous allez vous en féliciter ?
11:16 D'abord, je regretterais, encore une fois, que ce gouvernement
11:20 ait fait le choix du bricolage, d'avoir bricolé un texte de loi
11:23 avec la droite et l'extrême droite, pour au final...
11:26 Soutenu majoritairement par les Français.
11:28 Pour avoir à la fin...
11:29 Dans tous les sondages.
11:30 Pour avoir à la fin 30 à 40 % de son texte.
11:32 Vous le reconnaissez, malgré tout, M. Roussel ?
11:34 Oui, mais je réponds d'abord à votre question.
11:35 Laissez-moi finir, puis je répondrai à la deuxième après.
11:37 Vous en prie.
11:38 D'abord, c'est du bricolage qu'un gouvernement présente un texte
11:41 dont il sait que 30 à 40 % sera retoqué par le Conseil constitutionnel.
11:44 C'est pas sérieux. De un.
11:45 De deux, je reconnais que les Français, très majoritairement,
11:49 comme moi, par exemple, trouvent particulièrement injuste
11:51 que des travailleurs travaillent et payent des cotisations,
11:56 mais ne soient pas régularisés.
11:57 Et une grande majorité de Français, par exemple,
11:59 demandent la régularisation de ces travailleurs dans notre pays.
12:02 C'est la raison pour laquelle je me suis battu,
12:04 que dans ce texte, cette notion de régularisation de plein droit
12:07 soit prévue et inscrite.
12:10 Ce qui n'est pas le cas. Les Français ont été trompés.
12:13 Dans les sondages, il y a aussi, parce que je vous interroge sur ce point,
12:15 une demande de fermeté.
12:16 Ça ne nous a pas échappé, puisque vous voyez le verre à moitié plein.
12:19 Il y a aussi l'autre côté, demande de fermeté, d'expulsion, évidemment,
12:22 des migrants dans des situations de délinquants.
12:25 C'est ça qui est aussi demandé.
12:26 Vous y êtes favorable.
12:28 Mais quand on dit aux Français, une personne qui aujourd'hui
12:33 est en attente d'un titre de séjour et qu'il commet sur notre sol
12:37 des actes irréparables, des délits,
12:42 eh bien, je le dis, il ne doit pas avoir de titre de séjour
12:48 et il n'a pas sa place dans notre pays.
12:50 Mais tous les Français sont d'accord avec ça.
12:52 Et on le partage pleinement.
12:53 Ça paraît tellement naturel.
12:54 Ça n'échappe à personne que ce n'est pas appliqué sur le terrain.
12:56 Sauf que ça existe dans la loi, que ça ne soit pas appliqué.
12:59 C'est une chose, mais c'est prévu dans la loi.
13:01 Or, ce texte de loi a, pendant des semaines et des semaines,
13:05 mis l'accent sur ce type de débat, ce type d'échange,
13:09 comme si on s'opposait là-dessus, alors que tout le monde est d'accord
13:13 sur ce temps de mesure.
13:15 Vous avez vu ce qui s'est passé au Parlement ?
13:17 On n'avait pas l'impression que vous étiez tous d'accord.
13:19 Mais c'est bien que vous le disiez ce matin.
13:21 Je l'ai toujours dit, il n'y a pas de débat.
13:23 En revanche, il y a de véritables angles morts,
13:26 comme notamment ces travailleurs sans-papiers.
13:28 Ils sont plus de 500 en Ile-de-France aujourd'hui,
13:30 qui continuent à faire la grève.
13:32 Ils travaillent dans le nettoyage, dans le transport, dans la logistique.
13:36 Ils ne sont toujours pas régularisés.
13:38 Certains disent « préférence aux priorités nationales ».
13:41 « Préférence aux priorités nationales », si c'est retoqué par le Conseil constitutionnel.
13:44 Moi, je vous entends déjà, vous allez dire « ouf ».
13:47 Mais bien sûr, c'était une des raisons pour lesquelles
13:50 on s'est fortement mobilisés dimanche dernier.
13:53 Nous étions nombreux.
13:54 Et effectivement, cette notion de préférence nationale
13:57 qui est introduite dans ce texte de loi, là, c'est une digue.
13:59 Qui existe déjà en France, dans le domaine de la culture.
14:01 Non, non, non, mais non.
14:03 Mais si, monsieur Roussel, il a fait son têtu.
14:05 Il faut faire une différence entre le RSA,
14:07 qui est pris sur le budget de l'État,
14:10 et la protection sociale issue de nos cotisations des travailleurs.
14:13 Et quand un travailleur, un travailleur qui a un titre de séjour,
14:16 cotise parce qu'il travaille,
14:18 il a le droit retour de ses cotisations.
14:20 Il ne doit pas y avoir de préférence nationale là-dessus.
14:22 Vous voyez la nuance ?
14:23 Vous avez manifesté.
14:24 Est-ce que vous comprenez cette nuance ?
14:26 Mais vous ne comprenez pas la mienne sur la culture.
14:28 Par contre, là où...
14:29 Sur les cotisations, on n'est pas d'accord.
14:31 Mais sur la culture non plus. Là où...
14:33 Mais on n'a pas parlé de culture.
14:34 Mais je vous ai dit qu'il y avait une exception culturelle.
14:36 C'était une forme de préférence ou de priorité nationale.
14:39 Non, mais là, on est sur de...
14:41 C'est un exemple, monsieur Roussel.
14:43 Oui, mais d'accord, mais on parle de subvention.
14:44 Moi, je vous parle de personnes, d'êtres humains,
14:47 d'hommes et de femmes qui travaillent,
14:49 qui payent des cotisations
14:50 et qui n'auraient pas le droit aux allocations familiales,
14:53 à l'allocation de pertes d'autonomie.
14:55 J'entends.
14:56 Est-ce que vous partagez tout cela
14:58 avec ceux qui ont manifesté contre le projet de loi Immigration ?
15:01 Je voudrais que nos téléspectateurs regardent
15:03 et que nos auditeurs écoutent une séquence
15:05 de votre arrivée lors de l'un des rassemblements de Paris.
15:07 Allons-y.
15:09 Non, Roussel n'est pas un camarade !
15:19 Roussel, cassez-vous !
15:24 Allez, Roussel, casse-toi !
15:26 Roussel, casse-toi.
15:27 Roussel n'est pas un camarade.
15:29 Roussel, collabore.
15:30 Roussel, d'extrême-droite,
15:31 qu'est-ce que vous pensez de cette gauche qui vous traite ainsi ?
15:33 Ce n'est pas la gauche.
15:35 Ce serait faire injure aux militants.
15:40 Une partie de la gauche.
15:41 Non, même pas, je ne pense pas.
15:43 Je pense qu'ils sont très minoritaires, ils sont marginaux.
15:46 Ils s'en prennent toujours aux manifestants syndicaux politiques de gauche
15:51 qui ont manifesté contre les retraites.
15:53 Ils étaient là.
15:54 Mais qui sont-ils ?
15:55 Ce sont des black blocs, des marginaux, ils sont très minoritaires.
15:57 Les black blocs sont plutôt à l'extrême-gauche.
16:00 Ce que je veux dire, je ne les classe pas de ce côté-là,
16:03 vous m'excuserez, moi la gauche ce n'est pas ça.
16:05 Vous les mettez dans quel…
16:06 C'est des marginaux, des minoritaires.
16:08 Ce que je sais, c'est qu'il y a eu 160 rassemblements
16:11 dans toute la France qui se sont…
16:12 C'est vous qui m'intéressez.
16:13 Oui, mais ce que je veux dire, c'est que…
16:14 Que vous ne puissiez pas quand même manifester
16:16 sur un sujet comme celui-ci dans notre pays.
16:18 Non, mais…
16:19 Ecoutez, avec un cordon de sécurité.
16:20 J'ai manifesté pendant trois heures et demie.
16:22 Obligé d'être exfiltré.
16:23 Non, j'ai manifesté pendant trois heures et demie.
16:25 Ça s'est excellemment bien passé dans plus de 160 villes de France.
16:29 Je salue les militants syndicaux de la CGT et de la CFDT,
16:34 parce que vous avez dit sur Europe 1
16:36 que c'était la CGT qui m'avait sifflé, c'est faux.
16:38 Et je salue justement ces militants syndicaux
16:40 de la CGT et de la CFDT qui ont travaillé la main dans la main
16:43 pour assurer la sécurité de tous ces cortèges dans toute la France.
16:49 Et ils le font bénévolement, je leur tire mon chapeau.
16:52 Grâce à eux, ces manifestations sont pacifiques, humaines.
16:55 C'était pour vous dire solidarité camarade.
16:58 Merci Fabien Roussel.
16:59 Merci à vous pour votre invitation.
17:01 C'était votre grande interview ce matin.
17:02 Merci.
17:04 Sous-titrage Société Radio-Canada
17:06 [Musique]
17:10 [SILENCE]

Recommandée