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Vendredi 10 janvier 2025, SMART BOURSE reçoit Olivier Malteste (Directeur des investissements, Yomoni)

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00:00Le dernier quart d'heure de Smart Bourg, chaque soir c'est le quart d'heure thématique et ce soir nous faisons le bilan de l'année 2024 du point de vue de l'industrie ETF.
00:18C'est l'observatoire ETF, observatoire mensuel qui est publié par Yeomanie qui va nous servir là d'observateur mensuel, annuel pardon en l'occurrence.
00:27Olivier Maltès, c'est à mes côtés le directeur des investissements d'Yeomanie. Bonsoir Olivier.
00:30Bonsoir Édouard.
00:31Bienvenue, merci beaucoup d'être avec nous. Effectivement, partant des données du mois de décembre que vous avez compilé, l'idée était d'avoir une photographie complète de l'année 2024 qui restera dans les livres d'histoire.
00:42Exactement, année historique. Alors on a un bon mois de décembre, on ne va pas rester vraiment dessus mais on a 32 milliards de souscriptions sur décembre donc c'est le meilleur mois de l'année et c'est certainement l'un des meilleurs mois historiques sur les ETF en termes de collectes.
00:54Et ça nous fait du coup une année 2024 record avec 254 milliards de souscriptions net en euros. 2021 était le précédent record, on était environ à 180 milliards donc on a juste explosé le record globalement.
01:07Impressionnant.
01:08Donc voilà le nouveau record à battre est celui de cette année, on verra ce qu'il sera pour 2025 mais voilà des flux impressionnants et voilà nouveau record en Europe au niveau ETF.
01:18Comment se sont distribués ces flux de collecte record sur l'ensemble de cette année 2024 Olivier ?
01:23Alors essentiellement sur les actions, 195 milliards de souscriptions sur les actions, il faut avoir en tête l'année dernière c'était 90 milliards pour se donner le double et puis on avait 137 milliards et demi par rapport à l'année 2021 qui était le précédent record donc c'est énorme.
01:39195 milliards, obligation 53 milliards donc c'est sérieux aussi. 2023 c'est une année très obligataire, on avait 62 milliards de souscriptions avec la baisse des taux, on se souvient qu'il y avait quand même beaucoup de flux obligataires.
01:50Et une décollègue sur les matières premières de 7 milliards et demi, c'est la quatrième année consécutive de décollègue, il faut revenir à 2020 pour avoir une année de collègue positive sur les ETF sur les matières premières.
02:01On avait 18 milliards de souscriptions globalement en 2020 donc quatrième année consécutive de baisse et là on a des baisses à la fois sur l'or et le pétrole, 4 milliards et demi de rachats sur les ETF or au cours de l'année et 1 milliard 4 sur le pétrole globalement et vraiment des baisses un peu partout en termes de matières premières.
02:19Si on prend les deux grandes catégories, actions, obligations, comment est-ce que les choses se sont décomposées notamment en matière géographique, en matière de style, de facteurs également, qu'est-ce qui a intéressé dans ces deux grandes classes d'actifs les investisseurs le plus ?
02:33Alors sur les actions c'est comme d'habitude j'ai envie de dire c'est grosse capitalisation mondiale et US, la particularité de 2024 c'est que d'habitude on a grosse capitalisation mondiale et ensuite les US, là ça a d'abord été les grosses capitalisations US avec 79 milliards de souscriptions sur les grosses capitalisations US et 63 milliards sur les grosses capitalisations mondiales.
02:54Ensuite on retrouve classiquement l'émergent, on a les small cap US aussi, ce qui est important aussi c'est que l'émergent par exemple qui est le troisième thème qui a le plus intéressé les investisseurs est à 8 milliards donc on a un rapport environ de 1 à 8 entre les deux premiers et le troisième donc d'habitude on est plutôt sur un rapport de 1 à 3.
03:10Donc au niveau des thèmes pas vraiment de surprise peut-être sur les small cap US mais globalement pas trop de surprise mais par contre c'est vraiment sur l'amplitude sur les gros thèmes et les US d'abord et ensuite les grosses capitalisations.
03:23C'est une traduction de ce qu'on appelle l'exceptionalisme américain.
03:25C'est ça et puis même sur les grosses capitalisations mais c'est vraiment très écarté sur les deux premières. En termes de rachats c'est beaucoup plus concentré, on est entre 950 millions et 1 milliard 100 sur les cinq thèmes de rachat les plus importants, on retrouve les actions européennes et notamment Value, l'énergie, l'Allemagne et l'Asie hors Japon aussi pour aller rapidement mais voilà sur le côté actions spécifiquement.
03:49Côté obligataires pas trop de surprise c'est vraiment les mêmes thèmes que d'habitude la seule particularité c'est parce que c'était encore nouveau c'est les obligations à échéance qui se placent dans les cinq.
04:01C'était pas le cas en 2023 parce que c'était arrivé en milieu d'année donc ils avaient qu'une demi-année de souscription mais c'est un thème qui a très très bien marché les obligations à échéance donc avec l'idée de jouer la baisse des taux globalement sur le long terme.
04:13Et donc ils se placent en troisième position sur les thèmes c'est la nouveauté de 2024 sinon on retrouve à peu près les thèmes habituels on a les taux courts US qu'on vient collecter aussi mais voilà pas de spécificité.
04:25Ce qu'on voit là effectivement sur ce graphique quand même c'est la part qui se réduit quand même d'année en année quasiment du facteur ESG notamment sur la partie actions.
04:37Sur la partie actions très très faible on est à 8,6% des flux sur les actions qui ont été sur des ETF qui prennent en compte les composantes extra financières donc c'est très très bas.
04:47Le stock c'est environ 20% un peu plus de 20% en termes de part de marché sur l'ESG par rapport au non-ESG.
04:53On le voit en 2022 on était à 62% des flux donc les flux étaient plus petits mais il y avait une part importante des flux et on voit depuis 2022 ça n'arrête pas de baisser.
05:05On se souvient en termes de performance l'année 2022 avait été difficile par rapport au non-ESG avec le côté énergétique évidemment.
05:11Côté obligataire ça tient un peu plus on est à 21,9% donc en ligne par rapport au pas de marché sur l'ETF-ESG mais c'est encore pas une année en termes ESG sur les flux.
05:21Ça c'est sûr l'année 2024.
05:24Oui on voit vous avez le graphe aussi avec effectivement les flux ESG en pourcentage des encours.
05:31On voit que ça commence à diminuer effectivement.
05:36Bon venons-en aux émetteurs.
05:43Sur l'ESG le point que je voulais faire c'est quand même intéressant de voir que alors qu'on a des flux qui baissent en termes de lancement de nouveaux produits,
05:51il y a une insistance à lancer des produits ESG, aligner Paris etc.
05:57Tout à fait oui ça reste un thème et donc les émetteurs d'ETF et l'industrie en général continuent de penser que les flux reviendront sur l'ESG.
06:06C'est certainement un impact dû des performances de 2022-2023 et même 2024 pour certaines stratégies qui sont restées quand même en retard qui expliquent ça.
06:15Mais les émetteurs continuent de travailler sur le sujet ça c'est sûr et ça tend globalement à avoir un flux.
06:23Oui ça continue.
06:24Tout à fait sur le long terme on se dit ça fait du sens et on va pas tout effacer juste une deuxième performance.
06:30Bon sur le classement des émetteurs alors BlackRock premier émetteur en 2024 mais derrière cette répétition de l'histoire,
06:40qu'est-ce qui se passe effectivement sur ce marché de l'industrie ETF et des nouveaux entrants notamment ?
06:45Oui alors il y a eu pas mal de nouveaux entrants BlackRock collecte environ 85 milliards d'euros c'est impressionnant sur l'année
06:52mais en part de marché du coup ça fait environ 33% de collecte donc ils sont en dessous de leur part de marché qui est environ au-dessus de 40%.
06:59Donc petit à petit ils se font grignoter on voit le même effet sur Amundi qui en termes de collecte fait une bonne année aussi,
07:06se retrouve troisième à 30 milliards.
07:08DWS arrive à maintenir en étant deuxième à 36 milliards de souscription arrive à ne pas perdre de part de marché sur l'année
07:14mais globalement la tendance qu'on voit c'est que les gros acteurs ont tendance à perdre des parts de marché
07:19qui vont se disséminer sur une multitude de petits acteurs on regarde ensemble en général plutôt les dix plus gros émetteurs
07:25donc ce sont les plus significatifs mais il faut avoir en tête quand même que l'industrie continue d'avoir des nouveaux entrants
07:30ou d'avoir des petits entrants qui continuent d'innover en termes de stratégie.
07:33Il y a des spécialisations comme ça qui se créent ?
07:35Exactement oui et il y a des nouveaux on en parlait aussi dans les nouveaux émetteurs je trouve que c'est assez intéressant
07:39sur des nouveaux acteurs qui sont rentrés et des acteurs qu'on n'attendait pas forcément dans l'année
07:43et donc on voit c'est toujours les mêmes classements c'est toujours des parts de marché relativement importantes
07:49mais on voit qu'ils se font challenger globalement par d'autres acteurs.
07:53Il y a de la concurrence dans ce marché de la gestion passive.
07:57Quel bilan vous faites en termes de lancement de produits ?
07:59Qu'est-ce qui a marqué les 4 grandes catégories de produits ou de thèmes qui ont vu le jour au cours de l'année 2024 ?
08:07Moi je retrouve 4 thèmes, je résume vraiment l'année 2024 à 4 thèmes en termes d'émissions
08:12donc le premier on en a parlé c'est les émissions toujours égées, toujours importantes
08:15c'est-à-dire que même si les flux et les volumes baissent, ils baissent structurellement depuis l'an.
08:20L'offre est très présente ?
08:21Présente, continue et il y a eu beaucoup de travail de la part des émetteurs aussi
08:25pour arriver à prendre en compte les nouvelles normes et arriver à diversifier que ce soit en thématique
08:30travailler aussi sur la manière d'appréhender les ETFs obligataires souverains par exemple sur l'EVG
08:35ou des choses qui sont relativement compliquées et ils ont continué à émettre beaucoup de produits
08:39mois après mois vraiment sur cette composante extra financière indépendamment des volumes
08:45donc c'est plutôt positif sur une vision long terme, moyen terme et long terme des émetteurs sur cette thématique-là
08:51Les ETF à échéance, on en a parlé, qui se connectent et qui ont été relancés en Europe par BlackRock
08:57et sur lequel on a vu aussi d'autres acteurs, Amundi, BNP Invesco et DWS par exemple
09:02sont venus aussi rejoindre le mouvement donc ça connecte bien et on voit là que c'est certainement
09:06une classe d'actifs qui va rester dans le domaine ETF en tout cas tant que les taux seront relativement importants
09:11et qu'on se dira qu'ils pourront baisser
09:13Exactement et donc voilà un nouveau thème pour les ETF par rapport à la gestion active
09:18Le troisième c'est les ETF actifs sur lequel on voit qu'il y a un renouveau
09:22alors le symbole peut-être c'est le 29 février en France avec la modification de la loi qui a permis
09:28alors c'est symbolique puisque de toute façon on trouvait quand même des ETF actifs
09:31mais qui a permis qu'à la Bourse de Paris soient éligibles les ETF actifs ce qui n'était pas le cas jusqu'à cette année
09:37mais on voit qu'il y a toujours alors cette recherche certainement aussi d'augmenter peut-être un peu les marges
09:42ou pour les gérants actifs d'arriver à trouver et à surfer sur vraiment cette grosse vague ETF
09:47mais également sur le côté ESG le fait d'avoir des ETF actifs sur ce côté on va sélectionner nous-mêmes les titres
09:54on va pouvoir les sortir
09:55C'est une gestion de conviction quoi ?
09:56Une gestion plus de conviction et c'est vrai que pour la version 3 du label ISR par exemple
10:01c'est le seul moyen de rester labellisé ISR à moyen terme
10:05et donc là c'est de la gestion actif pas forcément pour faire de la performance mais pour prendre en compte l'extra financier
10:11et le dernier c'est une année qui était difficile évidemment encore pour la gestion active
10:16et ce qu'on voit c'est qu'il y a de plus en plus d'acteurs
10:19on sent que ce thème ETF là se retrouve de plus en plus partout que ce soit au niveau des journalistes et ainsi de suite
10:26mais on voit que des CGP de plus en plus vont proposer aussi des ETF alors qu'ils étaient plutôt éloignés de cette classe d'actifs là
10:32les family office aussi s'y mettent de manière relativement importante
10:35Ca se diffuse ?
10:36Ca se diffuse, nous on est contacté on discute pour voir comment est-ce qu'on peut travailler donc ça se diffuse vraiment
10:40et dans les acteurs, on parlait des nouveaux acteurs
10:42on a eu récemment la banque privée Intesa sans Paolo qui a émis ses premiers ETF en fin d'année et en fin d'année
10:50et c'est vrai qu'on n'attend pas nécessairement une banque privée venir émettre des ETF
10:53et tout ça est quand même un signe de la diffusion globalement et de l'intérêt qui s'élargit sur les ETF
10:59Un mot rapide pour décrire l'état d'esprit et le positionnement surtout dans lequel vous abordez cette année 2025 chez E-Money
11:05pour le compte de vos clients Olivier ?
11:07On est resté constructif donc on est vraiment équilibré sur actions, obligations sur les portefeuilles diversifiées
11:13on avait rajouté un petit peu de risque sur la partie vraiment actions en rentrant du small cap US
11:18et on a une surpondération toujours sur les actions américaines en équipondérées par contre pour alléger un peu le techno
11:23donc ça on n'a pas changé en ce début d'année
11:25on attend l'investiture de Donald Trump, les premières décisions, on va voir comment ça arrive
11:30ça se rapproche, on n'a jamais été aussi près
11:32mais on est pour l'instant toujours constructif, on pense que le marché va plutôt bien appréhender ces mouvements-là
11:37et on devrait avoir un retour un petit peu plus haussier
11:40on surveille évidemment les taux de 10 ans comme tout le monde, on va voir comment ça se passe
11:44et on va attendre pour voir et ajuster nos positions
11:47mais on est relativement serein globalement même si là pour l'instant c'est un peu plus nerveux
11:51on s'attend un peu plus à une volatilité mais c'est normal et on pense que les choses vont se poser
11:58et on aura plus de visibilité après les premières décisions présentes
12:01On verra ce qu'il en est l'avant et l'après 20 janvier
12:04Merci beaucoup Olivier, Olivier Mateste, directeur des investissements d'Euménie avec nous dans ce dernier quart d'heure de SmartBank

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