SMART BOURSE - Analyse fondamentale : le cas SPIE

  • il y a 7 mois
Vendredi 5 janvier 2024, SMART BOURSE reçoit Nikolay Marinov (Gérant, Clartan)
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00:10 Le dernier quart d'heure de Smartbourg. Chaque soir c'est le quart d'heure thématique et chaque premier vendredi du mois nous avons rendez-vous avec les équipes de Clartemps Associés
00:17 pour détailler un cas d'investissement à travers la lecture de l'analyse fondamentale.
00:24 Le cas dont nous parlons aujourd'hui est le cas SPIE, un dossier français, une belle mid-cap française, on peut la décrire comme ça, dans le secteur des services aux industries.
00:34 Et c'est Nicolas Imarinov à mes côtés qui nous en parle ce soir, gérant chez Clartemps bien sûr. Bonsoir Nicolas.
00:39 Merci beaucoup d'être avec nous. Que faut-il savoir de SPIE, de son histoire et de son périmètre d'activité aujourd'hui Nicolas ?
00:49 SPIE est effectivement une moyenne capitalisation française qui a fait son retour à la Bourse de Paris en 2015.
00:57 Et pourtant c'est une société qui est plus que séculaire puisqu'ils tirent leurs origines de début du XXe siècle avec l'électrification du métro parisien.
01:08 Et au XXe siècle ils avaient une activité de construction, SPIE Batignolles, qui n'est plus dans le giron du groupe depuis 20 ans.
01:17 Et donc aujourd'hui c'est une société qui est spécialisée dans les services multi-techniques.
01:23 Donc ça inclut des activités d'installation et maintenance d'infrastructures électriques, mécaniques, l'hygiénie climatique pour les bâtiments.
01:33 Donc tout cela représente plus de 60% des revenus.
01:38 Un quart des revenus qui est généré par leur activité dans les infrastructures de télécommunications, déploiement de fibres par exemple, gestion de data center.
01:51 Et 15% transmission et distribution d'énergie où ils vont intervenir sur l'infrastructure de transport d'électricité très en amont.
02:03 Donc c'est une société qui agit exclusivement en Europe continentale.
02:09 France, Allemagne, pays de l'Europe de l'Est, Benelux.
02:15 Et il y a 7% des revenus qui proviennent de leurs divisions oil and gas et nucléaire.
02:22 Mais le périmètre géographique aujourd'hui est avant tout européen.
02:29 Qu'est-ce qu'on peut dire de ce qui porte la croissance de SPIE aujourd'hui ?
02:34 D'ailleurs quel est le régime de croissance des activités de SPIE pour avoir un ordre de grandeur ?
02:40 Et quels sont les moteurs qui sont les moteurs de la croissance aujourd'hui et demain bien sûr Nicolas ?
02:47 Oui, SPIE bénéficie de nombreux moteurs de croissance qui sont liés à la transition énergétique et la connectivité.
02:55 Donc la société bénéficie des moteurs comme l'efficacité énergétique des bâtiments.
03:02 Ils doivent intervenir sur la rénovation des chaudières, l'installation de pompes à chaleur.
03:08 Tout ce qui permet de réduire la facture énergétique ou les émissions de CO2.
03:15 L'énergie reste un moteur important puisqu'il va falloir adapter le réseau électrique à l'intégration des renouvelables.
03:24 La ville intelligente à travers des travaux extérieurs liés à l'éclairage public, la surveillance vidéo, l'installation de chargeurs pour véhicules électriques.
03:36 C'est l'aménagement urbain et finalement ce sont des méga tendances assez conséquentes.
03:49 Sans oublier également la connectivité à travers la construction et la maintenance de data center.
03:57 C'est une société qui voit aujourd'hui son marché adressable accéléré à 4% effet volume en dehors de l'effet prix.
04:07 - Ça leur offre quel type de visibilité quand on regarde par exemple le carnet de commande de SPIE aujourd'hui ?
04:13 - SPIE est une société dont le modèle économique est fondé sur avant tout la maintenance.
04:20 Ils ont 80% de leur chiffre d'affaires qui est généré par des travaux réguliers et récurrents.
04:28 Et seulement 20% qui sont des nouvelles installations.
04:33 La visibilité est assez forte ainsi que la génération du cash.
04:38 - Positionnement idéal au regard des enjeux de transition qui nous occupent aujourd'hui.
04:44 Que ce soit la transition énergétique, climatique et l'aspect numérique avec les communications et les data center.
04:51 Quels sont les risques aujourd'hui pour les activités de SPIE ?
05:01 Comment vous regardez cette partie du dossier ?
05:03 - Les risques sont liés au recrutement.
05:08 C'est une société qui emploie d'ingénieurs et de techniciens.
05:14 Les coûts salariaux étaient très observés par les analystes l'année dernière.
05:21 Avec le retour de l'inflation, ils ont subi une hausse des coûts salariaux de 5% l'an dernier.
05:28 4% pour l'année prochaine.
05:30 C'est-à-dire l'année en cours.
05:32 Pourtant, grâce à leur pouvoir de prix, ils ont réussi à améliorer leur profitabilité.
05:39 Ils ont augmenté leurs marges.
05:44 Maintenant, l'attractivité reste un enjeu de taille.
05:50 Il va falloir fidéliser les employés.
05:55 En Europe, le marché des services multi-techniques est très fragmenté.
06:02 C'est l'acteur numéro 3.
06:07 - C'est un acteur emblématique ?
06:09 - Oui.
06:10 Il est aujourd'hui à la taille.
06:12 Il propose des services de construction cléanement, de data center.
06:19 C'est-à-dire des chantiers vitrine qui peuvent offrir de la responsabilisation assez rapidement.
06:27 Mais il est certain que c'est un facteur qui limite le développement.
06:32 - Bien sûr.
06:33 Mais ils ont cette capacité.
06:35 C'est intéressant.
06:36 On propose à des ingénieurs de piloter des projets clé en main.
06:41 C'est du point de vue des ressources humaines.
06:44 C'est un facteur d'attractivité important.
06:47 - C'est un avantage que SPIE a sur ses concurrents ?
06:50 - Oui.
06:51 - Si la clé devient la question des talents et du recrutement du talent,
06:56 il faut regarder de près une politique RH comme celle d'un groupe comme SPIE.
07:02 - Oui.
07:03 En plus, SPIE affiche une profitabilité bien au-delà de la moyenne du secteur.
07:12 Ceci est grâce à la sélectivité des contrats.
07:16 Ils interviennent sur des contrats à plus forte valeur ajoutée
07:20 qui peuvent mieux valoriser les compétences des employés.
07:24 - Je comprends.
07:25 La question des talents se pose dans beaucoup de métiers,
07:28 dans les métiers de SPIE également.
07:31 Qu'est-ce qu'on peut dire du dossier sur le plan boursier,
07:35 sur le plan de sa valorisation aujourd'hui ?
07:38 Et comment est-ce que vous gérez cette position chez Clartan ?
07:43 Quelle est la taille de la position ?
07:46 Et qu'attendez-vous de cette position chez Clartan ?
07:49 - Chez Clartan, c'est une position qui est supérieure à la moyenne à travers notre gestion.
07:59 - C'est une conviction ?
08:00 - Oui, c'est une position de conviction.
08:02 C'est un dossier que nous suivons depuis leur réintroduction en bourse en 2015
08:06 et que nous détenons de façon continue depuis plus de deux ans maintenant.
08:11 Clairement, la société aujourd'hui a vu son marché adressable accélérer.
08:18 En dehors de la croissance structurelle, c'est une société qui est très active sur les acquisitions.
08:26 - Cette semaine encore, je crois, ils rachètent un acteur en France ou en Europe, c'est ça ?
08:31 - Après, tous les ans, la croissance externe rajoute entre 3 et 4 % à la croissance globale du groupe.
08:40 - Il y a un vrai savoir-faire de ce point de vue-là ?
08:42 Ce sont des acquisitions qui sont bien menées, qui sont relutives derrière pour l'entreprise ?
08:47 - Oui, les acquisitions permettent d'améliorer le maillage territorial et sont relutives.
08:56 Citons la dernière grosse acquisition au mois de novembre dernier,
09:01 une acquisition de société Robur en Allemagne dont la profitabilité est supérieure à celle du SPIE
09:08 et qui était acquis à un multiple qui était, à notre sens, assez intéressant.
09:16 Nous avons aujourd'hui une croissance bénéficiaire qui devrait s'approcher des 10 % avec l'appréciation du multiple.
09:24 Aujourd'hui, le multiple boursier de SPIE est autour de 12 fois le résultat net.
09:30 C'est à peine au-dessus de la moyenne historique alors que le groupe est désendetté.
09:37 Nous estimons que ces éléments offrent une appréciation significative à moyen terme.
09:47 - On peut avoir à la fois un titre qui se paierait un peu plus cher et le momentum bénéficiaire
09:53 qui pourrait également apporter et créer de la valeur boursière pour le titre ?
09:58 - Oui, ce sont les deux jambes de la performance que nous voyons pour ce dossier.
10:02 - Merci beaucoup Nicolas et merci d'être venu évoquer pour nous le dossier SPIE.
10:07 Très intéressant, un service multi-technique dit comme ça, ce n'est pas forcément très clair
10:13 mais on a bien compris, positionné au cœur de la transition énergétique, de la transition numérique
10:18 avec une taille critique aujourd'hui, en tout cas un acteur emblématique de ce secteur en Europe
10:24 et consolidateur de ce secteur, on l'a vu avec encore une petite acquisition qui a été menée
10:29 et annoncée cette semaine par SPIE, Nicolas Imarinov qui était avec nous, l'invité de ce quart d'heure thématique.
10:35 Chaque premier vendredi du mois, nous retrouvons des équipes de Clartemps associées à 17h45 en direct
10:40 et en replay bien sûr sur bsmart.fr dans la rubrique marché à thème de Smartbourse.
10:48 Merci beaucoup Nicolas et merci d'avoir été avec nous pour ce quart d'heure thématique.
10:51 Bon week-end, on se retrouve lundi évidemment à 17h mais aussi à 13h30 pour le supplément du lundi
10:58 et nos invités qui seront avec nous.
11:00 [Musique]

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