Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, le 17 janvier 2025 sur franceinfo.
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00:00Un mot aussi sur ce qui se passe en ce moment à Marseille, il y a un mouvement de grève qui a démarré ce matin
00:05dans les services mortuaires saturés des hôpitaux de Marseille, en clair il n'y a pas assez de place pour stocker les défunts.
00:13A l'hôpital de la Timone, des agents ont dû se résoudre à conserver des corps
00:18dans des salles non réfrigérées en se servant de la climatisation.
00:22Vous comprenez cette grève ?
00:25Bien entendu que je ne connais pas cette situation exacte, mais on ne peut pas se satisfaire que malheureusement quand on a des décès
00:34dans le respect du deuil et dans le respect de la prise en charge
00:39de ces personnes, on ne peut pas se satisfaire qu'elles ne soient pas prises dans de bonnes conditions.
00:44Après je ne suis pas complètement sûr que c'est de mettre un mouvement de grève en pleine épidémie qui va favoriser
00:50la prise en charge des patients et la situation d'une façon générale.
00:53Donc oui je comprends cette situation et je ferai toute la lumière sur ce point-là, sur la grève je ne suis pas sûr que ce soit le
01:00meilleur moyen d'y répondre actuellement.
01:02Une grève en forme d'alerte aussi ?
01:04D'ailleurs, si vous me permettez, j'utilise votre radio pour pouvoir bien informer tous ces personnels que
01:12je prends bien le point que cette situation n'est pas acceptable, mais ce n'est pas le moment malheureusement de freiner
01:20l'efficacité de notre système de santé.
01:22Vous avez évoqué en début d'entretien la violence vis-à-vis des soignants et face à cette multiplication
01:29d'agressions, vous promettez plus de fermeté dans la condamnation des agresseurs.
01:35Concrètement, ça va se traduire comment ? Ça va être des peines minimales, des peines planchées même si...
01:41Alors c'est tolérance zéro parce que ce n'est pas acceptable quand vous portez
01:46secours, soins, assistance à des personnes de vous faire taper.
01:49Je suis allé à HANMAS, j'ai trouvé une équipe soignante que je remercie encore, mais qui illustre malheureusement
01:56à peu près 14 soignants qui ont été agressés dans un service d'urgence.
02:02Donc c'est intolérable, tolérance zéro. Je suis en lien avec le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux puisque nous partageons cette vision
02:10de tolérance zéro. Après, il faut pouvoir mettre des moyens en place. On voit bien qu'il y a eu une proposition de loi par un député
02:16Pradal qui était très intéressante. Malheureusement, l'instabilité politique n'a pas permis que cette proposition de loi...
02:22C'est quoi ces moyens ?
02:23Alors ces moyens, ce n'est pas forcément que des moyens. C'est de pouvoir alourdir déjà
02:27les peines, de pouvoir créer un délit d'outrage vis-à-vis des soignants et puis surtout de pouvoir rendre
02:34obligatoire la déclaration de ces violences et puis surtout de protéger les soignants en rendant anonyme l'établissement.
02:41Ça, vous soutenez ça ?
02:42Moi, je soutiens ça, que les établissements puissent se substituer aux soignants pour éviter la peur de porter plainte, pour éviter
02:48les représailles vis-à-vis de soi-même, vis-à-vis de sa famille.
02:51C'est une proposition de loi qui va être reprise, vous le savez ?
02:53Moi, je souhaite qu'on le reprenne. Et la question des peines planchées, si un des moyens pour en mettre en place cette tolérance zéro
03:01que nous appelons tous de nos voeux vis-à-vis de l'agression des soignants et de la protection des soignants doit être le moyen,
03:07eh bien, il faudra en discuter. Mais pardon, là, c'est pas mon champ. Il y a un garde des Sceaux, il y a un ministre de l'Intérieur
03:13qui vont pouvoir parler de ce sujet-là. Mais nous sommes calés sur cette tolérance zéro à l'échelon du gouvernement.