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Tous les vendredis, les informés débattent de l'actualité autour d'Hadrien Bect et Renaud Dély.

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00:00Ravi de vous retrouver, effectivement, pour les informés de France Info, en direct, à la radio et sur le canal 27 de la TNT, avec Renaud Dely, bien sûr.
00:08Bonjour.
00:09Bonjour Adoïe.
00:09Bonjour Renaud.
00:10Et avec nos deux informés. On était en chœur. Et avec nos deux informés. Bonjour Julie-Marie Lecomte.
00:14Bonjour Adoïe.
00:15Chef du service politique de France Info. Et Sylvain Courage, bonjour.
00:19Bonjour.
00:19Directeur adjoint de la rédaction du Nouvelle Ops. Nous allons évidemment, Renaud, revenir sur ce qui s'est passé hier, cette non-censure.
00:27Et on va s'interroger, non-censure du gouvernement Bayrou, et on va s'interroger sur ce que ce mouvement du Parti Socialiste peut changer.
00:35Quelles peuvent être, effectivement, les conséquences de la décision du groupe socialiste de ne pas censurer le gouvernement Bayrou,
00:41contrairement aux trois autres groupes du Nouveau Front Populaire, les Insoumis, qui avaient déposé cette motion de censure,
00:46et puis les écologistes et les communistes qui s'y sont joints. Le texte, donc, n'a pas été voté.
00:51De toute façon, d'ailleurs, il n'aurait pas pu l'être hier, puisque le rassemblement national de son côté n'a pas non plus voté la censure, il l'avait annoncé.
01:00Mais donc, les socialistes ont choisi de s'émanciper, en quelque sorte, des Insoumis, et de ne pas voter la motion de censure au nom des concessions
01:07qu'ils ont obtenues de la part du gouvernement et de François Bayrou depuis une dizaine de jours.
01:11Une prise d'opposition qui a fâché les Insoumis. Écoutons la présidente du groupe EDFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot.
01:20Le Parti socialiste, encore une fois, s'est rangé du côté du problème, du côté d'Emmanuel Macron.
01:25Et lorsqu'Olivier Faure disait seulement en août dernier, ça ne date pas d'il y a trois ans, ça ne date pas d'il y a dix ans,
01:30lorsqu'il disait en août dernier « Nous ne serons jamais les supplétifs de la Macronie et nous n'offrirons jamais le scalpe du Nouveau Front Populaire
01:37à Emmanuel Macron et les différents gouvernements qu'il porte », eh bien, c'est exactement ce qu'ont fait aujourd'hui ceux qui n'ont pas voté la censure.
01:45Les socialistes qui rappellent quand même qu'ils restent dans l'opposition, même s'ils n'ont pas voté la censure hier,
01:50alors s'agit-il en quelque sorte d'un choix ponctuel ou est-ce que ça augure quand même d'une inflexion du débat politique
01:56dans les semaines et dans les mois qui viennent et d'une recomposition avec des socialistes qui se disent prêts à négocier, texte par texte en tout cas, avec le gouvernement ?
02:05C'est peut-être un peu tôt encore, Julie-Marie Lecomte, pour tirer toutes les conséquences et les effets que peut avoir cette décision du Parti socialiste.
02:14Néanmoins, quand on entend Mathilde Panot aller très en colère, est-ce que le Parti socialiste peut perdre peut-être sur l'unité de la gauche, sur ceux qui sont encore ses alliés ?
02:26On a face à face deux stratégies qui sont antagonistes. Les Insoumis parient sur les vertus de l'instabilité, le Parti socialiste parie sur celles de la stabilité.
02:38Donc à ce moment précis, effectivement, nous avons deux gauches qui, à défaut d'être irréconciliables parce que ça, seule l'histoire le dira…
02:48Elles ne sont pas conciliables pour l'instant.
02:50Pour l'instant, décident de prendre un chemin différent. Mais si François Bayrou disait « je suis au pied de l'Himalaya », si on veut filer sa métaphore,
03:01moi je dirais aujourd'hui que pour l'instant, les uns et les autres sont plutôt, vous savez, à ce stade quand on est en montagne, plutôt même à la phase d'acclimatation en fait,
03:11au moment où il faut s'habituer au manque d'oxygène progressivement. On en est là aujourd'hui.
03:16D'un mot peut-être Julie, vous disiez le Parti socialiste qui effectivement a une stratégie différente. Comment expliquer cette stratégie différente de « stabilité » en quelques mots ?
03:26D'un point de vue purement utilitariste ou électoraliste, c'est dit ouvertement en coulisses au Parti socialiste.
03:36S'il devait y avoir une élection ou des élections demain, que ce soit une élection présidentielle anticipée ou des élections législatives,
03:45autant les mélenchonistes considèrent qu'ils seraient prêts, autant le Parti socialiste sait que lui ne l'est pas.
03:54Alors Sylvain Courage, sûr, on a vu ce qui se passait autour de la gauche du Parti socialiste des Insoumis.
04:01Le Parti socialiste, il espère obtenir des gains. Alors il y a eu les gains politiques offerts par Michel Barnier.
04:06On peut imaginer des gains politiques, électoraux, des gains dans l'opinion. Est-ce que c'est crédible ? Est-ce que c'est possible ? Et lesquels ?
04:13Pour le Parti socialiste, c'est un peu réaffirmer sa ligne réformiste. C'est un débat de plusieurs décennies,
04:22au moins 40 ans depuis le virage de 1983. Et donc derrière les petits calculs politiques qui ont été très bien décrits par Julie,
04:31il y a aussi un débat de fond entre la rupture et la réforme. Et donc ces deux gauches, elles ont toujours existé.
04:39Et clairement, le Parti socialiste, là, a fait le choix quand même de revenir à son éthos réformiste.
04:43– On revient, c'est intéressant, en fait, dans un schéma un petit peu plus traditionnel que celui de la gauche.
04:46– Bien sûr, bien sûr. C'est vraiment là les deux lignes de force entre l'idée qu'on va pouvoir mettre à bas le système capitaliste
04:53ou alors s'en accommoder. Et donc c'est un débat qui a un siècle. Et là, le Parti socialiste revient à sa vraie position.
05:00Donc il n'y a rien d'étonnant. Il peut en espérer quand même beaucoup parce que cette ligne réformiste,
05:05elle lui a permis de gouverner à sa forme d'allée.
05:07– Ça marche dans l'électorat, le côté réformiste ? C'est pas ce qui est attendu aujourd'hui.
05:11– Si vous apportez des bénéfices, si vous améliorez la réforme des retraites,
05:15si vous permettez à l'éducation nationale de bénéficier d'effectifs supérieurs
05:20ou si vous améliorez le sort des fonctionnaires, électoralement, normalement, ça peut se traduire.
05:24– Renaud ?
05:25– Ce qui est vrai, je pense que dans la décision du Parti socialiste, il y a plusieurs dimensions.
05:28Il y a une dimension identitaire, historique, comme l'a rappelé à l'instant Sylvain Courage.
05:30Ça fait même 120 ans que ce débat existe. On peut remonter.
05:34– On le regrette toujours.
05:35– Adrien, vous doutez que je les ai bien connus, évidemment.
05:40– Je ne vais pas le dire, Renaud.
05:41– On peut remonter à l'affrontement entre Jean Jaurès et Julied, à l'origine.
05:44– Alors là, je ne suis pas sûr quand même.
05:46– Donc ces deux gauches, l'une réformiste, l'autre révolutionnaire,
05:48celle qui veut et qui est prête au compromis, à participer au pouvoir,
05:51à négocier et celle qui le refuse en attendant le grand soir,
05:54c'est vieux comme les gauches, cette histoire-là.
05:56Donc ça, il y a effectivement le fait que le PS renoue, d'une certaine façon,
05:59avec sa vocation, sa nature de parti dit de gouvernement et de parti réformiste.
06:04Pourquoi le fait-il maintenant ?
06:05– Je pense qu'on est à un moment où une bonne partie de l'électorat,
06:08peut-être du centre-gauche, ne souhaite pas le chaos politique.
06:12C'est-à-dire, effectivement, plaide plus pour la stabilité
06:15que pour ajouter du désordre au blocage.
06:17Et c'est ce que beaucoup de députés socialistes disaient ces derniers temps.
06:20Ils entendaient dans leur circonscription des électeurs qui leur disaient
06:22à quoi bon faire, rechuter un deuxième gouvernement en deux mois,
06:25alors qu'on sait que ça ne changera rien à la situation politique.
06:27Au contraire, c'est encore plus complexe,
06:28puisqu'il y a une manière dont l'on ne peut pas dissoudre l'Assemblée nationale,
06:30qui ne va pas démissionner,
06:32il n'y aura pas d'élection présidentielle anticipée.
06:34Donc, avec la même Assemblée, vous êtes obligés de composer.
06:37Et troisième point, je pense que la stratégie des Insoumis,
06:42qui est légitime, c'est la leur depuis le début,
06:44et on sait qu'elle sera inchangée jusqu'au bout,
06:46tout conflictualiser, et aller justement réclamer le départ,
06:50la démission, la destitution du Président de la République
06:53pour avoir une élection présidentielle anticipée.
06:55Cette stratégie-là, les socialistes considèrent qu'elle les enferme, eux,
07:00dans une opposition sans issue, en quelque sorte,
07:03et qu'elle devient même un poids électoral.
07:06Et on l'a vu, alors ce ne sont que deux élections législatives partielles,
07:09avec de très forts taux d'abstention,
07:11mais on l'a vu au mois de décembre,
07:12avec une élection législative partielle dans les Ardennes,
07:14et en tout cas la semaine dernière, au premier tour de l'élection législative
07:17dans l'Isère, dont le deuxième tour se déroulera dimanche,
07:19on a vu que la gauche, en général, et les Insoumis en particulier,
07:22quand elles étaient portées par les Insoumis, reculaient fortement,
07:25justement au nom, me semble-t-il, de cette menace de chaos,
07:30de blocage permanent sans issue,
07:32qui inquiète quand même une bonne partie des Français,
07:34y compris sans doute une frange de l'électorat de gauche.
07:36– En tout cas, Julie Marie Lecomte, les Insoumis menacent,
07:40Mathilde Panot qui menace quasiment de mesures de rétorsion,
07:43on se croirait dans de la diplomatie,
07:45est-ce qu'au-delà d'élections législatives éventuelles,
07:49si elles devaient arriver, encore que ce n'est pas dit forcément
07:52que le Parti Socialiste se croit…
07:53– La prochaine échéance c'est les municipales.
07:54– Voilà, mais ça peut être ça la mesure de rétorsion des Insoumis ?
07:57– Jean-Luc Mélenchon l'a dit, dans ces conditions,
08:01on présentera des candidats face aux éventuels candidats socialistes.
08:12On verra, c'est dans un an, les municipales, il y a des enjeux locaux,
08:18et tout ça se verra probablement ville par ville.
08:21– Et puis peut-être que je suis un petit peu de mauvais esprit,
08:23Sylvain Courage, mais je pense que d'ici un an,
08:25on aura aussi eu le Congrès du Parti Socialiste.
08:28– Voilà, alors ça joue toujours un rôle dans…
08:30ça précipite un peu les évolutions au sein du Parti Socialiste,
08:33la grande messe du Congrès, et c'est vrai qu'Olivier Faure,
08:36il était coincé dans son alliance avec El-Effi,
08:38et de plus en plus contesté en interne.
08:40Donc il y avait une forte pression…
08:42– Là il fait ce que voulaient faire ses opposants…
08:44– Il fait ce qu'on appelle au Parti Socialiste la synthèse,
08:47c'est-à-dire qu'on part d'un bord et on va jusqu'à l'autre bord du parti
08:50pour prendre tout le monde sous son aile et rester premier secrétaire.
08:54Et quelqu'un l'a beaucoup poussé dans cette direction, c'est François Hollande.
08:58Parce qu'en fait, le retour de François Hollande au Palais Bourbon,
09:02ça lui a redonné pas mal d'influence.
09:04– Un spécialiste de la synthèse, François Hollande.
09:06– Si on reprend toutes les étapes, il a exigé un Congrès,
09:09ensuite il a encouragé des candidatures concurrentes
09:13de celles d'Olivier Faure au Congrès,
09:14ensuite il a défendu la position réformiste,
09:18donc il a vraiment été un peu le mentor secret d'Olivier Faure,
09:23et à la fin, il l'a même défendu, puisque dans les réunions,
09:26dans les fameuses réunions où ils ont décidé finalement de ne pas adopter la censure,
09:30je crois que François Hollande a rejoint Olivier Faure
09:34et l'a défendu contre les plus radicaux des élus socialistes.
09:38– On va dire un mot dans une minute de ce qu'ont obtenu les socialistes,
09:41notamment cette discussion autour de la réforme des retraites.
09:45D'abord le fil info, 9h15, Magali Oumou.
09:48– Rien ne pourra effacer le droit de recourir à l'IVG inscrit dans la Constitution,
09:53affirme ce matin Emmanuel Macron sur X,
09:55alors qu'aujourd'hui on célèbre les 50 ans de la loi Veil,
09:58une loi pour les femmes, pour leur liberté, pour leur dignité,
10:02ajoute le chef de l'État.
10:04On semble se rapprocher d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza,
10:07un accord a été trouvé cette nuit pour libérer les otages,
10:10c'est le bureau du Premier ministre israélien qui l'annonce,
10:13il doit encore être approuvé cet accord,
10:15le cabinet de sécurité se réunit aujourd'hui.
10:18Syndicats et patronats autour d'une même table pour parler de la réforme des retraites,
10:22ils ont rendez-vous à 11h au ministère du Travail,
10:24c'est le fameux conclave annoncé cette semaine par le Premier ministre
10:28lors de sa déclaration de politique générale.
10:30L'exécutif, qui veut faire des économies,
10:33a fait adopter hier au Sénat plusieurs coups de rabot
10:35dans l'aide publique au développement ou dans le plan France 2030,
10:38il a proposé également des coupes dans le budget des sports,
10:42hors colère des fédérations et de plusieurs stars tricolores,
10:45Léon Marchand et Teddy Riner en tête,
10:47amendement massivement rejeté par les parlementaires.
10:50Sébastien Simon sur la troisième marche du podium du Vendée Globe,
10:54le français régional de l'étape est arrivé cette nuit à 1h30 du matin,
10:58après 67 jours, 12h25 minutes de course,
11:02c'est-à-dire environ 3 jours après le vainqueur Charlie Dalin.
11:13Et nous avons toujours le plaisir d'être avec Julie Marie Lecomte,
11:19chef du service politique de France Info, ainsi que Sylvain Courage,
11:23directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Obs.
11:26On parlait du Parti Socialiste, de la stratégie,
11:30pour que cette stratégie fonctionne, il y a aussi eu un coup de pression,
11:34notamment sur la question des retraites.
11:36Julie Marie Lecomte, il y a le conclave organisé par François Bayrou,
11:40qui débute ce matin, à 11h, avec l'idée d'avoir sans doute
11:47quand même une loi à soumettre au Parlement,
11:49en tout cas ça faisait partie des discussions.
11:51Est-ce qu'il y a le risque quand même que ça ne fonctionne pas, cette histoire ?
11:56Que tout le monde se retrouve un petit peu, le Parti Socialiste,
11:59mais aussi le gouvernement, j'allais dire, le bec dans l'eau ?
12:02Oui, il y a un risque, évidemment.
12:09De toute façon, là, le chemin ne fait que commencer,
12:15l'ascension ne fait que commencer, et le calendrier va être important,
12:20notamment pour passer la phase du budget,
12:23combien de temps la Cour des comptes va-t-elle mettre à rendre ses conclusions.
12:30Il est probable que la Cour des comptes explique que le régime est en grave difficulté.
12:38Je vous rappelle qu'il y a une bataille de chiffres entre le Corps et la Cour des comptes.
12:44Et la question que tout le monde se pose, et à vrai dire…
12:48Le Corps, c'est le Conseil d'orientation des retraites, pardon, je le rappelle.
12:51Et un certain nombre de parlementaires,
12:54notamment chez les macronistes de sensibilité de droite,
12:59regardent tout ça de façon un peu amusée, voire un peu cynique,
13:05en disant, vous allez voir, à la fin de ce conclave,
13:10ce dont on va se rendre compte, c'est qu'en réalité,
13:16les 64 ans, ce n'est même pas suffisant.
13:20Et peut-être même qu'en plus, le régime par répartition n'a plus d'avenir,
13:25et qu'il faudra en venir à la capitalisation.
13:29Effectivement, si eux ont raison, le gouvernement et les socialistes
13:38avancent vers des difficultés.
13:41D'où la nécessité, d'où la volonté d'Olivier Faure et des socialistes
13:47d'avoir absolument ce débat au Parlement à l'issue de ce conclave.
13:51– Mais d'un tout petit mot, Sylvain Courage,
13:52est-ce que ce n'est pas là où la stratégie du Parti socialiste
13:54risque un peu potentiellement de se faire casser ?
13:56– On peut craindre ça, mais on peut aussi voir qu'il y a un point d'appui.
13:59C'est la CFDT, parce que le 1er syndicat de France a pris cette opportunité
14:03à dire que c'est l'occasion d'améliorer la loi.
14:07Et donc si ensuite vous avez un débouché avec une loi améliorée au Parlement,
14:10on voit qu'il y a là un chemin, comme on dit en politique.
14:13Il y a un chemin qui s'appuie sur la CFDT,
14:15et je pense que c'est la conscience de tous les acteurs.
14:17– C'est ça qui est très important, il faut revenir un instant là-dessus,
14:19parce que ça explique justement ce qui s'est produit à gauche hier
14:22avec ce choix des socialistes de ne pas voter la censure.
14:24C'est parce qu'il y a effectivement un pari sur le rôle des partenaires sociaux.
14:27La CFDT, qui par la voie de Marylise Léon disait que refuser l'opportunité inédite
14:31de participer à cette négociation, ce serait trahir les travailleurs.
14:35Et donc on voit bien qu'il y a aussi deux gauches qui s'opposent de ce point de vue-là.
14:39Les socialistes qui ont choisi, en quelque sorte, de tourner le dos aux insoumis
14:42pour choisir la CFDT et au-delà les partenaires sociaux,
14:45qui s'engagent dans une négociation qui est forcément incertaine.
14:48Mais on verra à l'issue de ces négociations ce qui en sortira ou pas.
14:51Il n'en sortira pas une suppression du régime par répartition
14:54et une proposition de réforme du régime par capitalisation.
14:59Tout simplement parce qu'avec l'Assemblée actuelle, ça n'aurait absolument aucun sens.
15:03Et puis à l'inverse, les insoumis qui, effectivement,
15:05ne veulent pas de la négociation avec des partenaires sociaux.
15:08Mais c'était déjà le cas, souvenez-vous,
15:09lors de l'examen de la réforme des retraites à l'Assemblée.
15:11Puisque Jean-Luc Mélenchon avait, par tweet,
15:14ordonné à ses troupes de maintenir des centaines d'amendements
15:17de façon à ce que le débat n'aille pas à son terme.
15:19Contrairement à ce que demandaient à l'époque Laurent Berger et Philippe Martinez.
15:22Donc on voit là aussi que ces deux stratégies, effectivement, divergent.
15:26Et que cette négociation, elle est incertaine.
15:29Mais c'est vrai que c'est quand même une sacrée concession de la part de François Bayrou
15:33de rouvrir une négociation sur la réforme des retraites.
15:35Y compris en y intégrant la question du départ de l'âge légal.
15:38– Renaud, je ne vous interromps pas très longtemps
15:40puisque maintenant on va parler d'un autre sujet qui est lié.
15:43C'est, évidemment, le sujet budgétaire.
15:44On voit que François Bayrou lâche sur les retraites, mais pas que.
15:46– On a été au rayon concession, justement, de François Bayrou ces derniers jours
15:49pour arracher la non-censure des socialistes.
15:51Il y en a eu de nombreuses.
15:53La question de la négociation de la réforme des retraites.
15:56Mais aussi un certain nombre d'autres concessions budgétaires.
16:00L'abandon de la suppression des 4 000 postes d'enseignants prévus dans le budget Barnier.
16:04Et puis d'autres qui touchent au projet de loi de finances de la Sécurité sociale.
16:07Il y a à la fois le projet de loi de finances et le PLFSS qui sont débattus.
16:12Notamment l'annulation du déremboursement des médicaments
16:15qui avait été aussi envisagé par son prédécesseur Amatignon.
16:17Ou encore l'abandon du passage de 1 à 3 jours de carence en cas d'arrêt maladie
16:21dans la fonction publique.
16:22Tout ça, ça a un coût.
16:23Est-ce que ça va contribuer à creuser un peu plus les déficits ?
16:27Et notamment les déficits de l'assurance maladie.
16:30Voici ce qu'en disait ce matin, il y a quelques minutes sur ce plateau,
16:33le ministre de la Santé Yannick Nodder.
16:36Si rien n'est fait, nous aurons un trou de la Sécurité sociale à 28 milliards.
16:41Donc il ne faut pas non plus raconter de mensonges aux Français.
16:44Ce n'est pas sur un exercice budgétaire que vous pouvez résorber le trou de la Sécurité sociale.
16:49Donc il faut une stabilité politique pour avoir des programmes financiers
16:55de pluriannualité sur plusieurs années.
16:57Quel que soit le gouvernement, il n'y a pas de recette magique.
17:00Voilà le ministre de la Santé Yannick Nodder ce matin sur France Info.
17:05Julie-Marie Lecompte, on a l'impression, même d'ailleurs quand on entend Yannick Nodder,
17:08il y avait des milliards d'économies prévues dans le projet de loi de financement
17:11de la Sécurité sociale sous Michel Barnier.
17:14Là, il nous dit, ça va peut-être se compter à quelques centaines de millions.
17:18Les vannes sont ouvertes.
17:19Ce qui m'a frappée en écoutant votre invité politique ce matin, c'est le changement de ton.
17:25La volonté du ministre d'éviter toute forme de brutalité, y compris quand il sort,
17:33alors pas complètement de son chamber, un tout petit peu sur l'histoire des jours de carence.
17:39On se souvient des propos extrêmement brutaux de Guillaume Casbarian,
17:43le précédent ministre de la Fonction publique.
17:47Là, Yannick Nodder nous dit, oui, les soignants,
17:52on sait à quel point leurs conditions de travail sont difficiles.
17:56Ce qui explique aussi le fait qu'ils soient plus souvent en arrêt maladie.
18:02Donc, c'est un changement de prisme.
18:07On ne regarde plus la difficulté de la même manière.
18:10Et puis, Yannick Nodder dit aussi, ça va prendre du temps de faire des économies.
18:17Il faut échelonner.
18:18Et on revient de nouveau à cette question de la stabilité.
18:22Il dit, ça prendra plusieurs budgets.
18:23On rappelle que Yannick Nodder est un proche de Laurent Wauquiez, quand même.
18:27Ça paraît curieux.
18:28Il faut installer une politique sur plusieurs budgets.
18:36Il en reste deux.
18:39En tout cas, Sylvain Courage, il y a le budget des Outre-mer qui ne va pas baisser non plus.
18:45On peut se demander s'il ne va pas y avoir une rallonge, peut-être, pour le ministère de la Justice.
18:52Les vannes sont ouvertes.
18:53Mais en tout cas, de toute évidence, il n'est plus possible, quasiment, politiquement,
18:58de faire des économies à ce stade.
18:59Tout le monde comprend bien que dès qu'on veut désigner les coupes budgétaires,
19:04on entre vraiment dans le dur.
19:05Et d'ailleurs, ça se fait la nuit au Sénat.
19:08C'est quelque chose de très, très compliqué.
19:09Donc, on essaye d'aller toucher des secteurs qui ne sont pas trop sensibles.
19:14Pas trop sensibles, l'aide au développement.
19:16L'amendement qui a été rejeté cette nuit, amendement gouvernemental pour réduire le budget des sports.
19:20Les projections sur nos investissements à 2030.
19:24Mais il y a un moment où il va quand même falloir toucher des nerfs.
19:27Et on voit que chaque ministre important, le ministre de la Santé, comme celui de l'Intérieur
19:31ou de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne a poussé un ouf de soulagement
19:34quand François Bayrou a annoncé l'abandon des restrictions sur l'emploi des profs.
19:43Tous les ministres vont défendre leur budget.
19:44Donc là, ça va vraiment être à couteau tiré.
19:47Je pense que le gouvernement va être appelé à une stricte discipline
19:52pour essayer de trouver ces 30 milliards quand même d'économies qu'il faut trouver.
19:56Et puis, il y aura la droite qui va souffler sur les braises.
19:58Parce que s'il y a une gauche qui, parfois, est réaliste dans la dépense,
20:03il y a aussi une droite qui est réaliste dans l'économie.
20:05C'est-à-dire que c'est très facile de dire il n'y a qu'à couper en telle et telle administration.
20:11En fait, dès qu'un ministre de droite est titulaire du portefeuille, ça devient impossible.
20:15Donc, toutes ces hypocrisies font que le budget, maintenant,
20:18prend un an à être adopté si on regarde les choses avec la droite.
20:21Avec deux assemblées qui tirent dans deux sens opposés.
20:23On le voit, effectivement, le Sénat qui a repris l'examen du budget ces dernières heures,
20:29qui, effectivement, cherche des économies, mais change des économies.
20:31Par exemple, le Sénat a voté, avec l'accord, d'ailleurs, du ministre François Rebsamen,
20:36la diminution de l'effort réclamé aux collectivités locales de 5 à 2,2 milliards d'euros.
20:39Alors ça, c'est vrai que Michel Barnier avait déjà reculé en la matière.
20:44– C'est l'école des fans, tout le monde gagne.
20:47– Pas tout le monde, non, parce que le Sénat a trouvé une autre source d'économie.
20:49En revanche, c'est que le Sénat a réduit considérablement,
20:51quasi supprimé, les fonds dévolus aux services nationals universels.
20:55Un projet, enfin, arlésien, plutôt, d'Emmanuel Macron, annoncé et toujours repoussé.
21:01Et puis, à l'inverse, effectivement, a par amendement sauvé les coupes budgétaires
21:07qui étaient prévues dans le budget des sports.
21:09Mais on sait que, du côté de l'Assemblée,
21:11sous notamment l'influence de la négociation avec les socialistes,
21:14il y a probablement d'autres dépenses qui pourraient être rétablies.
21:18Ça, ça fera l'objet des discussions d'hier,
21:19parce que le prochain rendez-vous, on le sait, c'est justement le budget.
21:23Sera-t-il ou non adopté ?
21:24Y aura-t-il, c'est probable, une nouvelle motion de censure déposée à cette occasion ?
21:29Et là, que feront les socialistes ?
21:31– Et l'épée de Damoclès continuera de peser à ce moment-là, une nouvelle fois.
21:34Merci beaucoup.
21:35– L'épée de Damoclès, vous avez raison.
21:37Merci beaucoup Renaud Dely d'avoir été avec nous une nouvelle fois ce matin.
21:41Merci à Julie Marie Lecomte, chef du service politique de France Info,
21:44et à vous Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvelle Ops.
21:48Que trouve-t-on à la une du Nouvelle Ops ?
21:52– Elon Musk et Donald Trump, les nouveaux impérialistes.
21:55– Pour voir si vous vous en souveniez, effectivement,
21:57une toute rouge pour ceux qui nous écoutent à la radio.
22:01Merci d'avoir suivi Les Informés.
22:03Restez avec nous sur France Info.
22:04Les Informés reviennent bien sûr ce soir à 20h.

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