Avec Xavier et Anthony
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NewsTranscription
00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:03— Trump, président des États-Unis. Ses premiers discours, ses premières mesures, ses premiers décrets signés.
00:10Nous vous écoutons, vous réagissez. Xavier et Anthony sont là. Bonjour, Xavier. Bonjour, Anthony.
00:16— Bonjour, Jean-Jacques. — Bonjour à tous les deux. Et merci d'être avec nous. Ça me fait plaisir de vous savoir là.
00:22Xavier, vous êtes à Floirac, en Gironde. — À Floirac. Oui, exactement.
00:26— Exactement. Alors vous avez écouté, vous avez lu. Vous êtes inquiet ou pas ?
00:34— Je suis inquiet et à la fois soulagé. Je suis un petit peu sur la tangente, en fait, parce que j'ai l'impression
00:43que finalement, que ce soit Biden ou Trump, déjà, les intérêts des États-Unis sont les mêmes.
00:48— Ah bah oui, ça, c'est sûr. — Il y a des intérêts profonds qui sont les mêmes. Donc bon, ils vont défendre
00:52les intérêts des États-Unis d'une façon plus ou moins différente, mais il y a des intérêts communs.
00:56Après, sur le côté négatif, moi, il y a un truc qui me fait peur quand même, Jean-Jacques.
00:59C'est que le président de la plus grande puissance au monde qui dit « Bon, le Groenland, faut peut-être devenir américain
01:07parce qu'on a besoin de votre territoire pour nos intérêts géopolitiques », et puis vous, là-bas, le Canada,
01:14on a besoin de votre territoire aussi. D'ailleurs, on va vous mettre des taxes tellement élevées
01:18que vous aurez davantage intérêt à nous rejoindre que de rester souverain. Ça, je trouve ça très gênant.
01:23Je trouve ça dangereux même, parce que c'est vrai que vous avez dit juste avant – j'ai entendu votre invité –
01:28qu'il disait qu'en gros, l'expansionnisme territorial se ferait sans la violence. Mais l'expansionnisme territorial,
01:34il peut se faire sans la violence militaire, mais avec des violences diplomatiques, avec beaucoup d'autres aspects.
01:39— Oui. Économique. Économique. — Économique. Économique. Et d'ailleurs, sur l'aspect économique,
01:46Trump, il va être nationaliste sur le plan économique. On le voit avec le redressement des droits de l'homme.
01:50Mais il y a des côtés positifs. Il y a toujours du positif dans la vie. Et il y a quelques côtés positifs, il faut le dire.
01:57— Mais je suis totalement d'accord avec vous et sur la même longueur d'onde, Xavier. Vraiment, franchement.
02:02Et je suis comme vous. J'ai remarqué la phrase. J'ai pas entendu dans les médias tellement parler de cette phrase
02:09« Nous allons agrandir l'Amérique », qui, pour moi, était la phrase clé de tous ces discours.
02:14— C'est un peu flippant, parce que la superpuissance militaire mondiale qui vous dit « Je veux agrandir mon territoire »,
02:19ça peut faire un peu peur. Après, je pense que Trump, c'est un peu un Américain. C'est un showman.
02:24Il aime bien dire beaucoup de choses, parler beaucoup. Est-ce qu'il va vraiment le faire ? Je ne sais pas.
02:29— Oui. Et puis il n'aime pas trop les guerres, Trump. Il aime la guerre commerciale. N'oublions pas que c'est un entrepreneur.
02:38— Il est là pour faire... Il est là. Il est là. Il conduit l'Amérique comme une entreprise, quoi. Enfin il faut... Du profit, du profit.
02:47— Justement, justement, par rapport à ce que vous dites, là, c'est très intéressant, parce qu'il y a un sujet sur lequel
02:52il va devoir se contredire, je pense absolument. C'est le sujet de l'immigration, parce qu'en fait, aujourd'hui,
02:57les États-Unis d'Amérique voient leur taux de natalité qui a chuté. Et s'ils n'ont pas un taux de natalité suffisamment élevé,
03:03en fait, l'économie va se ralentir. Donc ils vont être obligés d'ouvrir les vannes de l'immigration.
03:08Et finalement, son programme sur l'immigration, économiquement, il n'est pas viable. Il va devoir obligatoirement
03:13ouvrir l'immigration, je pense. — Oui, affronter la réalité. Anthony, vous êtes à Castres. Bonjour, Anthony.
03:19— Bonjour, Jean-Jacques. Bonjour, Xavier. — Bonjour. Que pensez-vous des remarques de Xavier ?
03:24— Alors je suis globalement, on va dire, d'accord avec Xavier. Effectivement, il y a des côtés... Je pense qu'il faut voir
03:31ce que ça donne, parce que ça pourrait être pas mal. Après, finalement, il a raison. Trump, il continue plus ou moins
03:36une politique des États-Unis, sauf qu'il y met un petit peu plus de brutalité. Par contre, une chose dont il faut se méfier,
03:42c'est que Trump nous a quand même démontré que tout ce qu'il dit, il le fait. Et l'investiture, la signature des décrets, c'est ça.
03:49Moi, ce que je trouve dangereux aussi pour ajouter, c'est d'avoir gracié d'une manière assez désinvolte ceux qui sont entrés
04:01au Capitole en janvier 2021. Ça, c'est pas forcément un très bon signe. Et après, moi, ce qui me fait peur, c'est dans quelle mesure
04:11il va pénaliser l'Europe qui commerce avec les États-Unis. Ça, c'est la grande incertitude.
04:17— 20% du commerce extérieur de l'UE se fait avec les États-Unis. — C'est ça. Et ça, je pense que là-dessus, il va pas nous le payer.
04:26— Oui, oui, oui. Avec les conséquences économiques pour nous, Européens, et pour nous, Français. — Tout à fait. Exactement.
04:33— C'est la raison pour laquelle il faut savoir se défendre. Et c'est la raison pour laquelle l'Europe doit être forte, donc la France forte.
04:40— Oui. Donc ça nous renvoie... En fait, cette élection aux États-Unis nous renvoie à nos propres faiblesses.
04:44Et il faut voir comment nous, on va réagir. Et la clé, elle est là, quoi. — Je suis tellement d'accord avec vous.
04:51C'est la raison pour laquelle j'ai invité Thierry Breton ce matin, au-delà de tout ce qu'on dit autour de Thierry Breton.
04:57Mais c'est intéressant, parce que lui a été commissaire européen majeur. Lui s'est opposé à Ursula von der Leyen.
05:03Il connaît bien les États-Unis. Il a enseigné aux États-Unis. Il connaît bien Musk. On dit qu'il est en guerre contre Musk.
05:09Non, non. Il discute avec Musk. Parfois, c'est rude. Il connaît bien Trump. Donc il a plein de choses à nous dire à ce propos.
05:16— Merci beaucoup. Merci, Xavier. Merci, Anthony. C'est passionnant. C'est passionnant, l'antenne de Sud Radio, ce matin.
05:23Il est 7 h 58. Laurie Leclerc dans un instant. Mais tout de suite, la météo avec Rémi André. Rémi.