Retraites, Donald Trump... l'interview de Marion Maréchal, députée européenne, en intégralité
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00:00L'invité du jour qui est en train d'arriver sur ce plateau, qui va croiser Étienne Gernel et s'installer.
00:09Bonsoir Marion Maréchal, merci d'être avec nous ce soir dans Tout le monde veut savoir, députée européenne, présidente d'Identité et Liberté.
00:16Beaucoup de sujets à aborder avec vous ce soir, la tension entre la France et l'Algérie, les dernières annonces de Gérald Darmanin, la situation budgétaire.
00:23Mais d'abord vous revenez des Etats-Unis, peut-être encore en décalage horaire.
00:27Soyez gentilles avec moi.
00:29Vous avez assisté à l'investiture de Donald Trump. Voilà ce que disait Jordan Bardella, le président du RN, il y a quelques jours au sujet des responsables politiques français qui se rendaient à Washington.
00:39Ouvrez les guillemets, on a l'impression que c'est Walt Disney et que c'est la course pour aller se prendre en photo devant Donald Trump pendant son discours d'investiture.
00:47Vous étiez à Disney, Marion Maréchal, vous revenez plein d'étoiles, plein les yeux.
00:51Je n'ai pas la déclaration intégrale de Jordan Bardella, mais je m'en étonne un peu pour une raison simple,
00:57c'est qu'il avait deux élus à lui parmi ces français qui sont allés aux Etats-Unis, à savoir Louis Aliot et Julian Sanchez.
01:05Je crois que non, l'objectif tout simplement c'est d'entretenir des relations transatlantiques pour la droite française avec les Etats-Unis,
01:11parce qu'il faut savoir qu'aujourd'hui ces relations sont quasiment à l'état de zéro.
01:14Faire en sorte aussi d'avoir un dialogue possible précisément pour pouvoir demain défendre les intérêts français et européens face à la politique de Donald Trump.
01:20Moi j'y suis allée en tant que vice-présidente du parti européen des conservateurs et réformistes,
01:25parce que précisément ce parti dirigé longtemps par Georgia Melanie a un partenariat officiel avec les républicains américains.
01:30Donc je ne crois pas que ce soit à Disney, c'est des relations de travail qui n'ont vocation qu'à une seule chose, défendre évidemment la France et les Européens.
01:36Vous voyez bien, Marion Maréchal, qu'il y a quelque chose de singulier, notamment dans le mouvement idéologique souverainiste,
01:41je ne dis pas que vous êtes seulement souverainiste, mais disons que ça fait partie des composantes de votre idéologie,
01:46de voir des responsables politiques aller assister à l'investiture d'un président d'un autre pays,
01:52qui par ailleurs a des mots pour le moins hostiles à l'égard des pays européens,
01:57qui va vraisemblablement dans les jours qui viennent imposer des droits de douane aux pays européens,
02:02et pourtant vous y allez comme si au fond vous faisiez allégeance à Donald Trump.
02:06En quoi cela relève-t-il de la soumission que d'entretenir des relations avec l'administration de Donald Trump ou avec un stand d'élus ?
02:13Aujourd'hui, de fait, il y a un certain nombre de combats que nous partageons avec Donald Trump.
02:20Qu'il s'agisse par exemple de la défense de la liberté d'expression, qu'il s'agisse du refus de la discrimination positive au bénéfice du mérite,
02:26qu'il s'agisse de la lutte contre l'immigration clandestine, contre la fin du wokish, la lutte contre la théorie du genre, pour ne citer que ces exemples.
02:32Et donc en cela, il est intéressant que les victoires obtenues à travers l'arrivée de Donald Trump et les décisions qui soient prises
02:38puissent nous permettre d'avoir un élan bénéfique pour porter ces combats jusqu'en Europe.
02:42Maintenant, cela ne nous empêche pas de ne pas être naïfs sur aujourd'hui ce qui peut nous mettre en concurrence, voire nous opposer avec la puissance américaine.
02:50Je suis parfaitement lucide sur le fait qu'aujourd'hui, nous avons parfois des intérêts économiques divergents.
02:55Mais ce qui m'ennuie, c'est que quand des agriculteurs vont venir vous voir en vous disant que vous étiez à l'investiture de Donald Trump,
03:04Donald Trump qui vient d'imposer des droits de douane, qui fait que les marchés s'effondrent, qu'est-ce que vous leur répondrez à ces agriculteurs ?
03:09Le problème de ce genre de discours, si vous voulez, c'est que le diagnostic est mal posé.
03:12Le souci aujourd'hui, c'est que si l'Europe, et la France en particulier, est si peu compétitive dans cette grande concurrence internationale avec les Etats-Unis,
03:20ce n'est pas la faute de Donald Trump.
03:21Ce n'est pas Donald Trump qui fait aujourd'hui que nous avons un record de défaillance d'entreprise en France.
03:25Ce n'est pas Donald Trump qui fait que nous avons 47% de prélèvements obligatoires.
03:28Ce n'est pas Donald Trump qui fait que l'Union européenne a mis en place des législations de type Green Deal qui sont un tsunami réglementaire qui ampute notre compétitivité.
03:35Ce n'est pas Donald Trump qui fait que nous avons un prix de l'énergie qui a explosé.
03:37Je pourrais vous multiplier les exemples de la sorte.
03:39Mais les agriculteurs que vous soutenez, on est bien d'accord, s'ils seront directement touchés par les droits de douane sur un certain nombre de produits qui seront imposés par Donald Trump.
03:48Pourquoi aujourd'hui nous inquiétons-nous de cette situation ?
03:51Et je m'en inquiète d'ailleurs aussi.
03:52Parce que nous ne sommes pas en situation de négocier dans de bonnes conditions.
03:55C'est-à-dire que si on veut pouvoir défendre les intérêts européens et français en particulier dans ce rapport de force,
04:00que Donald Trump aime le rapport de force, il faut se donner les moyens d'être compétitif.
04:04Pour ça, poser le bon diagnostic.
04:05Donc il ne s'agit pas de reprocher à Donald Trump en tant qu'américain de défendre les intérêts américains.
04:10Il s'agit de reprocher aux dirigeants européens de ne pas défendre les intérêts des Européens.
04:14Et excusez-moi, mais quand je vois que pour ne citer que ce sujet, on a d'un côté un président américain qui va s'extraire d'un certain nombre de réglementations écologistes
04:24pour pouvoir devenir le plus souverain possible sur les questions énergétiques.
04:27Et que dans le même temps, on découvre un scandale hallucinant auprès de la Commission européenne
04:33en apprenant que l'ancien commissaire européen néerlandais a fait payer avec l'argent public européen des ONG écologistes
04:42pour aller faire du lobbying fantôme auprès d'un certain nombre d'États et de représentants élus au Parlement qui refusaient de voter ce pacte vert.
04:49Excusez-moi, mais on voit bien que...
04:51Juste, Donald Trump qui décide de sortir de l'accord de Paris, c'est une bonne chose ou pas ?
04:54Moi, je trouve qu'aujourd'hui, les réglementations écologiques telles qu'elles sont mises en place au niveau européen sont une mauvaise chose.
05:00Non, mais là, je parle de l'accord de Paris.
05:01Oui, mais l'accord de Paris, il est dans le même esprit général.
05:03C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nous avons des objectifs...
05:05Il est décidé de limiter le réchauffement climatique. C'est une bonne chose de voir la puissance américaine qui sort de l'accord de Paris.
05:09Tout dépend quel est le prix à payer. Je veux dire, si le prix à payer, finalement, de l'accord de Paris qui se traduit par le pacte vert,
05:15c'est de mettre en place un énorme « Buy China Act », c'est-à-dire de saboter l'industrie, en particulier automobile européenne...
05:21Vous sortiriez de l'accord de Paris si vous étiez au pouvoir en France ?
05:24Excusez-moi. Et de faire exploser les importations chinoises, en particulier de véhicules électriques, je n'appelle pas ça une politique écologiste.
05:29Mais vous sortiriez de l'accord de Paris si vous étiez au pouvoir en France ?
05:31Je pense, oui, qu'il faut pouvoir s'en défaire. Parce que précisément, y compris sur les questions énergétiques, ça a des conséquences dramatiques.
05:37Je ne crois pas que ce soit la position de Marine Le Pen.
05:39Non, mais d'accord. Ça ne vous aura pas échappé que je suis alliée au Rassemblement National. Je ne suis pas au Rassemblement National.
05:43Je considère qu'aujourd'hui, ces accords de Paris, comme le pacte vert d'ailleurs, qui nous dictent d'aller, par exemple, vers le tout renouvelable,
05:49c'est-à-dire le tout éolien, le tout solaire, au détriment en particulier du nucléaire, mais d'autres formes d'approvisionnement, est évidemment un suicide économique.
05:56On parle beaucoup, par exemple, de l'intelligence artificielle. Excusez-moi, mais on vit quand même dans un monde parallèle.
06:00Ça veut dire qu'on a les États-Unis qui annoncent 500 milliards d'investissements sur l'IA.
06:03Et nous, on a un président de la République qui va sur TikTok pour prendre une grande décision, à savoir qu'on va pouvoir payer par carte les péages.
06:10Et un sommet sur l'intelligence artificielle qui se tiendra début février.
06:14Et jusqu'au bout de l'histoire, sous la pression ou en tout cas la demande d'un influenceur qui s'avère par ailleurs être un islamiste.
06:20Bon, accessoirement.
06:21Alors, juste Marie-Machel, pour que ceux qui nous regardent suivent un petit peu, vous faites référence à une vidéo du président de la République
06:27qui répondait à une vidéo de quelqu'un qui avait posté sur les réseaux sociaux le fait qu'il avait été verbalisé alors qu'il voulait payer avec son téléphone portable un péage.
06:36Et le fait est que le profil de cet individu semble à minima interpeller quand on voit les autres vidéos qu'il a pu faire.
06:42Il explique que la musique est haram, c'est-à-dire interdite en islam.
06:45Enfin, c'est pas anecdotique, mais c'est pas notre sujet central.
06:48Mais juste pour vous donner le niveau de déconnexion, c'est ça que je suis en train de vous dire.
06:52Là encore, que ceux qui nous regardent comprennent.
06:54Est-ce que vous considérez qu'il faut un Donald Trump français ?
06:57Est-ce que vous, dans votre démarche politique, l'idée c'est d'essayer de reproduire ce que Donald Trump fait aux États-Unis ?
07:03Le volontarisme de Donald Trump pour défendre les intérêts de son pays est évidemment un exemple.
07:07Quand on le voit à l'issue de son grand discours annoncé, la signature de près de dizaines de décrets d'application immédiate.
07:13Et que nous, on n'a même pas été capable de mettre en place le décret d'application de la loi immigration qu'il y a plus d'un an.
07:18Excusez-moi, il y a un gouffre monstrueux quand on voit.
07:21Je suis allée discuter.
07:23C'est intéressant ce que vous dites sur le fait d'avoir vu effectivement Donald Trump signer ses décrets.
07:29Il y a un sujet sur la capacité à mettre en oeuvre des politiques.
07:32Il y a aussi le contenu de ses décrets et de ses décisions.
07:34Je voudrais vous prendre un exemple, Marie-Humain.
07:36Je vais revenir sur ce que je voulais vous dire juste avant et après je répondrai à votre question.
07:39Sur le choix de Donald Trump de gracier des assaillants du capital.
07:43Grâce également pour le fondateur du IB de la drogue, condamné à perpétuité pour trafic de stupéfiants et opérations commerciales illégales.
07:51Est-ce que ce genre de décision, ça vous choque ?
07:54Je vous réponds immédiatement là-dessus.
07:56J'aimerais vous dire une chose.
07:57J'ai rencontré un certain nombre d'organisations proches des républicains.
08:00Aux Etats-Unis, il y a à peu près 30% de prélèvements obligatoires.
08:02On est à 47% en France.
08:04Une fois de plus, on se pose la question de savoir comment on va tenir la négociation et la compétitivité face aux Etats-Unis.
08:10Alors même que le premier réflexe de ce gouvernement, c'est de savoir comment on va faire pour augmenter encore les impôts sur les entreprises de près de 20 milliards.
08:16Et qu'on se pose la question de savoir si on ne va pas encore taxer les retraités ou faire travailler les gens à perte.
08:23Vous allez à l'investiture de Donald Trump.
08:27Vous dites qu'il faut s'inspirer de son rôle en Paris.
08:29Il signe des décrets.
08:31Parmi ces décrets, il grâcit des assaillants au Capitole pour que certains s'en sont pris aux forces de l'ordre.
08:35Il grâcit quelqu'un qui est condamné à perpétuité pour trafic de drogue.
08:38Est-ce que ça, dans le modèle et l'exemple de Donald Trump, ça fait partie des choses que vous enviez au président américain ?
08:44Vous essayez de me présenter comme l'avocate en toutes circonstances de Donald Trump.
08:48Ceux qui nous regardent depuis le début de cette interview voient bien que vos propos sont cachés à men à son égard.
08:53Je vous dis les choses telles que je le pense.
08:55Il y a des choses à prendre, il y a des choses à laisser.
08:57En aucun cas, je vous dis que je suis une adepte de l'intégralité des décisions de Donald Trump.
09:01Je ne suis pas non plus en accord avec un certain nombre d'annonces qu'il a pu faire sur le Groenland ou sur le Panama.
09:08Je suis très à l'aise avec ça.
09:10Je ne suis pas une fan de la possibilité de grâcier des présidents de la République quels qu'ils soient.
09:16Je m'étonne juste, face à cette question, qu'on en parle, et à juste titre, mais qu'on ait moins parlé du fait que M. Biden ait pré-grâcié la moitié de sa famille.
09:26J'étais sûr que vous alliez dire ça.
09:28Le fait est, un, qu'on en a parlé, et deux, que quand on regarde les profils...
09:30Je ne parle pas de vous spécialement.
09:32Quand on regarde les profils...
09:34Admettez que l'indignation est un peu agéométriale.
09:36Pré-grâcier la moitié de sa famille avant de quitter la présidence, c'est quand même extraordinaire.
09:38On peut s'interroger, et vous avez raison, sur ces cas.
09:40C'est s'indigner.
09:42Est-ce que c'est la même chose de grâcier une partie de sa famille, et de grâcier des gens qui, pour certains, ont été condamnés à la prison après avoir quitté ?
09:48Je pense que, sur le plan éthique, c'est extrêmement grave de pré-grâcier la moitié de sa famille quand on sait ce qui, potentiellement, peut menacer, aujourd'hui en particulier, son fils, dans des affaires de corruption douteuses.
09:58Donc oui, je trouve ça pas moins grave.
10:00C'est pas plus grave de s'en prendre aux forces de l'ordre lors de l'attaque des capitoles ?
10:04Je ne suis pas une adepte, une fois de plus, du droit de grâce présidentiel, pas même en France.
10:08Donc là-dessus, je ne vais pas vous dire que je défends cette décision.
10:10Quelques questions encore sur votre présence à Washington.
10:13Sarah Knafo et Éric Zemmour, vos anciens alliés, étaient eux aussi à Washington pour assister à l'investiture, très présents dans les médias.
10:21C'est peut-être eux les Donald Trump français, non ?
10:23Écoutez, je ne vais pas m'amuser à faire le concours de petits chevaux avec Éric Zemmour et Sarah Knafo.
10:28Une fois de plus, je suis venue avec des objectifs précis, dans un cadre précis, qui est celui de cette vice-présidence de parti européen.
10:34Je suis arrivée avec l'objectif de créer un stand de relations avec des think tanks, avec des organisations, avec des élus.
10:39Ce que j'ai pu faire, c'est de pouvoir garder le contact avec ces personnes dans des événements à venir.
10:44Je ne sais pas, je n'ai pas du tout suivi le programme d'Éric Zemmour et Sarah Knafo, et je ne les ai pas vus par ailleurs.
10:51Moi, ce qui m'intéresse, une fois de plus, c'est qu'il y a aujourd'hui des victoires idéologiques qui sont en train d'advenir aux États-Unis
10:57et qui sont très prégnantes en France.
11:01On parle beaucoup de la question de la liberté d'expression.
11:03Aujourd'hui, il y a un vent de liberté aux États-Unis sur ces sujets, alors même que nous arrivons à un système en Europe
11:08qui a plutôt vocation à vouloir restreindre drastiquement aujourd'hui cette liberté.
11:12Sachez qu'au niveau européen, on est en train de se poser la question de savoir si le réseau X ne va pas être interdit.
11:17Comme c'est le cas, je le précise, en Iran, en Chine et en Corée du Nord.
11:22Je crois que c'est une bataille essentielle, qui est une bataille non pas relative, comme on l'entend toute la journée,
11:27à la question d'ingérence étrangère, mais relative à un combat idéologique.
11:31La réalité de ce prétexte de l'ingérence étrangère, c'est qu'une fois de plus, il sert simplement de prétexte à une certaine gauche
11:37qui ne supporte plus de perdre l'idéologie idéologique sur les réseaux sociaux.
11:41Quoi qu'on pense du réseau social X et d'Elon Musk, c'est un fait qu'Elon Musk décide de s'immiscer directement dans des processus électoraux.
11:47Quand il donne la parole longuement sur sa plateforme à Alice Weidel, la patronne de l'AFD,
11:51partie d'extrême droite allemande, dans le cadre des élections qui vont avoir lieu, c'est ce qu'on appelle une émission, une ingérence.
11:57Mais ce n'est pas du tout, non, excusez-moi, ce n'est pas ce qu'on appelle une ingérence étrangère.
12:00Quand il donne la parole à l'une sans donner la parole aux autres.
12:02Excusez-moi, une ingérence étrangère, ce n'est pas ça.
12:04Là, c'est une prise de position libre sur un réseau social de manière totalement officielle du patron même de cette plateforme.
12:11Ce n'est pas ce à quoi on peut assister de manière extrêmement opaque quand on voit, par exemple,
12:17de l'argent sale de l'Azerbaïdjan circuler pour faire de la diplomatie du caviar au niveau européen.
12:22Ce n'est pas le fameux Greengate dont je viens de vous parler, où on finance avec l'argent public des lobbies écologistes
12:27pour aller justement convaincre des élus avec l'argent public.
12:30Ça, c'est de l'influence de l'argent.
12:31Ce n'est pas, par exemple, la mosquée de Paris qui est aujourd'hui tenue par le régime algérien et qui donne des consignes de vote.
12:37Là, on mélange beaucoup de choses en termes d'influence et de nombre d'utilisateurs entre le réseau social X et ce que vous évoquez là.
12:44George Soros qui, par exemple, défend son agenda progressiste et de gauche dans tous les États européens
12:50en finançant à coups de millions voire même de milliards des ONG, des associations dont font partie, excusez-moi de le rappeler,
12:55un grand nombre aujourd'hui de représentants politiques français, dont Nathalie Loiseau, députée européenne,
13:00membre d'une de ces organisations et elle en est fière, qui pourtant, très étonnamment, dénonce aujourd'hui les prises de position d'Elon Musk.
13:07Mario Maréchal, je voudrais qu'on parle de la relation entre la France et l'Algérie.
13:09Hier matin, un septième influenceur algérien a été interpellé.
13:13C'est une annonce faite par le ministre de l'Intérieur Bruno Rotaio.
13:15Bruno Rotaio, qui appelle dans les colonnes de L'Express, a tourné la page des tensions entre la France et l'Algérie
13:21tout en haussant le ton, puisque la manière douce n'a pas suffi, dit-il.
13:26Est-ce que vous soutenez Bruno Rotaio dans son action ? Vous lui dites bravo.
13:30Je soutiens en tout cas ses déclarations, ça c'est évident, qui d'ailleurs, je pense, sont très largement partagées par les Français.
13:36C'est vrai que ça fait des années qu'on essaye d'entretenir des relations diplomatiques avec une patience, il faut bien le dire, incompréhensible
13:44à l'égard de ce régime algérien qui, je le rappelle, est une dictature autoritaire, corrompue,
13:50qui viole régulièrement les droits de ses minorités, notamment en Kabylie,
13:54et qui emprisonne des intellectuels et des écrivains comme Boalem Sansal,
13:58qui est d'ailleurs français également, en plus d'être algérien,
14:02et permettez-moi de ce point de vue de m'indigner, je pense que le mot n'est pas assez fort,
14:06mais vraiment d'être ulcéré et extrêmement inquiète de ce que j'ai vu au Parlement européen,
14:12à savoir le fait qu'un certain nombre d'élus LFI, dont Rima Hassan,
14:15ont voté contre la résolution au Parlement européen, qui demandait la libération immédiate de cet intellectuel Boalem Sansal au régime algérien.
14:24Votent effectivement au Parlement européen sur une résolution, que vous avez d'ailleurs co-signée, je crois,
14:29par toute une série de groupes, de la droite européenne aux socialistes européens,
14:33et effectivement, Rima Hassan s'y est opposée, et d'autres élus, Manon Bry par exemple,
14:39s'est abstenue sur cette résolution.
14:42Je vous le dis, ça s'appelle être des agents de l'étranger, et j'irai même plus loin,
14:47ça s'appelle à certains égards une forme d'intelligence avec l'ennemi,
14:50parce que quand on a vu dans l'affaire de Boalem Sansal, mais au-delà de ça,
14:53dans l'affaire des influenceurs algériens, que Bruno Retailleau a tenté de renvoyer en Algérie,
14:57après qu'ils aient pris des positions extrêmement graves, en appelant à la violence contre la France et les Français,
15:02et que dans ce conflit qui nous oppose à l'Algérie, Jean-Luc Mélenchon a pris fait et cause pour l'état algérien,
15:07ça s'appelle intelligence avec l'ennemi.
15:09Je précise juste que Manon Bry, pour ne pas la citer, a demandé,
15:14dans les interventions médiatiques qu'elle a pu faire, la libération de Boalem Sansal.
15:17Là encore, ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas s'interroger sur cette décision de s'abstenir sur la résolution.
15:25Qu'est-ce qui peut justifier ça, et qu'est-ce qui peut également justifier le fait qu'une fois de plus,
15:28un certain nombre d'élus, dans son propre mouvement, aient voté contre ?
15:30La justification est très simple, et je pense que tout le monde l'a compris,
15:33c'est qu'aujourd'hui, on est face à des gens qui parlent avant tout à une communauté algérienne en France,
15:40et pour ne pas froisser cette communauté algérienne, décident de prendre fait et cause pour l'état algérien.
15:46Vous étiez au Parlement pour la voter, cette résolution ?
15:48Non, malheureusement, je n'y étais pas, parce que j'avais un autre engagement par ailleurs.
15:52Mais bon, vous n'allez pas m'en faire le procès, puisque j'ai été la première.
15:55Non, mais à minima, Marion Maréchal, si vous vous en prenez à ceux qui ont voté contre,
15:58c'est assez étonnant, quand on est députée européenne,
16:00de ne pas aller en séance pour voter la résolution.
16:03J'ai été la première députée française à demander un débat sur ce sujet,
16:08et à le mettre à l'ordre du jour du Parlement européen.
16:11Donc, objectivement, ne m'accusez pas de double jeu ou de désintérêt,
16:16je suis très engagée sur ce sujet depuis le début, et vous le savez,
16:19et ça ne dédouane aucunement les prises de position, une fois de plus, de ce parti,
16:22qui sont extrêmement inquiétantes.
16:24Qu'est-ce que vous feriez différemment, sur le fond, par rapport à Bruno Retailleau et autres,
16:28si vous étiez aux responsabilités pour faire en sorte que les relations entre la France et l'Algérie soient plus fluides,
16:34pour permettre, par exemple, que l'Algérie accepte ses ressortissants,
16:37pour accélérer le processus pour la libération de Boilem-Sensal ?
16:41Au fond, vous dites, je suis d'accord avec Bruno Retailleau dans les mots,
16:44ça veut dire qu'en fait, il n'y a rien d'autre à faire de plus ?
16:46Non, ça a été dit, ces mots, c'est, aujourd'hui, accepter le rapport de force,
16:50c'est-à-dire sortir de cette illusion que plus on se soumettra aux exigences algériennes,
16:57plus on se complaira dans la repentance,
16:59plus on essaiera d'envoyer des gages,
17:02plus on achètera leur pétrole à bas coût,
17:05et plus, eh bien, ils seront sympathiques avec nous.
17:07Voilà, c'est l'exact inverse qui s'est passé.
17:09Et pour une raison simple, d'ailleurs, c'est qu'à travers cette relation extrêmement déséquilibrée que nous avons acceptée,
17:14il y a une forme de condescendance à l'égard de l'État algérien.
17:16Si vraiment nous traitions l'État algérien comme un État souverain, indépendant, d'égal à égal,
17:22nous n'aurions jamais toléré leurs crachats, leurs insultes et leurs usiniations.
17:26Eh bien, très concrètement, il faut stopper aujourd'hui l'octroi de visas,
17:32extrêmement d'ailleurs favorables aux Algériens,
17:36tels qu'ils existent grâce aux accords de 68.
17:38Accords de 68 dont tous les spécialistes expliquent qu'il a été vidé de sa substance
17:43et qu'en réalité, ce n'est pas tant le sujet pour tendre les relations entre la France et l'Algérie.
17:48Excusez-moi, tous les spécialistes ne disent pas ça du tout,
17:50discutez-en notamment avec l'ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Diré-Encourt,
17:54qui explique que ce qu'il dit est faux.
17:58Il me semble que c'est un expert à ce titre-là d'ancien ambassadeur,
18:01et lui l'explique très clairement, et quiconque se penche sur le sujet
18:04le voit bien qu'il y a aujourd'hui un système dérogatoire et plus favorable
18:07pour les Algériens que pour le reste des populations immigrées.
18:10Il faut évidemment se pencher également sur la question des transferts d'argent massifs
18:14aujourd'hui précisément de la France vers l'Algérie,
18:18pour pouvoir potentiellement les limiter.
18:20C'est vrai que par exemple, il n'y a pas Western Union en Algérie.
18:22Cet outil-là des transferts d'argent, là encore, pour ceux qui regardent dans le détail
18:27la façon dont on peut agir sur la relation entre la France et l'Algérie...
18:31Vous savez qu'aujourd'hui, il y a des transferts massifs,
18:33puisque la plupart des personnes d'origine algérienne qui vivent en France
18:36transfèrent cet argent qu'ils gagnent en France vers l'Algérie,
18:39donc il y a des moyens de contraintes évidemment qui existent,
18:43et il y a même des personnes à gauche d'ailleurs qui le proposent.
18:46Donc il y a aujourd'hui également la question de savoir comment on accueille
18:49ces personnes algériennes sur le plan de la santé,
18:52puisque vous savez qu'on a une facture de près de 45 millions
18:55sur notre système de santé pour des Algériens que nous avons soignés
19:00dans des cadres divers, qu'il s'agisse de visas sanitaires
19:03ou qu'il s'agisse de l'aide médicale d'État,
19:05parfois dans le cadre d'ailleurs de maladies longues et extrêmement coûteuses.
19:08Donc là encore, une fois de plus, on accorde parfois même des visas diplomatiques
19:11pour permettre à des personnalités algériennes de venir se soigner en France.
19:14Ça n'est plus admissible.
19:15Donc il faut utiliser tous ces leviers diplomatiques.
19:18On achète aussi, je dois le dire, du pétrole à très bas coût
19:22pour des raisons diplomatiques à l'Algérie.
19:24Nous pourrions aussi reconsidérer par exemple ce rapport commercial.
19:28Bref, voilà, il y a beaucoup de choses à faire.
19:30Encore faut-il en avoir le courage.
19:32Quelques questions, Marie-Maréchal, sur la personne de Bruno Retailleau,
19:36ministre de l'Intérieur.
19:37J'ai le souvenir de Laure Lavalette, une députée du Rassemblement national
19:41qui disait au fond, il pourrait être porte-parole du Rassemblement national.
19:45Est-ce que vous diriez qu'il n'y a pas une feuille de papier à cigarette
19:48entre Bruno Retailleau et vous ?
19:50De ce que j'entends aujourd'hui de Bruno Retailleau depuis qu'il est aux Affaires,
19:53indéniablement sur le diagnostic et un certain nombre de propositions,
19:56nous partageons énormément de choses.
19:57Mais je ne vous l'apprends pas, puisque lorsqu'on m'a interrogé à ce sujet,
20:01j'ai regretté le fait qu'aujourd'hui, Bruno Retailleau ne fasse pas partie
20:05typiquement de la grande coalition nationale à laquelle nous appartenons
20:09et que je vivais cela comme une forme d'échec.
20:11Maintenant, encore faut-il s'attarder sur la question du bilan et des décisions
20:16qui sont prises. Je vois qu'il y a une volonté, une volonté qui est entravée
20:19en partie d'ailleurs par la justice française.
20:23C'est quelqu'un avec qui vous pourriez travailler ?
20:26Évidemment, je vous l'apprends d'autant moins que moi je plaide depuis longtemps
20:29pour une coalition à droite qui soit très large et je pense qu'on doit être
20:32capable de travailler.
20:33Qui va jusqu'à un ministre de l'Intérieur qui accepte de siéger au gouvernement
20:37avec des macronistes et d'être dirigé par François Bayrou.
20:39On pourrait aller d'ailleurs sur le modèle italien de Giorgia Melloni
20:42de certaines personnalités qu'on pourrait trouver par exemple à horizon du centre droit
20:46en passant évidemment par les républicains dont Bruno Retailleau
20:49jusqu'au camp national auquel appartiennent évidemment le Rassemblement national
20:52et Éric Ciotti. Je crois qu'aujourd'hui, il y a suffisamment de diagnostics
20:55qui sont partagés sur la question de l'immigration, sur la question de la fiscalité
20:59par exemple ou sur la question de la sécurité et du régalien en général
21:03pour qu'on puisse construire quelque chose.
21:05Maintenant, c'est encore une prise de position assez créative en l'état actuel des choses.
21:08Oui, parce que je ne suis pas certain que notamment Marine Le Pen, pardon d'y revenir,
21:11soit tout à fait sur cette position.
21:13Un mot sur une décision qui vient de tomber sous le nom confrère du Figaro,
21:17la circulaire VALS qui a été abrogée, remplacée par une circulaire Retailleau
21:22en matière de régularisation des sans-papiers en France.
21:24Un document de trois pages qui abroge donc cette circulaire VALS
21:27et qui porte de 5 ans à au moins 7 ans la durée de présence requise
21:31sur le territoire national pour un étranger qui demande des papiers
21:33au titre de l'admission exceptionnelle au séjour.
21:36Écoutez, c'est toujours un mieux.
21:38Maintenant, je vous le dis, sur la question de la clandestinité,
21:41je considère que le principe devrait être de ne régulariser en aucun cas.
21:45Parce que la perspective même d'une potentielle régularisation,
21:48même malgré un certain nombre de critères qui peuvent être plus ou moins exigeants,
21:53est un appel d'air de fait à l'immigration clandestine.
21:56Donc le principe devrait être que si vous rentrez illégalement sur le sol français,
22:00vous ne pouvez jamais vous rendre admissible à une régularisation,
22:04encore moins derrière à une nationalisation,
22:06ou même tout simplement prétendre à un certain nombre d'aides sociales.
22:08C'est une politique qui a été menée par exemple par l'Australie,
22:10on en parle beaucoup dans le cadre de la politique du no way,
22:13et qui a porté ses fruits.
22:14C'est-à-dire que vous êtes rentré sur le territoire,
22:16vous avez eu des enfants qui sont scolarisés,
22:19vous ne pourrez jamais avoir de papiers.
22:21Eh bien oui, je suis désolée.
22:23Et donc vos enfants resteront sur le territoire français
22:26et ces parents seront expulsés.
22:28Eh bien vous retournerez avec vos enfants
22:30qui n'auront connu d'autres pays que la France.
22:32Dans votre pays d'origine, voilà.
22:33Mais à un moment donné, vous prenez vos responsabilités,
22:35ça veut dire que vous violez la loi du pays d'accueil,
22:38eh bien vous en tirez toutes les conséquences.
22:40Un mot encore sur le ministre de l'Intérieur,
22:42qui a salué, je cite, le combat du collectif identitaire Nemesis
22:45en félicitant sa présidente Alice Cordier,
22:47qui l'interrogeait sur la dissolution d'un groupe d'extrême gauche,
22:49la Jeune Garde.
22:51Le fait que Bruno Retailleau félicite un collectif comme le collectif Nemesis,
22:58je trouve que c'est une prise de position courageuse.
23:00Je partage ses félicitations.
23:02Le collectif Nemesis est un collectif de jeunes femmes,
23:04féministes de droite,
23:06qui se battent pour le respect, aujourd'hui,
23:08et la protection des femmes françaises
23:10face à la multiplicité des faits et des crimes
23:14commis par un certain nombre d'immigrés,
23:16légaux ou clandestins envers les femmes françaises.
23:18Donc je pense qu'elle porte un combat juste,
23:20un combat courageux,
23:21et je suis heureuse que le ministre de l'Intérieur le reconnaisse.
23:23Et il se précise que l'entourage de Bruno Retailleau,
23:25lui, explique que c'était une réponse à la Jeune Garde,
23:28et qu'en réalité, il ne semblait pas tout à fait savoir
23:31ce qu'était ce collectif Nemesis.
23:33Je ne suis pas dans la tête de Bruno Retailleau.
23:35J'espère qu'il n'y aura pas de rétro-pédalage,
23:37mais, objectivement, il n'y a rien à reprocher à ce collectif
23:39si ce n'est justement parler d'affaires sordides,
23:41dont on parle très peu.
23:43C'est un des collectifs qui porte la voix
23:45de ces femmes qui ont été violées
23:47et qui n'ont pas toujours eu le droit de s'exprimer là-dessus,
23:50parce qu'elles avaient le sentiment que,
23:52parce que, précisément, elles avaient été violées
23:54par des clandestins ou des étrangers,
23:56le politiquement correct créait une chape de plomb
23:58qui ne permettait pas d'entendre leurs souffrances.
24:00Donc, je crois heureusement qu'elles existent.
24:02Je voudrais qu'on dise un mot du collègue de Bruno Retailleau,
24:04le ministre de la Justice, Gérald Darmanin,
24:06qui a fait plusieurs annonces aujourd'hui.
24:08Une prison sous haute sécurité à partir du 31 juillet
24:10pour rassembler les 100 narcotrafiquants les plus dangereux.
24:12Une mission également pour organiser,
24:14en lien avec les préfectures, les expulsions
24:16de ressortissants étrangers définitivement condamnés.
24:18J'ai toujours défendu le fait...
24:20Ça va dans le sens...
24:22Ce soir, vous semblez plutôt...
24:24Je ne vais pas changer d'avis,
24:26alors que, depuis des années maintenant,
24:28et après avoir rencontré
24:30de multiples directeurs de prison,
24:32j'ai toujours défendu le fait
24:34qu'il puisse y avoir des prisons spécialisées,
24:36pas seulement pour le narcotrafic,
24:38mais également pour les islamistes.
24:40Donc, je m'en félicite.
24:42Maintenant, permettez-moi de dire qu'on est loin du compte.
24:44Il y a 17 000 personnes aujourd'hui
24:46qui sont incarcérées pour des raisons
24:48liées au trafic de drogue.
24:50C'est dangereux. On manque toujours cruellement
24:52de places de prison
24:54pour la délinquance, en général, dans notre pays.
24:56Donc, c'est un bout de chemin
24:58qui est fait, et c'est tant mieux.
25:00Mais il faudrait aller encore plus loin.
25:02La question du narcotrafic appelle une réponse
25:04qui soit dérogatoire aux droits,
25:06on va dire, classiques.
25:08Et là, il faudrait entendre ce qui a été demandé
25:10par les magistrats spécialistes du narcotrafic
25:12il y a quelques années,
25:14et auxquels l'ex-ministre de la Justice était resté sourd,
25:16et notamment le fait qu'il puisse y avoir
25:18aujourd'hui des tribunaux dédiés
25:20à la lutte contre le narcotrafic,
25:22le fait qu'il puisse avoir une facilitation
25:24de la captation préventive
25:26des biens,
25:28ou de la fermeture administrative préventive
25:30d'un certain nombre de commerces qui blanchissent l'argent,
25:32et en cela prendre exemple, notamment sur le modèle
25:34des lois antimafia italiennes
25:36qui démontrent...
25:38Ce qui fait partie des options visiblement du gouvernement.
25:40Très bien. Maintenant, nous en attendons l'obligation.
25:42C'est une urgence, parce qu'aujourd'hui, nous sommes face
25:44à un narcotrafic qui devient quasiment terroriste.
25:46Quelques questions encore,
25:48notamment sur la question du budget.
25:50Les négociations continuent entre le gouvernement et les socialistes
25:52pour répondre à l'instabilité politique.
25:54Bon, la droite tient la chandelle,
25:56le Rassemblement National, vos amis députés, ne servent plus à rien,
25:58puisque tout cela se joue maintenant entre François Bayrou et
26:00les députés socialistes.
26:02Ecoutez, vous ne pouvez pas dire que le Rassemblement National ne serve à rien
26:04dans le contexte politique.
26:06Il porte la voix de 11 millions de Français.
26:08Ils étaient les faiseurs de roi
26:10avec Michel Barnier. Ils le sont moins aujourd'hui.
26:12Maintenant, indéniablement, il y a aujourd'hui
26:14un certain nombre de partis politiques
26:16qui se félicitent de pouvoir faire des alliances de circonstances,
26:18même avec des partis minoritaires,
26:20en faisant abstraction de la volonté et du souhait
26:22de 11 millions d'électeurs. Voilà, c'est la responsabilité
26:24de ceux qui sont au pouvoir. Ce n'est pas de la responsabilité
26:26du Rassemblement National.
26:28Maintenant, évidemment, l'utilité étant quand même
26:30de porter une autre voix, et notamment c'est ce que nous faisons
26:32avec nous, nos trois députés, qui consiste
26:34à dire aujourd'hui que la solution ne peut pas
26:36être dans le fait d'augmenter
26:38encore de 20 milliards d'euros
26:40les taxes sur les entreprises.
26:42C'est-à-dire que même la contribution exceptionnelle
26:44qui est acceptée par, tenez,
26:46Bruno Retailleau, dont vous traissez les louanges il y a un instant,
26:48ça c'est non pour vous.
26:49Eh bien non, je ne suis pas d'accord. Je considère aujourd'hui
26:51qu'il y a des réformes structurelles beaucoup plus importantes à faire.
26:53Je crois qu'il y a notamment le périmètre aujourd'hui
26:55des prestations sociales. Je pense évidemment
26:57à la question du RSA, mais pas seulement.
26:59Je pourrais également parler de cette réforme des retraites.
27:01Donc on va voir revenir. Moi je suis pour une ouverture
27:03à une forme de capitalisation parce que je considère
27:05que le système par répartition est mort
27:07pour des raisons d'ailleurs tristement démographiques.
27:09On pourrait parler, par exemple,
27:11de l'absentéisme aujourd'hui dans la fonction publique
27:13qui coûte près de 15 milliards d'euros par an
27:15et qui tient notamment au fait que le système
27:17des jours de carence n'est pas aligné sur le privé.
27:19On pourrait parler de régimes aujourd'hui
27:21particulièrement favorables et privilégiés
27:23comme celui du régime des intermittents du spectacle
27:25qui coûte près d'un milliard d'euros par an
27:27et dont on ne pose jamais la question.
27:28Et faire contribuer les retraités, Marie-Marie Maréchal,
27:30vous êtes jeune en politique,
27:32du moins par rapport à la moyenne d'âge.
27:34Est-ce que là il n'y a pas une forme de tabou
27:36à lever quand on voit que les retraités
27:38par rapport aux actifs ont un niveau
27:40de vie supérieur, qu'ils sont davantage propriétaires
27:42que les actifs ? Est-ce que, pour le coup,
27:44il n'y aurait pas une forme de logique à dire
27:46que ces retraités aisés puissent contribuer ?
27:48Mais écoutez, une fois de plus,
27:50on ne serait pas à 47% de prélèvement obligatoire.
27:52Les salariés ne passeraient pas la moitié de leur temps
27:54à travailler pour l'État et on aurait encore
27:56des marges de progression sur les questions fiscales.
27:58Que dans ce cadre-là, les retraités
28:00qui, en effet, comme vous l'avez dit,
28:02en moyenne ont un revenu plus élevé que les classes actives
28:04et sont en moyenne davantage propriétaires
28:06que ne le sont les salariés
28:08puissent contribuer au même titre que les autres,
28:10pour moi, ce n'est absolument pas un tabou.
28:12Mais ça devient un tabou à partir du moment,
28:14une fois de plus, où on est dans une situation
28:16où les gens sont déjà...
28:18Vous dites que ce n'est pas un tabou d'envisager
28:20la possibilité de faire contribuer les retraités les plus aisés.
28:22Non, mais dans un cadre différent.
28:24À partir du moment où on est à 45% de prélèvement obligatoire,
28:26à partir du moment où aujourd'hui on a
28:28des populations d'origine étrangère
28:30qui touchent par exemple le RSA et les APL
28:32et que ça coûte autour de 2 milliards d'euros par an,
28:34qu'on a l'aide médicale d'État pour les clandestins
28:36et que ça coûte 1 milliard d'euros par an,
28:38la justice sociale veuille que d'abord
28:40on aille vers ces sources d'économie
28:42plutôt que vers les retraités.
28:44Et quand on a 30 milliards d'économie à trouver,
28:46continuez à demander l'abrogation de la réforme des retraites ?
28:48Moi, je considère aujourd'hui qu'il faut modifier
28:50le système des retraites.
28:52Vous n'allez pas me mettre mal à l'aise avec ça,
28:54puisque je considère aujourd'hui...
28:56Je veux parler du Rassemblement national
28:58qui souhaite abroger une réforme
29:00qui a porté l'âge légal à 64 ans.
29:02On en a déjà parlé ensemble.
29:04Je ne suis pas d'accord avec le Rassemblement national.
29:06Je considère aujourd'hui que ce système
29:08par répartition est mort
29:10et qu'il faut donc ouvrir une part de capitalisation.
29:12C'est le seul moyen de pouvoir sauver
29:14ce système et faire en sorte que des gens
29:16comme moi, d'ailleurs, puissent un jour espérer avoir une retraite.
29:18Est-ce qu'il faut de la stabilité ?
29:20Est-ce qu'il faut que François Bayrou
29:22reste à Matignon pour quelque temps ?
29:24Puisque vous êtes extrêmement critique sur le fait
29:26d'augmenter les impôts, est-ce qu'il faut dire
29:28qu'on est cohérent ? Il faut censurer ?
29:30Le problème Benjamin Duhamel, c'est qu'on est dans une situation
29:32qui, de toute façon, n'est pas satisfaisante.
29:34C'est-à-dire qu'il n'y a pas de mal.
29:36Faire de la politique, c'est faire des choix.
29:38On fait avec ce qu'on a.
29:40Est-ce que ça veut dire censurer François Bayrou ?
29:42Est-ce que ça veut dire considérer que c'est une sorte
29:44de moindre mal pour que la stabilité revienne ?
29:46Il faudra censurer s'il y a des choses absolument inadmissibles.
29:48J'ai tendance à penser quand même
29:50que la première censure aura un petit effet pédagogique
29:52et que probablement
29:54les mesures qui étaient inacceptables
29:56la fois première ne seront pas représentées
29:58ou en tout cas seront amoindries.
30:00L'objectif sera atteint pour protéger le pouvoir d'achat
30:02des Français et des entreprises.
30:04Maintenant, il n'y a pas de majorité.
30:06Le système et le gouvernement actuel
30:08n'ont pas de légitimité réelle.
30:10Nous sommes tenus à la bonne volonté
30:12d'une dissolution éventuelle du président de la République
30:14à partir de septembre.
30:16On fait comme on peut.
30:18En l'état, est-ce qu'il faudrait censurer François Bayrou ?
30:20Attendez de voir déjà en quelle mesure
30:22est présenté le budget.
30:24Aujourd'hui, on a des grandes annonces de réduction
30:26mais on n'a pas de feuille de route.
30:28Ça dépendra quand il y aura une feuille de route.
30:30Maintenant, je préférerais que
30:32les positions défendues
30:34par le camp national soient entendues
30:36et qu'on ne censure pas
30:38parce qu'en soi, ça ne rend service à personne
30:40dans la situation actuelle.
30:42Une dernière question sur votre grand-père Jean-Marie Le Pen.
30:44On a entendu votre prise de parole
30:46à la messe qui était donnée
30:48il y a quelques jours.
30:50Marine Le Pen a dit
30:52au JD News concernant sa décision d'exclure
30:54Jean-Marie Le Pen du Front National
30:56Je cite jusqu'à la fin de mon existance
30:58je me poserai toujours la question
31:00est-ce que j'aurais pu faire autrement ?
31:02Je ne me pardonnerai jamais cette décision
31:04parce que je sais que cela lui a causé
31:06une immense douleur.
31:08Je rappelle qu'elle avait décidé de l'exclure
31:10après qu'il a maintenu ses propos
31:12sur le point de détail de l'histoire
31:14concernant les chambres à gaz
31:16qu'il avait également de nouveau défendu
31:18le maréchal Pétain dans les colonnes de Rivarol.
31:20Marine Le Pen regrette véritablement
31:22d'avoir exclu son père en 2015
31:24Je suis d'accord avec Jean-Marie Le Pen
31:26malgré toute l'affection que je lui porte toujours
31:28et je m'en suis exprimée directement avec lui
31:30quand il avait encore les moyens de répondre.
31:32Je ne vais pas l'accabler maintenant
31:34qu'il est parti.
31:36En ce qui concerne Marine Le Pen
31:38je pense qu'elle exprime un regret sincère
31:40qui est un regret pas tant politique
31:42de ce que j'ai lu dans cette interview
31:44et non pas de chef politique
31:46mais un regret de fille à son père.
31:48C'est-à-dire que la rupture politique
31:50c'est la question qui se pose
31:52quand on lit ces déclarations
31:54c'est de se poser la question si au fond
31:56la rupture politique qui était un argument
31:58utilisé par beaucoup au RN
32:00était un argument sincère ou pas.
32:02Ce n'est pas ce que j'ai lu dans cette interview.
32:04Je ne crois pas qu'elle remette en cause
32:06sa décision de l'époque.
32:08Je crois qu'elle regrette d'avoir fait souffrir son père
32:10et qu'elle aurait pu le faire autrement.
32:12C'est un sentiment légitime.
32:14Merci Marie-Marie Maréchal d'avoir été l'invité
32:16de Tout le monde veut savoir
32:18et tout de suite le débat du jour.