Le directeur du CERU, Olivier Vial, parle de l’adolescent tué à Paris pour un téléphone : «Toute une génération est incapable de se contrôler».
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00:00C'est un quartier que je connais parce que moi j'habite à 400 mètres.
00:03Et alors, c'est pas non plus effectivement de Nishikaga,
00:06mais on a vu effectivement arriver, notamment pendant les émeutes,
00:09les dernières émeutes, dans ce quartier-là, il y avait eu des voitures brûlées,
00:13il y avait eu toutes les poubelles brûlées, et donc on sent qu'effectivement,
00:16c'était un signe que quelque chose se passait dans ce quartier-là.
00:19Mais ce qui est sûr, c'est qu'au-delà même de ce quartier,
00:22et vous l'avez bien tous dit, c'est qu'on sait que cette violence-là,
00:24finalement aujourd'hui, elle peut arriver n'importe où, pour n'importe quelle raison.
00:28Là, c'est un téléphone, mais ça peut être un regard, ça peut être n'importe quoi,
00:32et c'est vrai que vous avez raison.
00:34On voit, et le livre qui est sorti récemment de Maurice Berger,
00:39le pédopsychiatre sur les violences juvéniles, montre bien ça.
00:42C'est qu'en réalité, on a des gens qui, parce qu'ils ont une volonté,
00:48ils ne supportent plus les interdits, et s'ils ont une volonté, un désir,
00:52ils doivent être satisfaits tout de suite, immédiatement,
00:55et finalement, la mort face à leur insatisfaction, c'est équivalent.
01:00Ils sont incapables de hiérarchiser ça, et ça effectivement, c'est un drame,
01:07parce que si on a cette montée-là, c'est-à-dire que toute une génération
01:11qui est incapable de se contrôler, qui n'a pas intériorisé des interdits,
01:15et que dans le même temps, on a une société qui, dans son ensemble, devient plus violente,
01:19parce que la violence de la société, on l'a, moi j'ai beaucoup fait d'études sur la violence politique,
01:25mais les actions de sabotage, elle est très largement partagée par toute la société,
01:32mais les deux ensemble, une jeunesse qui n'a plus d'interdits,
01:34qui n'a plus de repères pour une partie d'entre elles,
01:37et la violence qui se banalise, effectivement, c'est inconcluable.
01:40– Avec un corollaire, pour compléter le propos, un corollaire.