• avant-hier
Les Vraies Voix avec Dominique, un auditeur.

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a

##NOEPISODE##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Et puis comme vous le savez, vous nous laissez des messages sur notre répondeur au 0826 300 300 et Dominique est avec nous. Bonsoir Dominique.
00:07Bonsoir Dominique.
00:08Dominique, bonsoir. Vous nous avez laissé un message sur notre répondeur. Forcément, ce qui vient de se passer avec Elias raisonne pour vous puisque vous avez une histoire qui est quand même assez incroyable à nous raconter.
00:21Oui tout à fait. Bonsoir à tout le monde. Bonsoir à toute l'équipe et à tous les auditeurs. Effectivement, l'histoire d'Elias m'a profondément choqué.
00:30A titre personnel, parce qu'elle a ravivé quelque chose qui s'est passé dans ma famille au mois de janvier l'année dernière.
00:36Donc début janvier l'année dernière, puisque mon fils s'est fait enlever devant la maison à 7 heures du matin le jour de la rendez-vous.
00:43Alors il faut savoir que moi, j'habite dans une petite commune du Luberon à Roussillon et entre Roussillon et Gargas en fait.
00:52Et juste à quelques kilomètres de Hapte. Et donc le matin, mon fils sort de la maison. Et là, il est 7 heures du matin. Il fait nuit.
01:02Il y a les mamans qui sont en train d'emmener les enfants à l'arrêt du bus qui est juste devant la maison.
01:07Et un gros SUV surgit avec trois hommes masqués, gantés à l'intérieur. Et deux se jettent sur mon fils.
01:15Ça tabat, ils lui mettent un couteau sous la gorge. Le menace de l'égorger, si jamais il ne monte pas dans la voiture et il ne les suit pas sans se débattre.
01:25Mais sous vos yeux ?
01:27Non, c'est pire que tout parce que j'étais même pas là. En même temps, je me demande si vu comment tout ça s'est déroulé, heureusement que je n'ai pas été là.
01:36Parce que peut-être que les choses se seraient terminées plus gravement.
01:39Donc mon fils qui mesure quand même 1m80, même s'il est mineur, il a 17 ans. Heureusement qu'il ne s'est pas débattu comme Elias qui a malheureusement pas voulu donner son téléphone.
01:50Mon fils avait déjà le couteau sous la gorge. Donc il est monté dans la voiture. Ils l'ont jeté à l'arrière. Les deux gars l'ont maintenu à l'arrière pendant que le conducteur est parti.
01:59Et puis ils ont fait quelques kilomètres et ils se sont rendu compte qu'ils étaient venus enlever la mauvaise personne.
02:05Donc là, mon fils avait été molesté, tabassé, menacé. Ils l'ont jeté dehors de la voiture. Il est rentré à pied. Il est arrivé à la maison.
02:17Moi, je dormais encore, ma femme aussi. Et il est venu nous réveiller dans la chambre en nous disant « Papa, papa, il s'est passé quelque chose de grave. Il faut que tu viennes me voir. Descends ».
02:25Et moi, je lui ai dit « Ecoute, mon fils, c'est pas grave. T'as raté ton bus. C'est déjà arrivé plein de fois. Je t'emmène ». Il m'a dit « Non, non, c'est beaucoup plus grave que ça ».
02:32Et lorsqu'on est descendu et qu'on est arrivé dans la cuisine, j'ai vu qu'il était couvert de sang, blanc comme un mort. Et je me suis dit « Mais qu'est-ce qui s'est passé ? ».
02:39Et là, il me raconte tout ça. Donc on a prévenu. Bon, la gendarmerie avait été prévenue par les voisins qui ont assisté à l'opération de kidnapping.
02:48Et ce qui a été génial, c'est la brigade HAP. Je dois vraiment souligner que la gendarmerie de HAP a été topissime. Ils sont arrivés quelques minutes après. Ils ont bouclé tout le quartier.
02:59Ils ont été hyper empathiques. Ils ont été vraiment très prévenants, très professionnels. J'ai été vraiment extrêmement surpris de la qualité de ce qu'ils ont été capables de faire. Merci à cette brigade.
03:12Il se trouve que les gars ont été arrêtés quelques temps après. C'est la preuve qu'ils ont vraiment fait un super boulot parce qu'ils ont été aidés par la police de Marseille, des spécialistes de l'affaire.
03:24Et ils ont été arrêtés. Deux frères franco-algériens avec des pédigrés, mais longs comme le bras. Longs comme le bras. Des trucs incroyables.
03:34Quand vous voyez le pédigré des deux gars, vous vous dites « Mais comment ils peuvent être encore dans la nature ? ». Ils sont passés bien sûr en jugement en première instance.
03:42Et en première instance, il y en a un qui avait déjà je ne sais pas combien de peines avec sursis. Donc là, il a été mis derrière les barreaux quelques temps pour purger une de ses peines avec sursis.
03:53Mais il se trouve que l'autre a été relâché, renvoyé chez lui. Je vous jure, c'est hallucinant. C'est sur les minutes du procès verbal. Il a été renvoyé chez lui. Le juge l'a condamné très sévèrement.
04:06Il l'a condamné à rester chez lui et chercher du travail.
04:09Attendez, je finis parce que je vous interprète sur quelque chose et je réagirai encore après que vos intervenants aient pu intervenir pour vous expliquer quel traumatisme ça a créé chez nous, dans ma famille, pour les victimes qui ne sont pas prises en compte.
04:23Donc il a été condamné à chercher du travail. Il se trouve que dans l'arrêté du jugement, c'est marqué qu'en fait c'est un enlèvement furtif de moins de 7 jours.
04:32Vous savez ce que ça veut dire pour un citoyen de se faire enlever son goffre, même une journée, deux journées, même une heure, même une minute ?
04:39Eh bien il y a des députés, il y a des députés à l'Assemblée nationale qui ont voté une loi qui dit qu'un enlèvement de moins de 7 jours c'est un enlèvement furtif, c'est pas grave.
04:48Donc c'est pas 20 ans de prison, c'est de la correctionnelle, c'est 5 ans maximum et après c'est à l'appréciation du juge. J'en suis malade, malade. Ce pays est devenu fou.
04:58– Hallucinant, c'est hallucinant. Philippe Bilger, quand on entend ça...
05:02– Oui, en même temps c'est normal qu'il y ait une hiérarchie dans les transgressions.
05:08Je veux dire qu'on considère que tout enlèvement n'est pas de même nature lorsqu'il n'entraîne pas des conséquences tragiques.
05:16Mais tout ce que racontait avant notre ami Dominique, c'est effarant.
05:22– Mais un enlèvement c'est un enlèvement en fait.
05:24– Je comprends ce que vous dites Philippe Bilger.
05:27– Parce que généralement on prend toujours la durée de l'enlèvement comme critère.
05:33Mais pour un père, c'est inaudible.
05:37– Je suis d'accord que c'est inaudible, mais je reste complètement sur votre ligne.
05:41Il faut bien qu'il y ait des gradations en réalité, il faut bien qu'il y ait une graduation de la peine.
05:46– Non mais restez chez vous pendant une semaine.
05:49– Je réagissais à ce que nous disait Dominique sur évidemment le fait que c'est de la correctionnelle et que c'est furtif.
05:56Ben oui c'est ça la justice, effectivement il y a une gradation.
05:59Mais je ne peux même pas imaginer le trauma que ça a dû être et que ça doit être encore maintenant.
06:03Comment vous surmontez ça ?
06:05– Jean-Michel Fauvergue.
06:06– Il me semble, et je ne voudrais pas me tromper, que ce que vous appelez un enlèvement furtif,
06:11ce qui est appelé par la loi enlèvement furtif,
06:14la loi a été modifiée pour les enlèvements d'enfants, entre familles.
06:20– Oui, lors des divorces etc.
06:21– Voilà, et donc ça ne s'applique pas du tout à cette…
06:24– À ce cas-là.
06:25– Non, ça ne devrait pas.
06:26– Ah oui.
06:27– Alors moi je comprends ce traumatisme-là et vous avez dû vivre l'enfer.
06:32– Et certainement encore aujourd'hui, pendant des années.
06:34– Et on est encore sur un exemple de non-implication de la magistrature.
06:38– Ben c'est absolument scandaleux.
06:40– Le mot de la fin, ben écoutez, je m'attendais complètement
06:43à la réaction de Philippe et de Chantal qui, bien sûr…
06:46– Franchement, je n'aimerais pas m'appeler Chantal, mais en fait, j'aime bien…
06:50– Ça s'appelle Chantal.
06:51– Non, non, j'aime bien.
06:52– Allez-y, allez-y.
06:53– On n'est pas dans le débat.
06:54Moi ça fait un an que je ne le sais pas, ça fait un an que je me réveille la nuit
06:57parce que j'imagine que mon fils a été égorgé par ces genres.
07:00Mon fils, il a été traité par un psychologue.
07:02Mon fils, il a été traumatisé, il a perdu le sommeil.
07:05C'est un gamin qui aujourd'hui est en classe prépa d'ingénierie.
07:07Et j'entends des gens aujourd'hui qui me disent
07:09mais si ça avait été votre enfant Philippe ou si ça avait été votre enfant Françoise,
07:12on vous l'enlève une heure.
07:14Mais aussi, mettez-vous à la place des garçons là.
07:17Non, non, mais attendez, ils ont des pédigrés longs comme le bras.
07:20Ils auraient été capables de venir de Valence, de louer une bagnole,
07:23de venir faire un repérage, de venir enlever un gosse à 7h du matin,
07:27de le tabasser, de lui mettre un couteau sous la gorge.
07:29Mon fils, il a cru qu'il était mort.
07:31Ensuite, j'entends des gens de la société civile bien pensante
07:35et vous avez raison, oui, c'est la loi.
07:37Mais ceux qui ont fait la loi ont fait n'importe quoi.
07:39Parce qu'aujourd'hui, le traumatisme, il est pour les victimes.
07:42Moi, je suis d'accord avec vous.
07:44Les mecs qui sont en liberté aujourd'hui, ils n'ont plus de limites.
07:48Parce qu'ils peuvent faire ça avec préméditation,
07:51louer une voiture, des gants, des masques,
07:53violenter un garçon qui n'a mérité rien du tout.
07:56Ils ont dû enlever un gamin de 15 ans qui habite à 200 mètres.
08:00Et le but de ça, c'était de lui récupérer,
08:03parce que le gamin est un génie informatique,
08:05il avait miné sur Minecraft 130 000 euros sur une crypto-monnaie,
08:10sur une clé USB.
08:11Ils étaient venus le prendre pour ça.
08:13Et ils voulaient l'embarquer dans une cave pour qu'ils minent pour eux.
08:16Vous vous rendez compte de l'état d'esprit ?
08:18Non, bien sûr, personne ne dit ça.
08:20Les gens disent que ce n'est pas grave, qu'ils font une gradation.
08:22Dominique, non, ce n'est pas ce qu'on a dit.
08:24Non, mais Dominique, ce n'est pas ce qu'on a dit.
08:26Vous, vous l'avez dit.
08:28Ça n'aide pas les victimes.
08:30J'ai bien compris.
08:31On a besoin d'être aidés, on a besoin d'entendre l'empathie de la société,
08:34de l'agendarmerie d'actes et du maire de Guerrière.
08:38Moi, je vous le dis, si c'était mon enfant, je réagirais exactement comme vous.
08:43Vous seriez malade.
08:45Je sais très bien ce que vous dites, mais il y a l'émotion,
08:49véritablement, et après il y a, effectivement, la justice.
08:53Il y a une gradation, c'est parce que nous sommes,
08:55je sais que ça irrise tout le monde, mais nous sommes dans un état de droit.
08:57Dans un état de droit.
08:59Je comprends ce que vous dites, Philippe et François,
09:01mais moi, je suis ulcéré d'entendre ça.
09:04Le droit de qui ? Le droit de ces racailles qui recommenceront ?
09:07Si on leur dit qu'ils peuvent enlever un gosse,
09:09et que la place en France est garantie.
09:11Je ne crois pas que c'est ce qu'on leur a dit.
09:13Non, mais le deuxième, il y en a un des deux.
09:16Restez chez vous et à chercher un jeu.
09:18Déjà pour le deuxième, c'est catastrophique.
09:19Non, mais c'est honteux.
09:20Je suis d'accord avec vous.
09:21Bien sûr, il fallait aggraver la peine.
09:22En tout cas, Dominique, sachez que moi, pour mon compte,
09:26je suis tellement à fond avec vous
09:28et je trouve que là, pour le coup, c'est scandaleux,
09:31mais c'est inaudible et scandaleux
09:34de se dire que ces gens ne seront pas punis à la hauteur,
09:37si on peut même punir des gens à la hauteur
09:39de ce qu'ils font par faire.
09:40Je me dis que c'est quand même assez dingue.
09:42En tout cas, je suis très heureuse de vous avoir donné ce moment, Dominique.
09:46Merci mille fois, en tout cas, de nous avoir fait confiance
09:49parce que d'abord, ce n'est pas facile à raconter
09:51et ce n'est pas facile à livre.
09:53Et vous savez que notre micro, nous serons toujours ouverts.
09:56Quoi qu'il en soit, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.

Recommandations