La voix de la ruralité porte-t-elle jusqu'à Paris ?

  • il y a 4 jours
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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-10-03##

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Transcription
00:00Les vraies voies Sud Radio, le code projecteur des vraies voies.
00:04On est là, il y a 150, 200 tracteurs qui arrivent, là ça va bouger, on ne partira pas tant qu'on n'aura pas une réponse forte de l'État.
00:12J'appelle à tous les artisans à soutenir nos agriculteurs, parce que finalement les difficultés, même si elles ne sont pas les mêmes, on se rejoint dans des problématiques qui sont énormes.
00:21Aujourd'hui c'est ici, mais pour moi la prochaine étape c'est Paris, il faut les faire trembler.
00:25On veut moins de contraintes, on veut moins de la merde, on veut qu'on nous laisse travailler, c'est plus possible.
00:29Et la troisième étape, si Paris ça ne bouge pas, c'est l'Europe, c'est Bruxelles.
00:35Et retour sur une frustration qui traverse de nombreux mouvements populaires des gilets jaunes aux agriculteurs avec un sentiment de ne pas être écouté par les décideurs.
00:42Dans une France très centralisée, le fossé entre Paris et les régions continue de se creuser, Philippe.
00:46Alors parlons vrai, est-ce que notre vieux pays tradition Jacobin écoute nos territoires ruraux ?
00:51Est-ce que le millefeuille administratif entre les nombreux pouvoirs locaux et Paris ne pose pas problème ?
00:56Et à cette question, la voie de la ruralité porte-t-elle jusqu'à Paris ?
00:59Vous dites non à 91%, vous voulez réagir ? Le 0826-300-300.
01:03Et pour commencer, Sacha Houllier, pour une fois je vais démarrer par vous, Sacha Houllier, monsieur le député,
01:09de dire, finalement, le fait de ne pas être entendu, pas écouté, pas entendu, les deux vals par Paris,
01:16est-ce qu'on entend encore cette petite musique aujourd'hui ?
01:20Oui, absolument. C'est assez sévère pour le travail des parlementaires, le sondage que vous avez donné.
01:27Et en même temps, si je peux me permettre, il y a beaucoup de parlementaires qui portent la voie de leur territoire à Paris.
01:34Ce qu'on sait, c'est que finalement, il y a beaucoup de dilutions, il y a beaucoup de contraintes qui font que,
01:38pour les élus, c'est difficile comme pour les citoyens qui râlent.
01:41Beaucoup de contraintes, beaucoup de difficultés à faire changer la loi, les normes,
01:47voire les textes qui sont supranationaux comme les textes européens.
01:51Et pourtant, il y a beaucoup de volonté politique pour tenir compte de tout ce que l'on remonte.
01:54Et je peux vous garantir qu'il n'y a plus d'un élu qui se remonte les manches
01:57pour que ça bouge et que ce qu'on entend sur le terrain, ce soit traduit.
02:00Souvent, d'ailleurs, c'est assez intéressant, ça m'a valu beaucoup de réprimande,
02:04on a beaucoup de choses qui nous remontent et puis on dit attention, il va y avoir un problème sur tel point.
02:10Alors on dit non, ça n'existe pas, etc. Et en fait, on est des précurseurs.
02:13Donc peut-être que les capteurs sont bouchés au niveau de l'État,
02:16et ce qui fait qu'il faut attendre que le problème soit, le mur soit devant nous,
02:21un peu comme le mur de la dette, un peu comme le mur des impôts, comme tout ce dont on vient de discuter,
02:24pour qu'on se mette autour de la table et qu'on discute, et qu'il n'y a pas d'anticipation.
02:28Et ce que ressentent les gens sur le fait de ne pas être écoutés,
02:30c'est l'absence d'anticipation des difficultés qu'on va rencontrer.
02:33– Arnaud ?
02:35– Oui, ça a bien résumé la situation, d'ailleurs il a eu sa permanence parlementaire occupée
02:40un certain nombre de fois, 18 fois, donc effectivement il y a eu une déconnexion,
02:46mais je pense qu'il y a, au-delà de la déconnexion, une méconnaissance
02:48de la manière dont les décisions se prennent.
02:51Tout ne part pas de Paris pour revenir vers les territoires,
02:56et c'est vrai que quand on discute avec des habitants, des citoyens de certaines problématiques,
03:02ils ne savent pas où s'adresser, forcément.
03:04Alors maintenant il y a des maisons France Service,
03:06quand on a des difficultés d'accès au numérique,
03:08il y a eu des choses qui se sont faites dans les dernières années,
03:11mais malgré tout, au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine,
03:15il y a eu une inflation, on s'adresse à qui pour l'inflation, au final ?
03:19Au supermarché, voilà.
03:20Philippe Eger.
03:21Dans la question de Sud Radio, on évoquait les gilets jaunes,
03:25et j'ai été frappé à l'époque, j'avais trouvé que le président Macron,
03:30lors de la pleine action des gilets jaunes,
03:33les avait traités avec une forme de condescendance, voire de mépris,
03:38mais quelques mois plus tard, il a fait une analyse très profonde
03:42en disant que le mouvement des gilets jaunes durerait profondément en France,
03:47et tout ce que vous avez évoqué si intelligemment me paraît relever de cette même intuition.
03:54On a eu à partir de là un certain nombre de catégories sociales ou professionnelles
04:01qui sont inscrites dans le même registre, un peu abandonné.
04:06Je vais vous donner juste un exemple,
04:08on a fait un an et deux ans après la crise des gilets jaunes,
04:12donc novembre 2018, des papiers sur les fameux cahiers de doléances
04:15qui avaient été déposés partout dans les mairies,
04:18et qui contenaient des centaines de milliers de situations individuelles,
04:23de récriminations, et qui sont tombées dans l'oubli.
04:26Ce sont les archives des préfectures.
04:28Exactement, et ça je pense qu'à un moment donné c'est coupable,
04:31parce que l'État aurait dû en faire quelque chose,
04:33aurait dû se les approprier, pour au moins en faire une synthèse,
04:36et au moins en tirer des conclusions.
04:38Moi je vais vous donner trois exemples aussi du fait que la temporalité du changement,
04:42en fait, quand les gens veulent voir les choses changer,
04:45il y a des décisions qui prennent un peu plus de temps.
04:47Je prends trois exemples.
04:48Un, l'électricité, le prix de l'électricité.
04:50Il était directement lié au fait qu'on avait des centrales nucléaires qui ne marchaient pas.
04:53Et réouvrir ces centrales nucléaires, ça nous a pris quelques mois.
04:55Quelques mois, c'est une prouesse industrielle que d'avoir pu les réouvrir aussi vite.
04:58Surtout quand ils ont des problèmes de soudure.
05:00Et oui, et ça a pris du temps.
05:01Deuxième chose, c'est sur les agriculteurs.
05:03Alors il y a des choses qui pouvaient aller très vite,
05:05c'est-à-dire le déblocage de tous les paiements des aides qui étaient embouteillés,
05:09mais tout ce qui avait été écrit sur les pesticides, les fongicides, les herbicides qui étaient interdits,
05:14ou en tout cas le plan zéro phyto, ça avait un pilotage un peu plus long.
05:19Donc ça prenait quatre, cinq, six mois.
05:21Et dans la colère qui était exprimée, on attendait des solutions qui étaient immédiates.
05:25Il fallait aller extrêmement vite.
05:26Troisième chose, c'est la réponse pénale.
05:28Évidemment, réduire les délais de la justice, ça met un peu de temps.
05:32Quand on recrute des magistrats, on met deux ans à les former.
05:34Quand on recrute des policiers, on met douze mois à les former.
05:36Les médecins, c'est dix ans.
05:38Les médecins, c'est dix ans.
05:39Très bien, je vais rebondir sur votre exemple.
05:41En 2018, on fait sauter le numérosus clausus pour qu'il y ait plus de médecins.
05:44Jusqu'en 2026, on va avoir ce problème de désertification médicale,
05:47parce que les médecins qu'on a commencé à former en nombre important,
05:50ils seront véritablement sur le terrain tous en 2026.
05:54Ils vont un peu augmenter, c'est la bonne nouvelle.
05:56Je rebondis.
05:57En fait, ce qu'on entend souvent, forcément, quand on va en région,
06:01c'est de dire que vous mettez en place des directives, des lois, des décrets, tout un tas de choses.
06:05Il n'y a pas de retour d'expérience du terrain.
06:07C'est-à-dire que quand le terrain dit, vous nous envoyez des injonctions,
06:11mais ça ne fonctionne pas comme ça chez nous, en fait.
06:14Oui, tout à fait.
06:15Il y avait eu cet exemple sur la semaine de quatre jours, en fait.
06:20Parce qu'effectivement, on a été très longtemps à se dire,
06:22semaine de quatre jours, quatre jours, quatre jours et demi.
06:24Est-ce qu'il faut respecter le rythme de l'enfant ?
06:26Est-ce qu'il faut plutôt respecter le rythme des enseignants ?
06:28Et finalement, à un moment donné, le politique,
06:31donc là, en l'occurrence, c'est Jean-Michel Blanquer,
06:33avait dit à l'époque, vous avez carte blanche pour expérimenter les choses.
06:36Et c'est bien aussi, de temps en temps, de laisser l'initiative au territoire.
06:39Et nous, on est restés à quatre jours et demi.
06:40Exactement. Et c'est bien de laisser l'initiative au territoire.
06:43Ce qui n'est pas chez quelqu'un n'est pas forcément chez l'autre.
06:45Exactement.
06:46Sacha, oubliez-vous qu'il y a des députés d'un territoire rural.
06:48Est-ce que, quand les élus ne sont pas entendus à Paris,
06:52ce n'est pas finalement la technostructure qui prend le relais ?
06:55Vous avez une autre technique pour ça, c'est qu'en parlementaire,
06:58on devient parfois des gilets jaunes.
07:00Je vais vous donner un exemple.
07:01Pour le classement des villes en zone tendue,
07:03pour bénéficier du Pinel, comme on dit,
07:06Poitiers était déclassé.
07:08Je suis allé tous les mercredis matins, pendant six mois,
07:10au ministère du Logement, en expliquant que j'avais un rendez-vous
07:13avec le ministre qui était naturellement faux.
07:15Pour le classement de ma ville sur une zone qui lui permettait
07:17d'avoir le bénéfice de l'exonération Pinel,
07:20au bout de six mois, j'ai eu mon décret.
07:22Il y avait deux villes qui étaient reclassées,
07:27la ville d'Angers et la ville de Poitiers,
07:30parce qu'avec le maire d'Angers, on avait fait le même travail
07:32de harcèlement du ministère pour y parvenir.
07:34Votre constance a été récompensée.
07:36Exactement.
07:37Et après, pour prendre un contre-exemple,
07:39il faut aussi dire que l'État, parfois, sait réagir.
07:42Un exemple, ma primaire-édove,
07:45que tout le monde connaît quand il fait des travaux énergétiques,
07:49qui était devenue une usine à gaz,
07:51et surtout qui était devenue uniquement accessible
07:54avec des bouquets de travaux.
07:56C'est-à-dire qu'il ne fallait pas simplement changer des fenêtres
07:58ou changer une chaudière, il fallait changer les fenêtres,
08:00les chaudières et isoler.
08:01L'État, au bout de quelques mois, s'est rendu compte de son erreur,
08:04puisque le marché de la construction se cassait la figure,
08:08et a rectifié le tir.
08:10Après, il faut simplement que ça rentre dans les mœurs.
08:12Je rebondis sur ce que vous dites.
08:15Vous dites que vous avez harcelé le ministre,
08:17mais tout le monde n'a pas la même position que vous,
08:20au sein du gouvernement, moins d'accès.
08:23Là, il y a aussi un problème.
08:25Il y a plein de députés, il y a plein de maires,
08:27il y a plein de présidents de région,
08:29il y a plein d'intercommunalités qui n'ont pas cet accès,
08:33qui ne peuvent pas aller à Paris, même en faisant le siège.
08:36Qu'est-ce qu'on leur dit à ces gens-là ?
08:38D'abord, tout le monde a un parlementaire,
08:40et tout le monde peut convaincre son parlementaire
08:41de se battre pour son territoire.
08:43Et puis ensuite, il y a une forme de bougisme
08:45qu'il faut combattre aussi,
08:46puisque quand on fait bouger les choses une fois,
08:47il faut pouvoir l'évaluer et l'appliquer dans la durée.
08:49Et puis enfin, il y a aussi, surtout,
08:51on ne parle pas de ce qui marche.
08:53C'est-à-dire que nous, on ne remonte que ce qui ne fonctionne pas.
08:56Par exemple, les France Service dont tu as parlé,
08:58c'est des choses qui fonctionnent.
09:00Aujourd'hui, utilisez vos élus.
09:02Vos élus ne sont pas vos adversaires,
09:04ni vos maires, ni vos présidents de conseil départementaux,
09:06ni vos députés.
09:07Ce sont vos alliés pour faire évoluer les choses.
09:09Et l'impuissance publique, l'impuissance politique à ses limites,
09:13dans le volontarisme,
09:15dans le cadre de l'État de droit, je précise tout de même,
09:17mais en tout cas, on peut faire bouger beaucoup de choses
09:20si on se remonte les manches.
09:21Ça prend parfois un peu de temps, mais on y parvient.
09:23Merci en tout cas.
09:24Merci Philippe Bilger.
09:25Merci beaucoup Sacha Houllier, député de la Vienne.
09:28Merci beaucoup Arnaud Varane, rédacteur en chef du CET,
09:31l'hebdomadaire d'information.
09:33C'est une émission très agréable.
09:35Très agréable, un plaisir d'être là au Futuroscope.
09:37J'ai même apprécié quand vous parliez, Philippe.
09:39Pour vous dire, c'est super bien.
09:41Je pense que le harcèlement que Sacha Houllier a fait
09:43sur le ministre du Logement n'est rien par rapport
09:45à ce que vous faites tous les jours.
09:47C'est une fois par semaine.
09:48Je sais que ça vous fait plaisir.
09:50C'est de l'amour, comme Patrick Sébastien, c'est de l'amour.
09:53C'est génial.
09:54Je ne sais pas ce que Cécile veut obtenir de vous.
09:57Mais rien, justement.
09:58Surtout pas, je ne veux rien obtenir.
10:00Dans un instant, on vous parle 100% Futuroscope.
10:03On vous expliquera effectivement comment tout ça s'est orchestré
10:06et l'histoire finalement de ce parc incroyable.
10:10Et on va garder Philippe Bilger.
10:11Tiens, parce qu'on va peut-être parler de René Monnery.
10:13Vous ne m'amusez pas à me baigner.
10:15Non, absolument.
10:16Quel dommage.
10:17A tout de suite.
10:20Vraiment.
10:21Excellent la chute.

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