Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #LaMatinale
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Je voudrais parler deux secondes de Catherine.
00:04On pense évidemment à toute sa famille, son enfant, son mari,
00:07le père de ses enfants, c'est toute la famille.
00:10Catherine était une femme drôle, tendre, joyeuse, douce.
00:16Et elle était la marraine d'une association,
00:20l'Association des aidants et des malades,
00:23à Cors de Lévis, justement.
00:25Pourquoi ? Parce que ce que vous venez de dire,
00:28cette maladie n'est pas connue.
00:30Et donc, l'idée, c'était de faire connaître cette maladie,
00:33de travailler, d'approfondir les connaissances sur cette maladie
00:36et sur la recherche sur cette maladie, justement.
00:39Alors, c'est une maladie très complexe.
00:41Elle a, en fait, un petit peu de la maladie d'Alzheimer
00:45et un petit peu de la maladie de Parkinson.
00:48Je m'explique.
00:49Dans ces maladies, la maladie d'Alzheimer, par exemple,
00:52il y a des protéines qui sont impliquées,
00:54la protéine bêta-améloïde et la protéine Tau.
00:57Et ces protéines, vous voyez, Romain, quand elles rentrent dans les neurones
01:01ou même autour des neurones, elles vont finir par détruire les neurones.
01:04Ça, c'est pour la maladie d'Alzheimer, deux protéines.
01:07Pour la maladie de Parkinson, une autre protéine, alpha-synucléine.
01:11Et c'est pareil, c'est la protéine qui va finalement
01:14amener à la destruction des neurones.
01:17Eh bien là, c'est la même protéine que celle de la maladie de Parkinson,
01:22sauf qu'elle ne touche pas les mêmes neurones.
01:24C'est-à-dire que dans la maladie de Parkinson,
01:25cette protéine touche les neurones du centre du cerveau,
01:29alors que là, la protéine, elle peut toucher tous les neurones de tout le cerveau.
01:33Vous voyez ? Donc, on va avoir des signes très variés selon la localisation,
01:38selon les neurones qui sont touchés et selon l'évolution de la maladie.
01:41C'est pour ça aussi qu'elle est très complexe.
01:43Et c'est pour ça qu'au début, on n'arrive pas trop à poser le diagnostic
01:47rapidement, parce qu'on n'a pas des signes principaux.
01:50On sait quand même qu'il y a des signes communs à cette maladie.
01:53Je vous ai mis les principaux et je vais vous les expliquer.
01:57Et vous allez voir, ça tient vraiment des deux maladies, Alzheimer et Parkinson.
02:01On a d'abord des troubles neurocognitifs qu'on peut avoir dans la maladie de Parkinson,
02:06des troubles de la mémoire, des troubles de comportement,
02:09une confusion, une dépression, des troubles de la communication.
02:13Vous voyez tous ces troubles-là qui peuvent être un des symptômes.
02:17On a des hallucinations.
02:19Ça, c'est assez particulier à cette maladie.
02:21Des hallucinations qui, au début, peuvent être légères,
02:23c'est-à-dire qu'on a l'impression qu'il y a quelqu'un qui passe dans la pièce.
02:26Mais après, ça peut être plus important.
02:28Alors qu'il n'y a personne.
02:29Alors qu'il n'y a personne.
02:30Des hallucinations visuelles, souvent visuelles, parfois auditives aussi.
02:34On entend un bruit.
02:35Parfois, ce sont des personnes qui sont décédées.
02:37Le patient ou la patiente, ça touche autant les hommes que les femmes.
02:42On l'impression qu'il est toujours là alors que c'est une personne décédée
02:45ou alors qu'ils ont un ange gardien derrière.
02:48Des hallucinations.
02:50Des symptômes parkinsoniens, justement.
02:53Vous savez, dans la maladie Parkinson, il y a beaucoup de troubles moteurs
02:56avec une lenteur à la marche,
03:01avec des tremblements au repos, avec une spasticité.
03:05Vous savez, ce qu'on appelle la roudenté,
03:08où les muscles sont toniques, spastiques.
03:11Donc, on a aussi ces troubles moteurs dans cette maladie
03:14et surtout une fluctuation à la fois des troubles cognitifs
03:18et des troubles moteurs.
03:20Et ça, c'est assez terrible, enfin terrible.
03:23C'est-à-dire une fluctuation.
03:24C'est-à-dire qu'en fait, entre les crises, enfin entre les poussées,
03:27je ne sais pas comment on peut appeler ça,
03:29le malade est tout à fait lucide et tout à fait conscient de sa maladie.
03:34Catherine le disait très bien.
03:35Elle disait oui, je sais que je vais peut-être dire
03:40ce que je ne voulais pas dire du tout.
03:42Ce n'est peut-être pas ce que je voulais dire, que je vous ai dit.
03:44Ou alors, peut-être que je ne me souviendrai plus du tout
03:46de ce que je vous ai dit.
03:47Alors qu'un malade d'Alzheimer ne vous dira jamais ça.
03:50Là, il y a des moments de lucidité totale.
03:54Et c'est d'ailleurs pour ça qu'elle était aussi très impliquée
03:57et qu'elle était la marraine de cette association.
04:00Ensuite, il y a des troubles du comportement en sommeil paradoxal.
04:05Ça, c'est très particulier aussi et assez spécifique de cette maladie.
04:09Pendant le sommeil, ces patients ou ces patientes
04:11peuvent tout à coup devenir orduriers, insulter, crier, taper.
04:17Je vous ai dit que l'association s'appelait aussi des aidants et des malades.
04:21Parce qu'être aidant, quand on accompagne un malade...
04:25Ça rappelle Alzheimer aussi.
04:27Oui, les aidants, il y a des millions d'aidants en France
04:30et on les salue dans toutes les pathologies comme ça.
04:33Là, son mari, d'ailleurs, disait on est passé d'aimer à aider.
04:37Donc voilà, ça, c'est les troubles particuliers dans le sommeil paradoxal.
04:40Mais encore une fois, je vous ai mis les principaux, mais il y en a beaucoup d'autres.
04:45Ce qui est important, c'est effectivement d'arriver à en parler,
04:49de faire connaître cette maladie pour pouvoir y penser,
04:51parce que c'est très difficile d'arriver à poser un diagnostic au tout début de la maladie.
04:56Donc voilà, l'idée, c'est de penser à tous ces malades,
05:00à tous ces aidants, à tous ces accompagnants.
05:02Et on pense très fort aujourd'hui à toute la famille de Catherine.
05:10Sous-titrage Société Radio-Canada