Michelin, LVMH, Seb, Totalenergies, EDF ou encore Airbus... Ces entreprises ont toutes quelque chose en commun. En plus d'être de grands groupes français, leurs patrons respectifs ont tous pris la parole publiquement, ces dernières semaines, parfois avec fracas.
Ils dénoncent notamment ce qu'ils jugent être "une pression fiscale et normative" en France et plus largement en Europe, qui entame leur productivité.
Ils dénoncent notamment ce qu'ils jugent être "une pression fiscale et normative" en France et plus largement en Europe, qui entame leur productivité.
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00:00Je la partage et surtout j'ai peur de la subir.
00:02Il faut bien voir qu'une grande entreprise qui n'est pas contente
00:05et qui risque de quitter le territoire,
00:06c'est plein de petites entreprises qui vont en baver,
00:10qui vont avoir des commandes en moins.
00:11Nous, on travaille beaucoup avec des grosses boîtes.
00:13On est finalement les sous-traitants des grosses boîtes.
00:16Donc une boîte qui s'en va, qui menace de partir,
00:19pour nous, c'est de la visibilité en moins.
00:21Et puis quand j'entends Mme la ministre qui dit
00:24« c'est que pour un an ».
00:25Vous n'y croyez pas ?
00:26La CSG, c'était pour un an aussi.
00:29C'était il y a 20 ans.
00:30On paye toujours.
00:32Donc en fait, on n'y croit plus.
00:34On a besoin de visibilité,
00:36on a besoin qu'on nous fasse confiance.
00:37Oui, on a besoin de faire du partage de la valeur.
00:39D'ailleurs, on le fait beaucoup dans les PME.
00:41Peut-être un poil moins dans les grandes entreprises,
00:42mais on le fait beaucoup dans les PME.
00:44Mais en tout cas, on a besoin de se projeter dans l'avenir.
00:46Donc moi, ça me fait peur.
00:48Et pendant cet an,
00:49on a le sentiment que vous avez été protégé
00:51et que désormais, le vent est en train de tourner.
00:53C'est ce que vous ressentez ?
00:55Pas protégé, encouragé.
00:57On a été encouragé.
00:58En fait, quand j'entends Mme Binet
01:01qui dit les raquettes le navire, l'entreprise,
01:04on est là pour créer de la richesse,
01:06créer des emplois, faire tourner les industries,
01:08faire tourner les services.
01:10On n'est pas là uniquement pour aller chercher des sous partout.
01:13L'argent, on en a besoin pour développer,
01:14on en a besoin pour investir,
01:15on en a besoin pour embaucher.
01:17Mais il faut arrêter de nous faire passer pour des monstres.
01:20Ce n'est pas ça, l'entreprise.
01:22Moi, j'ai 200 salariés à l'atelier des chefs.
01:24Demandez-leur s'ils ont l'impression
01:27qu'on travaille que pour nous, les trois fondateurs.
01:29Mais jamais.
01:30La plus grosse difficulté pour vous, c'est quoi ?
01:32C'est les taxes ?
01:33C'est le manque de visibilité.
01:35C'est le manque de visibilité parce qu'un jour, on vous dit
01:37on vous supprime des impôts, le lendemain, on vous les remet.
01:38On vous baisse des charges, on vous remet des charges.
01:41On vous met des conditions particulières
01:44pour vous développer, pour investir, etc.
01:46Et puis, on change tout.
01:47Mais en fait, on gère comment ?
01:49Nous, en fait, on fait des plans à cinq ans
01:50pour lever des sous auprès d'investisseurs,
01:52pour aller chercher de l'argent chez les banquiers.
01:53Et puis, les règles de jeu changent tous les ans.
01:55Comment on fait ?
01:56Honnêtement, c'est frustrant
01:58parce qu'on a l'impression de bien se développer.
02:00Nous, on a une boîte qui marche bien globalement,
02:02mais la visibilité, elle est à six mois.