Avec Philippe Coy, Président des Confédération nationale des buralistes
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00:00— Je l'ai dit, nous sommes le 1er février. Ça signifie qu'il y a des changements comme le 1er du mois à chaque fois. Plusieurs paquets de cigarettes qui coûteront plus cher.
00:08On en parle avec le premier buraliste de France, notre invité Philippe Coy. Bonjour. — Bonjour.
00:13— Et bienvenue sur Sud Radio, bien matinale. — Toujours comme un buraliste.
00:16— Mais comme un buraliste en général. On ouvre à quelle heure, tiens, quand on tient un bureau de tabac ?
00:19— Entre 6 h 30, 7 h. Ça dépend de la zone où on se trouve. Mais en tous les cas, c'est une amplitude horaire très large.
00:25— Pourquoi ça dépend de la zone ? — En fonction de la zone, si vous êtes dans une zone où il y a des ouvriers qui vont embaucher,
00:30si vous êtes dans une zone où c'est plutôt des magasins qui ouvrent à 9 h, mais en tous les cas, comme nous sommes souvent des tabac-presse,
00:36la presse, l'information, c'est tôt le matin. Et voilà pourquoi on est du matin.
00:39— Et puis dans certaines régions, c'est souvent des bars tabac, ce qui est moins le cas parfois dans le Sud-Ouest aussi.
00:43Ça dépend. Bon, il y a des buralistes partout. La seule chose qui change pas, c'est la carotte. On est d'accord ?
00:47— C'est la carotte qui nous unit. — Exactement. Parlons maintenant du bâton, les cigarettes, le prix du paquet de cigarettes,
00:53qui va bouger pour plusieurs marques. On va rappeler lesquelles. Et on va faire le point aussi sur cette augmentation.
00:57Est-ce que ça implique pour le buraliste que vous êtes, Philippe Keuil ?
01:00— Ça implique toujours une inquiétude vis-à-vis du marché parallèle, une part croissante, puisque depuis plusieurs années,
01:07nous dénonçons ces hausses répétées, même si celle que nous connaissons aujourd'hui n'est pas issue de la fiscalité,
01:13mais d'un réajustement marketing de quelques marques. Toujours est-il, c'est toujours trop pour nous.
01:18Nous demandons depuis des mois, des années un moratoire au regard du marché européen. C'est vrai que c'est une peut-être solution
01:26pour la santé publique d'augmenter le prix d'un produit pour dissuader son achat. Mais ce qu'on appelle dans l'Assemblée nationale
01:33la fiscalité comportementale a joué son plein jeu, car ça a changé le comportement des acheteurs.
01:39— Très concrètement. — Effectivement, ils ne sont plus chez les buralistes. Ils sont dans la rue. Ils sont sur les réseaux sociaux.
01:44Donc un échec cuisant pour la santé publique. — Alors cuisant, oui et non, parce que très concrètement, depuis que la France a décidé
01:50d'augmenter massivement... Bon, ça commence à dater. C'est là que je vois... — 2003. — On vieillit tous les deux. C'était sous Jacques Chirac,
01:56le plan cancer. Malgré tout, la consommation de tabac a baissé depuis l'explosion de ce prix du paquet de cigarettes.
02:02— La consommation... Les achats en France ont baissé. Le volume du marché français lui-même a baissé. Ce qui m'intéresse le plus,
02:11c'est de regarder les enquêtes de Santé publique France, qui montrent que nous sommes sur un plateau de verre. Depuis des années,
02:17la prévalence tabagique dans le pays ne diminue pas. Il faut savoir que nous avons la prévalence tabagique la plus importante
02:23de l'Union européenne. Alors j'ai l'impression qu'on répote toujours les mêmes erreurs en méthode. On est sur une interdiction
02:31d'estupéfiants. Nous sommes le premier pays d'Europe où on consomme du cannabis. Nous prenons des décisions fiscales.
02:38Le gouvernement, les gouvernements, pas les muralistes, de plus en plus fortes pour dissuader. Et on voit quoi ?
02:46Le marché parallèle s'organiser. La criminalité s'emparer de ce marché, parce que vous le savez, je suis muraliste à la frontière espagnole
02:54dans le charmant pays du Béarn. Et j'ai vu depuis ces années 2003 que vous rappeliez, mes clients se détournaient de l'achat
03:02dans nos établissements. — Pardon, mais le prix a aussi augmenté en Espagne. On n'est pas sur une île coupée du monde.
03:08— Alors on est le 1er février. On n'est pas le 1er avril pour faire des bonnes blagues. Excusez-moi de le dire. 50 centimes,
03:14nous avons pris nous aussi au 1er janvier 50 centimes, ce qui fait que l'écart, l'attractivité restent les mêmes.
03:22Là où ça a marqué les esprits, effectivement, c'est sur le marché belge, qui a fortement augmenté l'année 2024,
03:30qui a réduit significativement les écarts. Et on revoit les fumeurs français reacheter leurs produits dans le réseau français.
03:39Et donc ces écarts sont un appel d'air au marché parallèle. Mais au-delà de cet appel d'air sur des marchés réguliers limitrophes européens,
03:48ce qui m'inquiète le plus aujourd'hui, c'est 1, la criminalité qui s'est organisée, c'est-à-dire que les narcotrafiquants
03:55sont aujourd'hui des trafiquants de tabac. Et au pire du pire, nous avons aujourd'hui des gens qui viennent carrément se servir
04:03dans nos établissements. C'est les braquages quotidiens que nous subissons pour faire cette revente.
04:08— Parce que vous êtes supposé avoir effectivement beaucoup d'argent, puisque de toute façon, ça coûte très cher.
04:12— C'est pas l'argent qui les intéresse, Jean-Marie. Aujourd'hui, on a changé. Ils viennent chercher la valeur la plus importante dans le magasin.
04:18C'est le tabac sur le linéaire. C'est ça, aujourd'hui, le drame.
04:22— Ce qui est quand même assez stupéfiant. Bon, revenons maintenant sur le reste de vos activités. On l'a dit, vous êtes engagé dans un combat aussi
04:27qui est important, la transformation des buralistes. Il est bien évident que vous n'encouragez pas la consommation de tabac.
04:33Vous en vendez, vous en distribuez. Mais vous encouragez pas ceux qui ne fument pas à se mettre à fumer. Ça, c'est vrai.
04:39En revanche, vous avez beaucoup d'autres choses. Et le buraliste de demain sera pas du tout le buraliste que vous étiez même il y a 20 ans.
04:45— Je crois qu'on est tous aujourd'hui en train de regarder l'avenir avec audace, quels qu'en soient les métiers,
04:50mais encore plus dans le commerce où il y a une tension. Vous le rappeliez à juste raison, aucun buraliste dira « Fumer est bon pour la santé ».
04:56En tous les cas, je rappelle que c'est un produit légal vendu sous le monopole de l'État français. Donc à un moment, il faut que chacun porte sa part de responsabilité.
05:05Recevoir 15 milliards de fiscalité, ça fait plaisir. Et nous taper sur la gueule aussi, à nous, les buralistes.
05:11— Pardon, juste un mot, et vous en serez d'accord. Recevoir 15 milliards de fiscalité sur le paquet de cigarettes, ça permet aussi de financer les frais de santé
05:21occasionnés par la consommation de tabac, puisqu'on est d'accord qu'on tombe beaucoup plus facilement malade quand on fume des cigarettes pendant une bonne partie de sa vie
05:28et que par conséquent, on coûtera cher à la Sécu plus tard. — Certainement. Mais en tous les cas, la fiscalité sur le tabac contribue à un gros effort du fonctionnement de l'État,
05:37que ce soit pour les caisses de la Sécurité sociale comme d'autres caisses de retraite qui sont alimentées. En tous les cas, nous avons aujourd'hui engagé un plan de transformation
05:45pour nous adapter. Effectivement, c'est 22 800 commerçants. — C'est formidable. Est-ce que c'est le commerce, le buraliste, le plus présent en France aujourd'hui,
05:56celui qui est le mieux représenté dans chacun de nos villages ? — En tous les cas, c'est un maillage très intéressant, parce que nous sommes très urbains,
06:02mais nous sommes aussi très ruraux. Je le dis, 40 % de mes collègues exercent dans des communes moins de 3 500 habitants. Pas plus tard qu'hier, j'étais en visite
06:11et en déplacement dans le Loir-et-Cher. Quel plaisir d'entendre les habitants dans ces petits villages. Je pense, là où j'étais à La Découverte, à Sélète,
06:20où un collègue a réanimé le village en transformant son établissement, en y ajoutant l'activité bar pour que les papys, les mamies, les habitants viennent discuter.
06:31C'est une cave à vin. On n'est plus dans l'époque où c'était le tabac presse ou le bar tabac sec. Nous avons ouvert aussi la capacité à accueillir de nouveaux clients,
06:41notamment sur l'offre de la nicotine, parce que la santé publique, on en est tous acteurs, on est tous responsables. Et la volonté de la Confédération et du réseau des buralistes,
06:52c'est d'avoir des offres alternatives responsables. Je pense à cette cigarette électronique, qui est une façon de consommer de la nicotine plus responsable.
07:01C'est la volonté du réseau des buralistes que d'être responsable et d'être au service de nos 10 millions de clients tous les jours, que ce soit des services marchands.
07:10Je pense à tous les relais-colis, à toutes les offres cadeaux qu'on peut trouver chez nous. La promotion du savoir-faire des terroirs, c'est une des vocations aussi de ce commerce de proximité.
07:20Vous êtes en train de devenir en quelque sorte le dernier commerce de nos villages.
07:24On est souvent la dernière lumière du village. Je ne sais pas s'il faut s'en réjouir, parce qu'année après année, on voit ces villages se vider du commerce.
07:34Heureusement que notre résilience, notre vision large d'offrir plusieurs métiers nous permet cette résilience et d'être, comme je le dis souvent, les plus près des plus éloignés.
07:46C'est presque une vocation aujourd'hui. Nous sommes des commerçants, nous sommes dans une démarche bien évidemment d'entrepreneurs, mais nous avons aussi cette dimension de relation avec notre clientèle.
07:56Je le vois régulièrement dans mon établissement comme dans ceux que je visite. Les gens ont plaisir à venir discuter avec le buraliste, ont plaisir à venir boire le petit café le matin,
08:07parce que où on peut discuter aujourd'hui, où on peut se retrouver, et je pense à la ruralité, vous savez un bar tabac dans un quartier, c'est un village, c'est le seul endroit où on peut venir.
08:18Aujourd'hui je dis stop sur les hausses de prix, hausse qui est massive à nouveau, oui à des sanctions sur la fraude, parce que nous voulons continuer à exercer notre métier avec la même passion,
08:31avec la même intensité et le même sourire. Donc aujourd'hui nous avons des inquiétudes, ce marché parallèle nous mine matin, midi et soir, gangrène les recettes publiques et peut aujourd'hui amener le doute dans notre réseau.
08:46Alors je rappelle les quelques paquets qui vont augmenter sur décision d'ailleurs des industriels du tabac, c'est pas l'état aujourd'hui, Denil Rouge qui va augmenter légèrement, Fleur du Pays ça c'est pour le tabac à rouler, 17,40€ contre 17,30€, Bastos Rouge, Gauloise Blonde Bleue, Malboro Red, Peter Suite, j'y connaissais pas ceux-là, Vogue l'original aussi, bon bref, augmentation sur décision des industriels pour raison marketing, comment vous l'expliquez d'ailleurs en un mot ?
09:11Oui parce que la pression fiscale s'est exercée au 1er janvier sur l'indexation à l'inflation et aujourd'hui comme tout produit, l'émetteur sur le marché regarde leur segment de vente et donc se repositionne par rapport à des marques concurrentes, c'est le fait de cette augmentation du 1er février.
09:29Allez on rappelle, vous l'avez déjà dit, je le rappelle pour la forme, c'est important que Fumez Tuez, c'est marqué sur absolument tous les paquets de cigarettes et vous pouvez vous faire aider pour arrêter de fumer, c'est ça le plus important, il n'est jamais trop tard, c'est toujours un bon moment et vous aurez toujours une autre bonne raison de passer chez votre burealiste, parfois on a besoin de timbres pour envoyer ses cartes de vœux en retard, pourquoi pas, ce ne sera plus avec le café de la Poste.
09:49Ou un petit jeu pour vous donner plus de bonheur demain.
09:51Voilà exactement, merci beaucoup Philippe Coy.