Avec Boris Vallaud, député des Landes et président du groupe PS à l'Assemblée nationale
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:06Il est 8h36, notre invité ce matin, Boris Vallaud, qui est député socialiste d'Elan, des patrons des députés socialistes de l'Assemblée Nationale.
00:14Bonjour.
00:15Bonjour.
00:15Merci d'être avec nous, Boris Vallaud.
00:17Nicolas Sarkozy, condamné, trois ans de prison, dont un enferme sous bracelet électronique.
00:23C'est le juge d'application des peines qui déterminera les conditions dans lesquelles il devra porter ce bracelet.
00:29Condamnation pour corruption active et trafic d'influence. C'est un désastre pour la politique ?
00:36C'est un désastre pour Nicolas Sarkozy, d'abord. C'est lui qui est condamné.
00:40Je n'ai pas l'habitude de commenter les décisions de justice, mais je ne peux qu'être accablé par ce dont je suis le témoin,
00:47comme beaucoup d'autres Français et Français.
00:49C'est quand même pas glorieux qu'un ancien président de la République se retrouve condamné
00:54et probablement à devoir porter pendant un an un bracelet électronique.
00:57Voilà. Ce n'est pas l'idée qu'on se fait de ce que doit être un serviteur de l'État.
01:02Est-ce que la justice vous semble plus dure avec les responsables politiques aujourd'hui ?
01:07Elle doit être exemplaire pour toutes et tous, parce que nous sommes toutes et tous des citoyens, des justiciables,
01:14et on ne peut pas se plaindre d'une justice trop laxiste pour les uns et qui serait trop dure pour les autres.
01:19Je ne veux pas accepter l'injustice, dit Nicolas Sarkozy. Je ne peux pas accepter l'injustice.
01:24Oui, mais qu'il accepte les décisions de justice, surtout après 12 ans d'instruction, de procès, de possibilités.
01:29Il devrait se taire ?
01:31Écoutez, il conserve la liberté de parole, s'il ne conserve plus sa liberté de mouvement.
01:37Est-ce qu'il devrait être écarté de toutes les cérémonies officielles, selon vous ?
01:41Écoutez, vraiment, je n'en sais rien. C'est déjà suffisamment, je trouve, piteux.
01:47Le débat est aussi ouvert sur sa légion d'honneur.
01:49Je trouve ça assez piteux.
01:50Je crois que les règles doivent être les mêmes pour tout le monde.
01:52Et si la grande chancellerie doit s'interroger pour les uns, elle doit s'interroger aussi pour les autres.
01:56Pour lui aussi ?
01:57Sans aucun doute.
01:58Bien, Boris Vallaud, parlons de politique politicienne, au sens un peu plus noble.
02:04Quoique, politique politicienne, ce n'est pas toujours très noble.
02:07Oui, je suis d'accord avec vous.
02:08Et en ce moment, nous vivons un épisode de politique politicienne.
02:11Et d'ailleurs, les Français... D'ailleurs, Boris Vallaud, je voulais...
02:14Parce que j'ai été frappé, hier matin, j'avais le patron de la CFTC avec moi.
02:19J'ai été frappé de voir une lettre que vous a envoyée à tous les responsables patronaux et des syndicats de salariés.
02:30En vous disant, maintenant, ça suffit.
02:32Maintenant, il faut que vous trouviez une solution.
02:33Maintenant, il faut penser à l'avenir de la France.
02:35Parce que les petites entreprises ont des contrats à honorer.
02:40Et des carnets de commandes à remplir.
02:42Et des négociations salariales à conduire.
02:45Et une trésorerie à regarder de près.
02:48Et des investissements qui, aujourd'hui, sont freinés.
02:51Et les Français se disent, moi, je ne sais pas si je vais consommer.
02:54Les fêtes approchent. Je ne sais pas si je vais consommer.
02:56Parce que je ne sais pas de quoi l'avenir sera fait.
02:59Vous avez tout cela présent à l'esprit ?
03:01Je l'ai parfaitement à l'esprit.
03:02Et j'ai eu certains des signataires de ce courrier au téléphone, hier,
03:06pour leur dire que j'avais parfaitement conscience de cela.
03:08Dans le débat budgétaire que nous avons eu lorsque c'était M. Barnier à Matignon.
03:12Nous avons formulé des propositions.
03:14Parce que le budget qui était proposé était récessif.
03:16C'est-à-dire qu'il allait détruire de la croissance.
03:18Et ce que disaient un certain nombre d'économistes,
03:20c'est qu'il allait réduire de moitié cette croissance.
03:22Et détruire 130 000 emplois.
03:24C'est la raison pour laquelle je pense qu'il manque, notamment,
03:27une dimension de soutien à nos entreprises dans ce projet de loi.
03:31Notamment, je pense, au secteur de la construction du logement
03:34qui est en grand péril depuis maintenant des années.
03:37Je vous rappelle qu'en 2017, on construisait à peu près 140 000 logements par an.
03:41Et que là, on en a aujourd'hui à la moitié.
03:43Alors que le nombre de demandes a explosé.
03:45Vous savez, nous avons, dès après la motion de censure,
03:50dit que nous étions disponibles et que nous revendiquons
03:53l'exercice des responsabilités.
03:55Un Premier ministre de gauche ouvert au compromis.
03:57Parce qu'il nous faut être fidèles à nos électeurs de premier tour.
03:59Nous avons fait des propositions. Nous avons défendu des idées.
04:02Et à nos électeurs de second tour, nous n'avons pas de majorité absolue.
04:05Il y a eu un front républicain.
04:06Et il faut faire des compromis texte par texte.
04:08Construire un front républicain.
04:09Aujourd'hui, le front républicain, il a été construit dans l'élection.
04:12Et la seule...
04:13Donc ce front républicain doit gouverner.
04:15Non, non, non. Je parle à l'Assemblée nationale. Pardonnez-moi.
04:18On était tenus par une seule loyauté, un seul engagement.
04:21Ne rien céder à l'extrême droite.
04:22Et chercher texte par texte, décomprimé.
04:25La question que je pose aussi aujourd'hui à M. Bayrou.
04:27Et je dois dire, on était un peu inquiets parce que ça avait mal commencé.
04:30Je vous arrête. Attendez.
04:31Vous allez être reçu cet après-midi à 14h.
04:35Avec par François Bayrou, le nouveau Premier ministre.
04:39Qu'allez-vous lui dire précisément ?
04:41D'abord, on y va en disant qu'on est inquiets de ses premiers pas.
04:46On est inquiets de ce qu'il nous a dit, ou plutôt de ce qu'il ne nous a pas dit lorsqu'il nous a reçu.
04:50De la nature de ses réponses aux questions au gouvernement.
04:54Puisque vous savez, nous l'avons entendu mardi.
04:58Est-il un Premier ministre ouvert aux compromis ?
05:01A-t-il compris que les Français réclament du changement ?
05:04De quelle manière entend-il répondre aux aspirations des Français,
05:07s'agissant du pouvoir d'achat, s'agissant des moyens de leur service public,
05:10s'agissant de leur retraite, s'agissant en effet de leurs emplois et de leurs entreprises ?
05:15Vous savez, j'évoque juste cette question par exemple de l'hôpital.
05:18Beaucoup de services d'urgence en particulier s'inquiètent de la façon dont ils vont traverser la période des fêtes.
05:24Continuement dans l'année, nous avons des services, c'est comme ça chez moi,
05:27d'urgence qui ferment la nuit ou qui ferment tout court.
05:31On a besoin, c'est la Fédération française de l'hospitalisation qui le dit,
05:35on a besoin de moyens supplémentaires.
05:37Sinon ce sera probablement rationnement de l'offre de soins,
05:40ce sera des conditions de prise en charge plus dégradées
05:42et de la charge de travail pour les infirmières, pour les soignants qui sera plus lourde.
05:45Eh bien nous on y va en essayant d'être utiles aux Françaises et aux Français.
05:49Mais pour l'instant, il n'y en a pas.
05:52Mais la condition c'est l'amélioration de la vie des Françaises et des Français.
05:56Si dans les mois qui viennent, on n'est pas capable d'avoir un bon budget,
05:59c'est-à-dire un budget juste qui épargne d'efforts ceux qui ont déjà les poches vides
06:04et qui demandent des efforts supplémentaires à ceux qui le peuvent,
06:06nous passerons à côté de ça.
06:08– Non, je vais revenir sur le budget Boris Vallaud,
06:10mais vous allez aller voir le Premier ministre François Bayrou.
06:15Donc vous irez, vous confirmez, vous irez avec des exigences.
06:19J'imagine, d'abord, je vous pose des questions, vous allez me répondre.
06:23Est-ce que des membres du Parti Socialiste
06:27peuvent participer au gouvernement de François Bayrou, oui ou non ?
06:30– Je crois qu'on a besoin de clarté.
06:32Les électeurs ne nous ont pas demandé de constituer une coalition,
06:35ils nous ont demandé de prendre acte du fait qu'il y avait du pluralisme dans cette assemblée
06:39et qu'il fallait… – Un compromis n'est pas une coalition.
06:41– Exactement, nous sommes dans l'opposition, nous ne rentrons pas au gouvernement,
06:44mais nous disons, nous disons, comment pouvons-nous dès à présent
06:47donner un bon budget, un budget juste au pays ?
06:49Comment nous pouvons donner des moyens supplémentaires à nos services publics,
06:52à l'hôpital, à l'école, comment nous pouvons nous protéger du pouvoir d'achat, des retraites ?
06:56Et maintenant, le Président de la République, en ne nommant pas un Premier ministre de gauche,
07:00prend le risque d'aggraver la crise institutionnelle et politique
07:04qu'il a ouverte avec la dissolution.
07:06– Boris Vallaud, si chacun calme sur ses positions…
07:08– Mais je ne calme pas sur mes positions, puisque je dis depuis des semaines
07:10que nous devons trouver un chemin pour que nous améliorions…
07:13– Vous ne participerez pas au gouvernement, ça c'est clair.
07:16– Eh bien, il y a peut-être un chemin, mais c'est entre les mains du Premier ministre,
07:19mais il faut qu'il nous parle d'autres choses.
07:21– Est-ce qu'il y a un chemin pour participer au gouvernement ?
07:23– Non, écoutez, pardonnez-moi, mais Jean-Jacques Bourdin,
07:25j'ai dit que nous sommes dans l'opposition, nous ne participons pas au gouvernement,
07:29mais nous cherchons un chemin de stabilité dans la justice.
07:34Ça veut dire qu'un certain nombre de… – De textes.
07:37– De textes et de propositions dans ce budget doivent être discutées.
07:41Je veux que la vie des Françaises et des Français s'améliore,
07:44et que nous soyons utiles à cela.
07:46– J'essaie de rendre les choses claires pour les auditrices.
07:49Bon, alors Boris Vallaud, vous ne participerez pas au gouvernement, ça c'est clair.
07:53Vous allez discuter de ce qui pourrait être engagé
07:56pour améliorer la condition de vie des Français.
07:59Ça, le pouvoir d'achat, notamment. Bien.
08:02– Mais ce n'est pas une petite affaire.
08:04– Non, mais… – On va parler du budget.
08:06– Attendez, Boris Vallaud. – On va parler de Mayotte.
08:08– Je vais vous en parler, mais ne perdons pas de temps.
08:10Allez, par exemple, sur la réforme des retraites, vous aviez été catégorique,
08:15et puis maintenant vous dites, pourquoi pas une suspension de la réforme des retraites ?
08:19Vous êtes favorable.
08:20– Je veux juste revenir un instant sur cette réforme des retraites.
08:23Pourquoi c'est important pour nous ?
08:25Pourquoi c'est important pour les Françaises et les Français ?
08:27Parce qu'on a besoin de réparer une injustice sociale et une brutalité démocratique.
08:31Une injustice sociale, parce que vous pouvez tourner le truc dans tous les sens,
08:34cette mesure-là, elle va d'abord frapper les carrières longues,
08:37les carrières pénibles, les carrières hachées,
08:39c'est-à-dire souvent des femmes qui ont eu des carrières difficiles, pénibles,
08:42qui le portent même, j'allais dire, dans leurs chairs, dans leurs bras,
08:45et c'est important.
08:46Et puis, une réparation démocratique, parce qu'il y a eu une forme de brutalité
08:50dans la façon dont ça a été adopté.
08:52Est-ce que l'on est capable de dire, cette mesure d'âge, on n'en veut plus ?
08:55Et puis oui, il y a la question de la pérennité du société.
08:58– D'accord, mais ça veut dire suspension ?
09:00– Et vous parliez des partenaires sociaux, confions aux partenaires sociaux,
09:03qui le font bien, ils en ont fait la démonstration récente
09:06de négocier les conditions d'un financement durable et juste de notre modèle de retraite.
09:10– Est-ce qu'il y a une urgence financière aussi concernant les retraites ?
09:13360 milliards de déficit à cause des retraites, depuis 2017.
09:18– Juste un petit sujet, en 2017, la protection sociale, dans son ensemble,
09:22était excédentaire, voyez où on en est aujourd'hui.
09:25– Alors suppression, donc, pas suppression, suspension de la réforme des retraites,
09:30vous êtes favorable ou pas à une suspension ?
09:32– Nous devons aller à la bourgation, Jean-Jacques Bourdin, de cette réforme,
09:36trouver un mode de financement qui soit juste et durable,
09:39et si c'est une suspension immédiate de la mesure d'âge pour travailler sur ce financement,
09:43et bien allons à ça, mais nous ne renonçons pas, in fine, à la bourgation.
09:47– Bon, pas de nouvelle loi immigration, ça c'est catégorique pour vous ?
09:50– Oui, c'est catégorique, pourquoi ? 29 lois en 40 ans,
09:53les décrets d'application de la dernière loi que nous avons combattue,
09:56parce que nous la jugeons inefficace et inutile, n'ont pas même été tous pris.
10:00Et pardonnez-moi, est-ce que vous trouvez ça normal qu'on légifère plus
10:02sur l'immigration que sur le logement ?
10:04Sur l'immigration que sur le changement climatique ?
10:06Sur l'immigration que sur l'agriculture ?
10:08Non, ce n'est pas possible, il y a un certain nombre d'urgences.
10:10– Le départ de Bruno Rotaillot, s'il reste, vous exigez le départ de Bruno Rotaillot,
10:14s'il reste, est-ce que vous censurez ?
10:17– Je ne veux pas de cette politique, qui est une politique qui n'est pas utile
10:21à la vie des Français, et qui est un grand mensonge qui leur est fait.
10:24Je ne veux pas parler de casting, je veux parler du fond des choses,
10:26je veux parler du fond des choses, de ce qui est utile à la vie des Français.
10:28J'aimerais qu'on ait un mot pour Mayotte.
10:30– Si Bruno Rotaillot reste ministre de l'Intérieur…
10:32– J'aimerais qu'on ait un mot pour Mayotte.
10:34– Mais on va parler de Mayotte, mais si Bruno Rotaillot reste
10:36ministre de l'Intérieur, est-ce que vous censurez ?
10:39– Mais ça ne serait pas un bon signe, et j'espère que le Premier ministre va l'entendre.
10:42Voilà, j'espère que le Premier ministre va l'entendre.
10:44– Vous allez le lui dire, dernière chose, on va parler de Mayotte,
10:48mais dernière chose, pas de 49.3, pas de censure.
10:52C'est négocié ou pas ?
10:54– Quel est l'esprit de ce que nous proposons ?
10:56– C'est négocié ou pas ça ?
10:58– Nous sommes allés voir le Premier ministre à sa demande.
11:00Nous l'avions demandé à être reçu.
11:02Il ne nous a donné aucun calendrier, aucune méthode.
11:05Il ne nous a fait donner l'aperçu d'aucune espèce de compromis.
11:09Il nous a parlé de Pau, il nous a parlé du cumul des mandats.
11:13Bon, maintenant, au boulot, moyenne forme, en responsabilité,
11:18de façon parfaitement républicaine, je dis au Premier ministre, au boulot.
11:21Voilà, je dis au boulot.
11:22– Bon, pas de 49.3, pas de censure.
11:24– Quel est l'esprit ? Parce que je voudrais quand même
11:26que les gens le comprennent, c'est pas un cercle constitutionnaliste.
11:29C'est de dire, est-ce qu'on est capable d'être une démocratie parlementaire adulte ?
11:33C'est-à-dire capable de chercher des compromis,
11:35de faire vivre ce parlementarisme de fait qui est issu des urnes.
11:38Eh bien, la meilleure façon de respecter ce Parlement,
11:42au fond, de l'obliger à cet exercice démocratique,
11:45à cette culture nouvelle qui n'est pas la nôtre en France,
11:47qui est celle des parlementaires européens, des parlementaires allemands,
11:50eh bien, c'est la confiance dans le Parlement.
11:53En échange, évidemment, pas besoin de le brutaliser.
11:55– Dernière chose avant de parler de Mayotte, le budget.
11:59Alors, le budget, il va falloir trouver un budget.
12:02Soit on reprend le texte quand il a été censuré,
12:06soit on recommence les débats depuis le début,
12:09avec un nouveau projet de loi de finances.
12:12– Mais ça, c'est au Premier ministre de nous dire quelles sont ses intentions.
12:15– Mais qu'est-ce que vous préférez ?
12:16– Moi, je veux, quelle que soit la forme, je veux un budget qui arrive vite,
12:19et je veux un budget juste.
12:21– Alors, si on reprend les débats au début, il n'est pas prêt d'arriver le budget.
12:25– Mais M. Bourdin, si on avait, pour les uns et les autres,
12:28été écouté depuis longtemps, je vous dis, sur le budget de la Sécurité sociale,
12:30qui est la plus grosse masse financière,
12:32nous avons réduit par deux, entre l'asséance et la commission expérimentaire,
12:36ce que nous demandions.
12:38On bougeait un peu plus de 1% du volume global.
12:40Est-ce que c'était dingue pour donner des moyens supplémentaires à l'hôpital ?
12:43Pour donner des moyens à nos EHPAD qui sont tous en déficit ?
12:45Et le reste à charge en établissement devient insoutenable
12:48pour un certain nombre de familles qui ramènent chez eux leurs parents, leurs grands-parents.
12:51Ce n'est pas possible.
12:52Eh bien, moi, j'ai besoin de cette justice-là.
12:54Et puis, par ailleurs, si on veut aller vite, c'est la proposition
12:56qui est faite par le président de la commission des finances
12:58et par le rapporteur général du budget.
12:59Il pourrait, dès les premiers jours de janvier, pas le 14,
13:02moi, je dis, ouvrons la session dès le 6 janvier,
13:04il pourrait y avoir une loi...
13:06Pourquoi sortez-vous en vacances, vous, les députés ?
13:08Moi, je demande...
13:09Il y a urgence.
13:10Mais moi, je suis prêt à travailler dès à présent.
13:12C'est ce que j'ai dit, mardi, aux questions d'actualité au Premier ministre.
13:14Et je lui dis, reprenons comme tout le monde reprend
13:17au moment de la rentrée scolaire et pas une semaine après.
13:21La proposition qui est faite, une loi portant diverses dispositions
13:24qui permettent de rattraper la question de l'indexation de l'impôt sur le revue.
13:28Les questions des mesures agricoles.
13:30Moi, je suis d'un territoire rural.
13:32On doit pouvoir répondre très vite à ces urgences-là.
13:35C'est les questions qu'on va poser.
13:37Mais à un moment donné, on ne peut pas, nous, avoir les questions
13:40et danser le tango tout seul.
13:42Pourquoi la gauche accuse l'État de vision coloniale à Mayotte ?
13:47Moi, je ne suis pas à mon registre.
13:49Je fais juste un constat.
13:51Dans le budget dont nous venons de débattre,
13:53le budget des Outre-mer baissait de 400 millions d'euros.
13:55Les moyens donnés à Mayotte,
13:57le département le plus pauvre de France.
13:59Il y a 77% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté.
14:02Il y a 40% des logements qui sont insalubres.
14:06Il y avait, dans l'aide exceptionnelle de 2024,
14:09de 100 millions d'euros.
14:10Pour Mayotte, ça a été supprimé.
14:11Ça n'a pas été reconduit.
14:12Le budget logement des Outre-mer a baissé de 10%.
14:15Les moyens dédiés à la prise en charge des politiques économiques,
14:19sociales, culturelles de Mayotte ont baissé de 30%.
14:22Nous, on a besoin d'aider.
14:23On a besoin que la solidarité nationale s'exprime,
14:25parce qu'il y a justement de terribles douleurs pour nos compatriotes.
14:28Il faut qu'on soit présent, évidemment,
14:30dans les secours que nous sommes en train de porter.
14:32Je pense aux familles, je pense aux fonctionnaires,
14:35aux services de secours qui sont à l'œuvre aujourd'hui.
14:37Mais nous devons, demain, être au rendez-vous
14:39de la solidarité, de la reconstruction.
14:41Voilà, ça me paraît absolument important.
14:43Et nous irons, là aussi, le dire,
14:45défendre le budget des Outre-mer,
14:47défendre les préoccupations qui sont celles
14:49de nos compatriotes de ces territoires-là,
14:51qui subissent la vie chère.
14:53C'est-à-dire, en réalité, quoi ?
14:54Eh bien, des conglomérats qui se font du fric sur leur dos.
14:56– Vous ne voulez pas entrer dans ce débat
14:58autour des propos de Bruno Retailleau ?
15:00On ne pourra pas faire comme avant
15:04en matière d'immigration à Mayotte,
15:06dans la reconstruction ?
15:08– Mais, enfin, M. Retailleau confond tout,
15:10vous voyez, confond tout.
15:11Quand on va soulever les tôles, on va poser la question
15:13de savoir s'ils ont des papiers ou pas.
15:15Pardon, mais il y a des moments où l'humanité doit primer
15:17sur les obsessions.
15:18– Bien. N'a-t-il pas raison, quand même ?
15:20Sur l'avenir de Mayotte, je parle de l'avenir.
15:22– Sur l'avenir de Mayotte, vous savez,
15:24c'est d'abord donner les moyens à nos compatriotes
15:28de vivre dignement, d'avoir des services publics de qualité.
15:31Vous savez, là, on achemine de l'eau.
15:33Mais les coupures d'eau, à Mayotte, c'est quand même très régulier.
15:36La médiocrité d'un certain nombre d'infrastructures,
15:39parce qu'on manque de moyens là-bas, c'est quotidien.
15:41Et puis ensuite, je pense qu'il faut que nous ayons
15:43une coopération régionale avec les Comores,
15:45avec La Réunion, avec Madagascar.
15:47Sinon, on ne répondra pas aux difficultés qui se posent là-bas.
15:52– Alors, j'ai deux questions politiques, j'y reviens.
15:54Sur la censure, j'y reviens parce que je suis tenace, Boris Vallaud.
15:57– Oui, je sais, c'est votre marque de fabrique.
15:59– Je suis tenace, Boris Vallaud, sur la censure.
16:02Quelles sont les conditions pour lesquelles vous ne censurerez pas
16:06M. Bayrou ? Pour résumer.
16:08– C'est à lui de nous dire à quelles conditions
16:11il pense pouvoir se maintenir.
16:13Ce que je peux vous dire de façon honnête,
16:15c'est que si nous devons nous heurter à un mur d'incompréhension,
16:18si nous devons nous confronter comme nous l'avons été,
16:22il faut qu'il bouche sur les retraites,
16:24il faut qu'il bouche sur les services publics,
16:26il faut qu'il bouche sur les impôts et sur la solidarité.
16:28– Retraite, services publics, impôts, solidarité.
16:31– On vient avec ce que nous avons défendu.
16:33Pour l'instant, nous n'avons été confrontés
16:35qu'à la défense acharnée du bilan, tout le bilan,
16:38rien que le bilan d'Emmanuel Macron.
16:40On ne peut pas en rester là, on a besoin de dire des choses.
16:42Moi, vous savez, ma seule préoccupation,
16:45c'est de savoir comment on est utile, pas dans 30 mois,
16:48pas hypothétiquement dans quelques semaines,
16:51mais maintenant aux Françaises et aux Français.
16:53Parlons de ce qui les concerne.
16:55J'évoquais les EHPAD, j'évoquais l'hôpital,
16:57je peux évoquer l'éducation nationale, moi je le sais.
17:00Tous les ans, on se bat pour pas qu'il y ait des fermetures de classes,
17:02dans nos campagnes.
17:04On a besoin de parler de la démographie médicale, des déserts médicaux.
17:06Est-ce que vous vous rendez compte qu'il y a 2 ans d'espérance de vie
17:08entre un urbain et un rural ? Est-ce qu'on peut l'accepter ?
17:11C'est pas possible qu'il y ait des villages dans lesquels la République passe pas.
17:14– Boris Vallaud, la politique.
17:17Les institutions sont fragilisées avec cette crise politique très sérieuse.
17:20Institutions de la 5ème République.
17:22Marine Le Pen a déclaré, c'était hier ou avant-hier,
17:26je me prépare à une élection présidentielle anticipée.
17:29Emmanuel Macron, c'est fini ou presque.
17:31Est-ce qu'on est en train de préparer,
17:34vous êtes en train de préparer, vous les responsables politiques,
17:37est-ce que les Français vont être confrontés
17:40à un face-à-face Marine Le Pen-Jean-Luc Mélenchon ?
17:43– Je ne le souhaite pas. Est-ce que vous avez compris ?
17:45– Ce serait un cauchemar pour vous.
17:47– Mais écoutez, ce qui est un cauchemar pour les Français…
17:49– Je vous pose la question de l'instant.
17:51Boris Vallaud, répondez-moi.
17:53Est-ce qu'un face-à-face Marine Le Pen-Jean-Luc Mélenchon
17:55serait un cauchemar pour vous ?
17:57– Je me bats comme un lion pour que les Français
18:01n'aient pas à avoir une élection présidentielle anticipée
18:06qui ne réglerait rien.
18:07Est-ce que vous savez qu'on ne peut pas
18:08dissoudre l'Assemblée nationale ?
18:09S'il devait y avoir, dans 35 jours,
18:11une nouvelle élection présidentielle, ça ne changerait rien.
18:13Sommes-nous capables d'être des parlementaires adultes ?
18:15Sommes-nous collectivement capables,
18:17dans le respect de ce que nous sommes,
18:18de nos différences, de nos désaccords ?
18:19Et ils sont profonds avec la Macronie.
18:21Ça fait 7 ans et demi que je suis dans leur opposition,
18:23que je leur dis, vous nous emmenez dans le mur.
18:25Vous nous emmenez dans le mur.
18:26Vous ne pouvez pas être seulement le gouvernement,
18:28le président de ceux qui vont bien.
18:29Il y a quand même tout le reste des Français
18:31qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts,
18:36et vous savez quel est le meilleur des fronts républicains pour moi ?
18:38C'est la République sociale.
18:39C'est les services publics qui permettent,
18:41quand on va à l'école, de se dire
18:42on va pouvoir s'inventer un avenir meilleur
18:44que celui de ses parents, parfois.
18:45J'ai besoin qu'on dise, au fond,
18:47qu'on habite à la ville ou à la campagne,
18:48on aura la même qualité de services publics,
18:50on aura le même médecin spécialiste.
18:51Voilà ce qui est important.
18:52Qu'on puisse vivre de son travail.
18:53Et il y a des gens qui bossent dur,
18:55et qui ont besoin de pouvoir vivre de leur travail.
18:57La question des travailleurs pauvres,
18:58tout ça, c'est des discussions que j'ai avec les partenaires sociaux.
19:00Est-ce que vous pensez sincèrement,
19:01vous êtes un responsable politique,
19:02aviser que l'on se dirige vers un face-à-face
19:05Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ?
19:07Parce que de plus en plus nombreux
19:09sont les Français qui le pensent.
19:10Boris Vallaud.
19:11Je n'en sais rien.
19:12Je vais vous dire, je n'en sais rien.
19:13Voilà.
19:14Moi je suis...
19:15Ce serait catastrophique pour la France.
19:16Moi je suis élu...
19:17Ce serait catastrophique pour la France.
19:19On a besoin d'un pays réconcilié.
19:21Ce serait catastrophique pour la France.
19:23On a besoin de machines à coudre.
19:24On a besoin que les gens s'écoutent.
19:27Ce serait rougeux, catastrophique.
19:30J'ai bien compris votre question.
19:31Je crois que vous avez compris mon réponse.
19:32Je ne suis pas dans la politique fiction.
19:34J'essaie d'être dans l'action
19:35et d'être utile maintenant aux Françaises et aux Français.
19:38Bien.
19:39Merci beaucoup, Boris Vallaud,
19:40d'être venu nous voir ce matin
19:42sur l'antenne de Sud Radio.
19:43Merci.
19:44Bon rendez-vous avec le Premier ministre.
19:46On voit qu'il est possible qu'il y ait
19:48un accord de gouvernement.
19:50Non, ce n'est pas un accord de gouvernement.
19:52C'est à quoi est-il prêt pour sortir
19:54de la crise politique et institutionnelle
19:55dans laquelle le Président de la République,
19:57c'est-à-dire celui qu'il a défendu depuis le premier jour
19:59et même avant, nous a plongé.
20:01C'est ce que vous allez lui dire.
20:02À quoi êtes-vous prêt pour sortir de la crise politique ?
20:05Et pas pour nous, pour les Françaises et les Français.
20:07Oui, c'est ce que vous allez lui dire.
20:08Voilà.
20:09Bon.
20:10Eh bien, il est 8h56.
20:11Vous êtes sur Sud Radio.
20:12Merci.
20:13Après 9h, Patrick Roger.