Mettez vous d'accord avec Alexis Poulin, Pascal Bataille et Michel Taube
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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-07-06##
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00:00 - Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h-10h, Valérie Exper.
00:06 - Bonjour, bonjour à toutes et à tous, heureuse de vous retrouver avec aujourd'hui pour commenter
00:11 l'actualité, Alexis Poulin.
00:13 Bonjour Alexis, journaliste, directeur de la publication du Monde Moderne, vous êtes
00:17 également éditorialiste politique sur Sud Radio tous les mercredis matins.
00:21 Bientôt les vacances quand même Alexis.
00:22 Vous arrêtez ou pas ?
00:23 - Non, je vais continuer.
00:24 Non, compte tenu de tout ce qui se passe, on ne va pas prendre de vacances en juillet.
00:29 - Non, il risque de se passer d'autres choses.
00:31 Pascal Bataille, bonjour, animateur, producteur, chef d'entreprise, bonjour Pascal.
00:35 - Bonjour à vous, bonjour à tous.
00:38 - Vous aussi vous travaillez parce que je crois savoir que vous enregistrez quelques
00:43 émissions pour la rentrée pour C8.
00:44 - Vous êtes très bien informé, effectivement le retour de Y a que la vérité qui compte
00:49 sur C8 à la rentrée.
00:50 - Absolument, et Michel Taubes, lui ne s'arrête jamais non plus, fondateur du site d'information
00:54 Opinion Internationale et fondateur d'Ensemble contre la peine de mort.
00:57 Bonjour à vous.
00:58 - Bonjour à vous.
00:59 - Alors toujours évidemment des sujets qui tournent autour des émeutes.
01:05 Ce matin, la petite phrase de Bruno Retailleau, y a-t-il une régression vers les origines
01:10 ethniques de la part des émeutiers ? Y a-t-il un déni de la part du ministre de l'Intérieur,
01:15 Gérald Darmanin, quand il dit que 10% des émeutiers étaient des étrangers et qu'il
01:20 y avait des Kevin et des Matteo, plus de Kevin et de Matteo dans les interpellés que d'étrangers.
01:26 Un sujet évidemment délicat, compliqué à traiter, qui renvoie à la question de
01:30 l'immigration et de l'intégration.
01:32 On va revenir également sur les flyers d'Éric Dupond-Moretti.
01:37 Flyers, en bon français, ce sont des dépliants, des petits tracts pour informer les parents
01:48 des mineurs qui ont été arrêtés de leurs devoirs et des peines encourues.
01:53 Je sais qu'Olivier Marlex a fait référence à Maurice Berger, et j'y avais fait référence
01:57 lundi, pédopsychiatre qui a travaillé auprès d'enfants délinquants, difficiles, et qui
02:04 dit qu'en 40 ans, il n'a jamais vu la loi appliquée sur les parents des faillants.
02:09 Donc on se berce de mots en ce moment.
02:14 Bref, beaucoup de sujets ce matin.
02:17 L'exécutif qui veut pouvoir couper les réseaux sociaux en cas de crise, je crois que c'est
02:20 ce qui vous a fait réagir, Alexis Poulin.
02:21 On va commencer avec vous, notre tour de table des réactions de vos coups de cœur.
02:28 Alors peut-être qu'on va attendre parce que j'ai vu qu'il y avait des coups de
02:31 cœur qui étaient un peu différents.
02:33 Donc on va parler des réseaux sociaux un petit peu tout à l'heure.
02:36 Michel, vous cinq coups de cœur, complètement dans l'actualité, mais pas politique.
02:41 Alors ce n'est pas politique, mais en fait, c'est très politique.
02:44 C'est pour saluer le Tour de France, qui est un événement national et un événement
02:51 mondial.
02:52 Et en fait, je voulais le saluer pour deux raisons.
02:55 D'abord, parce que de voir les images du Tour de France tous les jours pendant trois
02:58 semaines, c'est vraiment la preuve que c'est l'un des plus beaux, on ne va pas dire
03:02 que c'est le plus beau pays du monde, mais c'est l'un des plus beaux pays du monde.
03:05 Et je pense qu'il y a une phrase, je ne sais plus de qui elle est, mais qui dit "la
03:11 France est un paradis dont les habitants pensent vivre en enfer".
03:14 Et c'est vrai que lorsque vous voyez ces très belles images tout au long de ces trois
03:18 semaines, c'est vraiment un pays extraordinaire.
03:20 Mais ce sur quoi surtout je voulais insister, c'est que le Tour de France, c'est un événement
03:25 mondial qui est retransmis dans le monde entier.
03:27 Et c'est vrai que lorsque vous aviez eu l'année dernière les échauffourées au
03:33 Stade de France pour la finale de la Ligue des champions, lorsque vous avez vu la semaine
03:37 dernière la France en feu, ou en tous les cas dans des centaines d'endroits de notre
03:42 pays, ce qui a eu des retentissants dans le monde entier puisqu'il y a eu de très
03:46 nombreuses annulations de réservations touristiques dans les jours qui ont suivi.
03:51 Le Tour de France rend un très grand service dans le but de rehausser l'image de la France
03:58 et suscite en fait tous les ans une adhésion très forte, non seulement des Français,
04:03 mais du monde entier à ce beau pays qu'est la France.
04:06 Et donc véritablement, non seulement c'est une institution, non seulement c'est un
04:09 événement sportif, mais en fait le Tour de France remplit une fonction d'utilité
04:14 publique que j'espère les Français vont respecter tout au long de ces trois semaines
04:18 et qui ne sera pas d'échauffourées et d'empêchement des cohorts.
04:22 Mais je voulais vraiment insister là-dessus parce que je pense qu'il y a une démonstration,
04:28 je sais qu'on va parler d'un autre événement à l'instant, mais je voulais insister là-dessus.
04:33 Non, non, mais puis bon, Sud Radio suit évidemment le Tour de France, vous l'avez entendu dans
04:38 les différentes éditions, et c'est Sylvain Tesson qui a parlé de ce pays, des Français
04:44 qui croient vivre en enfer alors qu'ils sont au paradis.
04:46 Pascal, c'est un coup de cœur également en marge de l'actualité politique ?
04:53 Également, mais comme le Tour de France, je pense que c'est également une portée
05:01 politique et je vais faire un relais si je puis dire, pour prendre la métaphore cycliste
05:07 avec ce que vient de dire Michel, et je vais parler moi de culture parce que je pense que
05:11 la France est aussi dans ce domaine un pays qui n'a rien à envier aux autres, bien au
05:15 contraire, on le sait.
05:17 Et c'était hier l'ouverture du Festival d'Avignon qui est lui aussi un événement
05:22 international, c'est l'un des principaux festivals de théâtre dans le monde, aujourd'hui
05:28 créé en 1947 par Jean Vila, qui réunit pendant un mois jusqu'au 26 juillet des
05:34 centaines de milliers d'amoureux du spectacle vivant et du théâtre.
05:40 Dans le IN, vous le savez, c'est le festival officiel où il y a une quarantaine de spectacles
05:48 sélectionnés, magnifiques, des créations souvent très originales, et puis aussi il
05:53 y a ce festival off où plus de 1000 compagnies investissent à Avignon qui devient une sorte
05:59 de ville théâtre pour se produire des spectacles toute la journée, ça démarre à 9h le matin
06:05 jusqu'à 11h, 23h le soir, et il y en a pour tous les goûts, pour toutes les générations.
06:11 J'ai la chance de produire un petit spectacle pour enfants à Avignon, mon petit spectacle
06:16 "Pin-Pon et les petits monstres" dont je vous ai déjà parlé, je ne suis pas là
06:18 pour faire de la pub, je suis là pour dire que ce festival qui rassemble à la fois des
06:24 Français de toutes les régions mais aussi plein d'étrangers qui y viennent, c'est
06:30 un moyen pour les Français de montrer aussi leur puissance créative, leur originalité,
06:39 et aussi de se réunir autour de quelque chose qui est profondément pacifique, qui
06:45 est aussi un mode d'expression bien différent de la violence et qui permet de faire passer
06:50 plein de messages également, des messages politiques, des messages d'amour, des messages
06:55 de tolérance, de paix, etc.
06:58 C'est le théâtre et le théâtre il faut continuer à le soutenir parce que vous savez
07:01 qu'il est en souffrance, malheureusement, c'est de plus en plus difficile pour les
07:06 troupes, pour les théâtres de financer les productions, et il faut que les Français
07:11 aient envie de sortir malgré ces confrontations qu'on peut avoir à rester de plus en plus
07:16 chez soi, sur les réseaux sociaux et en craignant certains désordres auxquels on assiste aujourd'hui.
07:22 Alexis, vous vous êtes produit à Avignon si je ne m'abuse ?
07:25 Oui, c'était en 2020 "L'homme qui tuait Momar Kadhafi", un spectacle documentaire
07:30 qui a pas mal tourné, et c'est assez fort surtout quand on a un spectacle à propos
07:36 d'Avignon, c'était la première fois pour moi, donc jouer tous les jours devant un
07:40 public, remplir la salle, c'est un exercice particulier.
07:44 L'ambiance est assez incroyable dans la ville et c'est vrai que ça ouvre un peu
07:47 la curiosité à voir plein de choses, et pas seulement de France, c'est vraiment un
07:52 beau moment.
07:53 Alors on va marquer une petite pause, 9h13 sur Sud Radio et on se retrouve dans un instant,
07:59 Alexis avec vous et votre coup de gueule, à tout de suite.
08:03 Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h10, Valérie Exper.
08:09 Avec Michel Taubes, Pascal Bataille et Alexis Poulin.
08:12 Alors Alexis, vous aviez un coup de gueule sur la fortune des ultra-riches ?
08:16 Pas que, c'est-à-dire que la fortune des ultra-riches augmente très bien, on pourrait
08:21 dire que c'est l'économie, c'est formidable.
08:23 Là, elle a plus que doublé sous Emmanuel Macron et c'est même pas 500 petites familles
08:28 qui captent la plupart de ses richesses, mais je voulais mettre ça en parallèle avec l'effondrement
08:33 de la consommation des biens alimentaires des ménages depuis le début de l'année
08:38 en fait.
08:39 On n'a jamais vu ça en fait depuis 2022, alors que c'est une cour qui ne faisait que
08:44 monter depuis 1980, et bien elle tombe, mais de manière assez impressionnante, comme un
08:49 avion en chute libre, tandis que la fortune des plus riches augmente.
08:52 Qu'est-ce que ça dit ? Ça dit qu'on est dans un moment de contraction terrible où
08:57 les inégalités explosent et c'est encore une fois quelque chose qui va être mis très
09:02 loin.
09:03 On va parler bien sûr des émeutes ce matin, j'imagine, des révoltes, c'est des révoltes
09:07 de la faim aussi, c'est des gens qui sont allés dans des magasins low cost, des typalités
09:13 etc.
09:14 Non mais franchement Alexis, si tu es porte-parole des insoumis là !
09:20 Je ne suis pas porte-parole des insoumis, je regarde les courbes et je parle de la
09:24 courbe rouge.
09:25 Je vous dis que quand l'économie… Non, non, laissez-moi finir, je ne cautionne aucune
09:30 des violences qu'on a vues ces derniers jours.
09:32 Je dis simplement que quand vous avez de telles inégalités, un tel écart qui est en train
09:36 de se creuser et aucune politique réelle de redistribution ou au minima de contrôle
09:41 des prix pour ce qui est de l'inflation, ça ne peut pas bien se passer, voilà, tout
09:45 simplement.
09:46 Et ça ne se passe pas bien d'ailleurs, on le voit.
09:48 Alors après vous pouvez dire qu'effectivement il y a les pillages, ce que vous voulez,
09:51 mais ces courbes-là font froid dans le dos.
09:53 Quand vous les regardez, c'est un pays qui est en train de faire exploser les inégalités
09:57 et qui derrière remet la responsabilité finalement sur des gens qui sont en train
10:01 de se précariser.
10:02 Le chômeur, la personne au RSA, la personne qui a déjà du mal à trouver un travail.
10:07 Et c'est eux qui vont être finalement montrés du doigt comme les responsables de ce problème.
10:12 Si l'économie fonctionnait, l'économie réelle, on aurait un transfert de valeur,
10:16 on aurait des salaires qui sont augmentés et on aurait sans doute davantage d'emplois.
10:20 Aujourd'hui, on a une captation financière de la richesse créée et ça c'est un vrai
10:24 et important problème, surtout si vous le liez avec l'inflation et la baisse de consommation
10:28 des ménages.
10:29 Oui, mais vous liez les deux, vous liez les émeutes, les pillages, vous dites les gens
10:36 sont allés voler pour manger.
10:38 Certains oui, certains oui.
10:40 Et ce n'est pas forcément filmé.
10:42 Certains.
10:43 Non mais on ne meurt pas de la faim, on ne meurt pas de la faim.
10:47 Je ne dis pas qu'on meurt de la faim.
10:49 Par contre, on a fait de quoi ?
10:50 Alexis, ce que vous dites serait vrai si on était dans un pays où effectivement il
10:55 n'y avait pas ce matelas social considérable qu'offre notre pays à toutes les personnes
11:01 qui justement ont de grandes difficultés.
11:04 Oui, il y a des inégalités sociales dans notre pays comme il y en a dans le monde entier,
11:09 mais en même temps, ce système complètement apocalyptique que vous nous décrivez a
11:15 aussi contribué à réduire la très grande pauvreté dans le monde entier.
11:20 C'est tout ce que je trouve profondément démagogique.
11:23 Mais ce n'est pas démagogique.
11:25 Non, ce n'est même pas les émeutes, c'est la mise en relation de ce que certains enrichissent
11:30 à l'excès et de ce que soi-disant les plus pauvres s'approcheraient.
11:35 Ce n'est pas soi-disant, mais c'est dans le challenge.
11:41 Ce n'est pas soi-disant.
11:42 À un moment, il faut arrêter avec d'un côté, on aurait des ragoûts.
11:46 Vous avez un encouragement accéléré.
11:47 Attendez, ne parlez pas tous en même temps.
11:50 Non, mais ceux qui défendent ce discours, d'ailleurs souvent très à droite, et Marine
11:57 Le Pen d'ailleurs en a été à mon avis dans son programme politique de 2022, une
12:02 des légéries principales, prônent en fait une véritable économie dirigée.
12:07 Une économie où l'État va être encore plus à la manœuvre pour soi-disant contrôler
12:13 les prix, les salaires, etc.
12:15 Et ça nous emmènera encore plus vers encore plus de pauvreté et de difficulté dans un
12:19 monde de liberté malgré des écoutecs.
12:22 Mais il n'y a pas, Michel, je veux en venir.
12:24 Mais cette mise en relation, elle est plutôt fondémentale.
12:25 Je ne suis pas un amoureux de l'État et des impôts, loin de là.
12:28 Je pense qu'on est surtaxé.
12:29 Vous avez parlé contre les prix comme solution.
12:30 Laissez-le terminer, Michel.
12:31 Laissez parler à l'écu.
12:32 Je dis simplement que si les responsables politiques sont à ce point aveugles sur ce
12:38 qui est en train de se passer, c'est-à-dire une brésilianisation de la France, on va
12:43 avoir des très, très riches qui vont être protégés dans des ghettos et des très, très
12:46 pauvres qui vont être dans des bidonvilles.
12:47 Ça, c'est peut-être ce qu'on voit se dessiner.
12:50 Parce que derrière, vous n'avez pas de solution.
12:53 Tout ce qu'on voit ces derniers jours sur les plateaux et à la radio, c'est on va
12:57 reconstruire, on va remettre de l'argent dans des trucs qui viennent d'être cramés,
13:00 même si ça ne marche pas parce qu'on ne sait pas faire autre chose.
13:02 La réalité, c'est que, économiquement, socialement aussi, c'est comment vous faites
13:07 une société qui tient quand vous avez d'un côté une sécession des ultra riches et
13:10 une sécession des ultra pauvres.
13:12 Ce n'est pas forcément une révolution, mais c'est un pays qui ne va pas bien.
13:15 Et ça, c'est des courbes, c'est des faits, c'est économique, ce n'est pas du tout
13:19 politique.
13:20 On est d'accord.
13:21 C'est le lien que vous faites avec les émeutes.
13:25 Ce que vous dites est juste sur la répartition des richesses et sur les ultra pauvres, parce
13:32 qu'effectivement, les gens des Restos du Coeur et autres associations expliquent qu'ils
13:36 ont de plus en plus de femmes qui travaillent seules, qui élèvent des enfants qui n'arrivent
13:41 pas à se nourrir.
13:42 Donc, c'est une réalité.
13:43 Maintenant, dire que les pillages ont été faits pour se nourrir, il y a peut-être des
13:47 gens qui l'ont fait.
13:48 Non, je n'ai pas dit ça.
13:49 Je dis que vous avez certains de personnes dans ce pays qui ne se sont pas filmées.
13:52 Mais quand vous allez dans les supermarchés low cost, etc., ce n'est pas pour voler des
13:57 Nike.
13:58 Non, mais ça a été aussi pour…
14:00 Pascal, un mot sur ce que vient de dire Alexis.
14:05 Je suis effectivement assez d'accord avec le sens de ce que dit Alexis, parce que je
14:12 n'ai pas le sentiment qu'il voulait lier les émeutes à ce phénomène.
14:16 Et on ne peut pas, je veux dire, ne pas reconnaître aujourd'hui que dans notre pays, même si
14:21 on est l'un des pays les plus privilégiés au monde, et Michel a raison là-dessus, mais
14:25 il n'empêche, il ne faut pas regarder ce qui se passe plus mal, il faut regarder là
14:29 où ça pourrait être mieux.
14:30 C'est comme ça qu'on va dans le sens du progrès.
14:32 Et dans notre pays, les injustices et les inégalités ne font que se creuser davantage
14:37 chaque jour.
14:38 Et on est aussi dans un monde où le symbole est de plus en plus important, parce qu'on
14:42 a une communication et des moyens de communication de plus en plus faciles, de plus en plus évidents,
14:48 et que chaque symbole a une répercussion bien plus grande qu'avant.
14:53 Quand on voit aujourd'hui l'insolente richesse de certains qui ne cessent de croître alors
15:00 que les autres sont dans des difficultés de plus en plus importantes, effectivement
15:04 des symboles comme la suppression de l'impôt sur la fortune, c'est des mauvais signes,
15:10 même si ce n'est pas ça qui va résoudre en lui-même le problème de la pauvreté,
15:15 c'est des symboles qui sont mauvais, et donner à certains des émeutiers des excuses
15:22 comme celle-là, c'est nourrir un ferment de révolte qui après est utilisé par d'autres
15:31 malheureusement pour commettre des exactions, commettre des méfaits et commettre des crimes
15:35 tout simplement.
15:36 Mais il ne faut pas non plus se cacher derrière le fait que dans la majorité de ces émeutiers
15:40 sont juste des casseurs et des voyous, sur le fait que ça n'exprime pas au fond derrière
15:45 un profond malaise, un profond consentiment d'injustice, et nier ça, c'est s'aveugler
15:52 et je pense ne faire qu'augmenter le problème au fil des mois et des années dans notre
15:58 pays.
15:59 Et juste une remarque de sémantique, moi je ne peux pas laisser dire que nos quartiers
16:02 sont des bidonvilles ou sont en train de devenir des bidonvilles, ce n'est pas vrai, ce n'est
16:06 pas vrai.
16:07 Vous n'avez pas dit ça, c'est un horizon.
16:09 Mais pas du tout, et ce n'est pas du tout l'horizon que propose la France, il y a des
16:14 plans d'investissement depuis des décennies dans ces quartiers, un jeune de ces quartiers
16:19 qui veut réussir, il peut trouver des moyens de réussir, d'obtenir une formation, de faire
16:23 des études.
16:24 Il y a tous les jours des milliers de profs de jeunes issus des banlieues qui ont réussi
16:28 et qui se sont battus pour réussir.
16:30 Donc ne disons pas que soit il y a des ghettos, soit pire, des bidonvilles dans notre pays,
16:37 ça n'est pas vrai.
16:38 Il y en avait au lendemain de la deuxième guerre mondiale, il y en avait, mais aujourd'hui
16:43 il n'y a pas de bidonvilles en France.
16:45 On va clore ce sujet, de toute façon on reste malgré tout sur les discriminations, sur
16:58 ce qui peut se passer effectivement dans les banlieues.
17:01 On va revenir sur cette polémique, deux polémiques, Gérald Darmanin, je vous le disais en préambule,
17:07 qui affirme que 10% des émultiés étaient étrangers, on va l'écouter, puis on va
17:14 écouter cette sénatrice qui a également fait beaucoup réagir hier en évoquant justement
17:22 qui étaient ces Français.
17:24 Sauf qu'aujourd'hui, force est de constater que oui, vous allez me dire, la plupart des
17:28 gens qui ont été arrêtés sont français, d'accord, mais ça ne veut plus rien dire
17:32 aujourd'hui, ils sont comment français ? Et moi ça m'interroge.
17:36 Donc je voudrais savoir quand même si un jour, afin que nous puissions y travailler,
17:41 nous allons pouvoir connaître quels sont ces enfants issus d'immigration, pour lesquels
17:48 probablement des choses ont été ratées, puisqu'ils ne sont considérés pas comme
17:52 français, puisqu'ils ont une haine de la France que moi, élue malheureusement depuis
17:57 quelques années, je n'ai jamais ressenti comme je le ressens aujourd'hui, cette haine
18:02 de la France.
18:03 Voilà, cette haine de la France.
18:05 Juste une chose, des gens vous reprennent Michel Taubes sur les bidonvilles, Gilles
18:09 dit "il n'y a pas de bidonvilles qui l'aillent voir au-dessus du périph' parisien".
18:13 Là on parle de bidonvilles, mais ce ne sont pas des quartiers d'habitation, ce sont
18:19 des migrants, bien sûr qu'il y a des bidonvilles.
18:22 Non, non, ça je suis d'accord, il y a des camps notamment de migrants, principalement
18:26 de migrants, qui n'ont pas de... voilà, mais ceux qui ont mis le feu à nos mairies,
18:32 à nos crèches, ils y sont pris en charge.
18:35 Ne vivent pas dans des bidonvilles.
18:36 On ferme cette parenthèse.
18:40 Donc ça, vous avez entendu cette sénatrice, Mme Eustache Brinault, qui posait cette question
18:51 sur les français.
18:52 Et puis écoutez Bruno Retailleau qui va dans le même sens.
18:55 Quand j'entends Gérard Darmanin hier à l'Assemblée nationale dire qu'il n'y a pas de lien entre
19:00 ces événements et les migrations, bien sûr que si.
19:03 Mais 90% des émigrés sont français.
19:04 Mais ce n'est pas la question, ce n'est pas la question.
19:05 Questionné, et j'ai questionné de nombreux maires, tous vous disent que c'est dans les
19:10 quartiers justement où il y a des ghettos migratoires.
19:14 Certes ce sont des français, mais ce sont des français par leur identité.
19:17 Et malheureusement, pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une
19:22 sorte de régression vers les origines, vers les origines ethniques.
19:25 Et vous voyez bien quand elles sont lointaines.
19:27 C'est ça qui doit nous questionner.
19:29 Alors réaction à ce que vous venez d'entendre de part et d'autre, donc de la sénatrice
19:35 et de Bruno Retailleau avec cette question qui est posée ce matin.
19:40 Est-ce qu'il y a un déni de la part de Gérald Darmanin et du gouvernement qui refuse le
19:45 lien entre immigration, intégration et délinquance ?
19:50 Alexis Poulin.
19:51 Le déni, on l'a eu au Stade de France quand les supporters anglais ont été montrés
19:56 du doigt immédiatement par le ministre de l'Intérieur.
19:58 D'ailleurs, je ne comprends pas qu'ils soient encore ministre de l'Intérieur après
20:00 un tel fiasco qu'a provoqué quasiment une crise diplomatique entre la France et la
20:05 Grande-Bretagne.
20:06 Donc, c'est exactement la même logique qui est à la main d'œuvre, le déni.
20:10 Parce que qu'est-ce que ça montre ? Ça montre la faillite en fait des politiques
20:13 de droite, de gauche, de qui vous voulez, de ces dernières années, surtout Gérald
20:17 Darmanin qui se targue d'être cet homme des quartiers populaires du Nord, etc.
20:21 On voit bien qu'on est loin du compte.
20:23 Ça n'excuse pas le caractère raciste de ses propos.
20:26 Parce que "français comment", je ne sais pas ce que ça veut dire.
20:31 Et c'est ce genre de phrases qui, je pense, font que vous avez ces "français comment"
20:36 qui se disent "mais comment je suis traité en tant que français, moi ? Pourquoi je n'ai
20:38 pas les mêmes droits qu'un français qui ne serait pas justement bronzé ou qui ne
20:43 serait pas habillé comme ci, comme ça, etc.
20:46 Et ce "français comment", il porte une vraie vision raciste de la société, je suis
20:51 désolé.
20:52 Et c'est ça qui est terrible, c'est de voir la façon dont tout s'est décomplexé
20:55 ces derniers jours, que ce soit Rotaïo également, etc.
20:57 Pour dire "bon bah allez, on va mettre les pieds dans le plat et puis on va assumer
21:00 notre racisme".
21:01 Ce n'est pas ça la République.
21:03 Je crois que ces derniers jours, on voit l'effondrement de toutes les valeurs républicaines,
21:07 que ce soit celle de la liberté, que ce soit celle de l'égalité, de la fraternité,
21:10 n'en parlons pas.
21:11 Et surtout, on voit en parallèle de ces déclarations totalement choquantes, des lois qui sont
21:16 en train de se mettre en place sur la censure des réseaux sociaux, sur l'écoute des
21:20 téléphones à distance, des lois qui sont en train de totalement nous faire sortir
21:24 du cadre démocratique.
21:26 On entre dans un régime autoritaire, illibéral, avec en plus la parole raciste décomplexée.
21:30 Bon bah moi, je suis désolé, ça me rappelle une certaine période sombre de l'histoire.
21:33 Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
21:35 Il ne faut pas comparer bien sûr, mais ça pue vraiment en France en ce moment.
21:38 Alors on va y revenir, parce qu'évidemment, il y a le contrepoint qui vous répond qu'on
21:47 a entendu "1, 2, 3, vive l'Algérie, nique la France" et autres slogans qui n'étaient
21:52 pas forcément non plus des slogans très respectueux de la République.
21:58 Il y a l'opposant de l'autre côté, vous savez que maintenant, vous avez des émeutes
22:01 racistes contre les personnes noires.
22:04 On y va, on revient, c'est la pub, tout de suite.
22:08 Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h-10h, Valérie Exper.
22:14 On est ensemble avec Michel Thau, Pascal Bataille et Alexis Poulin.
22:19 Alors Pascal Bataille, peut-être réagir à ces deux phrases, celle de Bruno Retailleau
22:25 et celle de la sénatrice Eustache Brignot, qui évoque des Français.
22:33 Quel Français ? Alexis Poulin nous disait "c'est profondément raciste".
22:37 Qu'est-ce que vous en pensez ?
22:39 Plusieurs choses.
22:40 D'abord, je voulais saluer pour une fois, et c'est rare de ma part, Gérald Darmanin
22:47 dans le fait qu'au lieu de jeter de l'huile sur le feu, comme il a souvent l'habitude
22:52 de le faire, pour une fois, effectivement, il a parlé des Matéo et des Kevin, qui font
22:58 aussi partie de ces légions d'émetiers, donc des prénoms d'origine bien franco-française,
23:04 on va dire, pour rejoindre un langage que je n'aime pas, et dire aussi qu'effectivement
23:11 ces jeunes émetiers ne sont pas tous, loin sans faux, issus de l'immigration.
23:18 Ça c'est un premier point.
23:19 Deuxièmement, je pense que dans notre pays, on est en ce moment victime d'une maladie
23:24 terrible qui est qu'on ne peut plus dire quoi que ce soit sans que les propos soient
23:31 déformés dans un sens ou dans un autre, et par un camp ou par un autre.
23:36 Quand Bruno Retailleau, pour lequel je n'ai pas une admiration infinie en soi, mais dit
23:43 "retour vers les origines ethniques", en l'occurrence, même si à première vue comme
23:49 ça, le propos peut me choquer, quand j'y réfléchis un petit peu, et je pense que ça
23:53 mériterait de plus en plus qu'on prenne le temps de réfléchir avant de réagir et
23:57 de tweeter dans la seconde sur chaque déclaration de quiconque, je pense que ce qu'il veut
24:03 dire c'est qu'effectivement une partie des jeunes issus de l'immigration, et c'est
24:07 indéniable, il faut savoir le dire, même si c'est à mon avis une minorité, mais
24:12 une partie des jeunes issus de l'immigration, aujourd'hui, eh bien, rompt avec l'intégration,
24:18 l'assimilation qui avait été plutôt réussie à la génération de leurs parents et de
24:25 leurs grands-parents, et retourne effectivement, alors est-ce qu'il y a des bonnes raisons
24:30 pour ça ? Peut-être, en tout cas, ce n'est pas 100% de leur faute, il y a certainement
24:35 aussi des fautes de la France, des fautes de notre société, de la façon dont on ne
24:39 sait plus les accueillir et les intégrer, mais en tout cas, il y a un mouvement effectivement
24:44 de la part de certains de ces jeunes à revendiquer leurs origines ethniques, le pays d'origine
24:52 de leurs parents, de leurs grands-parents, etc., d'où, par exemple, c'est "Vive l'Algérie"
24:57 au lieu de "Vive la France" qu'on aimerait entendre. Il faut savoir le dire, il faut
25:00 savoir le reconnaître, il faut aussi savoir dire que ce n'est pas la majorité d'entre
25:04 eux, il faut aussi savoir dire que la majorité des jeunes aujourd'hui issus de l'immigration
25:09 est très heureusement intégrée, fait des choses formidables, que parmi ces jeunes,
25:14 il y a des jeunes qui participent énormément au développement économique, au développement
25:19 scientifique, au développement technologique de notre pays. Mais si on n'est pas capable
25:23 d'entendre quelqu'un qui dit effectivement "Attention, il y a une dérive de certains
25:27 de ces jeunes" et où on l'accuse tout de suite de racisme, eh bien, on n'est plus
25:31 capable de réfléchir dans notre pays parce qu'on ne fonctionne plus que par anathème
25:35 et que par grandes caricatures comme ça qui empêchent la réflexion et qui empêchent
25:40 l'évolution. Donc attention, voilà. Je pense que le problème aujourd'hui n'est
25:44 pas de dire "Ouh, le vilain Bruno Retailleau" ou "La vilaine sénatrice dont le nom m'échappe,
25:50 pardonnez-moi". C'est pas ça le sujet. C'est de dire qu'est-ce qu'il y a peut-être
25:55 de sorcier dans ce qu'ils disent et comment effectivement ne pas généraliser cette
26:01 phrase et dire "Ça concerne une partie de cette population jeune issue de l'immigration,
26:07 c'est ces jeunes-là sur lesquels il faut concentrer aujourd'hui nos efforts, à la
26:11 fois en répression quand il le faut et à la fois aussi en efforts d'intégration encore
26:17 plus importants et en main tendue encore plus importantes parce qu'au moins on ne pourra
26:21 pas se reprocher de ne pas avoir tendu cette main pour essayer de les ramener vers nous
26:24 puisqu'en ce moment on voit bien qu'ils s'éloignent de la France".
26:28 Alors Michel Taubes.
26:30 Plusieurs choses. D'abord Bruno Retailleau a apporté quelques précisions à ses propos,
26:36 précisions que je partage totalement. Il dit en fait que la France c'est une promesse
26:40 de dépassement de ses origines, des origines de chacun. Et il dit que pour beaucoup de
26:44 jeunes issus de l'immigration, il y a un refus de cette promesse et un retour, je le
26:49 cite, à des attachements ethniques ou nationaux extérieurs à la France. Et là-dessus, malheureusement,
26:55 il a totalement raison. Ensuite, moi, c'est sur quoi je voudrais insister. Il y a une
27:01 hypocrisie française. Il y a une hypocrisie française. Il y a une hypocrisie française
27:05 parce que d'abord, au nom d'un citoyen universel français, on n'a pas voulu voir pendant
27:12 des décennies que la diversité de la population s'était considérablement accrue. Et c'est
27:18 vrai qu'en France, il n'y a pas de statistiques ethniques. En Allemagne, par exemple, chaque
27:22 citoyen peut déclarer, enfin même déclare, notamment pour des raisons fiscales, pour
27:27 qu'une partie de ses impôts soit reversée à des cultes, sa religion. En France, ce
27:31 n'est pas possible. Donc, il n'y a pas de statistiques ethniques en France de sorte
27:35 qu'on ne connaît pas finalement, officiellement, officiellement, la population française.
27:41 La deuxième chose, c'est que des Matteo et des Kevin, la réalité, c'est qu'ils
27:46 sont minoritaires dans les quartiers qui ont flambé ces derniers jours. Ils sont minoritaires.
27:51 Ce n'est pas une injure que de le dire, mais la réalité, c'est que ces quartiers
27:56 qui étaient beaucoup plus divers et variés dans leur composition sociologique et culturelle
28:02 il y a 20 ans, 50 ans, 60 ans, sont devenus en fait des ghettos, notamment ethniques,
28:08 où les Français d'origine africaine sont très majoritaires. Très majoritaires. Ce
28:14 n'est pas une injure que de le dire, c'est une réalité sociologique de nos quartiers.
28:18 Donc moi, j'ai un doute sur les condamnations qui pleuvent actuellement, parce que les condamnations
28:23 pénales qui pleuvent portent quand même surtout sur des pillards qui, dans les centres-villes,
28:28 sont allés se servir dans des boutiques qui avaient déjà été incendiées. Mais ceux
28:32 qui ont déclenché le mouvement, ceux qui s'en sont pris à des crèches, aux mairies
28:39 annexes, aux écoles, etc. Eux, à ma connaissance, ils n'ont pas été arrêtés et jugés.
28:43 Il n'y a pas eu de condamnation pour dégâts sur des écoles, etc. Mais ceux-là, je pense
28:51 que ce n'est pas une injure de dire qu'ils s'appellent peut-être plus Mohamed que
28:55 Kevin, parce qu'en fait dans ces quartiers-là, ils sont devenus archi-politiques.
28:59 Mais attends pas de dire que la police fait de la discrimination politique.
29:01 Non mais je ne dis pas pour les accuser d'être responsables au nom de leurs origines d'avoir
29:05 commis ces actes. C'est que dans nos quartiers populaires, ce sont devenus des ghettos ethniques.
29:11 Et ce n'est pas la faute uniquement de leurs habitants. C'est la faute aussi de
29:15 tout un maillage social qui n'a pas été réussi dans notre pays.
29:18 Et dernière chose, moi ce que je regrette, je vois ce que dit Pascal, c'est que ce
29:27 qui est dramatique, c'est qu'on ne puisse pas parler de ces sujets sans tout de suite
29:30 être accusé de racisme d'un côté ou de l'autre. Ce n'est pas normal. On doit
29:34 pouvoir en parler librement sans essuyer des anathèmes. Et dernière chose, les principaux
29:40 vecteurs de ces discours identitaires, c'est l'extrême gauche. Quand vous entendez
29:45 Mme Pannot qui n'arrête pas de dire "c'est un arabe qui a été tué par la police",
29:51 conviction très largement partagée dans toute l'Afrique. On n'imagine même pas
29:55 les dégâts que ça provoque en Afrique. En Afrique, sur les réseaux sociaux, il y
29:59 a une conviction très forte qui s'est imposée que la police a tué un arabe. C'est
30:05 ça le discours qui s'est imposé. Et les relais de ça, c'est l'extrême gauche
30:09 en France et c'est inadmissible. Mais c'est le discours aussi, c'est ce qu'on
30:13 dit depuis le début sur cette triste affaire sur la radicalisation des propos d'un côté
30:20 comme de l'autre avec très peu de nuance et la difficulté de dire les choses où on
30:26 marche effectivement sur des oeufs. Mais c'est vrai qu'il y a aussi un discours
30:31 victimaire qui émane, ce que vous disiez, de l'extrême gauche. Quand j'entends
30:37 des policiers parler mal aux jeunes, quand on voit aussi la manière dont ces jeunes
30:42 parfois se comportent avec les policiers, on n'a qu'un côté des choses. Je ne
30:47 cherche pas à excuser ni ce qui peut se passer. Comme partout, il y a des policiers certainement
30:51 qui ne sont pas dans le comportement qu'ils devraient avoir. Mais on ne peut pas faire
30:58 de la police. D'ailleurs, il y a un sondage ce matin assez intéressant qui dit que 77%
31:03 des Français soutiennent la police et respectent la police. Quand on regarde dans le détail,
31:09 1% des électeurs de la France insoumise respectent la police. Donc il y a ce discours-là qui
31:18 infuse et qui est très caricatural. Petite pause et on se retrouve.
31:23 Oui, Pascal ? Non, non, juste pour dire qu'il faut savoir
31:27 réintroduire de la nuance et dire qu'il y a des policiers qui sont effectivement des
31:32 délinquants, des racistes, mais pas dire que la police est délinquante et raciste.
31:36 C'est une minorité des policiers comme ce n'est pas non plus, et heureusement, la majorité
31:42 de la population immigrée qui cause des problèmes en France. Donc introduisons la nuance et
31:46 je pense qu'on avancera davantage. On se retrouve dans un petit instant. Vous
31:50 vouliez évoquer ce sujet Alexis Poulin, du fait de couper les réseaux sociaux en cas
31:57 de trouble à l'ordre public. A tout de suite.
31:59 Sud Radio, mettez-vous d'accord. 9h10h, Valérie Expert.
32:05 Avant de parler des réseaux sociaux, une réaction d'un de nos éditeurs, Xavier, qui
32:09 dit "Bonjour, vos chroniqueurs nous prennent pour des jambons. Les émutiers français
32:12 ont des origines de l'immigration et à Perpignan, au quartier Claudion, à majorité musulmane,
32:16 une camionnette qui brûlait portait l'inscription "Nique la France et la police". Discours
32:20 de Bisounours de Gérald Darmanin". Voilà, c'est un commentaire parmi d'autres.
32:26 Alexis, vous vouliez évoquer ce qu'a dit le président de la République, à savoir
32:32 en cas de crise, il n'exclut pas de couper les réseaux sociaux, réseaux sociaux qui
32:37 sont accusés de diffuser des messages appelant à l'émeute et à la rébellion. Ça va
32:43 rejoindre votre discours d'un d'état totalitaire qui vise à nous couper de toutes nos libertés.
32:48 Vous savez, oui, c'est pas que tous les voyants sont rouges depuis 2020. Mais d'ailleurs,
32:53 Olivier Véran a repris les mots du président de la République en disant que oui, c'était
32:58 quelque chose qui était sur la table en tant que porte parole. Je rappelle simplement
33:02 les pays qui ont coupé l'accès aux réseaux sociaux ou carrément à Internet depuis
33:06 2020 lors d'émeutes. C'est le Sénégal, c'est la Mauritanie, le Pakistan, le Kazakhstan,
33:11 l'Iran, le Soudan, la Siraleone, le Suriname, Cuba, l'Inde, la Colombie et le Myanmar.
33:16 Donc, c'est effectivement…
33:18 L'Inde, c'est une grande démocratie.
33:20 Oui, c'est une grande démocratie. Absolument. D'ailleurs, ils ont leurs propres réseaux
33:23 sociaux. Donc, c'est dire comment ils font attention à ça pour éviter justement toute
33:27 ingérence.
33:28 Et le Premier ministre et les troupes indiennes seront sur les Champs-Elysées la semaine
33:31 prochaine.
33:32 Absolument. C'est formidable.
33:33 Mais bon, laissez Alexis terminer sa démonstration.
33:37 Notre soi-disant démocratie libérale qui a été le pays de la Déclaration des droits
33:42 de l'homme ou la devise de liberté, égalité, fraternité. Quand on passe son temps systématique
33:46 à faire des lois qui sont là pour renier les libertés, maintenant une loi pour essayer
33:51 d'écouter potentiellement des lanceurs d'alerte à distance en allumant caméra
33:55 et micro des téléphones.
33:56 Quand on en est à systématiquement en contraindre, obliger, empêcher, faire en sorte que la
34:03 communication, l'information ne soit plus libre, j'ai un vrai problème avec ça.
34:07 Parce que pour moi, la démocratie libérale, c'est la liberté d'informer, c'est la
34:10 liberté de s'informer. Et oui, il y a des problèmes avec les réseaux sociaux. Bien
34:14 sûr, les discours de haine, le harcèlement, plein de choses, évidemment. Mais partir
34:17 du principe que dès qu'il y a des émeutes ou dès qu'il y a un souci politique dans
34:21 un pays, on va par le gouvernement faire la censure des réseaux sociaux, ça me pose
34:25 un vrai grave problème. Parce que ça veut dire que le débat est tronqué. Ça veut
34:29 dire que quand vous n'avez pas la liberté de parole dans le débat, vous n'êtes
34:32 plus en démocratie. Alors très bien, assumons que nous ne sommes plus en démocratie. Mais
34:35 dans ce cas là, on arrête de faire des faux débats, de dire que c'est formidable, que
34:38 c'est pour la sécurité des Français. Non, c'est un régime illibéral que Emmanuel
34:42 Macron installe depuis quelques mois maintenant. Et tout ça s'accélère. Et ce n'est pas
34:47 anodin. Et ce n'est pas quelque chose qu'on doit traiter avec le sourire ou en disant
34:50 "mais oui, l'Inde, c'est un très grand pays, c'est formidable". Non, ce n'est
34:53 pas normal. Ce n'est pas à l'Inde ou au Kazakhstan qu'on doit comparer la France.
34:57 Je suis désolé. Et ce n'est pas à la hauteur de ce que doit être notre démocratie.
35:00 Donc là, vraiment, je suis scandalisé. Je pense que beaucoup de Français ne se rendent
35:05 pas compte, en fait. Les oppositions sont assez molles là-dessus, finalement, en disant
35:09 "oui, on prouve tout, les réseaux sociaux, bon, pourquoi pas". C'est proprement scandaleux
35:13 et c'est simplement l'avènement d'un nouveau régime. C'est tout.
35:18 Michel, Michel.
35:19 Les mêmes grandes phrases étaient prononcées dans la crise Covid. Je ne pense pas que...
35:24 Ça aide. C'est la suite logique.
35:25 Je ne pense pas qu'on aille... Mais Alexis, je suis très content que vous défendiez
35:28 la Déclaration universelle des droits de l'homme. C'est très, très bien. Moi, ce
35:32 que je vois, c'est que je ne vais pas en faire la publicité, mais je ne peux pas m'empêcher
35:36 de le citer. Ce qui, moi, me choque profondément, c'est que depuis qu'une semaine, l'exécutif
35:42 nous dit "alerte sur les réseaux sociaux, etc.", vous avez sur Telegram deux groupes.
35:47 Vous tapez "mortier" sur Telegram. Vous tombez sur des groupes où vous avez 12 000 abonnés
35:52 qui, tous les jours, publient des offres de vente de mortiers pour continuer à mettre
35:58 le feu dans nos quartiers. Et ça, le gouvernement n'est pas capable de... Nous sommes nombreux,
36:03 par avoir alerté, parce que c'est quand même extrêmement choquant. En libre accès,
36:08 vous avez des ventes, en plus, avec des images et des vidéos de ce qui s'est passé dans
36:13 les banlieues il y a une semaine. Donc, clairement, il y a une mise en relation directe entre
36:18 la vente de mortiers et les émeutes qui ont été occasionnées. Et le gouvernement n'est
36:22 pas capable de faire supprimer ces groupes qui sont des véritables vecteurs de violence
36:29 à venir dans les prochains jours, les prochaines semaines. Et ils nous font des grands discours
36:32 médiatiques. C'est ça que moi je reproche, c'est l'excès de vociférations médiatiques,
36:37 alors que par derrière, le travail n'est pas fait pour justement couper les possibilités
36:42 d'accès par ceux qui veulent mettre de la violence dans nos sociétés via les réseaux
36:47 sociaux. Donc ça, je trouve ça totalement hypocrite. Et puis en plus, l'expérience
36:51 nous montre que malheureusement, c'est devenu... Les plateformes ont pris le pouvoir, ont clairement
36:56 pris le pouvoir, et qu'il est devenu de plus en plus difficile de lutter contre les excès,
37:02 les discours de haine, de racisme, de discrimination qui fleurissent sur les réseaux sociaux depuis
37:08 des années.
37:09 On m'envoie à l'instant sur Telegram, donc shop ouvert, clique sur le hashtag et recherche
37:16 ce que tu veux. iPhone, armes, mortiers, n'hésitez pas à nous contacter, on a beaucoup de stocks
37:20 volés à écouler, on ne peut pas tout mettre ici. Lacrymo, 280 euros les 30 litres crépitants,
37:28 etc. pour les gros arrangements privés, pour les revendeurs, Taser et Matrac, gazeuses,
37:34 100 ml à dispo. Il y a aussi un problème quand même avec les réseaux sociaux.
37:39 C'est là que je vois une autre.
37:40 Une autre actrice qui me dit "vous devriez avoir peur Valérie, bientôt vous allez être
37:43 obligé de penser comme le gouvernement, il n'y aura plus de contradictions, un folan,
37:46 cette censure". Est-ce qu'on peut être aussi un peu dans la nuance sur ces sujets-là ?
37:51 Dans ce groupe Telegram dont vous décrivez les détails de l'offre que je voulais dénoncer,
37:57 il y a 12 393 membres. C'est-à-dire que vous avez 12 393 personnes qui vont potentiellement
38:05 faire leur marché pour acheter des mortiers. C'est vraiment extrêmement grave.
38:11 Pas que des mortiers, on vous propose des tasers, on vous propose beaucoup de choses.
38:16 Le mot clé d'entrée c'est mortier.
38:20 Pascal, bataille sur cette possible coupure, ou censure, à Alexis Poulin, des réseaux
38:28 en cas de danger.
38:30 Pascal ? Non, je ne vous entends pas. Allez-y, on vous entend.
38:38 Oui, vous avez un problème de micro, désolé. Je suis à 1000% d'accord avec ce que dit
38:43 Alexis sur le fait que ce n'est sûrement pas en faisant la censure, et Emmanuel Macron
38:49 depuis qu'il est au pouvoir en 2017 n'a cessé de réduire le champ de nos libertés
38:53 individuelles par plein de moyens plus ou moins insidieux.
38:56 Mais lesquels ? Quelles sont vos libertés, Pascal ? Non mais dites-moi, quelles sont
39:01 les libertés qui ont été aujourd'hui, en quoi vos libertés ont été réduites
39:06 concrètement ?
39:07 Il y a eu pendant la période Covid des tas de libertés individuelles.
39:14 Non mais aujourd'hui, quelles sont les libertés qui n'existent plus ?
39:17 Par exemple, quand je vois l'utilisation des caméras de surveillance utilisant l'intelligence
39:24 artificielle et la reconnaissance faciale, pardonnez-moi, pour moi c'est une atteinte
39:31 à ma liberté individuelle.
39:33 Quand je vois ce qui a été accepté hier sur la possibilité d'utiliser les téléphones
39:39 ou les ordinateurs portables pour localiser, surveiller certains individus, c'est une
39:45 atteinte aux libertés individuelles.
39:49 Et au-delà de ça, pour revenir sur le débat, et rester juste dans la polémique anti-Macron,
39:56 le sujet n'est pas d'interdire les réseaux sociaux, bien au contraire, ça serait totalement
40:01 contre-productif.
40:02 Quand Michel parle, et c'est dommage, heureusement les auditeurs de Sud Radio, à mon avis, ne
40:07 sont pas des acheteurs potentiels de mortier, mais c'est dommage qu'il ait cité le nom
40:11 de ce groupe.
40:12 Quand il parle de ce groupe, pardonnez-moi, mais la loi interdit, la loi permet d'interdire
40:18 et de couper ces gros plats sur certains réseaux sociaux.
40:24 Ça existe aussi, ne soyons pas non plus angéliques, il y a aussi quelque chose qui s'appelle
40:28 le dark web, depuis des années, sur lequel les forces de police investissent et font
40:35 des actions pour essayer d'interdire certaines choses, parce que sur le dark web on trouve
40:39 aussi bien de la drogue, des kalachnikovs, etc.
40:42 Moi je ne sais pas y aller, mais je connais des gens qui le savent faire, et apparemment
40:46 c'est très facile.
40:47 Donc le problème n'est pas d'interdire les réseaux sociaux, le problème est d'agir
40:54 ponctuellement sur des choses qui sont illégales, et ça je pense que le gouvernement a les
40:58 moyens législatifs de le faire, et au contraire d'utiliser les réseaux sociaux au maximum,
41:07 et c'est là aussi un échec profond de l'État depuis des années, de l'éducation nationale,
41:14 au lieu de condamner les réseaux sociaux, il faut savoir les utiliser, les jeunes aujourd'hui
41:20 ne se nourrissent que de ça, c'est comme ça et c'est par ce moyen qu'il faut aller
41:24 leur parler, qu'il faut aller leur faire passer des messages, qu'il faut leur passer
41:27 de l'éducation, qu'il faut leur apprendre même peut-être l'histoire, la géographie,
41:32 etc. via les réseaux sociaux.
41:33 Donc ne supprimons surtout pas les réseaux sociaux pour ne pas mettre un couvercle sur
41:39 une marmite qui de toute façon ne menace que d'exploser, ce n'est pas en interdisant,
41:44 ce n'est jamais en interdisant qu'on fait protéger.
41:47 Une précision quand même, parce que c'est important, je n'ai pas du tout donné le
41:52 nom du groupe, j'ai cité "Plateforme Télégram" que tout le monde connaît, et
41:56 qui est comme le ministre de la Justice a cité Snapchat et les réseaux sociaux, donc
42:02 je parlais de la Plateforme Télégram, je n'ai pas donné le nom du groupe, mais malheureusement
42:06 il est très facile à trouver.
42:07 Il y a eu un sujet hier dans le 20h.
42:10 Ce n'est pas liberticide que de faire interdire un groupe dans lequel vous avez 1500 personnes
42:20 qui vendent en libre service des armes par destination sur le motif même de vidéos
42:29 qui montrent les violences de la semaine dernière.
42:32 Ce n'est pas liberticide, c'est juste une question de protection.
42:36 Une auditrice me dit que la liberté s'arrête quand elle commence à empiéter sur celle
42:42 d'autrui.
42:43 Non mais d'accord, mais les lois existent en fait, c'est là où je m'inquiète,
42:48 c'est-à-dire que les lois existent, elles sont bien faites, et la Direction Générale
42:51 de la Sécurité Intérieure travaille avec d'autres instances justement, et ils ont
42:57 certains outils.
42:58 Quand on parle de couper les réseaux sociaux lors de crise, c'est tout à fait autre
43:01 chose.
43:02 Et c'est ça, je dénonce le fait d'avoir dans la tête de gens qui sont censés être
43:06 les garants des institutions la volonté de changer de régime et de passer à tout à
43:10 fait autre chose.
43:11 Et ça c'est grave, et c'est ça où l'alerte doit être vraiment lancée parce que derrière,
43:16 c'est autre chose.
43:17 Ce n'est pas couper un groupe Telegram qui vend des armes, etc.
43:21 Ça, la DGSE et d'autres sont déjà sur le coup.
43:23 Là on est dans autre chose, et c'est ça qui est grave.
43:26 Merci à tous les quatre, on n'a pas eu le temps de parler des petits prospectus de
43:30 M. Dupond-Moretti, mais on aura l'occasion d'y revenir je pense demain.
43:35 Très bonne journée.
43:36 Quand Internet sera coupé, on reviendra au tract.
43:38 Allez, on se retrouve nous dans un instant pour l'émission Média, à tout de suite.