Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:00Il est quasiment 20h sur CNews, Geoffroy Lejeune, Nathan Devers, Aminel Katmi, je le dis à
00:06tous les trois, les téléphones, vous les posez, vous ne les touchez pas de l'émission.
00:10Parce que je pense aux téléspectateurs qui font un message en disant c'est insupportable
00:18les invités qui sont sur leur téléphone en permanence.
00:21Ils ont raison mais vous savez qu'on ne s'envoie pas des textos pour rigoler, on vérifie
00:25des informations.
00:26J'espère que vous l'avez fait avant de l'émission Nathan Devers.
00:28Bien sûr, mais après on repense à quelque chose.
00:30Vous allez penser dans votre tête.
00:32Récupérez les téléphones.
00:33J'ai une chose à dire, c'est que les présentateurs qui ne sont pas dans le champ de la caméra
00:37sont eux-mêmes sur leur téléphone.
00:39Il y a une différence, c'est que lorsqu'on peut être sur notre téléphone, c'est pour
00:43le coup avoir la dernière information, pouvoir parler avec nos journalistes.
00:47Je ne me permets pas d'être sur le téléphone quand vous parlez.
00:49Donc les téléphones c'est fini.
00:5120h, c'est à vous Isabelle Piboulot.
00:54Bonsoir Eliott, bonsoir à tous.
00:57Vive émotion à Saint-Maximin à la Sainte-Baume dans le Var où se sont tenus les obsèques
01:01du petit Émile ce matin à la basilique Sainte-Marie-Madeleine.
01:05L'office religieux a réuni la famille du garçon, 400 invités et des dizaines d'anonymes
01:10avant l'inhumation dans l'intimité.
01:12Disparu en juillet 2023, Émile est mort à l'âge de 2 ans et demi dans des circonstances
01:18encore inconnues.
01:19Nicolas Sarkozy déposera un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme
01:24avant la fin du mois.
01:25Il l'a annoncé sur X après avoir été équipé hier d'un bracelet électronique.
01:30Condamné dans l'affaire dite des écoutes, l'ancien président de la République confie
01:35mettre entre parenthèses ses activités publiques d'ex-chef de l'État et de conclure
01:40« je me battrai contre le mensonge, la calomnie et la manipulation ».
01:45Enfin, après 16 mois de captivité, Orlévis, Elie Charabi et Oued Benhami sont libres
01:51mais l'état de santé de deux d'entre eux est mauvais.
01:54C'est ce qu'annonce l'hôpital Sheba où ils ont été admis.
01:58Au HAD, notamment, l'Israélo-Allemand de 56 ans est en état de détresse nutritionnelle.
02:03Relâchés ce matin, les otages du Ramas sont apparus amégris, le visage marqué et creusé.
02:09Voilà ce à quoi ressemble un crime contre l'humanité, a déclaré le président de l'État hébreu.
02:15Merci Isabelle pour le point sur l'information.
02:17Nous traiterons évidemment de ces sujets dans cette émission.
02:20Mais à la une, ce soir, c'est bien sûr le choc, la consternation, la colère aussi.
02:25En apprenant la mort de la petite Louise, 11 ans, une jeune fille qui a été tuée à larmes blanches
02:32dans des conditions absolument horribles.
02:35Son corps sans vie a été retrouvé à 2h30 ce matin.
02:39Elle était portée disparue depuis la veille à la sortie de son collège à Épinay-sur-Orge.
02:44Neuf minutes séparent son collège de son domicile, elle rentrait tranquillement chez elle.
02:50On va être très prudents ce soir parce que l'enquête est en cours.
02:54On a peu d'éléments sur les suspects.
02:58Il y a deux individus qui ont été interpellés et qui étaient placés en garde à vue,
03:03mais ils seraient mis hors de cause.
03:05Je vous propose qu'on aille voir Mathilde Couvillier-Flornois, qui est notre reporter sur le terrain.
03:09Mathilde, bonsoir, merci d'être avec nous.
03:11Vous avez pu suivre ce rassemblement spontané et cette messe en l'église Dominique Savio
03:17qui a été organisée.
03:19Racontez-nous.
03:22Oui, Eliott, l'émotion était vive devant cette chapelle où une messe a été organisée
03:27pour rendre hommage à Louise, cette fillette de 11 ans retrouvée morte dans le parc des Templiers
03:32cette nuit, non loin d'ici.
03:34Ce que je peux vous dire, c'est que la chapelle était pleine.
03:37Beaucoup de personnes n'ont pas pu assister à la messe.
03:40Beaucoup de personnes étaient également à l'extérieur, à peu près une bonne centaine.
03:44Certains nous ont raconté un peu comment s'était passée cette messe.
03:48L'atmosphère était plutôt lourde, pesante, mais on nous a aussi fait part d'un sentiment
03:55de complicité, d'union entre les personnes qui habitent ici.
03:59Ils sont tous venus en tout cas pour soutenir la famille de Louise.
04:02Il y avait aussi également beaucoup de jeunes dans cette chapelle et également à l'extérieur,
04:07sûrement des camarades de classe de Louise.
04:09On a pu s'entretenir un petit peu avec quelques-uns.
04:13Ils sont tous choqués évidemment par ce drame.
04:16D'autres étaient évidemment en pleurs.
04:18Une cellule psychologique sera mise en place par la mairie et au collège dès lundi,
04:23pour ceux qui le souhaitent.
04:26Mathilde Kouvelier-Florenois, merci à Audrey Legray qui vous accompagne.
04:30Je le répète, nous serons extrêmement prudents sur la question de l'enquête.
04:34Mais force est de constater qu'on vit un nouveau drame aujourd'hui.
04:39Après la mort de cette petite Louise, 11 ans, je vous propose de voir peut-être la réaction
04:44du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui a réagi sur Twitter.
04:47Le corps sans vie de la petite Louise a été retrouvé aujourd'hui.
04:49Une vie innocente a été arrachée à la vie et à l'amour des siens.
04:53Nous sommes dans le temps de l'enquête.
04:54Mais la tristesse et la colère envahissent chaque Français.
04:59Je pense ce soir à sa famille et compati à son immense douleur.
05:03Il parle de colère puisque ces drames, malheureusement, se répètent.
05:07Bruno Retailleau est devenu ministre de l'Intérieur au moment où on apprenait l'affaire et l'horreur de Philippines,
05:15le 20 septembre dernier.
05:17Et il a d'ailleurs fait de ce drame un combat en disant qu'il faut qu'il n'y ait plus dans les mois à venir de Philippines.
05:24Je rappelle également qu'il y a deux semaines, c'était un garçon qui s'appelait Elias,
05:28qui avait 14 ans, qui sortait d'un entraînement de football et qui était tué à coups de couteau.
05:32Et pour l'instant, la seule chose, seule information que nous avons sur les conditions de la mort de Louise serait l'utilisation de larmes blanches
05:43et d'une extrême virulence et d'une violence, d'une barbarie plutôt que d'une virulence.
05:47Je vous propose d'écouter quelques réactions sur place au moment du rassemblement.
05:54Surtout inquiet parce qu'on se dit que c'est juste à côté de chez nous.
05:58On habite tout proche en plus du collège, donc ça aurait pu être totalement basseur en fait et ça inquiète beaucoup.
06:03On ne se dit pas que ça peut être vraiment chez nous.
06:06Je peux dire qu'on est anéantis.
06:08J'habite de l'autre côté du bois.
06:09La petite, elle a été tuée à l'entrée et moi, je suis de l'autre côté.
06:14Et ce bois-là, moi, j'interdisais à mes enfants de le prendre.
06:19Ça fait un raccourci, mais il n'y a pas de question qu'ils traversent ce bois.
06:22Il n'est pas dangereux, mais c'est un coin qui n'est pas fréquenté.
06:25Il n'y a personne.
06:27Autre réaction à présent et ensuite, je vous donne la parole.
06:31Bien évidemment, je voudrais qu'on écoute une parent d'élève du même collège que la petite Louise.
06:41On va l'écouter dans un instant.
06:44Est-ce qu'on peut l'écouter ?
06:47On l'écoutera après. Peut-être que vous souhaitiez réagir.
06:49Geoffroy Lejeune.
06:51Vous avez souligné dans le tweet de Bruno Retailleau le mot colère.
06:55Moi, je m'arrête sur un autre mot.
06:57C'est le terme, l'expression « chaque Français ».
07:00Je pense qu'aujourd'hui, chaque Français se reconnaît dans ses drames,
07:05dans ses faits de société, etc.
07:06C'est-à-dire qu'on a tous une petite sœur, une petite nièce, une petite cousine,
07:13la fille d'amis, un enfant qui rentre du collège toute seule
07:18quand elle a 11 ans après les cours.
07:20Le fait de savoir que ça a été possible comme d'autres affaires ont été possibles
07:27finit par faire se poser la question à chacun d'entre nous
07:31« comment je fais pour empêcher ça ? ».
07:32On n'a malheureusement pas les moyens d'empêcher ça.
07:34On ne peut pas ramener ses enfants quand ils sont grands,
07:37tous les jours de l'école, etc.
07:38Les parents travaillent.
07:39On connaît ces situations.
07:41En revanche, maintenant, on sait qu'il n'y a à peu près aucun endroit.
07:44Lola, c'était à Paris.
07:45Philippine, c'était Porte-Dauphine.
07:47Elle, c'est dans les Seines.
07:50En région parisienne, absolument.
07:51Il y a d'autres faits divers qui se passent en province un peu partout.
07:54Thomas, c'était à Crépole.
07:55C'était un village.
07:56Et en fait, on se dit finalement où est-on en sécurité en France ?
08:00Où est-ce que ça ne peut pas arriver ?
08:02Et il n'y a aucun endroit où ça ne peut pas arriver.
08:04Vous avez entièrement raison.
08:05On écoute justement cette mère, parent d'élève,
08:09qui est issu du même collège que la petite Louise.
08:14Ça nous a semblé important en tant que parents de venir soutenir les parents de Louise.
08:20Nos enfants sont au collège ici et il s'aurait pu arriver à nos enfants.
08:24Et c'est juste horrible.
08:26On pensait que ça touchait que les autres.
08:27Et en fait, c'est chez nous.
08:29On a entendu les hélicoptères cette nuit.
08:33Beaucoup de peur, beaucoup de colère, beaucoup de tristesse.
08:36Nos enfants rentrent tous seuls du collège.
08:38C'est un quartier tranquille.
08:39Ça aurait pu leur arriver.
08:41Ils ont fini à la même heure.
08:43Ils étaient à la même heure à la sortie du collège, tous les deux.
08:47Et donc, on va basculer dans une société où la peur a gagné.
08:50C'est-à-dire que demain, vous allez devoir donner votre téléphone
08:53pour éviter de prendre un coup de couteau.
08:54Demain, vous allez dire à votre fille, tu ne rentreras pas du collège seul,
08:59même si tu as cinq, neuf minutes à pied à faire.
09:03Voilà ce qui va se passer dans cette nouvelle société.
09:06Une société où la barbarie est présente, une société ensauvagée.
09:12Je rappelle que ça avait été une polémique que de parler d'une société ensauvagée.
09:16J'ai une pensée pour les ministres successifs du sentiment de l'insécurité.
09:20Et aujourd'hui, voilà ce qui se passe.
09:23On est dans une société où on va changer notre quotidien.
09:26Mais bien sûr, les parents préfèrent toujours retourner au magasin de téléphone
09:32pour en racheter un qu'aller à la morgue, reconnaître le cadavre de leur enfant.
09:37C'est normal.
09:39Louise vient ajouter son prénom à la longue liste des adolescents
09:48qui ont été emportés par la sauvage.
09:50À 11 ans, c'est une enfant, permettez-moi.
09:52Oui, enfant.
09:53Je ne parle pas d'âge, mais c'est une petite fille.
09:55Vous avez raison, enfant, adolescent, parce que je voulais citer Lola, Thomas,
09:59Elias, vous l'avez fait, Philippine, ça a été dit, Axel.
10:04La liste est trop longue.
10:06Et la réalité, c'est qu'à la fin, on n'a plus de mots
10:09parce qu'à force de répéter les mêmes phrases face au même drame
10:13qui se répète avec le couteau qui semble être devenu le prolongement de la main
10:18d'un certain nombre de gens qui se baladent avec des couteaux,
10:20on se demande bien pourquoi, il y a de la colère, disait Geoffroy.
10:24Il y a aussi de la lassitude.
10:26On écoute le maire de la ville qui a participé à l'hommage ce soir.
10:31Epinay se caractérise quand même par une sorte de ville-village.
10:35Il y a une vraie culture de la vie collective et vraiment une société de solidarité.
10:40Et la preuve, la cérémonie de ce soir a un beau témoignage de cette solidarité.
10:45Ça s'est fait dans un cadre religieux, mais je pense qu'on est totalement humanistes ce soir.
10:49Je pense qu'on est tous présents et qu'on pense surtout à la famille
10:53parce que c'est quand même elle qui traverse une période vraiment difficile.
10:56Est-ce qu'une marche blanche va être organisée ?
10:58On le saura, on va voir ça avec la famille.
11:00C'est la famille qui nous dira ses intentions sur ce sujet-là.
11:04Je le disais, l'heure n'est pas à la polémique aujourd'hui.
11:07On ne connaît pas encore l'auteur ou les auteurs de ce drame.
11:13François Durouvray, le président du département de l'Essonne,
11:16a réagi, bouleversé par la découverte de cette nuit à longs jumeaux du Corse en vie de la petite Louise.
11:21Je m'associe à l'immense chagrin de sa famille, de ses amis collégiens qui font face à ce drame.
11:25Les forces de l'ordre et les pompiers n'ont pas ménagé leurs efforts pour la retrouver.
11:29Je sais que la justice a ouvert une enquête pour meurtre, fera tout pour faire éclater la vérité.
11:36Encore une fois, je le disais, je ne veux pas entrer dans la polémique,
11:39mais il y a un tweet qui a fait beaucoup réagir.
11:41Celui de notre confrère Christophe Beaugrand qui a tweeté
11:45« J'ai échangé avec le papa de Louise.
11:47Il remercie tous ceux qui se sont mobilisés et tous ceux qui soutiennent leur famille dans ce drame terrible.
11:51Et surtout, il demande ceci, et il écrit en majuscule, et il cite donc le père,
11:56« J'espère qu'aucune récupération politique ne soit réalisée sur notre malheur.
12:00Merci de respecter leur peine. »
12:02Alors il y a juste une chose, déjà personne ne se réjouit d'une situation aussi dramatique.
12:11Mais si lorsqu'il y a ces drames qui se répètent, on verra ce qui s'est passé pour cette affaire-là,
12:16et que le politique ne s'empare pas d'un fait pour tenter de trouver des solutions politiques
12:23pour que ces drames ne se répètent plus,
12:25alors à ce moment-là, on est dans une autre société.
12:28– Déjà, d'abord, le problème c'est qu'aujourd'hui on est simplement dans le temps de l'émotion,
12:36on n'est même pas vraiment capable de réfléchir et de savoir si derrière l'ensauvagement
12:41dont vous parlez, il y a une sorte de logique, de cohérence,
12:43est-ce que tout ça revient, il y a des gens qui pédiront ses 68,
12:47ou est-ce que ça revient à la question de l'autre, je ne sais pas,
12:49mais on ne peut pas aujourd'hui, si vous voulez, arriver à cette analyse-là.
12:53Le problème, c'est les gens qui confondent la récupération et l'explication,
12:57c'est-à-dire s'il s'avère effectivement qu'il y a des éléments contextuels, politiques,
13:04qui expliquent ce drame, c'est tout à fait normal,
13:08avant même d'en arriver à la phase d'action,
13:10les gens qui dénoncent la récupération dénoncent en général
13:13simplement le fait que trois points ça fait une ligne, en réalité.
13:17Donc voilà, mais là on n'en est même pas à l'explication
13:21puisqu'on ne sait rien, on en est juste à l'horreur.
13:23Et c'est pour ça, Élisabeth Lévy, qu'on est aujourd'hui en empathie
13:27et en pensée pour la famille.
13:29Mais je vais vous dire, je trouve ça bien plus malsain
13:32de faire des heures d'édition spéciale sur un drame comme celui-ci
13:37sans avoir la moindre information entre midi et aujourd'hui
13:41qu'un homme politique qui, dans les jours qui viennent,
13:45va prendre le sujet en main et va se dire
13:48ce drame, il est le nom de tel point, tel point, tel point.
13:53L'ensauvagement de la société, peut-être.
13:55La question de la justice, peut-être.
13:58La question de la santé mentale, peut-être.
14:01Mais qu'il prenne ces sujets en main.
14:03Geoffroy, ensuite Nathan, bien sûr.
14:05Moi je connais Christophe Vaugran, l'auteur du tweet que vous avez montré.
14:08Et c'est pour ça que je n'ai pas envie de l'attaquer, attention.
14:10Non non plus d'ailleurs, parce que je le connais,
14:12je pense que j'ai travaillé avec lui, je pense qu'il est sincère
14:14et je pense qu'en effet, je suis même sûr d'ailleurs
14:17que les parents de Louise lui ont dit ce qu'il dit.
14:20Je me mets même d'ailleurs à leur place,
14:22je peux comprendre que quand vous êtes dans cette situation-là,
14:25qui est le drame le plus violent, le plus inimaginable,
14:30c'est-à-dire voir les gens à qui vous avez donné la vie
14:32disparaître avant vous, c'est quelque chose que,
14:34dans des circonstances aussi atroces,
14:36c'est probablement la plus grande violence qui soit donnée de vivre sur Terre.
14:39Donc je peux comprendre qu'à ce moment-là, vous n'avez pas envie
14:41qu'un parti politique mette la tête de votre enfant sur une affiche avec le logo.
14:44J'en suis absolument certain.
14:46Mais il faut savoir ce qu'on appelle récupération politique.
14:48La récupération politique, ce n'est pas du mercantilisme
14:52ou du marketing sur la mort de votre enfant.
14:54C'est comme ce que vous venez de dire,
14:56c'est s'emparer d'un fait dramatique pour essayer d'en tirer des conclusions
15:00et de changer les choses.
15:02Et pour le coup, la dernière fois qu'on nous a fait le coup
15:04de la récupération politique, c'était l'affaire Lola.
15:06Et l'affaire Lola, ça a été...
15:08On n'a jamais vraiment entendu des parents sur le sujet.
15:10Deux ans plus tard.
15:12Si, la mère de Lola, justement, deux ans plus tard,
15:14disait, j'en veux à la justice.
15:16Et le père de Lola,
15:18qui était quelqu'un qui avait guéri d'une maladie
15:20tragique qu'est l'alcoolisme,
15:22qui est retombé dedans et qui est mort.
15:24Donc c'est pour ça que
15:26protéger les victimes en disant
15:28qu'il ne faut pas instrumentaliser, je pense qu'on ne les protège pas
15:30de grand-chose en réalité. La vérité, c'est qu'il faut
15:32instrumentaliser rien du tout.
15:34En revanche, il faut utiliser avec décence
15:36des choses qu'on connaît pour essayer
15:38de changer.
15:40Je vous dis, je trouve qu'il n'y a rien
15:42de plus indécent, encore une fois,
15:44que d'aller sur quel que soit le terrain
15:46faire des heures de sensationnalisme sur un sujet
15:48aussi dramatique, plutôt que de se poser
15:50des questions, lorsque ce sont
15:52non pas des faits divers, mais des faits de société
15:54et l'enquête le déterminera peut-être,
15:56des questions sociétales.
15:58Et là, on est sur un enjeu absolument
16:00essentiel. Nathan en un mot,
16:02et je veux vraiment qu'on ait une pensée pour la famille ce soir.
16:04Comme
16:06vous l'avez dit, c'est extrêmement difficile
16:08de commenter ce genre de fait parce que
16:10on est confronté à
16:12la réalité du mal absolu.
16:14Parmi toutes les violences,
16:16tous les crimes qui peuvent exister dans une société,
16:18tous doivent être mis
16:20sur un même niveau. Mais enfin,
16:22quand on s'en prend, et je soulignerai un autre mot
16:24du tweet de Bruno Retailleau, à l'innocence,
16:26à l'innocence par définition
16:28qu'est la vie de quelqu'un
16:30d'inoffensif, de 11 ans,
16:32sans défense, et de quelqu'un
16:34dont l'existence se conjugue essentiellement
16:36à l'avenir, on est confronté
16:38au mal le plus absolu. Comme vous l'avez dit,
16:40personne ne peut se mettre
16:42dans la tête de ce que doivent ressentir les parents,
16:44même si chaque Français a en effet peur,
16:46même si chaque Français
16:48est indigné, même si chaque Français
16:50est ému ce soir, personne ne peut
16:52ne serait-ce que concevoir un seul instant
16:54ce que doivent vivre les parents, sauf ceux qui ont vécu
16:56peut-être un drame analogue.
16:58Le seul point sur lequel
17:00je n'ai pas envie d'être en désaccord ce soir,
17:02ce n'est pas le sujet, mais sur la question
17:04de l'instrumentalisation, il me semble qu'il y a deux points.
17:06On ne peut pas tirer de conclusions politiques
17:08ou récupérer.
17:10Oui, mais c'est deux choses différentes.
17:12Vous êtes un homme politique, il y a un fait
17:14dramatique en France,
17:16vous prenez le sujet
17:18pour vous poser des questions politiques
17:20et trouver des solutions politiques afin que ce drame-là
17:22ne se reproduise plus,
17:24j'ai envie de dire que c'est juste le travail d'un homme politique.
17:26Ou alors il fait autre chose.
17:28Mais justement, là pour l'instant, comme vous l'avez souligné,
17:30on n'a pas encore d'informations,
17:32l'enquête ne fait que commencer, donc c'est très difficile
17:34de faire une analyse politique sur les facteurs
17:36qui ont pu expliquer ça, si tant est qu'il y en est,
17:38tant que l'enquête n'est pas faite.
17:40Et deuxièmement, j'ai vu sur les réseaux sociaux,
17:42mais je n'ai pas envie de citer de noms, de faire de polémiques là-dessus,
17:44mais j'ai vu qu'il y a des gens qui ont déjà,
17:46des militants qui ont déjà fait de la récupération
17:48et même parfois en mettant en cause de manière très indécente
17:50les proches, proches, familiaux
17:52de la petite Louise.
17:54Donc il y a eu manifestement un début
17:56de récupération.
17:58Moi je ne préfère même pas, justement,
18:00ce soir, ce soir,
18:02c'est absolument pas ce que j'ai envie de faire,
18:04et c'est d'ailleurs ce que nous ne ferons jamais sur ce plateau-là,
18:06et je vais vous donner les faits, rien que les faits.
18:08Aujourd'hui les faits concernant l'enquête,
18:10on ne peut rien vous dire, puisqu'il y a eu,
18:12si ce n'est qu'il y a eu deux individus
18:14qui ont été un couple,
18:16qui ont été placés en garde à vue un temps,
18:18et que ces deux individus seraient mis
18:20hors de cause
18:22ce soir.
18:24Et donc que l'enquête se poursuit,
18:26et qu'une enquête est ouverte pour meurtre
18:28sur mineurs de moins de 15 ans.
18:30Sur la question de l'enquête.
18:32Et je n'irai jamais sur ce terrain.
18:34En revanche, quand ces drames se répètent,
18:36et on peut penser à l'insécurité
18:38qui gagne la France,
18:40et qui parcourt le pays, quelles que soient les régions.
18:42On avait fait un sondage hier,
18:44par rapport à il y a cinq ans,
18:46diriez-vous que la sécurité en France s'est améliorée,
18:48dégradée, ou ni l'un ni l'autre.
18:50Vous avez 74% des Français
18:52qui considèrent qu'elle s'est dégradée.
18:54Vous avez 4% qui voudraient
18:56vraiment rencontrer ces 4%.
18:58Je pense qu'ils habitent entre le 1er du boulevard Saint-Germain
19:00et le 60 du boulevard Saint-Germain.
19:02Pas loin.
19:04Et 22, ni l'un ni l'autre.
19:06Ça c'est le réel, qu'est-ce que vous voulez,
19:08les Français.
19:10Vous remarquerez que le 74, le 75,
19:12c'est ce qui revient
19:14dans à peu près toutes les enquêtes.
19:16Il y a un bloc de trois quarts de Français
19:18qui, lorsque vous faites des enquêtes
19:20sur immigration, insécurité, les grands sujets régaliens,
19:22sur l'identité, etc.,
19:24vous avez trois quarts des Français qui sont d'accord.
19:26Juste un mot, si vous le permettez, sur la récupération.
19:28Il y a des récupérations
19:30qui sont acceptées.
19:32Vous avez dans ce pays de bonnes et de mauvaises victimes.
19:34Enfin, pardon,
19:36Naël perd son âme
19:38et aucun jeune ne mérite de trouver la mort
19:40à cet âge-là.
19:42Mais on a eu
19:44cette récupération politique-là
19:46qui était grossière,
19:48assumée, où on a tiré
19:50de ce drame
19:52de grandes conclusions
19:54sur le racisme de la police,
19:56sur le rapport entre la police et les banlieues,
19:58sur l'islamophobie, etc.
20:00Cette récupération-là
20:02était possible.
20:04C'était une récupération délinquante.
20:06Oui, non, mais politique.
20:08Elle a donné lieu à cinq jours sur le saccage.
20:14Je vous rappelle que vous avez
20:16des élus de la République
20:18qui n'appelaient pas au calme au moment des émeutes.
20:20Vous avez raison, c'était scandaleux.
20:22Je vous rappelle,
20:24je crois que c'était les chiens de garde
20:26qui demandaient d'appeler au calme.
20:28Nous réclamons la justice.
20:30Voilà ce que disaient certains responsables politiques.
20:32Vous avez raison, c'était absolument scandaleux.
20:34Dans ce cas-là, il y avait une enquête
20:36qui commençait. La justice faisait son travail.
20:38Le président avait même eu les mots dont tout le monde se souvient.
20:40Certains continuaient de ne pas vouloir appeler au calme.
20:42Je pense qu'il y a une différence.
20:44Dans ce cas-là, la mère de Naël,
20:46les proches des victimes, demandaient eux-mêmes
20:48qu'on politise cette affaire.
20:50Là, manifestement, selon Christophe Beaugrand
20:52et selon les informations que j'ai pu voir,
20:54les parents de Louise
20:56demandent précisément l'inverse.
20:58Dans ce que je disais, la récupération
21:00qu'il y a eu sur les réseaux sociaux,
21:02certains même avaient des mots insultants
21:04envers des proches de sa famille.
21:06Les réseaux sociaux,
21:08il peut y avoir autant de lanceurs d'alerte,
21:10parfois c'est très important de les avoir,
21:12comme il peut y avoir beaucoup d'insultes
21:14de violences d'extrémisme.
21:16Heureusement que vous avez une femme
21:18comme Marie-Hélène Thauraval,
21:20qui a récupéré le drame de Crépole
21:22au sens propre, au sens noble politique du terme,
21:24en disant qu'on n'est pas face
21:26à un fait divers, on est face à un fait de société,
21:28on est face à une violence systémique,
21:30on est face à des individus
21:32qui pourrissent la vie de quartier
21:34à Romans-sur-Ézer.
21:36Heureusement qu'on avait Marie-Hélène Thauraval.
21:38Heureusement que dans l'affaire Lola,
21:40il y a eu des hommes politiques ou des femmes politiques
21:42qui ont dit « Attendez, la petite Lola,
21:44ce drame n'aurait pas dû,
21:46ce drame n'aurait pas pu avoir lieu
21:48si la justice avait été rendue
21:50et si la meurtrière avait été expulsée
21:52comme il se devait. »
21:54Heureusement qu'il y a aussi,
21:56et là je parle de récupération au sens propre,
21:58pas d'instrumentalisation des politiques
22:00qui ont un semblant de courage.
22:02La publicité, on revient dans un instant,
22:04on parlera de la justice dans la deuxième partie,
22:06parce que c'est très intéressant.
22:08La justice, quand c'est pour M. Ménard,
22:10il risque 5 ans de prison,
22:12juste pour avoir refusé de marier
22:14un homme sous OQTF.
22:165 ans de prison,
22:18ce serait le seul prévenu en France
22:20qui prend la peine en courue.
22:22Quand vous vous appelez Nicolas Sarkozy,
22:24bracelet électronique, 70 ans,
22:26quand vous êtes maire de Bocquer,
22:28120 000 euros d'amende,
22:30120 000 euros d'amende
22:32pour une crèche,
22:34dans une mairie,
22:36je me souviens très bien,
22:38on en avait beaucoup parlé au moment de Noël,
22:40on va en reparler après la publicité.
22:42La pause, on revient dans un instant
22:44et une nouvelle fois,
22:46on pense bien évidemment à la famille de la petite Louise.
22:5224h30 sur CNews,
22:54on poursuit l'heure des pros 2,
22:56la règle, vous la connaissez désormais,
22:58vous n'étiez pas arrivé à temps,
23:00au début de l'émission,
23:02j'ai pris à témoin les téléspectateurs,
23:04vous savez que les 3
23:06autour de vous là,
23:08Nathan, Amine, Geoffroy,
23:10le téléphone,
23:12je disais bonjour à tout le monde,
23:14et que je te renvoie des textos,
23:16et que je twitte,
23:18et que je dis c'est terminé.
23:20Est-ce que vous avez remarqué ?
23:22Je vais dire la vérité,
23:24je ne l'ai pas apporté sur la table,
23:26je vais dire la vérité,
23:28vous m'avez fait la remarquer hier,
23:30et je vous ai dit oui, c'est vrai,
23:32tu as raison.
23:34J'ai reçu une vingtaine de messages
23:36de téléspectateurs,
23:38vous me faites penser,
23:40il y a un joueur de foot de l'équipe de France,
23:42qui s'appelait Marcel Desailly,
23:44et il avait Marcel Desailly,
23:46je ne sais pas combien de téléphones.
23:48Comme on dit tout aux téléspectateurs,
23:50moi il m'arrive d'être en plateau chez Pascal Praud,
23:52et de recevoir des textos d'Eliott Deval,
23:54qui est devant sa télé,
23:56qui m'engueulent parce que j'ai mon téléphone sur le côté.
23:58Je vous envoie des photos de ma télévision,
24:00en disant mais regarde, on te voit avec ton téléphone.
24:02On a d'autres choses à penser,
24:04mais c'est bien d'avoir un peu de sourire.
24:06L'identité nationale, grand sujet, vaste projet,
24:08c'est comme l'identité nationale,
24:10juste 20 ans de retard,
24:12sur les 20 dernières années,
24:14puisque c'est le programme de Nicolas Sarkozy en 2007,
24:16rien n'a changé, l'immigration a explosé en France,
24:18ils ont été incapables,
24:20soit par idéologie, soit par l'HT,
24:22de régler cette situation,
24:24donc on remet la question qu'est-ce qu'être français ?
24:26Je pense que cette question est désuète,
24:28la question c'est comment rester français ?
24:30Comment rester français aujourd'hui,
24:32vu que le paysage social a complètement basculé ?
24:34Plus qu'est-ce qu'être français ?
24:36Ça ne valide pas la première question.
24:38Evidemment, mais quand vous avez 20 ans de retard,
24:40la question de comment rester français,
24:42on la posera en 2045.
24:44Il n'y aura pas de conflit sur ces sujets
24:46à l'intérieur du gouvernement,
24:48nous dit François Bayrou,
24:50parce que vous savez qu'il y a une divergence
24:52sur le droit du sol et sur l'identité nationale,
24:54entre la ligne Elisabeth Borne
24:56et la ligne Gérald Darmanin, par exemple.
24:58Ce qui est intéressant,
25:00c'est de voir ce que disait François Bayrou
25:02en 2007,
25:04à l'époque de l'identité nationale
25:06lancée par Nicolas Sarkozy.
25:08Maxime Loguet.
25:10François Bayrou marcherait-il
25:12dans les pattes de Nicolas Sarkozy ?
25:14En souhaitant élargir les discussions
25:16sur le droit du sol
25:18à la question qu'est-ce qu'être français,
25:20le Premier ministre a en tout cas relancé
25:22le débat sur l'identité nationale.
25:24Un sujet qui renvoie directement
25:26à la thématique qui avait été portée
25:28par Nicolas Sarkozy
25:30lors de sa campagne présidentielle de 2007.
25:32Élu président,
25:34un ministère de l'immigration
25:36et de l'identité nationale
25:38avait même vu le jour,
25:40avant d'être finalement abandonné à la mi-mandat.
25:42A l'époque, le patron de la droite
25:44avait subi les foudres de la gauche
25:46mais aussi d'une partie du centre.
25:48Voilà d'ailleurs ce que disait
25:50il y a près de 10 ans un certain François Bayrou
25:52sur cette question identitaire.
25:54Cette France n'a pas besoin
25:56de l'hystérie de l'identité.
25:58Le président du modem de l'époque
26:00estimait même que cette question
26:02de l'identité nationale
26:04était dangereuse.
26:06L'obsession de l'identité devient une menace
26:08mais c'est aussi une ruse
26:10car pendant que l'on renvoie les Français au Gaulois,
26:12les Gabonais au Gabon,
26:14on ne parle pas des vrais sujets.
26:16Si François Bayrou reprend désormais à son compte
26:18la question de l'identité française,
26:20il sera attendu au tournant sur les réponses apportées
26:22car depuis son arrivée à Matignon,
26:24les diagnostics et interrogations
26:26ont été multipliées sans que les actes
26:28suivent pour l'instant les paroles.
26:30Parfois il y a des textes
26:32qui vieillissent très mal.
26:34C'était il y a seulement 10 ans.
26:36Qu'est-ce qui s'est passé entre 2016 et 2025 ?
26:38Oh Eliott !
26:40Non mais dites-moi Elisabeth.
26:42Je crois que c'est devenu difficile de nier
26:44qu'un, on ne sait pas ce qu'est
26:46être français, en tous les cas qu'on n'a plus
26:48une vision commune de ce qu'est être
26:50français et deux,
26:52qu'il y a sur notre sol des groupes
26:54des gens ou des parties de groupes
26:56pour être très précis,
26:58qui n'ont pas envie d'entrer dans cette identité.
27:00Mais ce qui est intéressant avec identité nationale
27:02c'est que ces deux mots,
27:04quand je dis la gauche, c'est au sens
27:06là, ça comprend beaucoup de gens de droite,
27:08à stériliser et à déclarer
27:10absolument horrible
27:12et contagieux en plus,
27:14c'est identité nationale.
27:16Donc là ça fait beaucoup, c'est double dose.
27:18Sur la question migratoire par exemple,
27:20c'est intéressant, il dit pourquoi pensez-vous
27:22que tout l'Occident est frappé par ces questions ?
27:24C'est une remise en cause
27:26de tout ce que nous sommes,
27:28nous occidentaux.
27:30Il faut les traiter, les comprendre,
27:32en parler.
27:34Les traiter ?
27:36Traiter le sujet.
27:38Ce qui veut dire, attendez, mais cette phrase
27:40elle est essentielle, c'est-à-dire que le François Bayrou
27:42de 2025 considère que la question,
27:44moi je la comprends comme ça, dites-moi si je me trompe,
27:46la question migratoire,
27:48la submersion migratoire en Europe
27:50est une question existentielle.
27:54Bah oui, mais sauf qu'en 2016,
27:56c'est pas que ça.
27:58Mais parce que vous êtes,
28:00vous pouvez aussi évoluer
28:02avec,
28:04vous confronter à la réalité de ce que devient
28:06votre pays. Vraiment, en 2007,
28:08j'ai manifesté contre le ministère de l'identité nationale.
28:10J'ai participé, j'étais jeune militant
28:12socialiste, et j'ai défilé
28:14contre l'autre.
28:16Je reviens de loin.
28:18J'ai défilé contre ce ministère
28:20parce que, pour moi, je considérais que c'était
28:22un truc d'extrême-droite
28:24et qu'il ne fallait pas parler de ces sujets.
28:26Aujourd'hui, je considère, moi aussi,
28:28j'ai évolué, que c'est un sujet
28:30existentiel et qui questionne
28:32l'avenir de notre pays et l'avenir
28:34de tout un continent.
28:36J'ai pas pu changer d'avis depuis 2007
28:38parce que j'en avais pas, j'étais trop petit.
28:40Mais si je devais en décrocher un,
28:44je pense que,
28:46en soi, poser la question de l'identité nationale,
28:48c'est absolument pas un problème.
28:50Et qu'il y avait une partie, à l'époque, de la gauche qui avait dit
28:52Nicolas Sarkozy se demande
28:54qu'est-ce que l'identité, etc., c'est absurdissime.
28:56La Troisième République,
28:58même la Révolution française...
29:00C'était plus qu'absurdissime, c'était d'extrême-droite.
29:02Il était taxé de grand fasciste, Nicolas Sarkozy.
29:04Mais déjà, la Révolution française,
29:06la Troisième République surtout, sont nées
29:08sur des querelles très profondes,
29:10philosophiques, historiques,
29:12historiographiques, politiques, sur le fait de savoir
29:14ce que c'était que l'identité française,
29:16ce que c'était que l'identité nationale.
29:18C'est la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen
29:20qui pose pour la première fois le principe de la nation,
29:22et avec des grandes querelles.
29:24Est-ce que c'est les Gaulois ? Est-ce que c'est les Francs ?
29:26Est-ce que c'est le plébiscite de tous les jours ?
29:28Est-ce que c'est des racinements ? Bref, etc.
29:30Donc, en soi, c'est une question qui doit être posée
29:32et à laquelle il faut répondre.
29:34Le problème de la démarche de Nicolas Sarkozy en 2007
29:36et de la démarche, aujourd'hui, je crois, de François Bayrou,
29:38c'est quand on lit la question de l'identité nationale
29:40typiquement, tout de suite, avec l'immigration.
29:42C'était l'intitulé de son ministère.
29:44Je crois qu'aujourd'hui, la question de l'identité française
29:46est remise en cause par beaucoup...
29:48Enfin, en tout cas, elle se pose
29:50à travers beaucoup d'angles, beaucoup de crises,
29:52beaucoup de doutes.
29:54Vous pouvez avoir plusieurs tiroirs, mais il y en a un qui est plus gros
29:56que l'autre sur cette question-là.
29:58Il y a plein de questions autour de l'identité,
30:00mais la question, évidemment,
30:02migratoire,
30:04est consubstantielle à cette question-là.
30:06Pas que, bien sûr.
30:08C'est vrai, parce que la question...
30:10Moi, pour le dire très vite,
30:12j'ai des amis qui pensent que la France,
30:14l'identité française, ça s'arrête en 89.
30:16Et j'en ai d'autres qui pensent
30:18que ça commence en 89.
30:20Et moi, je pense à Péguy, la République,
30:22mon royaume de France,
30:24et la difficulté qu'on a aujourd'hui,
30:26c'est d'être capable, quand même, de réconcilier
30:28aussi, en dehors de l'immigration,
30:30en dehors des défis
30:32portés par l'extérieur,
30:34de réconcilier
30:36notre propre histoire, quand même.
30:38Vu que c'est
30:40Nicolas Sarkozy qui avait donc
30:42lancé cette grande question en 2007
30:44sur l'identité nationale, je voudrais qu'on s'arrête un instant
30:46sur Nicolas Sarkozy, puisque
30:48aujourd'hui, il était intéressant
30:50de...
30:52voilà, de demander
30:54via l'expérience de Nicolas Sarkozy
30:56l'importance qu'il a pu avoir
30:58sur ces questions-là, lui poser les questions,
31:00l'inviter, en parler...
31:02Il ne parlera plus.
31:04Enfin, il a décidé de renoncer
31:06à toute expression médiatique,
31:08et mettre entre parenthèses
31:10ses activités publiques d'ex-président.
31:12Je le disais avant, dans la publicité,
31:14la justice, quand c'est Nicolas Sarkozy,
31:16elle ne rigole pas. C'est-à-dire que là,
31:18on a mis à Nicolas Sarkozy un bracelet électronique
31:20pour l'affaire dite des écoutes.
31:22C'est une peine aménageable
31:24d'un an ferme, donc sous
31:26bracelet électronique. La mesure inédite,
31:28je le disais, Nicolas Sarkozy a désormais
31:30l'autorisation de quitter son domicile uniquement
31:32de 8h et 20h jusqu'à 21h30 les lundis,
31:34mercredis et jeudis, journée où il compare
31:36depuis le 6 janvier au procès
31:38des soupçons du financement libyen.
31:40Il a publié un long texte,
31:42Nicolas Sarkozy, je voudrais
31:44qu'on le découvre ensemble.
31:46Il dit
31:48que compte tenu de cette situation
31:50particulière, et par respect pour les
31:52éminentes fonctions...
31:54Est-ce qu'on peut le voir en grand, ou sinon je mets mes lunettes ?
31:56Ça va être peut-être mieux, pardonnez-moi.
31:58J'ai décidé
32:00de mettre entre parenthèses mes activités.
32:02J'ai formé un recours
32:04devant la Cour européenne des droits de l'homme
32:06qui dira si j'ai été victime, comme je le crois,
32:08d'une injustice et en tirera
32:10toutes les conséquences.
32:12Il sera déposé avant la fin
32:14du mois. Il remercie toutes les personnes
32:16qui l'ont soutenue, compte tenu
32:18de cette situation exceptionnelle particulière,
32:20et par respect pour les éminentes fonctions que j'ai exercées,
32:22j'ai décidé de mettre entre parenthèses mes activités
32:24publiques d'ancien président
32:26et de renoncer à toute expression
32:28médiatique, à l'exception de ce message personnel.
32:30Pour le reste, je continuerai
32:32à exercer ma vie professionnelle
32:34comme j'en ai reçu le droit. Vous avez dit,
32:36Nathan Devers, c'est une honte.
32:38Une honte, bien sûr. J'ai critiqué Nicolas Sarkozy
32:40il y a trois minutes, sur son bilan politique.
32:42C'est pas le sujet. On parle
32:44ancien président ou pas, c'est pas
32:46un ancien président, les puissants doivent être
32:48jugés absolument comme tout le monde,
32:50et ils ont pas à avoir des droits,
32:52de préférence ou des privilèges.
32:54Et là, on parle d'une affaire où vous avez quelqu'un
32:56qui est puni sur la base de conversations
32:58confidentielles avec son avocat qui ont été
33:00mises sur écoute. Qui est puni,
33:02non pas pour avoir, enfin, pour avoir commis
33:04un délit entre guillemets, mais ce délit consiste
33:06en la tentation, peut-être, de commettre un délit
33:08au téléphone. Donc cela signifie que
33:10si tout à l'heure, Amine, je vous appelle
33:12et qu'on discute, et qu'on a
33:14un être humain, normalement, peut avoir
33:16des tentations, et qu'on a la tentation de commettre
33:18un délit x ou y, et que dans la
33:20conversation, on va se dire
33:22précisément, et c'est tout l'effort de la morale,
33:24vous allez me dire, mais surtout, non,
33:26on ne faisons pas ce délit, c'est interdit, c'est immoral.
33:28Et que nous changeons d'avis.
33:30Et en l'occurrence, la fameuse corruption, le pacte de corruption
33:32n'a pas eu lieu, puisque ce monsieur n'a pas eu
33:34son poste à Monaco. – C'est l'histoire du Chaudron,
33:36le pacte de corruption. Il n'y a pas de Chaudron
33:38à l'époque. – Exactement.
33:40Et sur une affaire, en plus, dans laquelle il avait été
33:42mis hors de cause à la fin, enfin, bref.
33:44Donc si vous voulez estimer
33:46que ça, ça vaut peine de prison ferme,
33:48parce que ça, il est considéré comme incarcéré,
33:50c'est un problème. Et je crois que cette manière
33:52de vouloir, comme ça, punir les puissants
33:54plus que n'importe quel citoyen
33:56parce qu'ils sont puissants,
33:58c'est assez problématique
34:00sur ce que ça dit de notre société.
34:02– Surtout ce qui est insupportable,
34:04mais pour les téléspectateurs qui nous regardent,
34:06ils se disent, mais attendez, mais c'est Nicolas Sarkozy,
34:08donc la justice d'une fermeté absolue,
34:10et que vous avez des individus,
34:12des délinquants multicondamnés
34:14qui ont du sang sur les mains,
34:16etc., qui se retrouvent…
34:18– Non mais ce qui est quand même énervant,
34:20c'est de parler de l'argent.
34:22– Les OQTF, quand on veut les expliquer,
34:24c'est la croix et la bannière.
34:26Les dealers, ils se font arrêter,
34:28aller demander à un policier
34:30ce qui se passe au quotidien,
34:32il arrête le dealer une fois,
34:34il leur trouve 24 heures plus tard dehors
34:36qu'il le nargue et qu'il fait exactement la même chose.
34:38Mais alors quand c'est Nicolas Sarkozy,
34:40là je peux vous dire, c'est important
34:42de mettre l'armada des magistrats sur place
34:44et de lui mettre un bracelet,
34:46parce que c'est un danger public Nicolas Sarkozy,
34:48il faut bien comprendre,
34:50c'est indispensable de lui mettre un bracelet.
34:52– Mais ce qui est un scandale,
34:54c'est que les juges en réalité maintenant
34:56sont en train de définir non seulement
34:58les cadres de la vie politique,
35:00on voit bien, parce que
35:02ne serait-ce que cette espèce d'épée de Damoclès
35:04qui pèse sur la tête de Marine Le Pen politique,
35:06elle pèse sur la vie politique,
35:08maintenant ils définissent le débat public
35:10puisque en quelque sorte,
35:12je comprends très bien la décision de Nicolas Sarkozy,
35:14elle est digne, mais en quelque sorte
35:16ce sont des juges maintenant qui vont décider
35:18que les gens n'ont pas le droit
35:20de l'interroger,
35:22d'écouter ses analyses.
35:24Mais on est…
35:26Franchement, c'est un déni.
35:28C'est un abus de pouvoir.
35:30– Et c'est d'autant plus sidérant
35:32qu'effectivement il y a cette espèce
35:34de deux poids deux mesures entre une justice
35:36qui dysfonctionne
35:38totalement
35:40dans des pans entiers,
35:42dans des affaires entières
35:44et on a l'affaire de l'OQTF
35:46qui est quand même un condensé
35:48de tout ce qui ne va pas
35:50et de toutes les absurdités de notre système judiciaire.
35:52Donc l'OQTF qui nous est renvoyé par l'Algérie,
35:54on le libère, on le régularise
35:56et on lui verse 1200 euros
35:58parce qu'il faut qu'il puisse avoir
36:00une compensation et un ancien président
36:02de la République qui ne représente aucune menace
36:04pour le pays.
36:06– Mais surtout pour une intention supposée.
36:08– Et qu'on condamne sur la base de l'intention,
36:10on l'oblige à rentrer chez lui à 20h.
36:12– On peut donner un autre exemple de ce phénomène ?
36:14Je crois qu'aujourd'hui, à certains égards,
36:16être puissant ou être considéré
36:18comme puissant, c'est devenu une circonstance aggravante.
36:20Le procès de Pierre Palmade était passionnant
36:22parce qu'il avait été montré,
36:24beaucoup d'avocats l'avaient dit, que pour des gens
36:26qui en moyenne en France commettent exactement les mêmes actes,
36:28ils ont des peines qui sont beaucoup moins graves.
36:30Et ça avait été dit à la quasi-unanimité
36:32par les juristes qui s'étaient exprimés sur le sujet
36:34que Pierre Palmade avait été puni
36:36à une peine plus lourde parce qu'il était
36:38connu.
36:40Et ça, si on rentre dans cette situation,
36:42c'est évidemment un pacte,
36:44une sorte de coup de canif dans la justice,
36:46aussi grave que si les puissants avaient
36:48des traitements de faveur.
36:50– Geoffroy Lejeune,
36:52sur ce message de Nicolas Sarkozy,
36:54où il remercie,
36:56et également à titre personnel,
36:58je voudrais remercier ces milliers de Français
37:00qui m'ont témoigné et continuent de le faire,
37:02leur soutien et leur affection, cela m'a touché
37:04plus qu'ils ne peuvent l'imaginer.
37:06Comme pour moi, oserais-je dire
37:08qu'après toutes ces années, ces marques de fidélité
37:10sont bouleversantes ?
37:14– Écoutez, moi je le connais bien,
37:16enfin je le connais bien, en tout cas il m'est arrivé
37:18de le voir souvent.
37:20Je pense que pour lui c'est une douleur
37:22immense.
37:24Le retrait des activités médiatiques par exemple,
37:26c'est quelqu'un qui sait
37:28qu'il peut aujourd'hui influencer,
37:30influer sur le débat public
37:32quand il prend la parole.
37:34Il sait que ça a un retentissement important.
37:36La dernière fois qu'il a fait une interview,
37:38je crois qu'il l'a donné à un média en ligne
37:40qui s'appelle Legend, et qui a eu un retentissement
37:42très important, et il sait qu'il peut
37:44faire pencher la balance
37:46d'un côté ou de l'autre.
37:48Le fait de renoncer à ça, je pense que ça doit être
37:50très dur pour lui.
37:52Ensuite, c'est quelqu'un, je ne vais pas redire
37:54tout ce qui a été dit, mais qui est condamné
37:56pour une intention.
37:58C'est très violent.
38:00– Supposé.
38:02– Pour ce qui concerne la peine,
38:04je me souviens qu'au moment
38:06de la Coupe du monde 2018
38:08quand la France a gagné, il y a eu
38:10des échauffourées
38:12autour des Champs-Elysées notamment,
38:14et il y a quelqu'un qui a foncé sur des policiers
38:16en scooter, de manière délibérée,
38:18qui a été condamné à
38:204 mois de bracelet électronique. 4 mois pour avoir
38:22foncé sur des policiers en scooter. Lui, c'est un an.
38:24– C'était important de le rappeler.
38:26– Et la comparaison entre les deux peines
38:28et les deux actes me paraît
38:30justifiée.
38:32Donc, bien sûr que c'est
38:34bizarre et par ailleurs, c'est un ancien
38:36président.
38:38– Je reste avec vous Geoffroy Lejeune puisqu'on va parler
38:40de Bruno Retailleau et je pense que cette interview
38:42va faire beaucoup parler dans les prochaines heures
38:44puisque Bruno Retailleau a été
38:46interrogé par votre journal,
38:48le journal du dimanche. Ce sera à découvrir
38:50dans les colonnes du JDD demain. Il a eu une phrase
38:52extrêmement forte
38:54« Notre droit ne protège plus les
38:56Français ». Il revient sur la fameuse affaire
38:58d'Ouallem où il dit « L'État
39:00est désarmé, il ne parvient
39:02plus à protéger suffisamment la société
39:04tandis que les droits individuels sont poussés
39:06à l'extrême ». Et cette affaire
39:08en est une parfaite
39:10illustration. C'est une leçon de choses,
39:12une démonstration limpide de ce qui
39:14ne fonctionne plus. J'aimerais
39:16qu'on demande aux Français ce qu'ils en pensent
39:18mais je connais déjà leur réponse.
39:20Geoffroy Lejeune,
39:22« Notre droit ne protège plus les Français ».
39:24Quel réquisitoire pour tous
39:26les ministres de la justice
39:28précédents, les anciens premiers ministres,
39:30ceux qui étaient aux affaires sur ces dix dernières
39:32années et qui ont été incapables
39:34de protéger
39:36les Français.
39:38Et les parlementaires qui ont
39:40voté toutes ces lois.
39:42Retailleau est en train d'inventer quelque chose
39:44qui je pense n'a jamais existé ou en tout cas
39:46pas beaucoup dans l'histoire de France. C'est le lanceur d'alerte
39:48de l'intérieur. C'est-à-dire celui qui est à l'intérieur
39:50et qui dit ce qui ne fonctionne pas alors
39:52qu'il est en responsabilité. C'est un rôle
39:54intéressant parce que ça veut dire qu'il est
39:56le mieux placé pour savoir ce qui ne marche pas
39:58et le plus légitime pour le
40:00dénoncer. Normalement, un lanceur d'alerte
40:02c'est quelqu'un qui est à l'extérieur, qui voit
40:04des bribes de choses. C'est souvent des gens de l'intérieur.
40:06C'est souvent des taupes, les lanceurs d'alerte
40:08à l'intérieur d'une entreprise.
40:10Des taupes qui se dévoilent. Dans l'occurrence,
40:12c'est le responsable. C'est ça qui est très intéressant.
40:14C'est un lanceur d'alerte à ciel ouvert.
40:16Et je pense que d'ailleurs, il a conçu
40:18son rôle exactement comme ça. C'est-à-dire qu'il est
40:20arrivé sans y croire. Il ne croit pas exactement
40:22au projet d'Emmanuel Macron. Ça, on le sait.
40:24Il ne croit pas exactement ni à Michel Barnier
40:26ni à François Bayrou. Mais il est là pour
40:28mettre sur la table les problèmes.
40:30Et il le fait plutôt bien, je pense.
40:32Il y a un problème, Amine me soufflait tout à l'heure à l'oreille.
40:34Je pense qu'il a raison. Au bout d'un moment,
40:36le fait de lancer des alertes et de
40:38faire des marches...
40:40Il l'a même dit, on l'a entendu.
40:42Mais ça ne suffira pas.
40:44À un moment, il sera comptable
40:46évidemment de la faillite
40:48de l'État. Mais pour l'instant,
40:50il est là depuis septembre, donc on ne va pas lui reprocher
40:52en quatre mois de ne pas avoir révolutionné
40:54la question de sécurité.
40:56Mais puis, je vais respectueusement
40:58le corriger sur un mot.
41:00C'est qu'en réalité, le droit protège,
41:02comme ça a été dit depuis un moment,
41:04mais le droit protège en réalité chaque
41:06Français individuellement de façon tout à fait...
41:08Vous voyez, quand il s'agit des droits
41:10de la défense, etc. Mais il ne protège plus du tout...
41:12Evidemment qu'il ne protège pas
41:14pour la sécurité, etc.
41:16Mais il ne protège surtout plus la collectivité.
41:18Il n'y a pas de droits de la collectivité
41:20qui tiennent devant
41:22les juges européens et tous ces gens.
41:24Je rappelle que l'État avait déjà été condamné
41:26à plusieurs reprises pour inaction climatique.
41:28Une phrase
41:30comme celle-ci du ministre de l'Intérieur,
41:32c'est quand même le premier flic de France,
41:34qui nous explique que notre droit ne protège plus les Français.
41:36Vous pouvez imaginer des individus
41:38dire, mais attendez, on a un État
41:40qui devrait être condamné pour inaction
41:42sécurité. Mais il y a des gens qui ont eu
41:44cette idée. C'est un sujet pour la justice.
41:46Pierre-Marie Sèvres, absolument,
41:48qui a déposé une plainte pour inaction
41:50contre la compétition.
41:52Ils vont mettre cette déclaration dans le dossier.
41:54Le dossier est lourd.
41:56Si je vous permette,
41:58je vous pose la question. Vous trouvez que déposer
42:00des plaintes...
42:02Si l'État peut être condamné pour inaction
42:04climatique, l'État peut aussi,
42:06dans certains cas,
42:08être condamné pour inaction
42:10sécurité, ou du moins
42:12non-assistance
42:14population ou pays en danger.
42:16Il nous reste un peu moins de deux minutes.
42:18Je me permets, vraiment, parce que je voudrais
42:20vous donner ces deux dernières informations
42:22qui sont des informations majeures
42:24de ce week-end, ce samedi marqué
42:26par la libération de trois nouveaux otages aux mains
42:28des terroristes du Hamas.
42:30Orlévis, 34 ans, Elie Charabie, 52 ans.
42:32Elie, israélo-allemand.
42:34Ouad Benhami, 56 ans.
42:36Des innocents qui ont été
42:38contraints de parler sur une
42:40estrade devant les terroristes
42:42avant de quitter Gaza.
42:44Et on a remarqué que leurs conditions physiques
42:46étaient extrêmement
42:48faibles, précaires,
42:50qu'ils étaient amaigris,
42:52épuisés. Et j'ai vu un tweet de Philippe Corbet
42:54qui m'a vraiment donné
42:56la nausée. J'avais pas vu
42:58cette information. Je l'ai vue juste avant
43:00l'antenne, je voudrais qu'on découvre son tweet.
43:02Avant de se libérer, le Hamas a forcé
43:04El Charabie à se tenir
43:06devant la caméra et de dire qu'il était
43:08heureux de retrouver sa femme et ses filles.
43:10Puis ils ont ri.
43:12Comme le raconte le Guardian, cet otage ne savait pas
43:14que sa femme et donc ses filles
43:16avaient été tuées le 7 octobre.
43:18Brûlés-vives. Brûlés-vives
43:20dans leur chambre
43:22renforcée du kibbutz où elles vivaient.
43:24Les trois brûlés-vives. Et le Hamas savait
43:26qu'il y avait ces trois femmes-là, ils ont fait exprès
43:28d'incendier cette chambre-là pour les brûlés-vives.
43:30Il est arrivé, cet otage,
43:32avec un physique, les trois, beaucoup l'ont
43:34dit, de rescaper
43:36des camps de concentration en 1944-
43:381945. Il est arrivé
43:40à la base militaire de Réim
43:42et il a dit, où sont-elles ?
43:44Pendant toute la durée de sa détention,
43:46on lui a fait croire qu'il allait
43:48les retrouver, ou en tout cas on ne lui a rien dit.
43:50Vous imaginez la cruauté ? Absolue, totale,
43:52indicible. Ça fait la boucle avec
43:54le mal absolu dont on parlait tout à l'heure.
43:56C'était important de le rappeler.
43:58Et
44:00j'ai vu cette information
44:02juste avant de vous retrouver.
44:04Et quand il y a le mal indicible, il y a
44:06parfois des sources d'espérance.
44:08Je vais terminer avec cette image. Et pourtant,
44:10on était sur des obsèques,
44:12puisque c'était les obsèques
44:14du petit Émile.
44:16Mais la famille n'a pas voulu que ce soit
44:18un moment triste. C'était un message
44:20d'espérance. Voilà ce qu'il voulait.
44:22Il a disparu
44:24le 8 juillet 2023 au Auvergnay,
44:26dont les ossements du petit garçon
44:28ont été retrouvés au printemps 2024. Je voudrais qu'on voit
44:30l'image, s'il vous plaît. L'heure a été
44:32de deuil, aux obsèques à Saint-Maximin,
44:34avec énormément de monde présent,
44:36au soutien de la famille,
44:38famille très pieuse. Et donc, la foi
44:40a repris ses droits,
44:42après une couverture absolument
44:44indécente de ce drame,
44:46au moment où on a retrouvé
44:48les ossements. Et donc, vous voyez
44:50ce petit cercueil blanc.
44:52Et Gabriel Cluzel,
44:54ce matin, nous rappelait à quel point le blanc était
44:56important dans la foi chrétienne. Geoffroy Lejeune.
44:58Je l'ai écouté, Gabriel.
45:00Elle avait raison. En fait, c'est
45:02quand on enterre un enfant dans la région catholique,
45:04on l'enterre en blanc. On s'habille,
45:06on peut d'ailleurs s'habiller en blanc,
45:08parce que c'est un sein qui va au ciel tout de suite.
45:10Et donc, il y a quelque chose de plus lumineux
45:12que quand c'est n'importe lequel d'entre nous
45:14qui meurt et qu'on l'enterre.
45:16Merci à tous les quatre. C'était effectivement
45:18une émission qui n'est pas simple, parce que
45:20les activités sont dramatiques. On a
45:22évidemment de la peine
45:24quand on voit
45:26ces drames se répéter et se multiplier.
45:28Mais merci à tous les quatre
45:30pour votre précision
45:32et votre expertise. Merci à Julien
45:34Dourou qui a préparé cette émission. Aux équipes
45:36techniques en régie, dans un instant. C'est
45:38Laurence Ferrari avec Michel Onfray.
45:40Et nous, on se retrouve demain matin. A demain.