Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:00 Il est quasiment 20h, merci d'être avec nous.
00:03 Gabriel Cluzel, Geoffroy Lejeune, Pierre Gentil et Shannon Seban.
00:07 Voilà le Quatuor du samedi soir.
00:09 On fait d'abord le point sur l'information.
00:10 Bonsoir à tous les quatre.
00:12 Et ensuite, on commence l'émission.
00:14 Il y a plein de choses à traiter ce soir.
00:15 Ça va être passionnant.
00:17 Adrien Spiter et bien sûr.
00:19 Bonsoir et bonsoir à tous.
00:20 Greta Thunberg était en France aujourd'hui.
00:23 La militante écologiste suédoise s'est rendue dans le Tarn.
00:26 Le but, apporter son soutien aux opposants
00:28 au projet d'autoroute A69.
00:31 Plusieurs centaines de personnes sont présentes ce week-end.
00:34 Une cinquantaine de policiers ont fait face à des activistes
00:37 occupant une ZAD pour empêcher la poursuite du chantier.
00:41 À Villeurbanne, près de Lyon,
00:42 plusieurs policiers ont été blessés après un refus d'obtempérer.
00:46 Il a lieu vers 2h30 du matin.
00:48 Deux voitures des forces de l'ordre ont été percutées.
00:51 Une troisième voiture de police a, elle, touché le véhicule des suspects.
00:54 Deux personnes ont été interpellées.
00:57 Et puis l'Arabie Saoudite et l'Allemagne s'inquiètent
00:59 d'une possible offensive israélienne à Rafah.
01:02 Les deux pays craignent une catastrophe humanitaire
01:04 alors que Tsaïl se prépare.
01:06 Rafah est l'un des derniers refuges des déplacés de la guerre
01:09 dans la bande de Gaza.
01:11 Merci beaucoup Adrien Spiteri.
01:12 Je le disais, on a plein de choses à traiter ce soir
01:15 et je voulais vous faire réagir là aussi.
01:18 C'est une déclaration qui n'a pas été commentée.
01:21 Et pourtant, la justice selon Mathilde Panot,
01:24 je rappelle quand même que la députée LFI a dans ses rangs
01:28 un député, un collègue, Adrien Quatennens,
01:31 qui a été condamné pour avoir frappé sa femme.
01:34 Mathilde Panot souhaiterait que les films de Gérard Depardieu,
01:39 qui a de nombreuses accusations contre lui,
01:42 mais qui pour l'instant n'a pas été condamné,
01:44 elle voudrait qu'on arrête de montrer,
01:46 de présenter, diffuser ses films sur le service public.
01:50 C'était hier, écoutez.
01:53 Je crois que vu la période dans laquelle on est,
01:55 où une impunité encore très forte persiste,
01:58 non, en fait ne pas le faire contribue à soutenir les victimes.
02:02 Donc je pense qu'il ne faut pas le faire.
02:05 Mais on va dire que si par exemple dans 20 ans, 30 ans,
02:10 la lutte contre le patriarcat a avancé,
02:12 eh bien par exemple, avoir en début de film dire
02:15 "le réalisateur de ce film a été condamné pour telle chose",
02:19 qui permet d'avoir une note de contexte
02:22 pour les gens qui verraient ce film.
02:23 Je pense que c'est aussi une manière de dire
02:26 qu'on met de ce contexte-là,
02:28 comme on le met sur Céline, comme on le met sur...
02:31 - Alors je voudrais qu'on remonte ce sonore
02:34 et qu'on ait la déclaration sur Gérard Depardieu,
02:36 parce que c'était l'autre partie, malheureusement,
02:39 puisqu'elle explique qu'en l'état, Gérard Depardieu,
02:41 ses films ne devraient pas être diffusés aujourd'hui.
02:45 Est-ce que vous êtes en raccord avec les déclarations
02:50 de Madame Mathilde Panot, qu'on découvrira dans un instant ?
02:54 Il faut vraiment qu'on la réécoute.
02:55 - Il y a un gros suspense sur ma réponse.
02:58 - C'est vrai.
03:00 - Moi, je trouve qu'il y a quelque chose de gênant
03:02 à entendre Mathilde Panot commenter le traitement
03:06 qui doit être réservé à Gérard Depardieu.
03:07 Déjà, vous l'avez rappelé, la manière dont il se comporte,
03:10 en général, quand l'un des leurs est accusé,
03:12 c'est-à-dire en meute, de manière collective, en permanence,
03:15 la présomption d'innocence n'existe que quand c'est l'un des leurs.
03:17 C'est ça qui est exceptionnel.
03:19 Et ensuite, le talent de Gérard Depardieu,
03:22 qui d'ailleurs ne sera jamais remis en cause
03:25 par le fait qu'il soit condamné s'il est condamné,
03:27 premièrement. Et deuxièmement, quand on est Mathilde Panot
03:30 et qu'on parle de Gérard Depardieu, on fait un tout petit peu attention.
03:33 Même s'il avait été confondu dans une affaire de triple meurtre avec viol,
03:37 il faut avoir un tout petit peu de cougeur.
03:39 - Mais si je suis la réflexion de Mathilde Panot,
03:43 faut-il qu'à chaque fois qu'Adrien Quatennens
03:46 prenne la parole, Gabriel Cluzel,
03:48 il y ait un petit bandeau, à chaque fois qu'il va prendre la parole,
03:52 avec marqué "condamné pour agression"
03:54 ou en tous les cas "condamné pour avoir violenté sa femme".
03:58 - Il n'a plus le droit de passer sur Public Zeta.
03:59 - Bien sûr. Attention, il ne faut pas l'inviter sur France Inter.
04:02 - Le problème de Mathilde Panot et des féministes de son genre,
04:09 c'est que c'est un féminisme hémiplégique,
04:12 c'est-à-dire qui ne concerne que le camp qu'elle n'aime pas.
04:18 Moi, ce qui me paraît vraiment très étonnant,
04:20 c'est que cette gauche qui s'est construite sur l'interdit d'interdire,
04:23 aujourd'hui veut tout interdire.
04:25 Et avant même que la justice ait fait son œuvre.
04:28 Alors encore une fois, je ne suis pas, je peux dire d'autant plus volontiers,
04:31 que je ne suis pas une grande défonceuse de Jard, de Pardieu,
04:33 des Valseux, de ce genre de films que je n'aime pas du tout.
04:36 Mais il y a un moment où il faut être logique et juste.
04:40 Donc je crois que c'est important de le rappeler.
04:43 En revanche, ce qu'elle s'interdit de faire,
04:45 c'est de l'inventaire de toute cette société libertaire
04:50 qui a prospéré dans les années 70
04:53 et qui a été soutenue par cette gauche dont elle est l'héritière.
04:58 Et je remarque que cet inventaire n'est jamais fait.
04:59 Jamais fait.
05:00 Et ça, c'est le cas profondément.
05:02 Donc en fait, c'est un féminisme hémiplégique et amnésique.
05:06 Mais on en parlera dans un instant,
05:08 mais la gauche est moins prolixe pour parler de l'affaire Gérard Miller, par exemple.
05:13 Ah, tout de suite, là.
05:14 Là, j'ai l'impression que...
05:16 C'est ce que vous disait Geoffroy,
05:17 la présomption d'innocence, elle est à géométrie variable.
05:20 Encore une fois, là, il y a un combat politique
05:22 et il y a peut-être aussi de la cécité.
05:23 Mais si vous voulez, ce qui m'intéresse, c'est aussi cette époque.
05:26 C'est-à-dire, pourquoi en particulier on censurerait Gérard Depardieu ?
05:29 Parce que c'est la question des violences conjugales,
05:31 des violences faites aux femmes, pardon.
05:33 Mais il y a aussi ça qui est aussi dans l'air du temps.
05:36 Mais pourquoi ça en particulier ?
05:37 On pourrait très bien dire, vous voyez, par exemple,
05:38 moi, ça me choque tout autant la question des affaires de corruption,
05:41 des abus de biens sociaux.
05:42 Faut-il que tous les élus, la France insoumise,
05:44 Parti communiste notamment, ou Europe Écologie-Les Verts,
05:48 aient un petit bandeau des interdictions supplémentaires ?
05:52 Mais on peut jouer...
05:53 Le problème de cette cancel...
05:55 C'est pas une cancel culture, mais en tout cas dans cette optique...
05:58 Dans cette optique de censure, c'est que, attention, qui est irréprochable ?
06:01 Et on peut remonter très loin comme ça.
06:03 Vous savez, la gauche a des références.
06:04 Si on peut remonter jusqu'à Rousseau, l'homme qui a abandonné ses enfants,
06:07 il faut arrêter de parler de Rousseau.
06:08 Marx, que la gauche cite souvent, a écrit "La question juive".
06:11 Picasso a violenté des femmes, en a poussé au suicide.
06:14 Faut-il aller jusque-là ?
06:15 Attention, attention, si on ouvre cette boîte, à mon avis,
06:17 les plus perdants ne seront pas ceux que l'on croit.
06:21 Un homme avait défendu, non pas la personnalité, l'acteur,
06:27 qui est Gérard Depardieu,
06:29 mais la présomption d'innocence, c'était Emmanuel Macron,
06:34 juste avant la fin de l'année 2023.
06:37 Et il avait été d'ailleurs attaqué pour cela.
06:40 Alors un entretien, c'est à vous si mes souvenirs sont bons.
06:43 Quel regard vous portez là-dessus, Chanon Seman ?
06:46 Moi, ce que je veux dire, c'est que quand j'entends Mathilde Panot
06:48 nous donner des leçons de morale assez féministes sur cette affaire-là,
06:51 que je ne veux pas commenter par ailleurs,
06:53 parce qu'on ne sait pas ce qu'il en est.
06:56 Moi, je ne suis pas dans le secret des dieux
06:57 et je ne sais pas véritablement ce qui s'est passé sur cette affaire-là,
07:00 Gérard Depardieu.
07:00 En revanche, quand on est Mathilde Panot,
07:02 présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale,
07:04 on se passe de donner des leçons de morale
07:07 quand on sait qu'Adrien Quatennens a été condamné en 2022
07:09 à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales.
07:12 Donc, si vous voulez, je crois qu'il faut d'abord regarder
07:15 ses rangs en interne avant de s'assurer
07:17 de donner des leçons de morale sur un sujet sur lequel on n'est pas aussi...
07:20 - Avançons.
07:21 Avançons et de toute façon, c'est lié puisque ce qui est vrai,
07:24 c'est que l'affaire Depardieu, la bombe médiatique,
07:27 a été déclenchée par complément d'enquête avec des séquences
07:30 qui, selon Yann Moix, le réalisateur de la fiction
07:34 autour de Gérard Depardieu en Corée du Nord,
07:37 son avocat ainsi que Yann Moix ont pu dire
07:40 que les séquences qui ont été diffusées sur complément d'enquête,
07:42 elles ont été montées.
07:44 Elles ne correspondent pas à la réalité.
07:47 Et d'ailleurs, Geoffroy Lejeune, très souvent,
07:49 vous avez appelé à récupérer ces rushs,
07:52 qu'ils soient diffusés simplement pour arriver à avoir le fin mot là-dessus.
07:56 - Je peux vous faire une mise à jour de cette affaire, Elliot,
07:58 parce qu'on a beaucoup demandé en effet à avoir accès aux rushs
08:01 pour voir l'image complète non trafiquée, non montée.
08:04 Et France Télévisions n'a pas voulu le faire.
08:06 Et à un moment donné, juste avant Noël,
08:07 ils se sont abrités derrière un constat de huissier
08:10 en disant "un huissier est venu constater
08:12 qu'il s'agit bien de la fillette quand Gérard Depardieu tient ses propos obscènes".
08:16 Que je n'excuserai pas, je suis d'accord avec Gabriel,
08:17 d'ailleurs je n'aime pas les valseuses non plus,
08:18 je ne trouve pas que tout ça soit d'une grande élégance.
08:20 Mais on est en train de parler de quelque chose de pénal.
08:22 D'ailleurs, il y a une plainte qui a été déposée contre lui pour ces images.
08:25 Et le constat de huissier a été relayé par un média,
08:29 France Info, qui fait partie du même groupe que France Télévisions.
08:31 C'est les seuls qui ont eu accès, prétendument, à ce constat de huissier.
08:34 Et ils ont produit un article, il y en a eu un seul,
08:37 qui a été ensuite repris par d'autres,
08:38 mais il y a eu un seul article source pour expliquer que
08:41 le constat de huissier authentifie bien les images
08:43 montrant Gérard Depardieu parlant de la fillette.
08:45 Sauf que ce n'est pas du tout ce qui est écrit dans l'article.
08:47 En réalité, quand vous lisez les extraits du rapport du constat de huissier
08:51 qui sont donnés, il ne dit pas ça.
08:53 Donc on a demandé à avoir accès au constat de huissier,
08:55 on n'a pas accès au constat de huissier.
08:57 - Vous n'avez le droit à rien.
08:57 - On pose des questions, on n'abroge rien.
08:59 Mais ce qui est intéressant, c'est qu'au tout début de la séquence,
09:01 on parlait à France Télévisions, on parlait à Complément d'Enquête.
09:04 Le seul qui ne nous a jamais répondu, c'est le producteur du documentaire.
09:06 - Vous avez échangé avec Tristan Vallec,
09:08 parce qu'il est sorti du silence,
09:09 justement, dans les colonnes du Parisien aujourd'hui.
09:12 Il a répondu à ses accusations.
09:15 Voilà la question.
09:15 "N'en touche pas à mon poste sur C8, Cyril Hanouna,
09:17 après dit la fin de votre rendez-vous à deux reprises.
09:19 D'abord après la diffusion du son portrait,
09:21 puis de l'enquête sur Gérard Depardieu accusé de bidonnage.
09:23 Que répondez-vous ?
09:24 Tout ce que nous avons diffusé lors de toutes nos enquêtes
09:27 est rigoureusement exact.
09:29 Nous vérifions et travaillons pendant des mois,
09:31 jusqu'à la dernière minute sur le cas Gérard Depardieu.
09:33 Nous sommes allés jusqu'à faire authentifier nos rushs
09:36 par un huissier de justice,
09:38 habituellement par respect du secret des sources.
09:40 Nous ne le montrons pourtant jamais.
09:43 Nous l'avons fait exceptionnellement cette fois-ci,
09:45 compte tenu de l'époque qui a changé et du désir de transparence.
09:48 Par ailleurs, je souligne que nous n'avons jamais été condamnés
09:50 par la justice, ni réprimandés par l'Arkcom.
09:53 Donc c'est toujours pas une réponse, c'est ça qu'il dit ?
09:55 Il dit "si, c'est exact".
09:57 Tout ce qu'on diffuse, c'est exact.
09:58 Oui, il vous dit ce que je viens de vous expliquer,
10:00 c'est-à-dire en fait, l'huissier a dit que,
10:01 sauf que moi je vous répète,
10:03 c'est très important,
10:04 le jour où ils ont parlé du conseil du huissier,
10:06 le conseil du huissier, les éléments qu'on en a,
10:08 ne prouvent pas ce qu'il est en train de dire.
10:10 Et nous, on a un journaliste au JDD qui est de la trompe,
10:12 des journalistes tenaces qui posent des questions,
10:14 mais qui ont envie d'avoir des réponses,
10:15 donc ils posent des questions, ils posent des questions.
10:16 Au début, il parlait à Tristan ou à Alex,
10:18 il parlait à France Télévisions,
10:19 et puis de fil en aiguille, en fait, plus personne ne lui répond,
10:21 et maintenant c'est silence radio.
10:22 Il parlait tout seul.
10:23 Et d'ailleurs, il n'y a rien de plus simple dans ces cas-là.
10:26 Vous diffusez les images, le rush,
10:28 et puis fin de l'histoire, c'est réglé.
10:30 Mais à la limite, même le conseil du huissier,
10:32 ce serait intéressant, ils ne le font pas.
10:33 Dans la continuité, je le disais,
10:35 les indignations à géométrie variable à gauche,
10:37 avec les censeurs, les moralisateurs,
10:38 aujourd'hui très discrets concernant l'affaire Gérard Miller.
10:40 41 femmes accusent le psychanalyste 3 de viol,
10:44 15 d'agression sexuelle entre 1993 et 2020.
10:48 Où en est l'enquête ?
10:49 On voit cela avec Noémie Schultz.
10:52 Il y a d'abord eu une première salve de récits à charge
10:55 contre le psychanalyste, notamment celui de Muriel Cousin.
10:58 La scénariste a raconté à nos conseurs du magazine Elle
11:01 comment, lors d'une séance d'hypnose,
11:02 alors qu'elle était âgée de 23 ans,
11:04 Gérard Miller lui avait demandé de s'allonger par terre
11:06 avant de l'agresser sexuellement.
11:08 Des faits qui remontent à plus de 30 ans.
11:10 C'était en 1990.
11:12 Ce premier article a entraîné de nombreux autres témoignages.
11:15 En cascade, selon l'hebdomadaire,
11:17 41 femmes ont contacté les auteurs de l'article.
11:20 18 de ces femmes dénoncent des faits de viol et d'agression sexuelle.
11:24 Le site Mediapart a lui aussi recueilli les témoignages
11:26 d'autres accusatrices.
11:28 Et ces femmes sont nombreuses à décrire un même procédé.
11:31 À l'époque, elles étaient toutes très jeunes,
11:33 parfois mineures, 17, 19, 22 ans, rarement plus.
11:37 Elles assistaient à l'enregistrement d'une émission
11:39 à laquelle participait Gérard Miller.
11:41 C'est là qu'il les repérait dans le public
11:43 et leur proposait de venir chez lui.
11:45 Le plus souvent, les agressions se déroulaient ensuite
11:47 lors d'une séance d'hypnose.
11:49 Des baby-sitters qui gardaient les enfants du psychanalyste
11:52 et des vendeuses ont également contacté le magazine Elle.
11:55 Plusieurs de ces femmes ont fait part de leur intention
11:58 de porter plainte.
12:00 La question que je me pose, c'est où sont les grandes féministes de gauche ?
12:03 Pourquoi les médias ont une sorte de prudence,
12:06 de pudeur qu'ils n'ont pas eue ?
12:08 Par exemple, on parlait de l'affaire Depardieu il y a un instant,
12:11 mais on pourrait parler de l'affaire Luc Besson,
12:13 on pourrait également parler de l'affaire Harry Habitant.
12:16 Et il y a finalement ce décalage assez saisissant.
12:20 On n'arrive pas à avoir le fin mot là-dessus.
12:22 On peut se réjouir, je vais y aller en deux temps,
12:24 parce que je vous prédis,
12:26 mais on peut se réjouir quelque part que la présomption d'innocence existe.
12:29 Et en même temps, vous voyez, je vais bien.
12:31 Parce que c'est important de le rappeler bien.
12:33 Le poids de mesure est absolument insupportable.
12:35 Il est clair que si Gérard Miller n'avait pas été un homme de gauche
12:40 qui a fait partie de la gauche médiatique,
12:43 très clairement, des années 90-2000,
12:46 s'il avait été un éditorialiste de droite,
12:52 je pense que dans l'heure, nous aurions eu des tribunes,
12:56 dans des journaux X ou Y,
12:58 peut-être même sur le service public,
13:00 pour nous dire que c'est absolument inadmissible
13:02 que la présomption d'innocence doit être mise de côté,
13:04 au regard des faits accablants.
13:06 Et les déclarations sont accablantes,
13:08 mais c'est ce que je maintiens, la présomption d'innocence s'applique toujours.
13:11 Là, étrangement, vous voyez ce deux poids deux mesures,
13:13 on n'arrive pas à l'expliquer.
13:15 Pour revenir sur la déclaration de Mathilde Panot,
13:19 on écoutera également la question du journaliste,
13:22 parce que c'est ça qui est saisissant dans ce cas-là,
13:25 sur la possibilité de censurer un artiste, un acteur, que sais-je.
13:30 Non mais c'est d'ailleurs assez violent
13:32 pour les femmes qui dénoncent Gérard Miller,
13:34 parce qu'elles sont 40.
13:37 D'habitude, on dit aux femmes, on vous croit,
13:39 même quand elles sont une ou deux, on vous croit, c'est le principe.
13:42 Là, elles sont 40, tout de suite,
13:44 comme c'est Gérard Miller, on vous croit moins, visiblement,
13:47 si on en croit les féministes.
13:49 Il y a deux Gérards, en plus, on peut faire vraiment
13:51 la comparaison de traitement des générations similaires.
13:56 Et ce qui est d'autant plus, alors là aussi,
13:58 je ne veux pas non plus remettre en cause
14:00 la présomption d'innocence, mais ce qui est d'autant plus
14:02 détestable, si vous voulez, si les faits étaient avérés,
14:06 c'est ce côté très tartuffe.
14:09 Parce que Gérard Miller, c'était quand même
14:11 un grand donneur de leçons devant l'éternel.
14:14 Donc c'est vrai que tout cela, je pense,
14:18 et c'est peut-être pour ça, vous savez, c'est comme dans l'affaire Beaupin,
14:20 c'est peut-être pour ça que les femmes sont sorties du bois,
14:22 à un moment aussi. Parce que quand vous voyez,
14:24 vous vous souvenez de l'affaire Beaupin,
14:26 où le jour, c'était le 8 mars,
14:28 le jour de la journée de la femme,
14:30 il avait mis des collants résis
14:32 du rouge à lèvres.
14:34 Je ne suis pas très sûre, mais le rouge à lèvres, je suis sûre.
14:36 Et c'est ça qui avait fait que
14:38 un certain nombre de femmes, dont Sandrine Rousseau,
14:40 s'étaient dit "non mais ça ne va pas la tête là".
14:42 Eh bien, je pense que
14:44 cette espèce de tartufferie
14:46 et ce côté donneur de leçons
14:48 d'une certaine gauche rend insupportable
14:50 l'effet passé.
14:52 Et peut-être que vous, quand vous dites la tartufferie,
14:54 vous pensez à cette déclaration
14:56 au moment où Gérald Darmanin
14:58 était accusé de viol.
15:00 Oui.
15:02 Et qu'il a été lavé de soupçons.
15:04 Et qu'après, un peu plus tard,
15:06 il y avait l'affaire...
15:08 Comment s'appelait le jeune qui devait être candidat?
15:12 Tahabouaf.
15:14 Merci. On écoute Gérard Miller.
15:16 Tahabouaf.
15:18 Qu'est-ce qu'on me raconte?
15:20 En 5 jours, M. Tahabouaf
15:22 n'est plus candidat. En 5 jours.
15:24 Lorsqu'une femme s'est plaint du ministre de l'Intérieur,
15:26 qui a été innocenté depuis.
15:28 Lorsqu'une femme s'est plaint du ministre de l'Intérieur,
15:30 est allée en justice,
15:32 le ministre est resté ministre de l'Intérieur
15:34 et vous allez donner des leçons à la FI?
15:36 La FI, en 5 jours, a réglé, effectivement,
15:38 ce qu'elle pouvait régler à son niveau.
15:40 Elle ne s'est pas substituée à la justice.
15:42 Quand, dans une chaîne de télévision,
15:44 il y a quelqu'un qui vient vous dire, par exemple,
15:46 une agression, vous agissez à votre niveau.
15:48 Vous écoutez la personne et si vous voulez la sanctionner,
15:50 c'est en tant qu'employeur ou en tant que responsable de parti.
15:52 Vous n'allez pas vous substituer à la justice.
15:54 La justice doit faire son travail.
15:56 C'est un réquisitoire incroyable.
15:58 Incroyable qu'on entend cette déclaration.
16:00 Avant de passer à...
16:02 On peut ajouter une chose, c'est que Gérard Depardieu
16:04 dit que tout est faux.
16:06 Gérard Miller a avoué, dans ses communiqués très maladroits,
16:08 il a reconnu les faits.
16:10 Non, il ne reconnaît pas l'effet de viol.
16:12 Non, il ne dit pas "j'ai violé ces femmes",
16:14 mais il dit "ce que j'ai fait n'était pas bien".
16:16 Il dit qu'il y avait un rapport du fait de ça.
16:18 C'est une formulation.
16:20 En gros, le communiqué est la calme,
16:22 alors que Depardieu dit "écoutez, moi, j'ai rien à voir avec ça".
16:24 On réécoute, parce qu'on ne l'a pas bien entendu,
16:26 Mathilde Panot, avec la question du journaliste
16:28 sur faut-il ou non continuer de diffuser
16:30 les films, par exemple, de Gérard Depardieu.
16:32 France Télévisions doit-il diffuser
16:34 les grandes œuvres du patrimoine,
16:36 le Cyrano de Depardieu, par exemple ?
16:38 Les chaînes doivent-elles le diffuser ou pas ?
16:40 Je crois que, vu la période dans laquelle on est,
16:42 où une impunité encore très forte persiste,
16:44 non, ne pas le faire,
16:46 contribue à soutenir les victimes.
16:48 Je pense qu'il faut continuer
16:50 de faire ce qu'il faut pour soutenir les victimes.
16:52 Donc, je pense qu'il ne faut pas le faire.
16:54 Mais, on va dire que,
16:56 si, par exemple, dans 20 ans, 30 ans,
16:58 la lutte contre le patriarcat a avancé,
17:00 eh bien, par exemple,
17:02 avoir sur, en début de film,
17:04 dire "le réalisateur de ce film
17:06 a été condamné pour telle chose",
17:08 qui permet d'avoir une note de contexte
17:10 pour les gens qui verraient ce film,
17:12 je pense que c'est aussi une manière
17:14 de dire qu'on met ce contexte-là,
17:16 comme on le met sur Céline,
17:18 comme on le met sur... Voilà.
17:20 D'accord, mais, attendez, pour être clair,
17:22 aujourd'hui, on ne diffuse plus ?
17:24 Ben, moi, je pense que, non,
17:26 il ne faut pas diffuser.
17:28 Et de même que, moi, je n'irais pas voir
17:30 le nouveau film qui sort...
17:32 Je trouve que, sur la forme,
17:34 Mathilde Panot est aussi convaincante
17:36 sur cette question-là qu'elle l'a été
17:38 pour expliquer que le Hamas n'était pas
17:40 un groupe terroriste. Voilà.
17:42 Sur la forme, mais sur le fond,
17:44 on en a déjà suffisamment parlé.
17:46 On ferme la parenthèse, on regarde...
17:48 Justement, on va parler de l'antisémitisme.
17:50 Et c'est une image, là aussi,
17:52 qui n'a pas été relayée, et pourtant,
17:54 nous sommes à, je crois, 5 mois des Jeux olympiques.
17:56 C'est une image qui est inquiétante
17:58 parce qu'elle pourrait se répéter.
18:00 Et ce qui est encore plus triste, je le disais,
18:02 c'est qu'elle est passée sous silence.
18:04 Vous avez l'équipe féminine de basket d'Irlande
18:06 qui a fait polémique puisqu'elle a refusé,
18:08 cette équipe, de serrer la main
18:10 des joueuses israéliennes
18:12 après le début d'une rencontre.
18:14 Dans la semaine, les Irlandaises avaient exprimé
18:16 une inquiétude quant à la participation
18:18 au match en lien avec le conflit.
18:20 Et puis, il y avait eu des échanges médiatiques.
18:22 Une des joueuses israéliennes,
18:24 en conférence de presse, avait affirmé
18:26 que certaines Irlandaises étaient antisémites.
18:28 La fédération irlandaise
18:30 avait pondu un communiqué
18:32 en disant que c'était absolument scandaleux.
18:34 Et on se retrouve aujourd'hui
18:36 avec un match de basket
18:38 avec des jeunes femmes
18:40 qui refusent de serrer la main
18:42 à des joueuses israéliennes.
18:44 Shannon Seban,
18:46 dans ce climat-là,
18:48 quel regard portez-vous sur ces images ?
18:50 C'est un sentiment
18:52 de dégoût,
18:54 de peine, d'inquiétude
18:56 mais surtout de révolte
18:58 parce que je me dis que
19:00 80 ans après le plus grand massacre de Juifs
19:02 lors de la Seconde Guerre mondiale,
19:04 finalement, rien n'a changé.
19:06 On est là sur un antisémitisme
19:08 qui est décomplexé,
19:10 qui est complètement désinhibé.
19:12 Je pense que l'antisémitisme d'hier
19:14 ne change pas par rapport à l'antisémitisme
19:16 d'aujourd'hui.
19:18 Il prend des formes un peu plus sournoises,
19:20 pernicieuses. On le voit parfois sur les réseaux sociaux,
19:22 on le voit ici dans le milieu du sport.
19:24 Mais c'est absolument terrible.
19:26 Si vous voulez,
19:28 il y a deux réactions face à cela.
19:30 Soit on se dit que finalement, on abandonne
19:32 et que c'est un combat, c'est une peine qui est perdue
19:34 et qu'on n'arrivera pas à faire changer les choses.
19:36 Soit, au contraire, on décide de se retrousser les manches,
19:38 de sortir de discours victimaire
19:40 et de ce discours qu'on peut parfois adopter
19:42 qui est un discours de victimisation.
19:44 Et on se dit qu'on se retrousse tous les manches,
19:46 qu'on soit d'ailleurs juif ou non-juif,
19:48 pour combattre l'antisémitisme
19:50 comme on peut combattre le racisme
19:52 et toutes les formes de haine et de discrimination.
19:54 Et donc moi, quand je vois aujourd'hui de nouvelles formes
19:56 d'antisémitisme comme celle-ci
19:58 se développer, que ce soit en France, en Europe
20:00 ou dans le monde entier, bien évidemment,
20:02 je crois que c'est un cri d'alerte qu'il faut qu'on lance.
20:04 Alors que, et c'est aussi la question,
20:06 on est sur une compétition sportive,
20:08 on devrait mettre justement,
20:10 c'est une respiration
20:12 dans un monde de conflits,
20:14 dans un monde de haine.
20:16 Souvent, justement, par le sport,
20:18 on arrive à trouver ce lien
20:20 et cet apaisement.
20:22 Et là, à cinq mois des Jeux Olympiques,
20:24 je crains qu'on puisse se retrouver
20:26 avec des images similaires
20:28 pendant les JO à Paris, Geoffroy Lejeune.
20:30 - D'autant plus que, là,
20:32 ce qui est étonnant, c'est que ce sont des Irlandaises.
20:34 C'est-à-dire qu'en fait, que vous ayez des athlètes
20:36 venus de pays arabes
20:38 ou du Moyen-Orient, du Proche-Orient,
20:40 qui, tout à coup, se comportent mal avec
20:42 les Israéliens ou les Israéliennes.
20:44 C'est choquant, mais
20:46 on est habitués, en fait. Là, en l'occurrence,
20:48 c'est ça qui est étonnant dans cette image, c'est que c'est européen
20:50 et donc, on ne s'imagine pas que ça peut arriver.
20:52 Et maintenant,
20:54 pour répondre à votre question sur les JO,
20:56 je pense que
20:58 ce qui a commencé déjà, c'est
21:00 ceux qui demandent que les Israéliens
21:02 concourent sous bannière... - Neutre.
21:04 - Exactement. Et exactement
21:06 comme on l'a fait pour les Russes, ou comme on l'a demandé pour les Russes,
21:08 en les bannissant de certaines compétitions, etc.
21:10 Et là, pour le coup, je rejoins, pardon, j'ai coupé
21:12 l'argument de Pierre, j'ai coupé l'herbe sous le pied, mais
21:14 je rejoins votre argument, Elliot,
21:16 sur le fait que le sport devrait être une respiration.
21:18 En fait, on ne peut pas vivre
21:20 paisiblement dans ce monde si on
21:22 considère que les nations
21:24 échappent, enfin, survivent
21:26 ou en tout cas dépassent leurs dirigeants
21:28 du moment, les politiques menées à un
21:30 moment, qu'il y ait la guerre ou pas, etc.
21:32 Et donc, les Russes, le peuple russe
21:34 a existé avant l'Union soviétique et il a existé
21:36 après, il a existé avant Poutine, il
21:38 existera après, et ce type de boycott,
21:40 exactement comme Israël, on peut avoir un point de vue sur ce conflit,
21:42 mais en attendant, ça reste une nation qui a le droit
21:44 de concourir comme toutes les autres. - Le mot avant la publicité
21:46 de Gabrielle Fusel. - Ce qui me paraît fou, c'est
21:48 l'inversion de narratif depuis le 7 octobre,
21:50 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on considère
21:52 des victimes
21:54 comme des bourreaux, parce que là, ce sont quand même des femmes. Moi, ça me frappe,
21:56 on a assez parlé quand même du viol des
21:58 Israéliennes, de ce qu'ont subi
22:00 spécifiquement les femmes, et
22:02 aujourd'hui, ce sont donc des jeunes femmes
22:04 qui refusent de
22:06 leur serrer la main. Alors, il y a sans doute une explication
22:08 pas historique, mais
22:10 on peut remonter aux dernières années
22:12 où la gauche irlandaise, un peu
22:14 projetée dans la cause palestinienne,
22:16 a fait une sorte
22:18 d'assimilation personnelle
22:20 de son souci avec la Grande-Bretagne,
22:22 mais quand même,
22:24 cette affaire-là,
22:26 du fait de
22:28 ces sportives féminines, me frappe
22:30 tout spécialement, et marque une
22:32 forme de victoire, je ne sais pas,
22:34 médiatique ou
22:36 politique d'un discours
22:38 qui est quand même très étonnant
22:40 compte tenu de ce qui s'est passé.
22:42 - Et juste avant la rencontre,
22:44 quelques jours avant, il y avait eu
22:46 justement une déclaration d'une des joueuses israéliennes
22:48 qui avait dit "on sait qu'elles sont assez antisémites,
22:50 ce n'est pas un secret, et c'est peut-être
22:52 pour cela que l'on
22:54 s'attend à un match musclé,
22:56 de vous montrer que nous sommes meilleurs,
22:58 qu'elle est gagnée,
23:00 nous savons qu'elle ne nous aime pas, et nous allons
23:02 tout donner sur le terrain en particulier lors de
23:04 ce match". Donc il y avait tout un climat,
23:06 tout un conteste, mais je trouve que
23:08 cette image est bien triste.
23:10 Juste après la publicité,
23:12 nous reviendrons sur l'hommage
23:14 qui sera rendu mercredi prochain
23:16 à Robert Badinter, et
23:18 ce sera Place Vendôme.
23:20 Alors je n'ai pas les contours pour l'instant de
23:22 l'hommage, je ne sais pas si parce que le
23:24 ministère de la Justice est à Place Vendôme,
23:26 si ce sera donc dans la cour du ministère
23:28 de la Justice, ou alors si ce sera
23:30 vraiment Place Vendôme, sur la Place Vendôme,
23:32 ce serait vraiment peut-être... - Ce serait beau.
23:34 - Ah bah oui, ce serait merveilleux,
23:36 sur la Place Vendôme. On revient dans un instant,
23:38 juste après la publicité, à tout de suite.
23:40 Vous le savez depuis hier,
23:45 et cette annonce dramatique
23:47 triste, annonce Robert Badinter,
23:49 c'était à l'âge de 95 ans,
23:51 et depuis, un recueil de condoléances
23:53 au ministère de la Justice est
23:55 disponible. Il s'avère qu'il y a énormément
23:57 de monde qui se déplace
23:59 et qui va écrire un petit mot,
24:01 justement, pour adresser
24:03 un message de soutien, un hommage,
24:05 et des condoléances à l'ancien
24:07 garde des Sceaux qui avait fait, et on en parlait juste
24:09 avant la publicité, de l'antisémitisme,
24:11 le combat de sa vie. J'ai déjà
24:13 dit hier, vous savez qu'il est décédé
24:15 un 9 février, et que le 9
24:17 février 1943,
24:19 il assistait à
24:21 l'arrestation de son père, Simon,
24:23 à Lyon, au moment de
24:25 la rafle lyonnaise, sous
24:27 ordre de Klaus Barbie. Il y a quand même quelque chose
24:29 de mystique là-dedans,
24:31 et il y a aussi un autre symbole,
24:33 triste symbole, c'est que
24:35 Robert Badinter nous quitte à une période où
24:37 l'antisémitisme revient,
24:39 explose, et c'est une semaine
24:41 particulière, avec l'hommage qui a été rendu
24:43 cette semaine aux victimes françaises
24:45 des terroristes du Hamas. Vous étiez présente
24:47 d'ailleurs, Shannon Seban, à cet
24:49 hommage. Ce que je vous propose,
24:51 c'est d'écouter Jean-Louis Debray, et on reviendra
24:53 justement sur ce combat contre l'antisémitisme.
24:55 Tout ce qu'il a fait,
24:57 sa lutte
24:59 pour l'abolition
25:01 de la peine de mort, sa lutte
25:03 contre les
25:05 discriminations, notamment
25:07 à l'égard des discriminations des homosexuels,
25:09 sa lutte
25:11 contre l'antisémitisme,
25:13 tout ça, c'est l'image d'un républicain,
25:15 d'un homme qui
25:17 aime la liberté, qui croit
25:19 en la liberté, mais qui croit aussi
25:21 qu'il n'y a pas de liberté
25:23 sans égalité. Shannon Seban,
25:25 je le disais, c'est quand même
25:27 une semaine
25:29 historique, avec cet hommage
25:31 national, et la disparition
25:33 d'un homme qui a fait
25:35 de la lutte contre l'antisémitisme et du nazisme
25:37 son combat d'une vie.
25:39 Oui, cette semaine, elle est particulière, parce qu'elle a été
25:41 marquée, comme vous le disiez, par à la fois l'hommage
25:43 qui a été rendu par le président de la République
25:45 aux Invalides, le 7 février,
25:47 et malheureusement la disparition
25:49 de M. Badinter, qui est
25:51 un géant, qui a marqué notre histoire,
25:53 notre histoire française, mais aussi mondiale,
25:55 par sa lutte contre l'antisémitisme
25:57 et d'autres combats par ailleurs. Et vous le rappeliez,
25:59 à très juste titre, il y a une symbolique
26:01 au niveau de la date de la disparition.
26:03 Mais moi, ce que je vois
26:05 derrière tout cela, et je suis heureuse
26:07 qu'on parle de M. Badinter sous l'angle de
26:09 sa lutte contre l'antisémitisme,
26:11 parce qu'il laisse derrière lui quelque chose de très beau,
26:13 un combat très digne, mais on ne devrait
26:15 pas parler de la lutte contre l'antisémitisme
26:17 seulement cette semaine
26:19 ou la semaine précédente.
26:21 C'est un combat qui doit se mener tous les jours, au quotidien,
26:23 et vous savez, moi, ce que je retiens aussi de cet homme,
26:25 c'est une phrase qui est très belle, il disait que
26:27 tout ce qui est racisme et antisémitisme
26:29 est insupportable à la notion
26:31 même de démocratie. Et c'est ça
26:33 aujourd'hui ce qu'on doit retenir.
26:35 C'est qu'une démocratie qui vacille aujourd'hui, avec une explosion de l'antisémitisme.
26:37 Absolument, et c'est que
26:39 lutter aujourd'hui contre l'antisémitisme,
26:41 le racisme et toutes les formes de
26:43 haine et de discrimination, c'est protéger
26:45 notre démocratie, c'est protéger
26:47 notre liberté, c'est protéger nos valeurs.
26:49 Et aujourd'hui, qu'on soit agnostique,
26:51 qu'on soit juif,
26:53 musulman, catholique, athée, que sais-je,
26:55 on doit tous faire de la lutte
26:57 contre l'antisémitisme son propre combat.
26:59 Et pas plus tard qu'il y a
27:01 une semaine, dimanche dernier,
27:03 j'étais à Auschwitz, pour la seconde fois,
27:05 pour la deuxième fois peut-être,
27:07 dans les camps de la mort.
27:09 On était près de 180 femmes, avec une très belle
27:11 association qui s'appelle
27:13 Langage de femmes, et on a été
27:15 justement voir sur le terrain
27:17 ce qui s'est passé il y a près de 80 ans.
27:19 Et quand vous allez dans le musée
27:21 d'Auschwitz-Birkenau,
27:23 vous vous rendez compte à quel point finalement les clichés
27:25 antisémites les plus abjects, qui avaient pu
27:27 être diffusés il y a 80 ans, sont
27:29 aujourd'hui les mêmes. Et c'est
27:31 là où on se rend compte que finalement c'est un combat qui
27:33 n'est pas gagné, et c'est une lutte qu'il faut mener
27:35 toutes et tous aujourd'hui, parce qu'il n'y a rien de pire que l'indifférence.
27:37 - Et l'antisémitisme dont
27:39 vous avez été victime,
27:41 Shannon Eseban, et d'ailleurs je rappelle
27:43 que vous avez porté plainte contre un individu
27:45 qui est aujourd'hui au Japon,
27:47 c'est ça ? - Absolument,
27:49 il est exilé, je ne vais pas le nommer,
27:51 pour ne pas lui faire sa promotion ici.
27:53 Effectivement, en juillet dernier, j'ai été prise à partie
27:55 pour mon nez, et on m'a
27:57 dit que même si vous voulez oublier
27:59 qu'elle est juive, son nez vous en empêche de façon
28:01 très menaçante. Donc j'ai décidé effectivement
28:03 de porter plainte dans la foulée. Alors si
28:05 aujourd'hui mon nez peut
28:07 faire avancer le combat contre
28:09 l'antisémitisme,
28:11 j'en suis ravie, regardez-le bien, je ne compte pas
28:13 le refaire, mais effectivement, j'ai été
28:15 prise à partie, j'ai porté plainte, et
28:17 l'enquête avance extrêmement bien, et plus rapidement
28:19 qu'on ne le pensait avec mon avocat, puisque
28:21 l'amphi central de lutte contre
28:23 les crimes de haine, mais les crimes
28:25 contre l'humanité a été saisi, et j'ai bon espoir
28:27 qu'il soit arrêté. - Je me
28:29 permets de revenir sur l'hommage national qui a été
28:31 rendu mercredi. L'idée n'est
28:33 évidemment pas de polémiquer, c'était un
28:35 hommage qui était digne, qui
28:37 était extrêmement fort. Il s'avère
28:39 que moi j'y suis allé,
28:41 j'étais pas à l'intérieur des Invalides,
28:43 j'étais à l'extérieur, parce que c'est un hommage national,
28:45 j'y suis allé en citoyen, en français.
28:47 La sensation que j'ai eue
28:49 sur l'esplanade des Invalides, c'est la
28:51 sensation d'être minoritaire.
28:53 C'est-à-dire que si c'est l'attaque
28:55 terroriste antisémite
28:57 de ce siècle,
28:59 cette esplanade des Invalides, mercredi dernier,
29:01 devait être noire de monde.
29:03 Avec des élèves de la France
29:05 entière. Et bah, j'ai eu
29:07 cette triste sensation de me dire
29:09 "je suis
29:11 un peu seul". Il devait y avoir sur
29:13 l'esplanade des Invalides, 300
29:15 à 400 personnes à tout casser.
29:17 Et encore une fois, c'est loin,
29:19 c'est pas une question de polémique. C'est simplement si
29:21 c'est l'attaque antisémite
29:23 de ce siècle, à ce moment-là il fallait aussi...
29:25 - On entend aussi la marche contre l'antisémitisme.
29:27 - Exactement, le même constat.
29:29 - En tout cas, ce qui est certain, nous avions
29:31 des journalistes qui étaient présents
29:33 également et ils nous ont rapporté en tout cas que
29:35 la foule avait bien compris
29:37 aujourd'hui d'où venait
29:39 l'antisémitisme et évidemment
29:41 l'accueil réservé à la France insoumise
29:43 en était la meilleure preuve. - Autre sujet.
29:45 Autre sujet, c'est toujours difficile
29:47 évidemment de basculer, mais je l'ai dit en début
29:49 d'émission, je pense qu'on a eu une dizaine de
29:51 thématiques et on revient sur toute
29:53 l'actualité de ce samedi. À chaque génération,
29:55 son héros, son
29:57 prix Nobel potentiel de la paix, vous avez eu
29:59 dans les années 90 Nelson Mandela,
30:01 en 2019, on a failli
30:03 avoir Greta Thunberg. Alors pour les
30:05 écolos radicaux, c'est la nouvelle prêtresse,
30:07 la déesse de l'écologie.
30:09 Elle était présente aujourd'hui à une manifestation interdite
30:11 contre l'autoroute A69 entre
30:13 Toulouse et Castres et je crois qu'il n'y a pas
30:15 eu de blessés, il y a quand même eu des tensions
30:17 entre les gendarmes et moi je pense
30:19 aux gendarmes qui sont mobilisés aujourd'hui
30:21 pour une manifestation
30:23 qui est interdite.
30:25 Vous avez pu entendre, tout le monde
30:27 déteste la police, c'est scandé.
30:29 Je signale qu'en deux semaines de blancage
30:31 des agriculteurs,
30:33 les vrais, les vrais écolos,
30:35 les agriculteurs, qui d'ailleurs n'ont rien
30:37 obtenu, et ils commencent à s'en rendre compte,
30:39 eh bien il n'y a pas eu un gendarme
30:41 ou un policier blessé. Donc Greta
30:43 Thunberg, très fière de participer
30:45 à une manifestation interdite. On va
30:47 l'écouter d'ailleurs, Madame Thunberg.
30:49 Nous sommes ici
30:51 parce que nous sommes contre ce projet.
30:53 Nous sommes ici pour montrer notre soutien
30:55 et notre solidarité avec les militants
30:57 qui ont fait le déplacement.
30:59 Les militants qui sont des résidents locaux
31:01 qui résistent à ce projet,
31:03 qui défendent la nature et la terre
31:05 qui seront sacrifiées pour ce projet.
31:07 C'est de la pure folie
31:09 que ce projet se poursuive.
31:11 Nous continuons à aller droit dans le mur
31:13 et à gaspiller des ressources pour quelque chose
31:15 qui va à la fois détruire la nature
31:17 et nous enfermer davantage dans ce système
31:19 destructeur.
31:21 Et vous avez évidemment toutes les caméras.
31:25 Je sais pas. Après moi, alors là,
31:27 moi aussi j'ai une responsabilité
31:29 lorsqu'on diffuse ces sons.
31:31 C'est une manifestation qui est interdite. Greta Thunberg,
31:33 personne et on lui donne la parole
31:35 comme si c'était une autre.
31:37 C'est vous le vrai responsable.
31:39 C'est Gérald Darmanin. S'il prenait ses responsabilités,
31:41 il lui mettrait une OQTF et on n'en parlerait plus.
31:43 Dehors, c'est ça que vous voulez dire. Non mais plus sérieusement,
31:45 vous savez qu'il y avait à cette manifestation,
31:47 je crois qu'il y avait 300 à 400 personnes.
31:49 Il n'y avait vraiment pas grand monde. En revanche, c'était de toute l'Europe.
31:51 Non mais c'est toute l'Europe.
31:53 Ça venait de Belgique, d'Italie, d'Espagne.
31:55 Madame Thunberg était là. Enfin franchement, c'est un sketch.
31:57 Le fait qu'elle soit là, évidemment, relance
31:59 ce mouvement écolo,
32:01 sachant que tous les recours ont été épuisés,
32:03 que la 69-75%
32:05 des gens qui habitent là-bas
32:07 sont pources, des gens qui sont
32:09 enclavés sur le plan des transports.
32:11 Il faut quand même s'en rendre compte.
32:13 Ça faisait partie aussi des choses
32:15 dont souffrent nos agriculteurs.
32:17 Greta Thunberg, je crois que
32:19 ce qu'on a envie de lui dire, c'est de quoi je me mêle,
32:21 très honnêtement.
32:23 Elle est quand même l'archétype de...
32:25 C'est Olivier Véran qui avait dit ça.
32:27 On lui avait reproché d'avoir piqué à Jean-Marie Le Pen.
32:29 Vous parlez de la gauche,
32:31 des écolos pastèques, c'est-à-dire
32:33 vert à l'extérieur et rouge à l'intérieur.
32:35 Vous remarquerez son discret
32:37 kéfié,
32:39 en soutien sans doute
32:41 à la cause qui lui est chère,
32:43 qu'elle a soutenue
32:45 ces dernières semaines.
32:47 Et puis elle est aussi antifa.
32:49 On la voit avec des t-shirts
32:51 tout à fait éloquents.
32:53 Greta Thunberg, elle est écolo,
32:55 comme moi je suis le roi d'Angleterre,
32:57 et elle n'avait rien à faire là.
32:59 Et dans la continuité, dans le même temps,
33:01 au Beaux-Arts de Lyon,
33:03 des militants écolos s'en sont pris
33:05 à un tableau de Claude Monet.
33:07 Ça ne suffisait pas,
33:09 là je compte. Il fallait aller à Lyon,
33:11 au Beaux-Arts, pour s'en prendre
33:13 à Claude Monet. "Ce printemps sera
33:15 le seul qui nous restera si nous
33:17 ne réagissons pas,
33:19 que vont peindre nos futurs artistes.
33:21 À quoi rêverons-nous
33:23 s'il n'y a plus de printemps ?"
33:25 Ilona et Sophie, citoyennes engagées
33:27 à la campagne Riposte
33:29 Alimentaire. Et ce qui a
33:31 de plus saisissant,
33:33 ce n'est pas tant ces images absolument ridicules,
33:35 c'est Monsieur Doucet, le maire de Lyon.
33:37 Écoutez bien ce qu'il a dit.
33:39 Parce que les mots ont un sens.
33:41 "Je regrette l'action menée ce jour
33:43 au Musée des Beaux-Arts de Lyon,
33:45 contre une toile de Monet. Tous nos soutiens
33:47 aux équipes contraintes de fermer une partée
33:49 du musée." Il s'avère que le musée a porté plainte.
33:51 "Mais face à l'urgence climatique,
33:53 l'angoisse est légitime,
33:55 nous y répondons par une action résolue."
33:57 "Je regrette l'action."
33:59 Il y a un autre vocabulaire qu'on peut...
34:01 "Je condamne", par exemple, ou "c'est un scandale".
34:03 D'accord ? "On ne touche pas à l'art,
34:05 on ne s'attaque pas comme ça à des oeuvres."
34:07 Ça c'est le premier point. Et ensuite il y a le "mais".
34:09 Voilà ce que vous avez à Lyon.
34:11 Vous avez voté pour ça.
34:13 C'est très intéressant. Vous savez, il y a un juriste allemand
34:15 qui a écrit un petit livre qui s'appelle
34:17 "L'égalité et l'égitimité".
34:19 Et au fond, ce qu'on voit, c'est qu'en fait, ces gens-là
34:21 nous parlent de respect de l'état de droit, du droit, etc.
34:23 Mais en fait, finalement, ce qui compte pour eux,
34:25 c'est que la cause soit légitime, pas tant qu'elle soit légale.
34:27 Et à partir du moment où elle est légitime,
34:29 on peut s'affranchir du droit et faire tout ce qu'on veut.
34:31 Voilà, je fais un parallèle. Mais quand
34:33 vous aviez des activistes qui montaient
34:35 sur des mosquées radicales pour déployer des banderoles,
34:37 on disait... On disait pas "c'est illégitime".
34:39 On disait "mon Dieu, c'est illégal".
34:41 Et là, d'ailleurs, étrangement, la justice
34:43 intervenait, elle frappait fort
34:45 et on dissolvait ce genre de mouvement.
34:47 Là, étrangement... - Riposte alimentaire,
34:49 il faut dissoudre.
34:51 Il faut dissoudre riposte alimentaire
34:53 s'ils s'amusent à balancer de l'huile
34:55 ou dégrader... - Je vous rappelle que les précédents,
34:57 ils avaient eu une contravention ridicule.
34:59 Vous savez, ceux qui avaient attaqué la seconde,
35:01 donc là, ça les a absolument pas
35:03 dissuadés. - Juridiquement, il est possible de dissoudre un mouvement
35:05 groupement... - Bravo, monsieur. Quel courage.
35:07 - Si il y a une atteinte au biais. - Monsieur Doucet,
35:09 homme courage. Voilà. Je regrette
35:11 l'action. - Est-ce que c'était Dati à réagir ?
35:13 - Ah, je sais pas. C'est une bonne question. Tiens, je vous donne la parole
35:15 parce que vous n'avez pas réagi, Geoffroy Lejeune.
35:17 Vous regrettez cette action, aujourd'hui ?
35:19 Vous rajoutez un "mais" à cette action ?
35:21 - Oui, mais j'ai pensé exactement au pareil que...
35:23 - Que monsieur Doucet ? - Non, que Pierre.
35:25 Gentillesse, sur la question
35:27 du dopot de mesure. C'est la même chose que l'affaire
35:29 Gérard Ménard. C'est l'hémiplégie permanente
35:31 en fonction de si la cause est légitime.
35:33 A leurs yeux. Je pensais aux gens que je connais
35:35 qui sont montés sur la mosquée, je crois que c'était
35:37 à Poitiers, et qui ont été percutés judiciairement
35:39 pendant très longtemps. - Mais à l'inverse, on peut dire
35:41 que Dati n'a pas encore réagi. - Madame Dati n'a pas encore réagi.
35:43 - Elle a dit au moment de la manif pour être
35:45 ahorrée. L'émotion, parfois, est dessus.
35:47 - Au-dessus des lois. - La ministre de la Culture,
35:49 Rachida Dati, n'a pas encore réagi.
35:51 Mais je n'ai nul doute qu'elle
35:53 le fera, puisqu'elle avait réagi au moment
35:55 je crois de la dégradation
35:57 de la Joconde.
35:59 Mais bon,
36:01 vous imaginez, il va falloir réagir, parce que vous avez deux militantes
36:03 à chaque fois qui se filment dans un musée.
36:05 - Alors on va faire quoi ? On va faire des musées ?
36:07 - Il faut condamner. Non, mais moi j'ai un appel à la justice.
36:09 Non, non, non, il faut condamner. Il faut condamner
36:11 fermement. Il faut que ces personnes, ensuite, elles passent quelques mois
36:13 à aider les personnes qui s'occupent
36:15 justement, qui protègent notre art,
36:17 nos peintures. - Pardonnez-moi, Yacht, mais je me pose
36:19 quand même une question, et je ne remets pas en cause Rochefou à l'éditorial,
36:21 je me demande s'il n'y a pas un cercle vicieux à tout ça,
36:23 parce qu'en fait, plus on en parle... - C'est de ma faute.
36:25 - Mais non, mais c'est ça que vous voulez dire.
36:27 - Reconnaissez le cercle vicieux.
36:29 - Vous êtes en train de dire que je suis un lapin de six semaines ?
36:31 - Plus on en parle,
36:33 plus malheureusement,
36:35 qu'est-ce qu'ils vont se dire ? Ils vont se dire "on peut continuer de gender
36:37 les actions parce que le but c'est qu'on parle de nous".
36:39 Et je me dis à quelle limite
36:41 on peut... - Eh bien,
36:43 franchement, je n'aurais pas
36:45 montré l'image sans le message
36:47 de M. Doucet. Parce que ce qui me scandalise,
36:49 c'est le message de M. Doucet.
36:51 Le maire, mais réveillez-vous, M. le maire de Lyon.
36:53 - Souvenez-vous avant de la loi immigration, quand la loi immigration n'était pas encore
36:55 censurée par le Conseil constitutionnel.
36:57 On avait déjà des maires, et notamment à Paris,
36:59 qui disaient "on se mettra
37:01 en marge du débat, on n'appliquera pas".
37:03 - Mayotte. Et c'est très important parce que
37:05 souffle sur Mayotte un vent insurrectionnel.
37:07 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la députée
37:09 de Mayotte qui est
37:11 très courageuse, qui vient régulièrement sur les plateaux
37:13 pour alerter sur une situation
37:15 qui ne cesse d'empirer
37:17 ces derniers mois. Et on n'est plus dans une
37:19 société de vigilance à Mayotte,
37:21 on est dans la société de l'autodéfense.
37:23 Avec une population qui n'en peut plus
37:25 et qui aujourd'hui se mobilise à travers
37:27 un collectif de citoyens
37:29 à l'origine des blocages.
37:31 La situation est tellement grave que
37:33 Gérald Darmanin a décidé de se rendre en urgence
37:35 sur le terrain, et je sais que le JDD
37:37 en parlera longuement
37:39 demain. Je vous propose d'écouter le ministre de l'Intérieur
37:41 sur le tarmac de l'aéroport.
37:45 Nous mettons en place bientôt
37:47 un rideau de fer dans l'eau qui empêchera
37:49 bien sûr le passage des
37:51 "quoi ça quoi ça" et des bateaux et des filières
37:53 d'immigration irrégulières venant notamment
37:55 d'Afrique des Grands Lacs et qui malheureusement
37:57 nous donne la situation que nous connaissons.
37:59 Beaucoup plus de moyens d'interception,
38:01 des nouveaux radars. Très concrètement
38:03 dans les prochains jours, vous y verrez
38:05 un changement radical.
38:07 Le changement c'est maintenant à Mayotte,
38:09 espérons-le, en tous les cas,
38:11 vous allez écouter ce témoignage.
38:13 Diane, habitante qui vit un
38:15 enfer sur place, un enfer à Mayotte.
38:17 Aujourd'hui les actes qui se passent à Mayotte
38:21 c'est des actes criminels,
38:23 c'est des actes qui sont
38:25 je peux le qualifier comme des actes
38:27 de barbarie. On attaque
38:29 des enfants en plein milieu
38:31 de l'école avec des armes
38:33 blanches, des barres de fer, des
38:35 machettes et
38:37 autre arme blanche.
38:39 On coupe des enfants,
38:41 des enfants ont été tués.
38:43 On a eu un enfant tué dans
38:45 le lycée de mes enfants.
38:47 Les enfants sont traumatisés, donc aujourd'hui
38:49 on ne peut plus parler de délinquance.
38:51 Des associations humanitaires qui
38:53 à chaque fois nous traitent
38:55 de xénophobes, ils disent que oui,
38:57 on attaque des gens pauvres,
38:59 on attaque des gens qui sont
39:01 pauvres, qui vivent la pauvreté, mais est-ce
39:03 qu'au nom de la pauvreté on peut excuser
39:05 des actes tels que celle-ci ?
39:07 Est-ce que Mayotte est le seul
39:09 pays pauvre ? Je ne sais pas, il y a des pays au
39:11 tiers-monde qui sont plus pauvres que
39:13 nous et ils n'agissent pas comme ça.
39:15 Ils n'agissent pas comme ça. Donc
39:17 au nom de la pauvreté, ces associations
39:19 se permettent de nous traiter de xénophobes
39:21 et ils ont tout mis en œuvre
39:23 pour empêcher le plan Omboucho.
39:25 Donc aujourd'hui, nous, le ministre Pariff,
39:27 la seule chose qu'on attend de lui,
39:29 c'est qu'il nous protège parce que c'est de
39:31 leur responsabilité.
39:33 Je trouve que c'est un message
39:35 extrêmement fort et il faudra l'écouter
39:37 régulièrement, Liliane, il faudra lui donner la parole.
39:39 Dans le JDD,
39:41 vous apportez une
39:43 longue réflexion, de nouvelles informations
39:45 autour de Mayotte demain matin.
39:47 Déjà, on avait un journaliste sur place qui a fait comme vous,
39:49 qui a tendu son micro et qui a recueilli ce témoignage.
39:51 Vous pouvez le dupliquer
39:53 150 000 fois, les 150 000 maorais vous diront
39:55 tous la même chose. C'est absolument hallucinant
39:57 ce qui est en train de se passer. Évidemment, loin
39:59 des radars, des feux médiatiques,
40:01 mais c'est une situation absolument
40:03 scandaleuse. Le ministre de l'Intérieur,
40:05 au moment où on parle, est dans l'avion. Il atterrit demain matin
40:07 et il y va pour annoncer,
40:09 c'est un peu ça qu'on raconte, ce qu'on
40:11 appelle l'opération Wambushu 2
40:13 qui est la deuxième opération Wambushu
40:15 du nom de celle qu'il a lancée il y a quelques mois
40:17 qui était censée régler les problèmes. Vous constatez
40:19 en réalité que
40:21 l'opération a duré jusqu'à son terme, qui était je crois
40:23 à la fin du mois de juin.
40:25 Une partie des forces qui étaient sur place
40:27 est rentrée en France et la situation a recommencé
40:29 à empirer. Maintenant, l'immigration, ce n'est pas uniquement
40:31 les comores qui viennent à Mayotte,
40:33 c'est aussi des pays de la Corne de l'Afrique
40:35 donc ce n'est plus des francophones qui viennent.
40:37 - C'est un appel d'air. Ils ont bien compris qu'en arrivant
40:39 à Mayotte, ils arriveraient un peu plus tard
40:41 en métropole. - Ils sont en France.
40:43 - Oui, bien sûr. - Alors il y en a certains qui
40:45 viennent déjà, même maintenant, en métropole parce que Mayotte
40:47 est en train d'exploser. Ce qui est intéressant, c'est que
40:49 c'est la version caricaturale de la France
40:51 des problèmes de la France. C'est quasiment le même droit
40:53 par certaines exceptions. Vous poussez tous les curseurs
40:55 au maximum. L'immigration,
40:57 l'insécurité, etc.
40:59 - C'est exactement ça préfigure du reste
41:01 de ce qui va nous arriver puisque ce sont les mêmes
41:03 ingrédients jusque au pouvoir
41:05 des juges. D'ailleurs, il faut écouter Mme
41:07 Youssoupha en parler.
41:09 Moi, je suis très triste pour ce département
41:11 qui a légitimement le droit qu'on
41:13 le défende et qui se retrouve dans une situation
41:15 épouvantable. Et il faut vraiment
41:17 qu'on arrive à ces extrémités-là pour que
41:19 enfin, on le dise.
41:21 Mais je ne sais pas si on va arriver à faire quelque chose
41:23 parce que c'est vraiment
41:25 une... Ils sont vraiment au bord
41:27 du désespoir. Il faut quand même le comprendre.
41:29 Moi, ce qui m'inquiète un peu, c'est que Gérald Darmanin
41:31 a eu l'air de dire dans son allocution
41:33 que les migrants
41:35 qui avaient le droit d'asile
41:37 allaient venir en... - Mais il y en a déjà qui arrivent.
41:39 Il y en a 40 qui sont déjà là. - Si vous voulez, si c'est toujours
41:41 le même système,
41:43 c'est-à-dire que quand les migrants qui sont dans les grandes
41:45 métropoles, on va les mettre à la campagne. Les migrants qui sont
41:47 à Mayotte, on les met en métropole.
41:49 Ça ne fonctionne pas.
41:51 Il y a un moment où il faut faire autre chose.
41:53 Par ailleurs, je vois qu'il a prévu de revoir
41:55 encore de durcir
41:57 le dispositif
41:59 "Droit du sol, droit du sang" et puis le dispositif
42:01 qui ressemble au mur devant la boue.
42:03 - Rébriel, il nous reste 20 secondes. - Très court.
42:05 Tout ce qui a été dit, j'y souscris et j'y rajouterai pas.
42:07 Simplement, je voudrais dire une chose. C'est qu'effectivement,
42:09 en fait, Mayotte, si je dis les choses,
42:11 c'est que c'est la France avec
42:13 30 ans d'avance. Voilà. Et j'aimerais bien
42:15 que tous ces gens qui nous parlent de diversité,
42:17 d'intégration, etc., qui vivent dans une bulle,
42:19 j'aimerais vous dire une chose. Je souhaite
42:21 que tous les responsables de gauche aient un stage à Mayotte
42:23 d'un mois et reviennent après.
42:25 Et on verra. - On continuera évidemment de parler
42:27 de la situation à Mayotte
42:29 parce que la députée parlait de
42:31 "climat insurrectionnel". Quand on
42:33 entend Liliane qui y habite,
42:35 c'est un
42:37 climat encore... C'est une étape encore au-dessus.
42:39 - Les deux députés sont très, très, très
42:41 énervés et non plus nous. - Bien sûr, mais on peut
42:43 comprendre la colère et on pense aux Mahorais
42:45 aujourd'hui qui subissent cette situation.
42:47 Je voulais qu'on termine avec une dernière image. Malheureusement, on n'aura pas
42:49 le temps. Ah ben, on a la
42:51 victoire. Si, la France, le 15
42:53 de France qui a remporté son premier match
42:55 du tournoi des 6 nations. Je voulais qu'on
42:57 revienne sur une image en particulier.
42:59 Malheureusement, on ne la verra pas.
43:01 Est-ce qu'il y avait essai ou pas essai ? On a vu les 10 dernières
43:03 minutes ensemble, Geoffroy Lejeune.
43:05 Moi, je suis partisan du "ben non, il n'y avait pas essai".
43:07 Bien évidemment qu'il n'y avait pas essai.
43:09 - L'équipe a publié un long article pour expliquer
43:11 pourquoi l'arbitre avait... - Ah, c'est à ce moment-là.
43:13 - Sa décision. - Oui. - Et c'était absolument pas
43:15 convaincant. En fait, il ne voit pas le
43:17 ballon toucher par terre parce qu'il y a une forêt de jambes.
43:19 - Mais vous pensez qu'il y avait essai ? - Mais il y a essai, évidemment.
43:21 - Ah, moi je pense le contraire.
43:23 - C'est une vie, c'est la vie cordonnante. - C'est Tinoui.
43:25 - Merci. - Alors moi, je vous prends débat demain sur CNews.
43:27 - Demain, sur CNews, on en parlera plus longuement. Merci à tous.
43:29 L'info se poursuit sur CNews et nous, on se retrouve
43:31 demain matin. A demain.
43:33 ♪ ♪ ♪