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Autour de Jean-Rémi Baudot et Aurélie Herbemont, les informés débattent de l'actualité du mercredi 12 février 2025

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00:00des Pyrénées-Atlantiques, il y a aussi le fait que l'an dernier, à la mairie de Paux,
00:03il a reçu un courrier avec accusé réception d'une victime très ancienne qui lui a écrit
00:09et il ne lui a jamais répondu.
00:11Alors François Bayrou aujourd'hui explique que ce courrier, il l'a reçu l'an dernier,
00:16il ne s'explique pas du fait qu'il n'a pas répondu, mais ça lui permet de dire
00:19que ce courrier intervient à une époque bien plus lointaine que l'époque de la majorité
00:26des faits reprochés.
00:27Donc tout ça fait une ambiance un peu particulière autour du Premier ministre.
00:31Ambiance particulière autour du Premier ministre.
00:33Elisabeth Pinault, vous qui êtes pour l'agence Reuters notamment à Matignon, est-ce qu'au
00:37sein du gouvernement, on commence à être un peu inquiet de cette histoire ?
00:41C'est assez frais pour l'instant, il est tellement le nez dans les problèmes à l'Assemblée
00:47liés au budget.
00:49Je n'ai pas entendu parler de personnes qui lâchaient le Premier ministre pour l'instant,
00:54ça peut faire des petits parce que la gauche ne lâche rien et on la comprend.
00:58Mathieu Arron ?
00:59Oui, pour l'instant, on n'en est pas là.
01:01On n'en est pas là tout de même, il faut relativiser les choses.
01:04François Bayrou avait parlé d'Himalaya à monter, il a vaincu son premier Himalaya,
01:10il ne faut pas l'oublier, c'est peut-être quand même l'essentiel ce soir.
01:12Le budget ?
01:13Les quatre motions de censure sont passées, le budget est adopté, je pense que c'est
01:17là l'essentiel.
01:18Après, il y a cette polémique qui commence à monter, donc il faut la surveiller sans
01:21trop savoir à ce jour si elle va véritablement monter.
01:24Mais finalement, Bruno Cotteres, vous êtes là alors que vous publiez par ailleurs une
01:28étude sur le regard des Français, et d'ailleurs il y a d'autres pays mais on y reviendra,
01:33sur la politique.
01:34Est-ce que cette affaire-là, par exemple, institutionnellement, est-ce que tout ça
01:40rajoute un petit peu de l'eau à cette défiance ?
01:43Alors institutionnellement, c'est politiquement que c'est sûr que c'est un élément déjà
01:47de fragilité d'un Premier ministre qui a déjà une popularité qui est faible.
01:52Quand on la compare à ses équivalents au cours des dernières années, on voit qu'il
01:56est celui qui démarre son mandat avec un niveau de popularité qui est plutôt au niveau
02:00assez bas.
02:01L'enquête qu'on a publiée hier montre que le pays a un gros sujet, un gros questionnement
02:07sur la légitimité du gouvernement actuel.
02:12Et donc c'est sûr que dans ce contexte-là, ajouter un élément qui est un élément
02:17qui trouble un petit peu, qui peut troubler un peu l'opinion, qui peut perturber la communication
02:23de l'exécutif, un dossier dont il va avoir à s'expliquer parce que vu déjà le début
02:30de polémique, le Premier ministre ne peut pas rester sans une explication plus solide
02:35que ça.
02:36C'est sûr que politiquement, ça ne consolide pas sa position.
02:39Alors après, les conséquences, on les maîtrise d'une main puisqu'on ne sait pas du tout
02:43la réalité du dossier.
02:45Mais ce qui est certain, c'est que c'est typiquement le vent de sujet sur lequel une
02:49personnalité peut être, on a vu des trajectoires politiques dans notre vie politique déjà
02:55percutées à un moment donné par un événement qui vient soit de leur passé, soit de leur
03:01situation hors de leur vie politique.
03:03Donc voilà, il faut rester prudent évidemment dans l'interprétation et attendre les explications
03:07du Premier ministre.
03:08Oui, c'est un défi pour ces équipes de communication.
03:11Là, elles doivent absolument justifier leur présence.
03:15Bruno Cotteres, pour revenir à votre étude, il y a un climat de défiance, notamment de
03:21la part des Français.
03:22Comment est-ce que vous, vous l'expliquez ?
03:24Comment est-ce que vous le mesurez et vous l'expliquez ?
03:27Premier point, c'est l'ampleur du phénomène.
03:30C'est-à-dire que nous, nous réalisons cette enquête à Sciences Po, au CIVIPOF depuis
03:342009.
03:35C'est la 16e vague de cette enquête.
03:37Donc on est habitué à voir au fond des niveaux de défiance politique très structurels,
03:43très ancrés.
03:44Je suis sûr que si on avait pu commencer nos études dix ans avant, on aurait mesuré
03:48déjà évidemment.
03:49Mais on voit là que cette année, ça a pris une ampleur inégalée qui rappelle par de
03:55nombreuses indicateurs de l'enquête les niveaux de défiance de la crise des Gilets
04:00jaunes.
04:01Du moment de la crise des Gilets jaunes, quand on regarde la proportion, le pourcentage de
04:06gens qui disent le système démocratique ne fonctionne pas, l'insatisfaction dans tous
04:10les domaines.
04:1171% qui considèrent que la démocratie ne fonctionne pas bien.
04:15C'est énorme.
04:16C'est en fait énorme.
04:17Il y a la moitié des personnes qu'on interroge qui disent il n'y a pas de quoi être fier
04:20de notre système démocratique.
04:21C'est fou.
04:22Les résultats sont à un tel niveau qu'ils ont même stupéfait l'équipe de recherche
04:29qui conçoit cette enquête.
04:31On est plusieurs chercheurs autour de cette enquête et on se pinçait un petit peu pour
04:36dire t'as vu les chiffres, etc.
04:38Donc voilà, on est à un niveau dans une situation que le pays décode comme plus exactement
04:44ne décode pas, en tout cas perçoit comme très confuse, porteuse de pertes de sens,
04:50de pertes de repères.
04:51On ne sait plus très bien ce qui se passe dans le pays, qui est ami avec qui dans la
04:54politique.
04:55En tant qu'observateur, ça vous inquiète ça ?
04:58Oui, clairement.
04:59Oui, on est à des niveaux qui sont des niveaux qui sont inquiétants avec plusieurs indicateurs
05:04qui montrent une vraie tension sur la question démocratique en France.
05:08Là encore, ça fait partie des sujets qu'on ne peut pas laisser en plan, laisser en l'état
05:12comme ça.
05:13Un dernier mot Mathieu ?
05:14Oui, ce qui frappe quand on lit votre enquête, c'est ce niveau absolu de confusion.
05:18Et ce à quoi on pense quand on regarde un petit peu les discours actuels, d'ailleurs
05:22en France et ailleurs, c'est que dans un état comme ça où les gens ne savent plus
05:27très bien où sont les repères, il y a une forme de demande de chef, d'autorité qui
05:33tout d'un coup rassurerait.
05:35Et l'histoire nous apprend que bon, ce sont des réflexes dont il faut faire quand même
05:41attention.
05:42Et moi, c'est ça qui me frappe.
05:43Le climat est celui-là aujourd'hui.
05:46Ce n'est pas très joli du tout ça.
05:49Mais comment pourrait-il l'entendre autrement ?
05:51On a une assemblée divisée comme jamais, un président affaibli, un premier ministre
05:56qui change tous les trois mois.
05:58Comment pourrait-il en être autrement ?
06:00Avec la question de comment on répare ce lien évidemment.
06:03Ça c'est un vrai défi pour l'ensemble de la classe politique de réparer ce lien
06:07avec les Français qui est très très abîmé.
06:09Et quelque chose me dit que notre sujet suivant ne va peut-être pas nous aider à nous
06:13réconcilier avec la politique.
06:15On parle des bisbis et de la guerre qui s'ouvre à droite.
06:18C'est dans un instant.
06:19On est en direct sur France Info et ce sont les informés.
06:27À 20h31 en direct sur France Info.
06:32Bonsoir Benjamin, au couvreur.
06:34Bonsoir à tous.
06:35Est-ce un tournant pour la guerre en Ukraine ?
06:37Donald Trump et Vladimir Poutine se mettent d'accord
06:39pour lancer des négociations immédiates sur la paix.
06:42Le président américain a échangé avec son homologue russe
06:45pendant une heure et demie au téléphone.
06:47Il a aussi parlé au président ukrainien
06:49et assure que Volodymyr Zelensky veut la paix.
06:51Il voulait la raqueter et a paniqué quand la collégienne a crié.
06:55Le procureur d'Evry a donné ce soir des précisions
06:57sur les circonstances du meurtre de Louise, 11 ans.
07:00Le principal suspect, un homme de 23 ans,
07:02était passé aux aveux plus tôt dans la journée
07:04et a reconnu l'avoir tué avec un couteau.
07:06Il sera présenté à un juge d'instruction ce soir.
07:09Sans surprise, François Bayrou échappe
07:11à une nouvelle censure à l'Assemblée nationale.
07:13Les députés ont rejeté, peu avant 20h,
07:15une troisième motion sur le budget de la sécurité sociale
07:18déposée par les Insoumis après un troisième 49.3 sur le texte.
07:22Texte qui est donc définitivement adopté à l'Assemblée.
07:25L'Assemblée qui sera agitée ce soir.
07:27Débat à venir sur la proposition de loi de Gabriel Attal
07:30pour durcir la justice des mineurs.
07:32Texte écrit en réponse aux émeutes de l'été 2023
07:35après la mort de Naël, soutenu par le gouvernement
07:37mais dénoncé par la gauche et par certains avocats.
07:40Il prévoit notamment des comparutions immédiates
07:42pour les mineurs et des dérogations
07:44à l'excuse de minorités.
07:46Enfin, après Brest et le PSG hier,
07:48Monaco a rendez-vous à son tour avec les barrages
07:50de la Ligue des champions de football ce soir.
07:52Les Monégasques reçoivent le bénéfique à Lisbonne
07:54dans une demi-heure.
07:55Les deux équipes se sont déjà rencontrées
07:57dans la première phase de la compétition.
08:07On retourne sur le plateau des informés
08:08avec Elisabeth Pinault de l'agence Reuters
08:10à Matignon et à l'Élysée.
08:12Avec Mathieu Haron, grand reporter au service politique
08:14du Nouvel Obs.
08:15Et avec Bruno Cotteres, politologue,
08:17professeur au CNRS au Sevipov, enseignant à Sciences Po.
08:21Aurélie, la guerre est déclarée à droite.
08:24Eh oui, Bruno Retailleau est candidat
08:26à la présidence de LR.
08:28De quoi contrarier les plans de Laurent Wauquiez
08:31qui pensait prendre cette place tout naturellement.
08:33Le patron des députés avait d'ailleurs tenté
08:35de le dissuader mardi dernier pendant un dîner
08:38en lui disant en substance
08:40« tu vas déclencher une guerre des chefs dévastatrice ».
08:43Pas de quoi perturber Bruno Retailleau.
08:45Juste avant d'envoyer son courrier de candidature
08:48aux militants ce matin,
08:49le ministre de l'Intérieur était sur France Inter.
08:52Voter, ça n'est pas diviser.
08:54La démocratie, c'est au contraire faire des choix
08:57et on verra bien quel sera le choix des uns et des autres.
09:00Mais tant que je ne suis pas candidat,
09:02je l'étais avec Monsieur Ciotti à l'époque.
09:04Est-ce qu'il y avait eu une guerre des chefs ?
09:06Est-ce qu'il y avait eu du sang sur les murs ?
09:08Voilà, depuis, Bruno Retailleau est officiellement candidat.
09:12Rappelons quand même que l'ambiance en 2022
09:14n'était pas tout à fait la même
09:16quand il affrontait Éric Ciotti.
09:18Là, cette fois, ce sera Laurent Wauquiez.
09:20L'entourage de Laurent Wauquiez qui lâche,
09:22Retailleau va prendre la lourde responsabilité
09:25d'ouvrir une guerre des chefs
09:27qui va diviser notre parti.
09:29En ajoutant ce petit coup de griffe supplémentaire,
09:32il serait préférable que Bruno Retailleau
09:34puisse se consacrer pleinement à son action à Beauvau.
09:37La France en a bien besoin.
09:39Là encore, pas de quoi décourager Bruno Retailleau
09:42qui commence sa campagne ce soir.
09:44Il est en ce moment même dans un bar de la capitale
09:47qui s'appelle le Choubidou.
09:49Désolée, c'est factuel.
09:52C'est factuel, effectivement.
09:54Mathieu, vous comprenez ou pas la volonté,
09:57l'ambition de Bruno Retailleau de prendre le parti ?
10:00Ah oui, on la comprend très très bien.
10:02Il s'aperçoit qu'il a une popularité forte.
10:06Quelque part, c'est la personnalité politique
10:09qui a émergé depuis cinq mois.
10:13Donc, il surfe là-dessus.
10:15Après, ce que j'ai envie de dire,
10:17c'est qu'effectivement, dans une période confuse,
10:20comme on le disait tout à l'heure,
10:22au moins, ça, c'est pratiquement un continuum.
10:24Ce sont des repères, c'est ce que vous voulez dire.
10:27Ça, c'est un repère.
10:28Pour les plus anciens d'entre nous,
10:30ça fait un demi-siècle que ça dure.
10:32On a eu, pour ceux qui s'en souviennent,
10:34Giscard Chirac.
10:36Après, on a eu Chirac-Baladur.
10:38Après, on a eu Sarko-Chirac.
10:41Bref, comme ça, ça n'a jamais arrêté,
10:43sans parler de Fillon-Copé.
10:45Aujourd'hui, on se retrouve avec une nouvelle
10:47guerre des chefs à droite.
10:49C'est assez impressionnant.
10:51Mais je crois que c'est simplement le fait
10:55que Bruno Rotailleau, tout d'un coup,
10:57a compris que s'il avait une carte à jouer,
10:59c'était maintenant.
11:00Donc, en homme politique, il tente de la jouer.
11:02Bruno Cotteres, à l'instant,
11:04Mathieu parlait de la popularité de Bruno Rotailleau.
11:07On parle de popularité, on parle de notoriété,
11:09on parle de quoi ?
11:11Oui, la notoriété, c'est certain
11:13qu'il a clairement capté la lumière.
11:15C'est certain que, depuis qu'il a été nommé ministre,
11:18auparavant, il fallait vraiment être
11:20quelqu'un qui suivait la vie politique
11:22pour bien l'identifier, Bruno Rotailleau.
11:25Savoir que c'était un membre éminent au Sénat,
11:27qu'il était le président du groupe
11:29Les Républicains au Sénat.
11:30Mais, aux yeux de l'opinion,
11:32c'était sans doute moins évident,
11:34si ce n'est dans sa région d'origine, j'imagine.
11:37Et puis là, vraiment, il a capté la lumière.
11:39C'est-à-dire qu'il a une fonction régalienne
11:41qui, de toute façon, favorise cette exposition.
11:44Voilà, le ministre qui est en charge
11:47de l'ordre public, de la sécurité publique.
11:49Forcément, il est très souvent sollicité par les médias.
11:52Il est très souvent sur le terrain.
11:54Il a beaucoup de dossiers très visibles à gérer.
11:56Donc, c'est un poste.
11:58Moi, c'est vrai que, dès qu'il a été nommé,
12:00j'ai commencé à me dire,
12:02qu'est-ce qu'à l'effet ça va faire ?
12:04D'autant que l'envoqué n'est pas rentré au gouvernement.
12:07On ne sait pas très bien au terme de quel...
12:09Vous aviez anticipé cette ambition.
12:11En tout cas, en voyant,
12:13connaissant l'importance de ce ministère,
12:15et aussi le fait que beaucoup des détenteurs
12:18de ce ministère se sont vus à grand destin,
12:22se sont rêvés un grand destin,
12:24on n'est pas très étonné, effectivement,
12:27de voir l'ambition de Bruno de Rotailleau s'affirmer.
12:30Et il le fait en plus dans son style à lui,
12:32c'est-à-dire en mettant en avant
12:34d'abord la force de ses convictions,
12:36en disant qu'est-ce qu'on a à redouter d'une élection
12:38où je peux afficher mes convictions,
12:40les autres vont afficher les leurs,
12:42et puis on se départage à la loyale.
12:44Donc, en plus, il est assez cohérent
12:46par rapport au personnage qu'il commence à incarner
12:48dans l'opinion.
12:50C'est un homme de conviction,
12:52ses convictions chevillées au corps.
12:54Il ressort comme une personnalité
12:56qui a des grosses convictions.
12:58Après, elles peuvent être l'objet de fortes contestations,
13:00ses fortes convictions de Bruno de Rotailleau, évidemment.
13:02En même temps, Elisabeth Pinot,
13:04on comprend qu'il a beaucoup de dossiers
13:06sur son bureau. On peut être à la fois
13:08ministre de l'Intérieur et patron d'un parti ?
13:10Ah ça, bon, ce sera le premier et le dernier.
13:12Ça fait beaucoup de travail.
13:14Moi, je ne suis pas étonnée non plus
13:16qu'il se lance,
13:18parce que depuis qu'il est nommé,
13:20on ne voit un peu que lui,
13:22qu'il le voit régulièrement,
13:24qu'il connaissait déjà auparavant,
13:26qu'il avait tellement envie.
13:28Vous l'avez vu changer ou pas ?
13:30Il est là où il voulait être.
13:32Il faut voir la gourmandise politique
13:34qu'il a à gravir les marges de l'Elysée
13:36quand il les gravit pour les conseils des ministres, par exemple.
13:38En petite foulée.
13:40Il arrive à Beauvau à pied,
13:42et puis il est à son affaire.
13:44L'ordre, l'ordre, l'ordre.
13:46Les résultats, on ne les a pas encore.
13:48D'ailleurs, le RN glisse, c'est notre porte-parole,
13:50mais pour l'instant, les résultats, on les attend toujours.
13:52Je pense qu'ils ne vont pas tarder à l'attaquer.
13:54La popularité pour les Français,
13:56c'est une chose,
13:58et puis après, auprès des 40 000 adhérents
14:00de LR, c'est autre chose.
14:02J'étais surprise
14:04du soutien
14:06de Xavier Bertrand hier soir.
14:08Voilà, ça vous dit directement.
14:10Comment on l'analyse, ce soutien ?
14:12Parce que Xavier Bertrand a un ennemi
14:14juré chez LR qui s'appelle
14:16Laurent Wauquiez.
14:18Les ennemis de mes ennemis ?
14:20Les ennemis de mes ennemis sont mes amis,
14:22selon la règle bien en vogue.
14:24Donc forcément,
14:26Xavier Bertrand, il préférerait
14:28que ce soit Bruno Retailleau
14:30plutôt que Laurent Wauquiez qui prenne le parti.
14:32Mais moi, j'ai besoin de comprendre un truc.
14:34Il n'y avait pas un deal entre Laurent Wauquiez
14:36et Bruno Retailleau, Aurélie ?
14:38Chez Bruno Retailleau, on vous dit qu'il n'y avait pas du tout de deal.
14:40C'est vrai que c'est ce que met en avant Laurent Wauquiez.
14:42Avant que Bruno Retailleau
14:44rentre au gouvernement,
14:46Laurent Wauquiez aurait dit,
14:48toi, tu vas au gouvernement et moi, je me gère.
14:50Je m'occupe du parti
14:52puisque Laurent Wauquiez s'était vu confier par le bureau politique
14:54de LR à l'automne
14:56la mission de refondation du parti,
14:58changement de nom, changement de statut, etc.
15:00Sauf que chez Bruno Retailleau,
15:02on dit qu'il n'y avait pas de deal.
15:04La preuve, c'est qu'en fait,
15:06Laurent Wauquiez
15:08n'est pas rentré au gouvernement Barnier
15:10et il n'est pas non plus
15:12rentré au gouvernement
15:14Bayrou, sauf qu'en fait, il avait envie
15:16de prendre Bercy à ce moment-là.
15:18La logique du camp retailliste,
15:20on peut l'appeler comme ça maintenant,
15:22c'est de dire, Laurent Wauquiez,
15:24il voulait venir finalement à Bercy,
15:26pendant que moi j'étais à Beauvau,
15:28donc ça veut bien dire qu'il n'y avait pas
15:30toi le parti, moi le gouvernement.
15:32Il n'y avait probablement
15:34et même certainement pas de deal écrit.
15:36De toute façon, les promesses n'engageraient
15:38que ceux qui les croient.
15:40Cela dit, il y a eu des échanges.
15:42Il y a eu des échanges à ce moment-là.
15:44Laurent Wauquiez a fait savoir quand même
15:46qu'il était d'accord.
15:48A ma connaissance, ça n'a absolument pas été démenti
15:50par Bruno Retailleau à l'époque.
15:52Ça, c'est le premier point.
15:54Deuxièmement, juste pour une petite précision,
15:56il y a déjà quelqu'un qui a été chef du parti
15:58et ministre de l'Intérieur.
16:00Nicolas Sarkozy.
16:02Il a montré que c'était effectivement possible
16:04d'assumer et de faire les deux
16:06et que ça lui a donné effectivement la possibilité
16:08après de se présenter à la présidentielle.
16:10Après ce que vous disiez très juste,
16:12c'est-à-dire qu'il y a sa notoriété dans l'opinion
16:14et il y a ce qui se passe au sein du parti.
16:18Là, il y a plusieurs enquêtes d'opinion
16:20qui ont été faites récemment
16:22qui ne disent pas toutes la même chose d'ailleurs
16:24mais on s'aperçoit que ce n'est pas aussi net
16:26au sein du parti parmi les adhérents.
16:28Wauquiez a quand même
16:30une certaine popularité auprès des adhérents.
16:32Donc, il va falloir surveiller ça de près.
16:34Ce n'est pas totalement joué.
16:36Enfin, ce qui moi me fascine,
16:38c'est que Bruno Retailleau
16:40vient de la droite, de la droite, de la droite.
16:42De la droite, de la droite, de la droite.
16:44De la droite conservatrice.
16:46De la droite très conservatrice.
16:48Il était quand même extraordinairement proche
16:50de Philippe de Villiers.
16:52Il a été un de ses lieutenants pendant des années et des années.
16:54Il a toujours porté des convictions
16:56que d'aucuns pouvaient qualifier de réactionnaires
16:58à ce moment-là.
17:00Et son ascension politique
17:02traduit incontestablement
17:04une droitisation de l'électorat
17:06de manière assez spectaculaire, je trouve,
17:08en quelques mois.
17:10C'est un peu la question des convictions.
17:12Effectivement, il a toujours été
17:14plutôt l'incarnation à droite
17:16d'un libéral conservateur,
17:18voire ultra-conservateur.
17:20Mais est-ce que sa position a changé ?
17:22Est-ce que par opportunisme, sa position a changé ?
17:24Je n'ai pas le sentiment qu'elle ait beaucoup évolué.
17:26Quand on l'écoute, il dit ce qu'il a
17:28écrit dans ses livres
17:30de manière extrêmement claire.
17:32Et il continue à exposer ses idées.
17:34Et d'ailleurs, je crois que les Français
17:36ça apprécient plutôt.
17:38Ils sont totalement en opposition par rapport à lui.
17:40Mais on ne peut pas lui faire le procès
17:42qu'effectivement, ils ne disent pas ce qu'ils croient.
17:44Ça, c'est un point quasiment...
17:46On rebougle encore une fois avec votre étude.
17:48C'est-à-dire que le fait d'avoir des convictions,
17:50qu'on les valide ou pas, qu'elles soient populaires ou pas,
17:52c'est plutôt vu comme positif.
17:54C'est plutôt porté au crédit d'une personnalité politique
17:56de ne pas donner le sentiment d'être quelqu'un
17:58qui va dans le sens du vent,
18:00comme on dit, qui a des convictions.
18:02Les Françaises et les Français
18:04ne veulent pas non plus que quelqu'un
18:06s'entête dans ses convictions.
18:08Il y a quand même toujours l'idée qu'un bon leader politique,
18:10c'est quelqu'un qui sait écouter,
18:12qui a une dimension horizontale, de proximité,
18:14quelqu'un qui a des convictions,
18:16mais qui en même temps ne va pas aller
18:18jusqu'au fond, s'entêter
18:20dans des convictions qu'aucun autre
18:22ne partage que lui.
18:24Mais c'est vrai qu'avoir des convictions, c'est plutôt positif.
18:26Et c'est vrai que si on prend
18:28un petit peu du champ sur ce qui se passe,
18:30on voit qu'à droite,
18:32il y a un sentiment de vivre un petit miracle.
18:34Il y a un côté miracle.
18:36Ils ont fait aux Européennes,
18:38aux législatives,
18:40entre 1,7 et 2 millions de voix,
18:42ils ont Matignon,
18:44avec Michel Barnier, ils sont très présents
18:46au gouvernement aujourd'hui,
18:48ils ont une de leurs personnalités emblématiques,
18:50Bruno Retailleau, qui est en très belle position
18:52dans le gouvernement.
18:54Mais c'est ça qui interpelle finalement, c'est que si la droite est en train de vivre
18:56un miracle éveillé, Aurélie,
18:58elle n'arrête pas pour autant
19:00de se relancer dans ce qu'on a vécu,
19:02pendant des années, les guerres de la droite.
19:04Mais j'ai envie de vous dire que c'est justement
19:06parce que là, maintenant, ça a un intérêt.
19:08Bruno Retailleau dit oui avec Éric Ciotti, il n'y a pas eu de sang sur les murs.
19:10Il faut souvenir qu'ils sortent de la présidentielle,
19:12ils n'ont pas fait 5%.
19:14Limite, il fallait avoir envie de prendre ce parti.
19:16Il y avait Bruno Retailleau déjà
19:18qui avait tenté, qui au second tour finit
19:20à 46%, contre
19:22Éric Ciotti, qui lui,
19:24a fait campagne, ça fait sourire aujourd'hui,
19:26en disant, il n'y aura pas de primaire et notre candidat
19:28pour la présidentielle de 2027,
19:30ça sera Laurent Wauquiez, c'est signé avec moi.
19:32Donc, il y avait déjà eu par procuration
19:34une espèce de bataille entre
19:36Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau,
19:38que là, on verra vraiment, sauf que là, évidemment,
19:40la situation a changé,
19:42il commence à se projeter sur la prochaine
19:44présidentielle, donc là,
19:46le parti fait un petit peu plus envie parce que
19:48la droite ne sait pas comment elle désignera son candidat,
19:50Laurent Wauquiez voulait supprimer la primaire,
19:52pour l'instant, une primaire même fermée,
19:54pour l'instant, elle est toujours dans les statuts et ça,
19:56on verra plus tard, sachant que si jamais c'était Bruno
19:58Retailleau qui gagnait, Bruno Retailleau,
20:00c'est le plus grand défenseur du principe de la primaire
20:02à droite. Il n'a jamais lâché
20:04ça, il faut dire qu'il était aux premières loges,
20:06c'était un des lieutenants, le principal
20:08lieutenant de François Fillon jusqu'au bout
20:10dans la primaire
20:12de 2016, donc tout ça,
20:14si jamais, selon que c'est
20:16Laurent Wauquiez, s'il gagne,
20:18ça le met sur la rampe de lancement
20:20officielle pour 2027,
20:22si jamais c'est Bruno Retailleau,
20:24attention, les cartes sont entièrement
20:26rebattues, ça voudrait dire
20:28que Laurent Wauquiez ne tient plus
20:30forcément sa base militante,
20:32tout ce qui va se passer à droite va être
20:34extrêmement structurant
20:36pour les prochains mois et les deux
20:38prochaines années, c'est très important
20:40de prendre le parti à ce moment-là, avec donc
20:42deux figures très différentes et qui
20:44vont se mesurer auprès des militants.
20:46Les militants étaient très Wauquiezistes, mais il y a quand même
20:48une chose qu'ils aiment, on le voit quand on parle avec eux
20:50aujourd'hui, ils adorent que Bruno Retailleau
20:52ait redonné des couleurs
20:54et une fierté à la droite.
20:56Un dernier mot très rapide, quand on
20:58regarde les études, on voit quelque chose d'assez intéressant,
21:00d'une part, Bruno Retailleau
21:02est dans un gouvernement avec beaucoup
21:04de membres de la Macronie,
21:06donc il gouverne avec la Macronie,
21:08et quand on regarde
21:10le soutien qu'il peut avoir
21:12au sein de l'électorat du Rassemblement
21:14National, on s'aperçoit que près de
21:1640% des électeurs du RN
21:18apprécient Bruno Retailleau, ce qui n'est pas le cas de
21:20Laurent Wauquiez.
21:22Qu'est-ce qu'ils voteront pour lui ?
21:24Je me tourne quasiment vers Bruno Cotteres.
21:26Oui, ça dépendra aussi
21:28s'il était un candidat à la
21:30présidentielle, on ne peut pas faire
21:32campagne présidentielle uniquement sur le thème de la sécurité
21:34publique, c'est très important. Il faudra aussi
21:36que Bruno Retailleau explique
21:38si c'était son ambition, qu'est-ce qu'il nous
21:40dit sur les autres grands domaines de l'action
21:42publique, les politiques sociales,
21:44les politiques économiques, et c'est vrai que jusqu'à présent
21:46on l'a plutôt entendu sur la sécurité
21:48ou sur des dimensions de valeur.
21:50Il pourrait être moins populaire sur ces sujets-là, peut-être.
21:52Il n'a jamais vraiment caché son...
21:54une forme de libéralisme et de défense
21:56très ferme du libéralisme.
21:58Je lis d'ailleurs sa déclaration de candidature
22:00un peu comme une force de conviction libérale
22:02en disant, ben voilà, il faut
22:04qu'une élection départage, que chacun
22:06y aille sous ses couleurs, et donc vive
22:08la compétition. Vive la compétition, sachant
22:10qu'ils sont nombreux dans cette compétition et
22:12qu'on parle d'ambition, on parle d'ambitieux. On va juste
22:14vous raconter une petite coulisse, parce que normalement
22:16Olivier Beaumont, l'ami du Parisien aujourd'hui en France
22:18aurait dû être là. Il publie ce soir en fait une interview
22:20de Gérald Darmanin
22:22dans son journal. D'une manière ou d'une autre
22:24je participerai à l'élection présidentielle
22:26c'est évidemment Gérald Darmanin qui le dit
22:28et qui dit qu'il veut
22:30porter des idées radicales d'ici
22:32à 2027. Autant vous dire qu'on va
22:34continuer à parler dans les informer des ambitieux
22:36et des ambitions, notamment à droite.
22:38Il est 20h47, on est en direction de France Info
22:40on est un petit peu en retard, mais c'est l'heure du
22:42Fil Info d'Emmanuel Langlois.
22:44Dans les sommes, le parquet d'Evry requiert
22:46ce soir le placement en détention provisoire
22:48du jeune homme suspecté du meurtre
22:50de Louise, cette jeune fille de 11 ans
22:52retrouvée morte poignardée
22:54en fin de semaine dernière dans un bois de
22:56long jumeau après avoir disparu
22:58à la sortie de son collège. D'après le procureur
23:00d'Evry, l'intention du suspect
23:02était de raqueter une
23:04personne pour se calmer après une altercation
23:06lors d'une partie
23:08de jeux vidéo en ligne, mais il a paniqué
23:10lorsque la jeune fille s'est mise à crier.
23:12Les trois députés socialistes
23:14des Pyrénées-Atlantiques écrivent à François
23:16Bayrou, il lui demande de dire
23:18la vérité sur les accusations de
23:20violences et agressions sexuelles au lycée
23:22de Notre-Dame de Bétarame de Pau.
23:24Le Premier ministre affirme n'avoir été
23:26au courant de rien, alors que le site
23:28Mediapart soutient au contraire qu'il
23:30avait été alerté à plusieurs reprises
23:32sur ces violences.
23:34A l'étranger, Vladimir Poutine confirme ce soir
23:36avoir eu une conversation d'une heure
23:38et demie avec Donald Trump au téléphone.
23:40Selon le locataire de la Maison Blanche,
23:42les deux hommes vont entamer
23:44immédiatement des négociations de paix
23:46en Ukraine. Le président ukrainien
23:48Volodymyr Zelensky lui affirme également
23:50s'être entretenu au téléphone
23:52avec Donald Trump.
23:54France Info
23:58Les informés
24:00Aurélie Herbemont et Jean-Rémi Baudot
24:04Allez, dernière partie des informés avec Bruno Cotterest
24:06du Cevipof, Elisabeth Pinault de l'agence Reuters
24:08à Matignon et à l'Elysée
24:10et Mathieu Haron, grand porteur au service politique
24:12du Nouvel Obs. On parlait
24:14juste avant la pause des ambitieux
24:16en voilà un autre, Gabriel Attal
24:18qui défend ce soir, ça commence dans
24:20quelques minutes, à l'Assemblée une réforme
24:22de la justice des mineurs.
24:24Oui, l'ancien Premier ministre veut durcir
24:26la justice pour les moins de 18 ans
24:28comparution immédiate pour les faits graves
24:30à partir de 16 ans, fin de
24:32l'automaticité de l'excuse de minorité
24:34ce matin, chez nos confrères
24:36de RTL, Gabriel Attal estime que
24:38l'ordonnance de 1945
24:40qui encadre encore aujourd'hui
24:42la justice des mineurs n'est plus adaptée.
24:44Je propose de
24:46considérer avec lucidité
24:48qu'un mineur de 2025 n'est pas
24:50un mineur de 1945.
24:52Qu'on a vu ces dernières années une violence
24:54de plus en plus débridée chez les jeunes.
24:56Qu'il y a deux fois plus de mineurs
24:58qui sont mis en cause pour coups et blessures.
25:00Qu'il y en a quatre fois plus pour trafic de stupéfiants.
25:02Vous dites qu'il faut s'adapter à l'époque. L'époque a changé, il faut s'adapter à l'époque.
25:04Oui, bien sûr, on voit qu'il y a une
25:06forme de banalisation de la violence.
25:08Et Gabriel Attal veut aussi renforcer la responsabilité
25:10des parents des mineurs délinquants.
25:12Est-ce qu'il faut durcir cette justice
25:14pour les mineurs, Elisabeth Pinot ?
25:16Question de piège.
25:18Question de piège, en effet.
25:20En tout cas,
25:22Gabriel Attal
25:24prend à témoin l'opinion sur ce sujet.
25:26Et on sait qu'à chaque fait d'hiver,
25:28on a encore
25:30celui de la petite Louise.
25:32Le suspect n'est pas mineur.
25:34En tout cas, ça revient
25:36bien entendu
25:38la question
25:40de la punition
25:42et de la responsabilisation des parents.
25:44En tout cas, voilà un discours de droite,
25:46dans la bouche d'un quelqu'un qui est censé
25:48représenter le centre et qui vient du Parti Socialiste.
25:50Donc là, on voit bien
25:52qu'il se place sur ce terrain.
25:54Il y a beaucoup de monde sur ce terrain, on en a parlé.
25:56Ça rejoint son positionnement
25:58et l'affiche
26:00qu'il est en train de placarder, il dit non au désordre.
26:02Voilà, il y a sa photo.
26:04Ni Rassemblement National, ni France Insoumise.
26:06Moi, je suis le rempart
26:08contre le désordre. Et par cette proposition
26:10de loi, il se met sur ce terrain.
26:12On se souvient de ses mots. Tu casses, tu répares,
26:14tu salies, tu nettoies.
26:16Mathieu Haron, c'est
26:18une forme d'autorité
26:20macroniste ?
26:22Moi, j'ai envie de dire, qu'est-ce qu'il vient faire dans cette galère ?
26:24Je vais vous expliquer pourquoi je dis ça.
26:26Parce que ça doit être la 12e,
26:2815e réforme
26:30pour essayer d'endiguer la violence
26:32des mineurs depuis une vingtaine d'années.
26:34La dernière doit dater d'il y a 2-3 ans
26:36et
26:38Gabriel Attal était au gouvernement.
26:40Quoi qu'il fasse, aujourd'hui,
26:42il n'apparaîtra pas
26:44aussi ferme que Retailleau, voire Darmanin.
26:46Quand on connaît un petit peu
26:48le sujet de la délinquance des mineurs, on sait
26:50que c'est un sujet extraordinairement complexe.
26:52Cette délinquance,
26:54elle a bondi
26:56jusque dans les années 2010,
26:58elle est à peu près stable.
27:00Mais on sait que pour la traiter,
27:02il faut agir sur plusieurs plans
27:04en même temps, que ce soit le plan
27:06éducatif, que ce soit le plan
27:08répressif, qu'il faut mettre de l'argent,
27:10qu'on n'a pas assez de moyens aujourd'hui
27:12au niveau de la protection
27:14de la jeunesse, qu'il manque
27:16de places en prison, que les centres
27:18éducatifs fermés,
27:20il y a quelques centaines de places, simplement.
27:22Bref, c'est probablement
27:24ce qu'il y a de plus compliqué en termes de sécurité.
27:26Et il vient sur ce terrain-là.
27:28Je crois que c'est pas là
27:30où il va réussir à démontrer
27:32qu'il est ferme et qu'il peut être
27:34efficace, en sachant que...
27:36C'est un sujet qu'il porte depuis
27:38un certain temps.
27:40C'est une vraie problématique.
27:42C'est vrai qu'il y a
27:44une violence qui est plus
27:46forte aujourd'hui qu'elle ne l'était hier.
27:48C'est vrai qu'il y a
27:50plein de choses. C'est vrai que tout le trafic de drogues
27:52avec ces gamins qui ont 14, 15, 16 ans, c'est insupportable.
27:54Donc il faut faire quelque chose.
27:56Simplement, vouloir prendre ce thème
27:58et en faire un marqueur pour Gabriel Attal,
28:00je crains pour lui
28:02qu'il ait du mal à prouver
28:04qu'il peut assez rapidement
28:06avoir des résultats.
28:08Est-ce qu'il a raison de dire que les ados d'aujourd'hui
28:10ne sont plus ceux de 1945 ?
28:12Je sais pas. Il faut
28:14se garder des raisonnements
28:16comme ça. Un peu simpliste ?
28:18Le chercheur que je suis a l'habitude de
28:20considérer que tout est très compliqué.
28:22Réduire à des oppositions
28:24binaires. Avant, c'était comme ça.
28:26Aujourd'hui, c'est comme ça.
28:28Je sais pas sur quelles études
28:30sociologiques il se base pour dire ça. Il doit
28:32sans doute les avoir lues.
28:34Il faut essayer
28:36de ne pas simplifier un débat qui est
28:38très compliqué. Effectivement, ça vient d'être très justement
28:40rappelé, le faisceau de facteurs
28:42auxquels il faut s'attaquer pour comprendre
28:44déjà, avant de juger,
28:46d'essayer de comprendre.
28:48L'ampleur de la tâche,
28:50effectivement, les multiples
28:52facettes de cette tâche.
28:54Évidemment, la société de
28:562025 n'est pas la société de 1945.
28:58Évidemment, une fois qu'on a
29:00dit ça,
29:02bon, il y avait d'autres cadres
29:04sociaux, il y avait
29:06un tout autre contexte sociologique.
29:08Évidemment, mais ça vaut pour
29:10la jeunesse, ça vaut pour tout le monde.
29:12Ça vaut pour tout le monde. La vie au travail
29:14n'était pas la même en 1945
29:16qu'aujourd'hui.
29:18C'est pourquoi
29:20ce qu'on oublie souvent,
29:22c'est que, d'ores et déjà,
29:24dans la loi, si un mineur commet
29:26un acte extrêmement grave ou un crime,
29:28il peut être condamné très lourdement.
29:30Il peut même être condamné à la réclusion
29:32de la perpétuité.
29:34C'est ça que vous êtes en train de dire.
29:36Quand c'est des crimes graves,
29:38il y a condamnation.
29:40Quand c'est des crimes lourds, il y a condamnation.
29:42Après, ça ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire.
29:44C'est vrai qu'on a un problème dans la justice
29:46des mineurs, qu'on a d'ailleurs un problème dans la justice
29:48en général.
29:50C'est au moment du prononcer.
29:52Pour les mineurs, c'est compliqué parce qu'on commence par prononcer
29:54la culpabilité et on fixe la peine plus tard,
29:56quelques mois plus tard. Ce qui, quand même, peut
29:58interroger. Mais même à partir
30:00du moment où on fixe la peine,
30:02il y a l'exécution de la peine.
30:04J'ai rencontré des mineurs qui avaient été condamnés
30:06à des peines de prison et qui ont attendu
30:082, 3, 4 ans avant de savoir
30:10s'ils allaient aller en prison. C'est le temps
30:12de l'exécution de la peine.
30:14C'est un problème général dans la justice française.
30:16C'est un problème de moyens, tout simplement.
30:18Mais en matière de justice des mineurs, là,
30:20il y a peut-être quelque chose sur lequel il faut agir.
30:22Je voudrais qu'on revienne sur la partie politique.
30:24On sait que cette loi
30:26commence à être étudiée ce soir.
30:2821h30, cette proposition de loi.
30:30Ça fait grincer les dents dans son
30:32propre camp, dans le camp macroniste
30:34ou en tout cas le camp du centre. Est-ce qu'elle va passer, cette loi ?
30:36Alors, ça va être un vrai crash test
30:38pour Gabriel Attal parce que
30:40vous savez bien qu'il n'y a pas de majorité
30:42qui a été vraiment constituée dans cette
30:44assemblée fragmentée.
30:46Donc, la gauche, évidemment, est vent debout
30:48contre ces modifications que veut apporter Gabriel Attal.
30:50Dans son camp,
30:52effectivement, tout le monde n'est pas
30:54emballé à l'idée de se lancer dans le sujet.
30:56Donc, il faudra voir si tous les députés
30:58de son camp sont là ce soir.
31:00Ce qui n'est pas du tout gagné pour une séance de nuit.
31:02Et puis,
31:04il y a les LR qui font partie
31:06aussi du fameux socle commun,
31:08en tout cas, des
31:10soutiens du gouvernement actuel.
31:12Les LR, ils voudraient que cette loi aille
31:14plus loin. Plus loin, qu'elle soit plus dure.
31:16Par exemple, on a jusqu'à supprimer
31:18les allocations familiales pour les parents
31:20de mineurs délinquants. Et puis, vous avez le
31:22Rassemblement National, fort de ses
31:24quasiment 125 députés,
31:26qui trouvent aussi que ça va
31:28dans le bon sens, ce que propose Gabriel Attal,
31:30mais qu'il faudrait aller plus loin. Donc, on va
31:32sans doute assister ces prochaines heures et demain
31:34à une bataille avec la gauche
31:36qui, évidemment, sera contre, et puis la droite
31:38et l'extrême droite, qui vont essayer de durcir le texte.
31:40Et il n'est pas du tout exclu qu'au final,
31:42Gabriel Attal, pour faire passer sa loi, ait besoin
31:44des voix du Rassemblement National.
31:46Notamment, si je peux me permettre, et je reviens sur le papier de notre
31:48ami Olivier Beaumont, qui ce soir nous apprend
31:50que Gérald Darmanin dit
31:52il faut lancer le débat sur l'investissement de la majorité pénale
31:54à 16 ans. Un mineur d'aujourd'hui
31:56de 17 ans n'est plus celui de
31:5845, donc il reprend ce truc-là, mais
32:00la question de baisser la majorité pénale
32:02à 16 ans. Et c'est là qu'on comprend qu'au final,
32:04la radicalité, elle est aussi dans
32:06le camp du gouvernement, elle est aussi dans le camp
32:08des macronistes, ou pour autant que ça reste encore des
32:10macronistes. Pour le coup,
32:12que ce soit le ministre de la Justice,
32:14Gérald Darmanin,
32:16et le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, eux, ils sont
32:18en soutien de cette loi. D'ailleurs,
32:20François Bayrou, il y a quelques semaines,
32:22le meurtre du jeune Elias
32:24qui avait été tué pour son téléphone portable
32:26par des mineurs de 16 et 17 ans,
32:28François Bayrou avait dit aux députés
32:30« Emparez-vous de ce sujet via
32:32la proposition de loi de Gabriel Attal. »
32:34Donc il y a un blanc-seing du gouvernement
32:36pour avancer sur ces questions-là.
32:38C'est plutôt côté député que ça va peut-être
32:40être un peu plus compliqué. – Elisabeth Pinot.
32:42– Oui, en tout cas, on rejoint le débat
32:44que nous avions avant. Voilà, Gabriel Attal.
32:46C'est le moment, Gabriel Attal, lui aussi.
32:48– C'est ce moment pour se refaire un peu.
32:50– Pour se refaire un peu, parce qu'en plus,
32:52il y avait beaucoup de déprime dans le groupe
32:54macroniste. D'ailleurs, ces
32:56trois blocs, Modem,
32:58Horizon, Ensemble pour la République,
33:00avec beaucoup d'absentéisme,
33:02ils ont beaucoup reproché
33:04à Gabriel Attal de ne pas animer le groupe.
33:06Voilà, là, il refait surface avec cette proposition
33:08de loi. Il est, bien sûr,
33:10lui aussi ambitieux.
33:12On est toujours à deux ans de la présidentielle.
33:14Et voilà, il existe aussi
33:16sur ce terrain. Voilà,
33:18il essaye, lui aussi,
33:20qu'on ne l'oublie pas. – Lui qui a connu un trou d'air,
33:22on peut le dire, depuis la dissolution et donc le fait
33:24qu'il ait dû quitter Matignon
33:26beaucoup plus tôt qu'il ne l'espérait.
33:28– Merci les informés. Elisabeth Pinot,
33:30correspondante de l'agence Reuters pour Matignon
33:32et l'Élysée, merci beaucoup. Mathieu Aron,
33:34c'est quoi, du nouvel op, cette semaine ?
33:36– Alors, c'est une enquête, une enquête exclusive
33:38consacrée à un personnage que les Français ne connaissent pas encore
33:40très très bien, qui s'appelle Pierre-Édouard Spirain,
33:42qui est un milliardaire.
33:44Milliardaire, il a fait fortune dans les coffrets
33:46cadeaux. Et aujourd'hui,
33:48eh bien, il a une obsession,
33:50une volonté, faire gagner la droite
33:52extrême en France. Et donc, il s'est
33:54mis à financer des dizaines et des
33:56dizaines de groupements politiques
33:58et d'associations. Il y a deux journalistes
34:00de l'op, Lucas Burel et Camille Vigan
34:02Le Coat, qui ont mené l'enquête et qui,
34:04eh bien, nous racontent des choses assez passionnantes.
34:06– Merci beaucoup Mathieu Aron. Bruno Cotteres,
34:08le cv-pof, à l'œil du cv-pof.
34:10– Forcément, le barmai de la confiance politique,
34:12une série de graphiques
34:14vertigineux, de tableaux
34:16statistiques et bientôt de décryptage
34:18et de notes d'analyse par l'équipe
34:20de chercheurs réunis autour de cette belle enquête.
34:22– Et une enquête passionnante. Merci à tous.
34:24Aurélie, on se retrouve demain ? – Demain.
34:26– 18h-20h, à la radio, 18h30,
34:28votre interview politique.
34:30Les informés qui reviennent demain matin avec Renaud Dely
34:32et Salia Brakhlia, ce sera à 9h.
34:34– Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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