• il y a 7 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Jean-Rémi Baudot et Benjamin Sportouch.

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00:00 [Générique]
00:09 Vous êtes bien dans les informés du matin, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité sur France Info, la radio et le canal 27 de la TNT.
00:16 Avec vous ce matin, Benjamin Sportouche. Bonjour Benjamin.
00:19 Bonjour Jean-Rémi.
00:20 Mon cher Benjamin. On a autour de la table avec nous Alix Bouillaguet, éditorialiste politique sur France 2 et France Info TV. Merci beaucoup d'être là.
00:26 Bonjour Jean-Rémi.
00:27 Et à vos côtés, Paul Barcelone, journaliste politique à France Info, en charge de l'équipe Qutif.
00:31 Bonjour à tous. Absolument.
00:32 Absolument. On va parler des Jeux Olympiques puisque notamment ce matin, il y aura Emmanuel Macron à Marseille car derrière la flamme olympique,
00:39 derrière les rêves de médailles, il y a surtout beaucoup de politique Benjamin.
00:42 Oui, parce que c'est le jour J, la flamme olympique arrive en France par Marseille, ce sera le vrai coup d'envoi, le top départ de CGO de Paris,
00:50 des dizaines de milliers de personnes attendues sur la Canebière et vous l'avez dit Jean-Rémi, en présence d'Emmanuel Macron et d'une partie de son gouvernement,
00:56 cette séquence sera sportive bien sûr, mais aussi politique.
01:00 Le chef de l'État joue gros, il espère bien capitaliser sur la réussite de ces Jeux avec un avant et un après en termes de popularité.
01:07 Et il va mouiller la chemise ou plutôt le maillot ou dans la scène, bien sûr, on l'écoute.
01:13 Comment? Il y a eu des engagements pris.
01:17 Mais moi, oui, j'irai. Quand? Je ne vais pas vous donner la date. Vous risqueriez d'être là.
01:22 C'est clair qu'on sera là, bien sûr.
01:23 Alors, il n'est pas seul, le chef de l'État à compter sur les JO pour se refaire une santé politique.
01:28 C'est tous azimuts, tous partis confondus, par exemple Anne Hidalgo à la mairie de Paris.
01:32 Bien sûr, si ça réussit, pourquoi pas une troisième candidature à la mairie de Paris ou encore Valérie Pécresse,
01:36 qui espère faire oublier son très mauvais score de la dernière présidentielle.
01:40 Et puis, il y a ceux qui ne laisseront rien passer, comme les Insoumis ou bien encore Marine Le Pen dans la perspective de 2027.
01:46 Donc, derrière les Jeux, un enjeu politique, un enjeu évidemment politique.
01:50 Alex Bouyagué, on sait que des JO réussis, ça peut évidemment avoir un impact sur l'économie, sur le sport, sur plein de choses.
01:56 Anne Hidalgo, elle a déjà fait savoir que ce serait un peu l'apogée de ses mandats, quitte à laisser penser qu'elle pourrait continuer.
02:03 Emmanuel Macron n'a pas pour l'instant vraiment joué sur cette carte-là.
02:06 Non, mais alors, il a vraiment bien en tête cette carte-là.
02:10 Pour lui, c'est vraiment ce qu'il laissera de son quinquennat, une trace dans l'histoire.
02:17 Et c'est vrai qu'Emmanuel Macron, il est extrêmement joueur.
02:20 Donc, en ce moment, il y a l'opération XXL dans les quartiers avec les drogues.
02:24 Là, les JO, pour lui, c'est vraiment aussi une opération XXL.
02:27 Il a beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup d'ambition pour ces Jeux.
02:31 Il veut notamment que la France soit le cinquième, la cinquième nation dans le top five des nations les plus médaillées.
02:37 Il s'est déjà fixé, lui, un objectif.
02:39 Alors, je ne sais pas s'il le dit beaucoup, mais en tout cas, moi, on m'en a parlé.
02:42 Il veut 16 à 20 médailles d'or.
02:45 Donc, c'est son objectif.
02:47 Il veut que ces Jeux XXL soient les plus impressionnants.
02:51 Alors, le relais de la flamme, on va le voir, ce sera le relais le plus long de l'histoire des Jeux.
02:56 La cérémonie d'ouverture, ce sera une première sur un fleuve.
03:00 Ce sera aussi les Jeux les plus écolos.
03:03 C'est vraiment pour lui de mettre tout au service de ces Jeux pour qu'ils soient les plus beaux.
03:11 Paul Barcelone, à l'Élysée, qu'est-ce qu'on en dit de ces Jeux olympiques ?
03:14 Alors que le récit politique autour de ces Jeux olympiques, c'est d'essayer de montrer l'image d'une France
03:20 qui peut reprendre confiance en elle, qui aurait les moyens d'accueillir le monde,
03:26 qui va réussir une organisation XXL, comme le disait Alex.
03:31 Et finalement, aujourd'hui, c'est le vrai top départ.
03:34 Pourquoi ? Parce qu'il y a déjà un défi sécuritaire.
03:36 Il y aura l'équivalent de deux Stades de France sur le Vieux-Port cet après-midi à Marseille.
03:40 150 000 personnes.
03:42 Donc c'est déjà le test avant l'heure, avant la cérémonie d'ouverture dont on parle beaucoup sur la scène.
03:48 Et puis la deuxième question qui se pose, c'est celle de l'engouement.
03:51 Aujourd'hui, on ne sent pas que le pays soit complètement rentré dans ces Jeux olympiques,
03:55 même si effectivement, Emmanuel Macron mise beaucoup dessus.
03:58 Donc ça va être aussi une forme de test pour le chef de l'État de savoir si aujourd'hui,
04:04 être aussi le top départ de ces Jeux olympiques.
04:07 Et effectivement, lui en attend beaucoup.
04:09 D'abord pour renvoyer une image d'une France attractive,
04:13 je le disais, capable d'organiser ces grands événements qu'on attend depuis dix ans.
04:18 Et cette forme d'ouverture sur le monde également, avec bien sûr la part d'héritage.
04:23 Lui cherche une trace à laisser dans l'histoire et la question des résultats sportifs,
04:28 qui sont deux sujets différents.
04:29 Paul Barcelone, Alex Bouillaguet, Basse-Marche pour Tous, on se retrouve dans un instant juste après.
04:33 Le Fil Info de Thomas Giraudot, il est 9h10 sur France Info.
04:37 Plus le climat se réchauffe et plus les catastrophes climatiques,
04:40 les sécheresses, les inondations sont extrêmes.
04:43 L'avertissement de Copernicus, l'Observatoire européen,
04:46 le mois d'avril qui vient de se terminer.
04:48 Et le plus chaud jamais enregistré sur Terre, c'est le 11e mois consécutif de chaleur record.
04:53 Après le feu vert de l'Autorité de Sûreté Nucléaire,
04:55 les salariés de l'EPR de Flamanville dans la Manche
04:58 vont procéder au chargement du combustible dans le réacteur de nouvelle génération.
05:02 Il commencera à produire de l'électricité cet été,
05:05 avec 12 ans de retard sur le calendrier initial et une facture multipliée par 4.
05:09 Israël ne veut pas d'un cessez-le-feu permanent à Gaza.
05:12 Selon Bruno Tertré, invité du 830 France Info,
05:15 le directeur adjoint de la Fondation pour la Recherche Stratégique,
05:19 l'armée israélienne veut éradiquer le Hamas
05:21 avant de se retirer de l'enclave palestinienne.
05:23 Israël vient de rouvrir le principal point de passage de l'aide humanitaire en direction de Gaza,
05:29 alors que de nouveau pourparlers pour un cessez-le-feu se tiennent aujourd'hui au CAIR.
05:32 Et puis ça y est, les Marseillais peuvent voir la flamme au loin.
05:35 À bord du BELM, le bateau est arrivé au large de la ville.
05:37 Il va accoster sur le Vieux Port vers 19h.
05:39 Pour le début du relais de la flamme,
05:41 le rappeur soprano notamment va la porter dans les rues de Marseille.
05:44 Un retour sur le plateau des informés avec Alex Bouyagué de France Télévisions,
05:59 Paul Barcelone de France Info.
06:02 Benjamin Sportouche, question évidemment sur ces Jeux Olympiques,
06:04 sur l'impact politique et la manière dont les différents partis regardent cet événement.
06:10 Les oppositions, elles attendent très clairement que quelque chose se passe mal ?
06:14 Est-ce qu'on est dans ce genre de jeu quand il y a les Jeux ?
06:16 Écoutez, pour l'instant, elles ne le disent pas.
06:17 C'est-à-dire qu'il y a une forme de bienveillance ou en tous les cas de vigilance discrète
06:22 par rapport aux Jeux Olympiques.
06:23 On ne dit pas qu'on ne veut pas que les Jeux râtent.
06:26 Mais en même temps, il y en a qui aiguissent déjà leurs armes, bien évidemment.
06:29 Les Insoumis, par exemple, on l'a appris via Le Parisien,
06:31 j'ai pu confirmer cette information,
06:32 ils ont déjà lancé une sorte d'audit sur le budget des JO
06:35 pour voir qui seront les "profiteurs" ou les "grands perdants".
06:38 Donc vous voyez que déjà, les JO sont un instrument politique
06:41 dans la perspective de la suite et du bilan qu'on pourra en tirer.
06:44 Bien sûr, ça sera peut-être mis à l'actif d'Emmanuel Macron.
06:47 Il faut voir, parce que quand même, il mise gros le président de la République.
06:50 En termes sécuritaires, c'est énorme quand même ces Jeux.
06:53 On nous a dit que ce sera quand même des villes complètement barricadées
06:58 qu'on va avoir, et notamment à Paris, pour ceux qui y habitent,
07:00 avec beaucoup de Parisiens qui partiront.
07:01 Donc oui, les enjeux sont énormes, et du coup, les défis aussi,
07:04 et du coup, les attentes des oppositions aussi, bien évidemment.
07:07 Marine Le Pen, elle ne dit pas qu'elle est contre ces JO.
07:10 Elle n'est pas hostile aux JO.
07:11 Mais en même temps, vous avez bien vu que ce soit sur la présence
07:15 de la chanteuse Ayanna Kamoura ou sur l'affiche officielle,
07:18 il y a eu beaucoup de critiques en amont de ces JO.
07:21 Donc on voit bien qu'à tout moment, ça peut basculer
07:24 dans un enjeu politique majeur, dans une forme de défiance
07:27 vis-à-vis de l'exécutif, s'il y a le moindre échec et le moindre couac.
07:31 Et c'est vrai qu'ils peuvent être nombreux, encore une fois,
07:33 sur le côté sécuritaire, mais aussi en termes d'organisation.
07:36 Et Alex le disait, avec cette cérémonie sur la scène, il faut qu'elle ait lieu.
07:40 Disons les choses clairement, si elle n'a pas lieu sur la scène,
07:43 ça serait quand même un échec qui serait mis à l'actif du président de la République,
07:48 ou plutôt au passif du président de la République.
07:50 Parce qu'en effet, il a tout misé là-dessus.
07:52 Pour lui, c'est montrer qu'on peut faire une cérémonie différente,
07:54 sécurisée, avec une grandeur qu'on n'aura jamais vue nulle part.
07:59 Donc s'il y a un plan B ou C, ça serait un gros attache.
08:02 – Quand on entend notamment à l'Élysée, ils vous disent,
08:05 pour l'instant, la sécurité est gérée, et l'Élysée glisse même
08:09 que même l'équipe israélienne, qui est dans le contexte,
08:12 une des plus délicates en termes de sécurité,
08:15 ne demande pas à être exemptée de cette parade sur la scène.
08:18 Alex Bouiaguet.
08:19 – Oui, alors il paraît, en tout cas c'est ce qu'on dit au ministère des Sports,
08:22 que sur les quatre piliers de ces JO, eh bien, on est la France et dans les temps.
08:29 Sur la préparation des athlètes, sur, on le disait, la sécurité,
08:33 l'accueil, les transports, ça, il paraît que ça fonctionne aussi.
08:37 Sur l'engagement des territoires, parce qu'on l'a vu, le relais de la flamme,
08:40 c'est vrai que l'idée c'est aussi de montrer le patrimoine français,
08:43 donc il faut que chaque territoire contribue énormément à ce parcours.
08:47 Et puis aussi sur l'héritage que la France va laisser,
08:49 notamment sur la pérennité des infrastructures, notamment en Seine-Saint-Denis,
08:53 sur la fameuse bénéabilité de la Seine et de la Marne,
08:56 qui est effectivement un gros enjeu, sur l'engouement populaire,
08:59 ils ont gardé Londres.
09:01 Et en fait Londres leur a dit, nous l'engouement populaire,
09:04 il a commencé à partir du moment où la flamme est arrivée dans le pays.
09:09 Donc on imagine que c'est peut-être le point de départ.
09:13 Et le dernier point, pour terminer, on voit à quel point c'est un enjeu
09:18 à travers le quoi qu'il en coûte et la petite musique qui commence quand même
09:21 à exister aujourd'hui sur le quoi qu'il en coûte des JO.
09:23 Les primes distribuées à l'appel pour les transports, pour les hôpitaux,
09:27 pour les forces de l'ordre.
09:28 Et on comprend aussi ce qui se passe avec le patron Jean-Pierre Farandou
09:33 de la SNCF, c'est-à-dire que lui, sa mission c'était de préserver
09:35 la paix sociale pendant les JO, d'où cet accord très généreux
09:40 pour effectivement les cheminots.
09:42 - Il a valu sa place. - Exactement.
09:44 - Paul Barcelone.
09:45 - Il y a d'autres personnalités politiques qui jouent gros aussi.
09:48 On citait en début d'émission Anne Hidalgo, la maire de Paris,
09:50 Valérie Pécresse, évidemment la présidente de région.
09:52 Mais il y a aussi, par exemple, Gérald Darmanin,
09:55 le ministre de l'Intérieur, qui a bien dit à l'issue des JO,
09:59 il faudra que je m'interroge en quelque sorte.
10:01 Alors d'ailleurs, il a plutôt changé de version depuis,
10:03 mais je m'interroge en quelque sorte sur ma place au gouvernement.
10:05 Ce sera la fin d'un cycle.
10:07 Et donc, on sent bien que politiquement, il n'y a pas que le chef de l'État
10:11 directement qui joue gros, mais d'autres aussi au sein du gouvernement.
10:15 Et c'est particulièrement vrai pour le ministre de l'Intérieur
10:17 parce que les enjeux de sécurité sont énormes, par exemple,
10:20 en termes de sécurité privée, qui est un vrai sujet,
10:23 le recrutement d'agents de sécurité pour encadrer les épreuves.
10:26 - Mais pour l'instant, ces recrutements, ils sont là.
10:27 Il n'en manque très, très peu et on est même largement supérieur,
10:30 on citait Londres tout à l'heure, largement supérieur aux capacités de Londres.
10:33 - Oui, mais la crainte qu'a notamment Emmanuel Macron,
10:36 c'est que certains agents ne viennent pas travailler pour des raisons X ou Y,
10:39 malades, retenus, un événement familial imprévu le jour même.
10:43 Donc, il faut anticiper ces choses-là.
10:46 Pourquoi c'est aussi important pour Emmanuel Macron ?
10:48 - D'un mot, parce que le chef de l'État a fait du sport depuis son arrivée en 2017,
10:54 un vrai argument de vente politique.
10:57 D'abord dès 2017, il s'est engagé autour de cette candidature Paris 2024.
11:02 Les Jeux d'hiver auront lieu également en France en 2030.
11:06 Et il a toujours fait du sport un objet politique.
11:10 On l'a vu lors de sa relation avec Kylian Mbappé.
11:12 - Pourquoi on en fait un objet politique, Paul Parson ?
11:15 Parce que franchement, on devrait être collectivement en capacité de se dire
11:17 que c'est un événement incroyable qui n'arrive qu'une fois par siècle.
11:20 Pour l'instant, tous les voyages sont ouverts.
11:22 - C'est une manière d'exercer le pouvoir pour les oppositions.
11:24 C'est aussi le reflet d'une manière d'exercer le pouvoir.
11:28 Donc évidemment, c'est un angle d'attaque.
11:29 - Pourquoi on n'arrive pas à mettre la politique de côté ?
11:36 - Jean Ramy, il y a aussi cette photo d'Emmanuel Macron en boxeur.
11:38 On l'a vu sur Instagram récemment où il montre le biceps, etc.
11:41 Il y a l'idée de faire une démonstration de force aussi.
11:44 Et ces Jeux Olympiques entrent évidemment dans cette politique-là.
11:47 Et le sport de tout temps a été un objet politique.
11:50 - C'est vrai qu'on parle de trêve politique, mais c'est toujours sous-jacent.
11:57 Et dans tous les sports, souvenez-vous en 1998,
11:59 quand la victoire des Bleus, Jacques Chirac monte dans les sondages.
12:03 On se dit que ça y est, il était dans la difficulté.
12:05 Un an avant, il avait dit sous l'Assemblée nationale.
12:07 Il y avait eu Lionel Jospin au pouvoir.
12:09 - Mais la ferveur qu'on a vue, elle monte au fur et à mesure de l'événement lui-même.
12:12 - Oui, tout à fait.
12:13 - C'est un grand résultat de la France.
12:15 - Oui, mais moi, ce que vous dites est intéressant.
12:18 Aujourd'hui, est-ce que politique et les sports sont décorés dans l'esprit des Français ?
12:22 C'est possible.
12:23 Je ne suis pas certain que si les Jeux sont réussis,
12:25 il y a un impact en termes de popularité pour le président de la République.
12:28 Ce n'est pas si automatique aujourd'hui.
12:30 - Oui, c'est possible.
12:32 - Et encore, franchement, il faut être très clair.
12:34 Les Français, peut-être, il va y avoir un engouement au moment des Jeux Olympiques.
12:39 C'est ce qu'on constate dans tous les pays.
12:41 Au début, juste avant, il y a un peu de crainte, d'anticipation mauvaise, de désenchantement.
12:47 Et puis après, ça naît pendant les Jeux Olympiques.
12:48 Mais après, le quotidien revient.
12:50 Il faut être très clair.
12:51 Je veux dire, au mois de septembre, il y aura la rentrée scolaire,
12:53 il y aura les difficultés de pouvoir d'achat.
12:55 Et ce quotidien-là, il va prendre le pas sur les Jeux Olympiques qui seront derrière nous.
12:59 - La présidentielle de 2027, là, pour le coup, on va passer à un autre cycle.
13:02 Effectivement, que ces Jeux soient réussis ou pas, Emmanuel Macron ne sera pas candidat.
13:06 Et il y en a d'autres qui le seront à sa place.
13:08 - Bon, en tout cas, partons du principe, peut-être, que tout va très bien se passer.
13:11 - Espérons-le, c'est plutôt souhaitable.
13:13 - C'est plutôt souhaitable, évidemment.
13:14 Et peut-être est-ce que la politique peut rester un peu de côté.
13:16 On va partir tout de suite, écouter le fil info,
13:18 parce que dans un instant, on va parler du Proche-Orient.
13:20 Ça nous laissera un petit peu plus de temps.
13:21 Pour l'heure, il est 9h19.
13:23 Et vous avez le fil info de le rappel des titres avec Thomas Giraudo.
13:26 - L'Ukraine dit avoir abattu une soixantaine de drones et de missiles russes cette nuit.
13:31 Le réseau électrique ukrainien de nouveau visé dans plusieurs régions, loin de la ligne de front.
13:35 Kiev a assuré avoir déjoué une tentative d'assassinat contre le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
13:41 Un réseau d'agents du FSB, les services de secret russe, démantelé.
13:45 Ces mots étaient très attendus à la barre au procès de Donald Trump à New York.
13:48 L'ancienne actrice de film X, Stormy Daniels, a détaillé la relation
13:52 qu'elle assure avoir entretenue avec le président américain
13:54 et l'argent qu'elle a reçu pour se taire, 130 000 dollars,
13:57 pour ne pas dévoiler cette affaire extra-conjugale en pleine campagne électorale en 2016.
14:02 Donald Trump est accusé d'avoir dissimulé ce montant dans ses comptes de campagne.
14:06 "Médecins sans frontières" appelle les laboratoires à baisser les prix des stylos à insuline pour les diabétiques.
14:11 Ils sont trop chers au regard de leurs coûts de production,
14:13 dénonce l'ONG dans un rapport publié aujourd'hui.
14:16 Elle pointe les marges réalisées par les fabricants.
14:19 Et puis Taylor Swift attendue de pied ferme par ses fans,
14:21 certains sont déjà devant l'aréna de Nanterre plus de 24 heures
14:25 avant le premier des trois concerts de la star américaine.
14:31 France Info
14:32 Les informés
14:35 Benjamin Sportouche
14:37 Jean-Rémi Baudot
14:39 En retour sur le plateau des informés avec Benjamin Sportouche,
14:42 Paul Barcelone de France Info et Alix Bouillaguet de France Télévisions.
14:45 On va parler d'une actualité brûlante du moment,
14:47 on parle de géopolitique, on parle de ce qui se passe au Proche-Orient, Benjamin.
14:50 Oui, toutes les parties, dont Israël, vont se retrouver à la table des négociations au Caire
14:54 pour discuter d'une éventuelle trêve sur la base d'une proposition du Hamas, du Qatar et de l'Egypte.
14:59 Mais dans le même temps, l'armée israélienne a déployé des chars dans Rafah
15:02 et a pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte dans le sud de la bande de Gaza.
15:06 Des intrusions ciblées selon Israël, mais qui ont coupé l'accès provisoirement à l'aide humanitaire.
15:12 Et le ministre israélien de la Défense a prévenu que l'armée était prête à intensifier
15:15 ses opérations militaires dans toute la bande de Gaza
15:18 s'il n'y avait pas d'avancée sur la libération des otages.
15:20 On le voit, tout est fragile.
15:21 Écoutez, Bruno Tertré, il était l'invité du 8.30 ce matin sur France Info,
15:25 votre invité spécialiste de géopolitique.
15:28 Ça pourrait être un vrai cessez-le-feu, mais temporaire.
15:32 Il y a deux grands paramètres qui sont en discussion depuis plusieurs jours.
15:35 D'abord, qu'est-ce que le cessez-le-feu apporterait aux Palestiniens ?
15:39 Il y a la notion de calme durable.
15:41 Et puis, il y a de manière un peu plus sordide malheureusement,
15:45 le type d'otages qui seraient libérés par le Hamas.
15:49 33 otages, vivants ou morts ou les deux, pardon,
15:52 mais ce sont les termes qui sont en discussion, contre 1000 prisonniers palestiniens.
15:58 Et d'ailleurs, un dirigeant du Hamas a indiqué que ces pourparlers
16:00 pourraient être la dernière chance, je cite,
16:02 de récupérer les captifs israéliens vivant.
16:05 La pression est donc très forte sur Israël.
16:07 Le porte-parole du conseiller de sécurité nationale de la Maison-Blanche
16:09 a dit espérer qu'un accord final soit trouvé très bientôt au Caire.
16:13 Alors, on va dire les choses, c'est extrêmement compliqué.
16:15 C'est évidemment impossible de savoir où en sont réellement les discussions
16:19 parce que tout ça est un jeu aussi de diplomatie, un jeu de posture,
16:23 un jeu de poker menteur comme dans toute négociation.
16:28 Mais Alex Bluaga, on voit quand même que là, actuellement,
16:31 la pression est extrêmement forte sur Israël.
16:32 - Oui, mais c'est vrai qu'il faut qu'on se pose une question
16:35 à laquelle je ne suis absolument pas capable de répondre,
16:37 c'est jusqu'où veut aller Benyamin Netanyahou ?
16:41 Est-ce que ce qui se passe en ce moment, c'est une action limitée ?
16:44 La fameuse opération ciblée de contre-terrorisme,
16:47 c'est comme ça que Tsaïl appelle ce qui se passe exactement en ce moment à Rafah,
16:51 c'est-à-dire éliminer les derniers bataillons du Hamas.
16:54 Est-ce que c'est pour faire pression sur le Hamas,
16:56 justement pour faire bouger ces négociations
16:59 et obtenir un nouvel accord plus avantageux à leurs yeux ?
17:02 Est-ce que c'est le début de la fameuse grande offensive
17:06 dont on sait que Benyamin Netanyahou a cette idée en tête
17:10 avec l'idée de rafrager complètement la bande de Gaza ?
17:14 C'est vrai qu'aujourd'hui, c'est compliqué de répondre à cette question.
17:17 On voit qu'il y a une pression large,
17:21 mais que finalement le Premier ministre israélien aujourd'hui n'écoute personne.
17:24 Il n'écoute pas sa population qui manifeste en ce moment à Tel Aviv.
17:30 Il n'écoute pas Joe Biden, qui en appelle à un cessez-le-fou.
17:34 On verra si le fait de suspendre certaines livraisons d'armes, de bombes,
17:39 parce que ça c'est quand même le nerf de la guerre pour Benyamin Netanyahou.
17:41 C'est comme un signal, diplomatiquement, un signal qui est extrêmement fort.
17:45 On le répète juste pour nos auditeurs et téléspectateurs,
17:48 on a appris de plusieurs sources que la semaine dernière,
17:51 les États-Unis avaient retenu une partie des armes à destination d'Israël.
17:55 Une manière de dire, on met le pied sur le frein ?
17:59 C'est comme ça qu'on le…
18:01 Joe Biden, pour l'instant, il prêche dans le vide.
18:03 Ça fait des semaines qu'il lui dit qu'il parle cessez-le-feu,
18:06 des semaines qu'il lui dit qu'il ne faut pas aller à Rafah,
18:07 des semaines qu'il lui dit, et l'autre ne l'écoute absolument pas.
18:11 Donc ça, c'est vrai que c'est le seul moyen de pression sur Benyamin Netanyahou.
18:15 On voit les États-Unis très actifs, et la France et l'Élysée, Paul Barcelone.
18:18 Il est face à un dilemme, effectivement, Benyamin Netanyahou, en ce moment.
18:22 Je vais répondre à votre question.
18:23 Face à une…
18:25 Entre une partie un peu radicale de son gouvernement,
18:27 en tout cas, le droit de sa coalition,
18:29 et effectivement une partie de la population,
18:31 on l'a vu notamment à Jérusalem au moment du début de l'opération sur Rafah,
18:35 avec des manifestations et la population civile qui a déjà un peu fait part de sa méfiance.
18:41 D'abord, l'Élysée est assez discrète pour le moment,
18:43 sur cette opération Rafah.
18:45 Emmanuel Macron était très accaparé par la visite du président chinois Xi Jinping
18:50 ces dernières heures, et rentrée hier soir du tour Malay.
18:53 Depuis le début, la position d'Emmanuel Macron,
18:56 c'est priorité à la libération des otages.
18:59 Et je vais résumer en une phrase qu'il dit lui-même d'ailleurs,
19:02 sa politique et sa position sur ce dossier israélo-palestinien.
19:05 "Une vie vaut une vie".
19:06 Israël a le droit à se défendre,
19:08 mais pas le droit de faire n'importe quoi, si j'ose dire, dans la bande de Gaza,
19:11 et de raser littéralement cette partie-là,
19:15 sachant qu'on peut aussi se poser la question de ce que cherche Benyamin Netanyahou,
19:20 est-ce qu'il ne va pas être jusqu'au boutiste,
19:22 et jusqu'où peut-il effectivement aller, comme le disait Alex ?
19:26 Oui.
19:27 Moi, je pense que c'est très important ce qui s'est passé,
19:29 vous le disiez, sur les États-Unis,
19:30 qu'on suspendue la livraison d'une cargaison de bombes la semaine dernière,
19:34 parce qu'à chaque fois, on se dit,
19:36 est-ce que jusqu'où va aller le soutien des États-Unis ?
19:38 Et là, en effet, on voit qu'il y a une réserve très forte qui est émise par Biden
19:42 dans le cadre de ces livraisons d'armes.
19:44 Et puis, en même temps, on a appris ce matin
19:46 qu'Israël a ouvert le point de passage de Kérem Chaloum
19:48 pour faire entrer l'aide humanitaire.
19:50 Donc oui, la pression est très forte sur Israël, sur Benyamin Netanyahou,
19:53 et donc du coup, Israël commence visiblement à répondre
19:57 à tous ces signaux qui lui sont hostiles, encore une fois,
19:59 de la part de son allié, l'un de son allié principal, les États-Unis,
20:03 qui ont aussi installé un port flottant, on l'a entendu,
20:06 qui est opérationnel pour des questions météorologiques.
20:08 Il ne peut pas être ouvert tout de suite, mais il le saura.
20:10 Donc on voit très bien qu'il y a une forme de nasse autour d'Israël
20:14 pour accepter ce plan de trêve.
20:15 En même temps, c'est très compliqué pour Benyamin Netanyahou de tout accepter,
20:19 puisqu'il veut aller jusqu'au bout de l'éradication du Hamas, comme il le dit.
20:22 Et là, le Hamas demande une trêve définitive, c'est-à-dire la fin de la guerre.
20:26 Et c'est là-dessus que tout va se jouer dans les négociations au Caire.
20:29 Donc très franchement, on ne peut pas préjuger de ce qui va se passer.
20:33 Et Emmanuel Macron, dans ce conflit,
20:37 c'est vrai que la France, elle n'a pas une voix prédominante.
20:40 L'Europe non plus, on peut le regretter.
20:42 Mais pour l'instant, encore une fois, la carte maîtresse, c'est les États-Unis.
20:45 On dit que ce plan de paix, c'est ce qu'on dit en Israël,
20:48 que ce plan de paix, cette trêve, elle a été aussi arrangée
20:52 avec l'accord des États-Unis, le Qatar et l'Égypte.
20:56 Donc on voit bien que là, c'est encore une fois les Américains
20:59 qui ont la main sur ce qui va se passer.
21:00 Depuis le début, l'accord sur lequel jouait Emmanuel Macron,
21:03 il passe notamment par l'Égypte.
21:05 On sait qu'il est plutôt proche du maréchal Sisi,
21:08 mais ça a été aussi un acteur des négociations
21:12 au moment de la libération des otages, de tout le volet humanitaire, etc.
21:16 Donc il a des liens effectivement avec l'Égypte.
21:19 Je me souviens de cette tournée au Proche-Orient.
21:21 Il était retourné au moment de la COP également à Dubaï,
21:24 notamment au Qatar dans la région.
21:27 C'est ça, son levier d'action.
21:28 Et puis éventuellement, la diplomatie du téléphone, des coups de téléphone.
21:32 Il a eu récemment Benjamin Netanyahou au téléphone.
21:35 Ce qu'il ne va pas profiter de ce pont du 8 mai,
21:37 ou de ce viaduc plutôt du 8 mai chez nous
21:39 pour activer également ce point de vue,
21:42 sont les armes, si j'ose dire,
21:44 et avec des guillemets, qui restent à sa disposition aujourd'hui.
21:47 Il sera abrégançon ce week-end.
21:49 C'est vrai que traditionnellement, il passe des coups de téléphone
21:51 internationaux, comme on dit, dans le cadre de ses journées de repos.
21:54 Ce qu'on fait tous souvent au week-end.
21:57 On passe des coups de fil.
21:59 Merci beaucoup Paul Barcelone, journaliste politique à France Info.
22:02 Merci beaucoup Alex Bouillaguet,
22:03 journaliste éditorialiste politique à France 2 et France Info Télé.
22:07 On vous retrouve pour l'interview politique à 7h45 sur le canal 27.
22:11 Et puis merci beaucoup Benjamin Sportouch.
22:12 On se retrouve jusqu'à la fin de la semaine pour l'édito
22:15 et les informés qui reviennent ce soir à 20h.