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##SOYEZ_LIBRES-2025-02-13##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Il est 8h15, merci d'être avec nous.
00:07Après le terrible meurtre de la petite Louise,
00:11Elisabeth Lévy, bonjour.
00:13Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
00:15Si je vous disais bonjour, ce serait mieux.
00:17Beaucoup dénoncent une faillite de l'État.
00:20Alors, d'abord, avant de commencer,
00:22je voudrais dire, j'avance des hypothèses.
00:24Je n'ai pas de religion absolue, mais tout de même.
00:28Alors, évidemment, l'émotion, la sidération, la tristesse,
00:31sont légitimes, mais elles ne suffisent pas.
00:34Parce que, bien sûr, on peut parler de cette promesse piétinée,
00:38de cette famille brisée, mais je pense qu'il faut quand même
00:41essayer de réfléchir un peu.
00:43Et alors, on a un double réflexe.
00:45On veut du sens, on ne veut qu'une explication,
00:47de la signification.
00:48On veut des coupables.
00:49Et on veut, c'est le deuxième, merci.
00:51Jean-Jacques, vous êtes directement branché sur mon cerveau.
00:54Et vous avez raison.
00:55Et on veut des coupables.
00:57Le plus évident, c'est l'État, bien sûr,
00:59puisque sa mission première est de protéger les citoyens.
01:02Et donc, derrière l'État, ceux qui l'incarnent à un moment,
01:08eh bien, ce sont les autorités politiques.
01:11Alors, j'ai entendu, par exemple, l'avocat de Thibaud de Montbrial,
01:13aussi plusieurs syndicalistes policiers,
01:16parler de faillite collective.
01:17D'autres ont même accusé les jeux vidéo, au point que,
01:20je ne sais pas si vous avez vu, hier, le syndicat du secteur
01:23a publié, a communiqué, pour dire que les jeux vidéo
01:26ne tuaient pas ce qui est vrai.
01:27Alors, de fait, la sécurité, dès lors que la sécurité
01:30est au cœur du contrat social, eh bien,
01:32on peut dire que toute mort violente
01:34est un échec pour la collectivité.
01:36Et que, évidemment, on pourrait parler
01:38de responsabilité de la société,
01:40à cause de l'idéologie de l'excuse,
01:42de la déchéance de la fonction paternelle,
01:44de la destitution des maîtres en général.
01:46Tout ça, évidemment, contribue à fabriquer des enfants.
01:49Et puis, d'autre part, on pourrait aussi, comme toujours,
01:52parler de l'incapacité de la justice,
01:54notamment des mineurs, à punir réellement
01:56les fauteurs de troubles et de l'impuissance de l'État
01:59à faire respecter ces lois.
02:01Et que tout ça contribue, évidemment,
02:03à ce qu'on appelle l'ensauvagement.
02:05Par exemple, dans le cas des crimes commis
02:07par des multi-condamnés, des délinquants
02:09ultra-connus de nos services,
02:11ou des étrangers sous QTF,
02:13eh bien, on se dit qu'il y a une responsabilité directe,
02:15parce que, soit, ils n'auraient pas dû être là,
02:17soit, ils auraient dû être enfermés.
02:19Cependant, il n'y a pas de risque zéro,
02:21on le sait bien, il n'y a pas de société sans crime.
02:23Ça, il faut quand même le rappeler.
02:25Et ça n'existe pas.
02:27Même les sociétés pacifiées,
02:29même les sociétés, si vous voulez, ça n'existe pas.
02:31On l'accepte pour le terrorisme,
02:33qu'il n'y ait pas de risque zéro,
02:35évidemment, c'est beaucoup plus dur
02:37à accepter pour la mort d'un enfant.
02:39Mais tout de même, la question qu'on doit se poser
02:41dans cette perspective,
02:43c'est est-ce que la mort de Louise
02:45était évitable ?
02:47Est-ce qu'elle s'explique par des failles du système ?
02:49Est-ce que si notre société, comme je l'ai dit,
02:51était merveilleusement pacifiée,
02:53cette mort n'aurait pas eu lieu ?
02:55Evidemment, on ne peut pas répondre avec certitude,
02:57mais je n'en suis pas sûr.
02:59– Oui, parce qu'il y a des faits.
03:01Ceux qui parlent de mineur,
03:03il a 23 ans, Owen, c'est pas un mineur.
03:05Il a 23 ans.
03:07C'est un garçon qui était un peu,
03:09il était étudiant en BTS d'informatique.
03:13Apparemment, il n'allait pas trop.
03:15– Ils honnaient beaucoup.
03:17On n'arrête pas les bandes de délinquants.
03:19– Il a eu deux fois un maille à partir avec la police.
03:23– Deux fois, quand même, il faut revenir.
03:25Il y a eu une affaire de violence sur sa sœur.
03:27Je crois qu'il l'a vraiment passé à tabac.
03:29– Elle a 19 ans, sa sœur.
03:31– Mais il y a quelques années, elle était mineure.
03:33Et elle avait déposé une main courante
03:35qui a été, ou qui aurait dû en tous les cas
03:37être transmise au parquet.
03:39Mais franchement, même si ça l'avait été,
03:41on n'aurait pas enfermé ce garçon pour cela.
03:45La deuxième chose qu'on lui connaît,
03:47c'est un vol,
03:49où il a eu une peine négociée sans procès,
03:51un stage de citoyenneté.
03:53Alors, supposons même,
03:55on peut dire que ce n'est pas assez,
03:57que c'est ridicule, je le pense assez,
03:59mais supposons que ce Huan ait réellement été puni,
04:01voire qu'il ait purgé,
04:03une peine de prise en cours,
04:05ce qui est assez improbable dans l'état de notre système.
04:07Mais supposons, ce qu'on séduit,
04:09incline à penser que ça n'aurait pas forcément changé
04:13ce qui s'est passé la semaine dernière,
04:15en début de semaine,
04:17parce qu'il y a quelque chose,
04:19il me semble, d'un personnage d'orange mécanique,
04:21quelque chose d'un nihilisme destructeur.
04:23Alors, je répète,
04:25il n'y a pas de société sans crime.
04:27Même dans les sociétés très répressives,
04:29il y a des tueurs d'enfants,
04:31des tueurs en série, des psychopathes,
04:33qui ont parti lié avec le mal.
04:35Je dirais que la terrible mort de Louis,
04:37ça ne pose pas, c'est pas un fait politique,
04:39je dirais que ça ne pose pas une question politique,
04:41ça nous pose évidemment
04:43une vertigineuse question métaphysique
04:45qui est celle du rapport
04:47de la part maudite de l'homme
04:49et ça nous oblige aussi
04:51à admettre que parfois,
04:53il y a des crimes sans pourquoi.
04:55– Oui, c'est une bonne question que vous posez,
04:57je vais en parler à Jean-François.
04:59Jean-François, je voudrais quand même,
05:01pour compléter ce que vient de dire Elisabeth,
05:03vous donner deux chiffres.
05:05La réalité des choses,
05:07les meurtres sur mineurs de moins de 15 ans en France
05:09ne sont pas plus nombreux aujourd'hui
05:11que dans les années 60.
05:13Ça c'est la première des réalités.
05:15La deuxième réalité,
05:1780% des meurtres
05:19sur mineurs de moins de 15 ans
05:21sont commis dans le cercle familial.
05:23Ce sont des pères qui tuent les enfants,
05:25ce sont des mères qui affament leurs filles,
05:27comme on l'a vu dans le procès de Montpellier
05:29et d'Amandine récemment,
05:3180% dans le cercle familial.
05:33Voilà la réalité.
05:35– Alors, par exemple,
05:37pour autant,
05:39on n'exclut pas toute responsabilité à chaque fois.
05:41Parce que par exemple, dans le cas d'Amandine,
05:43on se dit, alors je ne connais pas assez le dossier,
05:45mais on se demande comment
05:47tout ça est passé,
05:49cette gamine allait à l'école dans un état de maigreur.
05:51– Ça on est d'accord, mais c'est sa mère.
05:53– Bien sûr, mais je sais, sa mère,
05:55ça on le sait.
05:57– Ce que je veux dire, c'est que bien souvent,
05:59les meurtres de mineurs,
06:01c'est vrai que ça nous horrifie à juste raison,
06:03mais c'est commis dans le cercle familial.
06:05– Oui, et par ailleurs, ce sont souvent des crimes
06:07psychopathes, des crimes qui ne seraient probablement
06:09pas évitables
06:11avec une meilleure législation.
06:13– C'est malheureusement inévitable,
06:15c'est pas ce qu'on pense en France.
06:17– Elisabeth Lévy, vous citez
06:19Anthony Burgess et Stanley Kubrick,
06:21L'Orange Mécanique, moi je vous citerai
06:23Phil Vickadick, grand auteur,
06:25et Spielberg, il y a plus de 20 ans,
06:27Minority Report, souvenez-vous,
06:29l'invention d'un système futuriste
06:31de détection,
06:33de prévention et de répression des crimes.
06:35C'est-à-dire, on dit, qu'est-ce que fait l'État ?
06:37Pouvoir tenter d'imaginer un système
06:39qui pourrait anticiper
06:41la commission du crime,
06:43ça n'existe pas.
06:45– Toute intelligence artificielle.
06:47– Absolument, on peut se retourner
06:49vers l'État, est-ce qu'il y a des trous
06:51dans la raquette ? Sans doute.
06:53Il était question avec François-Noël Buffet tout à l'heure,
06:55on parlait des mineurs, ce qui n'est pas le cas.
06:57– C'est pas le sujet.
06:59– Non, c'est pas le sujet.
07:01Mais la commission des crimes, très difficile
07:03de mettre un policier, un gendarme, un agent de sécurité
07:05derrière chaque citoyen.
07:07– Excusez-moi, dans l'affaire d'Elias par exemple,
07:09quand on voit que ces gamins,
07:11les deux suspects,
07:13faisaient partie d'une bande qui semait la terreur,
07:15et qu'après
07:17qu'ils aient été repérés,
07:19on les a laissés continuer à sévir,
07:21là il y a une responsabilité.
07:23Quand c'est un OQTF qui n'a pas été exécuté,
07:25il y a une responsabilité.
07:27– Là, je parlais de cette affaire précise,
07:29et ce que je voulais dire,
07:31c'est que c'est très dur à admettre pour les gens,
07:33on voudrait un coupable, vous l'avez dit Jean-Jacques.
07:35– Bien sûr, on veut toujours un coupable.
07:37– On veut s'en prendre à quelqu'un,
07:39et qu'il y a tout simplement des gens
07:41qui sont vraiment partis liés
07:43avec le mal en prise directe.
07:45– Des psychopathes.
07:47– Il est 8h23, à tout de suite.

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