Lors d’une audition organisée par la commission des Affaires étrangères au Sénat, l’enseignant et spécialiste du monde arabe Adlene Mohammedi a livré une analyse de la récente dégradation des relations franco-algériennes et a appelé à ne pas céder à ce qu’il appelle la « tentation du sacrifice » de nos liens avec Alger.
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00:00Sur la question des attentes exprimées par le président algérien
00:06et la capacité aujourd'hui du président français d'y répondre,
00:10j'aurais du mal à avoir une réponse très pertinente ou objective.
00:18J'ai tendance à penser qu'aujourd'hui c'est moins possible qu'hier
00:24parce qu'on est enfermé dans des logiques politiciennes
00:27où faire cela apparaîtrait comme une espèce de retour
00:32ou presque de renoncement, alors que ça n'en serait pas forcément un.
00:41Mais on a à faire un discours politique parfois imprévisible.
00:48Je me dis que tout est possible.
00:51On pourrait l'imaginer d'ici la fin du mandat.
00:54Je pense que ce serait tout à fait possible de se retrouver avec un nouveau réchauffement franco-algérien.
01:00Je ne pense pas que ce qu'on vit là soit irréversible.
01:05Je pense qu'on a un contexte, un moment particulièrement dur,
01:10mais qui finira forcément par passer parce que l'intimité et les liens d'interdépendance sont là.
01:18Mais le contexte politique en Algérie, avec cette crispation politique,
01:27qui est une crispation à la fois antidémocratique
01:34et qui prend bien sûr parfois la forme d'excès dans les discours de politique étrangère,
01:38et la crispation que l'on est en train de vivre aussi en France, dans la société française avec des discours débridés,
01:44je pense que ce n'est vraiment pas le meilleur contexte pour faire ce que vous évoquiez,
01:50c'est-à-dire sortir par le haut à travers des discours attendus,
01:56parce qu'il y aurait bien sûr l'accusation de repentance qui sortirait dans une partie de la classe politique française.
02:06Effectivement, le chemin suivi jusque-là ne va pas dans ce sens, il me semble, mais on peut toujours l'imaginer.