• avant-hier
Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?...
▪️ Instagram : / sudradioofficiel
▪️ Twitter : / sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : • 😤 Bercoff dans tous ses états

##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-02-18##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00:00...
00:00:02-"Sud Radio", Bercov, dans tous ses Etats.
00:00:05...
00:00:06Nous sommes en guerre.
00:00:07Les présidents russes et états-uniens
00:00:09ont échangé, sans avertir l'UE.
00:00:12Une réunion d'urgence a été organisée ce lundi
00:00:16par Emmanuel Macron.
00:00:17On peut y aller.
00:00:18On mange ? Non.
00:00:19On pouvait compter une dizaine de dirigeants européens
00:00:22et de l'OTAN.
00:00:23La France va mal, la France est en crise.
00:00:26Pensez sur la question de la sécurité collective de l'Europe.
00:00:29Pour la sauver, grande idée.
00:00:302 millions de dollars pour des opérations
00:00:33de changement de sexe au Guatemala.
00:00:35Jackpot.
00:00:36Si M. Lavrov souhaite un appel, vous répondez ?
00:00:38Non.
00:00:39Pourquoi ?
00:00:41On est en guerre.
00:00:42Vous voyez, c'est vraiment Surfing USA.
00:00:45Vous avez entendu la musique que Julien Delamasse a passée,
00:00:49le Surfing USA.
00:00:50Oui, Trump surfe actuellement, mais avec qui ? Avec Poutine.
00:00:54Les Européens disent comment surfer avec Poutine sans nous ?
00:00:59Mais ça ne va pas du tout.
00:01:00Voilà pourquoi Macron, hier, a organisé une mini-conférence
00:01:04de la mini-Europe pour dire qu'est-ce qu'on fait.
00:01:06Et apparemment, les avis sont divergents.
00:01:09On va en parler avec le collègue Jacques Augard.
00:01:12Où en est-on dans cette géopolitique ?
00:01:14Et où en est-on au moment où cela fait 2 OQTF algériens
00:01:19qu'on a essayé d'expulser et qui nous sont renvoyés
00:01:22comme une balle de tennis et on n'arrive pas à les expulser ?
00:01:26Voilà.
00:01:27Quel est notre marge de manoeuvre ? Vraiment un vrai problème.
00:01:31Et puis, on va vous donner des nouvelles de la manne céleste.
00:01:34Pendant que les équipes, les Muscovites d'Elon Musk,
00:01:38travaillent à voir ce qui se passe
00:01:41dans les dépenses d'États américaines,
00:01:44les dépenses des ONG, des USAID,
00:01:48attention, avec l'argent du contribuable américain,
00:01:51ça se chiffre en dizaines de milliards de dollars
00:01:54et chaque jour apporte ses découvertes.
00:01:56Vous allez voir.
00:01:57Et en France aussi, mais en France,
00:01:59on est des petits joueurs à côté, on est des petits joueurs.
00:02:03On va parler, évidemment, de tout ça,
00:02:05puis les perles, les huées, les bravos, bien sûr.
00:02:08Et en seconde partie d'émission,
00:02:10nous allons recevoir Claire Fourcade
00:02:13et nous allons parler d'un problème,
00:02:16plus qu'un problème qui nous concerne tous,
00:02:19la fin de vie.
00:02:20La fin de vie, euthanasie, soins palliatifs,
00:02:23où en est-on, qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:02:25Ça touche non seulement tout le monde,
00:02:27ça touche à l'éthique, ça touche à la biologie,
00:02:30ça touche à l'humanité.
00:02:31On reçoit Claire Fourcade à partir de 13h.
00:02:35A tout de suite.
00:02:36Je n'aime pas la blanquer de revant.
00:02:38Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:02:41Et hier, à l'Élysée,
00:02:43certains Européens ont parlé à certains Européens.
00:02:47Voilà, réunion effectivement organisée
00:02:51à l'initiative du président de la République,
00:02:55bien sûr,
00:02:56et il y avait, en fait,
00:02:58un arrêt aux pages intéressant
00:03:01de chef d'État, de Premier ministre, etc.
00:03:03Ils étaient huit sur les 27 de l'Union Européenne.
00:03:06Donc, je rappelle rapidement
00:03:08le chancelier allemand Olaf Scholz,
00:03:10le Premier ministre britannique Kirstarmer,
00:03:13la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni,
00:03:15le Premier ministre polonais, Dolan Tusk,
00:03:18et ses homologues espagnols, Pedro Sanchez,
00:03:20Dick Schuf, le néerlandais,
00:03:22et Mette Frederiksen, la danoise.
00:03:24Le président du Conseil européen, Antonio Costa,
00:03:26la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,
00:03:29et le secrétaire général de l'OTAN, Marc Rutte,
00:03:32qui ont aussi pris part à la discussion.
00:03:34Il en est sorti quoi ?
00:03:36Écoutez, grosse discussion, pas de communiqué,
00:03:38pas de communiqué, mais voilà.
00:03:40Et puis, beaucoup, beaucoup, effectivement, de divergences
00:03:43entre ceux qui disent,
00:03:44oui, nous sommes prêts à envoyer les troupes,
00:03:46attention, pour maintenir la paix,
00:03:48si armistice, il y a.
00:03:50C'est le cas de Kirstarmer et d'Emmanuel Macron,
00:03:53éventuellement.
00:03:55Olaf Scholz est beaucoup plus réservé.
00:03:59Donald Tusk aussi.
00:04:01Mélanie, c'était vraiment pas du tout al dente.
00:04:05Et enfin, voilà.
00:04:06Et on s'est dit, qu'est-ce qui se passe ?
00:04:09Et pendant ce temps, ça y est, le même jour,
00:04:12pratiquement, en tout cas, hier soir et aujourd'hui,
00:04:16ça y est, les contacts russo-américains ont repris.
00:04:19Sergeï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères,
00:04:23a rencontré Marco Rubio et ses équipes,
00:04:26le secret d'un État,
00:04:28donc Marco Rubio, ministre des Affaires étrangères des USA.
00:04:32Et c'est parti.
00:04:33Alors, l'Europe dit, on va être dans le coup
00:04:36ou on ne va pas être dans le coup.
00:04:37Qu'est-ce qui se passe ?
00:04:38Puisque, en principe, d'ici quelques jours,
00:04:42Donald Trump et Vladimir Poutine vont se rencontrer,
00:04:45en principe, également en Arabie saoudite.
00:04:49Comme par hasard, qui devient le pays de la médiation.
00:04:55Colonel Jacques Augard, bonjour.
00:04:57– Bonjour, André Bercoff, merci de votre invitation.
00:05:00– Mais merci à vous d'être là.
00:05:01Écoutez, vous êtes consultant géopolitique
00:05:04et, je rappelle, auteur de « La guerre en Ukraine ».
00:05:05On avait parlé avec vous, aux éditions Hugo Doc,
00:05:08« La guerre en Ukraine ».
00:05:09Alors, que vous inspire, face à ce qu'on sait,
00:05:13depuis quelques jours, Trump a parlé à Poutine,
00:05:17longuement, une heure et demie.
00:05:18Il a fait un long communiqué là-dessus.
00:05:20Il se retrouve dans, on pense, quelques jours, en tout cas.
00:05:24Et pour le moment, déjà, Russes et Américains travaillent.
00:05:27Et nous, ici, à l'initiative du Président,
00:05:31organisation de cette mini-conférence au sommet à l'Élysée.
00:05:36Qu'est-ce que ça vous inspire, Colonel Augard ?
00:05:38– Écoutez, ça m'inspire deux réflexions.
00:05:41La première, c'est que d'abord, la guerre va se terminer,
00:05:45je pense, en Ukraine.
00:05:48Il va y avoir une paix, je l'espère, en tout cas, de tout mon cœur.
00:05:54Et cette paix, elle va être déterminée par deux personnages majeurs,
00:05:58Vladimir Poutine, qui est un chef d'État aguerri,
00:06:02et Donald Trump, qui a quand même une expérience de Président
00:06:06qui remonte à 4 ans en arrière,
00:06:08mais qui est aussi un entrepreneur aguerri.
00:06:12Donc, je pense deux hommes de taille certaine, de caractère certain,
00:06:18et je pense qu'un accord va être trouvé entre eux.
00:06:22Alors, la deuxième réflexion, c'est qu'évidemment, l'Europe et même l'OTAN,
00:06:27puisque vous avez rappelé avec raison qu'à cette mini-réunion hier soir,
00:06:32où il y avait, je crois, 6 pays sur 27, non, pas 8,
00:06:34parce qu'en fait, il ne faut pas compter l'Union Européenne et l'OTAN comme...
00:06:38– Oui, c'est vrai.
00:06:40– Il y avait 8 représentants, en tout cas, dont celui-là...
00:06:44– Von der Leyen, la fameuse.
00:06:46– La fameuse, oui, et puis Mark Rutte,
00:06:50qui a remplacé Jens Stoltenberg comme secrétaire général de l'OTAN.
00:06:56Et ces gens, à mon avis, cette réunion traduit en fait la panique
00:07:00qui s'est emparée d'eux, on est hors-jeu et qu'est-ce qu'on doit faire ?
00:07:05Mais on est hors-jeu, il faut le rappeler, pourquoi ?
00:07:08On est hors-jeu parce que, finalement, dès le début de cette guerre,
00:07:13on a pris parti pour un des belligérants et le belligérant en question,
00:07:17malgré le puissantissime soutien de l'OTAN, de l'Amérique, de Biden,
00:07:24nuance importante, et de l'Union Européenne,
00:07:28ce pays est maintenant exsangue et a perdu la guerre.
00:07:31La guerre est perdue en Ukraine.
00:07:33– Et pourtant, nombre de médias, je parle pour la France mais ailleurs,
00:07:41continuent de dire encore aujourd'hui, alors nous le parlons,
00:07:44mais non, ce n'est pas joué, l'Ukraine peut encore gagner la guerre,
00:07:49même s'ils ne sont pas très nombreux, mais il y en a encore,
00:07:51c'est-à-dire que, comment vous expliquez quand même que,
00:07:53pendant deux ans, le métaverse a joué avec cette puissance ?
00:07:58Mais non, mais non, non, c'est fini, Poutine est fini,
00:08:02enfin on ne peut pas revenir sur le cancer et tout le reste,
00:08:05comment ça fait qu'encore aujourd'hui,
00:08:07vous avez des gens qui font comme si, mais non, mais non,
00:08:09il n'y a pas de problème, ce n'est pas vrai ?
00:08:12– Alors moi je pense que c'est deux choses, c'est le déni du désespoir,
00:08:16on a perdu, et alors on s'est trompé sur toute la ligne,
00:08:19et d'autres nous l'avaient dit d'ailleurs que nous nous trompions
00:08:21au fur et à mesure, mais nous ne voulons pas l'entendre,
00:08:24donc c'est le déni du désespoir, c'est l'aveuglement absolu,
00:08:28et puis pourquoi cette attitude, en particulier des médias
00:08:31qui ont relayé tout ça pendant deux ans et demi,
00:08:34c'est l'idéologie, l'idéologie qui refuse le réalisme et le pragmatisme,
00:08:40donc on a aujourd'hui un Poutine qui est un pragmatique,
00:08:44un Trump qui est un pragmatique, et ils vont s'entendre
00:08:47parce que ce sont des pragmatiques,
00:08:48même s'ils ont des intérêts éventuellement divergents,
00:08:51mais de l'autre côté, vous avez une bande d'idéologues aveuglés,
00:08:56osavois, perdus, parce que tout d'un coup ils se rendent compte
00:08:59qu'ils ont perdu, et alors ils cherchent absolument à trouver des...
00:09:03Le pire, c'est Keir Steymer, le premier ministre britannique,
00:09:08qui lui parle d'envoyer des troupes tout de suite,
00:09:10enfin pour quoi faire ? Pour faire tuer des Britanniques ?
00:09:12Moi j'ai de l'estime pour les soldats britanniques,
00:09:14j'ai fait quelques stages chez le Royal Marines dans le temps,
00:09:19je les ai pratiqués sur le terrain,
00:09:21oui ils peuvent être un peu perfides, du style perfidale,
00:09:25non c'est vrai, mais ce sont des soldats,
00:09:27je ne vois pas l'intérêt d'aller les faire tuer dans un conflit qui est perdu,
00:09:33qui est perdu, et tout le monde le sait, en particulier les chefs militaires.
00:09:36– Alors justement, de ce point de vue-là,
00:09:39que cherchait quand même Emmanuel Macron ?
00:09:42Bon, prendre l'initiative, très bien, mais c'est quoi ?
00:09:45Est-ce qu'à votre avis, l'Europe cherche quand même un strapontin
00:09:49pour assister au moins, je ne dirais pas en coulisse,
00:09:52mais à un coin de la table, comme quand vous rappelez,
00:09:54Poutine avait reçu Emmanuel Macron au bout d'une table de 10 mètres,
00:09:59est-ce que c'est ça le but ? Est-ce que c'est de figurer quand même là ?
00:10:03Parce qu'ils ont dit non, non, on ne va pas envoyer des troupes,
00:10:05Kirsten Armer ou même Emmanuel Macron, mais c'est pour assurer la paix,
00:10:09alors que les Américains parlent déjà de soldats chinois ou voilà.
00:10:14À votre avis, c'était quoi le but ? C'était de faire du bruit ?
00:10:18– Le but c'était de faire du buzz,
00:10:20parce qu'on est dans une politique spectacle,
00:10:24malheureusement en France et dans l'Union Européenne aujourd'hui,
00:10:29c'est vraiment une politique spectacle,
00:10:30mais je pense qu'il y a la volonté aussi d'essayer,
00:10:34mais à mon avis ce ne sont pas eux qui détiennent la clé de tout ça évidemment,
00:10:42essayer d'éviter une capitulation,
00:10:45ce qui revient à être une capitulation de monsieur Zelensky en Ukraine,
00:10:50et essayer de masquer ça par une espèce de grande messe de négociations,
00:10:56mais nous ne sommes meneurs de rien,
00:11:00il ne faut pas oublier que pendant plusieurs années,
00:11:05autrefois quand monsieur Trump faisait son premier mandat,
00:11:09il a été quand même passablement démigré,
00:11:13voire insulté par tous ses responsables ouest européens,
00:11:16qui maintenant aujourd'hui le voient revenir avec terreur depuis le 20 janvier,
00:11:20il n'a pas envie de leur faire de cadeaux,
00:11:22et c'est normal, je me mets à sa place, le contrat de confiance est rompu,
00:11:27et de l'autre vous avez un Poutine qui est copieusement insulté, dénigré lui aussi depuis…
00:11:34– Traité carrément de Hitler, etc.
00:11:37– Oui absolument, traité de nazi, de Hitler, etc.,
00:11:40même si on n'est pas à une incohérence près,
00:11:42mais ça fait deux ans et demi que ça dure,
00:11:45et maintenant il faudrait qu'il accepte de négocier avec ces gens
00:11:50qui ne représentent pas grand chose à ses yeux,
00:11:52qui l'ont trahi plusieurs fois et pour lesquels il a un immense mépris.
00:11:56– Alors c'est très intéressant Jacques Augard,
00:11:58parce que oui, en fait c'est intéressant, je vous parlais de Zelensky,
00:12:01Vladimir Poutine vient de dire qu'il est prêt à négocier
00:12:04avec son homologue ukrainien Zelensky si nécessaire,
00:12:08à assurer le Kremlin aujourd'hui,
00:12:11maintenant dans le cadre juridique des accords doit être discuté bien sûr,
00:12:15alors que c'est Zelensky qui disait jamais je ne négocierai avec Poutine,
00:12:18il a changé d'avis depuis, mais c'est intéressant.
00:12:21– Oui bien sûr, je dirais que le plus réaliste de la bande si vous voulez c'est Zelensky,
00:12:27parce que Zelensky il est au courant du désastre absolu que représente cette guerre,
00:12:33pour son armée qui est exsangue, pour la jeunesse ukrainienne qui est exsangue,
00:12:38ou qui a fui à l'étranger pour un grand nombre d'entraînements parmi elles,
00:12:43donc il est confronté à une situation désespérée,
00:12:46il n'est plus le président élu, ce qui va se passer tout simplement
00:12:50c'est qu'on va lui imposer une élection libre et transparente en Ukraine,
00:12:54et il sera battu, alors vous me direz il aura mis assez d'argent de côté
00:12:58pour aller se refaire, il y dorait sur la rivière…
00:13:02– Quelle gloire, quelle gloire !
00:13:03– Oui quelle gloire, et en réalité Zelensky est un homme chini et il le sait très bien,
00:13:11alors il va essayer peut-être de négocier son départ
00:13:16dans des conditions acceptables pour lui et pour son clan,
00:13:19mais je pense que l'Ukraine de Zelensky ne sera pas évidemment l'Ukraine de demain.
00:13:25– C'est clair que ce ne sera pas le même territoire tout à fait,
00:13:29et donc tout se joue effectivement entre Poutine et Trump,
00:13:35avec l'Europe comme spectatrice,
00:13:37mais je voudrais vous faire réagir Colin Jacogar
00:13:40sur ce que vient de dire notre premier ministre François Bayrou,
00:13:45il y a eu réunion sur l'Ukraine qui se tenait à ma réunion,
00:13:48et il a dit ceci hier selon une information de BFM TV,
00:13:52écoutez voilà ce qu'il a dit François Bayrou,
00:13:54« Pour la première fois depuis 1945, la guerre peut arriver sur le sol européen autour de nous,
00:14:00on est dans un contexte des années 30, attention les années 30,
00:14:04avec des icebergs qui arrivent face à nous,
00:14:06et la réunion ne pas réalisée n'a pas permis de les éloigner. »
00:14:09Et il ajoute « On insiste à une alliance inenvisageable de Poutine et Trump
00:14:14qui marginalise l'Europe sur son propre sol. »
00:14:18Qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:14:20– Moi je dis que M. Bayrou est prisonnier de son idéologie
00:14:24et en même temps qu'il fait un constat,
00:14:26c'est vrai qu'aujourd'hui l'Europe s'est totalement déconsidérée,
00:14:30a perdu tout crédit, l'Union Européenne en fait,
00:14:33et pour moi à mes yeux en tout cas le mal absolu,
00:14:36c'est celle qui nous a entraîné dans cette affaire,
00:14:39et la France qui aurait dû avoir une position indépendante et souveraine,
00:14:42s'est ralliée d'ailleurs progressivement, pas tout de suite,
00:14:45si vous vous rappelez bien les choses,
00:14:47à cette position qui était elle-même alignée sur la position américaine,
00:14:53la position, on va dire, en surface, la position démocrate du clan Biden,
00:14:58qui était en fait le clan Obama, le clan Clinton avant, etc.
00:15:02Mais qui reflète aussi l'absolue obéissance à l'état profond américain,
00:15:08celui-là même que Donald Trump a entrepris de démanteler,
00:15:14on le voit avec ce qui vient de se passer pour USAID.
00:15:17– Tout à fait, on va en parler d'ailleurs de cela.
00:15:20Jacques Augar, juste un mot,
00:15:21mais Beyrouth dit autre chose aussi, il n'est pas le seul,
00:15:24il dit mais attendez, attendez, même Zelensky l'a dit et d'autres,
00:15:27attendez, si Poutine gagne dans cette affaire où on le laisse gagner,
00:15:31il va s'en prendre à l'Europe, il dit ça,
00:15:34la guerre peut arriver sur le sol européen,
00:15:36certes ça se passe sur le sol européen,
00:15:38autour de nous, les bruits de bottes qu'on entend,
00:15:40attention la France, attention l'Angleterre, attention la Pologne,
00:15:43les Russes arrivent.
00:15:45– Alors c'est le syndrome que vous évoquiez tout à l'heure,
00:15:48on assimile Poutine à Hitler et à sa volonté immense de conquête de territoire,
00:15:56je peux vous dire que ce n'est absolument pas le cas à mes yeux,
00:16:00je pense que Poutine voulait régler le problème de cette Ukraine
00:16:04euthanisée depuis les années 2000,
00:16:08mais très fortement à partir de la révolution orange de 2004
00:16:11et puis 2014, la prise du pouvoir, le putsch de Maïdan si on veut dire,
00:16:16et je pense qu'à partir de là, Poutine n'avait pas d'autre choix
00:16:19à un moment donné que de sortir des griffes,
00:16:23mais l'ours russe veut une Ukraine paisible et prospère,
00:16:29mais neutre, c'est son glaci protecteur si j'y puis dire,
00:16:35donc on a arraché l'Ukraine qui est en fait la petite sœur de la Russie,
00:16:40on l'a arrachée à l'influence russe peut-être,
00:16:43en tout cas la partie ouest définitivement, probablement,
00:16:46mais on va redessiner des frontières,
00:16:49et il est évident que la nouvelle Ukraine, le reliquat d'Ukraine qui va rester,
00:16:53je rappelle que l'Ukraine n'a existé que trois fois en tant qu'État dans son histoire,
00:16:58et la période qui vient de s'écouler depuis la chute de l'union soviétique,
00:17:03cette Ukraine-là, il n'acceptera pas qu'elle soit dans l'OTAN,
00:17:09et Trump l'a parfaitement compris puisque Trump l'a mis sur la table tout de suite,
00:17:12et ça ne veut pas dire que M. Poutine s'apprête à envahir le reste de l'Europe.
00:17:17Oui c'est ça, vous ne croyez pas à ça, vous ne croyez pas du tout à une invasion.
00:17:21Mais il a un énorme territoire qui ne demande qu'à être mis en valeur
00:17:28et à développer ses richesses à partir du moment où il est en paix,
00:17:31et où justement il est maintenant adossé à un autre ensemble,
00:17:34de notre faute, qui sont les BRICS.
00:17:37Il aurait pu être le partenaire européen parfait puisqu'il est européen,
00:17:42et on l'a recoussé à longueur de gaffe, avec mépris pendant tant d'années,
00:17:46que maintenant voilà, on en est à cette situation,
00:17:49et les dirigeants européens, ouest-européens, sont d'une mauvaise foi colossale.
00:17:54Ils l'ont poussé dans les bras de la Chine et dans la création du BRICS.
00:17:59Merci collègue Jacques Augard, on continuera à en parler bien sûr avec vous.
00:18:03Je rappelle votre livre « La guerre en Ukraine » aux éditions Hugo Doc.
00:18:06Merci.
00:18:13Les Français parlent au français.
00:18:15Les carottes sont cuites.
00:18:18Les carottes sont cuites.
00:18:21Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:18:25Eh bien, dans tous nos états, évidemment,
00:18:28parce que vous allez voir non seulement sa balance,
00:18:30mais sa balance du fric, sa balance des dollars,
00:18:34sa balance de l'or, sa balance quoi ?
00:18:36Eh bien, sa balance, qu'est-ce que c'est qu'une ONG ?
00:18:40Organisation non-gouvernementale.
00:18:43Et quand ces ONG, par essence, Organisation non-gouvernementale,
00:18:47en France, en Amérique et ailleurs,
00:18:48reçoivent 70 % de leurs subventions du gouvernement,
00:18:52ça s'appelle comment, ça ? Eh bien, on en parle tout de suite.
00:18:55Sud Radio André Bercov.
00:18:57Sa balance pas mal.
00:18:59Bercov, dans tous ses états, sa balance pas mal sur Sud Radio.
00:19:03Donnez, donnez-nous, donnez. Donnez, donnez-moi.
00:19:06Donnez, donnez-nous, donnez. Je vous le renvoie.
00:19:10Oui, donnez-moi, donnez-moi de l'argent, donnez-moi de l'argent, donnez-moi.
00:19:13Je suis un Italien, donnez-moi de l'argent, s'il vous plaît.
00:19:15Eh bien, écoutez, ça marche.
00:19:17Depuis qu'Elon Musk a lancé ces petits muscovites surdoués
00:19:22à l'assaut de l'État profond,
00:19:25ils se sont mis à examiner, vous savez les comptes.
00:19:27Ça s'appelle l'audit, c'est pas à nouveau.
00:19:30Simplement, en général, ça se passe...
00:19:32Attention, bon rideau de fumée, bon rideau en général,
00:19:36on ne voit rien, circulaire, rien à voir.
00:19:38Et puis là, ils se sont mis à voir, et alors là, et alors là.
00:19:42Écoutez, on a commencé lundi dernier, avec Maud Koffler,
00:19:45à faire l'inventaire, et alors je vais vous donner
00:19:48un nouvel inventaire, parce que chaque jour apporte
00:19:51ses révélations sur ce que les gens qui regardent
00:19:55les dépenses gouvernementales aux États-Unis apportent.
00:19:59Alors, je vous donne comme ça quelques exemples,
00:20:01parce qu'on préfère l'heure là-dessus.
00:20:02Alors, voilà, 3 millions de dollars ont été utilisés
00:20:06pour étudier les stéroïdes et les combats de hamsters.
00:20:093 millions de dollars pour les combats de hamsters.
00:20:122,3 millions de dollars ont été utilisés pour étudier
00:20:16les effets de la cocaïne sur les beagles.
00:20:19600 000 dollars, et c'est très, très important,
00:20:23c'est l'amour chez les perroquets.
00:20:25Évidemment, c'est très, très important.
00:20:27Attention, attention, 500 000 dollars
00:20:29pour agression raciale chez les souris.
00:20:31Eh oui, eh oui, c'est vrai, c'est vrai qu'il faut combattre
00:20:34le racisme chez les souris, c'est pas possible.
00:20:3611 millions, pardon, non, 1,1 million de dollars,
00:20:40non, pas 11 millions, pour entraîner les souris
00:20:42à boire de façon excessive pour voir ce que ça fait.
00:20:44Est-ce que les souris sont alcooliques ?
00:20:472,1 million de dollars pour encourager les Ethiopiens
00:20:50à porter des chaussures.
00:20:51Ça, c'est bien, ça, c'est bien.
00:20:53Attendez, 187 000 dollars, je vous assure que je n'invente rien,
00:20:56pour vérifier que les enfants aiment leurs animaux de compagnie.
00:21:01Oui, on ne sait pas si les enfants aiment leurs animaux de compagnie.
00:21:04Donc, il faut faire un sondage, une enquête, on l'a fait.
00:21:07Ah, ça, c'est très, très bien.
00:21:092,7 millions de dollars pour étudier comment se comportent
00:21:12les chats russes sur des tapis roulants.
00:21:14Oui, oui, non, non, mais c'est formidable.
00:21:16Alors là, on va passer aux choses sérieuses,
00:21:18parce que ce n'est pas fini, encore une fois.
00:21:2010 millions de dollars pour la circoncision médicale
00:21:24volontaire masculine au Mozambique.
00:21:2610 millions de dollars.
00:21:282,3 millions de dollars pour enfoncer les voies indépendantes
00:21:31au Cambodge, c'est vrai, la démocratie,
00:21:33elle a besoin d'être...
00:21:35En attendant, on voit ce qui se passe en Europe et aux Etats-Unis,
00:21:37mais elle a besoin d'être étendue.
00:21:3932 millions de dollars au centre de la société civile de Prague.
00:21:4340 millions de dollars pour un pôle d'égalité des sexes
00:21:46et de l'autonomisation des femmes.
00:21:4714 millions de dollars pour améliorer les marchés publics en Serbie.
00:21:51Vous voyez ? Ah oui, alors ça, c'est très intéressant, c'est vrai.
00:21:54486 millions de dollars au consortium
00:21:57pour le renforcement des élections et du processus politique,
00:22:01dont 22 millions de dollars pour un processus politique inclusif,
00:22:06inclusif, très important, et participatif en Moldavie.
00:22:10Voilà. 21 millions de dollars pour la participation électorale en Inde, etc.
00:22:15Ah oui, oui, ça, quand même, je vous...
00:22:1720 millions de dollars pour le fédéralisme fiscal au Népal.
00:22:21Voilà, c'est fédéralisme fiscal, c'est important.
00:22:23Et 19 millions de dollars, toujours au Népal,
00:22:25pour une conversation sur la biodiversité.
00:22:28Eh oui, les Népalais ne savent pas ce que c'est,
00:22:30il est temps qu'ils le savent, donc ça vaut 19 millions de dollars, etc., etc.
00:22:34Ah oui, 47 millions de dollars pour améliorer
00:22:38les résultats d'apprentissage en Asie.
00:22:40Et enfin, 2 millions de dollars
00:22:42pour développer des modèles de recyclage durable
00:22:45afin d'accroître la cohésion socio-économique
00:22:48parmi les communautés marginalisées des Roms,
00:22:51des Ashkali et des Égyptiens du Kosovo.
00:22:53Voilà, les Roms, les Ashkali et les Égyptiens du Kosovo
00:22:56sont sauvés modèle de recyclage.
00:22:59Et je ne vous parle pas de ce qui s'est passé
00:23:02par rapport à des ONG,
00:23:05par rapport à des Open Society de Soros,
00:23:08par rapport à tout cela, voilà.
00:23:10Ça se passe, on a parlé, vous savez, lundi dernier,
00:23:12de ce qui se passe avec les journalistes, avec l'AFP,
00:23:15avec un certain nombre de journalistes, etc.
00:23:18Tout ça, eh bien, ça sort, ça continue à sortir et ce n'est pas fini.
00:23:23Ceux qui en disent l'ont sur quoi ?
00:23:25Et vous savez très bien qu'on commence à parler de ce qui se passe,
00:23:28notamment à Saraknafo, avec l'Agence française du développement,
00:23:33les millions dépensés ici et là,
00:23:36sans parler de la Chine et de l'Algérie.
00:23:38Donc, à un moment donné, il faut se dire, attendez, qui paye ?
00:23:41Qui paye ? C'est l'argent des contribuables,
00:23:43que ce soit en France, en Amérique ou ailleurs.
00:23:46Qui organise tout ça ? Même pas les politiques.
00:23:48Ce sont les bureaucrates, c'est l'administration.
00:23:51Voilà, c'est un...
00:23:52Et puis, les politiques, de temps en temps, donnent leur amène.
00:23:55Mais enfin, c'est incroyable.
00:23:57C'est-à-dire que vous avez un ensemble, on l'appelle l'État profond,
00:24:01appelons-le la structure, appelons-le comme on veut.
00:24:03Vous avez une bureaucratie.
00:24:05C'est-à-dire qu'en fait, la démocratie,
00:24:08c'est le pouvoir du peuple par le peuple.
00:24:10Oui, ne rigolez pas tous à la fois.
00:24:11La bureaucratie, c'est ce qui se passe en ce moment.
00:24:14Et c'est des trillions de dollars dépensés dans le monde,
00:24:18sans que les gens qui travaillent, qui produisent,
00:24:22qui amènent ces milliards ou ces millions,
00:24:24sachent le moins du monde où va cet argent.
00:24:28Eh bien, maintenant, vous voyez, ça se passe.
00:24:30On commence à le savoir.
00:24:31Et à mon avis, on ne va pas finir de le savoir.
00:24:35...
00:24:36Ici Sud Radio.
00:24:38...
00:24:40Les Français parlent au français.
00:24:43...
00:24:44Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:24:46Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:24:49Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:24:52...
00:24:54C'est nous, les gars de la marine.
00:24:57Vous voulez dire de quoi ? Non, je vous ai parlé de ma marine.
00:25:00Non, non, non, non.
00:25:01Je parle des savants cossinus
00:25:04qui jouent à la bataille du rail avec poudre blanche.
00:25:08Pourquoi ? Écoutez.
00:25:10Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:25:14Les perles du jour.
00:25:15Voilà les gars de la marine
00:25:19Quand on est dans l'école bleue
00:25:21On n'a jamais pas nos yeux
00:25:22Et oui, c'est nous, les gars de la...
00:25:25Oui, non, là, c'était la marine.
00:25:27Alors, la marine, écoutez, on sait très bien
00:25:30que, notamment, certaines drogues, dont la cocaïne,
00:25:33circulent un peu partout.
00:25:35En tout cas, dans le monde des jeunes, du showbiz.
00:25:40Et il paraît, et il paraît que ça circule aussi
00:25:43chez les députés et des ministres,
00:25:46et où, et pas seulement en France.
00:25:48Vous savez qu'à la Maison-Blanche,
00:25:50on a trouvé quand même quelques très bonnes traces
00:25:53de lignes de poudre blanche.
00:25:56Alors, on ne sait pas ce que c'était.
00:25:57On pense que c'était la ligne juste du parti,
00:26:01notamment du fils Biden, pour ne pas le nommer.
00:26:04Et puis, là, vous voyez, à la télévision aussi,
00:26:06puisqu'un animateur de France 2, Christophe Dechavanne,
00:26:09pour ne pas le nommer, va comparaître jeudi prochain
00:26:12devant le tribunal correctionnel de Moulins pour, je cite,
00:26:17conduite en récidive en ayant fait usage
00:26:20de substances classées comme stupéfiants.
00:26:23Alors, selon les informations du Quotidien de la Montagne,
00:26:25cette comparution fait suite à un contrôle routier
00:26:28à Toulon-sur-Allier, le 17 août 2024,
00:26:31après un excès de vitesse à 120 kilomètres
00:26:33au lieu des 80 kilomètres autorisés sur cette route.
00:26:37Donc, lors de ce contrôle, le producteur et animateur
00:26:40a été également soumis à un test de stupéfiants
00:26:42qui s'est avéré d'être positif à la cocaïne.
00:26:46Effectivement, Christophe Dechavanne baliait ces rumeurs,
00:26:52niait tout à fait ça, et disait, vous savez,
00:26:55je sais très bien quelle réputation il y a dans Paris, etc.,
00:26:58mais c'est faux, tout ça.
00:27:00Et alors, en même temps, c'est intéressant,
00:27:01parce que, vous allez me dire, c'est du ressort de la vie privée,
00:27:05pas vraiment, pas vraiment, la consommation de drogue,
00:27:07pas vraiment.
00:27:08Moi, j'ai pas de jugement de valeur,
00:27:09de jugement de morale, là-dessus.
00:27:11Ce qui m'embête, quel que soit Christophe Dechavanne,
00:27:14comme tous les autres, ne faites pas la leçon,
00:27:17vous autres, ne faites pas la leçon morale, politique,
00:27:20c'est pas la peine.
00:27:21Vivez votre vie, faites ce que vous avez à faire,
00:27:24et c'est pas la peine.
00:27:25Et puis, alors, simplement, effectivement,
00:27:26on peut se poser la question,
00:27:27quand la journaliste Élise Lucet s'est invitée
00:27:31dans la salle des quatre colonnes de l'Assemblée nationale,
00:27:33vous savez, mardi 11 février,
00:27:36proposer aux députés de faire un test salivaire
00:27:38de détection de stupéfiants.
00:27:40Alors, certains ont accepté, d'autres, non.
00:27:42Et puis, vous voyez, à ce moment-là,
00:27:45Élise Lucet, il faut faire la tournée,
00:27:46la tournée des grands ducs, un peu partout.
00:27:48Alors, je sais ici, je peux l'affirmer,
00:27:51que ni Maud Cofflair, ni Julien Delmas,
00:27:55ni Manu Rassaut, non, non, non, je vous assure,
00:27:59ils n'arrivent pas en se frottant le nez
00:28:01comme un certain nombre de gens, non, non.
00:28:02Ils sont absolument...
00:28:04Et moi-même, je vais vous dire,
00:28:06j'ai pu consommer, il y a un moment,
00:28:08mais ma faute, ma faute, ma très grande faute,
00:28:10non, je ne consomme plus,
00:28:11parce que, pour une raison très simple,
00:28:14c'est qu'à un moment donné, il faut lucidité gardée,
00:28:16sinon, on est mal.
00:28:18Alors, voilà, simplement, ne donnez pas de leçons,
00:28:22faites ce que vous avez à faire,
00:28:24mais ne recommandez pas aux autres
00:28:26ce que vous faites vous-mêmes.
00:28:29C'est tout. Après, que la justice passe
00:28:33et que les gens se sentent heureux,
00:28:35c'est tout ce qui nous concerne.
00:28:37Je vous prie de quelques secondes, André,
00:28:39simplement pour rappeler aux auditeurs
00:28:40qu'ils peuvent intervenir et poser leurs questions
00:28:42au 0 826 300 300.
00:28:44Et vous pourrez poser des questions à Claire Fourcade,
00:28:47qui est l'invitée de la deuxième partie de cette émission,
00:28:50pour son livre, Journal de la fin de vie.
00:28:52Ce sera un sujet sur l'euthanasie.
00:28:54A tout de suite.
00:28:56Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
00:28:58Je les ai vus satisfaits, du devoir accompli
00:29:02Les médias, le palais, puis tout ce qui s'ensuit
00:29:06Mais mon amour
00:29:08Son amour
00:29:10Ils ne l'auront pas
00:29:12Ils ne l'auront pas
00:29:14Ils ne l'auront pas, ils ne l'auront pas,
00:29:16ils ne l'auront pas, effectivement.
00:29:19Et vous savez qu'en ce moment,
00:29:22on ne peut pas dire que nous soyons exants d'impôts.
00:29:27Nous sommes accablés d'impôts.
00:29:28Vous savez la phrase de Michel Audiard,
00:29:30bientôt, nous n'aurons plus que l'impôt sur les eaux.
00:29:34Eh bien, écoutez, voilà ce que j'ai reçu hier,
00:29:37par courrier, de ma compagnie d'assurance,
00:29:40AXA, pour ne pas la nommer.
00:29:43J'ai reçu ceci, tout à fait officiel, papier imprimé.
00:29:47L'État fait évoluer le régime des catastrophes naturelles.
00:29:52Ah bon ? Qu'est-ce que c'est ?
00:29:53Vous le savez, c'est un régime qui a été mis en état en 1942
00:29:58pour indemniser les victimes de dégâts
00:30:00causés par la catastrophe naturelle.
00:30:01Très bien. Parfait.
00:30:03La situation aujourd'hui, et c'est là où ça devient intéressant.
00:30:07C'est toujours, je cite, le papier officiel qui m'a été envoyé.
00:30:11Donc, depuis plusieurs années,
00:30:13nous sommes témoins d'une accélération en fréquence
00:30:16et en intensité des phénomènes climatiques.
00:30:17Ah, nous y voilà, les phénomènes climatiques.
00:30:21Ces derniers causes et dommages de plus en plus importants,
00:30:24le coût des sinistres climatiques a quadruplé en 40 ans.
00:30:29Et on donne ceci,
00:30:30hausse du coût des sinistres climatiques en 1982 et 2023,
00:30:34passe à passe de 1,5 milliard à 6 milliards d'euros.
00:30:38Alors oui, c'est impressionnant.
00:30:40Donc, cette multiplication des événements
00:30:43a déséquilibré le régime des catastrophes naturelles
00:30:47et nécessite désormais un accompagnement adapté des assurés.
00:30:51Alors, qu'est-ce qui change pour vous ?
00:30:52Et quand je dis pour vous, pour moi,
00:30:54comme tous ceux qui nous écoutent,
00:30:55tous ceux et celles qui nous écoutent aujourd'hui.
00:30:58Eh bien, l'État a décidé d'augmenter la cotisation additionnelle
00:31:02de la garantie catastrophe naturelle de votre contrat
00:31:05pour continuer à protéger l'ensemble des assurés
00:31:08face aux catastrophes naturelles.
00:31:10Donc, à vérifier vraiment si elles ont vraiment quadruplé.
00:31:13Mais bon, enfin, je veux bien.
00:31:15Donc, ça va passer de combien ?
00:31:18Eh bien, de 12 à 20 %, voilà.
00:31:21Ça va passer le tarif catastrophe naturelle de 12 à 20 %, voilà.
00:31:27Donc, vous retrouverez en page suivante, etc., etc.
00:31:30Merci, merci, l'État.
00:31:32Vous savez, au fond, on n'est pas assez taxé,
00:31:34on n'est pas assez imposé.
00:31:35Moi, j'aimerais que vous imposiez un impôt sur la froid,
00:31:39puis un impôt sur l'argent, puis un impôt sur la retiède,
00:31:42et bientôt, impôt sur l'air que nous respirons.
00:31:46Je suis sûr qu'on va y arriver,
00:31:49étant donné qu'on a tellement besoin d'argent
00:31:51et que cet argent est si judicieusement dépensé
00:31:55que nous n'avons qu'à nous incliner.
00:31:57-"Sud Radio Bercov", dans tous ses états.
00:32:00...
00:32:16On enchaîne, mais vous n'avez pas la poupée qui dit non
00:32:21de Polnareff, donc, bien.
00:32:23Alors, on va parler de Jean-Noël Barraud.
00:32:25Il faut faire attention, quand même, à ça.
00:32:30Jean-Noël Barraud, alors, qu'est-ce qui s'est passé
00:32:32avec Jean-Noël Barraud ?
00:32:33Vous savez que Jean-Noël Barraud,
00:32:35c'est notre ministre des Affaires étrangères.
00:32:39Donc, lui, alors, lui, il est très, très, très déchaîné.
00:32:45C'est pas possible que ça continue comme ça
00:32:47et qu'il faut, effectivement, des sanctions
00:32:50et qu'il faut que l'Ukraine...
00:32:53Il faut continuer, quand même, avec l'Ukraine.
00:32:55Il faut pas accepter ce qu'il faut accepter.
00:32:57C'est pas possible.
00:32:58Et voilà ce qu'il a dit, hier, sur LCI,
00:33:01notre ministre français de l'Europe
00:33:04et des Affaires étrangères.
00:33:05Voilà, Jean-Noël Barraud était interrogé sur LCI
00:33:08et voici ce qu'il a dit.
00:33:09-"Et Lavrov, Affaires étrangères russe,
00:33:11vous, je crois que vous n'avez jamais parlé,
00:33:12pour l'instant, monsieur Lavrov."
00:33:13-"Non."
00:33:14-"Est-ce que c'est possible ?
00:33:15Est-ce que vous pouvez reprendre langue avec lui ?"
00:33:18Je pourrais reprendre langue avec lui
00:33:20lorsque nous aurons surmonté la difficulté majeure
00:33:23qui est celle de l'Europe, aujourd'hui,
00:33:25qui est la menace provoquée par la Russie de Vladimir Poutine
00:33:27sur notre sécurité.
00:33:29Une fois que nous aurons dépassé cette menace-là,
00:33:35nous avons vocation à échanger.
00:33:37Et je le redis, nous avons tenté la méthode
00:33:40de la conviction, de la persuasion...
00:33:41-"Si vous appellez, vous répondez."
00:33:43-"Si monsieur Lavrov souhaite un appel avec vous,
00:33:45vous répondez."
00:33:46-"Aujourd'hui, non."
00:33:47-"Aujourd'hui, non."
00:33:48-"Aujourd'hui, non."
00:33:50Alors, c'est vraiment intéressant.
00:33:52Arrêtons-nous un peu sur cet épisode.
00:33:56Donc, aujourd'hui, les Russes,
00:34:00on l'a dit, les Russes,
00:34:03Sergei Lavrov rencontre, depuis ce matin,
00:34:07Marco Rubio.
00:34:08Les Russes rencontrent les Américains.
00:34:10Avant, dans quelques jours,
00:34:12la rencontre entre Trump et Poutine.
00:34:16On se parle.
00:34:17Et apparemment, M. Barreau fait de la résistance.
00:34:22Il n'est pas le seul, effectivement.
00:34:23Non, non, il ne faut pas parler.
00:34:25Tant qu'on ne sait pas ce qui se passe,
00:34:26il ne faut pas parler.
00:34:27Et ce qui est étonnant, quand même,
00:34:28au-delà des...
00:34:30On peut très, très bien comprendre, effectivement,
00:34:32les Russes ne sont pas...
00:34:34En tout cas, les autorités russes ne sont pas des anges,
00:34:36c'est le moins que l'on puisse dire.
00:34:38Et qu'on s'en méfie, oui.
00:34:39Mais ne pas parler,
00:34:41mais adopter cette politique européenne
00:34:43qui a consisté à non seulement l'embargo économique,
00:34:48non seulement l'embargo, effectivement,
00:34:51des marchandises, etc.,
00:34:53non seulement ne plus nous approvisionner
00:34:55en gaz russe, effectivement,
00:34:57puisqu'il fallait mettre à genoux l'économie russe,
00:35:00selon l'immortelle prédiction
00:35:02du non moins immortel Bruno Le Maire.
00:35:05Non, non, non, il ne faut pas parler.
00:35:07Ah bon ? Il ne faut pas parler.
00:35:08C'est-à-dire que donc, ce sont nos ennemis.
00:35:11C'est-à-dire qu'il faut faire la guerre, alors.
00:35:12Non, non, il ne faut pas faire la guerre,
00:35:14mais il ne faut pas leur parler.
00:35:15Quand on arrive à ce stade, quand même,
00:35:18il y a un problème, et c'est un problème, pour moi,
00:35:20extrêmement préoccupant
00:35:24pour l'Europe en général et la France en particulier.
00:35:27Quand un ministre des Affaires étrangères,
00:35:29c'est son rôle, ne s'occupe pas,
00:35:33et je voudrais parler de cela,
00:35:35est-ce qu'il ne devrait pas plutôt s'occuper
00:35:38de Richter qui est à l'Algérie,
00:35:39qui nous renvoie systématiquement
00:35:41et avec un mépris total les OQTF
00:35:45ou les rappeurs qu'il ne laisse même pas arriver
00:35:49sur le territoire algérien,
00:35:51et sont immédiatement renvoyés ?
00:35:53Quand Air Algérie, les avions d'Air Algérie
00:35:55refusent de prendre qui que ce soit,
00:35:57que ce soit en OQTF ou expulsés par le gouvernement français,
00:36:02parce que, justement, il n'y a pas de mandat consulaire.
00:36:06Mais dites-moi, c'est quoi, cette histoire ?
00:36:08C'est-à-dire qu'au lieu de s'occuper, lui,
00:36:11ministre des Affaires étrangères,
00:36:13de savoir comment répondre à l'Algérie ?
00:36:15Et je rappelle, et je rappelle à l'intention
00:36:18des auditeurs des résistances au Sud Radio,
00:36:21que Trump a réglé le problème en une heure
00:36:23avec les Colombiens, avec les criminels colombiens
00:36:26et autres, avec les violents, les incivilités.
00:36:30En une heure, les Colombiens ne voulaient pas reprendre
00:36:34leurs terroristes ou leurs délinquants.
00:36:38Eh bien, en une heure, il a dit, vous faites ça,
00:36:40on double les tarifs, plus question qu'un Colombien
00:36:44se rende aux Etats-Unis, etc., etc.
00:36:46Eh bien, une heure après, le président colombien
00:36:49a envoyé ses avions présidentiels pour récupérer ses délinquants
00:36:53et les ramener dans leur pays.
00:36:54Et nous, au lieu que M. Jean-Noël Barraud dit,
00:36:58ah non, mais moi, je ne parlerai pas à l'Avrove,
00:37:00ah non, non, non, moi, je suis résistant,
00:37:02je ne parlerai pas à l'Avrove,
00:37:04ce n'est pas mon métier, de parler à l'Avrove.
00:37:06Oui, mais est-ce que c'est votre métier,
00:37:08M. le ministre des Affaires étrangères,
00:37:10de vous occuper véritablement de ce qui se passe,
00:37:13car on bafoue de façon tout à fait spectaculaire ?
00:37:16Et voilà, je me mets à la place de Théboune.
00:37:20Il a raison, Théboune, puisque la France ne dit rien.
00:37:23Eh bien, continuons comme ça.
00:37:24Il n'y a pas à tergiverser, voilà.
00:37:28Eh bien, écoutez, M. Barraud,
00:37:29occupez-vous plutôt de ces affaires-là
00:37:32qui vous concernent directement
00:37:34que de dire non à telle ou de telle ou de telle.
00:37:37Parce qu'on n'est pas aujourd'hui.
00:37:39Il y a des choses extrêmement importantes.
00:37:42Tout est important, la guerre Russie-Ukraine,
00:37:45mais aussi ce qui est important,
00:37:46nos rapports avec l'Algérie, notamment.
00:37:48Eh bien, écoutez, ne faites pas de poids et de mesure
00:37:51et ne faites pas silence sur votre inaction.
00:37:56Ça, c'est quand même beaucoup plus embêtant.
00:38:00Sud Radio-Bercov, dans tous ses états.
00:38:04Le face-à-face.
00:38:06Claire Denis, bonjour. Claire Denis, pardon.
00:38:09Claire Fourcade, bonjour.
00:38:11Merci d'être là.
00:38:12Écoutez, je suis très, très heureux
00:38:15que nous abordions ce livre, d'abord, qui est bouleversant.
00:38:20Et puis, évidemment, je vais faire un truisme,
00:38:24une banalité de base,
00:38:25mais cette banalité, elle est existentielle et vitale.
00:38:29Ça nous concerne tous. La fin de vie.
00:38:31Il n'y a pas une personne qui peut dire qu'elle n'est pas concernée,
00:38:35que ce soit pour elle, pour ses proches, pour qui que ce soit.
00:38:37Et vous avez fait un livre passionnant,
00:38:40parce que, d'abord, justement, vous savez de quoi vous parlez.
00:38:44Je rappelle quand même que vous êtes médecin,
00:38:46que vous êtes président de la Société française
00:38:48d'accompagnement et de soins palliatifs,
00:38:50et vous parlez, et vous avez parlé longuement,
00:38:52de cette pratique quotidienne,
00:38:54et puis de combat avec les lois, avec les juristes,
00:38:57avec...
00:38:58Vous prenez position, justement, sur le Thalassie et tout le reste.
00:39:02Il y a beaucoup, beaucoup de choses à dire,
00:39:03et on va prendre le temps d'en parler,
00:39:05parce que, et je voudrais citer l'exergue de votre...
00:39:09Les deux exergues, d'ailleurs, de votre livre.
00:39:12Mais c'est très bien.
00:39:15Alors, Jean-Christophe Ruffin, il est un peu long,
00:39:18mais on va en parler.
00:39:19Mais je voudrais citer, justement, sa date de mai, du 24,
00:39:23le débuté communiste Pierre Darréville,
00:39:26qui disait ça à l'Assemblée nationale.
00:39:29Je peine à me reconnaître dans cette société-là,
00:39:31dans cette humanité-là.
00:39:33Au lieu d'un message d'attachement, d'encouragement et de solidarité,
00:39:36cette loi, on parle de la loi sur le Thalassie,
00:39:40adresse à chacun un message.
00:39:42Ne crois-tu pas qu'il est temps de partir ?
00:39:44Il faut proclamer l'égale dignité des personnes,
00:39:47quel que soit leur état de santé, changer de regard.
00:39:50Alors, effectivement, c'est un problème.
00:39:52Je ne vais pas en parler avec vous, d'autant plus que
00:39:54j'ai de la famille en Oregon et j'ai été témoin
00:39:58de ce qui s'est passé avec, vous savez,
00:40:00mourir dans la dignité, puisque la loi le permet,
00:40:02notamment en Oregon.
00:40:04Mais on va parler de tout cela après les informations.
00:40:09Vraiment, restez avec nous.
00:40:11Claire Fourcade, journal de la fin de vie.
00:40:13Ça vous concerne tous, évidemment.
00:40:18Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
00:40:20midi, 14h.
00:40:21André Bercoff.
00:40:23Je suis très heureux de recevoir Claire Fourcade
00:40:26pour ce journal de la fin de vie qui vient de paraître
00:40:28chez Fayard.
00:40:29Je vous dis pourquoi, on est toujours très heureux ici,
00:40:32à Bercoff, dans tous ses états, et à Sud Radio,
00:40:35de recevoir, parce qu'hélas, ce n'est pas toujours le cas,
00:40:38et je ne veux pas parler d'autres médias outres.
00:40:40Des fois, on entend des gens qui font, vous savez,
00:40:43ce que j'appelle les généralistes,
00:40:45les spécialistes en tout, et donc connaisseurs en rien,
00:40:48qui parlent de choses qu'ils ne connaissent pas.
00:40:50Et nous, on essaie, justement, de faire parler
00:40:54des gens qui, dans leur domaine, connaissent vraiment les choses
00:40:57et peuvent en parler, parce qu'ils ont la compétence
00:40:59et ils ont la pratique et ils ont de l'expérience.
00:41:02Et jureusement, ce journal de la fin de vie,
00:41:05Claire Fourcade, vous êtes, on peut dire,
00:41:07vous êtes médecin, mais vous êtes une militante.
00:41:10Au vrai sens du terme,
00:41:11ce n'est pas péjoratif d'être militant.
00:41:14Et je voudrais, justement,
00:41:16parlons un peu fin de vie.
00:41:19Quand on dit fin de vie,
00:41:21il y a aujourd'hui...
00:41:23Mon conseil, fin de vie, bon fin de vie,
00:41:25la vieillesse, la mort, les décès, etc.,
00:41:28on s'éteint, enfin, tous les mots du vocabulaire
00:41:31qui sont appelés depuis des millénaires,
00:41:33depuis l'homo sapiens, pour parler de ça.
00:41:35Mais quand on parle aujourd'hui
00:41:38de soins palliatifs ou d'euthanasie,
00:41:41j'aimerais peut-être qu'on définisse tout ça.
00:41:44Que veut dire aujourd'hui l'assistance ?
00:41:48Parce qu'on sait très bien,
00:41:49quand on avait un centain, que ce soit en EHPAD,
00:41:52que ce soit chez soi, soit ailleurs,
00:41:54nos facultés diminuent, on s'éteint.
00:41:56Justement, on s'éteint peut-être progressivement,
00:41:59on ne va pas refaire l'inventaire des morts.
00:42:02Mais qu'est-ce que ça veut dire exactement ?
00:42:05Bonjour et merci beaucoup pour cette question.
00:42:08Je crois que la question des mots est essentielle.
00:42:11Si on veut pouvoir se parler entre nous,
00:42:13c'est une question extrêmement complexe.
00:42:16Les soins palliatifs, dans l'esprit de beaucoup de gens,
00:42:19concernent la toute fin de vie.
00:42:21Ce n'est pas le cas.
00:42:22Les soins palliatifs accompagnent la vie
00:42:24avec une maladie grave.
00:42:26Quand vous êtes atteint d'une maladie grave,
00:42:28on est prêt à accepter, pour guérir,
00:42:30des soins un peu agressifs, parfois douloureux.
00:42:33Quand on sait qu'on ne va pas guérir,
00:42:35il faut avoir une bonne qualité de vie.
00:42:37Je suis médecin de soins palliatifs depuis 25 ans,
00:42:40à Narbonne, dans l'Aude, un département rural,
00:42:43pauvre, où on accompagne des personnes.
00:42:45Notre objectif, c'est qu'elles vivent le plus longtemps possible.
00:42:48On a des patients qu'on suit depuis 6 ou 7 ans.
00:42:51Ce n'est pas seulement des soins de la fin de vie.
00:42:53C'est très important.
00:42:55Beaucoup de gens pensent que les soins palliatifs,
00:42:57c'est à la fin de vie.
00:42:59On a un patient, à Tahiti, avec un T-shirt
00:43:01où il y a écrit
00:43:02« Les soins palliatifs, ça m'a sauvé la vie »,
00:43:05qui est en soins palliatifs depuis 7 ans.
00:43:07Les soins palliatifs accompagnent la vie
00:43:09pour qu'elle soit la meilleure possible jusqu'à son terme.
00:43:13Exactement.
00:43:14Sur le plan physique, la douleur,
00:43:16mais aussi sur le plan psychologique,
00:43:18on peut être angoissé,
00:43:19avoir de l'aide, pouvoir rester chez soi.
00:43:21C'est tout ce travail-là qui se fait en équipe.
00:43:24Un autre mot important du débat, c'est le mot « euthanasie ».
00:43:27Le mot « euthanasie », c'est le fait de faire mourir un patient.
00:43:30C'est un tiers, à la demande du patient,
00:43:32mais c'est un tiers.
00:43:33Dans tous les pays qui l'ont légalisé,
00:43:35ce tiers est toujours un médecin.
00:43:37Il y a la question du suicide assisté dans d'autres pays.
00:43:40Juste pour revenir là-dessus,
00:43:42c'est-à-dire que j'ai la volonté de mourir
00:43:44et je demande à quelqu'un de me le faire.
00:43:47Voilà.
00:43:48Dans les pays qui l'ont légalisé, il y en a neuf dans le monde.
00:43:51Ce n'est pas beaucoup,
00:43:52mais il y a neuf pays qui ont légalisé l'euthanasie.
00:43:55C'est un tiers.
00:43:56Ce tiers, en tout cas, il serait important d'en discuter,
00:43:59car en France, ce n'est pas forcément pareil.
00:44:02Dans ces pays-là, c'est un médecin.
00:44:04Le suicide assisté, c'est la société qui met à la disposition
00:44:07d'une personne les moyens de mettre fin à ses jours.
00:44:10C'est le cas en Suisse.
00:44:11Il y a sept pays qui l'ont légalisé.
00:44:13Et aux Etats-Unis.
00:44:14Donc l'euthanasie n'est pas légalisée ?
00:44:17Elle n'est pas légalisée aux Etats-Unis ?
00:44:19Elle est interdite par la Constitution fédérale.
00:44:21Certains Etats, une dizaine, ont légalisé le suicide assisté.
00:44:25D'accord.
00:44:26C'est important de définir la chose.
00:44:28Dans le débat en France, on emploie souvent d'autres mots.
00:44:32On va parler d'aide active à mourir.
00:44:34Je trouve que c'est un terme très flou,
00:44:36car l'aide active à mourir, c'est mon métier.
00:44:38Je m'accompagne des gens.
00:44:40J'aime bien dire que je fais plutôt de l'aide active à vivre,
00:44:43mais jusqu'au moment où ces patients vont mourir.
00:44:45Et vous les aidez à mourir aussi.
00:44:47On les aide, on les accompagne, et on est actifs,
00:44:50on fait des soins actifs,
00:44:51on utilise tous les médicaments à notre disposition.
00:44:54C'est important d'employer les mots et de bien les utiliser
00:44:57pour que chacun comprenne de quoi il est question.
00:45:00Justement, parlons de ça.
00:45:01Effectivement, on peut se dire...
00:45:04Justement, en lisant votre livre,
00:45:06ce sont des questions qui nous intéressent à tous.
00:45:10Et quand on vous dit...
00:45:13Écoutez, voilà, on n'a pas...
00:45:15Évidemment, vous savez, quand on demandait à Sartre
00:45:18ce que c'est que la définition de la liberté,
00:45:20il disait la liberté,
00:45:21parce que vous avez écrit 400 bouquins là-dessus,
00:45:24il dit que la liberté, c'est de choisir ce...
00:45:27De choisir de faire ce qu'on a fait de vous.
00:45:31C'est-à-dire de choisir ce qu'on a fait de vous.
00:45:33C'est-à-dire, je n'ai pas décidé...
00:45:36Mes parents, la naissance, c'est pas moi.
00:45:40Mais est-ce que la mort, voilà,
00:45:43est-ce que la mort, ça doit être moi ?
00:45:45Est-ce que le choix de mourir, je ne parle pas par accident,
00:45:48par meurtre, par guerre, etc.
00:45:51Je parle dans une... On arrive à la fin de sa vie.
00:45:55Est-ce que le fait de choisir sa vie
00:45:57ne devrait pas impliquer celui de choisir sa mort ?
00:46:00Alors, ma crainte à moi, c'est qu'en fait,
00:46:03effectivement, dans le débat, on entend beaucoup ce mot de liberté,
00:46:06mais est-ce qu'on est vraiment libre de choisir quand on souffre ?
00:46:10En fait, la question, c'est qu'en France,
00:46:12les Français ne sont pas accompagnés comme ils devraient
00:46:15pendant leur fin de vie.
00:46:17Actuellement, aujourd'hui, en France,
00:46:19il y a tous les jours 500 personnes qui meurent
00:46:21sans avoir reçu les soins dont elles auraient eu besoin en fin de vie.
00:46:25Des gens qui n'ont pas été soulagés comme ils l'auraient dû,
00:46:28dont les familles n'ont pas été accompagnées.
00:46:30Ce n'est pas une vraie liberté de se dire
00:46:32que je préfère mourir que souffrir.
00:46:34La vraie, c'est de ne pas souffrir pour pouvoir vivre.
00:46:37C'est ça, notre 1re responsabilité collective.
00:46:39C'est d'assurer que tout le monde sera soigné comme il en a besoin.
00:46:43Claire Fourcade, c'est par manque de moyens ?
00:46:45Vous dites, en France, c'est un Etat...
00:46:48Vous dites 500 personnes...
00:46:49Tous les jours.
00:46:50Tous les jours.
00:46:51Sans avoir... C'est quoi ?
00:46:53C'est un manque de moyens, d'équipement, de personnel,
00:46:56de choix politiques ou autre ?
00:46:58Je dirais d'abord un manque de volonté politique.
00:47:00On a fait des lois et on a pensé que ça suffisait.
00:47:03Mais je ne soigne pas avec des lois.
00:47:05Pour soigner, il faut de l'argent, des moyens, des médicaments,
00:47:09de la recherche.
00:47:10C'est tout ça qu'on ne s'est pas donné les moyens
00:47:13parce que c'est un sujet qui fait peur,
00:47:15parce qu'on préfère ne pas y penser.
00:47:17Mais je crois que ce débat, il y a au moins ce mérite-là,
00:47:20que tout le monde peut se dire que la 1re priorité,
00:47:23c'est de soulager ceux qui en ont besoin,
00:47:25de ne pas laisser souffrir
00:47:26et de ne pas admettre que chacun meurt dans des conditions acceptables.
00:47:30D'accord. Justement, de ce point de vue-là,
00:47:32comment il se fait...
00:47:34Alors, justement, on revient à la question de la liberté.
00:47:37Mais justement, encore une fois, sans me faire l'avocat
00:47:40de X ou d'Y,
00:47:41je vais vous parler, non pas des Etats-Unis,
00:47:45je vais vous parler d'un ami à moi qui est mort il y a quelques années,
00:47:49un Français.
00:47:50De toute façon, c'était vraiment un de mes meilleurs amis,
00:47:53sinon mon meilleur ami.
00:47:55Il souffrait d'un cancer.
00:47:57Il était un peu paralysé des jambes,
00:48:00il ne pouvait plus marcher, etc.
00:48:01Mais ça allait.
00:48:03Mais enfin, bon, il en avait marre.
00:48:06Et il m'a dit à plusieurs reprises,
00:48:08écoute, trouve-moi quelque chose, un médecin,
00:48:10qui m'administre une pilule pour partir.
00:48:13Voilà, j'ai fait mon temps, ça s'est très bien passé.
00:48:16Lui aussi n'était pas dans le désespoir.
00:48:18Mais voilà, il avait envie de la finir.
00:48:20Et bon, en France, les médecins, c'est illégal.
00:48:24C'est interdit.
00:48:25Donc, un médecin, alors, j'en ai parlé à quelqu'un,
00:48:29il m'a dit qu'il aille en Belgique ou en Suisse,
00:48:31là, il peut le faire.
00:48:32Et justement, j'aimerais avoir votre avis.
00:48:35Comment faire quand c'est psychologique ?
00:48:37Alors, c'est peut-être pas la plupart des cas,
00:48:39mais je vous donne ce cas-là.
00:48:41Et que quelqu'un vous dise, écoutez, moi, voilà,
00:48:44j'en ai marre, j'ai bien vécu, ça va très bien,
00:48:46j'ai envie de partir.
00:48:47C'est peut-être une minorité, probablement une minorité.
00:48:51Mais qu'est-ce qu'on fait avec ça ?
00:48:53Et comment on peut faire pour concilier,
00:48:55effectivement, et c'est fondamental, ce que vous dites,
00:48:57l'essentiel étant de faire des soins aux gens jusqu'au bout
00:49:01pour qu'ils soient le moins, je dirais, souffrant possible.
00:49:06Mais en même temps, je reviens à cette question de liberté.
00:49:09Alors, moi, ce qui est important aussi
00:49:11pour avoir une idée de ce dont il est question,
00:49:13la Belgique vient de publier ses chiffres pour l'année 2024.
00:49:17Et donc, pour l'année 2024,
00:49:19il est parti en Belgique 154 Français pour toute l'année.
00:49:23Si vous mettez ça en lien avec les 500 personnes chaque jour
00:49:26qui meurent en France sans avoir été accompagnées,
00:49:28ça donne une idée aussi de quoi il est question.
00:49:31Voilà, donc, sur toute l'année.
00:49:33Moi, je travaille dans une équipe qui a accompagné,
00:49:35depuis que j'y suis, plus de 15 000 patients,
00:49:38et on a eu 3 demandes persistantes d'euthanasie en 25 ans.
00:49:41Ca veut dire que ces demandes-là, qui persistent, j'entends bien,
00:49:44elles sont extrêmement rares.
00:49:46En fait, assez souvent, en tout cas régulièrement,
00:49:49des patients disent à un moment,
00:49:50je voudrais que ça s'arrête, c'est trop difficile.
00:49:52Et quand on prend le temps de s'asseoir et de dire,
00:49:55expliquez-moi, qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui c'est difficile,
00:49:58qu'est-ce qui vous est arrivé, pourquoi vous ne m'aviez pas dit hier,
00:50:02et quand on tire le fil de ce qui vient,
00:50:03aujourd'hui j'ai mal, ou je suis seule, ou j'ai peur,
00:50:06voilà, ensemble, on regarde qu'est-ce qui peut être fait,
00:50:10comment on peut vous accompagner,
00:50:11et souvent, le soir même, le patient vous dit,
00:50:13demain, il y a mon petit-fils qui vient.
00:50:15Voilà, on est tous très ambivalents sur cette question.
00:50:18Et je crois que le défi pour nous dans ce débat,
00:50:20c'est comment on rassure les gens, comme vous et moi,
00:50:23plutôt en bonne santé, plutôt éloignés de l'action de la fin de vie,
00:50:26qui se disent, si j'étais dans cette situation,
00:50:28je ne voudrais pas vivre comme ça,
00:50:30et comment on fait aussi pour préserver la liberté
00:50:32des personnes qui sont en fin de vie.
00:50:34Une fois, un ministre est venu dans notre service,
00:50:36et à une patiente, je lui dis, est-ce que vous voudriez la rencontrer ?
00:50:40Elle me dit, je suis trop fatiguée,
00:50:41mais dites-lui que je ne veux pas avoir à me demander
00:50:44si ce serait mieux que je sois morte.
00:50:46Je vais pouvoir choisir le moment où il meurt.
00:50:48Elle prive tous les patients de la liberté
00:50:50de ne pas se poser la question de savoir si ce serait mieux que je sois morte.
00:50:54À partir du moment où je rentre dans le cadre de la loi,
00:50:56tous les matins, je dois décider que je continue à vivre,
00:50:59parce que la société me dit que si je voulais, je pourrais mourir.
00:51:02– Sauf que la loi ne va jamais obliger. – Non, absolument.
00:51:05Elle ne va obliger personne à choisir l'euthanasie,
00:51:07mais elle va obliger tout le monde à se poser la question.
00:51:10C'est-à-dire, est-ce que ça serait mieux pour moi, pour mes proches,
00:51:13pour la société, et quand on est dans une période
00:51:15où nos patients sont souvent fragiles, souvent ils doutent,
00:51:18ils se disent, mais quel sens a-t-il à ce que je vis ?
00:51:21C'est trop dur pour mes proches.
00:51:22Et si la société, elle vient et qu'elle dit, ah bah oui, t'as raison,
00:51:26effectivement, la question se pose.
00:51:28On le voit très bien avec nos proches,
00:51:30quand on a des gens autour de nous qui ne vont pas bien,
00:51:31même juste psychologiquement, pas forcément physiquement,
00:51:34s'ils vous disent, ah bah je suis nul, je ne vois rien,
00:51:36si vous leur dites, ah bah oui, c'est vrai, t'as raison,
00:51:38ça ne fait pas du tout la même chose que si vous leur dites,
00:51:39mais non, t'es quelqu'un de génial et moi, t'es…
00:51:41Non, je comprends, vous dire, la loi, non, non, ce que vous dites,
00:51:43la loi ne leur dit pas, c'est vrai, t'as raison,
00:51:45mais la loi peut leur dire, posez-vous la question.
00:51:47Voilà, la loi est un message collectif
00:51:49et aujourd'hui, on a une loi qui dit à tous les patients,
00:51:51vous comptez pour nous, et parce que vous comptez pour nous,
00:51:54on va tout mettre en œuvre pour vous soulager.
00:51:55La loi nous oblige, nous les soignants,
00:51:58à tout faire pour soulager, quoi qu'il en coûte,
00:52:00même si ça doit raccourcir la vie.
00:52:01C'est écrit dans la loi, même si ça doit raccourcir la vie,
00:52:04on doit reculer devant rien pour soulager,
00:52:06même si ça doit raccourcir la vie.
00:52:08Je veux dire que ce qui compte, c'est, disons,
00:52:10c'est qu'ils ne soient pas dans un état de souffrance extrême.
00:52:14Ça veut dire que moi, je peux dire à un patient qui me dit,
00:52:16je m'inquiète, j'ai peur d'avoir mal, j'ai peur de m'étouffer,
00:52:19j'ai peur, de lui dire, ne vous inquiétez pas,
00:52:21on sera là et on fera ce qu'il faut pour vous soulager,
00:52:24parce que la loi nous y oblige, pas seulement…
00:52:26Pour abréger vos souffrances ou abréger vos…
00:52:28Pour ne pas vous laisser souffrir.
00:52:29En cas de souffrance réfractaire,
00:52:31de souffrance qu'on n'arrive pas à soulager,
00:52:32on fait ce qu'il faut, on va vous endormir parfois,
00:52:34faire une anesthésie générale pour ne pas vous laisser souffrir.
00:52:37Et là, souvent, nous, ce qu'on voit,
00:52:39c'est que les patients, ça les rassure,
00:52:40et une fois qu'ils savent qu'ils vont être accompagnés,
00:52:42ils peuvent continuer à vivre.
00:52:44C'est très, très intéressant et c'est très important
00:52:47et c'est essentiel de parler de ça.
00:52:49On continue juste après une petite pause.
00:52:51Je vous rappelle ce que vous disiez,
00:52:53Maud, 0 826 300 300,
00:52:56n'hésitez pas à appeler pour un sujet
00:52:59qui est ce qu'on appelle l'échéance,
00:53:02et l'échéance, elle est là.
00:53:03Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
00:53:05midi 14h, André Bercoff.
00:53:08Dans tous nos états, nous serons tous dans tous nos états,
00:53:11et puis l'état le plus connu, le plus naturel,
00:53:16eh bien, nous sommes tous des intermittents.
00:53:19Nous sommes tous des intermittents du spectacle de la vie.
00:53:22On souhaite tous que ça dure le plus longtemps possible,
00:53:24le mieux possible, mais nous savons qu'à un moment donné,
00:53:27eh bien, ça a une fin, et justement, cette fin de vie,
00:53:30vous la décrivez, Claire Fourcade,
00:53:33l'auteur Claire Fourcade, dans ce livre,
00:53:35Journal de la fin de vie, paru chez Fayard,
00:53:38et justement, le fait que vous soyez...
00:53:40C'est intéressant, on en discutait hors antenne,
00:53:43ça fait 25 ans que vous pratiquez,
00:53:45donc d'abord, qu'est-ce qui vous a amené quand même
00:53:48aux soins palliatifs ?
00:53:50Deux choses, quand j'étais étudiante,
00:53:51donc très tôt dans mes études,
00:53:53j'ai été confrontée d'abord à un service
00:53:55dans lequel j'ai vu des gens mourir
00:53:56dans l'abandon complet des médecins,
00:53:58que ça n'intéressait absolument pas,
00:54:00qui considéraient que c'était un échec,
00:54:01et ça m'a beaucoup choquée.
00:54:03Ils ne s'intéressaient pas, ils disaient, c'est fini.
00:54:05Une visite d'un professeur,
00:54:06ça ne rentrait pas dans les chambres des gens qui allaient mourir,
00:54:08parce que si on n'allait pas guérir,
00:54:10on n'était pas intéressant.
00:54:12Et puis après, je suis passée dans un service
00:54:13qui accompagnait des patients atteints de sida,
00:54:15où là, au contraire, c'était des patients très jeunes,
00:54:17très impliqués, avec des équipes très impliquées,
00:54:19et ça m'a fait découvrir une autre médecine
00:54:21où on travaille ensemble, les patients et les soignants,
00:54:24pour faire au mieux avec la maladie grave
00:54:26et avec des situations difficiles.
00:54:27Et du coup, je suis partie me former au Canada,
00:54:29qui était à ce moment-là un pays très en avance
00:54:31sur les soins palliatifs,
00:54:32avec l'idée qu'on ne peut pas laisser les gens souffrir,
00:54:35qu'on ne peut pas les laisser mourir dans de mauvaises conditions,
00:54:37mais qu'on doit pouvoir faire mieux.
00:54:38Et depuis 25 ans, voilà, avec tout un tas de soignants,
00:54:42mais on essaye de faire mieux.
00:54:44D'accord. Et donc, qu'est-ce que ça vous...
00:54:46Enfin, justement, 25 ans de pratique,
00:54:50ce que vous dites, en fait, sur la condition humaine,
00:54:52parce que c'est ça, vous auriez pu,
00:54:54si Malraux ne l'avait pas pris, vous auriez pu appeler ça
00:54:56la condition humaine.
00:54:58Qu'est-ce que ça donne ?
00:54:59Quelles sont les choses les plus saillantes,
00:55:02les plus fortes que vous retenez ?
00:55:05Eh bien, peut-être, ça va étonner vos auditeurs,
00:55:07mais ça rend extrêmement optimiste,
00:55:09pour plusieurs raisons.
00:55:10Extrêmement optimiste.
00:55:11D'abord, souvent, les gens qui viennent
00:55:14dans des services de soins palliatifs,
00:55:15ils s'imaginent que c'est des mouroirs,
00:55:16mais j'ai une collègue qui dit que non, ce sont des vivoirs,
00:55:18c'est-à-dire que c'est des lieux où, quand la vie est comptée,
00:55:20elle est particulièrement intense, elle est précieuse,
00:55:22on n'a pas de temps à perdre avec des choses pas importantes,
00:55:24on va directement à l'essentiel.
00:55:26Moi, je suis toujours frappée, au bout de 25 ans,
00:55:28de voir comme la vie se glisse dans tous les interstices
00:55:30qu'on lui laisse.
00:55:31Ce n'est pas la maladie qui est crainte, c'est la vie.
00:55:33Vous voulez dire qu'il y a un souffle de vie ?
00:55:34C'est impressionnant, la vie, elle est là.
00:55:36Les gens qu'on accompagne sont des vivants.
00:55:37Je n'utilise jamais le mot mourant.
00:55:39Les gens qu'on accompagne, ils sont vivants
00:55:41et ils ont envie de vivre, même quand la vie est difficile,
00:55:43quand elle est complexe.
00:55:44C'est incroyable, la pulsion de vie.
00:55:46Et puis, moi, je suis très frappée aussi...
00:55:48Alors, je travaille en milieu rural, plutôt.
00:55:50En tout cas, les familles sont très présentes
00:55:52auprès des patients.
00:55:53Je trouve ça très impressionnant,
00:55:54parce que c'est difficile d'accompagner quelqu'un.
00:55:56C'est rare, les gens qui sont seuls,
00:56:00beaucoup de familles qui sont prêtes à bouleverser leur quotidien
00:56:03pour être présentes, pour accompagner.
00:56:05Et je trouve que ça, ça rend aussi très optimiste
00:56:07sur les liens, sur la nécessité de nouer des liens.
00:56:11Par contre, on voit beaucoup de gens qui sont démunis
00:56:13parce qu'ils n'ont jamais vu quelqu'un mourir,
00:56:15parce qu'ils ne savent pas quoi faire.
00:56:16Et c'est notre travail à nous de dire,
00:56:18c'est important que vous soyez là,
00:56:19on peut vous aider,
00:56:21on va vous dire ce que vous pouvez faire,
00:56:23mais permettre aux patients d'être entourés
00:56:25par les gens qu'ils aiment
00:56:26et de vivre le mieux possible chez lui
00:56:28ou hospitalisés quand c'est nécessaire.
00:56:30Mais là où il a envie d'être,
00:56:32et d'être à chaque moment en sachant
00:56:34qu'il y a une équipe qui est là
00:56:35et qui sera là jusqu'au bout, quoi qu'il arrive.
00:56:37Alors, est-ce qu'effectivement,
00:56:39ça change, oui, des grandes villes
00:56:41ou des grandes métropoles, ou effectivement...
00:56:43Parce qu'il y a ça aussi,
00:56:45je voudrais que vous disiez ce que vous en pensez.
00:56:47Parce que vous avez lu les livres de Philippe Ariès sur...
00:56:51Bien sûr.
00:56:52Et il y a eu quand même en Occident,
00:56:54c'est pas vrai en Afrique,
00:56:55c'est pas vrai dans d'autres pays,
00:56:57où on ne voulait plus voir la mort.
00:56:58On ne veut pas la voir,
00:56:59nous sommes dans la vie, la consommation, etc.
00:57:02Et donc, les morts, on les enterre loin.
00:57:04Avant, on les gardait presque jusqu'au bout dans les maisons,
00:57:08maintenant, on les enterre loin,
00:57:10au cœur des villes, on ne veut plus voir ça,
00:57:12c'est pas bien.
00:57:13Est-ce que c'est quelque chose qui perdure,
00:57:16qui est de plus en plus là ?
00:57:18Alors, vous avez complètement raison sur le...
00:57:20Et puis, on meurt de plus en plus vieux,
00:57:22et donc, la mort est de plus en plus loin.
00:57:24On peut vivre maintenant jusqu'à 60, 65 ans
00:57:26en ayant ses parents et en n'ayant jamais vu quelqu'un mourir.
00:57:29Donc, voilà, notre travail, c'est aussi de réapprivoiser ça.
00:57:31Et d'ailleurs, avec l'ASFAP,
00:57:33la Société Française d'Accompagnement Initiatif,
00:57:35on a importé en France, depuis deux ans,
00:57:37des formations qui s'appellent Derniers Secours.
00:57:39Pareil, qu'on peut se former au premier secours en une journée.
00:57:41En une journée, n'importe quel citoyen
00:57:44peut se former à la question de l'accompagnement.
00:57:46Et on est impressionnés du nombre de gens
00:57:48qui s'inscrivent à ces formations organisées par des mairies,
00:57:50des entreprises.
00:57:52C'est-à-dire qu'on a ce besoin de réapprivoiser.
00:57:54Et puis, la question de l'accompagnement,
00:57:55c'est pas seulement une question de soignants.
00:57:56C'est vraiment nous tous, notre voisin, nos proches,
00:57:59ceux qui sont... Et de dire,
00:58:00ben oui, c'est important que vous soyez là,
00:58:02vous avez des choses à apporter.
00:58:04C'est pas seulement un métier,
00:58:05c'est aussi comment, comme société,
00:58:07on accompagne les plus fragiles.
00:58:08Et c'est incroyable de voir le succès de ces formations.
00:58:12Donc, vous pouvez trouver partout, sur Derniers Secours,
00:58:14il y a un site Internet pour s'inscrire,
00:58:16qui sont vraiment...
00:58:17Le site s'appelle comment ?
00:58:18Derniers Secours.
00:58:20Par exemple, les Allemands,
00:58:21il y a 30 pays d'Europe qui font ça.
00:58:22Les Allemands, ils forment les lycéens au Derniers Secours.
00:58:24Au Premier Secours et au Derniers Secours.
00:58:26C'est... Dans notre vie,
00:58:27à certains moments, on va être des accompagnants.
00:58:30Et puis, à certains moments, on va être accompagnés,
00:58:31déjà quand on est bébé, puis à la fin de notre vie.
00:58:33Et c'est important, ça nous concerne tous.
00:58:36Oui, mais comment... Je reviens à ma question.
00:58:38Mais il y a quand même un mouvement,
00:58:40et vous le savez mieux que moi,
00:58:42un mouvement qui dit,
00:58:43oui, mais on ne veut pas la voir, la mort.
00:58:44Et vous, vous dites, effectivement,
00:58:46quand vous êtes à Narbonne, c'est tout à fait autre chose,
00:58:48vous sentez quand même Narbonne ou ailleurs.
00:58:50C'est ça. Je pense que c'est aussi ailleurs.
00:58:52Je pense que, là aussi,
00:58:53il y a besoin d'être accompagné pour les proches,
00:58:55pour être là,
00:58:56pour pas que les morts soient laissés seuls ou isolés.
00:58:59On a, par exemple, tous des services
00:59:00dans lesquels les familles peuvent venir 24 heures sur 24.
00:59:04On essaie d'avoir des services
00:59:05où il y a des espaces de convivialité.
00:59:07On peut faire la cuisine,
00:59:09il y a des espaces de jeux...
00:59:10On vient quand on veut.
00:59:11Il y a des jeux pour les enfants,
00:59:12il y a des coloriages,
00:59:13qui permettent de dire,
00:59:15mais oui, tout le monde est bienvenu.
00:59:16Si c'est la grand-mère...
00:59:18Par exemple, le patient est là, dans sa chambre,
00:59:20mais on peut...
00:59:21Les familles sont là, elles vont échanger entre elles,
00:59:22elles peuvent se faire un café,
00:59:24elles peuvent déjeuner là,
00:59:25manger en famille avec le patient.
00:59:26Et ça, c'est vraiment important.
00:59:28C'est la vie jusqu'au bout.
00:59:30Bien sûr.
00:59:31Et vous constatez, alors, justement,
00:59:33on revient à ça puisqu'on va parler des moyens,
00:59:36sauf qu'aujourd'hui, alors, vous savez,
00:59:38on disait pendant très longtemps
00:59:39que la France avait le meilleur système de santé du monde.
00:59:43On est un peu revenu là-dessus.
00:59:44Est-ce que, franchement, aujourd'hui,
00:59:46dans votre domaine des soins palliatifs,
00:59:50des accompagnements, etc.,
00:59:52est-ce que vous dites,
00:59:53et la volonté politique, vous l'avez mise en question,
00:59:55et effectivement, on peut se poser beaucoup de questions là-dessus,
00:59:58est-ce que les moyens sont là ?
01:00:00Parce que quand vous dites qu'il faut
01:00:02que les familles puissent venir,
01:00:03il faut des équipements, il faut de l'espace,
01:00:05il faut des gens, il faut des soignants,
01:00:07il faut des collaborateurs,
01:00:09est-ce que le compte y est aujourd'hui ?
01:00:10Alors, ce qui est très important, c'est qu'en fin de vie,
01:00:13contrairement à ce que croient beaucoup de gens,
01:00:14au quotidien, dans notre pratique,
01:00:16ce n'est pas de loi qu'on manque.
01:00:17La loi nous permet d'accompagner.
01:00:19Et mon expérience, je travaille dans un département rural
01:00:22qui est le département rural le plus pauvre de France,
01:00:24qui est un désert médical,
01:00:25et du coup, je dis toujours, si c'est possible chez nous,
01:00:27c'est possible partout.
01:00:28On n'a rien de spécial, voilà.
01:00:31Simplement, il faut qu'il y ait cette volonté-là
01:00:34d'une équipe soignante, d'une direction,
01:00:37de porter ce projet-là,
01:00:38c'est-à-dire qu'il faut considérer
01:00:40que c'est quelque chose d'important.
01:00:41Dans un grand CHU, on peut préférer faire des greffes de foie
01:00:44ou des choses qui sont peut-être plus médiatiquement,
01:00:48plutôt que d'accompagner les gens en fin de vie,
01:00:49qui paraît moins glamour et qui est moins...
01:00:51Mais elle n'empêche pas l'autre, c'est une synergie.
01:00:53Il me semble qu'il y a beaucoup aussi une question
01:00:55de comment nous, collectivement,
01:00:56et là, j'insiste vraiment sur cette question-là,
01:00:58c'est vraiment un regard collectif
01:01:00qu'on porte sur cette question-là, ensemble.
01:01:02Est-ce qu'on considère que c'est une priorité ?
01:01:04Et je crois que les débats de ces dernières années,
01:01:06ils ont permis de se rendre compte que oui,
01:01:07c'est une priorité. Tout le monde est d'accord.
01:01:09Il faut développer les soins palliatifs.
01:01:11Je pense que s'il y a une loi sur les soins palliatifs,
01:01:13là, prochainement, elle peut être votée à l'unanimité.
01:01:16Il n'y a pas eu de loi votée à l'unanimité en France
01:01:18depuis la loi Léonetti en 2005,
01:01:20qui était déjà une loi sur la fin de vie.
01:01:22Et je trouve que ça aurait du sens que, de nouveau,
01:01:24nos députés disent à l'unanimité,
01:01:26oui, on pense que c'est important.
01:01:28Alors, à condition qu'il y ait, encore une fois, les moyens,
01:01:30comme vous dites, la loi, c'est très joli,
01:01:32mais si on ne l'applique pas et si on ne donne pas les moyens
01:01:34de l'appliquer, ça ne va pas.
01:01:35On va en parler tout de suite, après cette petite pause,
01:01:39avec Claire Fourcade, le journal de la fin de vie.
01:01:45Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
01:01:47midi, 14h, André Bercoff.
01:01:50La fin de vie, la fin de vie, effectivement,
01:01:53elle peut se décliner dans des tas de termes,
01:01:56mais il faut bien, justement, être en bon terme avec les mots
01:01:58et pas se tromper de définition.
01:02:01Claire Fourcade, on parlait, justement, des lois,
01:02:04mais, justement, vous l'avez dit vous-même,
01:02:06qui dit loi, dit moyens,
01:02:07parce qu'une loi, s'il n'est pas appliquée,
01:02:11ce n'est pas ça, l'état de droit.
01:02:13Ça devient l'état de tordue.
01:02:16Qu'est-ce qui se passe, par exemple, chez vous ?
01:02:18Vous m'avez dit, Orantel, vous parlez de ça,
01:02:20vous dites, voilà, vous êtes à Narbonne,
01:02:22un des départements les plus pauvres de France,
01:02:23sinon le plus pauvre de France,
01:02:25et pourtant, vous dites, on ne manque ni de soignants,
01:02:27ni de médecins, alors que partout, on parle des déserts médicaux,
01:02:30on ne parle que de ça,
01:02:32et que les jeunes ne veulent pas aller,
01:02:35ils veulent rester dans les métropoles
01:02:37et dans les grandes villes, etc.
01:02:39Vous, vous dites que ce n'est pas le problème.
01:02:41Alors, ça dépend.
01:02:42En tout cas, en soins palliatifs,
01:02:44ce qu'on propose aux jeunes médecins,
01:02:46dans l'équipe où je travaille, on a trois très jeunes médecins
01:02:48qui sont passés chez nous comme internes et qui sont restés,
01:02:51parce qu'on propose du travail en équipe,
01:02:52et ça, je crois que c'est très important.
01:02:54Ce que ne veulent plus les jeunes soignants,
01:02:55c'est d'être seuls, c'est de se retrouver tout seuls.
01:02:57Mais là, le fait de travailler en équipe,
01:02:59de réfléchir ensemble,
01:03:00de ne pas être seuls face à des situations difficiles,
01:03:03la fin de vie, c'est quand même compliqué,
01:03:05parce que même si c'est très vivant et même si c'est très fort,
01:03:08c'est aussi difficile pour les soignants.
01:03:09Moi, je suis très frappée, dans notre service,
01:03:10on a des très jeunes soignants, des infirmières qui ont 21, 22 ans,
01:03:14qui ont choisi d'être en soins palliatifs
01:03:15et qui restent en soins palliatifs.
01:03:17Oui, parce qu'il faut s'occuper de la personne.
01:03:20Et donc là, ce que je dis toujours,
01:03:22c'est qu'il faut prendre soin des équipes,
01:03:23il faut prendre soin des soignants,
01:03:24il faut que ça ait du sens pour les soignants.
01:03:25Notre système de santé, au sens large,
01:03:28pas seulement pour la fin de vie,
01:03:29il souffre d'un manque de sens.
01:03:31C'est-à-dire que quand on demande à une infirmière
01:03:32de faire une toilette en moins de 10 minutes,
01:03:34de courir et de prendre en charge 20 patients,
01:03:36elle a l'impression qu'elle fait mal son métier,
01:03:38elle a l'impression qu'elle devient maltraitante
01:03:40et du coup, elle dit qu'il vaut mieux partir que de rester.
01:03:43Et le défi pour nous,
01:03:44c'est comment on fait pour donner du sens aux soignants qui sont là
01:03:47et qui sont incroyables dans leur volonté
01:03:49de faire le mieux possible
01:03:52dans des conditions parfois vraiment difficiles.
01:03:54Et on sait que c'est possible.
01:03:55C'est ça qui est le plus frustrant,
01:03:56c'est de se dire, c'est possible,
01:03:58comment on fait pour que ce soit le cas partout ?
01:04:01Et comment on fait pour que ce soit le cas partout ?
01:04:03Et encore une fois, vous vous dites,
01:04:06par rapport à vous, je comprends,
01:04:07mais est-ce que vous comprenez les gens qui vous disent
01:04:09oui, mais on souffre d'un manque de moyens ?
01:04:10Je vais prendre un exemple très précis.
01:04:14Et ce n'est pas du tout des attaques à domicile.
01:04:17Vous comprenez, quand on voit qu'il y a les autorités régionales de santé
01:04:20et les ARS qu'on a créées un peu partout,
01:04:22qui emploient des gens qui sont tous...
01:04:23Enfin, je ne dis rien contre eux,
01:04:25mais c'est des fonctionnaires ou des bureaucrates,
01:04:28ce n'est pas des soignants.
01:04:29Et quand on voit que le tiers du personnel hospitalier de santé
01:04:32est composé d'autorités régionales de santé,
01:04:34on peut se poser des questions quand même sur la paperasse, etc.
01:04:37En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'on a intérêt à penser
01:04:40à un système où il y a le moins de freins possible,
01:04:42parce que les équipes sont très dynamiques avec beaucoup de projets.
01:04:44Et c'est parfois tellement difficile de faire aboutir un projet
01:04:47que c'en est décourageant.
01:04:49Il y a aujourd'hui en France 20 départements
01:04:51dans lesquels il n'y a pas de services de soins palliatifs.
01:04:5420 départements.
01:04:56Tous les patients qui sont en fin de vie
01:04:57n'ont pas besoin d'un service de soins palliatifs,
01:04:59c'est seulement les situations les plus compliquées.
01:05:02Mais ça veut dire que ces situations qui sont les plus difficiles,
01:05:05les patients qui souffrent, qu'on n'arrive pas à soulager,
01:05:07qui ont besoin d'une expertise,
01:05:08ces patients-là, soit ils doivent partir loin de chez eux,
01:05:11ce qui n'est jamais un souhait quand on est avec une maladie grave,
01:05:14soit ils vont être accueillis dans un service qui est moins équipé,
01:05:17qui a moins de personnel, qui est moins compétent pour les accueillir.
01:05:21Et ça, ça contribue parce que tous les proches de ces patients-là,
01:05:23ils vont rester avec l'idée que ça a été tellement difficile,
01:05:26ça a été tellement douloureux, cet accompagnement,
01:05:28que moi, je ne veux pas vivre ça.
01:05:29Et on entend souvent des députés qui racontent des histoires
01:05:32où on se dit, mais c'est incroyable qu'en 2025,
01:05:34ce soit encore comme ça en France, on doit pouvoir faire autrement.
01:05:37Et là, il y a une vraie urgence à ce que partout en France,
01:05:41on puisse avoir accès aux soins dont on a besoin.
01:05:43C'est vraiment essentiel.
01:05:44– C'est-à-dire que chaque département, au moins,
01:05:45ait son unité de soins palliatifs.
01:05:47– On puisse se dire, voilà, si je suis dans une situation difficile,
01:05:50je sais qu'une équipe pourra m'accompagner
01:05:53et pourra m'aider.
01:05:54Et ça, je crois que c'est un élément qui peut rassurer aussi
01:05:57et faire qu'on envisage cette fin de vie de manière plus tranquille
01:06:00que si on se dit, ça va être un moment affreux,
01:06:01avec des souffrances affreuses.
01:06:03Dans les sondages, on dit toujours aux gens,
01:06:04si vous souffriez de manière insupportable,
01:06:07est-ce que vous préféreriez ?
01:06:08Mais personne ne voudrait souffrir.
01:06:10Je crois qu'en premier, on voudrait être soulagé.
01:06:12– Oui, ils préféraient partir, c'est ça.
01:06:13– C'est ça, mais en premier, on voudrait être soulagé.
01:06:15Et la première urgence, parce que quand les gens sont soulagés,
01:06:18après, l'envie de mourir disparaît avec le soulagement.
01:06:21– Alors une question, je ne sais pas si ça s'est posé chez vous,
01:06:24mais il y a eu, vous le savez, de ce point de vue,
01:06:27des drames, des drames vraiment forts au moment du Covid,
01:06:30la gestion du Covid, surtout confinement et compagnie.
01:06:33Nous avons tous su, en tout cas moi,
01:06:35mais je suis sûr que nous sommes des milliers, des millions,
01:06:39à avoir su des proches, des amis, etc.,
01:06:43qui ne pouvaient même pas voir leurs parents,
01:06:45même pas quand ils étaient décédés,
01:06:47parce qu'il fallait qu'ils se tiennent loin, etc.
01:06:49Il y a eu tous ces drames, vous parlez justement de réunir,
01:06:53voilà, chez vous, la famille peut venir déjeuner,
01:06:56prendre un café, etc., 24 heures sur 24,
01:06:58mais là, c'était zéro heure sur 24.
01:07:00Je veux dire, il y avait des gens en état de mort, ou presque,
01:07:05ou d'agonie, on ne pouvait pas les voir.
01:07:07Est-ce que c'est quelque chose qui a été ressenti ?
01:07:09– Alors, là, ça dépend beaucoup d'où on a travaillé en France.
01:07:13Moi, j'ai eu la chance de travailler dans un lieu
01:07:15où on a été moins atteints que d'autres régions par le Covid,
01:07:19mais, par exemple, chez nous, à ce moment-là, au moment du Covid,
01:07:22on avait dans notre service un patient de 32 ans
01:07:24qui avait cinq enfants petits.
01:07:26Et tout de suite, je pense que pour les soignants,
01:07:28c'était impensable d'imaginer qu'on allait empêcher ce père
01:07:32de voir ses enfants, juste pendant le confinement.
01:07:35Et du coup, ce patient-là, en fait, a fait sauter les règles,
01:07:38et du coup, on a continué d'accueillir les familles avec des conditions…
01:07:44– Et vous avez fait sauter les règles.
01:07:46– C'est-à-dire que ça paraissait intenable pour personne
01:07:49de laisser mourir ce jeune père de famille sans avoir vu ses enfants,
01:07:53sans que sa femme ait pu être là.
01:07:54Et du coup, ça a permis aussi de réadapter les règles,
01:07:56en tout cas, de les réajuster à ces questions de fin de vie,
01:07:58en se disant, mais voilà, c'est quoi le risque pour eux ?
01:08:01Le risque, c'est de mourir seul.
01:08:04Et donc, voilà, ça nous a permis d'accompagner.
01:08:06– Et ce risque de mourir seul, qu'est-ce qui l'a été suivi ?
01:08:08Écoutez, Maud vient de nous donner, justement,
01:08:11cette information qui est parue dans les canards,
01:08:14mais qui est tout à fait vraie, pour dire, c'est à Paris,
01:08:17à l'hôpital Saint-Louis de Paris, Claire Faucade, écoutez,
01:08:20un patient atteint d'un cancer en phase terminale,
01:08:23s'est fait mettre à la porte au motif qu'il n'avait plus besoin de soins.
01:08:26Il s'est retrouvé sous oubli battant devant l'hosto,
01:08:28il est mort une semaine plus tard.
01:08:30– Ça, c'est révoltant, la seule chose qu'on peut dire, c'est révoltant.
01:08:34Qu'est-ce qui fait que notre système de santé
01:08:36est arrivé à un point de tension tel que des situations comme ça sont possibles ?
01:08:39Parce qu'on ne peut pas imaginer qu'un seul soignant souhaite faire ça,
01:08:43je ne connais pas cette situation, bien sûr,
01:08:45mais ça veut dire que la tension est telle,
01:08:48sur les lits, pour avoir de la place pour des patients,
01:08:50qu'on n'est même pas en capacité de s'assurer
01:08:53que ce patient, où est-ce qu'il va aller, qu'est-ce qu'il va devenir,
01:08:56c'est ce qui est de notre travail à nous.
01:08:58Contrairement à ce qu'on imagine dans un service de soins palliatifs,
01:09:00il y a des gens qui rentrent chez eux, qui sortent,
01:09:01chez nous, 50% des patients vont retourner à la maison,
01:09:04mais jamais ils vont partir sans qu'on se soit assuré
01:09:07des conditions dans lesquelles ils seront à la maison
01:09:09et qu'on ira les voir à la maison, et qu'ils reviendront s'ils en ont besoin.
01:09:12Voilà.
01:09:14– En fait, ça dépend, c'est ça le problème,
01:09:16c'est que quand il n'y a pas de moyens, il arrive des drames pareils,
01:09:19qui sont terribles.
01:09:19– C'est ça, c'est ça.
01:09:20– Et c'est vrai que c'est…
01:09:21Et justement, alors là, je voudrais qu'on aborde justement la grande question,
01:09:25enfin la grande question, une des grandes questions.
01:09:28Quand on dit le droit de mourir dans la dignité,
01:09:31vous savez, cette situation qui prône…
01:09:34Alors, vous voudriez que les partisans de cette loi qui n'a pas pu être votée,
01:09:39vous diriez qu'ils sont pour le suicide assisté ou pour l'euthanasie ?
01:09:42– Alors, en France, clairement, l'ADMD, l'Association pour le droit à mourir en dignité,
01:09:45elle demande l'euthanasie et le suicide assisté, les deux.
01:09:48– Les deux, d'accord.
01:09:49– Là, je crois que c'est très clair, je ne déforme pas leur souhait,
01:09:51ils veulent l'euthanasie.
01:09:52Ce qui est, dans ce débat-là aussi, ce qui est important,
01:09:55parce que parmi les personnes qui sont favorables à une nouvelle loi,
01:09:58il y a deux groupes de personnes.
01:10:00Certains, c'était, je pense, le cas du président Macron quand il a commencé,
01:10:05disent, il faut une loi pour des situations exceptionnelles,
01:10:08pour quelques patients qui ont des grandes souffrances,
01:10:10qu'on n'arrive pas à soulager.
01:10:12Et puis d'autres disent, c'est un nouveau droit,
01:10:15on veut un nouveau droit qui doit être accessible au plus grand nombre,
01:10:17on a la liberté de choisir sa mort.
01:10:18Et donc, ces deux débats, à mon avis, très différents.
01:10:21– Ils se rejoignent quand même quelque part, non ?
01:10:24– Alors, ils se rejoignent dans la volonté d'avoir une nouvelle loi,
01:10:26mais il me semble qu'en tout cas, de toute façon,
01:10:29il faut se dire qu'on ne peut pas faire une loi juste pour des situations exceptionnelles.
01:10:32– Oui, alors, justement, Clairefourcal, moi ça m'intéresse vraiment,
01:10:35parce qu'encore une fois, entre les deux,
01:10:37bon, c'est pas que mon cœur balance, mais je le comprends.
01:10:41Autant je comprends parfaitement, et non seulement je prends que l'on comprend,
01:10:46et que nous sommes tous, je dirais, en admiration,
01:10:49et en tout cas parce qu'on sait ce que c'est qu'un travail,
01:10:52c'est pas un travail devant un micro, c'est un travail à l'hôpital,
01:10:54et c'est autre chose.
01:10:56Donc, il n'y a pas un respect et chapeau là-dessus
01:10:59pour ceux qui font leur travail, et ils sont nombreux.
01:11:02– Mais pourquoi n'accepteriez-vous pas, pourquoi il ne peut pas y avoir,
01:11:06non pas une synergie, ce serait un très mauvais mot,
01:11:10mais pourquoi il peut y avoir le choix aussi ?
01:11:13Qu'est-ce qui vous embête dans le fait de dire pour certains,
01:11:17écoutez, moi, voilà, j'ai envie de choisir,
01:11:21mettons, le suicide assisté, voilà, ou appelons-le comme ça,
01:11:27vous avez donné les bonnes définitions,
01:11:29en quoi vous, et ça m'intéresse vraiment de savoir,
01:11:32en cas les partisans des soins palliatifs,
01:11:34ça ne vous enlève pas du monde, et je sais que ça enlèvera quelqu'un d'autre.
01:11:37– Non, non, surtout, c'est pas là.
01:11:39– Non, je sais, c'est pour ça que je le pose comme ça.
01:11:41En quoi ça vous embête qu'il y ait l'expression d'une liberté
01:11:45de quelqu'un, attention, de lucide, évidemment,
01:11:47on ne va pas parler des abus de faiblesse et autres,
01:11:51mais en quoi ça vous embête ?
01:11:53– Alors, il y a plein de choses dans votre question qui sont toutes importantes.
01:11:55Alors d'abord, un point qui est important
01:11:57que certainement beaucoup d'auditeurs ne savent pas,
01:11:59c'est que les soins palliatifs sont nés en France,
01:12:01et c'est très important de le savoir pour comprendre le débat actuel,
01:12:04l'euthanasie était une façon tout à fait banale
01:12:06de mourir en France dans les années 80.
01:12:08On a tout à fait oublié ça,
01:12:10mais l'euthanasie était quelque chose de tout à fait banal,
01:12:12se pratiquait très largement beaucoup de patients décédés par des euthanasies.
01:12:16Et les soins palliatifs sont nés…
01:12:17– C'était quoi dans les années 80 l'euthanasie ?
01:12:19– On utilisait ce qu'on appelait des cocktails lictites,
01:12:20c'est-à-dire un mélange de drogue,
01:12:21dont l'objectif était de faire mourir les patients.
01:12:23C'était tout à fait banal, et donc les soins palliatifs…
01:12:25– Et illégal ?
01:12:27– C'était ni légal ni illégal, il y avait une zone grise,
01:12:30ça n'avait jamais été parlé, mais c'était une façon tout à fait banale.
01:12:33– On ne sanctionnait pas les gens qui…
01:12:34– Non, et puis voilà, tout ça se faisait
01:12:36sans vraiment de discussion ni de réflexion,
01:12:39et les soins palliatifs sont nés du refus de ces pratiques,
01:12:41en disant que ce n'est pas possible de faire mourir les gens
01:12:42parce qu'on ne sait pas les soulager.
01:12:44– C'est dès quand alors exactement les soins palliatifs ?
01:12:45– Dans les années 80, pareil, 80-90,
01:12:47on doit pouvoir soulager mieux, on doit pouvoir faire mieux,
01:12:49et donc les soins palliatifs sont nés entre autres du refus de ces pratiques,
01:12:53et donc c'est pour ça aussi que maintenant,
01:12:55il y a cet antagonisme qui est très important.
01:12:58Et puis après sur cette question de la liberté de certains,
01:13:02c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
01:13:03c'est comment on fait pour que la liberté de certains
01:13:06n'empiète pas sur d'autres, et puis cette liberté,
01:13:08elle est adressée aussi, cette demande est adressée aux soignants,
01:13:11et nous on a fait une grande enquête,
01:13:13on a interrogé tous les acteurs de soins palliatifs en France
01:13:15en leur demandant comment ils se positionnaient par rapport à cette loi,
01:13:18c'est moi ce qui me permet aussi de prendre la parole dans les médias,
01:13:20et 96% des soignants nous ont dit, ça ne peut pas faire partie des soins,
01:13:24ça ne peut pas être un soin, le soin, dans la définition,
01:13:27c'est quelque chose qui maintient ou améliore la santé.
01:13:29– Nous sommes d'accord.
01:13:30– Faire mourir, ça n'améliore pas la santé,
01:13:31alors je ne sais pas pour vos auditeurs,
01:13:33mais moi en tout cas, je ne suis pas foutu d'euthanasier un chaton,
01:13:36je ne serais pas capable,
01:13:38et c'est des patients qu'on connaît, avec lesquels on a échangé,
01:13:42il faut s'imaginer ce que ça représente pour un soignant, pour un médecin.
01:13:45– Mais Claire Fourcade, on n'a jamais dit,
01:13:47enfin je veux dire, encore une fois, je me fais le temps d'une émission,
01:13:51l'avocat de, on n'a jamais dit, et ils ne disent pas,
01:13:54que l'euthanasie est un soin, que l'euthanasie est un soin.
01:13:57– Tout à fait, c'est ce qui est écrit dans la loi, oui, absolument.
01:14:00– Alors là, écoutez, je n'ai pas à examiner assez,
01:14:04ils disent que c'est un soin, non, parce que pour moi, ce n'est pas un soin.
01:14:07– Ça arrête les soins, on est d'accord, mais non, non,
01:14:09la définition de la loi, c'est la première,
01:14:12on a pris la parole collectivement avec 800 000 soignants,
01:14:14de 25 organisations professionnelles, de toutes les disciplines
01:14:18qui font de l'accompagnement de fin de vie, pour dire,
01:14:21ce n'est pas un soin, donner la mort ne peut pas être un soin.
01:14:23– Mais c'est évident, enfin je veux dire, moi je serais le premier à vous dire,
01:14:26mais pas seulement moi, il y a des tas de gens,
01:14:28c'est évident que le suicide assisté, ce n'est pas un soin, c'est évident,
01:14:31mais si à partir du moment où les gens disent,
01:14:34attendez, moi ce n'est pas un soin que je cherche,
01:14:37c'est d'en finir, ben, où est le problème ?
01:14:40– Alors, deux choses, toujours, voilà, par exemple les Suisses,
01:14:44chez eux, le suicide assisté est possible,
01:14:47et c'est interdit aux soignants de participer,
01:14:49donc c'est des associations de bénévoles qui font,
01:14:52mais c'est interdit aux soignants, donc ça c'est une première chose,
01:14:54mais la deuxième question que ça pose, et où il faut être bien conscient,
01:14:57il y a chaque année en France, 200 000 tentatives de suicide,
01:15:00dont 100 000 hospitalisations, et aujourd'hui, la société dit non.
01:15:04– Non mais les suicides, attention, c'est autre chose.
01:15:06– La société dit non, elle dit, vous voulez mourir,
01:15:08vous avez dit que vous vouliez mourir, vous l'avez montré,
01:15:10vous vous êtes défenestré, vous avez fait parfois des choses très violentes,
01:15:13et la société dit non, parce qu'on tient à vous, on ne peut pas consentir à ça.
01:15:17Comment on va faire la différence ?
01:15:19Pourquoi à certains, on va dire, non, vous, on tient à vous,
01:15:21on ne veut pas vous laisser mourir, et vous, on tient moins à vous,
01:15:24vous êtes handicapé, une personne de 30 ans, en bonne santé,
01:15:26qui se suicide, on va la réanimer, on va tout faire pour la maintenir en vie.
01:15:30Est-ce qu'une personne handicapée, de 30 ans, on va lui dire,
01:15:32vous, c'est différent, on tient moins à vous, et vous, on est d'accord ?
01:15:36Vous voyez, c'est important de se rappeler que la loi est un message collectif,
01:15:41et qu'elle dit quelque chose de comment notre société regarde
01:15:44les gens vulnérables, les gens fragiles, les gens malades.
01:15:47Non, je vous comprends très bien, mais c'est une véritable question méta,
01:15:50mais c'est une question métaphysique.
01:15:51C'est très complexe, je suis complètement d'accord avec vous.
01:15:53Ce n'est pas noir et blanc.
01:15:54Parce que si vous voulez, je comprends parfaitement ce que vous dites,
01:15:56et encore une fois, je trouve que si la loi, je l'ai dit,
01:15:59si la loi dit que c'est un soin, ça n'a pas de sens.
01:16:03Enfin, en ce qui me concerne, je suis bien dit, le personnel,
01:16:06ce n'est pas un soin.
01:16:07En revanche, encore une fois, vous savez très bien,
01:16:10et c'est terrible, c'était Camus qui disait,
01:16:12la seule question philosophique valable, c'est le suicide,
01:16:14mais il le disait en philosophe.
01:16:16Mais, et vous savez très bien ce que disaient Romain Garir,
01:16:19Ernest Hemingway et autres.
01:16:20Moi, si vous voulez, la question qui est posée,
01:16:22mais on va continuer d'en parler parce qu'elle n'est pas,
01:16:24c'est la question de la liberté et en pleine conscience.
01:16:28Ce n'est pas du tout la question de quelqu'un qui se suicide,
01:16:31soit par amour, soit par misère, et c'est terrible.
01:16:34Et là, évidemment, il faut tout faire pour.
01:16:36Mais le vrai problème,
01:16:38c'est où se met la question de la liberté ?
01:16:41Mais vous avez tout à fait raison, il faut la formuler
01:16:43de la manière la plus forte possible.
01:16:46On en parle juste après cette petite pause.
01:16:49Sud Radio, Bercoff, dans tous ses états,
01:16:52midi, 14h, André Bercoff.
01:16:56Euthanasie, suicide assisté, soins palliatifs.
01:17:00Ce qui entoure effectivement, ce qui nous concerne tous,
01:17:04nous attend tous.
01:17:06Claire Fourquin, dans ce journal de la fin de vie, justement,
01:17:11était en train de parler à la fois des moyens
01:17:14et on parlait surtout du fait
01:17:16d'où s'arrête ou commence la liberté et la loi.
01:17:21Ce n'est pas nouveau.
01:17:23D'ailleurs, c'était Lamenet qui disait,
01:17:25ça va vous faire de l'eau à votre moulin,
01:17:28il disait que dans certaines sociétés,
01:17:29c'est la loi qui protège et la liberté qui opprime.
01:17:32Donc, effectivement, il faut faire attention à tout.
01:17:34Dans ce débat, la nuance est reine et c'est très important.
01:17:39Mais encore une fois, le vrai problème,
01:17:42c'est comment faire, effectivement,
01:17:45d'abord, faire que les soins palliatifs soient partout.
01:17:48Et vous dites, il y a 20 départements en France,
01:17:50pour ne parler que de la France, qui ne l'ont pas.
01:17:53Et c'est évidemment une erreur.
01:17:55Peut-être qu'on pourrait supprimer certaines bureaucraties,
01:17:58mais je n'irai pas plus loin.
01:18:00Et en fait, comment concilier quand même une approche
01:18:05de la liberté qui, de toute façon, va exister ?
01:18:08C'est-à-dire que le problème, vous savez très bien qu'il y a la loi,
01:18:11et puis ceux qui contombent la loi, pour le meilleur ou pour le pire,
01:18:13mais quelquefois, par exemple,
01:18:15est-ce que vous n'avez pas un peu l'appréhension,
01:18:18puisque cette loi va revenir, et on va en parler,
01:18:22et je suppose que vous allez vous battre
01:18:24et vous allez vous mobiliser là-dessus, bien sûr.
01:18:26Comment peut-on faire pour qu'il n'y ait pas du coup,
01:18:30vous savez, ce qu'on appelle la transgression ?
01:18:33Mais là, pas spécialement dans les plus mauvais sens du terme,
01:18:37qui dira, oui, écoutez, moi, j'en peux plus,
01:18:39bon, je sais que la loi l'interdit, mais je vais trouver un moyen,
01:18:42et puis je trouverai le cocktail litique, etc.
01:18:45Comment faire, vous savez, la loi qui va supposer
01:18:48des contournements ou des transgressions ?
01:18:50– Alors, je pense que n'importe quelle loi,
01:18:51quelle qu'elle soit, dans n'importe quel domaine,
01:18:53il y a des gens qui transgressent les lois,
01:18:55mais je crois que ce n'est pas parce que des gens transgressent
01:18:57qu'on doit enlever la loi ou changer la loi.
01:18:59C'est important, parce que la loi, elle fait un rempart aussi à la souffrance.
01:19:02La question de la fin de vie, c'est beaucoup de souffrance
01:19:04pour les patients d'abord, pour leurs proches, pour les soignants,
01:19:07et parfois on a envie que ça s'arrête.
01:19:08Des patients ont envie que ça s'arrête,
01:19:10des proches ont envie que ça s'arrête,
01:19:11et parfois même nous, les soignants, on se dit, oh là là, c'est trop.
01:19:14Et la loi, elle nous fait rempart de ça.
01:19:15À un moment, elle met une limite.
01:19:17– Oui, rappelez, la loi vous dit quoi exactement là-dessus ?
01:19:19Quand ça arrive à un degré où c'est insupportable.
01:19:21– Merci de poser la question,
01:19:23parce que cette loi, elle est très mal connue, alors qu'elle est incroyable.
01:19:26La loi, elle dit d'abord, un patient a le droit
01:19:28de demander l'arrêt d'un traitement n'importe quand.
01:19:31À n'importe quel moment, un patient peut dire,
01:19:33maintenant, j'en ai marre, je veux que ça s'arrête.
01:19:34– Et le personnel médical doit le suivre.
01:19:36– Et nous, on est obligé non seulement de le suivre, mais de le soulager.
01:19:39S'il arrête ses traitements, entraîne de l'inconfort,
01:19:43on doit mettre en œuvre tout ce qu'il faut pour le soulager.
01:19:45Par exemple, un patient atteint d'une maladie de Charcot,
01:19:47une SLA, c'est cette maladie très difficile, on en entend souvent parler,
01:19:51qui a un appareil qui l'aide à respirer.
01:19:53S'il nous dit, moi maintenant, c'est fini, j'en ai marre,
01:19:55je veux m'arrêter, je veux arrêter cet appareil,
01:19:58on va le mettre en indice général, enlever l'appareil de respiration
01:20:01et le patient va décéder tranquillement avec ses proches.
01:20:04Donc ça, c'est le premier article de la loi.
01:20:06Un patient peut arrêter un traitement.
01:20:08Elle dit aussi aux médecins, interdit de s'acharner.
01:20:11L'obstination déraisonnable, c'est interdit.
01:20:13Alors, c'est pas toujours facile de savoir qu'est-ce qui est déraisonnable,
01:20:16mais en tout cas, la loi, elle vient dire,
01:20:17on n'a pas le droit de faire des traitements qui maintiennent en vie,
01:20:20juste pour maintenir en vie.
01:20:21Et puis, elle dit, ce que je disais tout à l'heure,
01:20:22on doit soulager, quoi qu'il en coûte,
01:20:24même si ça doit raccourcir la vie.
01:20:26Et donc, si un patient reste douloureux,
01:20:28malgré tous les traitements qu'on a mis,
01:20:29on peut faire une anesthésie générale, on peut l'endormir,
01:20:32on ne doit pas laisser souffrir.
01:20:34Et ça, c'est dans la loi actuelle.
01:20:35Et ça, c'est important, parce que beaucoup de patients ignorent.
01:20:38Et quand on leur dit, mais ne vous inquiétez pas,
01:20:40voilà ce qu'on va pouvoir faire,
01:20:42on voit tout de suite que l'angoisse...
01:20:44Mais pourquoi cette loi n'est pas connue ?
01:20:47C'est la première chose qu'il faut dire par rapport au débat.
01:20:50On dit que c'est pas automatique, un verre, ça va,
01:20:51trois verres, bonjour, les dégâts, le gilet jaune.
01:20:53On n'a jamais eu une campagne de communication
01:20:55qui dit, voilà vos droits.
01:20:57On ne vous laissera pas souffrir.
01:20:59C'est hallucinant, ils font des campagnes sur n'importe quoi,
01:21:01sur les poudres de larves.
01:21:03Il ne faut pas de campagne sur la fin de vie.
01:21:05Alors que, voilà, cette loi, elle permet...
01:21:08Et la première réunion qu'on a eue l'année dernière
01:21:10au ministère pour préparer la nouvelle loi,
01:21:12on était une quarantaine de soignants de toutes les spécialités.
01:21:15Il y a eu un tour de table et toutes les spécialités,
01:21:17les réanimateurs, les oncologues, les pneumologues,
01:21:19les néphrologues, tout le monde a dit, avec cette loi,
01:21:22on a les moyens d'accompagner correctement les patients
01:21:24jusqu'en fin de vie, quelle que soit notre spécialité,
01:21:26quels que soient les patients.
01:21:28Moi, je travaille, il se trouve que Narbonne,
01:21:30en plus d'être une région pauvre, c'est la région du monde
01:21:32où l'incidence de maladie de Charcot est la plus élevée
01:21:34avec une zone du Japon, sans qu'on sache pourquoi.
01:21:36Mais en tout cas, donc, on accompagne régulièrement
01:21:38des patients atteints de cette maladie.
01:21:40Et la loi actuelle nous permet, à chaque étape de leur maladie,
01:21:43de leur dire, voilà, est-ce que vous souhaitez
01:21:45avoir un dispositif pour être alimenté ?
01:21:48Si vous souhaitez, on peut le faire, si vous ne souhaitez pas,
01:21:50on va vous accompagner, faire en sorte que vous ne souffriez pas.
01:21:53La loi nous permet de le faire.
01:21:54Et donc, ça, c'est vraiment important de rassurer les gens
01:21:56en disant, on ne vous laissera pas souffrir.
01:21:59Mais par contre, il faut pour ça former mieux les soignants.
01:22:02Trop de soignants ne sont pas assez formés.
01:22:04Les médecins, en général, 9 ans de formation
01:22:06pour un médecin généraliste, actuellement, ça va passer à 10.
01:22:09Ils ont 7 heures de formation sur la douleur
01:22:11et les soins palliatifs.
01:22:12En 9 ans ?
01:22:13En 9 ans.
01:22:14Et donc, forcément...
01:22:147 heures de formation en 9 ans sur la douleur et les soins palliatifs.
01:22:17Et forcément, ils disent, on ne se sent pas capable.
01:22:19Eh bien, oui.
01:22:19Et donc, il faut, évidemment, former mieux les soignants.
01:22:22Ça fait partie, ça doit faire partie de la nouvelle loi.
01:22:25Il faut former mieux les soignants pour que n'importe quel patient
01:22:27ait un médecin qui sache aussi utiliser les bons médicaments
01:22:30au bon moment ou faire appel à une équipe quand il en a besoin.
01:22:33Écoutez, Claire Faucade, si vous n'êtes pas,
01:22:34dans les 6 mois qui viennent,
01:22:36conseillère spéciale du ministère de la Santé,
01:22:38nous ferons une insurrection.
01:22:40Parce qu'à mon avis, vous êtes de très bons conseils là-dessus,
01:22:44franchement.
01:22:45Écoutez, en tout cas,
01:22:47la question que je voudrais vous poser, peut-être à la fin,
01:22:51vous savez, c'est...
01:22:52Vous savez ce que disait Woody Allen ?
01:22:54L'éternité, c'est long, surtout vers la fin.
01:22:56Et justement, on parlait de fin.
01:22:59Au fond, l'humanisme, ça consiste à dire,
01:23:03non pas abréger la souffrance,
01:23:04mais faire que ça se passe le mieux possible.
01:23:06Exactement.
01:23:07Prendre soin des gens jusqu'au bout,
01:23:09leur dire qu'ils ne seront pas seuls, qu'on sera là
01:23:11et qu'on va les soulager
01:23:12et que les soignants, c'est leur métier d'accompagner,
01:23:16et les proches aussi,
01:23:17parce que c'est difficile aussi d'être aidant.
01:23:19Et moi, j'ai envie d'une société, d'une loi
01:23:21qui soit la loi du plus faible.
01:23:23C'est-à-dire, voilà, on va prendre soin de tous,
01:23:25même les plus fragiles, et on sera là ensemble.
01:23:27Non, mais la loi du plus faible, vous rêvez.
01:23:29Enfin, vous êtes une utopie totale.
01:23:30Complètement, mais ça fait 25 ans que je rêve.
01:23:33Et bien, je ne désespère pas.
01:23:35Et dites-moi, est-ce qu'il y a eu des mots d'impatients,
01:23:38vous avez plusieurs mots,
01:23:40qui vous ont dit des choses qui vous ont marquées ?
01:23:41Ah oui, bien sûr. Très souvent.
01:23:43J'ai même écrit un livre là-dessus,
01:23:46parce que je trouve qu'on est traversé
01:23:48par des histoires tellement incroyables,
01:23:49des histoires de vie de patients
01:23:51avec des parcours tellement incroyables.
01:23:53Mais alors, sur la question vraiment juste de la fin de vie,
01:23:55récemment, je l'ai repris,
01:23:57il y a un patient qui m'a dit,
01:23:58« Docteur, moi, vous savez, ce que j'aimerais,
01:23:59c'est m'endormir chaud et me réveiller froid. »
01:24:01Et je trouvais que c'était tellement...
01:24:02Ça disait tellement notre ambivalence,
01:24:04se réveiller froid, c'est-à-dire qu'à la fois...
01:24:06M'endormir chaud et me réveiller froid.
01:24:08Ça disait tellement comment la mort,
01:24:09c'est difficile à envisager sans visager mort.
01:24:12Et voilà, c'est cette ambivalence-là que nous, on accompagne.
01:24:14Et donc, on ne travaille pas en noir et blanc,
01:24:15mais vraiment dans 50 nuances de gris.
01:24:17Et c'est de laisser la place à ces 50 nuances de gris
01:24:19et à cette complexité.
01:24:21Claire Fourcade, merci d'être venue nous parler
01:24:24de ce livre bouleversant.
01:24:25Merci beaucoup.
01:24:26Journal de la fin de vie.
01:24:28Vraiment, il faut le lire.
01:24:29C'est chez Fayard.
01:24:30Merci.

Recommandations