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Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national, le 20 février 2025 sur franceinfo.

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Transcription
00:00Il y a une voix près, Richard Ferrand, l'un des plus proches d'Emmanuel Macron, a donc obtenu hier la présidence du conseil constitutionnel, le RN.
00:06C'est abstenu, est-ce grâce à vous ?
00:08Ah non, si vous regardez bien la chronologie des faits, c'est au Sénat que ça s'est joué.
00:14Vous savez, au Sénat où les sénateurs votent à bulletin secret, et quand vous faites le décompte des voix, vous voyez qu'il y a des Républicains, les LR,
00:21qui n'ont pas suivi les consignes et qui ont voté pour Richard Ferrand. Et la bascule, elle s'est faite là-bas.
00:26Maintenant, nous nous sommes abstenus, et je vais vous expliquer pourquoi, parce qu'au final, le fond de votre question, c'est ça.
00:31Vous savez, quand on est député de l'opposition, on est amené chaque jour à faire des choix difficiles, où on choisit entre le très mauvais et le mauvais.
00:39Parce que nous ne sommes pas au gouvernement et que nous ne sommes pas aujourd'hui majoritaires, et croyez bien que je le regrette.
00:43Là, il y avait un choix.
00:44Oui, on a un choix. D'abord, on s'est abstenus, on n'a pas voté pour. On s'est abstenus parce que M. Ferrand n'est pas notre choix.
00:50Et que si Marine Le Pen avait été présidente de la République, évidemment, elle n'aurait jamais soumis ce nom.
00:54Et puis, on s'est dit, comment on vote ? Si on vote contre, que va faire Emmanuel Macron ?
00:59Evidemment, il va nous représenter quelqu'un. On commence à connaître Emmanuel Macron.
01:03Ce ne sera pas une personne neutre, ce sera quelqu'un de son entourage, un copain.
01:06Et on va revoter contre pour les mêmes raisons, deux fois, trois fois.
01:09Et à la fin, il va chercher une majorité. Cette majorité, puisqu'il ne l'aura pas chez nous, il ira la chercher à gauche.
01:14Et donc, on va avoir une personnalité compatible avec le nouveau front populaire qui nous aurait été présenté.
01:19Un Dupond-Moretti, une Madame Borne.
01:21Et donc, ça aurait été terrifiant que le côté le plus sectaire, aujourd'hui, de la représentation nationale...
01:26Vous voyez une différence, vous, entre Richard Ferrand et Madame Borne ?
01:29Ben oui, parce qu'il y a des idéologues. M. Ferrand peut lui reprocher plein de choses et je lui reproche plein de choses.
01:34Mais il y avait pire. Donc, oui, c'est le choix que nous avons fait et que nous expliquons aux Français.
01:40Vous avez entendu des députés LR et LFI, d'ailleurs, qui parlent d'une même voix, cette fois-ci, pour dénoncer une magouille,
01:46un deal secret entre vous et les macronistes. Il y a une entente ?
01:50Vous savez, on accuse toujours les autres des turpitudes dont on est soi-même coupable.
01:54Les LR, les leçons de morale de LR... Excusez-moi, mais ça me fait doucement rigoler.
01:58Les LR qui, aujourd'hui, ont pactisé avec Emmanuel Macron et avec les socialistes...
02:03Non, mais là, répondez sur le fond !
02:05Non, mais je vais terminer ma phrase, ça, c'est compliqué. Je suis en train de répondre.
02:07Il nous dit que nous sommes accusés par les LR. Je réponds. Cette accusation, c'est simplement un contrefeu des LR.
02:12Les LR qui doivent se faire pardonner auprès de leur électorat d'avoir un Bruno Retailleau qui dit
02:17« le matin, je vais lutter contre les narcotrafiquants » et avoir derrière des députés du même bloc central
02:23qui disent « il faut légaliser la drogue ». Monsieur Retailleau qui dit « je suis contre le droit du sol »
02:27avec d'autres ministres qui disent « vous ne le ferez pas ». Non !
02:30Et donc, ils ont besoin de faire...
02:31Il y a eu deal caché ou pas ?
02:32Il n'y a pas de deal. Mais attendez, arrêtez, une fois encore.
02:34On vous pose la question.
02:35Est-ce que... Oui, mais... Non, mais je veux bien qu'on parle de complotisme, mais il y a un moment,
02:39je pense que c'est trop sérieux, les affaires nationales, pour ça.
02:42Monsieur Ferrand, est-il un mauvais choix ? Oui. Est-il le pire des choix ? Non.
02:46Et c'est terrible d'être dans l'opposition quand on a évidemment le choix entre la peste et le choléra, parfois,
02:51ou entre deux mauvaises directions. Mais notre rôle, c'est d'éviter le pire aux Français.
02:55Vous savez, moi, j'ai qu'une attente. C'est qu'on dissolve l'Assemblée nationale pour qu'il y ait une majorité.
02:59C'est que Marine Le Pen soit présidente de la République.
03:01Jordan Bardella, Premier ministre. Là, il y aura une direction claire.
03:04Sauf que là, on parle du conseil constitutionnel.
03:05Aujourd'hui, c'est pas le cas.
03:07Pendant les deux ans maximum qu'il nous reste à devoir subir Emmanuel Macron,
03:10nous éviterons le pire. C'est ce que nous avons fait.
03:13Est-ce que c'est satisfaisant ? Non. Est-ce qu'on avait un autre choix ? Non.

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