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00:00Le Président de la République qui a pris les devants. Pourquoi ? Pour nominer le futur Président à la tête du Conseil Constitutionnel.
00:08Ça tombe bien parce que demain, il y a une double audition cruciale pour Richard Ferrand devant les commissions des lois au Parlement.
00:14Et ça va se jouer dans un mouchoir de poche puisque le rôle des Républicains promet d'être déterminant.
00:20Avant d'en parler, je vous propose d'écouter Laurent Wauquiez, le chef de file des députés Les Républicains.
00:25L'ancien Président de l'Assemblée Nationale n'est pas un bon choix selon lui. On l'écoute.
00:29Je pense que ce n'est pas un bon choix.
00:30Le Conseil Constitutionnel a une très grosse influence, je l'ai dit.
00:33Il fait des jugements importants sur la sécurité, sur l'immigration, sur notre vie au quotidien, sur le droit du travail.
00:39Et on assiste, depuis un certain nombre d'années, à une dérive avec un Conseil Constitutionnel qui ne juge plus vraiment en droit mais plus avec une idéologie.
00:46Un exemple simple, la loi immigration a été ruinée par Laurent Fabius.
00:50Ce sera exactement la même chose avec Richard Ferrand parce que c'est quelqu'un qui n'a pas d'expertise juridique.
00:55Il vient de la gauche, ça a été un principal représentant de la Macronie, donc on va en discuter tout à l'heure avec les députés de mon groupe.
01:01Mais moi, personnellement, je suis contre parce que je pense que ça va aboutir aux pièces dans lesquelles on est aujourd'hui.
01:06En fait, on a un droit qui aboutit à l'inversion des valeurs, systématiquement le laxisme et qui ne protège plus les Français.
01:11Voilà, Laurent Wauquiez, et d'ailleurs on apprend effectivement la confirmation de ce que nous disait tout à l'heure Alexandre Chauveau,
01:16c'est que les députés Les Républicains votent contre la nomination de Richard Ferrand au Conseil Constitutionnel.
01:21Il lui reproche effectivement sa grande proximité avec Emmanuel Macron.
01:26Et je précise juste pour nos auditeurs que Les Républicains pèsent lourd dans l'équation
01:29puisque 20 sénateurs et 6 députés sur les quelques 122 commissaires aux lois vont pouvoir donc voter demain.
01:36C'est les commissions des lois, on est bien d'accord, qui décident si on peut accepter M. Ferrand ou pas.
01:41En gros, 30% de ces commissions de loi sont des Républicains, donc ils ont un vrai rôle à jouer et les sénateurs, pour l'instant, discutent encore.
01:47Bon, on sait que Gérard Larcher hésitait encore, il est probable qu'il aille plutôt court.
01:51Par contre, précisément, vote par vote, et bon, je pense qu'un certain nombre de spécialistes du Parlement sont capables de faire ça, on va voir.
02:00Ça va être serré, de toute façon, ne le seront-ils pas.
02:02Est-ce que selon vous, Richard Ferrand a une chance de passer ?
02:04Je ne sais pas, franchement, je n'en sais rien, encore une fois, il faut faire les comptes.
02:08Mais il y a quand même... Bon, moi je ne connais pas M. Ferrand, en plus, en outre, donc je vais être modeste sur mon appréciation.
02:14Beaucoup de ceux qui le connaissent le trouvent plutôt sympa, simplement bon, c'est vrai qu'on l'a découvert en même temps
02:20que M. Macron, il avait une belle carrière en Bretagne, il a eu de sales histoires avec les mutuelles de Bretagne,
02:29vous me direz qu'il n'est pas le premier socialiste à avoir des problèmes avec les mutuelles,
02:33c'est le financement numéro 1 ou numéro 2 des carrières socialistes, donc on peut passer également là-dessus.
02:39Et Alain Juppé, je précise, a sauré la situation de le super sub, quoi, le remplaçant de Luxe en cas de refus, de rejet de la candidature proposée par Emmanuel Macron de Richard Ferrand.
02:49J'en termine pour dire ce que Paul s'est passé à dire, je vais lui couper l'âme sous le pied.
02:53A l'évidence, il ne connaît rien, encore pire que moi, il ne connaît rien du droit, c'est un métier quand même.
03:00Président du Conseil constitutionnel, il faut avoir une expérience et une culture juridique.
03:07Et c'est pour ça qu'il a été choisi, sans doute, Paul.
03:10Le propre de cette institution qu'est le Conseil constitutionnel, effectivement, c'est de ne pas être seulement, ou pas beaucoup d'ailleurs,
03:16un espèce d'endroit de super-juriste capable de traquer chaque élément de la constitution, mais plutôt...
03:21Et puis de réfléchir à la proposition de loi dont on parlait il y a quelques instants sur le mariage...
03:25Moi, vous savez, le droit constitutionnel que j'ai fait et que j'ai appris quand j'étais sur les bancs de l'université ou à Sciences Po, c'était
03:32le droit constitutionnel est une matière assez... c'est presque une matière d'histoire ou de politique ou de philosophie politique, le droit constitutionnel.
03:39C'est pas un droit rigide, c'est un droit qui est un peu jurisprudentiel, et la constitution, elle s'interprète de mille façons.
03:45Selon que vous veniez de la gauche, de la droite ou du centre, votre interprétation, par exemple, de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, elle va un peu varier.
03:52C'est la raison pour laquelle le Conseil constitutionnel a vocation à être assez politique.
03:56C'est-à-dire que quand vous mettez une décision, par exemple, sur l'immigration entre les mains des juges du Conseil constitutionnel,
04:01ils vont forcément en avoir une interprétation politique selon s'ils sont favorables à l'immigration massive ou défavorables à l'immigration massive.
04:07Et ils prélèveront dans la constitution ce qui les arrange.
04:11Et là, Laurent Wauquiez a raison, la coloration politique du Conseil constitutionnel, elle est fondamentale dans les années à venir.
04:16Parce qu'on parlait tout à l'heure de l'Algérie, si on veut faire passer des mesures radicalement différentes en matière de politique migratoire, par exemple,
04:22il y aura besoin du soutien du Conseil constitutionnel.
04:25Et effectivement, l'idéologie de M. Ferrand, c'est pas lui faire offense que de dire qu'il est un peu gauche.
04:29Mais c'est des décisions qui sont plus politiques que juridiques.
04:31Mais évidemment, il faut l'assumer.
04:33Mais c'est pas grave, je crois qu'il n'y aurait que deux juristes si M. Ferrand accédait.
04:37Et bientôt, il n'y en aura plus du tout. Il ne faut pas exagérer quand même.
04:40Le fait que ça ait une portée politique, moi, me choque pas.
04:42Ce qui me choque plus, c'est l'idéologie que ça charrie.
04:44C'est-à-dire qu'il faudrait à ce moment-là, puisque le Conseil constitutionnel a un rôle fondamental dans la Ve République,
04:49qu'il y ait peut-être plus de pluralisme et qu'il y ait à la fois des gens peut-être de droite et peut-être des gens de gauche.
04:54Le plus à droite là-bas, c'est Alain Juppé, c'est vous dire.
04:56Donc il faudrait peut-être équilibrer un peu les choses.
04:59En tout cas, le nom d'Alain Juppé revient pour prendre la suite si jamais Richard Ferrand était retoqué.
05:06Moi, ça me paraît plus pertinent Alain Juppé par rapport à son curriculum d'idée.
05:09Il a été Premier ministre, il a été ministre des Affaires étrangères, il a des vraies compétences.
05:13Il a des régimes brillants, il a une vraie compétence.
05:15Et en plus, ça peut panier.
05:17Ce qui devrait être l'essentiel, c'est que c'est d'abord un soutien et un ami.
05:22Un vrai ami.
05:23Mais ça, c'est un peu l'usage Jean-Claude.
05:24Mais oui, d'accord.
05:25Laurent Fabius, c'était pareil.
05:26Laurent Fabius, c'est vrai.
05:27Jean-Louis Debré, c'est vrai.
05:29André Dumas.
05:31André Dumas ?
05:32Non, Roland Dumas.
05:33Roland Dumas, c'était avant.
05:35C'était avant, c'était vrai.
05:36Néanmoins, je trouve que là, il me semble qu'on dépasse un petit peu la limite acceptable
05:43parce que les trois précédents que nous avons nommés étaient des hommes politiques expérimentés.
05:47Ce qui n'est pas...
05:48Puis Debré a été un grand Président.
05:49Voilà, ce qui n'était pas encore...
05:51Et j'ajoute qu'il sera nommé jusqu'en 2034, c'est-à-dire après la fin du mandat d'Emmanuel Macron.
05:56Je ne sais pas si on s'est montré injustes et maladroits avec M. Ferrand, le candidat du Président,
06:05mais je trouve quand même qu'il a beaucoup de...
06:09Il y avait peut-être dans la majorité un peu négatif au candidat plus légitime que lui.
06:14Et sa candidature sera retaquée si trois cinquièmes des parlementaires des deux commissions votent,
06:18à bulletin secret, contre.
06:20On sait désormais, on vous le disait il y a quelques instants,
06:22que les députés et les républicains vont voter contre la nomination de Richard Ferrand.
06:25On attend la décision des sénateurs LR qui devrait arriver dans l'après-midi.
06:29On vous tiendra évidemment au courant sur Europe 1.