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  • 25/02/2025
Depuis 1974, la France n’a jamais réussi à présenter un seul budget en excédent. Un demi-siècle de fuite en avant, où chaque crise a servi de prétexte pour creuser un peu plus le déficit, ou l’assainissement des finances publiques a été systématiquement reporté. Pourtant au milieu des années 1990, la France avait un objectif clair : répondre aux critères de Maastricht pour intégrer la zone euro. [...]

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Transcription
00:00Générique
00:09Depuis 1974, la France n'a jamais réussi à présenter un seul budget en excédent.
00:17Un demi-siècle de fils en avant, où chaque crise a servi de prétexte pour causer un peu plus le déficit,
00:24où l'assainissement des finances publiques a été systématiquement reporté.
00:29Pourtant, au milieu des années 90, la France avait un objectif,
00:33répondre aux critères de Maastricht pour intégrer la zone euro.
00:37Ces règles imposaient des finances publiques sous contrôle.
00:40Déficit limité à 3% du PIB, dette en dessous de 60%.
00:45La France joue le jeu et la politique économique se résume en un tour de vis général.
00:50Le déficit est ramené dans les clous maastrichtiens.
00:53Oui, la France a joué le jeu, temporairement.
00:57A peine l'annonce faite de sa sélection pour participer à la monnaie unique, le 3 mai 1998, que la rigueur a été abandonnée.
01:04Va suivre une longue histoire de renoncement qui va s'effectuer autour de quatre dates charnières.
01:102000, la bulle internet éclate, la France s'enlise.
01:14La parenthèse sera vite refermée dans la plupart des économies hollandaises
01:17qui profitent ensuite de l'amélioration de la conjoncture pour assainir leur compte.
01:22Allemagne, Espagne, Belgique, Irlande sont alors excédentaires.
01:28La France fait un autre choix, celui d'une baisse ciblée de la fiscalité,
01:32non financée par une réduction des dépenses, la fameuse loi TEPA.
01:37Résultat, elle aborde le cataclysme de 2008-2009 avec un déficit qui flirte avec 3%
01:42alors même que l'économie est en haut de cycle.
01:45Avec la grande récession, l'État ouvre en grand les vannes budgétaires, en France comme ailleurs.
01:52Le déficit public explose et culmine à plus de 7% durant deux exercices.
01:58Le hic, c'est qu'une fois de plus, à la différence de nos voisins,
02:02une fois le choc passé, l'amélioration tarde et est très poussive car les mauvaises habitudes sont prises.
02:08Autre tradition française, acheter de la paix sociale en sollicitant les finances publiques.
02:13L'épisode des gilets jaunes en donne une nouvelle illustration.
02:17Gels et suppression de la taxe carbone.
02:20100 euros par mois en plus des janvier 2019 pour les travailleurs hospitaux, financés par l'État.
02:26Suppression de la hausse de la CSG subie en 2018 pour les retraites de moins de 2 000 euros.
02:32Primes exceptionnelles défiscalisées, dites primes Macron,
02:36qui sera renouvelée avec des ajustements, exonération des heures supplémentaires.
02:42En queue de peloton, la France a déganglolé à la 19e place en termes de déficit public sur les 20 pays composant la zone euro.
02:49Qu'en survient la crise de la Covid et la mise en place du quoi qu'il en coûte ?
02:54La pandémie impose des mesures d'urgence.
02:57Le déficit public échappe à tout contrôle.
02:59La France n'est pas un cas unique.
03:01L'Europe entière est prise dans ce même mouvement et tous les pays appliquent peu ou prou les mêmes remèdes.
03:08Mais ce qui aurait dû être une réponse temporaire à une crise exceptionnelle joue les prolongations.
03:13Et l'amélioration des comptes publics est laborieuse,
03:15d'autant qu'avec la guerre en Ukraine et ses conséquences sur les prix de l'énergie,
03:19conduisent le gouvernement à remettre la main au portefeuille.
03:23Ici plus qu'ailleurs.
03:25Le déficit dérape à nouveau en 2023, puis y arrive 2024.
03:29Un véritable électrochoc.
03:31La révélation de finances publiques en situation critique.
03:35Avec des recettes fiscales en forte décélération et des dépenses en forte progression,
03:39le déficit atteint 175 milliards d'euros, l'équivalent de 6% du PIB.
03:44Inconcevable hors période de guerre ou de crise majeure.
03:48Et il faut stopper net tous les discours l'expliquant par les circonstances.
03:52Voici un graphique, celui de l'écart de notre déficit public par rapport aux autres membres de la zone euro
03:57qui sont soumis aux mêmes contraintes que les nôtres.
04:00La conclusion s'impose.
04:02Notre déficit est un choix politique.
04:04Les conséquences sont désastreuses.
04:06Le bonnet d'Âne nous place 20ème sur 20.
04:10Pour demain, une crise de financement, peut-être.
04:13Une mise sous tetelle par le FMI, pourquoi pas.
04:17Mais personne ne peut l'exclure.

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