Julia et Nicolas se sonté élancés dans un défi sportif hors norme, en courant plus de 50 km par jour pendant 20 jours. Ils vont silloner 3 régions, 8 départements et 16 villes an allant à la rencontre d'une trentaine d'acteurs locaux du monde sportif !
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00:00Sur le sport de 2050, est-ce que tu es plutôt positif ?
00:03Je pense que je suis autant optimiste que pessimiste.
00:13En 10 ans, le glacier va perdre 160 mètres.
00:18C'est dans les crises qu'on arrive à évoluer, qu'on arrive à trouver des solutions.
00:22C'est dans les crises qu'on arrive à évoluer, qu'on arrive à trouver des solutions.
00:24C'est dans les crises qu'on arrive à évoluer, qu'on arrive à trouver des solutions.
00:26C'est dans les crises qu'on arrive à évoluer, qu'on arrive à trouver des solutions.
00:40Moi c'est Julia Arni, j'ai 26 ans, je suis coach sportive.
00:44Je pratique le trail depuis maintenant plus de 7-8 ans.
00:48Je suis Nicolas Vandenelsken, j'ai 32 ans et je suis un aventurier engagé ou un éco-aventurier,
00:58tout ce que vous voulez, mais qui essaye d'utiliser ses jambes pour faire passer des messages forts.
01:05Là je m'apprête à partir sur une éco-aventure avec Nicolas.
01:09On va faire 50 kilomètres par jour, environ, et l'objectif tous les jours c'est d'aller rencontrer des clubs,
01:15des élus du mouvement sportif pour les interroger sur la pratique du sport en 2050.
01:23C'est quoi les problématiques, c'est quoi les solutions.
01:25J'espère que je vais en sortir grandi et c'est ce que j'attends,
01:29c'est vraiment de discuter avec les gens, de voir un peu leur façon de voir les choses.
01:34Sur ce projet là ce qui est hyper fort c'est d'avoir un peu des regards croisés
01:37entre un mec qui s'est engagé sur plusieurs aventures depuis longtemps sur les sujets environnementaux
01:42et Julia qui est une traileuse quasiment professionnelle et qui s'interroge sur sa pratique.
01:48J'espère arriver au bout et atteindre Chamonix et la mer de glace sur mes deux jambes.
01:55Là tu vois justement on arrive à l'Académie du Climat donc c'est là où on va accueillir Julia.
02:01Salut, bienvenue à l'Académie du Climat.
02:04Merci.
02:10Voilà il y a le vélo cargo.
02:31On va pas faire de l'ascensier, on va plutôt les écouter.
02:33En fait les écouter sur c'est quoi les problématiques, si on veut un sport durable en 2050, c'est quoi les freins.
02:38Moi à mon sens c'est plus les gens qu'on va rencontrer qui vont nous apporter
02:42et moi personnellement peut-être me faire prendre conscience des choses que je connais pas ou que je connais.
02:49Moi je fais exprès de prendre du poids.
02:51Non, jamais.
02:52Non jamais, on sait même pas.
02:54Non mais ça va vraiment être drôle quoi.
02:58Ouais je dis ça, peut-être c'est lui qui va devoir s'adapter.
03:01Attends-moi !
03:22Je pense que la chaleur ça me tape aussi sur la tête donc un peu dans le dos.
03:25On va le faire avec, de toute façon il va falloir subir ce qu'on fait subir à la planète.
03:56On est déjà à 69 kilomètres, il nous reste 4 kilomètres à peu près.
04:01Ça fait plaisir parce que ça s'enfile bien quoi.
04:04C'est vrai que là on va atteindre les 34-35 degrés, ça pique un peu quand même.
04:13Par rapport au déplacement, le problème c'est qu'ils doivent prendre des remorques
04:17et qu'en gros est-ce que la solution ça pourrait pas être d'avoir des remorques.
04:22Et après aussi sur les conséquences, ils expliquaient qu'ils sont obligés d'aller plus loin maintenant
04:26parce qu'avant il y avait des rivières, sauf que ces rivières elles sont de plus en plus assichées,
04:30bah tu peux plus faire de kayak là-bas.
04:41C'est un peu comme ça, c'est un peu comme ça.
04:43C'est un peu comme ça, c'est un peu comme ça, c'est un peu comme ça.
04:47La prochaine ère, sur le chemin de Halach, c'est des jeunes qui ont racheté l'ancienne écluse.
04:52Tu t'arrêtes, tu peux réparer ton vélo, tu peux dormir, tu peux boire une bière, manger une glace.
04:58L'idée c'est de préparer un futur où le vélo serait un mode de mobilité largement adopté.
05:03C'est aussi de montrer un peu l'exemple, de porter un peu tout ça.
05:07Et qu'on se rende bien compte que c'est pour ça aussi qu'on est là pour écouter.
05:10Et qu'on se rende bien compte que c'est pour ça aussi qu'on est là pour écouter.
05:14En effet, déjà les clubs, ils galèrent à trouver des licenciés, des financements,
05:18donc en arrière on leur parle des enjeux environnementaux,
05:20qui vont nous embêter un peu avec ça.
05:22Et donc l'idée c'est quand même de rendre,
05:24parce que toi je pense que tu te sens peut-être plus concerné,
05:26mais il y a plein de clubs qu'on rencontre et qui nous disent vous nous faites chier avec ça.
05:40Musique
05:44...
06:08Il y a certains qui pensent que tout vient de l'État et que sans ça ils ne pourront rien faire.
06:13Du coup, à ta petite échelle, c'est des gens qui ne vont pas faire au final le minimum,
06:18qui peuvent grandir et justement ce qui va marcher c'est qu'on fait tous un petit truc.
06:23...
06:26Là cette année, exceptionnellement, on a beaucoup d'eau.
06:29Mais ici l'an dernier, à la même époque, on n'avait plus d'eau.
06:32On a arrêté nos activités au 20 août.
06:34Au lieu de là, cette année, on va continuer jusqu'au mi-octobre, peut-être même fin octobre.
06:39Ah oui, ça fait deux mois d'activité.
06:41Oui, ça fait deux mois d'activité, d'une activité qui est cruciale pour nous.
06:46Il y a toujours eu ce phénomène de flux et de reflux du niveau d'eau,
06:51mais j'ai l'impression que là c'est assez imprévisible.
06:55Mais en tout cas, c'est vrai que la contrainte de changement climatique,
06:59elle pèse quand même beaucoup sur le site et sur les possibilités d'activité dans l'avenir.
07:05...
07:19C'est la deuxième maison d'un joueur.
07:22Ici, c'est pour les deux clubs ?
07:24C'est pour les deux clubs. Nous, généralement, on est en bas.
07:27Et eux, ils sont au-dessus.
07:29Du coup, tu disais que c'est un club qui est né en 98 ?
07:3198, c'est ça.
07:32C'est des frères. Ils l'ont vraiment créé pour les jeunes issus des quartiers populaires.
07:37Vous, par exemple, dans la saison de foot, vous êtes déjà impacté par ça ou pas ?
07:41Par ce qui est en train de se passer ?
07:43Les dérèglements climatiques ?
07:45Au niveau de la chaleur déjà, sur le terrain.
07:48On est obligé de faire des cours de séquence pour que les jeunes s'hydratent.
07:52Parce que forcément, la santé, c'est le plus important.
07:55On ne travaille pas de la même manière.
07:57En manteau, on est sur les vestiaires.
07:59Est-ce que, par exemple, la question de l'eau, c'est un sujet que vous évoquez avec vos joueurs ou pas ?
08:04On l'évoque, mais pour deux raisons.
08:07Deux raisons.
08:09Économique, et puis surtout, des fois, il n'y a pas d'eau chaude.
08:12Du coup, vous êtes écologique.
08:15Tant mieux.
08:18Le beau terrain synthétique.
08:20Il a été fait quand, Rachid ?
08:23Deux ans.
08:24C'est avec du liège, ça, non ?
08:26Exactement.
08:27Ils n'ont pas mis du carbone.
08:29Ah, ça, c'est cool.
08:32Plus chaud avec un synthétique.
08:34Plus chaud avec un synthétique, mais du coup, quand il pleut, c'est plus pratique.
08:39Exactement.
08:40Donc chacun a son avantage, au final.
08:42Exactement.
08:43Là, c'est sur ce terrain-là que vous faites le plus de matchs ?
08:45C'est ça, ouais. Sur ce terrain-là.
08:47C'est sur ce terrain-là que le club gagne tous ses matchs.
08:50Ça fait deux ans qu'on n'a pas perdu.
08:52Ah ouais ? Deux ans que vous n'avez pas perdu sur ce terrain-là ?
08:55Deux fois par année, en fait, avec les jeunes, de U7 à U13,
08:59on marche autour de l'enceinte pour ramasser tous les déchets.
09:02Grâce à ces actions, ça nous permet aussi d'avoir le label jeune.
09:05Donc le label jeune, après, ça nous permet aussi d'avoir des subventions auprès de la ligue.
09:09Donc vous, vous avez parti de la ligue, vous vous dites ?
09:11La ligue, voilà, si on fait ça, en fait, c'est des actions qui sont bénéfiques pour avoir le label.
09:16OK.
09:18Mais au-delà du label, en fait, c'est humain, quoi.
09:22Il faut faire prendre conscience à tout le monde.
09:25Et c'est un travail, c'est pas un travail d'une journée, quoi.
09:28C'est un travail vraiment d'années.
09:30Et tout le temps rabâcher dans chaque causerie, dans chaque discours.
09:33C'est hyper important.
09:53Donc voilà, et donc là, vous rentrez, en fait, dans l'écurie,
09:57qui pareil, historiquement, en fait, c'est cette écurie-là qui a été construite en premier.
10:01Dans la période estivale, au mois d'août, on arrête les compétitions à cause de la chaleur.
10:07D'autant déjà pour les chevaux, pour pas qu'ils courent sous des chaleurs importantes.
10:13Et aussi par rapport à la consommation d'eau, parce que nos pistes,
10:17elles doivent être arrosées assez régulièrement pour les maintenir assez fermes.
10:21Ça consomme énormément d'eau.
10:23Parce que nous, on le voit, la chaleur, ce que ça nous fait à nous, mais par rapport aux chevaux...
10:27C'est d'autant plus important, parce qu'ils montent beaucoup plus vite en température que nous.
10:31Et après, pour refroidir derrière aussi.
10:34Puis là, alors certes, sur un parcours d'obstacles, ça dure une minute.
10:38Mais pour eux, ça demande quand même un effort intense.
10:41Et sous des fortes chaleurs, ça peut être grave.
10:44Donc ici, il y a deux carrières. On a une carrière qui est en microfibre,
10:48qui est fibrée, ce qui fait que ça limite la consommation d'eau.
10:52Du coup, on est accompagnés par une structure, Ecogit Action,
10:56qui, depuis sept années, fait le bilan de l'ensemble du site.
11:01Que ce soit sur la consommation d'eau pendant les événements, en dehors des événements,
11:04sur les fourrages, sur nos achats.
11:07Et de ce bilan, on va être accompagnés sur plusieurs années
11:10pour mettre en place, petit à petit, plein d'actions.
11:14Donc sans que ce soit trop énergivore pour nous
11:17et que ça empiète trop sur tout notre temps de travail.
11:20Mais que petit à petit, on arrive à aller vers quelque chose de plus en plus éco-responsable.
11:27On fait vraiment partie de la vie de Cluny et du clunisois.
11:33Et se dire comment nous, à notre niveau, on peut aussi servir d'exemple.
11:38On n'a pas le choix, en tout cas d'avoir bien en tête,
11:43que oui, le climat, c'est quelque chose qui régit un peu nos activités.
11:49Ça, c'est une certitude quand on fait du sport d'extérieur.
11:51Et que oui, il faut faire des choses.
12:01À la fin des années 90, il y a l'arrosage pour les greens et les départs uniquement
12:06qui a été créé avec un fourrage dans la nappe qui est réglementé.
12:12On arrose la nuit, les greens et les départs.
12:16Ça représente une surface d'à peu près 0,9 hectares sur les 42.
12:20Donc on n'arrose que quand il y a besoin.
12:22On s'est équipé l'année dernière d'une sonde hygrométrique.
12:25Du coup, ça nous a fait faire à peu près 50% d'économies d'eau.
12:28Donc vous n'êtes pas dans ce truc de « il faut que la pelouse soit absolument belle partout ».
12:32Non, de toute façon, ça a toujours été comme ça.
12:35Donc les golfeurs ici sont éduqués à ça.
12:38Une pelouse de golf, là, ça se tombe tous les coups.
12:40En fait, ça dépend aussi de la météo.
12:43Là, par exemple, nos zones de jeu qui ne sont pas arrosées,
12:46on ne les a pas tondues depuis bientôt trois semaines.
12:51Parce qu'en fait, comme il y a fait très chaud et surtout les après-midi,
12:55si on tond et qu'on stresse la plante, ça grille très vite après.
13:00Donc nous, on prend le parti d'avoir des zones de jeu très hautes,
13:04ce qui ne plaît pas à tous les golfeurs non plus.
13:06Ici, c'est la zone de jeu principale.
13:08Normalement, ça doit être tondu beaucoup plus ras, en fait.
13:11La FED avait à cœur aussi de montrer que les golfes,
13:14c'est des vrais endroits de biodiversité.
13:16Ce n'est pas que des structures sportives avec des gens très riches, etc.
13:22C'est très démocratique.
13:24Nous, ici, on a 340 abonnés.
13:27On a des gens de tous les milieux sociaux.
13:30Malheureusement, ici, il n'y a pas de transport en commun.
13:32On est dans là et dans vraiment une partie un peu isolée.
13:36Donc, ils ne peuvent pas venir en transport en commun.
13:38Par contre, et pour l'écologie et pour aussi la structure,
13:42nous, on a un tout petit parking.
13:44Donc, en fait, on essaye de leur faire privilégier le covoiturage pour venir au golfe.
13:48Le gros chantier, je pense, d'ici 2050, c'est le changement climatique
13:52et comment on va réussir à s'adapter avec ce milieu naturel-là au changement climatique.
13:57Je te dis, on a des pertes de sujets d'arbres tous les ans.
14:02C'est vraiment la grosse inquiétude.
14:05Si l'herbe grille tous les ans, qu'on est obligé de ressemer tous les ans.
14:10C'est vraiment l'inquiétude prioritaire, c'est le changement climatique.
14:31C'est chaud !
14:41Salut Nico !
14:42Ça va ?
14:43Ça va et toi ?
14:44Je m'appelle Mahel Besson et ça fait maintenant 15-20 ans que je travaille sur ces questions de transition écologique du sport.
14:49Les réalités climatiques, ce qu'il faut intégrer, c'est qu'elles ne sont pas les mêmes aujourd'hui que demain.
14:55Toutes nos stratégies de développement ou de pérennisation de la mise à la pratique sportive
15:00ou de nos politiques sportives se font comme si le contexte climatique actuel sera le même dans 10 ans,
15:09comme si les ressources disponibles seront les mêmes dans 10 ans.
15:12Dire que ça ne l'est absolument pas.
15:14Souvent, on a une approche très physique des choses.
15:16C'est-à-dire qu'on va penser aux conséquences du changement climatique.
15:19La montée des eaux, ça va impacter un quart des clubs de voile qui ont les pieds dans l'eau autour de la Méditerranée.
15:28Ça va impacter le nombre de jours où il fera trop chaud pour pratiquer.
15:33On pense souvent à ces conséquences physiques.
15:36Et on oublie aussi les conséquences indirectes, on va les appeler comme ça,
15:41ou les risques de transition qu'on peut appeler, c'est-à-dire le risque assurantiel.
15:46En fait, les phénomènes météorologiques amplifiant, la question est
15:51est-ce qu'on va avoir un certain nombre d'équipements sportifs ou d'événements sportifs qui vont continuer à être assurables ?
15:56Mais oui, il va falloir s'adapter.
15:59On parle beaucoup de sport de nature.
16:01Mais en fait, dans les infrastructures sportives, dans les gymnases et tout ça, ça va être pareil.
16:04Les gymnases sont en général, je crois qu'il y a plus de 50% des gymnases qui ont été construits avant les années 90.
16:10Donc, ils sont juste inadaptés aux fortes chaleurs.
16:13Ce qu'il faut avoir en tête, c'est que le sport risque d'être rarement prioritaire dans les arbitrages
16:21en termes d'accès à la ressource en eau, dans certaines subventions qui permettent de financer les véhicules
16:28qui emmènent les jeunes aux compétitions et tout ça.
16:30Donc, il y a tout intérêt à réduire sa dépendance aux énergies fossiles pour n'importe quel club, n'importe quelle discipline.
16:36Le recherche africain climatique, c'est la montée des eaux.
16:38C'est une augmentation des températures et du taux d'humidité.
16:41C'est des phénomènes météorologiques extrêmes.
16:43C'est l'augmentation des incendies.
16:44C'est un risque assurantiel.
16:46C'est une désaffection du public parce que machin.
16:50À quoi ma discipline ou mon activité est fortement sensible ?
16:54Il y a des choses où on est beaucoup sensible.
16:56Les sécheresses, les terrains engazonnés sont particulièrement sensibles.
17:00Et ensuite, est-ce qu'on a une capacité d'adaptation ou pas ?
17:03Si on a une capacité d'adaptation, finalement, on est plus résilient.
17:09Et là où c'est problématique, c'est quand finalement on a une forte sensibilité à quelque chose
17:13auquel on n'a aucune capacité d'adaptation.
17:15Souvent, les stratégies ou les plans d'action des clubs,
17:19en fait, ils se font sur trois trucs.
17:21C'est où est-ce qu'on a un potentiel d'impact ?
17:23Le transport, c'est le plus gros impact des émissions de gaz à effet de serre.
17:27Là où on a un périmètre de responsabilité, c'est est-ce qu'on a un pouvoir d'action dessus ?
17:32Et est-ce que c'est visible ?
17:34Les déchets, c'est très visible.
17:36Et clairement, le poids carbone d'un gobelet à usage unique, il n'est que dalle.
17:40Moi, je rebondis sur le canoë kayak parce que ça, pour le coup, c'était hyper intéressant.
17:45Moi, je ne m'y attendais pas de leur part, mais en fait, ils nous disaient, nous,
17:48vu qu'on doit acheter peut-être un balai de remorque avec les kayaks,
17:50ça fait plus de prix de transport.
17:52Et ils disaient peut-être qu'une des solutions, ça pourrait être
17:54que l'organisateur local, avec des clubs locaux,
17:57mette à disposition les kayaks pour tous les compétiteurs.
18:00Et comme ça, les compétiteurs, ils viennent tous, ils peuvent venir en train, etc.
18:04Ils ont tous le même bateau, donc ça fait une équité sportive.
18:07Ça se fait un peu en voile, les monotypies, on appelle ça comme ça.
18:10Mais si, ça fait partie des solutions.
18:12De toute façon, si on doit réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au transport,
18:15tu n'as pas 36 solutions.
18:17C'est soit tu réduis le nombre de personnes qui se déplacent,
18:19soit tu réduis la distance qu'ils doivent parcourir.
18:21Et ensuite, il y a le mode de transport.
18:23Et sur des disciplines où, en gros, on a du gros matériel,
18:27effectivement, avoir le matériel à disposition sur place,
18:30c'est incontournable pour changer de mode de transport.
18:33Donc vous imaginez, sur les enjeux environnementaux, on est 9 milliards de responsables.
18:36La part individuelle de responsabilité, elle est infime.
18:39Si en plus, on la compare à l'effort que ça me demande d'aller au boulot en vélo,
18:44dire qu'il pleut, plutôt qu'en bagnole.
18:46Et si on le compare en plus à l'empreinte moyenne d'un Chinois ou d'un Américain,
18:49parce qu'on nous dit que finalement, nous, on n'est pas si mal.
18:51En fait, la motivation à prendre ma responsabilité, elle est réduite à néant.
18:58Et là, le sport, pour moi, c'est le sport.
19:01Et là, le sport, pour moi, il a un vrai sujet de dire comment les 1, 2, 3 qui embarquent la norme sociale.
19:11On va continuer à avoir des crises, mais exploitons-les dans la transformation culturelle
19:15ou de comportement ou de perception pour ces sujets-là.
19:19Et en fait, quand on regarde l'histoire du sport, ça a toujours été ça.
19:22Je pense qu'on arrivera à trouver des manières de pratiquer de manière plus éco-responsable
19:26si on accepte que c'est différent.
19:28Ah ouais ! Ah, pour une fois !
19:31Bon, des petites douleurs quand même.
19:33Ça a tapé au niveau du mollet.
19:36Côté gauche, ça fait mal, là.
19:46Toi, ça fait combien de temps que tu skis depuis tout petit ?
19:48Depuis tout petit, j'ai attaqué, je sais pas, vers 4 ans, je pense, à skier.
19:51Et puis j'ai tout le temps fait de la compétition en ski alpin.
19:54Maintenant, je suis entraîneur, ça fait 7 ans.
19:57Déjà, moi, le premier truc que je remarque, c'est que mes premières années d'entraînement,
20:01on avait les gants tout l'hiver, on avait froid.
20:04Là, les hivers qu'on passe, on a les mains bronzées à la fin des hivers,
20:07on n'a plus de gants, on n'a plus forcément froid.
20:10Ce réchauffement-là, on le ressent, quoi.
20:12On n'a pas forcément de problème sur la qualité de la neige, encore.
20:18Pour nous, en tout cas.
20:20Là, moi, j'ai vu qu'il y avait quand même pas mal de compétitions
20:22qui avaient été repoussées à chaque fois annulées.
20:24Je sais pas si vous êtes aussi concerné.
20:25Bien sûr, on est concerné.
20:26La problématique, c'est que ça manque quand même du froid.
20:29Donc, la neige artificielle, elle est bien bonne,
20:31mais c'est-à-dire que si on n'a pas le froid, la neige, elle ne se compacte pas assez,
20:36elle n'est pas assez dure.
20:37Donc, on est impacté là-dessus à cause des périodes un peu plus chaudes dans les hivers.
20:43Nous, ce qu'on met déjà en place, c'est skier tant que c'est bon à skier.
20:47C'est-à-dire qu'arrêter d'essayer de faire du ski quand les conditions ne le permettent pas.
20:51Les jeunes, on arrive à les mettre un petit peu au repos.
20:53On arrive surtout à faire beaucoup de préps physiques l'été.
20:56Alors évidemment, pour être bon en ski, il faut faire du ski.
20:59Mais ça ne nous empêche pas d'être performants.
21:02Et pourtant, on a quand même ce mois où on n'est pas sur les glaciers.
21:06On n'abîme plus, on ne se déplace plus.
21:08Et pourtant, on fait quand même du travail autour de la préparation physique.
21:12Toi, c'est quoi un peu ta vision du ski en 2050 ?
21:15Est-ce que tu es plutôt pessimiste, optimiste ?
21:19Je suis assez réservé sur le sujet dans le sens où moi, c'est mon métier.
21:23J'aimerais que ça dure éternellement.
21:25J'ai l'impression quand même qu'on est sur un réchauffement climatique.
21:29Moi, je m'attache à dire que c'est un dérèglement et qu'on va réussir à faire en sorte que
21:34si chacun met de la bonne action, on s'en sorte.
21:37Mais n'empêche que les chiffres y parlent et ça se réchauffe réellement.
22:20C'est la fin ?
22:21Ah oui, chef !
22:27Bravo !
22:29On est où ?
22:43Je pense que tout le sens est là, c'est d'arriver dans un lieu
22:46qui est directement impacté par le dérèglement climatique.
22:49C'est tout un symbole d'arriver là.
22:51C'est ce qu'on s'est dit depuis le départ et on va y aller.
22:55D'un côté, j'ai hâte pour vraiment terminer.
22:58D'un autre, je n'ai pas trop hâte parce que je pense que je vais reprendre des claques.
23:03Avec l'aventure, j'étais partie dans l'optimisme du coup avec la rencontre avec les gens.
23:07Mais là, j'ai peur du pessimisme que tout passe trop vite.
23:11Je veux dire que le temps passe super vite alors si en plus la nature nous rattrape...
23:30Sylvain ?
23:31Bonjour !
23:32Salut !
23:33Sylvain Cotran, enchanté !
23:34Bonjour !
23:35Julien, enchanté !
23:36Du coup là, juste on arrive mais elle est où la mer de glace ?
23:40C'est la question que beaucoup de gens posent.
23:42Quand les gens arrivent ici en train ou en montant vers, comme vous venez de le faire,
23:45on cherche le glacier. Où est le glacier ?
23:47Alors on voit du blanc, on en voit un peu là-bas, bien éclairé par le soleil.
23:51Mais on est quand même à 4 km de cette partie éclairée par le soleil.
23:55En dessous de nous, on a encore ce qui reste de la mer de glace.
23:59Grosso modo entre 20 et 30, 40 mètres d'épaisseur de glace.
24:02Sous les cailloux.
24:03C'est ce qu'on appelle des glaces mortes, pratiquement plus alimentées.
24:06Une glace qui est en train de mourir gentiment.
24:08Et si on regarde bien le paysage, regardez en face, vous voyez les cascades.
24:12Cascade du Nant Blanc, Cascade de Bayerre.
24:14Vous avez une ligne qui est pratiquement horizontale, qui remonte légèrement.
24:19Et bien c'est l'ancien niveau de la glace, en 1850 et en 1820.
24:23On constate vraiment l'accélération de la fonte partout dans les Alpes.
24:27On a des régions qui se déglacent totalement,
24:29des glaciers qui ont fondu et qui disparaissent.
24:33On n'a plus de glaciers dans certains paysages.
24:39Les glaces mortes
24:47En dessous de nous, le glacier a perdu un peu plus de 200 mètres d'épaisseur de glace,
24:52autour de 220 mètres, 230 mètres, depuis 1850 ou 1820.
24:57A cette époque-là, la mer de glace descendait jusque dans la vallée de Chamonix.
25:01Si on fait le compte, en 10 ans, le glacier va perdre 160 mètres, ce qui est absolument incroyable.
25:05Les modélisations réalisées par l'IGE de Grenoble
25:08montrent que la mer de glace disparaît en totalité à partir de 2080.
25:16Du coup, nous, on est allés rencontrer les acteurs du milieu sportif
25:20pour voir un petit peu comment ils voyaient le sport de demain.
25:24Vous, comment vous voyez la pratique sportive dans les années à venir avec le contexte actuel ?
25:32Alors, du point de vue des sports en général, le problème aujourd'hui,
25:36c'est qu'il va falloir changer un petit peu la pratique,
25:38parce qu'il y a non seulement les sportifs, mais il y a aussi les accompagnants.
25:41Les accompagnants et les spectateurs, qui se déplacent beaucoup en avion,
25:46pas beaucoup en vélo, mais en voiture beaucoup,
25:49donc ça génère énormément de gaz à effet de serre.
25:51Et je crois qu'on en arrive au point crucial,
25:54c'est d'essayer de limiter ce qu'on appelle le surtourisme.
25:58Le surtourisme est la surfréquentation de certains sites.
26:01Le problème, ce n'est pas 5000 coureurs qui vont courir un peu partout dans le monde
26:06ou autour du Mont-Blanc, mais c'est plutôt les accompagnants
26:10et l'effet de masse que ça génère.
26:12Là, c'est vraiment un gros problème.
26:14Et puis peut-être faire plus de sport local que de sport un peu partout.
26:19Tu vois ce que je veux dire ?
26:20C'est un peu comme manger local, faisons du sport local.
26:22Oui, je conçois ça.
26:24C'est une solution pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.
26:27Il y a beaucoup de monde à convaincre, c'est un fait.
26:29Il y a aussi beaucoup de gens à sensibiliser,
26:31parce qu'il y a quand même pas mal de monde qui ne sont pas sensibilisés.
26:34C'est aussi notre objectif en tant que climatologue ou glaciologue
26:37d'essayer de sensibiliser tous ces gens-là
26:40à qui on n'a pas montré quel était l'impact de l'homme sur l'environnement.
26:44Depuis 6000 ans, on est grosso modo dans l'anthropocène.
26:47L'anthropocène, c'est l'impact de l'homme sur l'environnement.
26:50Alors au début, ce n'était pas grand-chose.
26:51C'est la sédentarisation, l'agriculture.
26:53Mais apparemment, à ce moment-là, il y a déjà un changement de l'environnement.
26:56Et puis à partir de la deuxième révolution industrielle,
26:59on a inévitablement à la fin du XIXe siècle
27:02un début d'augmentation des gaz à effet de serre
27:04qui ne fait que s'accélérer pendant tout le XXe siècle
27:06et s'accélérer encore plus depuis 30 ou 40 ans.
27:10On va passer par une période très négative
27:13dans laquelle il va falloir tout remettre en question.
27:15C'est dans les crises qu'on arrive à évoluer, qu'on arrive à trouver des solutions.
27:20Il reste positif malgré tout sur le fait qu'on puisse agir.
27:23Je pense qu'en effet, il y en a quand même beaucoup qui nous ont parlé aussi
27:26de cette fameuse crise qui est à l'arrivée,
27:28dans la crise qu'on allait se bouger.
27:29On va continuer à avoir des crises,
27:31mais exploitons-les dans la transformation culturelle
27:34ou de comportement ou de perception.
27:36Et en fait, quand on regarde l'histoire du sport,
27:38ça a toujours été ça.
27:40C'est toujours ça.
27:41Je pense qu'on arrivera à trouver des manières de pratiquer
27:43de manière plus éco-responsable.
27:45Mais c'est vrai qu'on voit quand même les dégâts que ça cause.
27:49Après, il faut juste qu'on change et qu'on s'adapte.
27:52Donc, il y a quand même de l'espoir.
27:54Je suis un peu rassurée quand même.
27:56On n'a pas le choix, en tout cas d'avoir bien en tête que oui,
28:02le climat, c'est quelque chose qui régit un peu nos activités.
28:07Ça, c'est une certitude quand on fait du sport d'extérieur.
28:09C'est une certaine certitude.
28:11Il faut faire prendre conscience à tout le monde.
28:13Et ce n'est pas un travail d'une journée,
28:16c'est un travail vraiment d'années.
28:20Au-delà du label, en fait, c'est humain.
28:23C'est aussi de montrer un peu l'exemple.
28:28Et là, il faut accepter que ce soit différent.
28:30Et l'exemple que je prends souvent, c'est le biathlème.
28:34C'est-à-dire qu'il y a beaucoup d'athlètes qui viennent
28:38L'exemple que je prends souvent, c'est le biathlon.
28:41Il y a 50% des compétitions qui se déroulent en ski-roue.
28:44En fait, c'est une formidable capacité d'adaptation.
28:51Moi, je m'attache à dire que c'est un dérèglement
28:54et qu'on va réussir à faire en sorte que
28:56si chacun met de la bonne action, on s'en sort.
29:08Le Rugby à 13
29:20Là, vous, c'est du Rugby à 13, c'est ça ?
29:22Nous, c'est du Rugby à 13.
29:23C'est un espace vert où il se passe plein d'activités,
29:25des jardins partagés, activités sportives,
29:27spectacles, festivals, choses comme ça,
29:29pour qu'il redevienne un cœur de quartier
29:32et qu'il puisse être réapproprié par les habitants.
29:35Au final, tous les espaces que vous avez aménagés,
29:37ils sont profitables à tous les citoyens, tout le temps.
29:40On fait ça pour ça, on fait ça pour apporter
29:42de la sérénité dans ce quartier-là,
29:44parce qu'il a mauvaise presse,
29:45mais il a aussi plein de richesses,
29:47donc on veut mettre en avant les richesses.
29:48Il n'y avait pas forcément de grand plan,
29:50il n'y en a toujours pas d'ailleurs.
29:52C'était de se dire, qu'est-ce qu'on peut faire pour notre quartier ?
29:55Le sport, c'est un super vecteur.
29:57Le principe de la recyclerie sportive,
29:59c'est donc de faire de la collecte de matériel sportif
30:01qu'on fait auprès de professionnels, de particuliers.
30:04C'est nettoyer, réparer s'il le faut, si on peut,
30:07et puis redistribuer.
30:09Le principe aussi, c'est l'accessibilité au sport,
30:11donc il y a le réemploi des articles de sport,
30:13pour résumer les déchets,
30:14mais c'est aussi favoriser l'accès au sport
30:15pour ceux qui n'ont pas forcément les moyens.
30:17Nous, avec le club et Citeo,
30:18on a mis en place deux poubelles de tri,
30:20donc une pour les déchets qui sont en vage
30:23à la vision d'être recyclés,
30:26et on a aussi mis en place,
30:27dans tout le gymnase, des raflechages
30:29pour inciter les personnes à trouver
30:31les bonnes poubelles de tri dans tout l'ensemble.
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