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ERRATUM : À 47 secondes dans la vidéo, le crédit "AGauche" est incorrect, une erreur de notre part dont nous nous excusons auprès de l'excellente chaîne "Au Poste" dont est tiré l’extrait de cet entretien avec Johann Chapoutot. N'hésitez pas à les suivre sur youtube, twitch etc !

Depuis plusieurs mois, ce qui se joue aux États-Unis dépasse largement leurs frontières et s’étend désormais à l’Europe. Ce qui ressemblait encore récemment à un durcissement politique classique est en train de devenir un basculement fasciste. Aux États-Unis, la nouvelle administration a immédiatement enclenché une dynamique brutale, centralisant le pouvoir, attaquant les contre-pouvoirs et multipliant les décisions chocs. En Europe, des alliances politiques et économiques se structurent entre les droites dures et les extrêmes droites, des médias se mettent au service de cette stratégie, et des groupuscules violents montent en puissance, le tout sur fond d'explosion des fake news et d'avénement de la post vérité. Ce rouleau compresseur avance avec une efficacité implacable, saturant l’espace public de polémiques, de provocations et de fausses informations pour noyer toute opposition dans le chaos. Résultat : on peine à prendre du recul, à comprendre la vitesse à laquelle tout s’accélère. Pourtant, malgré cette mécanique bien huilée, des résistances s’organisent. Aux États-Unis comme en Europe, certains refusent de se laisser écraser et tentent de structurer une riposte. Reste à savoir si elle sera à la hauteur du défi.
Salomé Saqué résume tout ça dans cette nouvelle émission pour Blast.

Journaliste : Salomé Saqué
Montage : Samuel Fleury
Son : Baptiste Veilhan
Graphisme : Morgane Sabouret
Production : Hicham Tragha
Directeur des programmes : Mathias Enthoven
Co-directrice de la rédaction : Soumaya Benaïssa
Directeur de la publication : Denis Robert

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#Fascisme
#EtatsUnis
#Europe

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Transcripción
00:00Les nazis sont-ils de retour ou est-ce qu'au contraire ceux qui crient au fascisme sont extrêmes ?
00:05Est-ce qu'ils exagèrent ?
00:07Fight, fight, fight !
00:13Marie-Bernadine, you're a Nazi too !
00:16Europe, jeunesse, révolution !
00:24Europe, jeunesse, révolution !
00:27Ils appartiennent au mouvement Luminis, un groupuscule d'ultra-droite fondé à Paris en 2020
00:32qui défend l'idée d'une primauté de la race blanche.
00:35Ces derniers mois, les références au nazisme se sont multipliées
00:38et cela fait un moment que des historiens alertent sur le retour de ces idées
00:43et surtout sur la dédiabolisation de l'extrême droite.
00:46A chaque fois qu'on fait une perquisition ou une étude chez ces gens-là,
00:50qu'est-ce qu'on retrouve comme symbole, qu'est-ce qu'on retrouve comme référence historique ?
00:54Les nazis, l'OAS, l'Algérie française, les troupes coloniales françaises type parachutistes,
01:00Indochine, Algérie, des tortionnaires et des criminels, c'est ça qu'on retrouve à chaque fois.
01:04Alors, ils n'ont pas changé, puisque de fait, leurs références sont toujours les mêmes
01:08et c'est toujours le pire du pire en fait.
01:10Même si vous n'êtes pas particulièrement impliqué dans l'actualité,
01:13vous n'avez pas pu échapper aux excès de Donald Trump, de Musk
01:17mais aussi de plein de leaders d'extrême droite à travers le monde.
01:20Groupuscules d'extrême droite radicales de plus en plus décomplexées,
01:24projets assumés de nettoyage ethnique.
01:32Déni total de la vérité.
01:34C'est Trump qui accuse Zelensky d'avoir commencé la guerre.
01:37En deux jours, le président américain ne pouvait pas faire pire.
01:40Il accusait son homologue d'être un comique raté, un voleur, un dictateur.
01:44Chaque jour, nous nous réveillons dans une sorte de monde parallèle
01:48où une violence inouïe règne et où le risque de guerre mondiale augmente.
01:53On en est au point où la Suède et la Finlande distribuent des livrets
01:57à leur population pour se préparer à une guerre
01:59et localiser des abris anti-atomiques.
02:01Bref, ça va vite, très vite.
02:04Ça va tellement vite, notamment en provenance des Etats-Unis.
02:07On a tellement d'informations qui arrivent de partout
02:10qu'il est difficile de réellement comprendre ce qui se joue
02:13et de prendre un peu de recul.
02:15En un mois, beaucoup de choses ont basculé,
02:17notamment du côté américain.
02:19Des connexions se sont tissées et il est indispensable
02:22de suivre ce qu'il se passe pour ne pas se laisser embrouiller
02:25par la stratégie désormais assumée des extrêmes droites à travers le monde,
02:29saturer l'espace public de fausses informations,
02:32d'actions-chocs et de déclarations outrancières.
02:36Alors aujourd'hui, on va faire le point sur le début
02:39de la mandature en cours aux Etats-Unis,
02:41comprendre le coup d'État numérique en cours,
02:44vérifier les lois qui sont déjà passées
02:46et les conséquences qu'elles ont déjà.
02:48On va parler du fascisme, de l'autoritarisme,
02:51de l'utilisation de ces termes,
02:53mais aussi de la manière dont cette façon de faire de la politique
02:56est en train de se répandre partout dans le monde
02:59et particulièrement en Europe.
03:01Cette année, la grande messe des conservateurs américains
03:04a lieu dans une ambiance revancharde.
03:06Les nombreux partisans présents sont galvanisés
03:09par la récente victoire de Donald Trump
03:11à la présidentielle américaine.
03:13Victor Orban, Matteo Salvini ou encore Marine Le Pen,
03:16l'extrême droite européenne s'est réunie à Madrid
03:18pour un sommet de deux jours.
03:21Objectif affiché du parti patriote pour l'Europe,
03:24devenir la nouvelle norme à Bruxelles
03:26et dans toute l'Union européenne.
03:27Le président argentin remet au patron de Tesla
03:30sa célèbre tronçonneuse pour l'aider à couper
03:33dans les dépenses publiques.
03:34Ce vent de liberté qui souffle aujourd'hui
03:36sur toutes les démocraties occidentales,
03:38Trump l'incarne aux Etats-Unis, nous l'incarnons en France.
03:41Même si des parallèles avec les années 30
03:43sont établis par de plus en plus d'historiens,
03:45on va essayer de comprendre pourquoi le contexte
03:47d'aujourd'hui est aussi différent.
03:49Entre les nouvelles technologies, les réseaux sociaux,
03:51des armes mille fois plus puissantes,
03:53nous ne sommes pas au XXe siècle.
03:55Enfin, dernière partie et pas des moindres,
03:58nous allons faire le tour des résistances
04:00qui se mettent en place.
04:02Car oui, dans tous ces pays,
04:04des partis actifs de la population
04:06refusent le mouvement en cours
04:08et le font savoir au travers d'actions
04:11multiples et variées dont on n'entend pas beaucoup parler.
04:14Bref, bienvenue dans cette émission spéciale
04:16sur l'état des démocraties en Europe
04:18et aux Etats-Unis pour Blast.
04:26Commençons par les Etats-Unis,
04:27le gros morceau de notre émission du jour.
04:29Dans la dernière vidéo de Blast sur le sujet,
04:31réalisée par Paloma Moritz,
04:33on vous décrivait tout ce qui s'était passé
04:35au mois de janvier.
04:37C'était déjà assez vertigineux
04:39et puis un sacré nombre de bouleversements
04:41ont déjà été comptabilisés.
04:50On va commencer par l'offensive numérique
04:52inédite du gouvernement Trump
04:54sur l'État fédéral.
04:56Donald Trump a nommé Elon Musk
04:58à la tête du Département de l'Efficacité Gouvernementale,
05:00le DOGE,
05:02une entité créée par décret présidentiel
05:04visant à restructurer
05:06l'appareil d'État américain.
05:08Le 11 février, le président a signé
05:10un décret ordonnant aux agences
05:12fédérales de planifier
05:14des réductions massives de personnel
05:16avec pour objectif
05:18de réduire les dépenses gouvernementales
05:20de 2 000 milliards
05:22de dollars en éliminant
05:24ce qu'ils considèrent comme des fraudes
05:26et des gaspillages.
05:28Et la méthode est à peu près la même que
05:30lorsqu'Elon Musk était arrivé à la tête
05:32de Twitter, rebaptisé X,
05:34où il avait annoncé licencier
05:3680% du personnel,
05:38brutalement et sans aucune
05:40explication.
05:42Messagerie désactivée et ordinateur bloqué.
05:44C'est ainsi que ce cadre de Twitter
05:46a appris son licenciement vendredi matin.
05:48Un témoignage parmi des centaines
05:50d'autres, tous touchés par le nouveau plan
05:52social. Depuis début février,
05:54le DOGE a ciblé des agences clés telles
05:56que la Federal Aviation Administration
05:58et le Consumer Financial Protection Bureau.
06:00Des licenciements
06:02massifs ont été initiés,
06:04notamment au sein de la FFA,
06:06quelques semaines seulement après un accident
06:08aérien mortel à Washington D.C.
06:10Ces actions ont suscité des inquiétudes
06:12quant à la sécurité publique
06:14et à l'efficacité des services gouvernementaux,
06:16sans parler du
06:18désastre concernant USAID.
06:20Donald Trump a
06:22démantelé l'Agence des États-Unis pour le
06:24Développement International, supprimant
06:26ainsi soudainement des milliers d'emplois
06:28et interrompant des programmes
06:30vitaux dans plus de 120 pays.
06:32Cette décision prive des millions de personnes
06:34d'une aide essentielle en matière de santé,
06:36d'alimentation et de secours d'urgence.
06:38Des experts dénoncent un acte
06:40illégal et une catastrophe humanitaire
06:42d'ampleur mondiale. Suppression,
06:44démantèlement, restructuration,
06:46la méthode est la même dans tout l'État fédéral.
06:48Ce branche, quand ils arrivent dans ces administrations-là
06:50avec leur ordinateur portable
06:52sur ces bases de données, il est tout à fait possible,
06:54comme le disent certains experts, que les États-Unis
06:56soient aujourd'hui exposés
06:58à un risque de sécurité nationale
07:00majeure. Parce que, justement,
07:02ces personnes-là, qui n'ont pas d'expérience,
07:04qui sont très jeunes, qui sont
07:06à la fois arrogantes et sans doute
07:08assez naïves et manipulables,
07:10se retrouvent en possession
07:12d'informations, par exemple fiscales,
07:14hyper précieuses et qui pourraient
07:16mal exploiter. Que se passe-t-il
07:18avec cette entreprise conduite par Elon Musk ?
07:20Elle se passe dans une opacité complète.
07:22Il ne rentre pas de compte sur leurs
07:24agissements au quotidien. Il y a bien entendu
07:26des fuites, des articles qui sont publiés
07:28dans la presse, certains documents
07:30écrits, des témoignages anonymes
07:32de membres de ces administrations-là.
07:34Moi, je suis surpris,
07:36parce qu'on a l'impression d'assister, vous savez,
07:38vous êtes au lendemain d'un coup d'État dans un
07:40pays du tiers monde, où vous avez
07:42des soudards qui arrivent
07:44et qui cassent un bureau
07:46qui leur déplait. Parmi les licenciés,
07:48300 employés chargés de la gestion
07:50de l'arsenal nucléaire, par exemple,
07:52ou encore des membres du National Institute of Health,
07:54compromettant ainsi
07:56les recherches médicales majeures,
07:58notamment sur le cancer. Ce n'est pas tout.
08:00L'une des mesures du DOJ a été
08:02la demande d'accès aux données fiscales des contribuables
08:04auprès de l'Internal Revenue Service.
08:06Et tout cela,
08:08en faisant fi de la confidentialité et de la protection
08:10des données, d'autant plus que
08:12Musk continue de diriger
08:14plusieurs entreprises privées, dont les
08:16intérêts pourraient entrer en conflit
08:18avec ces nouvelles responsabilités gouvernementales.
08:20L'équipe Trump a anticipé
08:22tout cela. Et donc, ce qu'elle était en train de faire
08:24avec DOJ, avec Elon Musk,
08:26c'est la politique du fait accompli.
08:28C'est-à-dire qu'on brûle tout,
08:30on sabre dans l'État fédéral,
08:32et ensuite, bien sûr, il y a des contestations, il y a des recours
08:34en justice, mais d'une certaine façon, le mal est fait.
08:36En accédant aux systèmes informatiques
08:38sensibles, tels que ceux du département du Trésor,
08:40le DOJ a obtenu
08:42le contrôle des données financières
08:44de millions d'Américains
08:46et la capacité de superviser
08:48les dépenses fédérales.
08:50Cette centralisation du pouvoir
08:52entre les mains d'un individu non-élu
08:54soulève des préoccupations majeures
08:56concernant la démocratie
08:58et la transparence gouvernementale.
09:00Comme le souligne le Grand Continent,
09:02cette opération soulève de graves
09:04inquiétudes d'ordre démocratique.
09:06On pourrait avoir assisté à une prise
09:08de contrôle par l'homme le plus riche
09:10du monde du système des paiements
09:12fédéraux. De plus, le DOJ
09:14a entrepris de démanteler des organismes
09:16de réglementation financière, tels que
09:18le CFPB, accusé de freiner l'innovation
09:20et d'entretenir une bureaucratie inefficace.
09:22Tout ce qui concerne le DOJ a créé
09:24une certaine indignation du côté des démocrates.
09:26Certains parlent même de
09:28mise en place d'une dictature.
09:50Mais ce n'est pas qu'une question de politique.
10:02Du côté des universitaires,
10:04des chercheurs et des spécialistes,
10:06pour la première fois, les termes de
10:08coup d'État ou de dictature commencent
10:10aussi à être sérieusement utilisés
10:12pour qualifier ce qu'il se passe.
10:14Selon le prix Nobel d'économie Paul Krugman,
10:16les Américains ont peut-être
10:18déjà vécu ce qui s'apparente
10:20à un coup d'État du XXIe siècle.
10:22Il n'y a peut-être pas de char
10:24dans les rues, mais le contrôle effectif
10:26du gouvernement pourrait déjà
10:28avoir échappé aux mains des élus.
10:30Le très célèbre historien Timothy Snyder
10:32dénonce lui aussi un véritable
10:34coup d'État qui aurait pour objectif
10:36la déchéance du Congrès
10:38et du processus démocratique.
10:40Mais alors qu'en est-il de la politique
10:42dans les autres domaines ?
10:44Impossible de tout résumer ici.
10:46En un mois, des dizaines
10:48de décrets ont été signés
10:50et tout ça avance à vitesse grand V.
10:52Ça va si vite que même les commentateurs
10:54et les journalistes n'ont pas
10:56le temps de tout analyser.
10:58Et ça, c'est l'objectif.
11:00L'administration Trump utilise
11:02une stratégie de saturation législative.
11:04Elle multiplie les décrets
11:06dans des domaines variés,
11:08comme l'immigration, l'environnement,
11:10la justice, pour rendre difficile,
11:12voire impossible, leur suivi
11:14et leur contestation.
11:16Pourtant, la ligne qui se dessine
11:18est de plus en plus claire.
11:20Donald Trump est en train
11:22de suivre, sans le dire,
11:24le Project 2025.
11:26Rappelez-vous, ce Project 2025
11:28qui avait commencé en 2022,
11:30était censé incarner un projet
11:32de transition présidentielle
11:34et avait été créé par la Heritage Foundation.
11:36La Heritage Foundation, c'est un cercle
11:38de réflexion ultra-conservateur
11:40et ultra-puissant.
11:42Ils ont produit ce document,
11:44900 pages, un programme pour le président
11:46sur à peu près tous les sujets de société,
11:48de l'économie à l'éducation,
11:50en passant par les droits des femmes
11:52ou des personnes LGBT.
11:54La direction est limpide.
11:56Revenir à une société proche
11:58de celle du XIXe siècle par bien des aspects,
12:00avec des valeurs ultra-chrétiennes
12:02et nationalistes.
12:04Ce projet a pour objectif
12:06de détruire ce qui est défini comme le wokeisme,
12:08à savoir des droits fondamentaux
12:10comme l'accès des femmes à l'avortement,
12:12la contraception ou encore les droits LGBT.
12:14Tout simplement.
12:16Ce programme d'extrême droite est tellement
12:18radical, tellement conservateur
12:20que Donald Trump en personne
12:22s'en était détaché pendant sa campagne.
12:24I have nothing to do with project 2025.
12:26That's out there.
12:28I haven't read it. I don't want to read it.
12:30Purposely, I'm not going to read it.
12:32Quand les journalistes avaient pointé ses liens forts
12:34avec cette fondation, il avait nié,
12:36avait qualifié certaines des mesures de,
12:38je cite, absolument ridicule
12:40et abominable. Il avait assuré
12:42qu'il n'appliquerait pas un programme
12:44aussi choquant et c'est pourtant
12:46exactement ce qu'il est en train de faire.
12:48Gêne à l'embauche de tout employé
12:50civil fédéral, suppression des politiques
12:52de diversité dans l'État fédéral,
12:54interdiction des personnes transgenres dans l'armée,
12:56retrait des États-Unis de l'OMS,
12:58de l'accord de Paris, gel de tous les paiements
13:00d'aides américaines internationales,
13:02la liste est longue. Il a
13:04déjà appliqué des dizaines de mesures
13:06directement sorties
13:08de ce programme.
13:10Ainsi, l'actrice transgenre Hunter
13:12Schaffer a expliqué que son genre avait été
13:14changé pour celui d'homme sur son passeport.
13:16Merde.
13:18I don't give a f***
13:20that they put an M
13:22on my passport.
13:24It doesn't change
13:26really anything about me
13:28or my transness.
13:30However, it
13:32does make
13:34life a little
13:36harder. Et 15 000 personnes
13:38vont être licenciées dans l'armée.
13:40C'est quelques-unes des nombreuses mesures
13:42contre le wokisme qu'il a déjà mis en place.
13:44Il a également commencé
13:46très activement à déporter des sans-papiers
13:48dans leur pays d'origine. Le tout
13:50sur fond de discours racistes
13:52et xénophobes. Et de ce
13:54côté, la tension est vraiment montée
13:56d'un cran. Ce mandat, c'est aussi
13:58celui de l'explosion de discours
14:00déshumanisants.
14:02Par exemple, cette vidéo d'ASMR
14:04de personnes déportées de force
14:06publiée sur le compte officiel
14:08de la Maison Blanche.
14:18...
14:22L'ASMR vise à procurer
14:24un état de bien-être. L'objectif
14:26de cette vidéo est donc de se
14:28réjouir, de normaliser,
14:30voire d'esthétiser
14:32la souffrance et l'humiliation
14:34des personnes migrantes, transformant
14:36leurs douleurs immenses en une
14:38forme de divertissement sensoriel.
14:40C'est probablement l'un des signes les plus
14:42avancés du discours déshumanisant.
14:44Autre signe que Trump s'est définitivement
14:46rapproché de ce Project 2025,
14:48à peine investi, il a nommé
14:50l'un de ses principaux auteurs à
14:52la tête de l'une des administrations les plus
14:54importantes. Russell Vost dirige
14:56désormais le bureau de la gestion
14:58et du budget, une place centrale
15:00et déterminante. Son objectif,
15:02expliqué en 2023 en ces
15:04termes, est, je cite,
15:06de traumatiser les
15:08bureaucrates. Ce n'est pas le seul,
15:10de nombreuses autres figures de ce cercle
15:12d'extrême droite ont été mises à
15:14des postes clés, comme John Malcom,
15:16qui siège à la Commission américaine
15:18de détermination des peines, ou Brendan
15:20Carr, nommé à la tête de la Commission
15:22fédérale des communications. Bref,
15:24si on veut comprendre ce qui se passe aujourd'hui aux États-Unis,
15:26on peut tout simplement lire
15:28ce document de 900 pages. On y
15:30retrouvait notamment une hostilité très
15:32assumée vis-à-vis de la liberté
15:34de la presse. Sans
15:36surprise donc, depuis son investiture,
15:38Donald Trump a
15:40intensifié son assaut méthodique
15:42contre les médias. Ce qui
15:44était autrefois des tweets rageurs
15:46est devenu une politique d'État
15:48visant à entraver l'accès
15:50à l'information. L'un des aspects de la stratégie
15:52du président des États-Unis, de manière
15:54générale, est d'imposer une
15:56nouvelle langue, un nouveau vocabulaire
15:58pour tout le pays. Ça passe par
16:00des retournements lexicaux, des détournements
16:02de sens, ou encore par
16:04le fait de carrément renommer des zones
16:06géographiques, comme le golfe du Mexique,
16:08que Trump a soudainement renommé
16:10le golfe d'Amérique. Ce qu'il demande
16:12désormais aux journalistes, ce n'est plus
16:14seulement de ne pas alerter sur le danger démocratique
16:16majeur qu'il représente,
16:18ce n'est plus seulement de taire l'intégralité
16:20des affaires le concernant, c'est aussi
16:22d'employer le vocabulaire
16:24qu'il essaie d'imposer.
16:26Et pour ceux qui ne le font pas, les représailles
16:28ne se sont pas faites attendre.
16:30Ainsi, la semaine dernière,
16:32l'agence de presse Associated Press,
16:34l'une des plus grosses des États-Unis
16:36et même du monde, est désormais
16:38interdite de maisons blanches
16:40ou d'avions présidentielles. Ce qui leur est reproché ?
16:42Eh bien, ils ont continué à parler
16:44du golfe du Mexique et non d'Amérique.
16:46Ne pas obéir à Trump,
16:48et c'est la sanction. La porte-parole
16:50d'AP, Lorraine Easton,
16:52a expliqué publiquement
16:54« Il s'agit d'un gouvernement qui dit aux publics
16:56et à la presse quels mots utiliser
16:58et qui exercent des représailles
17:00s'ils ne suivent pas les ordres du gouvernement.
17:02La répression médiatique s'est également
17:04étendue au Pentagone,
17:06où CNN, Washington Post et NPR
17:08ont été expulsés de leurs bureaux
17:10en février 2025.
17:12Ces espaces ont été réattribués
17:14à des médias pro-Trump,
17:16notamment One et Newsmax,
17:18établissant un monopole idéologique
17:20sur les informations liées à la défense.
17:22Cette décision empêche là encore
17:24des journalistes d'accéder au briefing
17:26militaire, limitant leur capacité
17:28à enquêter sur les opérations américaines
17:30et sur la politique de défense
17:32de l'administration.
17:34Comme le souligne Reporter sans frontières,
17:36les autorités ont commencé à supprimer
17:38des milliers de pages des sites
17:40web d'agences gouvernementales,
17:42notamment ceux des centres de contrôle
17:44et de prévention des maladies,
17:46du ministère de la justice, du bureau
17:48du recensement, du ministère de la santé
17:50et des services sociaux et de l'agence de protection
17:52de l'environnement. De plus,
17:54plusieurs équipes de services de presse
17:56et de communication d'agences gouvernementales
17:58se sont vues interdire de s'exprimer
18:00publiquement. Lors de la dernière
18:02semaine de janvier, la Maison Blanche
18:04a aussi restreint l'accès aux comptes rendus de la présidence
18:06qui détaillent les activités
18:08quotidiennes du président, sans
18:10fournir d'explications aux journalistes
18:12concernés. Pendant ce temps, la
18:14Federal Communications Commission
18:16a été transformée en un instrument
18:18de répression contre les médias
18:20critiques. Sous la direction de
18:22Brendan Carr, l'AFCC
18:24a lancé des enquêtes uniquement
18:26ciblées contre CBS, ABC
18:28et NBC, tout en laissant
18:30Fox News et autres médias pro-Trump
18:32intacts. Poussant
18:34plus loin cette stratégie de répression,
18:36l'AFCC a également ouvert une enquête sur
18:38les financements de NPR et PBS
18:40visant à justifier
18:42la suppression de leur subvention fédérale
18:44et à faire taire les derniers bastions
18:46de l'information publique indépendante.
18:48Ces deux médias, ce n'est pas n'importe quel média.
18:50Il s'agit là des deux gros médias publics
18:52qui sortent des enquêtes et font de l'investigation
18:54que le pouvoir essaie donc
18:56de censurer.
18:58Et Trump ne se contente pas seulement de censurer.
19:00Il menace désormais ouvertement
19:02l'existence même de la presse
19:04libre. Les deux derniers mois de
19:062024, il a insulté,
19:08attaqué, menacé les médias
19:10au moins 108 fois
19:12dans des discours ou des remarques publiques
19:14selon un décompte de Reporters sans frontières.
19:16En mars 2025,
19:18il a suggéré que les journalistes refusant
19:20de révéler leurs sources devaient être
19:22emprisonnés et que les médias
19:24diffusant des informations critiques à son égard
19:26devraient voir leur licence
19:28de diffusion révoquée.
19:30Les journalistes sont parfois
19:32directement nommés et donc exposés
19:34massivement à des menaces de mort.
19:36Elon Musk a par exemple récemment
19:38demandé que l'équipe du magazine 60 minutes
19:40de la chaîne CBS soit
19:42condamnée à une longue peine de prison
19:44pour avoir simplement
19:46interviewé un détracteur de sa politique.
19:48Pour en savoir plus, parce que la liste
19:50est encore très longue, n'hésitez pas à lire
19:52cet article de Carole Bregnière pour Blast
19:54qui fait le tour du sujet.
19:56En attendant, on va aborder un autre sujet,
19:58le judiciaire,
20:00autre contre-pouvoir majeur qui n'est pas épargné.
20:02Dès les premières semaines de son
20:04mandat, Trump a signé une série de décrets
20:06exécutifs controversés, dont plusieurs
20:08ont été bloqués par des tribunaux fédéraux.
20:10Plutôt que de respecter ces décisions,
20:12l'administration a choisi de les ignorer
20:14ou de les contourner. Par exemple,
20:16malgré une injonction judiciaire suspendant
20:18le gel des dépenses fédérales,
20:20Trump a partiellement maintenu cette mesure,
20:22qualifiant ainsi l'autorité judiciaire.
20:24Parallèlement, Trump et ses alliés
20:26ont intensifié leurs attaques verbales
20:28contre les juges. Ils ont menacé
20:30de destituer les juges opposés
20:32à leurs actions, qualifiant certaines
20:34de leurs décisions d'illégal et d'attaque
20:36contre la démocratie américaine.
20:38Musk a carrément ouvertement appelé
20:40à la destitution de juges fédéraux qui
20:42bloquaient les efforts du DOJ pour réduire
20:44les dépenses gouvernementales dont on a parlé plus tôt.
20:46Il a notamment qualifié un juge
20:48de corrompu et a exigé
20:50son impeachment immédiat.
20:52L'administration Trump a également entrepris
20:54de remodeler le paysage judiciaire
20:56en nommant des juges favorables
20:58à son agenda politique.
21:00En accélérant les nominations de magistrats
21:02partageant sa vision du monde,
21:04le président cherche évidemment à influencer
21:06durablement l'orientation des tribunaux
21:08fédéraux, compromettant ainsi
21:10leur impartialité et leur indépendance.
21:12Par exemple, Ed Martin,
21:14connu pour sa défense des émeutiers
21:16du 6 janvier 2021 et son soutien
21:18aux allégations infondées de fraude électorale
21:20en 2020, a été nommé
21:22procureur fédéral permanent
21:24pour le district de Columbia.
21:26Cette nomination a été
21:28critiquée pour son potentiel à
21:30politiser davantage les poursuites judiciaires
21:32dans la capitale.
21:34Mi-février, le président a indiqué
21:36avoir demandé au ministère de la Justice
21:38de mettre fin aux fonctions
21:40de tous les procureurs américains
21:42restants du mandat de son
21:44prédécesseur Joe Biden. Selon lui,
21:46le ministère avait été politisé
21:48comme jamais auparavant.
21:50Cette hostilité envers le pouvoir judiciaire
21:52s'étend au-delà des frontières américaines.
21:54En février 2025, Trump a émis
21:56un décret imposant des sanctions contre la
21:58Cour pénale internationale, la CPI,
22:00accusant l'institution
22:02d'abus de pouvoir après l'émission
22:04de mandats d'arrêt contre ses alliés politiques
22:06comme Netanyahou. Là encore,
22:08ce sont des faits
22:10qui, mis bout à bout, soulèvent l'ampleur
22:12de la destruction démocratique en cours.
22:14Le 15 février, Donald
22:16Trump a franchi un nouveau cap.
22:18Il a déclaré sur X
22:20« Celui qui sauve sa patrie
22:22ne viole aucune loi ».
22:24Une citation attribuée
22:26à Napoléon qui en dit très long
22:28sur sa conception de la justice.
22:30Il revendique le droit de pouvoir faire
22:32ce qu'il veut, car
22:34s'il dit qu'il fait cela pour sauver le pays,
22:36eh bien alors tout est perdu.
22:38Alors est-ce du fascisme ?
22:40De l'autoritarisme ?
22:42En fonction des commentateurs,
22:44le champ lexical varie.
22:46Si l'on s'en tient aux commentaires des universitaires,
22:48beaucoup tombent d'accord pour dire
22:50que le trumpisme répond à bon nombre
22:52des 14 critères du fascisme
22:54selon Umberto Eco,
22:56notamment le populisme sélectif
22:58où Trump prétend incarner seul
23:00la volonté du peuple véritable
23:02contre des élites corrompues.
23:04Son obsession du complot est évidemment
23:06dans ses attaques répétées
23:08contre des ennemis imaginaires
23:10comme l'Etat profond
23:12et les fraudes électorales inexistantes.
23:14Son mépris pour les faibles
23:16ou encore le culte du héros
23:18plongerait les Etats-Unis dans le fascisme
23:20si l'on s'en tient à cette définition d'Umberto Eco.
23:22Il y a beaucoup d'aspects à développer.
23:24On va en développer un, celui du culte de la personnalité.
23:26Voici le portrait officiel de Trump
23:28pour son second mandat
23:30qui tranche avec le premier portrait en 2017
23:32où il affichait encore un semblant de retenue.
23:34Si Trump a toujours été un homme politique égocentrique,
23:36son culte de la personnalité
23:38s'est fortement accentué ces derniers mois
23:40par la façon dont il se met en scène
23:42et par la manière dont son entourage
23:44et ses soutiens parlent de lui.
24:05Depuis janvier, il répète
24:07qu'il est l'unique rempart
24:09contre le chaos,
24:11le seul à pouvoir sauver l'Amérique
24:13ou encore le dernier espoir
24:15face aux élites corrompues.
24:17Il s'est lui-même désigné comme le roi
24:19en souhaitant une longue vie au roi
24:21sur son réseau social.
24:23Il a accompagné ce poste
24:25depuis le début de sa carrière.
24:27Il s'est également désigné
24:29comme le roi
24:31en souhaitant une longue vie au roi
24:33Il a accompagné ce poste d'un montage photo
24:35où on le voit, en roi,
24:37en fausse une du Times.
24:39Ses partisans ne sont pas en reste.
24:41Depuis son retour, on voit émerger
24:43des slogans hallucinants comme
24:45« Trump est notre roi légitime »
24:47ou « Dieu l'a envoyé pour nous protéger »
24:49diffusés parfois par des figures influentes
24:51de la droite radicale.
24:53On ne gouverne plus un pays,
24:55on orchestre une mise en scène autour d'un homme.
24:57Ou plutôt de deux.
24:59Car ce culte de la personnalité
25:01est en train d'être renforcé
25:03par celui qui est en train de se construire autour
25:05d'Elon Musk, visiblement tout aussi
25:07mégalomane que lui.
25:09De manière générale, il prend une place médiatique croissante.
25:11Il est compliqué de comprendre
25:13quel est très exactement
25:15son projet. Mais revenons à Donald Trump.
25:17L'historien Robert Paxton
25:19le qualifie de « fasciste ».
25:21Mais qu'est-ce que c'est que le fascisme ?
25:23Cet article intitulé « Fascisme définition »
25:25de l'universitaire Frédéric Lordon
25:27en donne une nouvelle définition,
25:29directement écrite, pour désigner
25:31la situation actuelle.
25:33Il contribue donc au débat public sur la question.
25:35Il souligne que le fascisme
25:37comprend selon lui un État
25:39autoritaire, d'une part engagé dans la
25:41normalisation institutionnelle
25:43de tous les secteurs de la production des
25:45idées, éducation, recherche,
25:47culture, médias.
25:49La purge anti-woke des institutions
25:51de services publics états-uniennes
25:53est sans doute appelée à faire modèle du genre.
25:55Un État, d'autre part,
25:57resserré sur son appareil
25:59de force, police-justice
26:01acquise à son orientation idéologique.
26:03Une autre caractéristique est de conduire
26:05une majorité des dominés,
26:07objectivement maltraités par l'ordre
26:09socio-économique et symboliquement dégradés,
26:11à se refaire
26:13en se retournant non contre
26:15les dominants, mais contre plus dominés
26:17qu'eux. Et des définitions,
26:19il y en a plein. De très nombreux chercheurs
26:21sont à peu près d'accord
26:23pour relever des similitudes très
26:25fortes avec le fascisme des années 30
26:27et la situation actuelle aux Etats-Unis.
26:29Mais presque tous soulignent
26:31aussi les différences.
26:33Pour Manon Lefebvre, par exemple, maîtresse
26:35de conférence en civilisation américaine
26:37à l'Université Polytechnique des Hauts-de-France,
26:39il ne faut pas s'attendre
26:41à ce qu'il soit en tout point similaire au régime
26:43de Mussolini ou Hitler, alors
26:45que le monde a évolué. Pour mieux
26:47comprendre, je suis allée demander à Johan Chapoutot,
26:49historien spécialiste du nazisme,
26:51ce qui avait changé depuis cette époque.
26:53La comparaison avec les années 30
26:55me gênait, si vous voulez, c'est qu'il y avait
26:57un soubassement ou un soutènement
26:59anthropologique différent,
27:01qui était la Grande Guerre. C'est-à-dire la violence
27:03de masse de la Grande Guerre, 80 millions d'hommes
27:05appelés au combat,
27:07avec l'obligation
27:09de tuer. Tout cela est
27:11difficile à déconstruire
27:13dans un temps d'après-guerre.
27:15Et on sait très bien que la démobilisation
27:17psychique et culturelle prend beaucoup plus
27:19de temps que la démobilisation technique et matérielle
27:21qui est elle-même très complexe.
27:23Donc la différence, je la voyais là.
27:25Et
27:27de fait, il y a dans les mouvements
27:29fascistes et les mouvements nazis
27:31un rapport à la violence, un
27:33exercice de la violence, une volonté
27:35de dominer la rue par
27:37le coup, la frappe
27:39de nervis qu'il n'y a
27:41pas ou qu'il y a moins
27:43en masse dans les extrêmes-droites
27:45contemporaines, même s'il y a des fractions
27:47dans ces extrêmes-droites contemporaines.
27:49On l'a bien vu à Paris récemment,
27:51on le voit à Lyon quasiment toutes les semaines,
27:53qui valorisent la violence, voire la violence extrême.
27:55Alors là où il y a
27:57une comparaison possible,
27:59c'est que de fait,
28:01si on gomme
28:03ce paramètre
28:05de la diffusion anthropologique
28:07de la violence dans l'entre-deux-guerres,
28:09il y a de fait
28:11un rapport qui est
28:13comparable des extrêmes-droites
28:15des années 30
28:17à l'état de droit,
28:19à la démocratie, au parlementarisme,
28:21à la notion même de droit humain,
28:23comparable à ce que l'on voit aujourd'hui
28:25dans les extrêmes-droites européennes
28:27et américaines, nord-américaines
28:29et sud-américaines. Donc de ce point de vue-là,
28:31la comparaison est pleinement légitime,
28:33d'autant plus que les années 30
28:35sont une période
28:37d'expérimentation
28:39de nouvelles
28:41modalités du contrat social,
28:43comme le libéralisme autoritaire.
28:45C'est une notion qui naît en 1932,
28:47qui estime que l'on doit
28:49favoriser le capitalisme
28:51tout en étant modérément démocrate,
28:53et ce sont des choses que l'on a vues
28:55ressurgir en Europe depuis
28:57le début des années 2000 et qu'on voit
28:59très bien à l'œuvre en France depuis
29:012017. Donc la comparaison,
29:03elle est légitime, elle est par définition légitime
29:05parce qu'on passe notre temps à comparer,
29:07ensuite elle est plus ou moins pertinente,
29:09et là je pense qu'elle est de plus en plus pertinente.
29:11Elle est d'autant plus pertinente que
29:13ce n'est pas nous qui la faisons, cette comparaison.
29:15Ce ne sont pas les journalistes,
29:17ce ne sont pas les chercheurs, ce ne sont pas les historiens
29:19qui premièrement font cette comparaison.
29:21J'entends par là que des gens qui font
29:23des saluts nazis,
29:25qui font des références explicites
29:27au nazisme à l'extrême droite
29:29des années 30, ce ne sont pas
29:31des gens qui sont des
29:33observateurs ou des critiques du monde social et politique.
29:35Ce sont certains acteurs sociaux
29:37et certains acteurs politiques eux-mêmes.
29:39Donc la référence aux années 30,
29:41elle s'impose par les saluts nazis
29:43qu'un Musk ou qu'un Bannon
29:45vont eux-mêmes faire
29:47publiquement.
29:49Elle s'impose également par les
29:51multiples et innombrables références
29:53au nazisme qu'on peut trouver dans les bas-fonds
29:55de l'internet, des réseaux sociaux
29:57de l'extrême droite, jusque-là y compris
29:59aux candidats à la députation
30:01du RN. Et ensuite,
30:03dans un second temps, les journalistes
30:05et les historiens sont bien obligés
30:07de s'en saisir, parce qu'il y a quelque chose
30:09de l'ordre du phénomène.
30:11Enzo Traverso, professeur à l'université Cornell,
30:13préfère d'ailleurs parler
30:15de post-fascisme, car
30:17le fascisme du XXIe siècle ne
30:19peut pas être une répétition de celui
30:21des années 30. Bref, fascisme
30:23ou post-fascisme, ce qu'il faut retenir,
30:25c'est surtout que les démocraties sont en train
30:27de disparaître et que cela ne concerne pas
30:29que les États-Unis.
30:31Ce nouvel
30:37autoritarisme s'étend bien
30:39au-delà des États-Unis. La stratégie
30:41est de réussir à imposer
30:43cette vision du monde autoritaire
30:45et ultra-libérale partout.
30:47La déstabilisation est
30:49orchestrée. Depuis quelques années,
30:51les extrêmes droites de tous les pays se réunissent.
30:53Ainsi, Trump a été un
30:55fervent soutien de Bolsonaro au Brésil
30:57et inversement, il soutient aussi
30:59Pierre Milley en Argentine, dont on vous avait
31:01longuement parlé, et celui-ci est même
31:03venu récemment offrir une
31:05tronçonneuse à Elon Musk.
31:07Côté européen, le plan est clair. L'idée est
31:09de diviser, affaiblir l'Europe en faisant
31:11exploser l'extrême droite.
31:13Les résultats de cette politique assumée,
31:15particulièrement portée par Elon Musk,
31:17a été particulièrement frappante
31:19dimanche dernier.
31:21Lors des élections fédérales allemandes du 23 février,
31:23le parti d'extrême droite
31:25alternative sur Deutschland
31:27a réalisé une percée historique
31:29en obtenant environ 20%
31:31des voix. C'est deux fois plus qu'en
31:332021, se positionnant
31:35en deuxième place derrière la CDU.
31:37L'AFD, on le rappelle, c'est un parti ambigü
31:39avec le nazisme en Allemagne
31:41qui produisait ce type d'affiches,
31:43alors que sa présidente disait cela
31:45à propos d'Hitler.
31:57C'est une extrême droite
32:09parmi les plus radicales au monde.
32:11Et le parti de la droite traditionnelle,
32:13la CDU, a récemment rompu le cordon
32:15sanitaire qui le distanciait d'elle.
32:17Le rôle d'Elon Musk,
32:19qui a très activement fait campagne
32:21pour cette extrême droite, notamment
32:23en modifiant ses algorithmes pour promouvoir
32:25leurs idées et de plus en plus
32:27documenter. Il s'agit là
32:29d'un cas d'ingérence manifeste.
32:31Il soutient l'extrême droite
32:33partout en Europe, en Grande-Bretagne,
32:35en Allemagne et dans de nombreux pays.
32:37C'est inacceptable et cela
32:39met en danger le développement démocratique de l'Europe.
32:41Il met en danger notre communauté
32:43et c'est critiquable.
32:45Le président
32:47américain a d'ailleurs salué
32:49ces résultats, qualifiant le scrutin
32:51de grand jour pour l'Allemagne
32:53et les Etats-Unis. Parallèlement,
32:55des alliances se forment entre Trump et des leaders
32:57populistes européens tels que Giorgia Meloni
32:59en Italie et Viktor Orban en Hongrie.
33:01Ces collaborations
33:03renforcent une coalition internationale
33:05d'extrême droite, partageant
33:07des stratégies et des ressources
33:09pour étendre son influence.
33:11Il se voit de plus en plus.
33:13La coordination stratégique est claire
33:15et Musk a même déployé un slogan
33:17spécialement pour l'Europe,
33:19Make Europe Great Again.
33:21Lors de la conférence de sécurité de Munich,
33:23le vice-président américain J.D. Vance
33:25a prononcé un discours
33:27affirmant que la principale menace
33:29pour l'Europe est interne,
33:31liée à la soi-disant censure
33:33de la liberté d'expression.
33:45Le nouveau président états-unien
33:47démolit les alliances traditionnelles
33:49en s'attaquant à l'Europe
33:51et en négociant directement avec la Russie
33:53pour une paix improbable en Ukraine.
33:55Le 18 février,
33:57Donald Trump a même gommé la responsabilité
33:59de Moscou dans la guerre, jugeant que
34:01les Ukrainiens auraient dû y mettre
34:03un terme il y a trois ans, se permettant
34:05même un « vous n'auriez jamais dû la commencer ».
34:07Bref, désinformer,
34:09diviser et faire monter l'extrême droite
34:11en Europe, telle est la stratégie
34:13du trumpisme actuel. Cela s'est
34:15vu lors du sommet des extrêmes droites
34:17à Madrid, où le slogan
34:19« Make Europe Great Again » a été repris.
34:21Puis, évidemment, lors de la
34:23« Conservative Political Action Conference »,
34:25réunion des mouvements d'extrême droite du monde entier.
34:27Lors de l'édition de février
34:292025, des figures
34:31politiques internationales telles que
34:33Nigel Farage, le président argentin
34:35Javier Millet et le leader du parti
34:37Vox, Santiago Abascal,
34:39ont participé à l'événement.
34:41Une collaboration internationale de plus en plus
34:43puissante entre les mouvements
34:45d'extrême droite, même les plus radicaux.
34:47Petit hic,
34:49Steve Bannon, le fameux ancien conseiller
34:51de Trump, qui a effectué un salut
34:53nazi
34:57et a fait une déclaration, passée
34:59totalement inaperçue, en expliquant
35:01que Trump allait pouvoir rester au pouvoir,
35:03ce qui est évidemment totalement illégal.
35:05À cause du salut nazi,
35:07Jordan Bardella, qui devait passer juste après
35:09sur la scène, a annulé son discours.
35:11Mais notons tout de même qu'il était là,
35:13à la base. Il n'avait aucun souci
35:15à venir s'entourer de fascistes
35:17ou de personnes accusées de soutenir le nazisme.
35:35Effectivement, en 2018,
35:41le FN avait invité Steve Bannon
35:43à l'un de ses meetings. Et comme vous pouvez
35:45le voir sur cette vidéo, tout le FN
35:47et ses sympathisants lui ont fait une standing
35:49ovation.
35:59Oui, le même qui a fait un salut nazi, oui.
36:01À l'époque, Steve Bannon parle de Marine Le Pen
36:03comme ça.
36:19Face à la polémique,
36:21la banalisation du trumpisme étant à l'époque
36:23quand même beaucoup moins avancée qu'aujourd'hui,
36:25elle avait expliqué qu'il lui donnait
36:27simplement de bons conseils.
36:33Toute l'extrême-droite française
36:35est aujourd'hui proche du trumpisme,
36:37à commencer par Reconquête.
36:45Soutien très, très assumé
36:47et très affiché. Ils ont même fait sa campagne
36:49en Europe par le biais de Sarah Knafo,
36:51députée Reconquête,
36:53qui est retournée le week-end dernier
36:55pour parler de l'extrême-droite.
36:57Ils ont même fait sa campagne en Europe
36:59par le biais de Sarah Knafo, députée Reconquête,
37:01qui est retournée le week-end dernier
37:03pour la sixième fois.
37:05À la cérémonie d'investiture de Donald Trump cette année,
37:07il y avait donc elle,
37:09Éric Zemmour, mais aussi Marion Maréchal
37:11qui est donc de retour au RN
37:13et Louis Alliot, maire RN de Perpignan.
37:15Et la situation chez nous
37:17est par bien des aspects beaucoup plus proches
37:19du trumpisme que ce que l'on pourrait penser.
37:21Le retournement du vocabulaire
37:23est le même. On accuse quiconque
37:25est en désaccord avec l'extrême-droite
37:27d'être des censeurs, des fascistes,
37:29des dictateurs. Le stigmate
37:31est retourné. Donald Trump
37:33a fait exactement la même chose
37:35pendant sa campagne.
37:37Aujourd'hui, c'est une date à marquer
37:39vraiment d'une pierre blanche,
37:41on est tombé dans la dictature.
37:43Et il faut absolument que tous les Français
37:45qui nous regardent puissent en avoir conscience.
37:47En France, comme aux États-Unis,
37:49nous avons des milliardaires ultra-puissants,
37:51prêts à débourser des fortunes
37:53pour faire gagner l'extrême-droite.
37:55En France aussi, ces idées,
37:57la vision du monde ultra-discriminante
37:59qu'elle promeut, sont en train de
38:01gagner une partie de la classe politique.
38:03Pericles, c'est huit lettres pour
38:05patriotes, enratinés, résistants,
38:07identitaires, chrétiens, libéraux,
38:09européens et souverainistes.
38:11D'ailleurs, ces huit lettres, il y a un projet,
38:13jusqu'ici secret, piloté par Pierre-Edouard
38:15Sterrin, un milliardaire ultra-libéral
38:17et réactionnaire,
38:19sur lequel on a enquêté pendant plusieurs mois
38:21avec Lucas Burel. Dans ce projet,
38:23il y a trois éléments qu'il faut retenir.
38:25Le premier, c'est que c'est un projet politique.
38:27Pericles, ça vise à faire
38:29gagner, en utilisant tous les moyens
38:31légaux possibles, l'extrême-droite
38:33ou la droite, à la prochaine présidentielle.
38:35Bref, nous aurions bien tort de nous croire
38:37protégés du fascisme. Et attention
38:39avec les années 30. Oui,
38:41il y a des dynamiques similaires, des points communs,
38:43on l'a souligné, mais le contexte a aussi changé.
38:45Et les comparaisons historiques
38:47doivent être maniées avec précaution.
38:49Aujourd'hui, il y a des outils de contrôle
38:51qui n'ont aucune comparaison dans l'histoire.
38:53Il y a la mise en place
38:55d'une technopolis, des caméras,
38:57des micros partout, il y a notre empreinte sur Internet,
38:59des outils de répression inédits,
39:01et il y a la crise écologique,
39:03évidemment, qui n'existait pas auparavant.
39:05Dans ce contexte,
39:07ce à quoi nous faisons face est totalement inédit.
39:15Alors oui,
39:17tout ceci est bien sombre.
39:19La fascisation que nous vivons
39:21n'est pas un fantasme et il est urgent
39:23d'en prendre conscience pour y faire face.
39:25Vous vous dites peut-être qu'à Blast,
39:27nous alertons beaucoup, que nous documentons
39:29énormément cette montée des autoritarismes.
39:31Au fond, c'est encore ce que nous
39:33savons faire de mieux, nous, journalistes.
39:35Informer les esprits, expliquer,
39:37alerter. C'est notre
39:39résistance, mais elle ne suffit pas.
39:41Et si tout ce que je vous ai expliqué aujourd'hui
39:43est très inquiétant, il est indispensable de se rappeler
39:45que l'histoire n'est pas écrite. Faire face
39:47à ce flot d'informations dévastateurs, c'est la première étape.
39:49La deuxième, c'est de résister.
39:51Et au-delà des médias,
39:53de très nombreuses résistances sont
39:55déjà en train de se mettre en place.
39:57Partout à travers le monde,
39:59il y a des gens qui refusent ce rouleau
40:01compresseur et qui se dressent.
40:03Bien sûr, il y a l'évêque Marianne Budd,
40:05qui, le jour de l'investiture de Donald Trump,
40:07fait ce discours bouleversant
40:09devant lui-même et le monde entier.
40:15Mais il y a aussi des gens,
40:17des familles démocratiques, républicaines
40:19et indépendantes,
40:21certains qui ont peur de leur vie.
40:23Et les gens,
40:25les gens qui sélectionnent nos croûtes
40:27et qui nettoyent nos bâtiments d'office,
40:29qui travaillent dans les fermes de poultry
40:31et les plantes de poisson,
40:33qui lavent les assiettes après
40:35manger dans les restaurants et qui travaillent
40:37la nuit dans les hôpitaux,
40:39ils ne peuvent pas être des citoyens
40:41ou avoir la documentation
40:44mais la majorité des immigrants
40:46ne sont pas des criminels.
40:48Du côté des tribunaux, des administrations,
40:50il y a les juges, bien sûr,
40:52mais il y a aussi Brian Driscoll,
40:54nommé accidentellement directeur intérimaire du FBI
40:56en raison d'une erreur de l'administration Trump.
40:58Il lutte activement
41:00pour préserver ses agents face à la purge
41:02annoncée par le président.
41:04Des manifestations timides mais existantes
41:06commencent à s'organiser.
41:08Le 17 février, par exemple,
41:10des manifestations se sont déroulées partout
41:12à travers les États-Unis, initiées par
41:14un mouvement né en ligne sous les mots
41:16« Build the Resistance »
41:18et « 50-501 » en référence
41:20à l'organisation de 50 manifestations
41:22dans les 50 États
41:24en une seule journée.
41:26Les slogans brandis par les protestataires,
41:28appelés à rejeter le fascisme et défendre notre démocratie.
41:30La semaine dernière, le joueur de football
41:32américain Chris Clough a
41:34interrompu un conseil municipal
41:36pour protester contre la mise en place
41:38d'une plaque célébrant le slogan de
41:40Donald Trump, MAGA, sur une bibliothèque publique.
41:42Il s'est réclamé de la non-violence
41:44et comme vous pouvez le voir,
41:46il a été brutalement arrêté.
42:04Du côté des scientifiques, ça commence à bouger aussi
42:06puisque de toute façon, Donald Trump est en train
42:08d'essayer d'annihiler la recherche.
42:10Des syndicats de chercheurs, des sociétés
42:12savantes et de jeunes scientifiques
42:14s'organisent pour appeler à la mobilisation,
42:16défendre les chercheurs menacés de licenciement
42:18et tenter de sauvegarder
42:20des données en danger de disparition.
42:22Contrairement à 2017,
42:24où la marche pour la science s'était largement appuyée
42:26sur le réseau X, ces actions se
42:28coordonnent désormais via Blue Sky
42:30et Mastodon. Dans d'autres pays,
42:32aussi, il y a du mouvement. Il y a
42:34quelques jours, alors que la Maison Blanche ne cesse
42:36d'affirmer qu'elle va faire du Canada le 51ème
42:38Etat américain, lors d'une rencontre
42:40de hockey sur glace avec les Etats-Unis,
42:42la chanteuse Chantal Kriviazouk
42:44a délibérément modifié les paroles de l'hymne
42:46canadien. Au lieu de dire
42:48« nous commandons tous », elle a dit « seuls
42:50nous commandons », devant
42:52un public américain survolté
42:54qui s'est permis de la huer.
43:06Cet acte
43:08a fortement énervé Donald Trump
43:10qui a, à nouveau, qualifié Justin Trudeau
43:12de « loser ».
43:14En Allemagne, oui, l'extrême-droite
43:16explose. Mais il y a aussi eu
43:18des manifestations historiques, lorsque
43:20la droite a rompu le cordon sanitaire
43:22avec l'extrême-droite, juste avant les élections.
43:24Des centaines de milliers de personnes
43:26dans les rues, unies contre le fascisme.
43:36De manière générale, en Europe,
43:38les ventes de Tesla se sont complètement
43:40effondrées, notamment
43:42à cause des prises de position de Musk.
43:44Et de plus en plus de personnes affichent
43:46un sticker sur leur voiture « je l'ai acheté
43:48avant qu'Elon Musk devienne fasciste ».
43:50Ou encore, après son salut nazi,
43:52des activistes ont projeté un
43:54« Heil Tesla » géant sur une usine
43:56en Allemagne. Des personnalités
43:58publiques continuent à ne rien lâcher,
44:00à prendre position sur les
44:02électeurs de Tesla.
44:04Des personnalités politiques de gauche,
44:06comme Alexandria Ocasio-Cortez,
44:08qui, contrairement à une partie des démocrates
44:10qui restent bien timides, n'ont pas
44:12hésité à annoncer rentrer
44:14en résistance.
44:34Sur les réseaux sociaux,
44:48partout dans le monde, la résistance
44:50s'organise. Les algorithmes
44:52favorisent de plus en plus des contenus
44:54d'extrême droite. Et pourtant, les personnes
44:56attachées aux droits humains et à la démocratie
44:58produisent en grande quantité
45:00des memes, de l'humour,
45:02des contenus informatifs et essaient
45:04d'inonder Internet.
45:06Bref, on le voit beaucoup moins, mais
45:08partout, une partie pour l'instant minoritaire
45:10du public s'organise, se mobilise
45:12et fait entendre sa protestation
45:14à travers des modes d'action différents.
45:16Par rapport aux années 30, on a un avantage
45:18qui est réel, qui est qu'on
45:20sait comment ça s'est passé à l'époque.
45:22On est instruit par l'histoire et on peut
45:24peut-être en tirer quelques enseignements
45:26dans la manière de concevoir
45:28l'organisation des partis politiques
45:30de gauche et les unions à gauche.
45:32Par ailleurs,
45:34nous disposons de moyens techniques
45:36qui sont incomparables, évidemment, avec les années
45:3830 et on peut toujours
45:40compter, je pense, avec
45:42une structure
45:44de la fonction publique,
45:46de l'État, de la justice
45:48qui est incomparablement
45:50plus solide que dans les années
45:5230, où on avait un État beaucoup plus faible
45:54et qui a été très violemment attaqué tout de suite
45:56par les extrêmes droites.
45:58La magistrature, par exemple, est une magistrature
46:00en Allemagne qui était au moins
46:02droite, droite nationale conservatrice,
46:04voire d'extrême droite en 1932,
46:061933. Ce n'est plus le cas
46:08aujourd'hui parce que,
46:10de fait, les juristes ont été
46:12un petit peu instruits par les enseignements
46:14de l'histoire parce que le recrutement
46:16socioculturel a changé. Bref,
46:18il y a des paramètres qui ont beaucoup
46:20évolué par rapport aux années 30
46:22et qui font que, là encore, on peut
46:24recourir à des moyens
46:26qui n'existaient pas à l'époque
46:28et que nos prédécesseurs n'avaient pas
46:30eu face à quelque chose qui les
46:32a broyés.
46:56Je voudrais conclure avec cette citation
46:58de l'écrivain Elie Wiesel,
47:00survivant de la Shoah
47:02et infatigable combattant
47:04pour les droits humains au cours de sa vie
47:06lors de la remise de son prix Nobel
47:08de la paix en 1986.
47:26La neutralité aide l'oppresseur,
47:28jamais la victime.
47:30Le silence encourage le persécuteur,
47:32jamais le persécuté.
47:34Vous l'aurez compris, à Blast,
47:36nous avons décidé qu'il était
47:38hors de question de simplement commenter
47:40cette montée du fascisme.
47:42Alors nous résistons à notre manière,
47:44à travers des émissions, des livres,
47:46des articles. Et tout ça, nous ne
47:48pourrions pas le faire sans vous. Si notre travail
47:50vous intéresse, vous pouvez nous soutenir
47:52financièrement en faisant un don
47:54en vous abonnant sur blast-info.fr
47:56et si cela n'est pas possible pour vous,
47:58un simple commentaire, un like,
48:00un partage, c'est déjà
48:02beaucoup et particulièrement important en ce moment.
48:04On le dit rarement, mais merci.
48:06Merci de nous avoir
48:08permis de créer ce média.
48:10Merci de nous permettre de travailler dans un
48:12espace de liberté totale.
48:14En tant que journaliste, je mesure
48:16particulièrement, en ce moment, à quel point
48:18c'est précieux. Alors,
48:20merci de participer à cette
48:22résistance et à très bientôt sur Blast.

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