Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00Bonjour à tous, bienvenue à vous pour Midi News, c'est l'information de la mi-journée.
00:00:05Le parquet de Nanterre demande un procès pour meurtre à l'encontre du policier qui a tiré sur Nahel le 27 juin 2023
00:00:12après un refus d'obtempérer, tuant le jeune homme de 17 ans. Il y avait eu de nombreuses émeutes en France.
00:00:19De première réaction politique qui arrive, le député de la France Insoumise Thomas Porte parle de mise à mort par le policier
00:00:26c'est le procès « relancé » de la police qui tue par l'extrême gauche, nous en parlerons.
00:00:32Des sujets brûlants dans l'actualité également avec l'Ukraine dont l'aide militaire a été suspendue par les Américains
00:00:38et qu'en est-il des Européens ? Jusqu'où est-on prêt à aller alors que la facture ne cesse de s'allonger ?
00:00:44Sur le dossier algérien, Emmanuel Macron persiste et signe pas de bras de fer avec le régime
00:00:49et l'une des pistes évoquées dans le Figaro serait la crainte de tensions communautaires en France.
00:00:54La mort de Jean-Louis Debré, ancien président de l'Assemblée nationale, du Conseil constitutionnel
00:00:59et ex-ministre de l'Intérieur, grand fidèle et ami de Jacques Chirac, les politiques lui rendent hommage.
00:01:06Et pour commencer, le journal Bonjour à vous sommeille à la midi.
00:01:10Bonjour Sonia, bonjour à tous. C'est l'un des grands titres de l'actualité et un thème de débat dans Midi News.
00:01:15De nouveaux axes se dessinent alors que l'Ukraine se dit prête à négocier une reprise de l'aide américaine avec Washington.
00:01:22De son côté, Bruxelles veut mobiliser près de 800 milliards d'euros pour la défense.
00:01:27Et voici comment la présidente de la Commission européenne compte s'y prendre.
00:01:32Les États membres sont prêts à investir davantage dans leur propre sécurité s'ils ont l'espace budgétaire.
00:01:40Nous devons donc leur permettre de le faire.
00:01:43Et c'est pourquoi nous proposerons d'activer la clause de dérogation nationale du pacte de stabilité de croissance.
00:01:51Cela permettra aux États membres d'augmenter considérablement leurs dépenses de défense
00:01:56sans déclencher la procédure concernant les déficits excessifs.
00:02:02Dans le reste de l'actualité, après deux crises respiratoires sévères hier,
00:02:06le pape a dormi toute la nuit et continue à se reposer.
00:02:09C'est ce qu'indique ce matin le Vatican après plus de deux semaines d'hospitalisation.
00:02:14Une hospitalisation, je vous le rappelle, pour une double pneumonie.
00:02:18Et puis vous allez également en parler dans Midi News avec vos invités.
00:02:22Sonia, l'homme politique Jean-Louis Debré est décédé la nuit dernière à l'âge de 80 ans.
00:02:27Proche de Jacques Chirac, il avait été ministre de l'Intérieur,
00:02:30président de l'Assemblée nationale et président du Conseil constitutionnel.
00:02:34L'insoumise Mathilde Panot lui a rendu hommage il y a quelques minutes.
00:02:39Je commence par l'annonce que nous avons eue ce matin de la disparition de Jean-Louis Debré,
00:02:44un des représentants majeurs d'une droite républicaine qui défendait encore les usages démocratiques,
00:02:50pour qui la souveraineté du peuple, notamment par le vote, avait encore une importance et un sens
00:02:55et qui défendait le fait que l'Assemblée ne pouvait pas être un lieu aseptisé et soumis au pouvoir.
00:03:00Je vous rappelle dans les phrases qu'il avait prononcées ces derniers temps,
00:03:05notamment dans une interview, c'est dans les pays totalitaires que les assemblées sont parfaitement sages.
00:03:10Chez nous, il est plus sain que tout cela s'exprime dans l'hémicycle plutôt qu'ailleurs
00:03:14ou encore sur la responsabilité d'Emmanuel Macron dans la situation que nous vivons depuis juillet dernier.
00:03:20Lorsque l'on fait des élections, on envoie au gouvernement le parti ou la coalition qui est arrivée en tête.
00:03:25Là, je m'attendais à ce que compte tenu du résultat des élections législatives qui est sans ambiguïté,
00:03:30le président de la République en tire les conclusions et demande au parti de gauche,
00:03:34le nouveau Front populaire, de prendre sa responsabilité.
00:03:38Voilà ce que disait Jean-Louis Debré.
00:03:40Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à midi, Sonia.
00:03:44Merci beaucoup Somaïa Labili. On vous retrouve tout à l'heure évidemment pour le rappel des faits.
00:03:48Je salue nos invités. Nous sommes avec Georges Fenech qui nous accompagne.
00:03:52Merci de cela. Bonjour à vous. Philippe David également.
00:03:55Bonjour.
00:03:56Céline Fina est avec nous. Je salue évidemment le général Bertrand Cavalier.
00:04:00Bonjour.
00:04:01Merci d'être là. Tanguy Hamon, notre spécialiste pour les justices.
00:04:04Nous allons évidemment parler de cette information de la mi-journée avec déjà de nombreuses réactions politiques.
00:04:09Et parce que ça vous concerne, nos premiers chefs, et que cela peut avoir des conséquences,
00:04:13je salue vraiment la présence de Jean-Christophe Couvy qui est avec nous.
00:04:18Vous représentez quelque part finalement tous les policiers et les forces de l'ordre à travers aussi cette affaire.
00:04:24On rappelle l'information, le parquet de Nanterre a donc demandé un procès pour meurtre à l'encontre du policier qui a tiré sur Nahel.
00:04:31Tout cela s'était passé le 27 juin 2023 après un refus d'obtempérer.
00:04:35Ce tir avait tué le jeune homme de 17 ans.
00:04:38Il y avait eu ensuite des émeutes qui ont embrasé une grande partie de la France.
00:04:43Un débat politique paroxystique qui commence d'ailleurs à renaître avec la réaction sur X du député LFI Thomas Porte
00:04:50qui emploie un mot choquant. Il n'y a pas d'autre mot de mise à mort par le policier.
00:04:56Mais tout d'abord le contexte Tanguy Hamon, que veut dire déjà une telle décision du parquet ?
00:05:01Cela veut dire que le parquet estime qu'il y a eu un acte, une volonté de tuer Nahel de la part du policier.
00:05:08Il ne s'agit pas d'un accident ou d'un acte de légitime défense.
00:05:13On se souvient que le policier se défendait en indiquant qu'il avait eu peur d'être écrasé.
00:05:18On se rappelle de la vidéo, on voyait le véhicule redémarrer.
00:05:22Le parquet est donc allé contre cette version.
00:05:25Il s'appuie sur plusieurs investigations, analyses, des auditions, des interrogatoires, des expertises balistiques, des analyses de vidéos aussi.
00:05:35Il y a eu aussi une reconstitution qui a été très importante puisqu'elle a conclu que Nahel avait bel et bien cherché à démarrer de façon volontaire
00:05:43mais qu'en aucun cas sa manœuvre n'avait mis les policiers en danger de vie imminent.
00:05:49C'est une chose qui est contestée par la défense du policier
00:05:52car il estime que c'est impossible de se mettre à la place d'un agent qui est sur le terrain, qui est au contact direct du danger.
00:05:59Mais tout cela a conduit à ce que le parquet estime que l'acte a été volontaire
00:06:04et que le policier doit être renvoyé devant la cour d'assises pour meurtre.
00:06:08La décision désormais revient au juge d'instruction.
00:06:12Les conséquences sont lourdes. Un procès est devant la cour d'assises pour meurtre.
00:06:17Conséquences pour la vie de ce policier, conséquences pour notre société et conséquences politiques
00:06:25puisque le débat est reparti de plus belle.
00:06:29Mais tout d'abord, je me tourne vers vous Jean-Christophe Couy.
00:06:31Quelle est votre première réaction ?
00:06:33Au syndicat, quand on a appris ça, on est sous le choc.
00:06:37Quand vous êtes policier ou même gendarme, vous faites partie des forces de l'ordre,
00:06:41le matin vous prenez votre arme de service et vous ne pensez pas qu'un jour vous allez passer aux assises
00:06:46et être accusé de meurtre.
00:06:48Encore une fois, on a un métier à part.
00:06:50On a un métier où on défend aussi les citoyens.
00:06:54On est là pour les protéger.
00:06:55Notre boussole, effectivement, c'est la protection des chauffards aussi dans les rues.
00:06:59Vous êtes sur le terrain et vous avez une fraction de seconde pour savoir
00:07:05comment vous devez réagir face à une situation qui est exceptionnelle.
00:07:09Et encore exceptionnelle, toutes les 17 à 20 minutes, il y a un refus d'obtempérer.
00:07:14On sait qu'un cas sur cinq est très grave, est volontaire et met la vie de personne en danger.
00:07:20Quand vous prenez ce véhicule en chasse, vous avez déjà vu que pendant 20 minutes,
00:07:26le conducteur a voulu écraser ou a failli écraser deux personnes
00:07:30et que vous savez que cette personne-là est un danger au volant.
00:07:33Vous devez prendre une décision.
00:07:35Vous devez prendre une décision aussi pour protéger votre collègue.
00:07:38On est des milliers à le faire tous les jours, à figer des situations,
00:07:42à donner des sommations et surtout à faire obtempérer les gens.
00:07:45Et si le conducteur avait obtempéré comme il le fallait, ça ne serait pas produit.
00:07:51La semaine dernière, je suis allé dans un tir parce que je reprends mon arme aussi
00:07:57et j'ai besoin d'être à jour de mes tirs.
00:07:59Et on voit à chaque séance de tir, on a un formateur qui nous rappelle le cadre d'intervention.
00:08:05Le code de sécurité intérieure est assez clair.
00:08:08Et en fait, il vous laisse aussi, à un moment donné, prendre des décisions sur le terrain
00:08:12parce que vous n'avez pas d'autre solution.
00:08:14Et la vraie question, c'est pour ça qu'on attend ce procès,
00:08:16parce qu'encore une fois, des milliers de fonctionnaires de police
00:08:18sont confrontés à ça tous les jours.
00:08:20Ce n'est pas parce que là, vous allez passer en procès que vous êtes déclaré coupable.
00:08:22Vous êtes encore innocent.
00:08:24Vous allez pouvoir vous défendre et vous appuyez aussi sur le code de sécurité.
00:08:29L'affaire est entendue, la messe est dite.
00:08:31Regardez la réaction, j'en parlais d'un député de la France Insoumise, Thomas Porte.
00:08:35C'est le mot, à la fin, mis à mort par un policier.
00:08:40Je veux dire que ça ne fait pas très longtemps qu'il y a eu ces émeutes en France et les conséquences.
00:08:45Il n'y a pas très longtemps que ce débat sur les policiers, entre guillemets,
00:08:49parce que ce sont leurs propos, la police tue, a vraiment provoqué beaucoup de dégâts au sein de la société.
00:08:55Pas seulement, évidemment, des dégâts après les émeutes,
00:08:57mais d'un point de vue aussi psychologique pour les policiers, pour les forces de l'ordre,
00:09:01pour les gendarmes de manière générale.
00:09:03Tout d'abord, décision du parquet, Georges Fenech.
00:09:06Est-ce que ça veut dire qu'il y a de nouveaux éléments pour demander un tel procès, selon vous ?
00:09:12D'abord, permettez-moi de vous dire que cette réaction de LFI est absolument irresponsable.
00:09:19Quand on est parlementaire, quand on est député, on n'emploie pas ces termes-là,
00:09:25parce que ça jette de l'huile sur feu, en plus, ça ne correspond pas à la réalité.
00:09:29Et ça crée un trait très mauvais. Donc, c'est vraiment irresponsable.
00:09:34Alors, j'entends ce qu'a dit Jean-Christophe Coulis, je le comprends parfaitement.
00:09:39La difficulté du métier, l'interpellation, l'usage des armes, tout ça est très compliqué.
00:09:44Maintenant, très honnêtement, moi, je n'ai pas été surpris par ces réquisitions.
00:09:50Ça ne veut pas dire que je les approuve, mais je n'ai pas été surpris par ces réquisitions.
00:09:54D'abord, il convient de rappeler que ce ne sont que des réquisitions.
00:09:58Dans un réquisitoire, le procureur ne dit pas que le fonctionnaire de police est coupable.
00:10:02Le procureur dit qu'il existe des charges précises et concordantes
00:10:06qui justifient de renvoyer devant une cour de jugement, n'est-ce pas ?
00:10:10C'est le mot de meurtre qui résonne le plus fort à nos oreilles.
00:10:14Donc, la décision va appartenir au juge. Donc, on n'en est pas encore là.
00:10:18C'est l'instruction qui décidera, oui ou non, du renvoi devant la cour d'assises.
00:10:22Et quelle que soit sa décision, il y aura toujours une possibilité d'appel,
00:10:25d'ailleurs encore devant la chambre d'instruction.
00:10:28Et ensuite, si jamais il y a renvoi, effectivement, devant une cour d'assises,
00:10:32je rappelle qu'il y a des jurés qui vont composer cette cour d'assises,
00:10:35puisque la peine prévue, elle est au-delà de la cour d'assises départementale.
00:10:39Donc, c'est un jury populaire.
00:10:40Vous avez raison de rappeler tout cela.
00:10:41C'est un jury populaire.
00:10:42Mais quand un président a dit « c'est inexcusable et inexplicable », c'est bien de rappeler tout cela.
00:10:50J'avais critiqué, comme beaucoup d'autres, cette réaction qui était d'abord inatteinte
00:10:53à la présomption d'innocence, c'est-à-dire qu'on actait que c'était effectivement volontaire.
00:10:57Dans la bouche du président qui est garant de l'indépendance de la justice,
00:11:00ça fait vraiment désordre.
00:11:01Et il y a eu beaucoup de réactions en ce sens.
00:11:04Mais là, actuellement, nous sommes sur une qualification qui est quand même très haute
00:11:09et qui va secouer tout le monde de la police et de la gendarmerie.
00:11:12Justement, oui.
00:11:13De meurtre.
00:11:14Parce que chacun comprend au fond de lui-même, en tout cas la l'écrasante majorité des Français,
00:11:19que ce fonctionnaire de police ne s'est pas levé le matin en disant « je vais tuer quelqu'un,
00:11:22je vais tuer un jeune ».
00:11:23Non.
00:11:24Il a eu un geste dont il devra répondre, apparemment, devant une juridiction de jugement.
00:11:30Mais il y aurait eu une qualification autre, par exemple « coup mortel » ayant entraîné la mort sans intention d'adonner.
00:11:37Mais le parquet a bien choisi.
00:11:38Il a dû peser quand même et bien choisir son mot.
00:11:40Mais quand je parlais tout à l'heure des conséquences, moi j'imagine, s'il y a des éléments à charge,
00:11:45ça c'est la justice, c'est autre chose.
00:11:47Mais j'imagine quand même, toutes ces forces de l'ordre sur le terrain,
00:11:50avec les difficultés qui sont les leurs au quotidien et qui risquent leur vie,
00:11:56avec déjà une telle qualification et sans procès, qu'est-ce qui va être dit ?
00:12:00C'est-à-dire, les policiers tuent, meurtrent.
00:12:03Vous avez raison de rappeler tout cela.
00:12:06Il faut rappeler tout cela.
00:12:07Oui, mais le choix du parquet sur le mot meurtre…
00:12:10Imaginez une seconde que le parquet requiert non-lieu.
00:12:15Ça aurait effectivement été une grande satisfaction pour l'ensemble du corps de la police.
00:12:19Mais là, ça mettait le feu.
00:12:21On ne veut pas de jugement.
00:12:23Rappelez-moi ce qui s'est passé juste après ce drame aux policiers.
00:12:27Qu'est-ce qu'on lui a fait ?
00:12:29Il a fait quand même cinq mois de détention provisoire,
00:12:31ce qui est exceptionnel dans l'histoire de la police.
00:12:36Encore une fois, c'est pour ça aussi qu'on était tous vende-boue.
00:12:39On nous accuse d'être corporatistes, etc.
00:12:41Non, on fait un métier qui est à part.
00:12:43C'est pour ça d'ailleurs que nous, on milite aussi pour qu'on ait des magistrats,
00:12:47mais qu'ils soient sensibilisés au métier de la police.
00:12:49Aujourd'hui, on a des magistrats qui…
00:12:53Je ne suis pas là pour les invectiver,
00:12:56mais quand on fait venir des magistrats faire des séances de tir en situation réelle,
00:13:01eux-mêmes ne maîtrisent rien du tout.
00:13:03L'autre jour, encore une fois, je vous dis,
00:13:05il y a un formateur qui me disait qu'on fait venir des magistrats de temps en temps,
00:13:09ceux qui veulent, parce que c'est sur volontariat.
00:13:11Et donc, c'est des simulateurs de tir.
00:13:13Sur les cinq magistrats, il y en a deux qui ont tiré sur des personnes qui n'étaient pas armées.
00:13:16Et après, ils feront « Oulala, j'ai cru que… »
00:13:19En fait, si vous voulez, quand vous avez une fraction de seconde,
00:13:21vous avez ce qu'on appelle un effet tunnel, vous êtes concentré.
00:13:24Mais il y a une différence entre apprécier une situation
00:13:27et requérir un procès pour meurtre, c'est-à-dire l'intention de tuer.
00:13:32Général, je ne sais pas comment vous avez réagi vous-même.
00:13:35Trois choses.
00:13:36Sachant que j'étais sur le terrain pendant des années,
00:13:39j'ai fait usage des armes.
00:13:41Je connais ce genre de situation qui est extrêmement difficile, très complexe.
00:13:46Avec un cadre juridique qui s'est durci, qui est très restrictif aujourd'hui,
00:13:49trop restrictif sur l'usage des armes.
00:13:51C'est un vrai sujet.
00:13:52Bon, pas surpris sur la déclaration des LFI,
00:13:54qui sont d'une stratégie de chaos qui instrumentalise cette situation.
00:13:58Donc, ils sont dans leur rôle.
00:14:00La qualification de meurtre d'emblée, j'ose le dire, me paraît quand même très surprenante.
00:14:05La définition du meurtre, elle est très claire dans le code pénal.
00:14:09Je m'interroge, il m'aurait semblé quand même plus préférable
00:14:14que l'on puisse plus retenir la qualification d'homicide involontaire,
00:14:19ce qui ouvrait quand même les choses, qui ouvrait un autre débat.
00:14:23Maintenant, je rejoins complètement sur la réalité du terrain, savoir avoir un effet.
00:14:29Aujourd'hui, les gendarmes et policiers sont de plus en plus déstabilisés.
00:14:34Ils continuent à faire leur travail, mais ils doutent.
00:14:36Je vous donne le témoignage de ma fille, qui est adjudante dans une brigade territoriale récemment,
00:14:41confrontée à des refus de tempérer.
00:14:43J'observe que la plupart des refus de tempérer,
00:14:45même si les individus ont foncé sur des gendarmes et des policiers,
00:14:48il est très rare qu'il y ait des qualifications de tentative de meurtre.
00:14:52Je m'interroge, si vous voulez, sur le décalage des choses.
00:14:56Mais elle me dit, papa, je prends des risques physiques, d'ordre moral et juridiques.
00:15:03S'il m'arrive quoi que ce soit, je sais que je vais être broyé.
00:15:06C'est ça qu'il pense aujourd'hui.
00:15:08Ça veut dire que ce qui constitue l'assurance à la société,
00:15:11qui la défend dans le quotidien, au travers d'une telle mesure,
00:15:15je ne vais pas jusqu'à dire que les magistrats sont trompés.
00:15:18On verra qu'il y a pour moi un déséquilibre dans la qualification.
00:15:23Je dis simplement que l'effet induit, il faut le prendre en compte.
00:15:26C'est important ce que vous dites, pardonnez-moi, un déséquilibre dans la qualification.
00:15:29Je sais que les magistrats, quels qu'ils soient, et en particulier ceux du parquet,
00:15:33doivent requérir, quel que soit le qualificatif, sans tenir compte de l'état de la société.
00:15:37Malgré tout, on ne peut pas être sourd et aveugle à ce qui s'est passé en France.
00:15:41Et choisir ce mot en attendant de voir ce qui va se passer au procès,
00:15:44je sais que c'est compliqué comme débat, mais il y a eu des émeutes.
00:15:49Vous dites meurtre.
00:15:51Est-ce que vous n'envoyez pas déjà le policier ?
00:15:54Pardonnez-moi, je ne trouve pas l'expression, mais voilà.
00:15:57Vous n'envoyez pas le policier contre un mur ?
00:16:00C'est parfaitement hypocrite de laisser d'un côté un certain nombre de voyous
00:16:08porter atteinte à l'intégrité physique de personnes
00:16:11et les sanctionner de manière extrêmement, j'allais dire, laxiste.
00:16:16Et de voir cette condamnation-là, alors qu'on sait que les refus d'obtempérer
00:16:21deviennent quasiment un sport national.
00:16:23Et sincèrement, on peut quand même se poser la question de la cohérence institutionnelle.
00:16:28Autrement dit, on se retrouve avec un pouvoir ou des institutions
00:16:33dont les messages sont en permanence contradictoires
00:16:36et qui vous expliquent qu'ils sont censés juger, j'allais dire, en leur âme et conscience,
00:16:41sauf que tout ce que l'on entend, c'est, par exemple, la peur des émeutes.
00:16:45Autrement dit, la peur si on fait ce qui doit être fait.
00:16:50Autrement dit, si on est honnête intellectuellement avec le policier,
00:16:53on a peur de se retrouver dans une situation sociale et sécuritaire ingérable.
00:16:58Donc c'est la prime au désordre annoncé.
00:17:01Autrement dit, on a un État et des institutions qui semblent avoir peur
00:17:06d'une forme de cinquième colonne à l'intérieur du territoire
00:17:09qui ne guetterait que le moindre prétexte pour mettre la France à feu et à sang.
00:17:13Donc la première chose, c'est de se dire, un, le regard que vous portez sur votre population
00:17:18et plus typiquement sur la population de banlieue,
00:17:21il est quand même extrêmement violent et méprisant,
00:17:24alors que cette population, elle est peut-être beaucoup plus contrastée
00:17:28que ce que vous donnez à voir.
00:17:30Et deux, si on est aujourd'hui dans un stade où ceux qui font la loi sont les petits voyous
00:17:35et où la justice se couche et sanctionne les policiers, c'est quoi la prochaine étape ?
00:17:40Oui, il y a une répertoire sociale, je pense, à travers ça.
00:17:44Moi, je veux dire, s'il y a des éléments vraiment là, ou des nouveaux,
00:17:48ou des choses qui ont été confirmées, il faut les dire, c'est la justice.
00:17:51Mais quel est le message qui est envoyé à tous ceux qui ne respectent ni les policiers,
00:17:55ni les forces de l'ordre ?
00:17:57Allez-y.
00:17:58C'est ça.
00:17:59C'est open bar.
00:18:00Désolé, mais quand je vois la réaction des politiques de Thomas Porte,
00:18:04effectivement, il va surfer sur le fait,
00:18:07parce que de toute façon, ça faisait longtemps qu'on ne parlait pas d'eux.
00:18:10Ou quand on parle d'eux, effectivement, c'est avec Rima Hassan, etc.
00:18:13Donc on voit très bien qu'ils vont faire encore une fois la récupération politique
00:18:16pour déstabiliser encore la société, parce qu'ils aiment se nager dans cette oprobre-là.
00:18:20Ils sont là, ils sont contents.
00:18:22Puis ils nagent dans la boue, et puis ils sont heureux.
00:18:24Sauf que nous, derrière, encore une fois, on est là pour réaliser des missions.
00:18:27Et moi, j'attends aussi de mon administration de me dire comment je dois travailler demain.
00:18:31Donnez-moi des outils, donnez-moi une solution pour travailler.
00:18:34Lorsque j'ai vu l'alerte AFP, j'ai analysé, j'ai dit meurtre, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:18:39Donc ça veut dire qu'on dit qu'un policier s'est levé le matin avec l'intention de tuer.
00:18:43Pas en la ligne.
00:18:44Non, ça c'est un assassinat.
00:18:45Non, ce n'est pas une préméditation.
00:18:47Non, mais moi, je ne peux pas penser que ce policier ait eu la volonté de tuer.
00:18:53Et je rejoins ce qui a été dit tout à l'heure sur la nécessité maintenant d'avoir des magistrats spécialisés.
00:18:59Je rejoins totalement votre témoignage.
00:19:01Quand je commandais le centre national d'entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Assier,
00:19:04il y avait des auditeurs de l'ENL, l'école nationale de magistrature, qui venaient 15 jours
00:19:08et qui étaient dans des immersions, des mises en situation au quotidien.
00:19:12Et l'un d'eux, que je vois à mi-journée, me dit,
00:19:15« Ah, aujourd'hui, ma réaction m'aurait conduit devant la cour d'assises. »
00:19:19Donc, je rejoins totalement...
00:19:21Général, est-ce qu'il ne faut pas des immersions parfois pour désidéologiser ?
00:19:25Je ne dis absolument pas, et je ne vise jamais, je n'essentialise jamais,
00:19:29quelle que soit une profession, mais certains...
00:19:32Parce que, pardonnez-moi, je crois que nous-mêmes, on n'est pas sensibilisés à ces situations.
00:19:36On n'a jamais tenu d'armes.
00:19:38Mais quand même, on comprend que ce sont des situations compliquées.
00:19:40Je veux dire, un minimum de bon sens...
00:19:42Il faut mettre en situation des magistrats pour qu'ils comprennent.
00:19:44Vous avez aussi la jeunesse des magistrats.
00:19:46Vous avez tout.
00:19:47Les magistrats sont souvent...
00:19:49Moi, je repars quand même de la phrase d'Emmanuel Macron.
00:19:51Vous avez le président français, le chef de l'État, qui vous dit « inexplicable, inexcusable ».
00:19:57Comment les choses peuvent se décliner sereinement ?
00:20:00Rien n'a été de façon sereine dans cette affaire.
00:20:02Est-ce que ça aurait pu être autrement ?
00:20:04Déjà, je pense qu'Emmanuel Macron est sorti totalement de son rôle
00:20:07et a piétiné la présomption d'innocence le jour même.
00:20:10Ce qui est quand même un coup de poignard dans le dos aux forces de l'ordre de ce pays.
00:20:14Il n'y a pas d'autre mot.
00:20:15Et qui n'a pas empêché les conséquences.
00:20:17Et qui n'a pas empêché les conséquences.
00:20:19Je crois que la vérité, elle est simple.
00:20:21Macron piétine la présomption d'innocence.
00:20:23On a peur d'une nouvelle période d'émeute.
00:20:25Parce que c'est quand même ça, la réalité.
00:20:27Donc, moi je le dis depuis le début, ce policier va être chargé à bloc.
00:20:32Il va être chargé à bloc.
00:20:34Et le procès pour meurtre…
00:20:37Je vais vous prendre un exemple.
00:20:38Vous avez une gendarme qui a été tuée lors d'un refus d'obtempérer
00:20:41dans le Lot-et-Garonne, qui s'appelait Mme Médaline Lemay.
00:20:45Oui, Bilal Lemay, 26 ans.
00:20:47Absolument.
00:20:48Et là, l'auteur qui a forcé refus d'obtempérer délibérément un barrage de gendarmerie
00:20:53qui a été jugé pour violence volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique
00:20:57ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
00:21:00C'est-à-dire que vous forcez un barrage de gendarmerie.
00:21:03Vous tuez une gendarme…
00:21:05Qui a été traînée sur 300 mètres.
00:21:07Les conditions sont effroyables.
00:21:09Je ne rentre pas dans les détails, vous pouvez les raconter, mon général.
00:21:11Elle va être jugée, au mois de juin prochain, donc dans quelques semaines,
00:21:15pour des faits jugés moins graves par la justice que ce policier.
00:21:19Excusez-moi, mais un meurtre, c'est quoi ?
00:21:21Vous rentrez chez quelqu'un pour le cambrioler, ça tourne mal, vous le tuez,
00:21:25c'est un meurtre, ce n'est pas un assassinat ?
00:21:27Attendez, vous dites tous que le parquet aurait pu choisir une autre qualification,
00:21:31même homicide…
00:21:32Involontaire.
00:21:33Involontaire.
00:21:34Ou coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
00:21:36Involontaire, ce n'est pas possible parce que le coup était volontaire.
00:21:38Voilà.
00:21:39Donc on aurait pu imaginer effectivement…
00:21:40Donc homicide volontaire, mais pas meurtre.
00:21:42Entre le homicide et le meurtre, il y a une qualification qui est utilisée dans les comptes à chiffres.
00:21:48Comment ?
00:21:49Coups volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
00:21:52Jean-Christophe Rouby, parce que vous nous avez rejoint et on va vous libérer.
00:21:56Je suis d'accord.
00:21:57Tout à fait.
00:21:58Qu'est-ce qui va se passer maintenant ?
00:22:00Parce que vous êtes aussi tenu à un devoir de réserve,
00:22:04même si on a vu parfois des policiers protester,
00:22:08et parfois c'est légitime, en tout cas de votre point de vue.
00:22:13Comment vous allez suivre maintenant la suite des événements ?
00:22:16Déjà, je peux vous dire qu'on est bien sûr à côté de nos collègues,
00:22:19parce qu'il y a ce collègue, Florian,
00:22:22mais il y a aussi tous ceux qui travaillaient avec lui dans le 92, Zinit et Moto.
00:22:26Et là, ils sont sous le choc et je pense qu'aujourd'hui,
00:22:28ils n'ont pas trop envie de prendre la moto
00:22:29et d'aller au contact de notre clientèle habituelle sur certains quartiers.
00:22:33Je peux vous le dire.
00:22:34Donc effectivement, ils vont se mettre un petit peu, à mon avis, en réserve
00:22:37parce qu'il faut qu'ils avalent.
00:22:39Nous, on est à leurs côtés.
00:22:41C'est notre job.
00:22:42On a embrassé ce métier de syndicaliste pour justement soutenir nos collègues
00:22:46parce qu'on sait qu'on a un métier à part.
00:22:47Et puis après, il va y avoir aussi une défense.
00:22:50Il a droit à sa défense et il nous tarde aussi ce procès
00:22:53parce qu'il y a des choses qui vont se dire dans ce procès.
00:22:55Il y a justement des choses qui vont après découler
00:22:57sur notre façon à nous aussi de travailler.
00:22:59Ça va être très important de savoir derrière
00:23:01comment on doit s'organiser pour le soir, rentrer chez soi,
00:23:03ne pas partir en détention provisoire.
00:23:05Donc ça, c'est un fait.
00:23:07Après, il y a quelques temps, il y a aussi un collègue CRS
00:23:10qui est passé aux assises parce que sur des manifestations,
00:23:13il avait lancé une grenade qui avait éborgné un syndicaliste.
00:23:16Et en fait, on l'a accompagné aussi.
00:23:18Il y a eu un non-lieu.
00:23:20Et donc, il y a toujours cet espoir aussi de te dire
00:23:23que le procès, il n'est pas ficelé d'avance non plus.
00:23:25Nous sommes d'accord.
00:23:26Vous avez raison.
00:23:27Mais c'est l'affaire politique, là.
00:23:29Qu'est-ce qu'elle va donner ?
00:23:30L'affaire politique, on sait très bien qu'il y aura les pour, les contre.
00:23:32On a déjà vu ceux qui ont tiré les premiers.
00:23:36C'est la France insoumise parce que pour eux,
00:23:38ils vont pouvoir renaître de leur cendre
00:23:41parce qu'en ce moment, ils ne sont pas très bien dans les sondages.
00:23:43Ça va leur redonner un peu du grain à moudre.
00:23:45De l'autre côté, on va voir d'autres politiques
00:23:47qui vont prendre la défense, etc.
00:23:49Nous, on ne fait pas de politique, encore une fois.
00:23:51On s'intéresse qu'à nos collègues, à leurs conditions de travail
00:23:54et de les entourer parce que leur famille aussi,
00:23:56elle a été menacée parce qu'il y a des journalistes
00:23:58qui avaient donné l'adresse et le nom de la compagne
00:24:01qui a dû déménager.
00:24:03À la fin, on a dû l'extraire, l'exfiltrer, son fils aussi.
00:24:06On est dans un monde aujourd'hui où tout est en son.
00:24:09Le policier, il est armé et dès lors qu'il y a un mort,
00:24:12c'est un criminel.
00:24:14Je suis désolé, un policier, c'est tout sauf un criminel.
00:24:16On a un métier hyper compliqué, dangereux juridiquement.
00:24:19Aujourd'hui, on est un peu déboussolé
00:24:21parce qu'on ne sait pas comment on doit travailler.
00:24:23On a une société qui est désinhibée dans la violence
00:24:27et en face de nous, comment on doit faire ?
00:24:29J'attends aussi qu'on nous explique comment on doit faire.
00:24:31En tout cas, c'était l'information de la journée.
00:24:32On va continuer à en parler.
00:24:33Nous serons tout à l'heure également avec Mathieu Vallée,
00:24:36policier aujourd'hui engagé en politique
00:24:38auprès du Rassemblement national.
00:24:40Vos expertises, évidemment, magistrats, gendarmerie,
00:24:45tous analystes politiques, sont très importantes dans cette information.
00:24:49Il y a d'autres sujets brûlants.
00:24:51L'Algérie.
00:24:52Emmanuel Macron persiste ici.
00:24:54Vous allez nous dire de quoi c'est le symbole, selon vous.
00:24:57Nous parlerons d'Ukraine avec le général Clermont
00:24:59qui va nous rejoindre et bien d'autres sujets.
00:25:02Merci Tanguy Amour.
00:25:07Merci d'être avec nous.
00:25:08Midi News avec des sujets brûlants.
00:25:10Nous allons évidemment parler du sujet ukrainien
00:25:13alors que Washington a décidé de suspendre l'aide à Kiev.
00:25:17Nous parlons également du dossier algérien,
00:25:19dossier également brûlant.
00:25:20Emmanuel Macron persiste et signe sur ce sujet.
00:25:23Mais tout d'abord, le rappel des faits, des titres.
00:25:26Avec vous, Somaya Labidi.
00:25:27À la une de l'actualité, Sonia,
00:25:29le parc édentaire requiert un procès pour meurtre
00:25:32contre le policier qui a tiré sur Nahel le 27 juin 2023.
00:25:36Un décès qui, souvenez-vous, a été à l'origine
00:25:38de plusieurs nuits d'émeute à travers toute la France.
00:25:41Alors que Kiev se dit prête à négocier
00:25:44une reprise de l'aide américaine avec Washington,
00:25:46de son côté, Bruxelles veut mobiliser
00:25:48près de 800 milliards d'euros pour la défense européenne
00:25:51et fournir une aide immédiate à l'Ukraine,
00:25:54annonce d'Ursula von der Leyen
00:25:55lors de la présentation de son plan pour réarmer l'Europe.
00:25:59Et puis le bilan s'alourdit à La Réunion.
00:26:01Un cinquième corps retrouvé sur Saint-Paul
00:26:03au niveau du bassin vital dans une ravine.
00:26:06Selon les autorités, il pourrait s'agir d'un homme
00:26:08porté disparu depuis vendredi dernier
00:26:10durant l'alerte rouge déclenchée
00:26:12par le passage du cyclone Garance.
00:26:16Merci, Somaya.
00:26:17Emmanuel Macron continue de marquer sa différence
00:26:19sur le dossier algérien dans le Figaro.
00:26:22Il a bien expliqué qu'il ne s'engagerait pas
00:26:24sur la ligne du bras de fer.
00:26:26Depuis l'avion qui le ramenait du Portugal,
00:26:28le président a confié sa vision de la relation algérienne.
00:26:31Il rappelle que c'est lui et seulement lui le patron.
00:26:34Chacun est dans ses compétences, a-t-il précisé ?
00:26:37Vous allez le voir.
00:26:38Chacun est dans ses compétences.
00:26:40L'accord de 68, c'est le président de la République.
00:26:43Et ce qu'on a acté avec le président Teboun en 2022,
00:26:48c'est sa modernisation.
00:26:50Je suis totalement favorable, non pas à le dénoncer,
00:26:53mais à le renégocier.
00:26:55Il parle de dysfonctionnement,
00:26:57pour qualifier le profil de l'assaillant de Mulhouse.
00:26:59Refusé, je le rappelle, à 14 reprises par Alger.
00:27:02Le Figaro qui avance aussi des pistes
00:27:04pour expliquer la position du chef de l'État.
00:27:07C'est ce qui est le plus frappant, d'ailleurs,
00:27:09je trouve dans cet article.
00:27:10C'est la crainte d'une possible réaction de la diaspora,
00:27:14crainte que formule l'entourage du président.
00:27:17Voilà, on craint surtout les réactions
00:27:18de la diaspora algérienne présente en France
00:27:21et qui pourrait, je cite,
00:27:23donc c'est l'entourage du chef de l'État,
00:27:25casser la baraque.
00:27:27En réalité, le président de la République
00:27:30n'a jamais été sur la ligne du bras de fer.
00:27:32Jamais.
00:27:34Et est-ce que ça vous étonne ?
00:27:37Je poursuis.
00:27:39Oui, malgré tout.
00:27:40Parce que lorsque vous êtes à ce point-là
00:27:42désavoué par votre peuple,
00:27:44lorsque votre position est légalement inattaquable,
00:27:48mais en termes de légitimité,
00:27:49vous ne posez plus grand-chose.
00:27:51C'est-à-dire que votre parole
00:27:52n'entraîne pas les gens derrière vous
00:27:54et elle ne suscite pas, en fait, des réalités.
00:27:57Et vous avez à côté de ça,
00:27:59une France qui massivement est en train de plébisciter
00:28:03un homme qui n'était pas très connu.
00:28:05Même si Bruno Retailleau a une vraie carrière politique,
00:28:08il l'explose aux yeux du monde là depuis quelques mois.
00:28:11Pourquoi est-ce qu'il est plébiscité ?
00:28:13Justement parce qu'il prend des positions claires et tranchées.
00:28:17Et parce que les Français…
00:28:19Mais non suivis des faits.
00:28:20Mais parce qu'il n'a pas la main.
00:28:23Mais les Français, en tout cas eux,
00:28:25ils ont divorcé avec l'Algérie
00:28:27et eux, ils pensent que finalement,
00:28:29les Algériens devraient faire un choix.
00:28:32C'est-à-dire qu'à un moment donné,
00:28:34soit même si on donne des papiers français à un Algérien,
00:28:37c'est une forme de cinquième colonne sur notre solde.
00:28:40Autrement dit, il est à la solde de l'Algérie
00:28:43et obéit aux consignes algériennes quoi qu'il fasse.
00:28:46À la solde ?
00:28:47Soit on pense ça.
00:28:48Et effectivement, à ce moment-là,
00:28:49on a peur en se disant
00:28:50« Mon Dieu, si on tend la relation avec l'Algérie,
00:28:52on a sur notre sol des gens qui pourraient réagir violemment ».
00:28:55Soit on pense que ce regard-là est faux,
00:28:58qu'il est extrêmement exagéré,
00:29:00que bien sûr qu'il y a des Algériens,
00:29:02comme on voit, ces influenceurs,
00:29:04mais qu'il y en a d'autres qui sont venus ici.
00:29:06Heureusement.
00:29:07Parce que justement,
00:29:08ils n'ont pas du tout envie de vivre dans un pays sans liberté.
00:29:10D'ailleurs, on le pense.
00:29:11C'est une réalité quand même.
00:29:12Mais tout à fait.
00:29:13Et à ce moment-là, ce qu'on peut se dire,
00:29:16c'est que le regard que porte le président français
00:29:18sur les Algériens de France,
00:29:20franchement, est méprisant.
00:29:22Il essentialise, évidemment, et pétrin.
00:29:24Et il ne leur laisse pas le choix de se positionner.
00:29:27Moi, je trouve ça à la fois triste
00:29:30et en même temps,
00:29:31si le président a cette peur-là,
00:29:34mais d'où elle vient ?
00:29:35Qu'il nous donne ses chiffres, qu'il nous explique.
00:29:37C'est une peur à géométrie variable,
00:29:39parce qu'on ne peut pas dire
00:29:40que le président sur un autre dossier ne s'engage pas
00:29:42et parfois ne montre pas les muscles.
00:29:45D'ailleurs, j'y suis, parfois, des téléspectateurs.
00:29:47Je regarde la situation politique générale.
00:29:49Je me dis comment on peut montrer les muscles
00:29:51face aux puissances lointaines
00:29:53et se faire tout miel, j'exagère un peu,
00:29:55avec l'Algérie qu'en pensez-vous ?
00:29:57Est-ce qu'on est capricieux
00:29:58et qu'on préfère baffer le taillot
00:30:00que se comporter en prison ?
00:30:01Je pense qu'il y a une formidable attente de cohérence.
00:30:04Il est vrai que l'Europe, la France
00:30:07doit renouer avec la puissance
00:30:09dans le cadre de ses relations extérieures,
00:30:11se plonger aux politiques.
00:30:13Elle doit renouer avec la cohérence
00:30:15également dans l'ordre interne,
00:30:17puisqu'il y a une véritable dégradation de la situation.
00:30:19Mais pour revenir à l'Algérie,
00:30:20c'est quand même emblématique à plusieurs titres.
00:30:22Est-ce que l'opinion publique va accepter,
00:30:24parce que ça va malheureusement se passer,
00:30:26que de nouveau un OQTF tue
00:30:31une personne sur le sol français
00:30:33sans qu'on apprenne que cet OQTF
00:30:35a été refusé par l'Algérie ?
00:30:37Qu'est-ce qui peut justifier
00:30:39qu'il y ait des centaines et des centaines
00:30:41d'individus dangereux
00:30:43de cette nationalité algérienne
00:30:45qui restent sur notre territoire
00:30:46que l'Algérie refuse ?
00:30:47Je vais même plus loin sur la délinquance.
00:30:49Qu'est-ce qui explique,
00:30:50et je m'adresse à un policier,
00:30:52qu'on ait une surprésentation
00:30:54de sujets algériens dans la délinquance
00:30:56et qu'on les conserve sur le territoire ?
00:30:58Il y a un problème de cohérence,
00:31:00de souveraineté, de logique.
00:31:02Étranger, mais vous pouvez savoir par nationalité.
00:31:04Vous savez que c'est algérien.
00:31:06C'est vrai que dans les prisons,
00:31:07il y a une surreprésentation.
00:31:09Les chiffres du ministère de l'Intérieur.
00:31:11Vous prenez n'importe quel pays qui se tient,
00:31:13c'est ceux qui ne respectent pas
00:31:15le pacte social, etc.
00:31:17Autant je suis tout à fait d'accord pour dire
00:31:19que beaucoup de gens s'intègrent,
00:31:20autant ceux qui viennent nuire à ce pays
00:31:22et porter atteinte à la vie des gens
00:31:24doivent dégager.
00:31:25Pour comprendre un peu ce qui s'est passé,
00:31:27j'ai appelé, je connais bien la Tunisie
00:31:29et l'Algérie.
00:31:30J'ai eu un commissaire en Tunisie
00:31:32et un responsable en Algérie
00:31:34qui me disent
00:31:36qu'ils ne veulent pas les récupérer, ces gens-là.
00:31:38On n'en veut pas.
00:31:40Déjà, je ne voudrais pas qu'ils rentrent.
00:31:42Ils n'en veulent pas.
00:31:44Ils estiment même, pardonnez-moi,
00:31:45qu'ils se sont, entre guillemets pour certains,
00:31:47radicalisés en France.
00:31:49Et que leur parcours criminel a été nourri en France.
00:31:52Ce n'est pas totalement faux.
00:31:54Première réflexion, si vous permettez.
00:31:57Comment se fait-il
00:31:59une telle cacophonie
00:32:01entre l'Elysée,
00:32:03Matignon et l'Intérieur ?
00:32:05Comment se fait-il ?
00:32:07Comment se fait-il que le Premier ministre
00:32:09annonce qu'il est en capacité
00:32:11de revoir les accords de 1968
00:32:13s'il n'obtient pas satisfaction
00:32:15sur un certain nombre de dossiers ?
00:32:17Et que le lendemain, il se fait tenser.
00:32:19Donc, il n'y a pas eu d'entretien,
00:32:21il n'y a pas eu de concertation
00:32:23avec le Président de la République.
00:32:25C'est parce que c'est son domaine réservé, effectivement,
00:32:27les accords de 1968.
00:32:29Ça, c'est ma première.
00:32:30Ou c'est de l'amateurisme,
00:32:31ou alors il y a quelque chose qui m'échappe.
00:32:33Franchement, on n'est plus sous la zéguée à la République.
00:32:35En même temps, ça donne une image
00:32:37très désastreuse vis-à-vis
00:32:39de l'Algérie.
00:32:41Vous avez eu le quotidien algérien à l'Ouattane.
00:32:43C'est Macron, désavou, Retailleau.
00:32:45C'est du pain béni.
00:32:47Est-ce que ça va pouvoir durer longtemps, ça ?
00:32:49Est-ce que M. Retailleau pourra
00:32:51tenir longtemps en étant
00:32:53désavoué de cette façon-là, alors qu'il en a fait
00:32:55toute sa politique Placebovo,
00:32:57qui est d'ailleurs plébiscitée par les Français ?
00:32:59Il faut le rappeler.
00:33:01Il y a quelque chose qui m'échappe.
00:33:03Je ne vois pas très bien comment les choses ont pu se passer.
00:33:05Je vous avoue, ça nous échappe aussi.
00:33:07Moi, il y a une chose qui m'a échappé,
00:33:09excusez-moi.
00:33:11C'est ça que je voulais dire aussi.
00:33:13Comment le Président peut, excuse-moi,
00:33:15comment le Président peut faire cette
00:33:17déclaration en désavouant
00:33:19publiquement, internationalement,
00:33:21notre Premier ministre,
00:33:23notre ministre de l'Intérieur, alors que
00:33:25l'Algérie détient arbitrairement
00:33:27un de nos compatriotes.
00:33:29Je vous le dis,
00:33:31dans un pays comme la France,
00:33:33normalement, le visage de
00:33:35Boalem-Sensal devrait être aussi
00:33:37affiché sur toutes les mairies
00:33:39de notre pays. Nous avons un écrivain,
00:33:41un grand écrivain franco-algérien détenu
00:33:4380 ans,
00:33:45malade. Il devrait être
00:33:47partout affiché, partout.
00:33:49Ce que je trouve hallucinant,
00:33:51hallucinant, parce que, excusez-moi,
00:33:53vous l'avez dit, Eluatan en fait des gorges
00:33:55chaudes en marquant Bayot.
00:33:57Bien sûr, ils ont raison.
00:33:59Bayot et Retaillot
00:34:01désavoués par Macron. Ils ont une très bonne analyse
00:34:03de la situation française. Mais ce que je ne comprends pas,
00:34:05moi, j'ai vu des ministres
00:34:07démissionnés, et même des premiers ministres
00:34:09démissionnés pour moins que ça. Oui, mais écoutez-moi,
00:34:11qu'est-ce qu'il faut faire ? Vous préférez avoir un ministre de l'Intérieur
00:34:13qui ne tousse pas vers
00:34:15cette ligne-là ? Qu'est-ce qu'on veut, en fait ?
00:34:17Excusez-moi, mais là, le message est clair.
00:34:19C'est-à-dire que
00:34:21Retaillot peut dire ce qu'il veut, faire ce qu'il
00:34:23veut. Bayot, même chose,
00:34:25c'est, de toute façon,
00:34:27Macron qui décidera, même s'il est
00:34:29ultra-minoritaire dans le pays. Mais est-ce que vous
00:34:31vous rendez compte ? Le message, c'est une
00:34:33humiliation pour Bayot et pour
00:34:35Retaillot. Ni plus, ni moins.
00:34:37Et j'allais dire, au-delà de faut-il
00:34:39rester, faut-il partir, quel est l'intérêt
00:34:41de rester quand vous ne pouvez
00:34:43rien faire d'autre que prendre des
00:34:45positions qui sont contraires
00:34:47non seulement à ce que veulent les Français,
00:34:49à ce que vous pensez profondément,
00:34:51et à ce qui semble être bon pour l'avenir de la France.
00:34:53D'accord. Ça, ça va être le choix de Bruno
00:34:55Retaillot. Sera-t-il l'homme de la rupture ?
00:34:57Posera-t-il un acte fondateur ?
00:34:59C'est comme ça, quand on part, on pose un acte fondateur.
00:35:01On dit, je n'ai pas les moyens de mes ambitions.
00:35:03J'aimerais rappeler l'histoire de Manuel Valls
00:35:05qui a quand même avalé un certain nombre
00:35:07de couleurs fort humiliantes
00:35:09à la fin et qui n'est
00:35:11jamais parti alors qu'il a été
00:35:13désavoué et qu'il a payé très cher
00:35:15par la suite alors que c'était peut-être le seul
00:35:17à avoir une colonne vertébrale dont il aurait fallu
00:35:19partir. Maintenant, un petit
00:35:21mot. A Douban, aux
00:35:23Émirats arabes unis, ils n'ont aucun problème
00:35:25pour expulser un Algérien vers
00:35:27l'Algérie qui se conduit mal chez eux.
00:35:29Mais vous n'allez pas si loin. En Italie aussi,
00:35:31Madame Mélanie a... La Suisse a un taux d'expulsion
00:35:33de sujets de citoyens algériens beaucoup
00:35:35plus important que le nôtre. Il ne nous a pas
00:35:37échappé qu'on a une relation particulière avec l'Algérie
00:35:39et qu'on nous fait payer tout ça. Oui, mais c'est une relation
00:35:41d'impuissance ?
00:35:43C'est une relation, je dirais,
00:35:45sous le seau de la martyrologie,
00:35:47je dirais. Voilà.
00:35:49Alors, écoutons ce sujet.
00:35:51Le vice-président du RN et député
00:35:53du Nord Sébastien Chenu, qui a aussi
00:35:55parlé de la situation ukrainienne,
00:35:57et on va accueillir dans quelques instants le général Clermont.
00:35:59Écoutons-le.
00:36:01Quelle honte. Franchement,
00:36:03voir Emmanuel Macron avoir peur,
00:36:05trembler devant
00:36:07une réaction possible
00:36:09de la diaspora algérienne est honteux pour
00:36:11plusieurs raisons. D'abord, ça veut dire qu'il essentialise aussi
00:36:13nos compatriotes franco-algériens,
00:36:15imaginant qu'ils seraient surtout
00:36:17des Algériens et pas attachés
00:36:19au fait que la France puisse vouloir
00:36:21se faire respecter. Je trouve ça incroyable. Ça veut dire qu'il
00:36:23oublie aussi que chez les Algériens
00:36:25ou les franco-algériens, il y a des cabiles,
00:36:27il y a toutes
00:36:29différentes sensibilités
00:36:31qui existent et qui n'amènent pas forcément
00:36:33au soutien du régime algérien
00:36:35à tout prix. Donc je pense que d'abord,
00:36:37il essentialise et il fait
00:36:39preuve d'une mauvaise manière
00:36:41à nos compatriotes franco-algériens.
00:36:43Et puis la deuxième chose, comment peut-on
00:36:45accepter d'être président
00:36:47d'un pays, la France, qui se fait
00:36:49humilier, qui ne réagit pas
00:36:51et qui dit simplement qu'on va continuer
00:36:53à prendre des thés avec les dirigeants
00:36:55algériens en regardant si on ne peut pas
00:36:57améliorer sur un coin de table
00:36:59deux, trois choses très gentiment.
00:37:03Évidemment, situation brûlante ukrainienne.
00:37:05Vous le savez, dans la nuit, cette décision, la Maison Blanche
00:37:07a décidé de suspendre l'aide
00:37:09à Kiev alors que de son
00:37:11côté, à l'instant, Kiev
00:37:13se dit ouverte à
00:37:15reprendre ces négociations.
00:37:17Merci, Général Clermont, d'être avec nous parce que la situation
00:37:19vraiment nécessite
00:37:21une grande expertise.
00:37:23Tout d'abord, je vais
00:37:25passer par l'Assemblée nationale puisqu'hier, il y a eu
00:37:27un débat sans vote sur l'Ukraine.
00:37:29Position de Marine Le Pen qui dit
00:37:31pas de défense européenne.
00:37:33Renforçons plutôt, dit-elle, les défenses
00:37:35nationales pour avoir
00:37:37globalement une Europe plus forte
00:37:39mais qui n'annule pas, qui n'efface pas
00:37:41les États-nations.
00:37:43Qui ne veut pas non plus de troupes
00:37:45en Ukraine, de troupes
00:37:47généralement pour maintenant, éventuellement
00:37:49s'il y a une paix, et bien être les gardiens
00:37:51entre guillemets de la paix.
00:37:53Elle a été rejointe, il le dit depuis longtemps,
00:37:55l'ancien ministre Pierre Lelouch, spécialiste
00:37:57des questions internationales. Écoutons-le sur ce sujet.
00:38:01Je dis simplement qu'Emmanuel Macron ne défend
00:38:03pas l'intérêt national, il défend un intérêt
00:38:05supranational, qui est l'intérêt
00:38:07de l'Union européenne.
00:38:09Il est pour un fédéralisme européen.
00:38:11Il ne s'en cache pas d'ailleurs, et il est soutenu
00:38:13par des fédéralistes. Bien sûr,
00:38:15mais depuis toujours, vous savez, moi, mon premier
00:38:17vote, ça a été contre Maastricht,
00:38:19contre le référendum de Maastricht.
00:38:21Lorsque j'ai pu voter, la première fois
00:38:23où j'ai voté, c'était la première brique
00:38:25qui a été posée, qui a déconstruit
00:38:27finalement l'indépendance
00:38:29de notre pays. Donc aujourd'hui, on continue
00:38:31et je dois dire que Ursula
00:38:33van der Leyen fait avancer
00:38:35un agenda fédéraliste
00:38:37dès qu'elle le peut.
00:38:39J'allais dire, au vu et au su de tous, il n'y a pas d'agenda
00:38:41caché. Oui, enfin, il y a aussi quand même des agitations
00:38:43et des peurs. Lesquelles, par exemple ?
00:38:45Ils ont fait, par exemple, dire, Vladimir Poutine sera bientôt à Paris.
00:38:47Quand j'entends Jean-Noël Barraud,
00:38:49ministre des Affaires étrangères, enfin,
00:38:51sincèrement, quel niveau ! Qui est plutôt un
00:38:53tiktoker, pour ceux qui ont pu voir ses vidéos,
00:38:55qui nous dit, le front
00:38:57se rapproche de plus en plus de nos portes.
00:38:59Enfin, je veux dire, à un moment, il faut aussi
00:39:01arrêter d'agiter des peurs pour
00:39:03simplement faire avancer
00:39:05un agenda fédéraliste. C'est ce que fait Emmanuel Macron,
00:39:07c'est ce que fait son gouvernement.
00:39:09Le sujet, aujourd'hui, il semble, pour les Français,
00:39:11c'est de se dire, combien je vais dépenser
00:39:13pour réarmer, parce que ça devient urgent.
00:39:15Combien de soldats
00:39:17t'envoient en Ukraine ?
00:39:19Ça, à mon avis, c'est une très mauvaise idée.
00:39:21C'est le président du pays le plus endetté,
00:39:23le plus fauché d'Europe,
00:39:25qui est en train de se présenter
00:39:27comme le chef de guerre d'une
00:39:29mission invraisemblable
00:39:31dans une situation qu'il ne contrôle pas
00:39:33et qui est entre les mains de Trump et de Poutine.
00:39:35Donc, moi, je dis à mes anciens
00:39:37collègues de l'Assemblée nationale, de grâce,
00:39:39atterrissez et prenez
00:39:41des décisions urgentes qui s'imposent au
00:39:43pays. C'est le réarmement,
00:39:45c'est de s'assurer
00:39:47qu'on peut au moins défendre notre pays
00:39:49et si on fait ça, déjà, on aura fait la moitié
00:39:51du procès brutal.
00:39:53Mais on en est encore loin, Pierre Leluch.
00:39:55Que des sujets éminemment importants, de l'envoi
00:39:57de troupes, de qui sort le chéquier
00:39:59de défense européenne,
00:40:01de dissuasion nucléaire.
00:40:03Général Clermont, là, dans ce dossier
00:40:05si compliqué qui nous engage
00:40:07malgré tout, quelle est la priorité
00:40:09à l'heure actuelle ?
00:40:11C'est effectivement un dossier extrêmement compliqué. Il n'y a pas de manière
00:40:13simple de l'expliquer.
00:40:15Tous les éléments sont enchaînés
00:40:17les uns derrière les autres. La priorité
00:40:19aujourd'hui, c'est de faire en sorte que
00:40:21l'Ukraine ait les meilleures conditions de paix possibles.
00:40:23Je pense que ça, c'est à peu près
00:40:25à la fois la position de l'ensemble des
00:40:27Européens. La question étant, quelle est
00:40:29vraiment la position des Américains sur ce sujet ?
00:40:31C'est une petite introduction.
00:40:33La volte-face de Trump,
00:40:35ça crée une tornade
00:40:37inouïe en Europe, et en particulier
00:40:39dans ce qui est considéré comme le fer de lance
00:40:41de l'Europe, qui est l'OTAN.
00:40:43Aujourd'hui, les questions que tous les pays de l'OTAN se posent,
00:40:45est-ce que l'OTAN est encore une alliance viable ?
00:40:47Est-ce que la protection des Américains a encore
00:40:49un sens ? Au-delà de la survie
00:40:51de l'Ukraine, ou de l'avenir de l'Ukraine qui se joue,
00:40:53c'est l'avenir de l'OTAN. Pour beaucoup
00:40:55de pays qui sont à la frontière de la Russie,
00:40:57les Pays-Baltes, la Pologne, la Finlande,
00:40:59il faut se mettre à leur place.
00:41:01Il faut le comprendre, parce qu'on a du mal à comprendre
00:41:03vraiment leur angoisse.
00:41:05Mais eux ont les Russes à quelques kilomètres d'eux, et ont une histoire
00:41:07qui leur rappelle que la Russie a toujours été
00:41:09un pays avec lequel les relations étaient difficiles.
00:41:11Alors expliquez-nous, le parapluie américain prend l'eau,
00:41:13et en plus il nous le retire.
00:41:15La défense européenne,
00:41:17la dissuasion nucléaire élargie. Il est vrai
00:41:19que tous les présidents, je suis allé voir, de la Vème République,
00:41:21en ont parlé, puisqu'ils parlent
00:41:23d'intérêts vitaux de notre pays,
00:41:25élargi, y compris le général de Gaulle.
00:41:27Est-ce que le général que vous êtes,
00:41:29est-ce que ça vous choque qu'une arme aussi
00:41:31singulière, stratégique,
00:41:33c'est l'arme ultime, absolue,
00:41:35eh bien on ait besoin de l'élargir,
00:41:37ou de la mutualiser ?
00:41:39Alors il faut comprendre que la dissuasion c'est un tout.
00:41:41Il y a la dissuasion nucléaire et la dissuasion conventionnelle.
00:41:43On ne va pas partir tout de suite dans la guerre nucléaire
00:41:45avec la Russie. Avant il va y avoir une montée en puissance,
00:41:47des combats conventionnels, des troupes qui vont
00:41:49se déplacer, et l'arme nucléaire c'est l'arme
00:41:51de dernier recours, c'est l'arme qu'on n'utilisera
00:41:53que quand on est obligé de l'utiliser.
00:41:55L'arme nucléaire de l'Union Européenne de Juillet, c'est qu'elle est désarmée
00:41:57dans le domaine conventionnel. Elle n'a pas l'épaisseur stratégique
00:41:59pour faire face à une attaque conventionnelle
00:42:01de la Russie. On n'est même pas dans le domaine du nucléaire.
00:42:03Donc effectivement, je pense que Pierre Lelouch
00:42:05l'a rappelé, la priorité c'est de vraiment se réarmer.
00:42:07Parce qu'en réalité on a fait semblant de se réarmer.
00:42:09Lorsque les ministres de la Défense disent
00:42:11on va mettre 2% de notre PIB sur la Défense,
00:42:13on fait semblant de se réarmer,
00:42:15on ne rattrape pas le retard colossal,
00:42:17le sous-investissement colossal de ces 30 dernières
00:42:19années qui étaient chiffrées.
00:42:21Pardonnez-moi,
00:42:23on ne va pas à chaque fois chercher
00:42:25les responsabilités, mais elles sont quand même
00:42:27flagrantes. Elles sont 30 années de
00:42:29loi de déprogrammation militaire.
00:42:318000 milliards de sous-investissement.
00:42:33Si on avait conservé les 3,5%
00:42:35du PIB qui étaient ceux des pays de l'OTAN
00:42:37à la fin de la guerre froide,
00:42:39on aurait perdu 8000 milliards.
00:42:41On ne va pas les rattraper en mettant 100 milliards par-ci,
00:42:43100 milliards par-là. Je pense que le président Macron
00:42:45l'a dit dans son interview qu'il a donné
00:42:47dans l'avion en allant à Londres.
00:42:49Ça va prendre 5 à 10 ans.
00:42:515 à 10 ans, si on arrive à le faire,
00:42:53si on a les moyens de le faire,
00:42:55mais ça ne va pas se faire du jour au lendemain.
00:42:57Donc la difficulté des Européens, c'est qu'aujourd'hui,
00:42:59ils sont faibles, démunis, ils auront du mal
00:43:01à trouver la solution. La seule chose
00:43:03que je pense la plus importante que demande
00:43:05le président Zelensky, c'est des garanties
00:43:07de sécurité. C'est quoi ? C'est un dispositif
00:43:09militaire qui assurera qu'une fois
00:43:11la paix signée, une paix qui sera défavorable à l'Ukraine,
00:43:13la Russie ne reprend pas son offensive
00:43:15dans 2, 3 ou 5 ans.
00:43:17Pourquoi c'est aux Européens et donc aussi
00:43:19à des Français, on peut concevoir,
00:43:21mais d'être sur le sol ukrainien pour garantir
00:43:23cela ? Parce que les Américains refusent de participer
00:43:25à cette force. Mais c'est-à-dire, pardonnez-moi, qu'à la fin,
00:43:27en plus, on paie l'addition et
00:43:29elle est très salée. Oui, c'est la punition
00:43:31que nous afflige Trump, j'ai envie de dire,
00:43:33pour l'ensemble de notre oeuvre de dépendance
00:43:35aux Etats-Unis. Et c'est
00:43:37extrêmement violent, et cette violence
00:43:39peut-être va être bénéfique, elle va peut-être réveiller
00:43:41les Européens à se poser les bonnes questions, mais
00:43:43cette période est difficile à gérer.
00:43:45Je pense que la priorité de tout le monde,
00:43:47tous les Européens, y compris de la France, c'est pas
00:43:49de dire, profitons de l'occasion pour nous débarrasser des Américains,
00:43:51c'est, sauvons malgré tout la relation
00:43:53avec les Américains dans les années qui viennent,
00:43:55avant de prendre notre autonomie, notre liberté.
00:43:57Lorsque le secrétaire d'État
00:43:59à la Défense américain est venu,
00:44:01secrétaire à la Défense, à la réunion de l'OTAN,
00:44:03la première, c'était au mois de février, il n'a pas dit, on arrête l'OTAN.
00:44:05Il a dit, on arrête la protection
00:44:07conventionnelle. A priori,
00:44:09les Américains conservent le bouclier
00:44:11nucléaire, mais en ce qui concerne les forces conventionnelles,
00:44:13les forces éloignées dans le Pacifique,
00:44:15c'est les forces européennes qui vont vous défendre contre une agression
00:44:17de la Russie. Je sais que vous avez beaucoup de choses à dire.
00:44:19On va marquer la pause parce qu'on a été bousculé
00:44:21par l'actualité et la décision du parquet
00:44:23de Nanterre. Merci Général Clermont. C'est compliqué, je suis désolé,
00:44:25c'est difficile de simplifier. Non, vous ne l'avez pas
00:44:27simplifié, vous l'avez éclairci.
00:44:29Je vous remercie pour cela. Vous le faites d'ailleurs
00:44:31sur notre antenne avec la matinale
00:44:33de Romain Désart. Merci d'être resté jusqu'à
00:44:35cette heure-ci. On vous retrouve très bientôt
00:44:37également. Une courte pause. On va revenir
00:44:39sur ce sujet. Sur l'affaire
00:44:41Naël, nous serons avec Mathieu Vallée
00:44:43et puis d'autres sujets également. A tout de suite,
00:44:45on vous attend.
00:44:51Merci d'être avec nous. Beaucoup d'actualités
00:44:53dans cette seconde partie de Midi News.
00:44:55Nous reviendrons bien sûr sur l'information
00:44:57de la mi-journée avec le parquet de Nanterre.
00:44:59Vous le savez qui a demandé un procès pour meurtre
00:45:01à l'encontre du policier qui a tiré sur
00:45:03Naël après un refus d'obtempérer.
00:45:05Beaucoup de réactions politiques
00:45:07après cette annonce du
00:45:09parquet. Nous parlerons également,
00:45:11ce sera à partir de 13h30
00:45:13d'Ukraine, d'économie de guerre.
00:45:15Il n'y a ni l'économie, ni les moyens
00:45:17de la guerre. Nous en parlons avec Agnès
00:45:19Verdier-Molinier, auteure du livre
00:45:21Face au mur. Pour l'heure, je salue
00:45:23la présence de Sophie Audugé.
00:45:25Merci d'être là. Chère Sophie, bonjour à vous.
00:45:27Bonjour Sonia. Spécialiste des questions
00:45:29d'éducation avec deux situations
00:45:31dont nous allons parler et qui je suis
00:45:33sûre vont intéresser nos téléspectateurs. Mais tout d'abord,
00:45:35il est 13h. Place au journal.
00:45:37Rebonjour. Sommeil à la Bédi.
00:45:39Bonjour Sonia. Bonjour à tous.
00:45:41Direction Rome pour commencer ce
00:45:43journal. Après deux crises respiratoires
00:45:45sévères hier, le Pape a dormi
00:45:47toute la nuit et continue à se reposer.
00:45:49C'est ce qu'indique ce matin le Vatican.
00:45:51Toutefois, le pronostic vital
00:45:53du Saint-Père reste sérieusement engagé.
00:45:55Jean-Luc Thomas.
00:45:59Plus précisément, les messes de Saint-Père
00:46:01disent état stable
00:46:03et réservé.
00:46:05Et comme hier d'ailleurs,
00:46:07vous venez de le dire en partie,
00:46:09le bulletin de santé du Pape
00:46:11est des plus succincts aujourd'hui.
00:46:13Le Pape a dormi toute la nuit.
00:46:15Il se repose. Il y a ce mardi
00:46:17plusieurs nouvelles rassurantes.
00:46:19La première, François a donc dormi
00:46:21et c'est très important
00:46:23pour qu'il puisse récupérer.
00:46:25La deuxième, il n'y a pas eu de nouvelles
00:46:27infections. Et la troisième,
00:46:29il n'a jamais été endormi
00:46:31pour raison
00:46:33médicale. Le Pape respire
00:46:35malgré tout avec un masque
00:46:37à oxygène global
00:46:39ou seulement nasal
00:46:41en fonction des besoins.
00:46:43Les traitements
00:46:45médicaux continuent évidemment.
00:46:47Selon les médecins,
00:46:49le Saint-Père est toujours
00:46:51alerte et réactif
00:46:53aux soins. On pourrait croire
00:46:55que tout va mieux. Pourtant,
00:46:57en quatre jours, le Pape
00:46:59a quand même fait trois insuffisantes
00:47:01respiratoires sévères.
00:47:03A 88 ans,
00:47:05le souverain pontife est
00:47:07forcément affaibli.
00:47:09Une source vaticane rajoute
00:47:11que tous les jours, il y a
00:47:13des hauts et des bas.
00:47:15Une crainte existe, celle
00:47:17que François soit intubé.
00:47:19Je vous rappelle que le Pape François
00:47:21est hospitalisé depuis
00:47:23maintenant 19 jours à la
00:47:25polyclinique Gemelli,
00:47:27initialement pour une simple
00:47:29bronchite.
00:47:31Merci pour ce point complet, Jean-Luc Thomas.
00:47:33Merci également à Olivier Gangloff qui vous accompagne.
00:47:35Au cœur de l'actualité,
00:47:37un nouvel ordre mondial se
00:47:39dessine alors que Kiev se dit prête à
00:47:41négocier une reprise de l'aide américaine
00:47:43avec Washington. De son côté,
00:47:45Bruxelles veut mobiliser près de
00:47:47800 milliards d'euros pour la défense européenne
00:47:49et fournir une aide immédiate
00:47:51à l'Ukraine, annonce Dursula
00:47:53van der Leyen lors de la présentation
00:47:55de son plan pour réarmer l'Europe.
00:47:57Vous allez également
00:47:59en parler dans Medi-News. Sonia, l'homme politique
00:48:01Jean-Louis Debré est décédé la nuit
00:48:03dernière à l'âge de 80 ans,
00:48:05proche de Jacques Chirac. Il avait été
00:48:07ministre de l'Intérieur, président de l'Assemblée
00:48:09nationale et président du Conseil
00:48:11constitutionnel. Il a consacré
00:48:13sa vie à une certaine idée de la France
00:48:15à réagir. Il y a quelques minutes, Emmanuel
00:48:17Macron est à gauche comme à droite.
00:48:19Les politiques saluent un grand homme d'État.
00:48:21Monsieur Debré,
00:48:23il fait partie de ces personnes qui,
00:48:25que ce soit
00:48:27la position partisane,
00:48:29inspirent le respect. Il a toujours
00:48:31été quelqu'un qui,
00:48:33j'allais dire, était capable de défendre l'institution
00:48:35et l'Assemblée.
00:48:37Je pense que ça a été aussi un bon
00:48:39président du Conseil constitutionnel
00:48:41qui a réussi à se mettre
00:48:43justement en dehors de choix partisans.
00:48:45C'est sans doute une page
00:48:47de l'histoire politique
00:48:49qui se tourne, et encore
00:48:51une fois avec quelqu'un d'attachant, qui avait du caractère,
00:48:53qui était atypique,
00:48:55un homme d'État, et c'est un homme de bien
00:48:57qui disparaît, et aujourd'hui,
00:48:59on ressent tous ce vide d'heures et déjà.
00:49:01Il a été un grand serviteur
00:49:03de l'État, un grand serviteur
00:49:05de nos institutions
00:49:07et un défenseur de l'État droit dans l'ensemble
00:49:09des fonctions qu'il a eu
00:49:11à exercer et d'une vie
00:49:13publique consacrée
00:49:15au service de l'intérêt général.
00:49:17En voilà un qui fait
00:49:19l'unanimité, Sonia. C'est exactement
00:49:21cela, et je me disais, Somaya, c'est assez
00:49:23rare aujourd'hui en politique pour que ce soit
00:49:25souligné, et c'est vrai que quand
00:49:27il était au perchoir président de l'Assemblée nationale,
00:49:29il était vraiment apprécié
00:49:31des oppositions et de son camp.
00:49:33Voilà quelqu'un qui faisait
00:49:35l'unanimité avant sa
00:49:37disparition. J'ai donc
00:49:39salué Sophie Audugé, toujours avec
00:49:41le Général, qui était...
00:49:43On avait deux Généraux.
00:49:45Oui, le Général de Généraux.
00:49:47Merci à Céline
00:49:49Pina, Philippe David,
00:49:51Georges Fenech, qui a des choses à dire
00:49:53sur l'Ukraine.
00:49:55Ah oui, vous allez voir. Ne dites pas à nos
00:49:57téléspectateurs, c'est vrai, vous m'avez fait une remarque
00:49:59très juste. Vous nous
00:50:01la partagerez tout à l'heure.
00:50:03Jean-Christophe Kouvi, je vous remercie également
00:50:05d'être là, et vous nous avez
00:50:07rejoint à partir de midi pour commenter,
00:50:09réagir, d'ailleurs,
00:50:11fortement à cette information, puisque le
00:50:13parquet de Nanterre, vous le savez, a demandé un procès
00:50:15pour meurtre à l'encontre du policier
00:50:17qui avait tiré sur Nahel
00:50:19après un refus d'obtempérer
00:50:21beaucoup de réactions politiques. On a cité notamment
00:50:23la France insoumise,
00:50:25malheureusement qui se gargarise
00:50:27d'une telle situation pour
00:50:29refaire le procès
00:50:31de la police en général.
00:50:33Nous sommes avec un ancien
00:50:35policier, mais il est toujours policier
00:50:37un jour, qui est aujourd'hui eurodéputé
00:50:39RN. Mathieu Vallée, merci
00:50:41de votre présence. Merci à vous.
00:50:43Comment vous réagissez ? Comment vous avez réagi
00:50:45en apprenant cette information
00:50:47du parquet de Nanterre, et quelles conséquences
00:50:49cela aura, selon vous ?
00:50:51Oui, bonjour Sonia Mabrouk,
00:50:53merci de votre invitation. Moi, je suis
00:50:55choqué et écœuré pour Florent, ce policier,
00:50:57qui peut croire qu'un policier se lève le matin pour tuer
00:50:59sciemment et volontairement
00:51:01une personne de surcroît délinquant. Moi, je suis
00:51:03désolé. Nahel, ce n'était pas un petit ange,
00:51:05c'était un voyou de la route, c'était un délinquant qui faisait
00:51:07un refus d'obtempérer, qui, lorsque
00:51:09on l'a vu sur des reportages diffusés, notamment
00:51:11sur TF1, 7 à 8, a failli faucher
00:51:13des familles, des enfants. Et donc, aujourd'hui, le message
00:51:15de la justice est très clair. On préfère qu'un voyou
00:51:17fauche des vies innocentes, plutôt qu'un policier
00:51:19protège sa vie et celle des autres. Donc, c'est quelque
00:51:21chose de lourdes conséquences. Et moi, je soutiens
00:51:23Florent, ce policier de Nanterre, motocycliste,
00:51:25et vous savez, dans un contexte où l'ensauvagement
00:51:27fait rage dans le pays, c'est un très
00:51:29mauvais signal pour les policiers
00:51:31et les gendarmes qui luttent chaque jour contre
00:51:33les voyous et les criminels, au péril de leur
00:51:35vie. Et moi, je demande juste au magistrat de
00:51:37venir sur le terrain, de partager le quotidien des policiers,
00:51:39parce qu'en un dixième de seconde, c'est compliqué
00:51:41de prendre la bonne décision, lorsque
00:51:43Florent a senti sa vie qui était menacée.
00:51:45Et moi, je pense qu'aujourd'hui, les magistrats
00:51:47préfèrent qu'un policier soit mort, plutôt qu'ils protègent notre vie,
00:51:49votre vie, et la leur, accessoirement.
00:51:51Il y a à la fois
00:51:53le policier et l'eurodéputé
00:51:55qui parlent, et j'interroge davantage
00:51:57le politique que vous êtes, Mathieu Vallée.
00:51:59C'est vrai que, d'abord, c'était un drame,
00:52:01évidemment, mais cette affaire était
00:52:03viciée dès le départ. Emmanuel Macron,
00:52:05quand même, avait réagi,
00:52:07qualifiant d'emblée l'acte.
00:52:09Et puis, il s'en est suivi
00:52:11des émeutes, après, évidemment,
00:52:13ce drame. Comment, aujourd'hui,
00:52:15le politique que vous êtes voit
00:52:17la suite des événements ? On a vu que
00:52:19le débat sur la police tue,
00:52:21mené notamment par l'extrême-gauche, repart
00:52:23de plus belle. Que craignez-vous ?
00:52:25Non, mais les fous furieux
00:52:27de l'extrême-gauche, j'ai vu le tweet ignoble
00:52:29de Thomas Porte, qui dit que ces procès
00:52:31de toute la police nationale, des violences policières,
00:52:33ils manquaient plus que le contrôle au faciès.
00:52:35Écoutez, moi, je vais vous dire, Thomas Porte, il est indigne,
00:52:37il n'a jamais soutenu les policiers morts ou blessés,
00:52:39il n'a même jamais assisté aux cérémonies d'obstacles
00:52:41de ceux qui sont morts pour notre vie, qui sont morts pour la France.
00:52:43Et je vais vous dire aussi, la justice,
00:52:45en tant que responsable politique, elle a peur.
00:52:47Elle a peur des émeutiers, elle a peur
00:52:49des voyous dans les cités, et surtout, elle veut acheter
00:52:51la paix sociale. Et donc, vous imaginez bien
00:52:53que si le policier n'était pas poursuivi pour meurtre,
00:52:55c'est-à-dire pour avoir tué volontairement quelqu'un,
00:52:57moi, je ne crois absolument pas que Florian ait pu
00:52:59faire ça, parce que c'est un policier, que c'est un grand serviteur
00:53:01de la République, il a été militaire avant,
00:53:03il a enchaîné avec
00:53:05une carrière dans la police. Moi, je vous dis,
00:53:07durant les émeutes, il avait déjà été enfermé 4 mois
00:53:09pour rien, on nous dit qu'il n'y a pas de place dans les prisons
00:53:11pour les voyous, pour les délinquants, par contre, il y a la place
00:53:13pour des policiers qui sont censés être présumés innocents.
00:53:15Donc, l'extrême-gauche, c'est la présomption de culpabilité
00:53:17en permanence, et c'est eux qui ont créé
00:53:19cette aide du flic dans le pays, qui font que ce sont
00:53:21des cibles. Donc, moi, j'apporte mon total
00:53:23soutien à Florian, ce policier de Nanterre, et à tous
00:53:25les policiers de la République, vous savez, sur mes réseaux sociaux,
00:53:27je diffuse tous les jours des policiers qui sont
00:53:33d'extrême-gauche pour ces policiers qui luttent
00:53:35contre les criminels et les voyous. Donc, je suis écœuré,
00:53:37si on y amabre honnêtement, dire que ce policier
00:53:39est poursuivi dans la justice de mon pays
00:53:41et qu'il sera jugé par le peuple français
00:53:43pour un meurtre, c'est abjecte.
00:53:45Écoutez, moi, je suis vraiment écœuré, et je pense que
00:53:47tous les policiers, aujourd'hui, partagent ce constat dans notre pays.
00:53:49Effectivement, Jean-Christophe Couville, également,
00:53:51qui est sur ce plateau, ça veut dire
00:53:53sur le terrain, très concrètement, et je vous poserai
00:53:55la question également à vous, Jean-Christophe,
00:53:57alors, si cette décision est
00:53:59motivée par des éléments nouveaux,
00:54:01par des éléments ou des faits têtus,
00:54:03c'est autre chose, mais est-ce que ça veut dire que
00:54:05sur le terrain, eh bien, ça met en danger
00:54:07aussi les policiers qui vont hésiter
00:54:09à intervenir, à intervenir pour protéger
00:54:11d'autres citoyens de refus d'obtempérer
00:54:13qui se multiplient ?
00:54:15Vous avez vu, madame
00:54:17Mabrouk, pour des trafics d'êtres humains,
00:54:19on a des policiers qui ont été
00:54:21lâchement attaqués à l'arme lourde,
00:54:23à l'arme automatique, ils ont sauvé leur vie
00:54:25in extremis, et pareil, récemment, il y a eu un procès
00:54:27de deux policiers de la police judiciaire dans le Val d'Oise
00:54:29qui se sont fait tirer dessus et que
00:54:31les individus voulaient exécuter et qui ont été sauvés
00:54:33in extremistes par le téléphone portable
00:54:35d'un des agents qu'il avait sur lui et que les individus n'avaient pas vu.
00:54:37Comme moi, je dis qu'aujourd'hui, les policiers ont peur
00:54:39d'utiliser leur arme, non pas pour être des cow-boys,
00:54:41mais pour protéger leur vie et notre vie.
00:54:43C'est ça, aujourd'hui, qui est important, et c'est pour ça que nous, on propose
00:54:45la présomption de légitime défense, parce qu'aujourd'hui,
00:54:47dans notre société, c'est d'abord aux criminels
00:54:49ou aux voyous de s'expliquer, et non pas aux policiers.
00:54:51Aux policiers, il faut toujours qu'ils rendent des comptes, qu'ils fassent des rapports,
00:54:53qu'ils fassent des comptes rendus
00:54:55en permanence à tout le monde, sauf que
00:54:57ils en ont marre, ils en auront le bol, et cette décision,
00:54:59elle va inhiber,
00:55:01elle va faire qu'aujourd'hui, les policiers, même s'ils sont
00:55:03dans leur droit d'utiliser la force légitime
00:55:05et leur arme pour sauver nos vies,
00:55:07ils ne le feront plus. Moi, je pense que c'est un signal désastreux,
00:55:09et vous l'avez dit, j'en termine là,
00:55:11Emmanuel Macron, ce n'était pas le soir même,
00:55:13c'était le matin même, quelques minutes,
00:55:15quelques heures après le drame,
00:55:17qui avait dit inexplicable, inexcusable.
00:55:19Je pense qu'aujourd'hui, on a une justice politique,
00:55:21on a une justice de l'extrême-gauche qui fait que les policiers
00:55:23sont le cœur du problème pour eux,
00:55:25et ce n'est pas les voyous, et moi, je dis simplement,
00:55:27soutien à No Force the Law, oui, on aime No Force the Law,
00:55:29oui, moi, j'aime la police et la gendarmerie dans mon pays,
00:55:31parce que j'ai assisté à des cérémonies d'obstacles
00:55:33où les enfants mettaient la médaille sur le cercueil
00:55:35de leur papa ou de leur maman, et je peux vous dire que
00:55:37c'est des images qui me tiennent à la gorge, et qui font que chaque matin
00:55:39quand je me lève, je suis fier de les défendre,
00:55:41parce que l'uniforme de la République, c'est une grande fierté
00:55:43pour notre pays, et c'est ceux qui nous protègent
00:55:45contre aujourd'hui l'ensauvagement et le dernier rempart
00:55:47de ce qui ferait tomber notre République,
00:55:49et on l'a vu avec ces émeutes après l'affaire Nahel,
00:55:51où on avait mille policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers,
00:55:53dont une grande partie n'a pas été médaillée,
00:55:55on attend toujours les médailles de l'administration
00:55:57et du ministère de l'Intérieur et de l'Elysée,
00:55:59qui s'est décoré, tout le monde, Mimi Mathis
00:56:01et toutes les stars du showbiz, mais en tout cas,
00:56:03pas celles et ceux qui risquent leur vie pour nous protéger.
00:56:05Merci Mathieu Vallée, eurodéputé RN,
00:56:07pour votre réaction,
00:56:09il y a beaucoup de réactions,
00:56:11normalement, il ne devrait pas y avoir la réaction
00:56:13du premier flic de France,
00:56:15Bruno Rotaillot pourra-t-il s'exprimer,
00:56:17alors que ça paraît compliqué,
00:56:19Georges Fenech, mais...
00:56:21Dans cette affaire Nahel,
00:56:23souvenez-vous, bien sûr que c'est compliqué,
00:56:25parce qu'il y a l'indépendance de la justice,
00:56:27pour les ministres, mais rappelez-vous,
00:56:29dans cette affaire, il y avait eu
00:56:31le directeur de la police,
00:56:33monsieur Vaud, le directeur général de la police nationale,
00:56:35qui s'était scandalisé,
00:56:37en quelque sorte, de la mise en examen
00:56:39et de l'incarcération,
00:56:41c'est la première fois que je voyais
00:56:43des hauts fonctionnaires sortir
00:56:45de leur obligation de réserve,
00:56:47donc c'est une affaire très particulière,
00:56:49et je pense qu'il y aura effectivement des conséquences politiques.
00:56:51Est-ce que,
00:56:53au sein de la police, de manière générale,
00:56:55il peut y avoir davantage,
00:56:57il y a une incompréhension,
00:56:59un mouvement de colère,
00:57:01en tous les cas,
00:57:03d'incompréhension plus générale,
00:57:05ou alors vous dites, on attend, on va voir,
00:57:07on va essayer de donner un end-lieu ?
00:57:09En fait, effectivement, vous êtes toujours à chaud,
00:57:11et quand on est à chaud, parce qu'on fait ce métier,
00:57:13et on y met de notre cœur et de notre passion,
00:57:15et en fait, quand on est accusé de meurtre,
00:57:17c'est avec l'intention manifeste de tuer.
00:57:19Et nous, quand on nous donne
00:57:21une arme de service, c'est notre corde ombilicale
00:57:23pour rester en vie et pour sauver d'autres personnes.
00:57:25Et effectivement,
00:57:27vous vous retrouvez dans une situation
00:57:29où vous devez prendre une décision à une fraction de seconde,
00:57:31vous avez des textes de loi qui existent,
00:57:33pour vous, l'action correspond
00:57:35à un texte de loi,
00:57:37et vous êtes dans votre droit. Et le soir, vous êtes
00:57:39en détention provisoire, et après,
00:57:41vous allez aux assises et vous risquez perpète.
00:57:43Donc forcément, oui,
00:57:45ça vous demande, vous, sur le terrain,
00:57:47de dire comment je vais faire moi demain,
00:57:49et aujourd'hui, déjà, comment je vais faire
00:57:51pour interpeller un refus d'obtempérer,
00:57:53sachant que toutes les 20 minutes, il y a un refus d'obtempérer,
00:57:55et qu'un refus d'obtempérer sur 5
00:57:57met en danger la vie d'autrui
00:57:59ou des fonctionnaires de police. C'est aujourd'hui
00:58:01l'action de police la plus dangereuse quotidienne.
00:58:03Voilà, donc ça interpelle, effectivement.
00:58:05Moi, je trouve que les images qu'on voit
00:58:07sont très intéressantes, parce qu'on a vu
00:58:09comment les failles de la justice dans l'affaire
00:58:11Traoré, qui était une fausse affaire,
00:58:13une non-affaire, elle n'a réussi
00:58:15à prendre du poids que parce que, justement,
00:58:17la justice a été lâche,
00:58:19n'a pas osé, à un moment donné, mettre un
00:58:21terme à l'activisme de la famille,
00:58:23et que cette affaire est devenue
00:58:25une affaire qui a remué les banlieues,
00:58:27qui a semé la haine
00:58:29entre les flics et les jeunes
00:58:31de banlieue, qui a été
00:58:33instrumentalisée non seulement par les LFI,
00:58:35mais aussi par les islamistes,
00:58:37et que là, on a, avec cette affaire
00:58:39Naël, encore pire que dans
00:58:41l'affaire Traoré, puisque
00:58:43c'est l'État lui-même
00:58:45qui donne les verges pour se faire battre
00:58:47et qui accuse un de ses fonctionnaires.
00:58:49Attendez, la seule chose, c'est que s'il y a des éléments nouveaux,
00:58:51c'est pas possible, même si, vous avez raison,
00:58:53mais s'il y a des éléments à charge...
00:58:55L'exploitation politique derrière va être violente,
00:58:57et elle le sera, parce que, justement,
00:58:59c'est quand même un manque de prudence
00:59:01dans la qualification.
00:59:03Qu'elle puisse en payer le mot
00:59:05de lâcheté à l'égard de la justice,
00:59:07alors que, dans l'affaire Traoré,
00:59:09la justice a fait un non-lieu.
00:59:11Je vois pas où elle a lâcheté la justice.
00:59:13Parce qu'à un moment donné, elle a laissé
00:59:15se multiplier les expertises,
00:59:17alors qu'elle pouvait les arrêter.
00:59:19Elle en a fait...
00:59:21Elle a fait tout ce qu'il fallait pour dire non-lieu.
00:59:23Elle aurait pu donner le non-lieu
00:59:25beaucoup plus tôt.
00:59:27Elle a vraiment laissé
00:59:29les politiques,
00:59:31en tout cas une partie des politiques,
00:59:33exploiter ce qui s'est passé.
00:59:35Et on l'a vu. Je suis désolée,
00:59:37l'affaire Traoré n'aurait pas dû durer aussi longtemps
00:59:39qu'elle a duré, et c'est à cause des magistrats
00:59:41qu'elle a duré aussi longtemps.
00:59:43Le temps de la justice n'est pas le temps des médias,
00:59:45n'est pas le temps de la politique.
00:59:47On espère que le temps de la justice,
00:59:49ce sera aussi,
00:59:51pas le temps du débat paroxystique politique.
00:59:53On va fermer ce chapitre,
00:59:55on continuera d'en parler.
00:59:57Je voudrais insister.
00:59:59Parfois,
01:00:01d'abord, c'est un drame.
01:00:03Il y a quand même eu la mort d'un homme,
01:00:05quel que soit son parcours de délinquant.
01:00:07Souvent, vous le savez, les parcours de délinquant
01:00:09commencent très très tôt.
01:00:11Il y a une expérimentation, je voudrais vous la soumettre.
01:00:13Ça peut paraître un sujet
01:00:15connexe, annexe,
01:00:17mais il ne l'est pas du tout.
01:00:19Merci Sophie d'en parler.
01:00:21Vous avez prévenu ce matin de changer tout le programme
01:00:23et d'aller sur ce sujet.
01:00:25Quand j'ai vu ce qui se passe à Cannes,
01:00:27avec le maire David Lysnard,
01:00:29qui a souvent de très très bonnes idées,
01:00:31qui les applique avec lucidité et courage.
01:00:33Là, c'est une mesure disciplinaire
01:00:35vraiment inédite.
01:00:37C'est des travaux d'intérêt général
01:00:39pour la communauté, pour la ville.
01:00:41Des travaux pour tenter de remettre sur le droit chemin
01:00:43des élèves aux comportements violents,
01:00:45qui commettent des incivilités.
01:00:47Au lieu d'une sanction disciplinaire
01:00:49dont on sait que si on l'exclut,
01:00:51elle va peut-être voir ça comme des vacances.
01:00:53Eh bien,
01:00:55ce sera des travaux d'intérêt général.
01:00:57On va repeindre, je ne sais pas,
01:00:59un mur parce qu'il y a eu des tags.
01:01:01On va faire autre chose. Regardez les détails
01:01:03avec Maxime Legay et Sophie juste après.
01:01:22Une exclusion, pour certains,
01:01:24ça peut être des vacances aussi.
01:01:26J'ai été exclu pendant une semaine.
01:01:28Pendant une semaine, je ne suis pas allé à l'école.
01:01:30Là, l'objectif, ce n'est pas celui-ci.
01:01:32L'objectif, c'est d'ailleurs hors temps scolaire,
01:01:34c'est pendant les vacances,
01:01:36de proposer 20 heures de travail
01:01:38d'intérêt général pour la communauté.
01:01:40Je pense que l'élève qui sera soumis
01:01:42à ce dispositif s'en souviendra.
01:01:44Puis, il se souviendra aussi
01:01:46qu'il ne faut pas faire de bêtises.
01:01:52Mediatek et Espace Vert accueilleront
01:01:54les élèves indisciplinés.
01:01:56Une expérimentation d'un an minimum,
01:01:58saluée par les parents et les élèves cannois.
01:02:00Je pense que c'est une bonne idée.
01:02:02Ça permet de responsabiliser l'élève.
01:02:04Ça leur ferait rendre compte
01:02:06de leurs erreurs.
01:02:08Et ça leur remettrait à leur place, je pense.
01:02:10Ça pourrait servir à la ville de Cannes,
01:02:12du coup, avec les travaux
01:02:14qui vont être exécutés
01:02:16de façon, on va dire, pédagogique.
01:02:18En cas de résultat positif,
01:02:20cette mesure pourrait être généralisée
01:02:22à l'ensemble des écoles françaises.
01:02:26Sophie Hodges,
01:02:28est-ce que c'est une initiative salutaire ?
01:02:30Alors, moi, j'ai toujours du mal
01:02:32à répondre à des questions
01:02:34présentées comme ça.
01:02:36Parce qu'évidemment que c'est positif.
01:02:38Il y a quelque chose de positif
01:02:40dans une telle démarche.
01:02:42C'est pas nouveau.
01:02:44C'est une mesure que nous,
01:02:46on avait proposée déjà il y a plus de six ans.
01:02:48Elle est associée à des sanctions financières
01:02:50sur les parents.
01:02:52C'est-à-dire qu'on est, comme toujours,
01:02:54dans des choses qui sont...
01:02:56Le moteur est une bonne intention,
01:02:58bien sûr.
01:03:00Mais l'enjeu véritable
01:03:02nécessite qu'on prenne le problème
01:03:04de manière plus globale.
01:03:06Et on l'avait vu,
01:03:08je ne sais pas si vous vous souvenez,
01:03:10Gabriel Attal avait lancé,
01:03:12avec ces espèces de vacances,
01:03:14de remises en cadre
01:03:16pour les élèves délinquants également.
01:03:18On voyait qu'il se tutoyait avec les élèves.
01:03:20Ils étaient en rond.
01:03:22C'était grotesque, en fait.
01:03:24La sanction doit être immédiate,
01:03:26systématique
01:03:28et monter crescendo
01:03:30en fonction
01:03:32du niveau de délinquance
01:03:34des élèves
01:03:36et des manquements
01:03:38à ce que doit être la position d'élève
01:03:40dans le système scolaire.
01:03:42Tant qu'il n'y aura pas ça,
01:03:44on pourra faire...
01:03:46Evidemment qu'il y aura des effets.
01:03:48Evidemment que certains jeunes vont y aller.
01:03:50Evidemment que ceux qui vont les encadrer
01:03:52vont dire que ça s'est bien passé,
01:03:54qu'ils sont très mignons, etc.
01:03:56Mais est-ce que ça a changé la face du monde ?
01:03:58Est-ce qu'on va remettre en posture d'élèves
01:04:00des enfants de 10, 12, 13, 14 ans
01:04:02qui ont été abandonnés par le système scolaire
01:04:04quand ils en avaient 6,
01:04:067 ou 8 ?
01:04:08Je n'y crois pas du tout.
01:04:10Alors là,
01:04:12une telle mesure sera soumise
01:04:14incontestablement au contrôle
01:04:16de l'égalité du préfet
01:04:18parce que le travail d'intérêt général
01:04:20c'est une peine.
01:04:22Et une peine ne peut être prononcée que par un juge.
01:04:24Alors, sur le fond,
01:04:26c'est séduisant, effectivement.
01:04:28Tu casses, tu répares, on le connaît bien.
01:04:30Mais attention,
01:04:32là, vous avez...
01:04:34Mais ce n'est pas ça...
01:04:36Je veux juste préciser que ça se fait déjà
01:04:38dans de nombreux établissements scolaires
01:04:40et c'est naturel
01:04:42sans rentrer dans un système organisé
01:04:44qui va de toute façon poser des problèmes.
01:04:46Vous ne pouvez pas, parce que là,
01:04:48une peine, c'est le juge.
01:04:50Il faut déjà qu'il y ait le consentement.
01:04:52Mais ça part d'une bonne idée,
01:04:54mais il faut l'habiller autrement.
01:04:56En fait, c'est du volontariat, alors.
01:04:58Oui, il faut le consentement, évidemment.
01:05:00Si il y a consentement, moi, je peux vous dire
01:05:02que vous allez toucher uniquement des gens
01:05:04qui ont fait une vraie bêtise et dont les familles
01:05:06sont conscientes que l'enfant est déviant
01:05:08et qu'il doit être remis sur le droit chemin.
01:05:10Le problème, ceux qui s'ancrent dans la délinquance
01:05:12sont ceux dont les parents ne jouent pas leur rôle
01:05:14et dont personne ne rappelle à un moment donné
01:05:16qu'il faut qu'il y ait...
01:05:18C'est pour ça qu'il faut associer des sanctions,
01:05:20notamment financières.
01:05:22Est-ce qu'on peut passer à l'autre sujet, chère Sophie ?
01:05:24Vous voulez continuer sur celui-là ?
01:05:26Non, non, non, allez-y.
01:05:28C'est vous, le maître de cérémonie.
01:05:30Surtout à Cade.
01:05:32Ah non.
01:05:34Je préfère être maître de cérémonie
01:05:36avec ce plateau-là.
01:05:38Je vais ajouter juste une petite expérience personnelle
01:05:40puisque moi j'étais exclu aussi
01:05:42quand j'étais jeune pendant une semaine.
01:05:44Mais comme quoi, on peut revenir au droit chemin.
01:05:46Je crois beaucoup à la rédemption
01:05:48parce qu'on fait tous des bêtises.
01:05:50Et en fait, je me rappelle, c'était un professeur
01:05:52qui m'avait emmené aux archives de Périgueux
01:05:54et qui m'avait fait travailler sur les archives historiques
01:05:56et qui m'avait fait faire des devoirs aussi.
01:05:58Et quelque part, j'ai adoré l'histoire un peu grâce à ça.
01:06:00Parce que là, vous êtes confronté justement
01:06:02à la matière et du coup,
01:06:04là, le fait de...
01:06:06En fait, il faut occuper aussi ces gamins,
01:06:08leur donner un sens.
01:06:10Et en fait, il faut donner un sens à la peine.
01:06:12Et souvent, on donne des peines sans sens.
01:06:14Et en fait, il faut le sens.
01:06:16Et vous le disiez tout à l'heure,
01:06:18on se met nos propres barrières en disant
01:06:20ça ne devrait pas être possible, etc.
01:06:22Il faut l'essayer.
01:06:24Si ça ne marche pas, ça ne marche pas.
01:06:26Ne serait-ce qu'un gamin, on aura fait qu'une.
01:06:28Pour donner du sens, il faut des professeurs.
01:06:30Vous me voyez venir.
01:06:32Là, c'était vraiment un cas de jurisprudence incroyable
01:06:34puisque vous savez que des parents d'élèves
01:06:36ont été indemnisés par l'État
01:06:38pour absence prolongée des professeurs.
01:06:40L'État a donc reconnu
01:06:42Sophie Audugé,
01:06:44comment dire, sa défaillance.
01:06:46En réalité, c'est déjà arrivé
01:06:48et cela pourrait faire jurisprudence.
01:06:50Là encore, parfois, on dit
01:06:52attention, les parents ne doivent pas
01:06:54empiéter, aller trop dans le domaine
01:06:56de l'école. Est-ce que là,
01:06:58là encore, c'est salutaire ?
01:07:00Là, une fois encore,
01:07:02on assiste à un déclin
01:07:04de notre système scolaire qui est
01:07:06d'une gravité extrême.
01:07:08Si des mesures
01:07:10brutales ne sont
01:07:12pas prises de manière extrêmement rapide,
01:07:14l'école française
01:07:16ne s'en relèvera
01:07:18jamais. On est vraiment à un tournant
01:07:20historique.
01:07:22La question des
01:07:24absences scolaires et plus des absences
01:07:26de professeurs ou de l'absentéisme
01:07:28des professeurs ou du nombre
01:07:30d'heures qui n'est pas faite
01:07:32pour les élèves, c'est-à-dire des heures manquantes,
01:07:34ne cessent de
01:07:36grossir depuis 20 ans.
01:07:38Papendia avait annoncé
01:07:40ce chiffre qui avait sidéré un peu tout le monde en
01:07:422022, qui était de 15 millions d'heures
01:07:44non réalisées, manquantes
01:07:46si vous voulez.
01:07:48Amélie Oudéa-Castera
01:07:50a commencé son arrivée dans le
01:07:52poste du ministre de l'éducation nationale en disant
01:07:54sa frustration face aux heures pas remplacées
01:07:56pour se justifier
01:07:58du choix de l'école privée. Là, on connaît la
01:08:00suite de l'histoire.
01:08:02Très récemment,
01:08:04Elisabeth Borne a annoncé
01:08:06un chiffre qui, quand on parlait,
01:08:08quand Papendia parlait de 15 millions d'heures
01:08:10qui n'étaient pas réalisées, donc sans
01:08:12professeurs, on était à peu près à 8%
01:08:14des 175 millions réalisés.
01:08:16Elisabeth Borne nous dit, alors là, on va être
01:08:18déjà entre 8, 8 et 10%.
01:08:20D'accord ?
01:08:22On est dans un mal chronique
01:08:24qui a
01:08:26plusieurs
01:08:28explications. La première
01:08:30est évidemment
01:08:32la baisse
01:08:34de sens du métier
01:08:36de professeur qui a été déclassée,
01:08:38paupérisée. Elisabeth Borne
01:08:40passe son temps à nous parler d'égalité fille-garçon.
01:08:42Il y a une féminisation majeure
01:08:44du monde professoral qui va avec
01:08:46une baisse des rémunérations. Je pourrais
01:08:48y revenir parce qu'on a des chiffres très précis là-dessus.
01:08:50Va s'associer à ça
01:08:52qu'on est une école qui n'instruit plus
01:08:54mais qui éduque, là où c'est le rôle
01:08:56des parents, donc ce faisant
01:08:58les enseignants qui prennent
01:09:00la casquette d'éducateurs
01:09:02avec une approche très idéologique,
01:09:04avec des enseignements qui sont de plus en plus
01:09:06idéologiques et moins académiques.
01:09:08On peut prendre l'éducation à la sexualité,
01:09:10on peut prendre les médias,
01:09:12on peut prendre l'intelligence artificielle
01:09:14demain. C'est des sujets qui crispent
01:09:16les familles et qui crispent
01:09:18les enseignants. C'est-à-dire qu'on est
01:09:20en train de mettre de l'huile sur le feu
01:09:22d'une rupture entre
01:09:24les parents et les professeurs
01:09:26alors que normalement l'école c'est
01:09:28le lieu de l'alliance. Le lieu de l'alliance
01:09:30parce que le parent confie son
01:09:32bien le plus précieux, c'est-à-dire son enfant
01:09:34en échange d'un service qui nécessite
01:09:36un haut niveau de connaissance académique
01:09:38et celui de transmettre un savoir. A partir du moment
01:09:40où vous cassez cette relation-là,
01:09:42cette origine de l'alliance
01:09:44pour faire toute autre chose,
01:09:46vous mettez en péril des professeurs.
01:09:48Quand les professeurs s'en vont, parce que les professeurs
01:09:50comme les policiers abandonnent le métier,
01:09:52soit ils ont une reconversion,
01:09:54soit ils partent à l'étranger.
01:09:56Quel est leur argument quand vous
01:09:58leur demandez ? Je ne peux plus
01:10:00faire mon métier. Il n'y en a pas d'autre. On ne
01:10:02peut plus faire notre métier. Donc évidemment
01:10:04on assiste aujourd'hui, presque
01:10:06dix ans plus tard, ça se constate que je viens
01:10:08de retracer, à
01:10:10une judiciarisation
01:10:12des relations entre l'école et les parents.
01:10:14Exactement comme ça se fait pour ceux
01:10:16qui sont coutumiers de ce qui se
01:10:18passe aux Etats-Unis ou en Angleterre.
01:10:20Aux Etats-Unis,
01:10:22vous allez faire un procès parce que la note
01:10:24ne vous plaît pas, parce que l'affectation ne vous plaît pas.
01:10:26Donc là, effectivement,
01:10:28les parents sont légitimes à aller dire
01:10:30attendez, il y a des cours qui ne sont pas donnés.
01:10:32Mais ce que vous avez rappelé est encore plus légitime.
01:10:34Oui, mais c'est-à-dire que le droit
01:10:36à l'instruction, comme son nom l'indique,
01:10:38est un droit, c'est un devoir de l'État.
01:10:40Or, si l'État ne remplit pas son devoir
01:10:42de mettre des profs devant des élèves à des élèves
01:10:44qui sont censés être instruits,
01:10:46les parents sont légitimes.
01:10:48On va aller de plus en plus vers ça,
01:10:50tant qu'on ne prendra pas au sérieux
01:10:52les trois problèmes de l'école.
01:10:54Un, l'école est là pour instruire, pas pour éduquer,
01:10:56sinon elle crispe les relations entre les parents
01:10:58et les profs.
01:11:00Deux, l'école, c'est un lieu qui doit être sécurisé
01:11:02et qui n'est pas un lieu idéologique.
01:11:04Et trois, il faudrait que tous
01:11:06les enseignants soient face à des élèves
01:11:08et non pas mis dans des métiers
01:11:10bureaucratiques, dans des agents,
01:11:12dans des inspects, qui aujourd'hui
01:11:14sont censés être formés des professeurs,
01:11:16mais il ferait mieux d'aller devant les élèves.
01:11:18Brillante démonstration,
01:11:20mais malheureusement faillite de l'école.
01:11:22Une pause, et c'est à vous. A tout de suite.
01:11:28Merci d'être avec nous.
01:11:30Mais quel plateau !
01:11:32C'est du sport !
01:11:34Chef d'orchestre,
01:11:36c'est un métier !
01:11:38Philippe, dis ça !
01:11:40Vous étiez la Herbert von Karajan du journalisme.
01:11:42Oh là là !
01:11:44Maîtriser un orchestre comme ça...
01:11:46Tout le monde connaît.
01:11:48Ou Stanislas Lefort en version comique.
01:11:50Je ne sais pas,
01:11:52je vais le prendre de la même manière.
01:11:54Vous pouvez vous arrêter.
01:11:56Agnès Verdier-Molenier,
01:11:58on est face au mur
01:12:00dans cette émission,
01:12:02mais c'est d'un autre mur dont nous allons parler.
01:12:04D'abord, c'est ce livre,
01:12:06sous forme d'alerte,
01:12:08et on peut vous reconnaître une cohérence.
01:12:10Merci d'être là pour en parler.
01:12:12Vous êtes la directrice de la fondation IFRAP,
01:12:14auteure de ce livre.
01:12:16Avant d'en parler en détail,
01:12:18c'est lié.
01:12:20Je voudrais qu'on évoque avec vous,
01:12:22Agnès Verdier-Molenier,
01:12:24les dessous de cette expression
01:12:26qu'on entend maintenant matin, midi et soir.
01:12:28Économie de guerre.
01:12:30Les dirigeants ne parlent plus que de cela.
01:12:32Expliquez-moi, comment on peut passer
01:12:34à une économie des guerres en étant autant endetté ?
01:12:36Ça va être un vrai sujet.
01:12:38D'ailleurs, nous, à la fondation IFRAP,
01:12:40ça fait des années qu'on dit,
01:12:42attention, on n'est pas encore au 2%.
01:12:44Réellement, en dehors,
01:12:46dans les dépenses militaires,
01:12:48on est à 50 milliards hors dépenses de pension militaire.
01:12:50On est juste un peu en dessous des 2% du PIB.
01:12:52Ça fait des années qu'on dit,
01:12:54il faudrait peut-être être à 3%.
01:12:56J'ai repris toutes les publications
01:12:58qu'on avait faites antérieurement,
01:13:00en disant, dès 2020-2021,
01:13:02on pourrait peut-être aller vers les 3%.
01:13:04Pourquoi on ne le fait pas ?
01:13:06Parce que depuis les années 60,
01:13:08où on était déjà autour de 5%
01:13:10de dépenses de défense par rapport au PIB,
01:13:12à ce moment-là, on était à 14%
01:13:14de dépenses de protection sociale.
01:13:16Les dépenses sociales, c'était 14%.
01:13:18Maintenant, on est un peu en dessous
01:13:20des 32% par rapport à la richesse nationale
01:13:22de dépenses sociales,
01:13:24quand on a peine à être autour
01:13:26des 2% de dépenses de défense.
01:13:28En fait, le régalien s'est totalement effondré.
01:13:30Pariable d'ajustement ?
01:13:32Complètement.
01:13:34On a repris des chiffres qui sont incroyables.
01:13:36Entre 2009 et 2020,
01:13:38on a 170 milliards de dépenses
01:13:40d'équipements militaires qui sont votées
01:13:42à l'Assemblée nationale.
01:13:44Mais il y en a presque 55 milliards
01:13:46qui ne sont pas décaissés.
01:13:48Pourquoi ?
01:13:50Parce qu'ils sont reportés.
01:13:52Pourquoi ? Parce qu'à côté,
01:13:54il faut financer autre chose.
01:13:56L'autre chose, c'est souvent la dépense sociale
01:13:58qu'on n'arrive plus à financer.
01:14:00Et donc, on reporte les dépenses
01:14:02d'équipements militaires.
01:14:04On a sonné la sonnette d'alarme
01:14:06depuis des années,
01:14:08comme sur les questions d'investissement
01:14:10dans le pénitentiaire.
01:14:12Mais en réalité, on ne fait pas le travail
01:14:14parce qu'on ne veut pas changer
01:14:16l'architecture de notre pays.
01:14:18Et on ne veut pas des économies
01:14:20sur les dépenses sociales.
01:14:22Mais qu'est-ce que c'est,
01:14:24les économies qu'on pourrait faire
01:14:26sur les dépenses sociales ?
01:14:28Par exemple,
01:14:30vous regardez l'ensemble des dépenses
01:14:32pour distribuer l'argent
01:14:34de la protection sociale,
01:14:36c'est 47 milliards d'euros par an.
01:14:38C'est presque autant que le budget militaire
01:14:40hors pension.
01:14:42Mais c'est gigantesque.
01:14:44Et alors, quand on regarde par rapport
01:14:46aux autres pays, c'est 10 milliards de plus
01:14:48que la moyenne de l'Union européenne.
01:14:50Donc, on se dit,
01:14:52pourquoi est-ce qu'on surdépense autant
01:14:54dans la dépense administrative ?
01:14:56Ce n'est même pas de la dépense de soins.
01:14:58Ce n'est pas de la dépense pour mieux soigner
01:15:00nos concitoyens.
01:15:02C'est simplement
01:15:04les doublons qu'on a entre
01:15:06le ministère de la Santé, qui a pléthore d'agents,
01:15:08la Caisse nationale d'assurance maladie,
01:15:10qui est une sorte de deuxième ministère de la santé.
01:15:12Le fait qu'on ait deux assureurs sur la santé,
01:15:14entre l'assurance maladie obligatoire
01:15:16et les complémentaires santé aussi obligatoires,
01:15:18qui traitent les mêmes remboursements,
01:15:20en réalité, et on pourrait avoir des assureurs
01:15:22en concurrence dès le premier euro
01:15:24de remboursement, comme ça se passe
01:15:26aux Pays-Bas, comme ça se passe en Suisse,
01:15:28comme ça se passe dans plein de pays européens,
01:15:30avec beaucoup moins cher de coûts administratifs.
01:15:32Mais c'est pareil, par exemple, pour la dépense
01:15:34d'aides sociales sous critères de ressources.
01:15:36C'est terrible.
01:15:38Vous vous rendez compte que c'est pour la distribution.
01:15:40Oui.
01:15:42C'est l'équivalent de la dépense
01:15:44de défense hors pension militaire.
01:15:46Ça veut dire quoi ?
01:15:48Ça veut dire qu'on a complètement laissé
01:15:50la Sécu, ce qu'on appelle la sécurité sociale,
01:15:52devenir en fait le cœur
01:15:54quasiment constitutionnel
01:15:56de notre pays.
01:15:58On est plus, parce qu'on dit toujours
01:16:00l'État, l'État, l'État.
01:16:02Mais l'État, il est autour de 500 milliards
01:16:04de dépenses annuelles, alors que les dépenses
01:16:06de protection sociale, c'est plus de 800 milliards
01:16:08d'euros par an. Vous voyez, donc
01:16:10à un moment, c'est le social
01:16:12qui a pris le pas
01:16:14sur ce qu'on appelle l'État.
01:16:16Et finalement, qui est-ce qui dirige tout ça ?
01:16:18On ne sait pas trop.
01:16:20La technostructure.
01:16:22Sans être complotiste, c'est le Président
01:16:24qui l'a dit, l'État profond.
01:16:26Non, mais parce qu'il y a
01:16:28en fait des caisses
01:16:30sociales qui sont co-gérées avec les partenaires
01:16:32sociaux, donc il y a aussi
01:16:34à la fois le patronat et les syndicats
01:16:36de salariés, il y a
01:16:38parfois, parce que sur le social,
01:16:40par exemple, le département a son rôle à jouer,
01:16:42donc il y a aussi les élus locaux.
01:16:44Attendez, n'en rajoutez plus, là, il y a trop de couches.
01:16:46Donc en fait,
01:16:48c'est ce millefeuille,
01:16:50mais qui n'est pas que le millefeuille local.
01:16:52Non, mais là, c'est plus un millefeuille.
01:16:54Qu'est-ce qu'il y a de plus grand que le millefeuille ?
01:16:56Le dix millefeuille.
01:16:58C'est joli, ça.
01:17:00Et le cent mille est encore...
01:17:02Un peu de pooling.
01:17:04Donc Sonia, si on ne remet pas les choses
01:17:06dans l'ordre, en fait, parce que le sujet
01:17:08numéro un, c'est quand même d'avoir
01:17:10une sécurité pour les Français.
01:17:12C'est vrai que dans les précédents rapports,
01:17:14à chaque fois, vous dites que sur les dépenses
01:17:16militaires, c'est la variable
01:17:18d'ajustement. Et qu'on vienne nous dire, là,
01:17:20vous allez voir, l'effort,
01:17:22l'économie de guerre. Je rappelle quand même que
01:17:24Donald Trump exige que les pays de l'OTAN
01:17:26atteignent... Les 5%. 5%
01:17:28d'orphibes, c'est un effort ?
01:17:30Non, mais ça veut dire, on est
01:17:32à 50 milliards, 5%, ça veut dire
01:17:34150 milliards. Mais donc,
01:17:36à un moment, il faut aussi qu'on regarde
01:17:38les choses en face. Ce n'est pas parce qu'on va
01:17:40s'endetter au niveau européen...
01:17:42Ah oui, le fameux emprunt, là.
01:17:44L'emprunt, pardonnez-moi, est-ce que ça rajoute de la dette à la France ?
01:17:46Mais bien sûr !
01:17:48Mais en fait,
01:17:50regardez,
01:17:52l'emprunt pendant le Covid,
01:17:54qu'est-ce qu'il s'est passé ? On a garanti
01:17:5667 milliards sur l'emprunt
01:17:58et on a récupéré 39 milliards à l'époque.
01:18:00Donc, là, si on a
01:18:02un emprunt gigantesque, comme ce qui
01:18:04est annoncé ces dernières heures
01:18:06au niveau européen, on parle de 800 milliards,
01:18:08bon, la question,
01:18:10c'est qu'est-ce qui va être emprunté ou pas,
01:18:12on verra, mais là-dessus,
01:18:14la France,
01:18:16à un moment, ça va se retrouver
01:18:18dans sa participation, ce qu'on appelle
01:18:20la participation annuelle à l'Union européenne,
01:18:22le coût se retrouve
01:18:24dans la participation de la France.
01:18:26Donc, ça participe à un moment
01:18:28de creuser le déficit
01:18:30de notre pays,
01:18:32le déficit public. Donc, si on veut
01:18:34qu'on continue à être
01:18:36crédible pour continuer à emprunter,
01:18:38parce que c'est ça aussi le sujet,
01:18:40on a quand même besoin de plus de 300 milliards d'euros,
01:18:42c'est ce que je dis dans le livre, pour
01:18:44faire tourner la France, la Maison France
01:18:46publique,
01:18:48notamment en 2025,
01:18:50c'est déjà plus de 300 milliards d'euros qu'il nous faut,
01:18:52il y a un vrai sujet,
01:18:54sachant que les agences de notation,
01:18:56vous l'avez vu ces derniers jours,
01:18:58nous mettent en...
01:19:00C'est pas une vraie dégradation, mais
01:19:02ils disent qu'on est en perspective
01:19:04négative, et donc,
01:19:06dans les semaines et mois qui viennent,
01:19:08on va avoir une mauvaise surprise
01:19:10sur la note de la France.
01:19:12On va continuer à parler, mais par réaction, quand même,
01:19:14je voudrais vous entendre, parce que c'est vrai,
01:19:16économie de guerre, par rapport...
01:19:18C'est comme, il n'a ni le casque,
01:19:20ni le fusil, ni les chaussures...
01:19:22Parlons de l'économie de guerre,
01:19:24et parlons de ce qui a été fait depuis 40 ans
01:19:26en France par les politiques de gauche comme de droite.
01:19:28En France, aujourd'hui,
01:19:30on ne fabrique plus une cartouche de fusils d'assaut.
01:19:32On a fermé l'arsenal du Mans,
01:19:34qui fabriquait toutes les cartouches petit calibre,
01:19:365.56, 7.62, 9 parabellum
01:19:38pour nos armées. Je ne sais pas s'il fabriquait
01:19:40les 12.7, peut-être que le général aurait la réponse.
01:19:42On est un pays qui ne fabrique plus un fusil
01:19:44d'assaut, parce qu'on a fermé la manufacture
01:19:46d'armes de Saint-Etienne, c'est fini,
01:19:48et celle de Châtellerault.
01:19:50– C'est l'armement allemand maintenant. – Absolument, et on achète des fusils d'assaut
01:19:52allemands. On est un pays qui ne fabrique plus
01:19:54une arme de poing, parce qu'on a fermé la manufacture
01:19:56d'armes de cul, d'accord ?
01:19:58Ou de pistolet mitrailleur qui faisait les mat 49.
01:20:00Aujourd'hui, la France, on a dit,
01:20:02bon ben, c'est les dividendes de la paix,
01:20:04la fameuse phrase de Laurent Fabius.
01:20:06Parler d'économie de guerre, quand on a
01:20:08saccagé, je dirais presque
01:20:10saboté, toute notre industrie
01:20:12de défense, le général, je pense,
01:20:14ou Georges, qui était député,
01:20:16ne me contrediront pas, qui était une des plus performantes
01:20:18du monde, désolé de vous dire, mais on a
01:20:20envie de leur dire, mais c'est pas ça.
01:20:22– Il y a un deuxième terme qui me choque,
01:20:24c'est le décalage entre le terme
01:20:26de guerre, économie de guerre,
01:20:28et la réalité de notre pays aujourd'hui.
01:20:30C'est-à-dire que l'on voit
01:20:32des centaines de quartiers en quasi-sédition,
01:20:34on voit une criminalité galopante,
01:20:36on voit ces organisations
01:20:38criminelles qui n'arrêtent
01:20:40pas de se renforcer,
01:20:42on est incapable de maîtriser
01:20:44les flux migratoires, l'Europe est une véritable
01:20:46passoire, c'est-à-dire que si on
01:20:48prend en compte toutes les menaces, certes, il faut
01:20:50relever le défi d'aider l'Ukraine,
01:20:52il faudrait peut-être se poser les questions fondamentales,
01:20:54et je reviens également sur l'éducation
01:20:56qui s'est effondrée,
01:20:58ce qui conditionne également nos efforts de guerre
01:21:00dans l'avenir, parce que où seront les ingénieurs,
01:21:02les techniciens ?
01:21:04Avant tout, il faut une cohérence,
01:21:06que veut-on ?
01:21:08La cohérence,
01:21:10que veut-on ?
01:21:12En gros, on ne produit
01:21:14plus de richesses, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:21:16nous stagnons. Pourquoi ? Parce que
01:21:18nous n'avons plus d'industrie.
01:21:20Qu'est-ce qui se passe ? En 1941, il se passe un truc
01:21:22très intéressant, Churchill apprend
01:21:24l'entrée en guerre des Américains, et il dit
01:21:26« Nous avons gagné la Deuxième Guerre mondiale ».
01:21:28On est en 1941, il est à poil,
01:21:30tout seul en Europe, c'est le dernier à résister,
01:21:32et il dit ça, et il ne se trompe pas,
01:21:34puisque trois ans après, effectivement, on va la gagner.
01:21:36Pourquoi est-ce qu'il dit ça ?
01:21:38Parce qu'il se souvient de 1914-1918.
01:21:40Qu'est-ce qui va emporter la Deuxième Guerre mondiale ?
01:21:42L'industrie américaine,
01:21:44la capacité à...
01:21:46Mais même l'industrie américaine,
01:21:48elle va mettre trois ans avant de pouvoir
01:21:50nous fournir suffisamment d'armes
01:21:52pour qu'on puisse casser la figure,
01:21:54pour de vrai, à Hitler. Aujourd'hui,
01:21:56l'Europe n'a plus d'industrie.
01:21:58L'Amérique nous dit « Débrouillez-vous ».
01:22:00Et elle nous dit même pire que ça,
01:22:02elle nous dit « Vous me coûtez de l'argent,
01:22:04vous ne me rapportez rien, et en plus,
01:22:06vous êtes des assistés. Maintenant,
01:22:08à votre tour de vous débrouiller ».
01:22:10On n'a pas commencé à se mettre en marche.
01:22:12Et on a des politiques
01:22:14qui nous disent qu'on est déjà en économie de guerre.
01:22:16À ce stade de mensonge
01:22:18et d'irréalisme...
01:22:20Mais oui, parce qu'on n'a pas
01:22:22le moindre début d'une économie de guerre.
01:22:24Pour une économie de guerre, il faut être capable
01:22:26de faire la guerre.
01:22:28Je voudrais l'entendre aussi sur son livre.
01:22:30De manière plus générale,
01:22:32puisqu'on a à fournir un effort quasiment
01:22:34dans tous les domaines, vous nous dites
01:22:36que cette phrase a beaucoup fait réagir,
01:22:38qu'il est mensonger de faire croire
01:22:40que les plus riches, que les grandes entreprises vont payer.
01:22:42Pourquoi ?
01:22:44La réalité, c'est qu'on a un système qui ne se réforme pas.
01:22:46On fait très peu d'économies.
01:22:483 milliards d'économies sur cette année,
01:22:50on nous avait annoncé 2 tiers d'économies,
01:22:521 tiers de hausse d'impôts.
01:22:54C'était la première présentation du budget par Michel Barnier
01:22:56quand il était Premier ministre.
01:22:58Et là, on nous dit qu'il n'y avait que 3 milliards d'économies
01:23:00prévues pour 2025
01:23:02et 27 milliards de hausse d'impôts.
01:23:04Si on écoute un peu
01:23:06ce qui sort du débat dans l'hémicycle,
01:23:08on a l'impression,
01:23:10et d'ailleurs ça a été une proposition de loi
01:23:12qui a été adoptée la semaine dernière
01:23:14à l'Assemblée nationale,
01:23:16qui dit qu'on n'a qu'à taxer
01:23:18à 2 %
01:23:20tous les patrimoines des centimillionnaires.
01:23:22En gros, on vise les entrepreneurs de ce pays.
01:23:24Donc, à la fois, on pleure
01:23:26parce qu'on n'a plus d'industrie, parce qu'on ne produit plus en France,
01:23:28on pleure parce qu'on a
01:23:30tellement mis de normes
01:23:32de cascade fiscale, parce qu'il faut rappeler
01:23:34quand même qu'il y a 150 milliards
01:23:36de prélèvements obligatoires
01:23:38en plus
01:23:40qui sont forcément dépensés par nos entreprises
01:23:42pour payer le modèle
01:23:44social français, notamment.
01:23:46Cette taxe de production dont on parle tout le temps
01:23:48qui pèse sur nos entreprises et qui n'existe pas
01:23:50quasiment dans les autres pays d'Europe, ou très peu,
01:23:52cette taxe de production, elle finance en grande partie
01:23:54pour 20 milliards, j'en parlais
01:23:56aujourd'hui dans les échos, pour 20 milliards
01:23:58les retraites,
01:24:00la Caisse nationale d'assurance vieillesse.
01:24:02Donc, on a une vision
01:24:04qui est une vision fausse,
01:24:06sur laquelle, effectivement, on ne dit pas la vérité aux Français,
01:24:08on se dit, mais on ne va pas
01:24:10réformer le modèle,
01:24:12mais on va faire payer les grandes entreprises,
01:24:14les entreprises
01:24:16et puis les riches, mais qui sont en fait
01:24:18des entrepreneurs. Donc, finalement,
01:24:20qui a le fardeau
01:24:22en permanence supplémentaire ?
01:24:24Et d'ailleurs, Bernard Arnault l'a dit.
01:24:26Mais Bernard Arnault,
01:24:28c'est l'arbre qui cache la forêt.
01:24:30J'ai des tas d'entrepreneurs
01:24:32et ça,
01:24:34certains ne veulent pas le croire,
01:24:36mais des entrepreneurs
01:24:38qui ont 10, 12, 15 salariés,
01:24:40qui sont près de la frontière italienne,
01:24:42qui disent,
01:24:44mais nous, on va partir.
01:24:46Madame, je pose une question,
01:24:48parce que votre constat est juste,
01:24:50mais vous dites qu'il faut dire la vérité aux Français.
01:24:52Est-ce que beaucoup de Français sont prêts à accepter la vérité ?
01:24:54Parce qu'il y a un avachissement moral dans ce pays.
01:24:56On parlait de 39.
01:24:58Si vous voulez, il y a quand même des...
01:25:00Non, non.
01:25:02Mais je connais votre théorie sur le sujet général.
01:25:04Est-ce que tout le monde est capable ?
01:25:06Et je rajoute une deuxième chose,
01:25:08c'est que les arsenaux idéologiques sont dans les universités,
01:25:10dans les instituts de politique.
01:25:12C'est là que doit s'armer le pays d'un point de vue moral,
01:25:14idéologique, etc.
01:25:16Qu'est-ce que nous produisons aujourd'hui au travers de nos élites ?
01:25:18Ce qui est vrai,
01:25:20il y a quelque chose que nous, on a constaté à la Fondation IFRAP,
01:25:22et j'en parle dans mon livre,
01:25:24c'est qu'on paye avec nos impôts
01:25:26beaucoup de rapports publics
01:25:28qui font croire
01:25:30qu'il y a des gens de plus en plus riches,
01:25:32toujours plus riches, qui auraient des milliards et des milliards,
01:25:34et que de l'autre côté,
01:25:36finalement,
01:25:38on devrait financer de plus en plus de besoins sociaux
01:25:40et que ça ne s'arrêtera jamais.
01:25:42En fait, Agnès Verdier-Molidé,
01:25:44vous essayez d'abattre le mur du mensonge,
01:25:46d'abord avec des solutions pour réduire la dette,
01:25:48baisser la dépense publique,
01:25:50mais aussi, et c'est passionnant dans le livre,
01:25:52j'appelle nos téléspectateurs
01:25:54à le lire, à lutter contre les violences
01:25:56et l'insécurité grandissante.
01:25:58Vous parlez de ces émeutes
01:26:00« gratuites ».
01:26:02Qui nous ont coûté des milliards.
01:26:04Des vacances qui coûtent 150 milliards par an.
01:26:06Ce qui est important,
01:26:08c'est de dire à quel point
01:26:10nous avons un impôt, au contraire,
01:26:12qui repose sur quelques-uns.
01:26:14Les 10 % qui gagnent le plus en France,
01:26:16et ça commence très bas, en fait,
01:26:18dans les niveaux de rémunération,
01:26:20ceux-là,
01:26:22ils payent 75 %
01:26:24de la recette d'impôt sur le revenu.
01:26:26Quand vous prenez tous les impôts directs,
01:26:28ils payent plus que 50 %.
01:26:30Et c'est à retrouver dans votre livre.
01:26:32On a de moins en moins de ménages
01:26:34qui financent de plus en plus,
01:26:36et de moins en moins d'entreprises
01:26:38qui financent de plus en plus.
01:26:40Ça ne peut pas tenir.
01:26:42Face au mur, aux éditions de l'Observatoire,
01:26:44et on va finir l'hommage du jour
01:26:46à Jean-Luc Debré.
01:26:48Vous avez connu, évidemment,
01:26:50Georges Fenech.
01:26:52Qu'est-ce que vous retenez en priorité ?
01:26:54Il y a tellement de casquettes,
01:26:56de vies, de parcours,
01:26:58d'ailleurs aussi de centres d'intérêt.
01:27:00Je garderai l'image
01:27:02d'un homme politique totalement atypique,
01:27:06qui a toujours gardé,
01:27:08je dirais, une âme pure,
01:27:10une âme d'enfant, pratiquement.
01:27:12Il s'émerveillait de beaucoup de choses,
01:27:14et qui était très sensible
01:27:16aux gens.
01:27:18Son dernier livre, c'était
01:27:20La rencontre avec les Français,
01:27:22après ses pièces de théâtre qu'il jouait lui-même
01:27:24avec sa compagne.
01:27:26C'est ça que je garde.
01:27:28Il a même écrit un livre avec un SDF
01:27:30qu'il avait rencontré par hasard,
01:27:32qui a eu un gros succès.
01:27:34Pour moi, c'est cette belle âme.
01:27:36Voyez-vous, c'est ça.
01:27:38Le reste, président du Conseil électionnel,
01:27:40président de l'Assemblée, tout le monde le sait.
01:27:42Mais il y avait ce côté du personnage
01:27:44qui était vraiment très attachant.
01:27:46Et à l'instant, François Bayreau salue son esprit particulier
01:27:48et la profondeur de son engagement.
01:27:50Merci à tous.
01:27:52L'émission a un peu bousculé.
01:27:54Pardon pour le retard.
01:27:56Je prendrai sur moi, demain ou après-demain.
01:27:58Merci encore, Agnès Verdier-Molidé.
01:28:00Face au mur, à lire.
01:28:02L'alerte importante avant...
01:28:04Pour éviter l'EFMI.
01:28:06Ce qui se dit en off,
01:28:08malheureusement,
01:28:10c'est qu'on attend l'EFMI.
01:28:12A tout de suite.
01:28:14Merci encore.