Manon Aubry, eurodéputée La France Insoumise, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour Manon Aubry.
00:01Bonjour.
00:01Et bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:04Vous êtes eurodéputée la France insoumise lors de son allocution hier soir.
00:09Le président de la République, Manon Aubry, d'abord, il a appelé à l'âme de la nation.
00:14Il a affirmé que nous n'allons plus, nous n'allons pas toucher les fameux
00:17dividendes de la paix et surtout sur un ton grave.
00:20Il a dit que nous étions entrés dans une nouvelle ère où la Russie
00:23nous menace directement.
00:25Est-ce qu'il a raison sur cette menace ?
00:27La Russie est une menace.
00:29C'est évident, c'est une menace pour nos démocraties
00:33qu'ils essaient de déstabiliser.
00:34C'est une menace pour l'Ukraine de manière immédiate.
00:38Raison pour laquelle il faut trouver une issue diplomatique
00:41le plus rapidement à cette guerre.
00:43Mais ce que je retiens de l'intervention d'Emmanuel Macron hier,
00:47c'est qu'il a surtout préparé les esprits à une économie de guerre.
00:51Il a dit sur un ton extrêmement grave qu'il faudra faire des sacrifices,
00:56qu'il faudra faire des réformes structurelles pour financer la guerre.
00:59Donc moi, je pose la question ce matin.
01:01S'il refuse d'augmenter les impôts des plus riches pour financer la guerre,
01:05alors quels vont être les sacrifices sociaux qui vont en découler ?
01:09Est-ce qu'on va demander aux Françaises et aux Français de travailler
01:11jusqu'à 70 ans, comme le veut le président du Medef ?
01:14Est-ce qu'on va prendre de l'argent dans nos hôpitaux, dans nos écoles,
01:17dans notre système de protection sociale ?
01:19Et vous voyez, en cela, moi, je ne suis absolument pas d'accord.
01:24Et j'observe qu'il y a toujours de la flexibilité budgétaire
01:27quand il s'agit de dépenses militaires,
01:29mais pas quand il s'agit de financer nos besoins.
01:30C'est sûr, l'économie de guerre.
01:31Mais je note que vous dites aujourd'hui que la Russie est une menace directe
01:34pour l'Europe et la France.
01:35Non, j'ai dit que la Russie était une menace pour nos démocraties,
01:39est une menace pour l'Ukraine.
01:40Ce n'est pas une menace militaire aux portes de l'Union européenne.
01:43Je pense qu'il faut une raison gardée dans la manière d'accrécer...
01:48Nous ne sommes pas menacés nous-mêmes par la Russie.
01:48Je viens de vous dire que la Russie est une menace pour l'Union européenne.
01:52Elle est une menace pour la paix.
01:54Elle est une menace pour nos démocraties.
01:56Ce n'est pas une menace militaire aux portes de la France.
01:58Emmanuel Macron a aussi insisté, Manon Brice,
02:00sur le fait que la paix ne doit pas être synonyme de capitulation pour l'Ukraine.
02:04Et dans le cas d'un accord, je précise, s'il y a un accord de paix,
02:09eh bien, il envisage, c'est une hypothèse,
02:10des troupes européennes sur le sol ukrainien pour le maintien de la paix.
02:14Dans de telles conditions, est-ce que vous y êtes favorable ?
02:17Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs.
02:18Avant qu'il y ait une force de maintien de la paix
02:21pour s'assurer des conditions de sécurité mutuelles qu'il ne faut pas exclure,
02:26il faut d'abord un accord de paix.
02:27Et honnêtement, hier, Emmanuel Macron aurait presque dû présenter des excuses.
02:32Qu'a fait la France ?
02:33Des excuses ?
02:34Qu'a fait la France ?
02:34Qu'a fait l'Union européenne depuis trois ans ?
02:37D'abord, ils ont pensé qu'il y avait une issue militaire à cette guerre.
02:41Vous le voyez comme moi, qu'au bout de trois ans,
02:43il n'y a pas d'issue militaire à cette guerre.
02:45Ensuite, ils s'en sont remis aux Etats-Unis d'Amérique
02:47pour essayer de trouver une solution à la guerre.
02:49Et enfin, ils se disent peut-être qu'il faudra envisager une issue diplomatique.
02:53Mais que de temps perdu !
02:54C'est un million de morts qui sont morts sur le front ukrainien
02:57parce que la France et l'Union européenne se sont contentés
03:00d'un soutien financier qui était nécessaire et bienvenu,
03:02mais ont refusé les issues diplomatiques.
03:03Un soutien financier et donc militaire bienvenu,
03:06mais pour lequel quand même les députés de la France insoumise ont voté contre.
03:09Non, c'est faux.
03:10Ce qui est vrai, en mars 2024, les députés LFI ont voté à Pologne contre la livraison d'armes.
03:15Il faut être précis.
03:17J'ai voté au Parlement européen et c'est essentiellement là que ça se joue.
03:20Plus d'une trentaine de résolutions en faveur du soutien,
03:22y compris d'un soutien financier à l'Ukraine.
03:25Mais nous avons toujours dit que l'envoi d'armes...
03:28Non, mais pardonnez-moi pour être objection.
03:29À l'Assemblée nationale, j'y arrive.
03:30Il y a deux raisons pour lesquelles nous n'avons pas voté ce texte.
03:33Le premier, c'est sur l'envoi d'armes de longue portée
03:36qui ferait de nous des co-belligérants.
03:37Nous avons toujours dit que nous étions favorables à un soutien militaire
03:41à trois conditions.
03:42La première, qu'il y ait un débat démocratique.
03:44La deuxième, que ça ne touche pas en profondeur le territoire russe.
03:47Et la troisième, que ça ne greffe pas nos propres capacités nationales.
03:53Et donc, ces trois conditions n'étaient pas remplies.
03:54Par ailleurs, nous n'étions pas favorables à l'entrée de l'Ukraine
03:57dans l'Union européenne.
03:58C'est les deux raisons pour lesquelles...
03:59Et sur ceux-là, vous vous tenez encore ?
04:00Oui, je tiens encore parce que ça créerait du dumping social, environnemental.
04:05Je veux dire, en Ukraine, on produit du poulet quatre fois moins cher qu'en Europe.
04:08Donc, évidemment, pour nos agriculteurs, ce serait terrible.
04:10Ce qui n'empêche pas de soutenir l'Ukraine.
04:13Mais comment ? Dans les mots, vous n'avez pas voté le soutien à l'Ukraine.
04:17En tout cas, les députés français...
04:18Ce n'est pas le soutien à l'Ukraine.
04:20Sonia Mabrouk, soyons précis.
04:21Nous avons, par exemple, voté 50 milliards...
04:23Pardonnez-moi, en mars 2024, les députés LFI n'ont pas voté.
04:26Je n'ai pas rêvé en disant la députée LFI.
04:29Ce n'est pas un texte qui dit texto, on va soutenir l'Ukraine.
04:32C'est un texte qui a des implications très concrètes.
04:35Quand on fait de la diplomatie, Sonia Mabrouk, il faut être précis.
04:38Il faut être concret.
04:40Quand on a voté au Parlement européen 50 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine,
04:43je l'ai voté.
04:44Quand il a fallu voter le gel des avoirs russes, je l'ai voté.
04:48Quand il a fallu voter un soutien logistique et humain, je l'ai voté.
04:52Mais par contre, quand il s'agit de créer une escalade,
04:55quand il s'agit de mettre de côté l'issue diplomatique qui est nécessaire
04:59et auquel la France, l'Union européenne devront se résoudre,
05:01eh bien là, nous disons que l'Union européenne prend une fausse route
05:05si elle pense que seule l'issue militaire permettra de sortir de cette...
05:07Et sur le gel des avoirs russes, est-ce que vous êtes prête à aller plus loin ?
05:11Puisque certains, par exemple l'ancien Premier ministre Gabriel Attal,
05:14affirme qu'il faudrait l'utiliser pour aider l'Ukraine,
05:16notamment dans la reconstruction.
05:19Je précise quand même que déjà, l'Union européenne utilise les profits dégagés.
05:22Tout à fait.
05:23Effectivement, alors pourquoi ne pas utiliser cette main ?
05:25Il y a plusieurs choses.
05:26D'abord, vous avez raison de dire qu'ils sont déjà gelés, ces avoirs,
05:29et qu'on utilise ces intérêts, c'est à peu près 3 milliards d'euros par an.
05:32Et ça, j'y suis favorable.
05:33J'ai voté pour, au niveau européen.
05:35Sur la saisie des avoirs, ce qui est la deuxième étape,
05:38donc on confisque, entre guillemets, il y a différents types d'avoirs.
05:41Il y a les avoirs des oligarques et les avoirs de la banque centrale de Russie.
05:46La question qui nous est posée, c'est comment le faire
05:48dans le cadre du droit international ?
05:50C'est pour ça qu'il faut être prudent.
05:52Et comment on le fait de telle sorte à ce qu'il n'y ait pas de représailles de la Russie ?
05:57Ce n'est qu'un obstacle juridique pour vous, ce n'est pas une question de principe ?
06:00Il y a des obstacles juridiques, il y a des obstacles politiques
06:03pour éviter une escalade.
06:05Mais je vais vous dire, pour moi, il y a une forme d'hypocrisie totale.
06:09On parle de la saisie des avoirs russes, et dans le même temps,
06:14est-ce que vous savez, Sonia Mabrouk, que la France finance la Russie pour sa guerre ?
06:18Parce que la France est le premier importateur européen
06:21de gaz naturel liquéfié, du GNL.
06:24Les importations ont augmenté de 80% l'an dernier,
06:27et ça représente près de 3 milliards d'euros par an.
06:29Vous me direz tout à l'heure comment on peut diversifier.
06:30Si c'est par l'Algérie, par exemple, nous en parlerons.
06:33C'est une des pistes.
06:34Je pense qu'il faut aussi réduire notre utilisation de gaz naturel liquéfié,
06:37qui est par ailleurs pas très écologique.
06:39On continue, Manon Embry, parce qu'il apparaît en tous les cas désormais urgent
06:41à tous les Européens d'augmenter leurs dépenses militaires pour se défendre,
06:45pour nous défendre, comme l'a rappelé hier Emmanuel Macron.
06:48Et d'ailleurs, Ursula von der Leyen, madame l'eurodéputée,
06:51explique qu'il est désormais impératif de le faire
06:54et il va y avoir une flexibilité budgétaire.
06:57Vous dites chiche ?
06:58J'observe qu'il y a de la flexibilité budgétaire pour nos chars d'assaut,
07:02mais pas quand il est question des hôpitaux.
07:05Donc il y a quand même aujourd'hui une forme de géométrie variable
07:10dans les flexibilités budgétaires.
07:12Moi, vous savez, au Parlement européen,
07:15je me suis battue contre ces règles budgétaires
07:17qui précisément ne permettent pas de répondre à nos besoins.
07:21Moi, ce que je souhaite plutôt qu'une économie de la guerre,
07:23c'est une économie de la paix qui est fondée sur nos besoins.
07:26Quels sont nos besoins ?
07:27Quels sont nos objectifs de guerre ?
07:29Quels sont nos objectifs sociaux ?
07:31Est-ce que oui ou non, vous soutiendrez l'industrie d'armement française ?
07:34Mais c'est une question différente, Saudia Mabrouk,
07:35parce que là aussi, il y a une hypocrisie totale.
07:37L'industrie...
07:38Évidemment, tout le monde est hypocrite pour vous.
07:40Je suis là pour dire quelques vérités ce matin à votre antenne.
07:44Et vous savez, quand la France et l'Union européenne
07:48ont abandonné notre industrie française européenne,
07:50je suis allée, il n'y a pas longtemps, en déplacement,
07:52à côté de Grenoble, voir une entreprise qui s'appelle Arkema.
07:56Arkema, comme Vancorex, ce sont deux entreprises qui ont été abandonnées,
08:00qui servent notamment à la production de missiles balistiques pour le nucléaire.
08:04Ces entreprises, vous avez des salariés qui sont sur le carreau,
08:07l'État qui refuse de nationaliser et dans le même temps,
08:09on dit on va réindustrialiser,
08:11alors que 50% de nos dépenses militaires
08:13en Europe servent à acheter des armes américaines.
08:16Et maintenant on brille, les députés et les filles.
08:18Non, on n'est pas d'accord, Sonia Mabrouk, puisque la France l'a abandonnée.
08:20Les députés et les filles ont voté contre le projet de loi
08:22de programmation militaire pour la période 2024-2030.
08:25Oui, et est-ce qu'ils prévoyaient une reprise en main
08:27de notre industrie militaire française et européenne ?
08:29Ben non, vous voyez la conséquence directe.
08:31Comment ça se fait qu'une entreprise...
08:32Attendez, c'est pour 2024-2030.
08:34La preuve par les faits.
08:35Comment ça se fait qu'une entreprise comme Arkema et Vancorex
08:37est en train de...
08:38Alors est-ce que vous vous engagez pour la suite à les soutenir ?
08:40Comment ça se fait ?
08:41Ces entreprises-là, évidemment.
08:42Comment ça se fait que...
08:43Et l'effort militaire aussi ?
08:44Comment ça se fait ?
08:45Ce sont deux questions différentes.
08:47Ma question porte sur l'effort militaire.
08:49L'industrie, de la même manière, pour produire des chars d'assaut,
08:53il faut de l'acier.
08:54Et pour avoir de l'acier, il faut des hauts fourneaux.
08:56Nous n'en avons plus que quatre en France
08:58qui sont là aussi en grande difficulté.
09:00Et ArcelorMittal est en train de les abandonner.
09:02Donc, il faut de la cohérence.
09:04Il faut une reprise en main de l'État, une véritable planification.
09:08Et ensuite, pour l'effort budgétaire, il faut nous dire clairement,
09:11face à ces besoins, combien ça coûte, examiner combien ça coûte.
09:14Et en toute hypothèse, je refuse que les Françaises et les Français
09:17aient à se sacrifier financièrement pour financer la guerre.
09:20Qu'ils aient à travailler jusqu'à 70 ans.
09:22Qu'ils aient à sacrifier leur protection sociale et leur protection.
09:26Nous avons des armées meurtries par des années de coupe budgétaire.
09:29Et notre pays dépense chaque année quatre fois plus
09:31pour la protection sociale de nos concitoyens
09:34que pour la défense nationale.
09:36Ça, c'est un fait.
09:37Est-ce que demain, vous et au Parlement européen
09:39et vos camarades à l'Assemblée nationale,
09:41vous voterez pour ces projets de programmation militaire ?
09:43Sonia Mabrouk, est-ce que vous savez que le budget des militaires
09:49a déjà été doublé ces dix dernières années ?
09:51Ce n'est pas suffisant, apparemment.
09:52Le président de la République l'a rappelé lui-même.
09:54Quand, dans le même temps, vous parlez des dépenses sociales,
09:57elles, les dépenses sociales, ont baissé.
09:59Donc aujourd'hui, je vous le redis,
10:01ce qu'il faut partir, c'est quels sont nos besoins.
10:04Les dépenses sociales ont baissé quatre fois plus pour les dépenses sociales.
10:06Mais on ne va pas rentrer dans une bataille de chiffres.
10:08Vous le voyez bien que le budget pour nos hôpitaux,
10:10le budget pour nos écoles,
10:12les remboursements en matière de santé,
10:13les Françaises et les Français l'expérimentent au quotidien.
10:16Quand ils vont chez le médecin, quand ils achètent des médicaments,
10:19tout coûte plus cher.
10:20On a repoussé l'âge de départ à la retraite.
10:23Vous voyez bien, on demande des sacrifices sociaux aux Françaises et aux Français
10:26sans jamais mettre à contribution les plus riches
10:29et les grandes entreprises multinationales de notre pays.
10:31Moi, ce que je demande, ce n'est pas aux gens de pays en travaillant plus.
10:34Ce que je demande, c'est qu'on mette enfin à contribution,
10:37par exemple, les plus grands milliardaires.
10:38Si vous mettez à contribution d'une taxe de 2 %,
10:40ceux qui ont plus de 100 millions d'euros.
10:42Donc, ce n'est pas les gens qui nous écoutent ce matin,
10:44sauf Bernard Arnault ou Vincent Bolloré.
10:46Vous n'augmenterez pas les impôts dans ce cas-là.
10:48Non, il ne faut pas augmenter les impôts des Françaises et des Français qui travaillent.
10:52Il ne faut pas sacrifier.
10:53Moi, ce que je suis en train de vous dire, c'est que cette économie de la guerre,
10:56elle prépare une autre guerre qui est une guerre sociale
10:59et qui est extrêmement dangereuse et à laquelle, oui, je m'opposerai de toutes mes forces.
11:02Ukraine, Russie, le président n'a pas parlé hier d'un autre dossier brûlant,
11:07qui est celui de l'Algérie.
11:08Je voudrais vous faire réagir aux propos de Rima Hassan.
11:11Est-ce que vous diriez, comme votre camarade,
11:14que l'Algérie est la mecque des révolutionnaires et des libertés ?
11:17La première partie de l'expression, elle est historique, mettons-la de côté.
11:20Est-ce que pour vous, l'Algérie est la mecque des libertés ?
11:23Écoutez, moi, je ne défends absolument pas le régime algérien
11:27qui viole régulièrement les droits humains et donc...
11:32Vous avez deux positions bien différentes.
11:33Non, mais vous prenez une phrase sortie...
11:36Ah, je ne prends pas une phrase, elle est essentielle.
11:38Une phrase sortie de son contexte.
11:40J'observe aussi par ailleurs qu'il y a un certain nombre d'attaques,
11:45en grand nombre sur ma collègue Rima Hassan.
11:49On va en parler.
11:51Vous avez quand même des ministres qui demandent la déchéance de nationalité
11:55d'une eurodéputée française, Rima Hassan.
11:58Vous ne pouvez pas dire qu'il n'y a pas de racisme dans ces attaques-là ?
12:02Je peux vous rappeler la phrase de Rima Hassan ?
12:04Racisme dans les attaques des ministres ?
12:06Je parle des ministres ici, menés par le Hamas contre Israël,
12:10légitimes du point de vue du droit international.
12:12Sonia Mabrouk, sortez une phrase de son contexte.
12:17Elle parlait de la lutte armée menée par le Hamas contre Israël,
12:22légitimes du point de vue du droit international.
12:25Ouvrez les guillemets, j'ajoute, parce que je suis totalement objective,
12:28tout en précisant, fort heureusement j'allais dire,
12:31que les procédés comme les prises d'otages ou les exactions ne le sont pas.
12:34Je pense que de tout être...
12:36Vous présentez, j'espère.
12:37Sonia Mabrouk, elle dit une chose qui est évidente en droit international,
12:42que résister contre l'occupation est légitime,
12:45mais bien entendu, les actes du 7 octobre sont illégitimes.
12:49Ce sont des crimes de guerre.
12:51Elle l'a dit, réécoutez l'interview dans son intégralité.
12:54Vous avez réintégralité l'effet hier soir.
12:56La France et la lutte armée menée par le Hamas contre Israël
12:59est légitime du point de vue international.
13:01J'en ai marre des attaques systématiques contre ma collègue,
13:05parce que c'est une Française d'origine palestinienne,
13:11qu'on renvoie toujours à ses origines,
13:12et on ne peut pas dire que dans ces attaques-là,
13:14il n'y a pas une dimension de racisme.
13:16Vous auriez dit la même chose, vous avez réagi de la même manière.
13:19Non, parce qu'il y a aujourd'hui une obsession
13:25contre ma collègue Rima Hassan,
13:27qui a parlé la langue du droit international.
13:29Elle a redit, et je le redis ici à votre antenne...
13:31La langue du droit international est-elle une langue de la trahison aujourd'hui ?
13:34Non, les actes du 7...
13:35Non, mais vous vous rendez compte ?
13:36La trahison ?
13:37Oui, je vous pose une question.
13:39Et vous parlez, vous reprenez les termes qui sont utilisés,
13:42y compris par les ministres, qui parlent de trahison.
13:48Ce sont les termes qui sont utilisés par des ministres.
13:52Je vous pose la question.
13:53Est-ce que parler de légitimité pour le Hamas est une forme de trahison ?
13:57Elle n'a pas parlé de légitimité pour le Hamas,
13:59elle a parlé de légitimité à la résistance à l'occupation.
14:02Vous le savez comme moi, l'occupation israélienne viole le droit international.
14:08Aujourd'hui, en droit international,
14:11le gouvernement israélien ne peut ni occuper la Cisjordanie,
14:14ni commettre des massacres de masse comme elle le fait dans la bande de Gaza.
14:17Est-ce que pour autant, les actes du 7 octobre commis par le Hamas
14:21sont légitimes en droit international ?
14:22La réponse est non.
14:23Il y a d'ailleurs la Cour pénale internationale
14:26qui a lancé un mandat d'arrêt international
14:28contre des dirigeants du Hamas pour les crimes qui sont commis le 7 octobre,
14:32qui sont absolument abjects, je vous le redis, qui sont abjects.
14:36En aucun cas, une prise d'otages n'est légitime.
14:39En aucun cas, le massacre de population civile est légitime.
14:42Et vous voyez, moi, je parle la langue du droit international.
14:45Une vie humaine, qu'elle soit israélienne ou qu'elle soit palestinienne,
14:48a la même valeur pour moi.
14:49Pour conclure, tandis que les députés insoumis, écologistes et socialistes
14:52se sont abstenus au moment du vote à la Commission des affaires étrangères
14:55à l'Assemblée sur une proposition de résolution européenne
14:58appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de Boalem-Sensal.
15:02Pour conclure, madame Ombry, permettez-moi de finir avec une phrase,
15:04une citation de cet écrivain, grand écrivain, Boalem-Sensal.
15:09Il dit « les plus dangereux sont ceux qui ne rêvent pas, ils ont l'âme glacée ».
15:13Est-ce que vous pouvez peut-être se joindre et vous joindre à ce rêve,
15:17qu'il soit libéré ?
15:18Bien sûr, et je le redis à votre antenne, j'ai déjà eu l'occasion de l'exprimer,
15:21y compris ici, nous sommes en faveur de la libération de Boalem-Sensal.
15:25Nous avons d'ailleurs déposé des amendements dans ce sens.
15:28La résolution que vous évoquez, elle ne parle pas simplement
15:32de la libération de Boalem-Sensal, que je redis nous soutenons.
15:35Elle vise à une montée des tensions avec l'Algérie,
15:37en menaçant l'accord entre l'Union européenne et l'Algérie.
15:40Et j'observe que d'ailleurs, les socialistes et les écologistes
15:43qui nous donnaient des leçons au Parlement européen
15:44pour ne pas avoir voté la résolution pour les mêmes raisons,
15:47ne l'ont pas voté à l'Assemblée nationale, précisément en dénonçant
15:50cette montée des tensions qui, je pense, ne sera pas le meilleur moyen
15:53de ramener Boalem-Sensal en France et de le libérer, ce que je souhaite.
15:57Comment vous le décrivez, Boalem-Sensal ?
15:58C'est un écrivain.
15:59C'est tout ? Point et la ligne ?
16:00Oui, c'est un écrivain qui n'a rien à faire dans une prison
16:03comme l'ensemble des écrivains du monde entier.
16:05Vous l'avez qualifié d'extrême droite ?
16:07Non, ce n'est pas la question qui est posée.
16:09Ah ben, c'est important.
16:09Il a bien le droit de raconter ce qu'il veut.
16:11Je suis pour la liberté d'expression, la vôtre, la mienne
16:14et a fortiori celle des écrivains.
16:15Surtout quand il dit qu'il se bat contre l'islamisme.
16:17Oui, l'islamisme radical, ce n'est pas forcément une bonne chose.
16:21Par contre, pointer du doigt l'ensemble des personnes de confession musulmane
16:27juste pour être musulman, ça je le refuse.
16:29Ça s'appelle du racisme.
16:31Ça l'est fait bien trop souvent dans le débat public.
16:34Et donc, c'est pour ça qu'il faut faire...
16:35Quel rapport avec Boalem-Sensal ?
16:36C'est vous qui parlez d'islamisme, ce n'est pas moi.
16:38Moi, je n'ai pas parlé d'islamisme.
16:39Oui, je dis qu'il se bat contre l'islamisme
16:41mais vous dites qu'il l'utilise...
16:42Moi, je me bats quand une religion est dévoyée,
16:46quelle que soit sa religion, pour atteindre les droits fondamentaux
16:49et ça vaut quelle que soit la religion.
16:51Alors, Boalem-Sensal, Algérien, Français...
16:53Boalem-Sensal doit être libéré, je viens de vous le dire
16:56et je vous le redis à cette antenne
16:57et j'espère qu'il le sera le plus rapidement possible.
16:59Et je vous le redis, on doit utiliser tous les canaux diplomatiques.
17:01J'avais dit une fois à Éric Coquerel en finissant,
17:03si Rima Hassan appréciera.
17:05Merci.
17:05Mais elle est en faveur de la libération de Boalem-Sensal.
17:08On l'entend.
17:08Rima Hassan, elle l'a dit à plusieurs reprises.
17:10Bien sûr.
17:11Elle l'a dit.
17:11Merci à vous.
17:12Merci à vous, bonne journée.