Jeudi 6 mars 2025, SMART BOURSE reçoit Bastien Drut (Responsable de la Stratégie et de la Recherche Économique, CPR AM) , Nicolas Forest (Directeur des investissements, Candriam) , Frederik Ducrozet (Responsable de la recherche macro, Pictet Wealth Management) et Alexandre Taieb (Gérant-analyste, Sycomore AM)
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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés.
00:13Chaque jour du lundi au vendredi, vous nous retrouvez à 20h30 si vous nous suivez à
00:16la télévision via vos box et vous nous retrouvez en parallèle chaque jour également en replay
00:20sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:25Au sommaire de cette édition ce soir, l'Europe reste à l'honneur avec tout d'abord la Banque
00:30Centrale Européenne qui a procédé cet après-midi à sa sixième baisse de taux depuis la première
00:35du mois de juin 2024, ramenant son taux de dépôt à 2,5%.
00:40Pour le message envoyé par Christine Lagarde, il faut comprendre que les incertitudes sont
00:45partout aujourd'hui, plus envahissantes que jamais.
00:48Toutes les variables que suit la Banque Centrale Européenne sont bouleversées et peuvent être
00:54encore bouleversées demain, que ce soit du côté du commerce mondial, du risque géopolitique
00:59bien sûr, ou encore de la dépense budgétaire qui a été initiée par l'Allemagne de Friedrich
01:05Schmerz.
01:06Tout ça évidemment trouble un petit peu l'analyse et la fonction de réaction de la Banque Centrale
01:11Européenne.
01:12Le sens du voyage est désormais un peu moins clair, même si le marché anticipe encore
01:16que des baisses de taux peuvent être possibles, à l'occasion notamment du prochain meeting
01:21du mois d'avril qui se tiendra le 17 avril précisément, parmi les grandes inconnues
01:26qui pourraient être levées d'ici là, la stratégie tarifaire de Donald Trump avec
01:30une vague de tarifs attendus peut-être dès le début du mois prochain, à partir du 2
01:36avril selon les calendriers qui sont donnés aujourd'hui par les équipes du cabinet de
01:42Donald Trump.
01:43L'Europe change de visage avec une Allemagne qui fait sauter son plafond d'endettement
01:49pour dire les choses simplement, en tout cas le bazooka allemand a bousculé les marchés
01:54hier.
01:55Intéressant de noter que l'euro tient au-delà de 1,08 et s'est même renforcé encore un
01:59petit peu aujourd'hui et les taux allemands tiennent également sur les niveaux qu'ils
02:03ont atteints très rapidement, une hausse de 30 points de base en quelques heures à peine
02:08avec un disant allemand qui s'établit aujourd'hui à 2,90%.
02:13Côté américain, on sent que la dynamique est un peu moins positive et Donald Trump
02:17se retrouve peut-être un peu cornerisé, empêtré en tout cas dans les tarifs annoncés
02:22contre le Canada et le Mexique avec une nouvelle reculade.
02:25Les produits automobiles couverts par l'accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le
02:30Canada et le Mexique vont être sortis de ces tarifs de 25% pour une durée d'un mois
02:34et d'autres produits pourraient être également exemptés pour une période d'un mois.
02:39Les va-et-vient sur les tarifs perturbent un petit peu les marchés américains, notamment
02:44contrairement aux marchés européens qui en profitent pour l'instant à plein.
02:48Voilà pour les sujets de discussion, nous en parlons dans Planète Marché avec nos
02:51invités dans un instant et nous retrouverons également Frédéric Ducrozet, responsable
02:55de la recherche macro de Piquet Wealth Management dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse tout à l'heure.
03:09Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse nous retrouvons Pauline Grattel
03:13qui vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
03:15Bonsoir Pauline, la Banque Centrale Européenne a donc procédé à une nouvelle baisse de
03:19taux d'un quart de point.
03:20Oui, sans surprise, la BCE a baissé ses taux de 25 points de base ramenant le taux
03:24de dépôt à 2,50%.
03:26Après six baisses de taux depuis le mois de juin, la BCE considère que sa politique
03:30monétaire est sensiblement moins restrictive et que toutes les options sont désormais
03:34ouvertes pour la suite en fonction des données.
03:36Les projections d'inflation sont revues à la hausse pour 2025 à 2,3% mais les projections
03:42pour 2027 ont été revues à la baisse à 2%.
03:46Concernant la croissance, elle est revue à la baisse pour 2025 et 2026.
03:50Quelle est la situation du marché obligataire et les réactions qu'on a pu observer après
03:53le discours de Christine Lagarde ?
03:55Le rendement allemand a 10 ans poursuit son envolé commencé hier et s'établit aujourd'hui
04:00à 2,90%.
04:01L'ensemble des taux en Europe est emporté encore aujourd'hui par ce mouvement avec
04:06un 10 ans français qui remonte à 3,60%.
04:08Les rendements portugais et espagnols sont au plus haut depuis un an.
04:12Côté américain, le rendement à 10 ans remonte à 4,3% environ.
04:16Côté devise, le boom de l'euro se poursuit aujourd'hui encore avec un euro dollar à
04:201,0840.
04:21Depuis le début de la semaine, l'euro a gagné plus de 4% par rapport au dollar, du
04:25jamais vu depuis plus de 15 ans.
04:27Qu'en est-il des marchés d'actions et des indices actions précisément Pauline ?
04:31Les indices européens consolident.
04:33Aujourd'hui, après avoir été boosté hier par les annonces de l'Allemagne, l'ODAX
04:36gagne encore du terrain.
04:37Aujourd'hui, le stock C600 évolue autour de l'équilibre.
04:40En France, le CAC 40 se maintient autour des 8200 points tirés aujourd'hui par Téléperformance
04:45qui gagne 7% et qui rebondit pour la deuxième séance d'affilée.
04:49Côté américain, nouvelle reculade de Donald Trump et de son administration sur les questions
04:53tarifaires.
04:54Un répit supplémentaire a été accordé au Mexique et au Canada.
04:58Oui, la Maison-Blanche l'a annoncé hier.
05:00Un sursis d'un mois est accordé aux constructeurs automobiles canadiens et mexicains pour leurs
05:04véhicules couverts par l'accord de libre-échange.
05:06Les titres General Motors, Ford et Stellantis sont en hausse.
05:09D'autres produits que les seuls produits automobiles pourraient également être exemptés
05:14pour cette période d'un mois, a indiqué tout à l'heure le secrétaire au commerce
05:17Howard Leutnick.
05:18Au sein du CAC 40, quelques résultats encore qui viennent boucler cette saison de résultats
05:23et de publications annuelles avec les chiffres de Bouygues publiés aujourd'hui.
05:27Le groupe fait état d'un chiffre d'affaires en hausse de 1% sur un an à 57 milliards
05:31d'euros.
05:32Le cash flow libre progresse de 8% sur un an.
05:34Le résultat net s'élève à plus de 1 milliard d'euros et progresse par rapport à décembre
05:382023.
05:39Enfin, le dividende est en hausse de plus de 5% et sera versé le 7 mai.
05:43Le titre progresse de 4%.
05:45Et puis le titre Air France KLM s'envole après ces résultats.
05:48Oui, la compagnie aérienne française bondit en effet de 25% en tête du SBF 120 après
05:53avoir fait état de meilleurs résultats que prévus au quatrième trimestre avec une forte
05:57dynamique commerciale en fin d'année.
05:59Le chiffre d'affaires progresse de plus de 6% sur le quatrième trimestre à 8 milliards
06:03d'euros.
06:04Pour l'ensemble de 2024, les résultats restent toutefois moins positifs.
06:07Le groupe confirme par ailleurs ses perspectives 2026-2028.
06:11Toujours au sein du SBF 120, JCDecaux est également en forte hausse aujourd'hui.
06:15Oui, le titre bondit de plus de 13% au cours de la séance et à l'issue de ses résultats
06:19annuels.
06:20Pour l'ensemble de l'année 2024, le groupe d'affichage publicitaire fait état d'un
06:23bénéfice en hausse de 24%, porté par ses activités numériques à 260 millions d'euros.
06:29JCDecaux dépasse ainsi ses niveaux d'avant-Covid.
06:31Quel sera le programme de demain pour terminer cette semaine Pauline ?
06:34Les investisseurs prendront connaissance des résultats de Broadcom publiés ce soir
06:38après la clôture des marchés.
06:39Et Coté Macron prendra connaissance demain du rapport officiel sur l'emploi du département
06:43du travail américain pour le mois de février.
06:45Tendance mon ami.
06:46Chaque soir en ouverture de Smartbourse, Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour
06:49sur les marchés.
07:00Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
07:04Nicolas Forest est avec nous, le directeur des investissements de Candriam.
07:07Bonsoir Nicolas.
07:08Bonsoir Grégoire.
07:09Alexandre Taieb nous accompagne également, gérant chez Sycomore Asset Management.
07:12Bonsoir Alexandre.
07:13Bonsoir Grégoire.
07:14Et Bastien Dru à nos côtés, responsable de la recherche et de la stratégie de CPR
07:17Asset Management.
07:18Bonsoir à vous Bastien.
07:19Bonsoir.
07:20Merci d'être là messieurs, ravi de vous retrouver Bastien, votre lecture.
07:24J'inscris le 5 mars 2025 dans une série de dates historiques pour la zone euro.
07:31On avait eu le 26 juillet 2012, whatever it takes.
07:34Il y avait eu, je crois autour du 8 mai 2020, l'annonce du programme d'endettement commun
07:39pour traiter la question Covid et initier le plan Next Gen EU.
07:44A l'époque c'était Emmanuel Macron et Angela Merkel qui s'exprimaient conjointement.
07:49Et le 5 mars 2025, qui est peut-être un virage historique pour l'Allemagne et donc pour l'Europe.
07:54Bastien, est-ce qu'on est en train d'assister à la naissance d'une version économique
07:58de l'Europe plus optimale ?
08:00En tout cas, le renversement de tendance, il est extrêmement clair pour l'Allemagne.
08:08Il faut quand même rappeler que l'Allemagne vient de sortir, il n'y a pas si longtemps,
08:14d'à peu près 15 ans, d'Angela Merkel.
08:18Dans le cadre de son mandat, il ne s'est à peu près rien passé, il y a eu une baisse
08:23des dépenses qui a été extrêmement forte, il y a eu très peu d'investissements qui
08:25ont été faits.
08:26Et là, l'Allemagne est en train de parler de potentiellement 1000 milliards de dépenses
08:32avec les 500 milliards d'infrastructures sur 10 ans, évidemment.
08:36Le fait de passer des dépenses de défense de 1,5% du PIB à 3% dès l'année prochaine
08:43et puis de maintenir ce niveau-là dans le temps.
08:46Et en fait, quand on calcule les chiffres, enfin quand on regarde ce que ces chiffres
08:51représentent, c'est énorme.
08:54Donc rien que 500 milliards, on est déjà à plus de 10% du PIB.
08:58Si on ne perd que l'infrastructure, c'est plus de 10% du PIB.
09:01Si on vient rajouter la défense, on arrive à peut-être 20 à 25% du PIB allemand.
09:07Et au niveau de ce que ça représente du PIB de la zone euro, c'est 6 à 7% du PIB
09:12de la zone euro.
09:13Quand on parle de bazooka, ce n'est pas une image usurpée.
09:16Non, non.
09:17Donc là, l'austérité, le schwarzenuhl de Wolfgang Schäuble, d'Angela Merkel, etc.,
09:22il est vraiment derrière nous.
09:24Et là, on est en train de basculer dans une phase où l'Allemagne va dépenser vraiment
09:29beaucoup plus d'argent.
09:31Et toute cette capacité budgétaire qui a été créée par Angela Merkel, mais au détriment
09:35de la qualité des infrastructures et puis de tout un tas de choses, c'est une vraie
09:40révolution qui est devant nous.
09:42Donc juste pour avoir en tête, 6 à 7% du PIB de la zone euro, c'est à peu près ce
09:48que Biden avait fait quand il avait été élu.
09:50Quand Biden avait fait passer l'American Rescue Plan, c'était à peu près 7% du PIB.
09:57Et à l'époque, quand on regardait l'impact de marché, on avait aussi eu des taux qui
10:03avaient beaucoup monté.
10:04On va dire que ça s'est passé sur 2 à 3 mois, mais on avait un taux de 10 ans qui
10:09avait monté d'à peu près 80-90 BP et on avait des marchés actions qui avaient bien
10:14réagi à ces annonces de Biden à l'époque.
10:18Donc là, c'est exactement la même chose, on a l'amplitude, l'ordre de grandeur, c'est
10:22à peu près le même.
10:23Là, sur une semaine, on a des taux 10 ans allemands qui ont compris quasiment 50 BP.
10:28Avec le mouvement du jour, ça fait ça.
10:30De toute façon, on y est.
10:32Et en fait, on retrouve tout à fait la réaction de marché typique d'annonces, de bases
10:38en tout cas budgétaires.
10:40Après, dans l'implémentation, on en parlait un peu avant l'émission, l'implémentation
10:45c'est toujours compliqué.
10:46Les programmes d'infrastructure, c'est sur 10 ans, à quel rythme ça va être fait,
10:53comment ça va être financé, etc.
10:54Donc là, il y a beaucoup de questions.
10:56Puis après, il va encore y avoir des négociations avec les Verts pour passer ça dans les prochains
11:01jours, même aujourd'hui d'ailleurs.
11:03Et donc, il y a beaucoup de questions qui se posent.
11:06En revanche, la volonté de mettre un plan de plus de 20 points de PIB affichés par
11:12Friedrich Schmertz, c'est une révolution allemande.
11:14Ce n'était pas dans les cartes, Bastien, parce que tous ces sujets-là, on en parle,
11:19je ne vais pas dire, on en parle depuis quelques mois, on en parle depuis 15 ans pour certains
11:22d'entre vous et d'entre nous.
11:24Non, mais ce que je veux dire, c'est que là, il y avait une pression supplémentaire
11:28évidemment autour de l'Allemagne, puisque ça fait 5 ans qu'il n'y a plus de croissance
11:31en Allemagne, etc.
11:32Donc, l'urgence n'arrêtait pas de monter.
11:35Mais il y a encore quelques jours ou quelques semaines, les chiffres qui circulaient, c'était
11:40allez, quelques centaines de milliards, 200 milliards.
11:43Oui, mais c'est beaucoup plus que prévu en réalité.
11:45C'était beaucoup plus que prévu.
11:46Après, on peut aussi se poser la question, est-ce que les élections se seraient passées
11:51comme ça, si on avait eu des chiffres annoncés avant les élections ?
11:54Peut-être que ça aurait changé aussi le réseau des élections, ça, on ne peut pas
11:57trop savoir.
11:58C'est un politique, Schmertz.
11:59Oui, mais en fait, il gérera son opinion politique.
12:06Peut-être que certains lui reprocheront cet espèce de virage qui n'était pas sensible
12:10dans la campagne qu'il a menée, j'entends.
12:13C'est évidemment parce que tout le monde réclamait depuis une quinzaine d'années,
12:16parce qu'en Europe, qui a de la capacité budgétaire ? Il n'y a que l'Allemagne,
12:21enfin l'Allemagne, quelques autres, la zone deutschmark, les Pays-Bas, mais il y a quand
12:25même énormément de pays qui ont très peu de capacité budgétaire.
12:28Tout le monde attendait à ce que l'Allemagne dépense de l'argent et il semble que ça
12:33arrive et va dépenser donc beaucoup d'argent, beaucoup plus que prévu.
12:37C'est pour ça qu'on a cette réaction de marché qui est aussi forte.
12:39Je reviens à ma question initiale, est-ce que c'est une version plus optimale de l'Europe
12:43qui est en train de prendre forme là, aujourd'hui ?
12:45Oui, oui, oui, tout à fait.
12:48Parce qu'en fait, on avait un pays qui était au centre de l'Europe et qui ne dépensait
12:52rien et qui laissait finalement les autres prendre en charge la dépense budgétaire,
12:58donc là, oui, c'est quelque chose de beaucoup plus homogène qui est en train de se mettre en place.
13:03Alexandre, l'Europe change de visage, vos commentaires, l'analyse qu'on peut faire
13:07un peu à chaud, d'ailleurs que Sine Lagarde était un peu embêtée en 24h, elle dit qu'on
13:11n'a pas le temps de produire, en tout cas une pensée économique du point de vue d'une
13:15institution monétaire qui soit ferme et définitive, donc on en est tous là un peu aujourd'hui.
13:2024h pour la BCE, c'est une seconde pour nous.
13:22Elle l'a dit.
13:24Forcément, ça va très très vite.
13:27Effectivement, l'Allemagne est en train de changer de braquet complètement, il y a un
13:31vrai tournant à 180 degrés, ça c'est sûr, il y a l'effet d'annonce qui joue positivement
13:35sur le marché, au moins sur le marché actions, c'est une très bonne chose.
13:38Maintenant, pour nuancer un petit peu le propos, peut-être mettre un peu de scepticisme dans
13:43tout ça, pour l'instant, toutes les dépenses de la défense ne vont pas être comptées
13:47dans le déficit, dans la dette, etc., à un moment donné, il va falloir voir comment
13:53on finance tout ça.
13:55On parlait des pays qui ont moins de capacités budgétaires, on peut parler de la France,
14:00la France aussi va devoir dépenser à un moment, l'Europe en tant qu'entité à part entière
14:05va devoir dépenser plus, donc il faut voir comment tout ça va se financer.
14:08Alors, on voit un certain appétit du marché, on parle maintenant de War Bond, on sent qu'il
14:15y a un appétit pour cette nouvelle dette-là.
14:19Mais au niveau européen, on parlera bien, c'est ça, de Project Bond destiné à financer
14:24la défense.
14:25Puis il faut voir aussi, parce que vous parliez en préambule des dates historiques 2020-2012,
14:31etc., mais finalement l'Europe est restée la même, elle gère une urgence criante.
14:35La situation de l'Allemagne au départ, on en a parlé juste avant, c'est pas de croissance,
14:40c'est un manque d'infrastructures, c'est pas d'indépendance énergétique et quasiment
14:43pas de défense au moment où quand même la situation géopolitique est assez stressée.
14:48Donc en fait, ils réagissent très fortement à une urgence criante et qui est totalement
14:52nécessaire.
14:53On peut parler d'autres éléments, il y a aussi des assouplissements réglementaires.
14:56Typiquement sur le gaz russe, c'est pas une bonne volonté de la part des Européens de
15:03rouvrir le gaz russe, c'est que les stocks sont extrêmement bas et qu'on doit arriver
15:08normalement à 90% de stockage avant l'hiver.
15:11Là aujourd'hui, on est plutôt entre 20 et 30% selon les pays européens.
15:16Donc ça ne change pas.
15:18On devait éteindre notre approvisionnement en gaz russe parce qu'il y a encore un reliquat
15:22de gaz d'approvisionnement qui se fait via le gaz russe.
15:26Cette phase d'extinction a été un peu reportée décalée.
15:29Tout à fait.
15:30Et dernier point sur le scepticisme, l'effet en tout cas des dépenses sur la défense
15:37ne devrait pas être énorme sur la croissance dans un premier temps.
15:41Le plan d'infrastructure, c'est autre chose.
15:43En revanche, ça peut avoir un effet inflationniste assez fort.
15:46Donc là, il va y avoir un sujet sur l'inflation qui pourrait revenir, sur comment va réagir
15:54la BCE à ça et l'impact que ça aura sur les taux.
15:57C'est le vrai risque pour vous, effectivement, et d'ailleurs j'aime bien le parallèle
16:01que Bastien faisait avec le plan Biden.
16:04On a beaucoup aussi critiqué, je ne sais pas, en tout cas dans la séquence inflationniste
16:10américaine, l'analyse expose qu'on en a faite, c'était quand même de dire que
16:14la partie budgétaire avait été une variable très importante dans l'envolée de l'inflation.
16:20Complètement.
16:21Ça risque d'être la même chose pour la zone euro.
16:24Et donc Christine Lagarde a raison d'avoir tenu une réunion, j'allais dire, sans
16:30donner de grandes indications pour la suite ? C'était le rôle qu'elle devait jouer
16:35là aujourd'hui ?
16:36Tout à fait.
16:37Elle a raison dans le sens où elle est extrêmement prudente, elle a bien souligné les incertitudes
16:42et c'est totalement vrai.
16:43Et surtout, elle a très fortement insisté sur le fait qu'elle ne soit pas pré-engagée
16:49à quoi que ce soit.
16:50Ils ne le sont jamais, mais là elle l'a dit encore moins que d'habitude.
16:54Voilà.
16:55On s'engagera, on est engagé encore moins que d'habitude pour la suite.
16:58Exactement.
16:59Ce qui lui laisse un champ un peu plus libre, que ce soit d'un point de vue soutien ou
17:02d'un point de vue restrictif pour les mois à venir.
17:04Probablement qu'on attend encore une coupe d'auto.
17:06Ce qui m'intéresse un peu plus, c'est peut-être une des dernières questions qui a été posée,
17:10c'est sur le QT et sur la partie longue de la courbe.
17:13Qu'est-ce qu'elle va faire ? Parce que sur la défense et sur les infrastructures,
17:18l'endettement que ça engrange pour les pays, c'est du long.
17:21C'est sur les taux longs qu'il va falloir voir ce qu'elle fait.
17:25Le QT, c'est le resserrement passif du bilan de la Banque Centrale Européenne qui est
17:28en cours depuis un petit moment.
17:30Elle a dit que pour l'instant, ce n'est pas une variable importante pour elle, en
17:34tout cas dans la gestion de la politique monétaire en zone euro.
17:37Nicolas, vos commentaires sur ce qui est peut-être quand même une nouvelle Europe ?
17:42Oui, je mets un peu d'emphase, j'avoue.
17:46Pas mal.
17:47Déjà, merci pour tous ces commentaires.
17:50Effectivement, je crois que ça décrit bien la réaction de marché.
17:53Après, en tant qu'investisseur, ce qui m'intéresse, c'est de savoir est-ce que je suis d'accord
17:58avec ce qui est pricé ou pas ? Voilà.
18:01Aujourd'hui, après ce mouvement-là que vous avez décrit.
18:04Et est-ce que c'est une nouvelle Europe ? Évidemment, je l'espère.
18:09Après, je voudrais juste insister sur trois points de réflexion.
18:12Premier point, est-ce que le plan et tout ce plan est approuvé ? La réponse est non.
18:18Pour, par exemple, juste, je crois, adopter le retrait de la Golden Rule sur la règle
18:25budgétaire, il faut l'accord du Bundestag et l'accord du Bundestraat.
18:30Je crois que c'est au deux tiers.
18:31Donc, il va y avoir des discussions.
18:35Donc, je sens que même au sein de l'Allemagne, je dirais que ce plan, très ambitieux de
18:42la part du chancelier, et ça, c'est clair, ce qui est historique d'avoir un chancelier
18:46qui parle du whatever it takes, ça, c'est historique.
18:48Conservateur.
18:49Conservateur.
18:50Mais c'est l'ironie de l'histoire, magnifique.
18:52Mais ce que je veux dire par rapport à ça, c'est que sur est-ce que l'Allemagne va approuver
18:57complètement cela ? Est-ce que ça va être réellement implémenté ?
19:00Et aussi, est-ce que l'Allemagne est en capacité industrielle à vraiment implémenter tout ce plan,
19:06aussi massif qu'il est, annoncé ?
19:08Donc, ça, c'est le premier aspect.
19:12Et moi, ce que je constate, c'est que ça n'aura aucun impact, a priori, sur la croissance
19:16en 2025, qui restera faible, et potentiellement en 2026, il faut le mesurer.
19:20Et si Christine Lagarde, avec ses équipes économistes, ont du mal à le faire, soyons
19:24humbles de dire que c'est compliqué pour nous aussi de l'estimer.
19:27Le deuxième point, c'est quel impact sur l'Europe et la croissance européenne ?
19:30Et là, l'Allemagne est très importante, elle représente quoi ? 30% du PIB européen.
19:35Est-ce que les autres pays européens ont la même capacité de relance ?
19:38Certainement pas.
19:39Ni la France, ni l'Italie ou l'Espagne, pour les raisons aussi que, pour l'Espagne ou l'Italie,
19:45la guerre en Ukraine semble très loin, et je ne pense pas que Mélanie soit du tout
19:48dans cette perspective-là.
19:49Tous ces pays-là n'ont peut-être pas besoin d'efforts de relance aussi importants, parce
19:53que l'Allemagne semble-t-il très d'après.
19:55Je vais du plus particulier au plus loin.
19:59Donc, sur l'Europe, au mieux, on a une économie qui peut vraiment générer de la croissance
20:05pour 30%, avec des effets multiplicateurs mais qui sont incertains.
20:08Et de l'autre côté, on a des pays qui, potentiellement, doivent faire même plutôt des mesures de
20:12restriction.
20:13Ça, c'est le deuxième point, donc de l'incertitude.
20:15Et puis le troisième point, qui est pour moi le plus important en fait, et ce n'était
20:19pas vraiment l'objet de la question, puisqu'on parlait de l'Europe, c'est la croissance
20:22mondiale et la politique des tarifs.
20:25Et ça, c'est la croissance mondiale.
20:26Et là, l'incertitude, Christine Lagarde a parlé d'incertitude phénoménale, et bien
20:31effectivement, l'incertitude est phénoménale.
20:33Et s'il y a des tarifs, notamment des tarifs sur les exportations européennes, l'industrie
20:39allemande va souffrir particulièrement.
20:41Donc, quand je mets ces trois éléments ensemble, évidemment, je suis ravi et j'espère que
20:45ça va fonctionner. Mais à court terme, je me dis que la croissance européenne va rester
20:49timide et que le risque, c'est quand même, en gros, 0,9% de croissance en
20:54Europe. Prévision, ce qui est en ligne maintenant, c'est ce qu'ils ont sorti.
20:58Nous, c'était notre prévision aussi.
21:00Et quoi ? 1,5% en 2026.
21:02Est-ce que ça peut amener à un peu plus de croissance et une meilleure performance des
21:06actions européennes ? Oui, c'est pricé.
21:07Des taux allemands plus élevés ?
21:09Oui, maintenant, c'est pricé. Et maintenant ?
21:11Et maintenant ?
21:12Il y a encore des risques à court terme, j'entends, mais sur le moyen-long terme, sur
21:16la perception que le marché ou que les investisseurs pourraient avoir de l'Europe.
21:22Encore une fois, la réaction de marché est intéressante.
21:24Non seulement parce qu'elle tient aujourd'hui, mais qu'elle a été d'une ampleur
21:28considérable, historique, de ce point de vue-là.
21:30Ce qui est historique, c'est la hausse des taux allemands ?
21:32Oui, alors, moi, je veux bien que vous nous expliquiez aussi ce qu'il y a derrière
21:35ces taux. Comment elles se décomposent ?
21:37Est-ce que c'est une bonne hausse des rendements allemands ?
21:41Est-ce que c'est la prime de terme qui monte ?
21:44Est-ce que le marché se met à douter de la signature allemande ?
21:48Est-ce qu'il serait une folie totale, j'imagine ?
21:50On n'est pas du tout à douter de ça.
21:52Ici, on a eu la hausse la plus élevée sur les taux allemands depuis, je crois,
21:55la réunification, et sur une journée, 0,30%.
21:59Et il y a plusieurs façons de l'expliquer.
22:01Mais la première façon, c'est simplement que si l'Allemagne fait ses plans de
22:05relance, elle va devoir émettre davantage de dettes, donc beaucoup d'émissions,
22:09donc beaucoup d'offres, pour une demande à changer.
22:11Donc, mécaniquement, on a un prix qui baisse, donc un taux qui monte.
22:15Ça, c'est une vision. Une autre vision, ça consiste juste à dire les taux longs,
22:19c'est simplement le reflet des antillations de croissance et des
22:22antillations d'inflation.
22:23Et avec un plan de relance aussi massif, les antillations d'inflation comme de
22:26croissance pourraient être pricées.
22:28Donc, ce qui se passe, c'est parfaitement normal.
22:29Mais néanmoins, tout va bien si on est à 3%, effectivement.
22:33Mais voilà, moi, ce qui m'intéresse, en fait, quand je dis ça, c'est
22:36et maintenant, qu'est-ce que fait l'investisseur ?
22:38Et donc, en gros, c'est OK, c'est pricé à 3%.
22:40J'achète ou je n'achète pas les taux allemands ?
22:42Moi, j'achète.
22:43Voilà.
22:44C'est bien. Enfin, on a un point d'entrée sur Dubout.
22:46Voilà. Enfin, il y a un prix acceptable sur de l'étau italien.
22:50Les taux allemands, 4,5 ?
22:53Oui, c'est plutôt des niveaux d'achat.
22:55Et à ce niveau-là, est-ce qu'on est acheteur d'actions européennes ou pas ?
22:59C'est ça, la grande question.
23:00Alors, à court terme, on peut toujours dire oui, mais à long terme, c'est le
23:02grand soir. Oui, peut-être.
23:04Mais ici, c'est la question. Est-ce que l'investisseur, est-ce que...
23:07Et là, vous trouvez que le marché a déjà, au minimum, bien valorisé tout ce
23:11qui s'est passé en 48, 72 heures ?
23:14Il me semble, sur certaines classes d'actifs, certainement, sur certains
23:16secteurs, sur certains secteurs.
23:18Moi, aujourd'hui, je veux bien croire, et c'est vrai qu'on est dans un
23:22environnement où les taux allemands peuvent monter plus que les taux
23:25américains. Ça, c'est le truc énorme qu'on a vu.
23:28Le différentiel entre les taux, ça s'est effondré.
23:31On était à 180, on est passé à 150, on est à 140.
23:34À ce rythme-là, on va à 100 points.
23:35Donc ça, ça peut continuer.
23:37La superférence de marché européen contre marché américain, actions, bien
23:40sûr. Mais pour moi,
23:43le juge de paix, au-delà de tous nos discours qui sont européens, c'est la
23:46croissance mondiale et comment les incertitudes
23:51aujourd'hui politiques américaines peuvent impacter la croissance mondiale.
23:54Et voilà, quand on élit un clown,
23:57on s'attend à un cirque.
24:00Et donc, voilà.
24:02Et donc, à la fin, est-ce que la croissance américaine, est-ce que les
24:05chiffres de l'emploi demain sont bons ?
24:07Est-ce que la croissance... On a eu quelques signaux de ralentissement.
24:10Est-ce que ça tient ou pas ? Parce que si la croissance américaine flanche,
24:13l'Europe n'est certainement pas une île isolée.
24:16Et cette histoire, l'histoire européenne, qui peut fonctionner,
24:20sera là, largement impactée par un ralentissement de la croissance mondiale.
24:22C'est ça qu'il faut dire aujourd'hui.
24:23On se donne les moyens, peut-être pas pour tout de suite, mais pour le futur,
24:27d'être peut-être moins dépendant de ce genre d'aléas.
24:31Imaginons qu'il y a un cessez-le-feu dans six mois.
24:33Est-ce que vous croyez qu'on voudra faire 1% de défense sur le...
24:36Encore 1% de déficit sur la défense ?
24:39J'en sais rien. On verra. Je suis d'accord avec vous, Nicolas.
24:41On verra. Mais ce qu'annonce Merz,
24:44ils ont quand même bien intégré l'idée que potentiellement,
24:47il était possible qu'il y ait un cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie
24:50dans les prochains mois.
24:51Donald Trump l'a annoncé, l'a prévu, l'a programmé.
24:55Ils n'annoncent pas ça en pensant que la guerre va être éternelle.
24:58Et pour le coup, le cessez-le-feu sera positif pour les actifs européens.
25:03Etats-Unis, alors ? Oui, marché du travail.
25:05Mais si, vous avez bien creusé les données du marché du travail.
25:09Et Bastien, là, on est en pleine semaine de l'emploi américain.
25:12Non, mais la vibe Trump est retombée.
25:14Beaucoup d'enquêtes de morale ont quand même rendu
25:18une partie de ce qu'elles avaient donné
25:21et des esprits animaux qui s'étaient envolés au moment de l'élection.
25:24Est-ce que, pour l'instant, c'est juste une question d'enquête ?
25:26Ou est-ce qu'il y a déjà des données dures aussi qui pointent
25:28vers quelque chose de...
25:30un ralentissement plus rapide et plus fort
25:32que ce qu'on pouvait imaginer de l'économie américaine ?
25:34Alors, il y a plein de statistiques en dures.
25:37Il y a eu le déficit commercial qui a explosé.
25:41Mais ça, c'était en anticipation des hausses de droits de douane.
25:43Et c'est un peu logique, quelque part.
25:45Mais bon, ça jouera négativement sur le calcul
25:47de la croissance au premier trimestre.
25:50Après, dans ce qui est peut-être un peu plus significatif,
25:55qui pourrait durer, on a les dépenses de consommation en janvier
25:58qui se sont contractées.
26:00C'était le pire mois depuis quatre ans, quand même.
26:03Donc, il y avait eu un peu de...
26:05C'est la même chose, un peu d'anticipation, finalement.
26:07Sur le T4, les ménages s'étaient dit
26:09les prix vont augmenter ou il y aura moins de subventions
26:12à l'achat des voitures.
26:13Donc, il y avait eu un peu d'accélération
26:15de la consommation sur le T4 2024.
26:18Et c'est complètement retombé en janvier 2025.
26:21On va voir si ça continue.
26:24Mais c'est déjà un premier chiffre.
26:26Enfin, si la consommation nous donne un chiffre négatif
26:30sur le mois de janvier, c'est quand même assez fort.
26:32Puis après, maintenant, sur le marché du travail,
26:35parce que c'est votre question initiale,
26:37on a eu les premiers indicateurs cette semaine.
26:39Le Job Report vivait toujours sa vie,
26:41est toujours un peu particulier, un peu décorrélé,
26:44finalement, des autres statistiques qu'on peut avoir.
26:46Néanmoins, ce qu'on a cette semaine,
26:48c'est quand même des indicateurs pas terribles sur l'ADP.
26:52Alors, je ne sais plus si c'est 77 000 créations d'emplois
26:54dans le secteur privé.
26:56C'est faible, ce n'est pas catastrophique, mais c'est faible.
26:59Cet après-midi, il y avait aussi le rapport du Challenger
27:04Create a Christmas, qui comptabilise
27:06les nombres de licenciements secs.
27:07Donc là, on était à 177 000 sur le mois de février.
27:10C'est le plus haut depuis juillet 2020.
27:13Et dedans, il n'y a pas que du gouvernemental,
27:15parce qu'on pourrait dire qu'il n'y a que 60 000 sur les 177 000,
27:20ou c'est 62 000 sur 172 000.
27:23Donc, ce n'est pas que ça.
27:24Il y a quelque chose d'un peu plus profond que ça,
27:28qui est probablement lié à la politique de Trump en général,
27:32avec le fait qu'il y a évidemment une incertitude
27:35par rapport au droit de doigt,
27:36mais aussi une incertitude de plus généralisée
27:38avec la suspension des aides d'État,
27:42qui aussi cause pas mal de choses négatives pour l'activité.
27:49Donc là, on a une dégradation du marché du travail
27:53en plus du chiffre de consommation,
27:56du chiffre de solde commercial,
28:00du déficit commercial qui a explosé.
28:02Et donc, tout ça nous donne quand même des signaux négatifs
28:05qu'on n'avait pas vus depuis longtemps,
28:06parce qu'on avait quand même une économie américaine
28:08qui était super résiliente depuis deux ou trois ans,
28:10qui a super bien vécu, au moins officiellement,
28:13le cycle de resserrement de la Fed.
28:15Et là, tout d'un coup, ça va quand même un petit peu moins bien.
28:17Et sans parler nécessairement de récession,
28:21on pourrait avoir un premier trimestre de croissance négative.
28:24Donc, il y a le nocasse de la Fed d'Alterna
28:26que tout le monde regarde, qui est à moins de 8.
28:27Mais bon, on ne sait pas forcément si c'est bien calculé,
28:30si ça incorpore, si ça fait les bonnes hypothèses.
28:34Mais néanmoins, quand on a une contraction de la consommation,
28:37plus de l'aggravation du commerce extérieur,
28:41ça commence à faire beaucoup.
28:42Et donc, on pourrait avoir un...
28:44La conclusion de ça, c'est que,
28:47alors qu'on était en train d'évacuer gentiment
28:49toute baisse de taux de la Réserve fédérale américaine,
28:51c'est quelque chose qui va revenir dans le jeu,
28:53au moment où on pourra y revenir,
28:55où on s'interroge de plus en plus sur le sens du voyage
28:57de la Banque centrale européenne,
28:58avec tout ce qui bouge en même temps autour d'elle.
29:01Pour la Réserve fédérale américaine,
29:03le marché a bien tranché.
29:04On met beaucoup plus de baisses de taux anticipées pour cette année.
29:08Enfin, beaucoup plus, un peu plus.
29:10On est aux alentours de 3 pour cette année.
29:13Maintenant, le grand discours très important de Powell,
29:15c'est demain, en réalité.
29:16Parce qu'après, il y aura la période de blackout
29:18dans laquelle il ne parle pas avant le FOMC.
29:21Et c'est quand même assez marquant, intéressant,
29:25de voir que Powell a positionné un discours sur la politique,
29:28enfin sur les perspectives économiques,
29:31demain, juste avant la période de blackout.
29:35Je pense que, ça y est, il a envie de dire quelque chose.
29:38Il a envie de commencer à se positionner.
29:38Ils ont un peu de recul maintenant sur la situation.
29:41Et quand on regarde ce qu'avait dit quelqu'un comme Christopher Waller,
29:43il a dit, ben oui, il y a plein d'incertitudes.
29:46Il y a les impôts, il y a l'immigration,
29:48il y a les tarifs.
29:50Mais à un moment donné, nous, il faut qu'on fasse quelque chose.
29:51Il faut qu'on décide de quelque chose.
29:53Soit on est en pause, soit on baisse,
29:55mais il va falloir qu'on décide de quelque chose.
29:57Et maintenant que Trump a commencé à préciser,
30:01à sa façon, de façon très floue,
30:04Nicolas a parlé, il a utilisé un mot fort tout à l'heure,
30:08maintenant qu'on a peut-être un peu plus d'indications par rapport à ça,
30:11peut-être que Powell va se positionner de façon un peu plus marquée
30:15que ce qu'il a fait, parce que jusqu'à maintenant,
30:17les deux dernières fois qu'il a pris la parole, c'était,
30:19on ne sait pas, on va voir, on attend de voir ce qu'il se passe.
30:22– Alexandre, c'est juste un réajustement,
30:25c'est vrai que sur deux mois de marché en 2025,
30:28on est complètement à l'envers de ce qui a marqué 2024,
30:31l'exceptionalisme américain s'est un peu affaibli,
30:34l'Europe au fond du trou donne quand même un coup de pied
30:37au fond de la piscine pour essayer de ressortir la tête de l'eau.
30:40C'est une question de réajustement ou c'est quelque chose
30:43qui peut se prolonger, qui peut aller plus loin ?
30:44Est-ce que les déceptions de l'administration Trump
30:49et de l'économie américaine sont encore peut-être devant nous
30:52de ce point de vue-là ?
30:52– Ça peut se prolonger, ça peut aller plus loin,
30:54déjà parce que l'incertitude est extrêmement forte
30:56sur la politique de Trump, ça c'est le premier point.
30:59Sur le discours de demande de Powell,
31:01je ne suis pas certain qu'il précise beaucoup sa pensée
31:03parce que je ne vois pas comment il peut en savoir
31:05beaucoup plus sur la politique de tarifs à venir.
31:07– Prochaine date, c'est 2 avril, tout le monde est focalisé
31:10sur l'America First Trade Policy qui doit être rendu le 1er avril,
31:14et donc tout le monde, enfin l'UTNIC, tout le monde communique
31:18sur la date du 2 avril qu'ils seront les vrais tarifs.
31:20– Et surtout, il doit y avoir l'effet que ça va avoir
31:23sur une inflation qui est plutôt résiliente aux États-Unis,
31:25on n'a pas vraiment cette désinflation qu'on a pu avoir en zone euro,
31:29donc ça reste un petit peu compliqué,
31:32on a bien le ralentissement de la croissance,
31:34d'ailleurs c'est assez intéressant de voir finalement
31:37qui a fait l'exceptionnalisme US,
31:41donc effectivement l'économie US tenait par la consommation,
31:44mais particulièrement par la consommation des top 10% revenus,
31:51ces top 10% ils font 50% de la dépense totale.
31:55– De consommation ?
31:55– De consommation, ce qui est un plus haut depuis une vingtaine d'années,
32:00l'ordre de grandeur, donc je prends le top 10%,
32:03les 30% suivants et le bottom 60%,
32:05on est plutôt à 45-35%, là on est vraiment, c'est le top 10% qui tient,
32:14donc ce qu'il va falloir suivre,
32:16et effectivement je rejoins totalement ce qui a été dit,
32:18il va falloir suivre le marché du travail et en particulier les licenciements,
32:22et en particulier les licenciements d'emplois à haut revenu,
32:26c'est là-dessus qu'il peut y avoir un petit souci de dynamique
32:32sur l'économie américaine,
32:33et donc je pense que c'est en partie pour ça que l'administration Trump
32:37est en train de back down un petit peu sur les tarifs,
32:41pour ne pas relancer trop son inflation et ne pas tuer complètement sa consommation,
32:45parce qu'un fait que je trouve drôle, même si on ne peut pas vraiment en rire,
32:50c'est le prix des oeufs aux États-Unis,
32:53le prix des oeufs ça touche plutôt le bottom 60%,
32:56ceux qui achètent des oeufs pour les revendre aujourd'hui c'est plutôt le bottom 60%,
33:00mais quand on en parle, même en mode blague,
33:03et je fais un peu mon magazine People,
33:05mais quand on en parle aux Oscars, il se passe vraiment quelque chose.
33:08Quand on en parle aux Oscars, je n'ai pas suivi les Oscars,
33:09ah oui bien sûr, donc c'est grippe aviaire,
33:12c'est ça qui provoque la flambée du prix des oeufs,
33:15mais c'est un marqueur effectivement, achat fréquent etc.,
33:19c'est quelque chose qui a cranté l'idée d'inflation dans l'esprit d'un bon nombre d'Américains.
33:24Même si le plus haut revenu ne le sent pas sur ses dépenses de consommation,
33:28ça peut altérer sa confiance.
33:30Le prix à la pompe, le prix des oeufs, c'est les trucs du quotidien.
33:33Et donc ça, ça peut avoir un impact fort,
33:36et donc là je pense que Trump à un moment donné,
33:38qui a quand même fait toute sa campagne sur la baisse des prix,
33:42va falloir, même si encore une fois c'est un clown,
33:44qu'il réfléchisse un petit peu.
33:46C'est quoi le coup de circuit alors ?
33:47Si à un moment ça va trop loin,
33:50là le S&P a à peine baissé de 5% par rapport à ses sommets,
33:52tout va bien,
33:53mais c'est quoi le coup de circuit si à un moment il faut...
33:57Sa politique, étonnamment,
33:59alors je ne sais pas si c'est sa politique,
34:01mais elle a l'air d'avoir des effets positifs sur certains prix.
34:05Le pétrole par exemple.
34:07Je n'arrive pas à expliquer, peut-être que mes camarades le feront,
34:11pourquoi l'OPEP augmente sa production maintenant.
34:15Mais typiquement, il y a une baisse assez forte sur le prix du pétrole,
34:19donc le prix à la pompe peut se ressentir aussi à un moment donné.
34:22Et puis sur les tarifs, un autre effet positif,
34:25mais c'est une digression.
34:27Le cas de TSMC,
34:28qui investit 1000 milliards pour créer des infrastructures de production aux Etats-Unis.
34:32100 milliards.
34:33100 milliards, pardon.
34:33100 milliards, oui, je crois.
34:34100 milliards, 100 milliards.
34:37C'est aussi assez soudain et étonnant.
34:41Et ça peut être un effet positif de rapatriement des capitaux aux Etats-Unis.
34:46Donc ça, il va falloir...
34:47C'est quelque chose à surveiller.
34:48Peut-être qu'il a proposé en échange sa protection
34:51au cas où la Chine se réveillerait à un moment donné.
34:55Mais voilà, ce n'est pas une interrogation.
34:57C'est quelque chose qu'il faut dire.
34:59Comment vous regardez la situation américaine ?
35:00Les taux longs ont baissé déjà.
35:03Trump a affiché ça comme étant un de ses objectifs.
35:05Donc politiquement, pour l'instant, il est baqué, on va dire.
35:07Il est couvert par la baisse des taux longs.
35:09Mais est-ce que cette baisse est déjà consommée ?
35:11Ou est-ce que c'est quelque chose qui peut se poursuivre, Nicolas ?
35:13Je pense que la baisse des taux longs peut se poursuivre aux Etats-Unis.
35:16Oui, ça peut se poursuivre.
35:17Après, je souscris à ce qu'a dit Bastien.
35:20Les données sont quand même difficiles à lire aujourd'hui.
35:24Difficile à lire.
35:25C'est encore compliqué de porter des conclusions très claires.
35:29Mais nous, on suit cela.
35:31Parce que je pense que c'est quand même ça, le point le plus important
35:33dans les prochaines semaines, au-delà de tout.
35:38Est-ce que là, nous, on a toujours tablé sur deux baisses de la Fed,
35:41entre une ou deux baisses ?
35:42On ne change pas notre vue.
35:44Même il y a trois mois, on ne le changeait pas.
35:46Aujourd'hui, on ne le change pas.
35:47On ne va pas jusqu'à trois ou quatre baisses
35:48parce qu'on n'est pas dans ce scénario de récession du tout.
35:51On est dans un scénario où, effectivement, la croissance peut être là,
35:53mais un peu plus faible.
35:56Donc voilà, c'est très compliqué.
35:58Et je pense que personne n'en sait rien de mesurer l'impact de tout ce bruit
36:01sur la croissance américaine.
36:03Ce qui est sûr, c'est quand on regarde les indices d'incertitude,
36:06on a des niveaux qu'on n'a jamais connus, qui sont extrêmement élevés.
36:09Et ça, à un moment donné, ça impacte le consommateur et l'investisseur.
36:11Alors, le prix des œufs, moi, je ne suis pas l'expert.
36:13Mais à un moment donné, on entend aussi et on voit que tous les chiffres
36:18qui sont plutôt des chiffres de sentiments, comme le Michigan,
36:23sont impactés négativement.
36:24Ce que je trouve aussi intéressant, c'est que dans toute cette vague
36:26d'annonces de tarifs, les marchés ont plutôt retenu l'impact
36:29négatif sur la croissance que l'impact aussi sur l'inflation.
36:31Oui, c'est récessif. C'est vu comme étant récessif.
36:33Alors que c'est vrai, nous, moi y compris, il y a encore six mois, neuf mois,
36:37on se disait attention au risque d'inflation.
36:39Le marché ne le voit pas comme ça, comme si c'était un risque one-off
36:41et qu'après, in fine, c'est récessif.
36:43Donc voilà, très attentif à ça.
36:45Je pense que c'est ça qui est quand même, pour moi, un facteur clé
36:48sur la capacité du rallye boursier à tenir et un facteur clé
36:53y compris les taux d'intérêt européens.
36:56J'ajoute que par rapport à tout ce qui a été dit,
36:57quel est le coup de circuit, évidemment, les marchés ?
36:59Le seuil de douleur est le coup de circuit.
37:01Mais en fait, pour répondre au coup de circuit, je me pose la question
37:04si ce n'est pas le congrès américain et est-ce que les démocrates,
37:07à un moment donné, ne vont pas tout simplement provoquer un shutdown
37:12d'ici la fin du mois d'avril ?
37:14Et ça, c'est tout à fait possible.
37:16Et alors là, on pourrait rentrer dans un moment aussi intéressant aux Etats-Unis.
37:20Mais je ne vois pas pourquoi les démocrates feraient des cadeaux
37:24aux Républicains dans la discussion sur la prolongation ici.
37:29Je pense qu'il y a des discussions quand même qui sont compliquées
37:33sur la prolongation des baisses d'impôts.
37:35Donc je pense que ça peut être une possibilité.
37:38Je pense qu'au niveau de la politique, qui viendrait l'opposition politique,
37:42qui viendrait stopper les élans de Trump.
37:47Je pense qu'en tout cas, ça peut être un élément ici.
37:49Voilà, qu'il faudra voir.
37:51Et après, voilà, dans tout ce bruit des tarifs, on dit oui, il les a retirés.
37:54Mais enfin, à la fin, plus personne ne sait où est-ce qu'on en est.
37:56Ah ben non.
37:56Et donc, ça crée quand même un peu de bruit, de bruit négatif.
38:01Oui, puis ça ne donne pas l'idée d'une stratégie très claire
38:04et d'une main très forte à ce stade pour Donald Trump.
38:06On est à un mois et demi d'exercice du pouvoir, donc je n'irai pas au-delà.
38:10Mais si on regarde les Trump trades, ils sont tous à zéro, à la case départ.
38:14Voilà, ça, c'est la réalité.
38:16C'est pour ça que nous, on est dans un environnement
38:19où, par exemple, on est positif depuis le début de l'année
38:21sur un secteur comme le secteur de la santé aux Etats-Unis,
38:24plutôt des secteurs défensifs qu'on aime bien.
38:26Et on pense que ce secteur pourrait continuer à surperformer aux Etats-Unis.
38:29Un secteur qu'on aime bien.
38:30Donc, on n'est pas plus négatif que ça.
38:32Mais c'est vrai que c'est vraiment ça qu'on suit.
38:34Et on est dans un environnement où on se positionne de façon un peu plus défensive
38:37d'un point de vue sectoriel sur les Etats-Unis.
38:40Beaucoup expliquent que ce qui est important dans le projet de Trump et de son administration,
38:44c'est aussi la séquence. Dans quel ordre est-ce qu'il fait les choses ?
38:47Et c'est vrai que je ne m'en souvenais pas.
38:49Mais son premier mandat, il lance la guerre commerciale.
38:52C'est 2018-2019.
38:54Avant ça, il fait passer ses baisses d'impôts,
38:57les tax cuts Trump qui veut essayer de prolonger aujourd'hui.
39:00Il fait passer une loi sur la dérégulation bancaire également.
39:03Donc, il y a déjà des aspects pro-croissance, pro-business
39:06qui sont dans l'économie américaine quand Trump engage le bras de fer tarifaire.
39:12À l'époque ?
39:13À l'époque, oui, oui. Trump 1.
39:14Trump 2, alors, Musk s'agite au sein de l'administration.
39:19Mais derrière, c'est quand même plutôt les tarifs qui sont aujourd'hui en première ligne.
39:23C'est ça. Il y a une énorme différence de séquence entre Trump 1 et Trump 2.
39:27Donc, dans Trump 1, effectivement, comme vous venez de le dire,
39:32la guerre commerciale arrivait vraiment beaucoup plus tard.
39:35Et là, comme il en avait fait un élément vraiment important de sa campagne,
39:38il le casse tout de suite.
39:40Et là, il n'y a pas eu les côtés positifs pour l'activité.
39:44Et, en fait, le côté le plus positif pour l'activité, c'est quoi ?
39:48C'est de toute façon les baisses d'impôts.
39:50Et ça, ça va être vraiment très compliqué, quoi.
39:52C'est ce qui a été proposé.
39:55Donc, la loi de réconciliation budgétaire, c'est ça le projet de loi de réconciliation ?
39:58Adopté en principe par la Chambre des représentants.
40:02Ça nous met quand même des baisses de dépenses de 2500 milliards sur 10 ans.
40:08Et pour l'instant, on n'a pas mis les lignes qui vont en face.
40:11Et les lignes qui vont en face, c'est des coupes dans Medicaid.
40:13Et Trump a dit, avec moi, il n'y aura aucune coupe dans Medicaid, notamment.
40:19Et, en fait, il n'y a rien qui est cohérent, en fait.
40:21Et il y a tellement de contraintes,
40:24la différence de point de vue entre le Sénat, entre la Chambre des représentants,
40:28entre ce que Trump veut, ses propres contraintes, etc.
40:32que ce programme de baisse d'impôts et puis donc aussi de baisse de dépenses,
40:38il ne peut pas renseigner.
40:40Il n'est pas renseigné aujourd'hui.
40:42Voir, il peut, finalement, ne jamais arriver.
40:45C'est une possibilité.
40:47On se souvient, dans Trump 1, il y avait la réforme de la santé qu'il avait voulu faire passer.
40:51Il n'avait jamais pu le faire parce qu'ils n'avaient jamais réussi
40:54à se mettre d'accord entre eux sur une réforme de la santé.
40:58Les tarifs vont être une source de revenus extérieurs qui permettra de...
41:02C'est un rêve.
41:03Ça, c'est le narratif.
41:04Oui, c'est le narratif, mais bon, un calcul de comptable.
41:07Si on voulait supprimer l'impôt sur le revenu, il faudrait des droits de douane
41:11de 80 points sur toutes les importations américaines.
41:14Ça ne va pas arriver.
41:15Retour au début du siècle, du 20e siècle.
41:19Non, mais ça n'a jamais...
41:21Ça n'est jamais arrivé, ça, en fait.
41:22Voir, peut-être qu'il faudrait remonter au 18e siècle, peut-être.
41:25Je ne sais pas les chiffres, je ne les connais pas.
41:27Mais en tout cas, à la fin du 19e siècle, on n'avait pas des droits de douane
41:29qui étaient aussi élevés.
41:30On était sur des 30, allez.
41:32Sur les droits de douane.
41:33Sur les droits de douane, oui.
41:35Et là...
41:35Si on revient là, dans les années...
41:38Avec ce qu'il fait, on reviendra dans les années 30.
41:39Avec ce qu'il fait...
41:41Donc, s'il y avait vraiment les 25 sur le Canada, le Mexique,
41:44s'il y avait les 20 sur la Chine,
41:48et plus, on va dire, 10 points sur tout le monde,
41:51avec les droits reciproques, on arrive au-dessus de 20.
41:54Et là, c'est le plus haut depuis 1913.
41:56Donc, oui, ça remonte quand même à très loin, quoi.
41:59Donc, tout ça pour dire que oui, effectivement, la séquence est très, très différente.
42:02Pendant Trump I, on avait eu des indices de confiance
42:05qui avaient beaucoup monté sur la durée.
42:07Je ne sais pas, par exemple, le Conference Board
42:08ou l'indice de confiance des PME, etc.
42:10Ça avait duré très longtemps.
42:12Ça n'était jamais retombé.
42:13Et là, il y a eu une sorte d'état de grâce dans les enquêtes pendant deux mois.
42:17Et hop, c'est retombé complètement avec la politique carrière.
42:19L'état de grâce a eu lieu entre l'élection et son installation au pouvoir.
42:22Et depuis son installation au pouvoir, l'état de grâce est retombé.
42:26L'état de grâce avance son investiture, finalement.
42:30Bon, qu'est-ce qu'on fait sur les marchés, là ?
42:31Il nous reste quelques minutes pour en discuter, Alexandre.
42:34On regarde des mouvements violents, quand même, des derniers jours, effectivement.
42:37Alors, quels sont les horizons que vous choisissez ?
42:39Je vous laisse nous dire.
42:40Mais est-ce qu'on a envie d'accompagner encore l'Europe ?
42:43Et de quelle manière, par exemple ?
42:45On a envie d'accompagner encore l'Europe.
42:46Après, il y a quand même pas mal de choses qui sont pricées.
42:49Nicolas l'a très bien dit.
42:51Et puis, on a l'impression qu'on cherche de plus en plus.
42:53Ah, il y a tel secteur à prendre.
42:55Ah, il y a tel secteur qui n'a pas encore monté.
42:56Donc, on cherche vraiment.
42:57Il y a cet effet sans fondement d'aller chercher les choses qui n'ont pas marché.
43:03Donc, je rejoins le côté plus défensif, notamment en termes de secteur.
43:07Mais aussi sur l'Europe.
43:09Donc, la santé européenne, la consommation de base européenne.
43:12Tout ce qui est cyclique, industriel, tout ça, c'est déjà presque inatteignable.
43:17C'est trop...
43:18Déjà, si vous voulez, dans une maison ISR, la défense, on va oublier.
43:22C'est un vrai sujet. On n'aura pas le temps de faire le débat.
43:24Non, mais c'est un vrai sujet aussi, peut-être.
43:26Ça élimine une partie.
43:28Après, non, un secteur qui semble encore intéressant,
43:32même s'il n'est plus dans le territoire pas cher, c'est les banques.
43:34On a cette pontification de la courbe.
43:37Ça reste intéressant. Elles ne sont pas non plus immensément chères.
43:39Donc, c'est aussi quelque chose qu'on va chercher.
43:42Mais oui, donc, pour accompagner une partie du mouvement sur l'Europe,
43:46peut-être que sur l'industrie, comme vous dites,
43:49l'effet d'annonce a déjà joué son rôle.
43:53Dans les défensifs, aussi, un autre secteur qui m'intéresse,
43:56même s'il a déjà bien marché, c'est les télécoms.
43:58On a beaucoup parlé de souveraineté européenne.
44:01On a vu ce qui s'est passé sur Eutelsat, qui est une toute petite boîte.
44:04Ça aussi, c'est un effet d'annonce.
44:05Bien sûr, mais fois 8 ou fois 6 en quelques jours,
44:10en moins d'une semaine, puisque l'Europe privilégiera Eutelsat plutôt que Starlink.
44:15OK, très bien.
44:16Maintenant, il faut que ça se retranscrive dans les chiffres.
44:19Donc, on ne va pas aller sur ces valeurs-là qui ont déjà explosé,
44:23qui ont un peu l'effet même stock.
44:26Et puis, sur les US, je ne sors absolument pas totalement des US.
44:33Il y a encore de très belles boîtes qui vont produire de très bons résultats
44:37à la prochaine saison des résultats.
44:40Donc là, même sur ces niveaux-là, on peut parler de désamour,
44:46bref, de la tech et de l'intelligence artificielle aux Etats-Unis.
44:50Bon, sur ces niveaux-là, on peut commencer à nouveau à regarder.
44:54Nvidia a encore pas mal de croissance embarquée à aller chercher.
44:58Donc, US...
45:02Là, vous cherchez plutôt des points d'entrée aujourd'hui sur ces grandes valeurs américaines.
45:05Oui, et dernier point peut-être, très rapidement.
45:10Alors là aussi, pas très compatible avec l'ISR, mais on peut quand même en parler rapidement.
45:13Il y a des valeurs qui sortent du lot.
45:15La Chine, on parlait de croissance mondiale.
45:18La Chine va être un contributeur et je n'ai pas l'impression que,
45:21en tout cas dans leur état d'esprit aujourd'hui,
45:23les tarifs de 20 % supplémentaires aient un gros effet sur leur croissance.
45:27Ils ont toujours un objectif de croissance de 5 % qu'ils vont probablement atteindre.
45:30Donc là, je pense qu'il y a des choses à aller chercher.
45:33La Chine s'est un peu désensibilisée quand même du commerce mondial,
45:35ou en tout cas du commerce avec les Etats-Unis depuis Trump 1.
45:38Et puis, oui, 5 % de croissance et surtout 4 % de déficit.
45:42Absolument, c'est un plan de relance.
45:44Ce n'est pas un bazooka, mais c'est un plan de relance.
45:47Nicolas, oui, donc sur les questionnements que vous aviez d'ailleurs en début d'émission,
45:51comment on y répond là ?
45:52Est-ce qu'il faut être encore en Europe ?
45:54On arrive aux conclusions à peu près identiques.
45:56Il y a quelques différences, évidemment, mais nous, on est plutôt défensif.
46:01On aime certains des secteurs défensifs comme la santé.
46:03On pense qu'il y a peut-être des points qui vont être intéressants sur la tech aux Etats-Unis à regarder.
46:08La Chine, c'est un pari qu'on avait déjà mis en avant.
46:10On était venu la dernière fois en en parler.
46:12Et du côté duration, peut-être des opportunités pour rajouter de la duration en Europe.
46:16Et plutôt de la bonne qualité, puisque du crédit IG, on a du 4 %, ce n'est pas mal.
46:21Et pour revenir sur ce qui a été dit, à la fois sur le plan de relance européen et vous parliez de l'ISR,
46:26les valeurs qui sont liées à l'énergie renouvelable, c'est peut-être quelque chose qui a été délaissé
46:30et qui pourrait repartir.
46:32Parce que si vraiment il y a un plan de relance, on aura besoin d'énergie.
46:34Et il y aura certainement ici de la demande pour de l'énergie renouvelable.
46:39Bastien, pour conclure avec vous, les thèmes qui vous intéressent en ce moment sur les marchés ?
46:44Il y a évidemment, on va essayer de trouver un point d'entrée sur le bout.
46:49Donc là, on n'est pas forcément très loin des moments où on pourra rentrer dessus.
46:56Puis après, comme Arnaud, c'est l'intelligence artificielle, la tech.
47:01Les valorisations sont un peu moins tendues avec ce qui s'est passé forcément sur les dernières semaines.
47:08Donc, c'est des thèmes qui nous intéressent.
47:10On continue à croire.
47:11Tout de ce côté-là, qu'on a envie de chercher des points d'entrée.
47:13Et puis, les actions européennes, évidemment.
47:15Il faut tenir, bien sûr.
47:17De toute façon, on est forcément investis en Europe, j'imagine, dans vos maisons.
47:20Merci beaucoup, messieurs.
47:21Merci d'avoir été des invités de Planète Marché ce soir.
47:24Bastien Drus, CPR Asset Management.
47:25Nicolas Forest, Candriam.
47:27Et Alexandre Taieb, Sycomore Asset Management.
47:40Le dernier quart d'heure de Smart Bourg, chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
47:43Le thème, ce soir, c'est celui de l'Europe qui change de visage.
47:47Et nous en parlons avec Frédéric Ducrozet, responsable de la recherche macro de Pictet Wealth Management,
47:51avec nous par téléphone.
47:52Bonsoir et bienvenue, Frédéric.
47:54Merci beaucoup d'être avec nous.
47:56Regarde ce qui s'est passé hier, notamment du côté de l'Allemagne.
48:01C'est ce que je disais à vos confrères en début d'émission.
48:04J'ose inscrire la date du 5 mars 2025 dans la lignée de quelques dates historiques européennes,
48:09comme le 26 juillet 2012 ou encore mai 2020, avec l'annonce du plan Covid par Emmanuel Macron et Angela Merkel à l'époque,
48:17et la voie qui s'ouvrait pour le programme Next Gen EU.
48:21Est-ce qu'on est dans ce genre de moment-là, Frédéric, où une version plus optimale de l'Europe est peut-être en train de naître ?
48:29Oui, je pense, je l'espère.
48:32Pour tous ceux qui ont observé l'Europe et l'Allemagne en particulier depuis une quinzaine d'années maintenant,
48:37et en particulier pendant les tensions les plus élevées de la crise financière,
48:42c'est quelque chose d'absolument inimaginable.
48:44Il faut évidemment attendre qu'un certain nombre d'étapes juridiques, légales, juridiques, politiques, soient validées,
48:50parce que pour l'instant, on parle d'un paquet de mesures qui se sont proposées et n'ont pas encore mis en œuvre,
48:56et encore moins qui ont produit leurs effets, probablement à long terme.
49:00Mais la grosse différence avec 2012, que vous citiez comme le « whatever it takes » de Draghi,
49:05c'est qu'on est sur l'aspect budgétaire du policy mix,
49:08là où l'aspect monétaire d'une banque centrale peut avoir un effet immédiat sur les marchés,
49:12calmer tout de suite la situation.
49:13Là, on va être dans le temps plus long, et donc beaucoup de choses peuvent se passer.
49:18La séquence va être intéressante, pour ne pas dire très compliquée, avec peut-être des tarifs douaniers dans un premier temps,
49:24donc d'abord des mauvaises nouvelles, avant d'avoir les bonnes nouvelles.
49:27Lorsqu'on parle ensuite, en termes, pour terminer, d'effets économiques au sens large d'un paquet budgétaire,
49:33et notamment des dépenses militaires, on parle d'un multiplicateur de défense,
49:36d'un effet économique qui peut être moindre, mais quand on parle d'infrastructures,
49:40là, on peut vraiment imaginer et espérer un vrai soutien à la croissance potentielle, structurelle, sur plusieurs années.
49:48Donc on parle de temps différents, mais peut-être in fine, d'un effet effectivement qui pourrait être d'une ampleur comparable.
49:54– Un mot de la question politique en Allemagne, Frédéric, je ne veux pas vous emmener trop dans l'analyse politique,
49:58mais c'est quand même un facteur important.
50:02Frédéric Schmers aimerait faire passer ses accords avec l'ancien Parlement,
50:07qui court encore jusqu'au 24, au 25 mars prochain, je crois, Frédéric.
50:13Enfin, j'ai du mal à imaginer qu'il ait pu envoyer un signal aussi fort,
50:18sans avoir quand même un terrain de compromis politique possible,
50:23sur des sujets aussi importants que le plafond de la dette.
50:26– Absolument, et c'est même là la plus grande surprise,
50:28c'est la raison pour laquelle le marché a réagi aussi fortement,
50:32et les observateurs qui connaissent bien l'Allemagne ne se sont pas trompés.
50:36Je crois que ce serait une erreur de se perdre dans des détails politiques et juridiques.
50:40Il peut y avoir des exceptions, il peut y avoir des problèmes,
50:43il peut y avoir une court-constitutionnelle en Allemagne,
50:45qu'on fait particulièrement attentive à certaines règles d'orthodoxie budgétaire,
50:50mais quand il y a une volonté politique exprimée aussi fortement,
50:54avec le soutien effectivement qui a dû être gagné pendant les négociations du parti des Verts en particulier,
51:00qui va être dans l'ancien parlement du coup, critique pour obtenir une majorité.
51:04Même si on avait quelques défections par exemple au sein des conservateurs,
51:07pour qui ce programme serait peut-être trop ambitieux,
51:10ce serait je pense plus que compensé par les soutiens d'autres partis.
51:12Donc ce serait très étonnant maintenant de voir l'Allemagne revenir en arrière.
51:16Je crois qu'un vrai tabou a été cassé et une vraie ligne rouge a été tranchée.
51:21– Comment est-ce qu'il faut comprendre le message envoyé par les marchés obligataires ?
51:24Correction très très forte avec une envolée de 30 points de base
51:27des taux allemands sur la séance d'hier en quelques heures.
51:30On l'a beaucoup raconté, historique, en une journée du jamais vu depuis la réunification.
51:36Sauf que derrière le 10 ans allemand, c'est toute la courbe euro qui s'est envolée.
51:40Ce sont tous les taux longs des pays de la zone euro qui ont suivi le même mouvement Frédéric.
51:46Est-ce que ça peut être un problème à un moment pour d'autres États
51:51qui n'ont pas le même espace budgétaire,
51:53qui n'ont pas les mêmes ratios de finances publiques que l'Allemagne aujourd'hui ?
51:58– Si toutes les choses sont égales par ailleurs, oui.
52:00Une montée des taux français et italiens vers 4% ou au-delà,
52:04c'est toujours un problème pour des pays qui ont,
52:07alors c'est un secret pour personne, un stock de dette élevé à refinancer.
52:11Mais les choses ne sont pas égales par ailleurs.
52:13C'est bien la question, c'est la raison pour laquelle l'euro, la devise, elle monte, elle ne baisse pas.
52:17C'est pour ça, la raison pour laquelle les actions européennes montent
52:20et pas seulement dans la défense.
52:21C'est parce qu'on est en train de réévaluer des perspectives de croissance nominale à long terme
52:26et que quand vous faites des exercices qui sont déjà franchement délicats,
52:30périlleux et discutables pour la soutenabilité de la dette à long terme,
52:34le dénominateur du PIB nominal, croissance plus inflation,
52:39va compter, je pense même encore plus, que le niveau des taux d'intérêt.
52:43Et c'est là la grande différence avec 2012 ou même la pandémie,
52:46c'est que toute remontée des taux d'intérêt se fait par la partie allemande,
52:51comme vous l'avez dit, pour des bonnes raisons, pour le moment en tout cas,
52:54à voir s'il y aura des déceptions.
52:56Et donc ça a des conséquences complètement différentes pour notamment la Banque Centrale Européenne.
53:01Oui, alors justement, évidemment, ça complique un petit peu le jeu peut-être pour la Banque Centrale Européenne.
53:06En tout cas, c'est ce qui ressort, semble-t-il, de la conférence de presse de Christine Lagarde.
53:10On est envahi d'incertitudes, de risques, des risques d'ailleurs dans les deux sens,
53:14des risques peut-être négatifs avec Donald Trump d'un côté,
53:17des risques ou des incertitudes ou des risques positifs avec l'idée d'une Allemagne
53:23qui dépenserait sur le plan budgétaire.
53:26Est-ce que ça veut dire que le sens du voyage pour la baisser aujourd'hui est beaucoup moins clair, Frédéric ?
53:31Oui, en tout cas, n'a pas répondu à la question pour dire si le sens de ce voyage
53:37de baisse des taux d'intérêt était toujours aussi évident qu'au mois de janvier.
53:41Et donc par défaut, non, cette direction n'est plus aussi claire,
53:45elle n'est plus en mode de pilote automatique.
53:47Pour une fois, je le disais en rigolant, elle pense sérieusement,
53:52je veux dire, c'est vrai que l'attentat ne s'engage pas et qu'elle va regarder les données
53:56parce que de temps en temps, c'est faux.
53:58Là, elle est sincère.
54:00Là, elle est sincère et elle a raison.
54:02Il n'y a pas d'autre option que ça.
54:04Je le disais, la séquence va être très délicate parce qu'on peut tout à fait imaginer
54:08le président américain qui est en train d'ailleurs, apparemment,
54:11ça changera peut-être d'ici quelques heures ou quelques jours,
54:14de relâcher la pression sur le Mexique, se tourner vers l'Europe.
54:17Et on le connaît, sa stratégie, en général,
54:20de commencer avec la menace la plus importante possible
54:23pour ensuite, éventuellement, négocier.
54:25Donc imaginez que demain, dans une semaine, dans deux semaines,
54:28il tweet qu'il met en place des tarifs douaniers de 25%
54:33sur l'ensemble des biens européens.
54:35On sera dans une situation complètement différente pour la Banque Centrale Européenne
54:39qui, dans ce cas-là, devrait baisser les taux, je pense, encore en avril.
54:42Et puis, quand bien même, l'autre message du jour,
54:44même s'il y a des modifications, des incertitudes et un espoir,
54:47parce que ça, c'est quand même majeur,
54:50il y a aussi cette idée que la politique monétaire est toujours restrictive,
54:54même si elle l'est moins.
54:55Donc, l'inflation baissant, je pense, toujours dans les mois qui viennent
54:59et ce risque sur la croissance est toujours à la baisse qui domine.
55:04Écoutez, la baisse est toujours, finalement, en mode d'assouplissement.
55:08De ce point de vue-là, la direction du voyage est encore relativement claire, selon moi.
55:13– Vous dites, à court terme, avant de factoriser les effets de l'Allemagne 2.0
55:19et du programme budgétaire annoncé,
55:23le facteur qui va jouer à plein, c'est Trump sur les prochaines décisions.
55:27– Absolument.
55:28Et honnêtement, de toute façon, dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui,
55:31avec des mouvements aussi importants dans un sens ou dans l'autre,
55:34et une incertitude aussi extrême,
55:37il n'y a pas une baisse de taux en plus ou en moins de la Banque centrale européenne
55:40qui fait la différence.
55:42Donc, on avait déjà tous, dans le marché, observateurs de la BCE,
55:46l'idée qu'elle allait plutôt s'arrêter au niveau de ce qu'elle estime être un taux neutre
55:50autour de 2%, peut-être un peu en dessous.
55:53Qu'on finisse à 2,25, 2,75, on est sur les mêmes ordres de grandeur.
55:58On est en train d'atterrir en douceur
56:00vers ce qu'elle estime être un réglage monétaire plus neutre.
56:03La grande question, c'est en réalité,
56:05est-ce que cet niveau de neutralité qu'on n'observe pas,
56:08et dont personne n'a aucune idée en pratique, y compris la BCE,
56:12est-ce que dans les années à venir, on ne va pas plutôt se dire,
56:14finalement, on peut peut-être avoir un niveau d'équilibre un peu plus élevé
56:18pour des bonnes raisons, pas parce que l'inflation va à 4 ou 5% pour toujours,
56:22mais parce que l'Allemagne se sort enfin de ses problèmes séculaires,
56:25structurels, de faiblesse économique, change de modèle économique,
56:29l'Europe crée des industries et une économie un peu plus forte,
56:36tout est relatif, et dans ce cas-là, pour des bonnes raisons,
56:39la BCE pourrait revoir aussi ses prévisions à plus long terme.
56:42Bon, un temps un peu plus long de ce point de vue-là.
56:45Un dernier mot sur la situation conjoncturelle aux Etats-Unis, Frédéric.
56:50Un mois et demi après l'installation de Donald Trump,
56:53on a l'impression que la vibe retombe un peu.
56:55Est-ce que c'est juste la vibe, ou est-ce que c'est plus que la vibe ?
56:58Est-ce que le ralentissement conjoncturel pourrait être plus rapide
57:02et plus prononcé que ce qu'on imagine aux Etats-Unis ?
57:05Alors, en deux ans, on est passé par 4 ou 5 phases d'inquiétude
57:10sur la croissance, y compris de récessions qui allaient arriver
57:13de manière évidente, et nous, comme d'autres, avons surestimé
57:17parfois ce risque sur la croissance d'une économie américaine.
57:20D'abord, il faut le répéter, qui, structurellement,
57:22en termes de bilan, de richesse, de patrimoine des ménages
57:25et de patrimoine des entreprises, est en bonne santé, équilibré.
57:28Donc, même si on avait un ralentissement, pour nous,
57:30c'est un ralentissement, et certainement pas un effondrement
57:33de l'économie américaine, sauf, évidemment,
57:36une politique économique catastrophique,
57:38ce qui, pour le coup, n'est pas complètement impossible.
57:40Mais non, on a l'idée d'un ralentissement.
57:42La grande question, c'est qu'on a du mal à vraiment mesurer
57:45en temps réel les effets des coupes budgétaires,
57:48des licenciements, des autres mesures de baisse de dépense
57:51qui sont mises en œuvre.
57:52Il y a un peu de mystère autour de ça.
57:55Là, aujourd'hui, on a à nouveau des inscriptions
57:58hebdomadaires au chômage qui sont plutôt rassurantes,
58:01mais d'autres chiffres qui sont beaucoup plus mitigés.
58:03Demain, on aura un rapport sur l'emploi très important.
58:05Là aussi, ça va prendre du temps pour un peu
58:07faire retomber la fumée, et je pense qu'on arrive,
58:11notamment sur le marché de l'emploi, à une situation
58:13qui est plus équilibrée, où les créations d'emplois
58:16chaque mois sont effectivement plus faibles,
58:18mais on n'est certainement pas à des niveaux récessifs.
58:20Donc, tout dépend, là aussi, de la politique économique.
58:23On parle, par exemple, moins de l'immigration,
58:26des flux aussi d'entrée dans le marché du travail
58:29qui ont beaucoup pédé pendant trois ans,
58:31et on l'a dit, c'est une des inquiétudes
58:33qui aussi pourrait croître à moyen terme.
58:35Dans l'immédiat, c'est un ralentissement,
58:37et toute la question est de savoir jusqu'à où,
58:40jusqu'à quand ce ralentissement,
58:42et aussi quelle pourrait être la réaction du Président
58:45si, effectivement, dans les chiffres,
58:46on commence à avoir vraiment davantage de mauvaises nouvelles.
58:49Bon, les incertitudes sont partout.
58:51Christine Lagarde nous l'a bien rappelé tout à l'heure.
58:53Merci beaucoup, Frédéric.
58:55Merci pour votre éclairage sur ces situations.
58:57Frédéric Ducrozet, responsable de la recherche macro
58:59de Pictet Wealth Management, avec nous par téléphone.