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00:00Édouard Tétrault, votre contre-proposition numéro 8 dans les GD News de cette semaine,
00:04c'est comment attirer les meilleurs en politique.
00:06Je précise d'ailleurs qu'à l'instant, le maire de Lyon, M. Doucet, sa garde à vue vient d'être levée.
00:12Ça fait partie des risques maintenant inhérents au fait d'être un élu local.
00:16C'est qu'il y a un risque judiciaire non négligeable.
00:18Les maires ont souvent plusieurs avocats pour pouvoir organiser les choses.
00:24Comment on peut attirer les meilleurs en politique aujourd'hui
00:27quand on attirer les risques que cela représente ?
00:29Édouard.
00:29Voilà, c'est vrai que ma huitième contre-proposition est un peu plus hexagonale que nos sujets du jour.
00:37Mais il y a 15 jours, je proposais la suppression de la HATVP,
00:43notre autorité pour la transparence de la vie publique,
00:45qui est un énorme frein très inhibant pour que les personnalités du privé
00:50ou de la haute fonction publique rejoignent la politique.
00:55Là, je propose autre chose.
00:56C'est à nouveau une erreur de François Hollande, pour ne pas le nommer, 2014,
01:02qui décide d'en finir avec le cumul des mandats.
01:06Désormais, si vous êtes député ou sénateur,
01:09vous ne pouvez plus avoir un grand mandat local de maire,
01:13de président du conseil général, conseil régional, etc.
01:16C'est une erreur profonde.
01:20Moi, je soutiens notamment que nous n'aurions probablement pas eu les gilets jaunes
01:25si nous avions eu davantage d'élus nationaux qui étaient bien mieux ancrés dans le local.
01:32Un maire qui ne peut pas, un député, un sénateur qui n'a pas de mandat local,
01:39quel est le risque ?
01:40C'est qu'il finisse en apparatchik nommé par un parti parisien
01:44et à produire des lois de plus en plus hors sol.
01:47J'en donne quelques exemples sur les exonérés, les confréries de l'Axis
01:52de 50 litres d'alcool pur, etc.
01:56Le risque, c'est d'être hors sol.
01:58Pour les élus locaux, quel est le risque ?
02:00C'est de ne plus avoir une courroie de transmission naturelle au national pour peser.
02:05Et puis, je donne les chiffres des rémunérations des maires, c'est terrifiant.
02:12Être maire d'une ville de 10 000, 20 000 personnes,
02:14ce sont des responsabilités énormes, vous êtes entre 2 000 et 3 000 euros.
02:20Donc, pour attirer à nouveau les meilleurs, on recrée le cumul des mandats,
02:27on l'assume, vous aurez des députés maires, des sénateurs maires
02:31qui seront rémunérés non plus 2 000, 3 000 euros par mois, mais entre 10 000 et 15 000.
02:36Et puis surtout, vous allez avoir...
02:38Mais c'est beaucoup d'argent.
02:40Beaucoup d'argent, pas beaucoup, mais c'est le prix de la responsabilité.
02:43Je donne aussi le salaire mensuel brut moyen d'un dirigeant de petites sociétés côté français.
02:49C'est 18 000 euros.
02:50Un maire d'une ville de 20 000 personnes, ce sont des responsabilités assez écrasantes.
02:56Vous êtes à portée d'engueulade, comme on le dit, etc.
02:58Donc, le cumul pour plus de rémunération.
03:02Et aussi, j'allais dire, surtout, pour un ancrage des élus nationaux, des grands élus nationaux,
03:07pour que nos producteurs de lois nationales soient véritablement ancrés dans le réel.
03:12Camille Pascal.
03:13Tout le contrôle de Camille.
03:13Je sens que ça vous fait réagir.
03:15C'est très important ce qui est dit là, parce qu'évidemment, nous sommes dans un pays marqué par l'égalitarisme
03:20et où l'idée que le vote populaire puisse, entre guillemets, vous enrichir, est insupportable aux Français.
03:28Exactement.
03:29Enfin, à un moment donné, là, par exemple, les chiffres que vous citez,
03:32aujourd'hui, alors je n'ai pas en tête exactement,
03:33mais je pense qu'un proviseur d'un grand lycée d'une ville de 20 000 habitants
03:38va avoir un salaire supérieur au maire, avec des responsabilités et un encadrement.
03:45Je crois qu'aujourd'hui, les proviseurs, les principaux de lycée, les principaux de collège
03:49font partie de la dernière armature de la société française.
03:52Donc, parfois même, ils considèrent qu'ils ne sont eux-mêmes pas assez rémunérés.
03:55Mais vous voyez le rapport.
03:57Donc, je suis convaincu qu'il faut, à un moment donné, d'abord, vous avez raison,
04:03revenir à deux mandats, un mandat national, un mandat local.
04:06Parce qu'ensuite, sinon, vous savez, l'essuie-glace, depuis 2016,
04:13nous avons une...
04:15Enfin, les sortants sont toujours sortis.
04:18C'est bien, ça fait plaisir.
04:21On dit, ben voilà, ils étaient là, ils n'y ont plus, et c'est très bien.
04:23Mais à un moment donné, comment dire, il faut bien qu'il y ait, me semble-t-il,
04:28un réseau, une structure politique dans ce pays.
04:31Et que vous perdez les élections législatives parce que c'est...
04:35Voilà. Mais au moins, vous êtes maire, vous êtes président d'un conseil général ou régional.
04:42Ça fait que vous conservez une activité politique.
04:47Elle est peut-être moins rémunérée parce que, bon, après, à mon avis, il faut plafonner,
04:51il faut dire qu'on ne peut pas aller où...
04:53Enfin, tout ça me paraît.
04:53Mais vous savez, François Hollande, pardon, il a, un, créé la HATVP,
04:59deux, il a limité les...
05:02Et puis surtout, il a redessiné.
05:04Alors là, comme Clémenceau a dessiné la carte du Proche et du Moyen-Orient
05:09avec un gros crayon rouge, comme ça,
05:10et il a redessiné la carte des régions françaises.
05:13Enfin, c'est un droit invraisemblable.
05:14Sur un bord de table.
05:15Sur un bord de table.
05:16Et puis, tout le monde a trouvé ça formidable.
05:18On va faire des économies.
05:19On n'en fait aucune.
05:20Aujourd'hui, si vous habitez l'Hérault, la capitale, c'est à Toulouse,
05:26autant vous dire que c'est pire que Nîmes.
05:28Donc, pour un héroleté, moi, je parle de ce que je connais.
05:34Mais donc, toutes ces décisions politiques ont été prises de façon extrêmement autoritaire,
05:39sans concertation, sans dialogue.
05:43Et maintenant, on en paie, c'est pas les seuls, d'ailleurs,
05:45mais on en paie le résultat.
05:46Donc, moi, je partage, évidemment, les propositions qui viennent d'être faites.
05:49Alors, un mot là-dessus, Joseph ? On fait la pause ?
05:52Juste sur le cumul des mandats.
05:55Il faut savoir que Hollande l'a fait.
05:59Il l'a dit d'ailleurs en privé, parce qu'il avait été tellement traumatisé
06:02par des congrès du PS, ce qu'on appelait à l'époque des barons.
06:06Cils, les éléphants.
06:08Et lui qui faisait les scores des congrès du PS.
06:10Cils, fraîches, etc., arrivait, et qui devait justement négocier avec eux.
06:14C'est un élément.
06:15Non.
06:16Négocier avec fraîches, ça vous apprend la vie, quand même.
06:17Et ça vous apprend la chose.
06:19D'ailleurs, si le film existe encore, regardez-le.
06:23C'est un chef d'oeuvre.
06:24Le président.
06:25Le président.
06:25Le président.
06:26C'est l'exponent.
06:27Jean-Jean Arrache, explique qu'il mange.
06:29Quand il est vrai, te doré.
06:31Il l'a doré.
06:31Il l'a vu.
06:31Il l'a vu.
06:32Bien sûr qu'il l'a vu.
06:33J'aurais dû m'en douter.
06:33Il arrache les pages de son agenda et il les mange.
06:37En disant comme ça, une personne ne saura ce que tu fais.
06:39Ah, c'était mieux avant.
06:41Alors, c'est une...
06:42C'est l'ancien monde.
06:43C'est l'ancien monde.
06:43C'est l'ancien monde.
06:44Bon, moi, j'ai un peu connu fraîche, donc.
06:46Mais c'est l'ancien monde.
06:47Mais je crois que si nous ne cessons de parler de divorce entre les élites et le peuple, ou la diagonale vide, mais si à un moment...
06:58Vous savez, historiquement, quand le peuple ne trouve plus, comment dire, les intermédiaires nécessaires pour se faire entendre, c'est la violence.
07:10D'accord.
07:10Et dernière chose qui n'a pas été évoquée, on a évoqué la question financière, mais il y a la question du pouvoir.
07:14Aujourd'hui, un homme politique, un député, un simple député, n'a aucun pouvoir, même un ministre aujourd'hui.
07:21On en a une quarantaine au gouvernement, les Français en connaissent cinq, il y en a dix qui ont du pouvoir, et les 25 autres, eh bien, ils n'ont rien à faire, ils ne sont pas connus par les Français.
07:28Vous pouviez autrefois faire une grande carrière politique en étant maire d'une ville, pas simplement Lyon, mais par exemple Angers, vous pouviez faire vraiment une très belle carrière politique.
07:36Vous changez l'avis des gens, vous changez l'avis des gens, et si vous les payez bien, parce qu'effectivement c'est beaucoup de boulot, vous évitez aussi qu'il y ait une corruption, qu'il y ait des rétributions en nature.
07:47Mais c'est aussi une réalité, et donc aujourd'hui, il faut effectivement, ce sont des professions, enfin des fonctions qu'il faut absolument revaloriser.
07:56Parce qu'en plus, c'est celle qui touche l'avis des gens pour le vrai, beaucoup plus que celle de l'Assemblée.