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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste Français.

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Transcription
00:00La Russelle qui a bien écouté la chronique d'Axel de Tarlet sur le 1er mai, on va y revenir à ce sujet.
00:06Bonjour à vous et merci d'être là.
00:08Peut-être pour commencer, partons sur l'actualité tragique et dramatique de ces derniers jours.
00:14Vous avez vu que le suspect du meurtre dans une mosquée du Gard s'est rendu la nuit dernière.
00:20Il est donc sous les verrous pour l'instant en Italie.
00:22Il y a eu ce meurtre atroce vendredi, un petit peu plus tôt Nantes.
00:26Alors sur le Gard d'abord, il y a eu une marche blanche hier.
00:30Bruno Retailleau, il est allé sur place.
00:31Mais lors d'une marche blanche, on a entendu pas mal de gens dire l'État a mis trop de temps.
00:35On a l'impression qu'on n'était pas considéré exactement comme les autres.
00:38Est-ce que ça a été votre sentiment dans cette affaire ou pas ?
00:40Oui, tout à fait.
00:41Deux poids, deux mesures selon que l'on a affaire à un crime antisémite
00:48ou un crime contre un musulman et dans une mosquée.
00:51Alors que pour moi, ce sont des agressions inadmissibles.
00:56Dans notre pays, les actes antisémites progressent, mais les actes anti-musulmans aussi.
01:01Et ce qui s'est passé à la Grande Combe dans le Gard
01:04illustre cette augmentation des actes anti-musulmans.
01:10Et c'est la raison pour laquelle je dis que les propos, la haine anti-musulman,
01:15la haine contre cette religion arme le bras de criminels,
01:21parfois de personnes fragiles psychologiquement.
01:24Mais c'est à cause de cela qu'il y a ce type de drame terrible.
01:29Et je dirais même, je vais même aller plus loin,
01:32je dis que ceux qui, matin, midi et soir, ont des mots durs contre les musulmans,
01:38contre cette religion, ont du sang sur les mains.
01:41Et ils devraient prendre conscience de ce qui se passe dans notre pays.
01:44C'est une réalité et il faut faire attention.
01:47Vous pensez à qui, plus précisément ?
01:48Je pense à des responsables politiques.
01:50Je pense à des médias qui, tous les jours, font l'amalgame grossier, violent,
01:56entre des drames, des actes, des faits divers,
02:00et généralisent en mettant, en pointant du doigt la responsabilité
02:06sur la communauté musulmane, la communauté arabe.
02:10C'est extrêmement dangereux et forcément, ça arme le bras de criminels en puissance,
02:16de malades mentaux.
02:17Et là, celui qui a mis 50 coups de couteau à ce jeune malien,
02:24Abba Bakar Sissé, 50 coups de couteau,
02:26et en même temps, il dit, je vais recommencer,
02:29et il insulte la religion de ce jeune homme,
02:33il insulte le dieu des musulmans.
02:35Pour l'instant, le procureur reste assez prudent sur les motivations.
02:38Je suis bien content qu'il soit arrêté et arrêté vivant
02:41pour connaître ce qui a fondé, ce qui a motivé ce crime abject.
02:46Autre assassinat abject, autre crime atroce,
02:49c'était celui d'une lycéenne jeudi à Nantes.
02:51Alors Bruno Retailleau, il s'est rendu là aussi sur place,
02:53il dit, en sortant de sa visite, il dit que ce n'est pas un fait divers,
02:56c'est un fait de société.
02:58Il y a un ensauvagement.
02:59Est-ce qu'il a raison ?
02:59Est-ce que vous reprenez le terme à votre compte ?
03:02Il y a une réalité que l'on constate, malheureusement,
03:06je pense aux parents de cet élève qui est décédé,
03:10il n'y a rien de pire pour un parent de perdre son enfant,
03:14c'est terrible, j'imagine leur colère,
03:16et ils attendent des mesures fortes.
03:18Il y a une réalité dans notre pays,
03:19c'est que les violences viennent de jeunes gens
03:23de plus en plus jeunes,
03:25et qui sont de plus en plus violents.
03:27On le voit dans les rixes, les bagarres de rue,
03:29c'est une réalité.
03:30Il y a aussi une autre réalité.
03:32J'ai regardé les études ce week-end,
03:34justement, suite à ce qui s'est passé à Nantes,
03:38c'est que depuis 3-4 ans,
03:40il y a de plus en plus d'enfants,
03:42de jeunes, sujets à des dépressions,
03:45à des suicides.
03:46Et il faut vraiment tirer la sonnette d'alarme
03:49sur cette question-là.
03:51Quel accompagnement,
03:52quelle politique de prévention nous avons
03:54dans les collèges, dans les lycées ?
03:56Quand je rencontre les principaux de collège,
03:57les proviseurs de lycées,
03:58et je leur pose la question, eux-mêmes me disent
04:00qu'il y a de plus en plus d'enfants
04:02en détresse psychologique.
04:04Comment on les détecte ?
04:05Comment on les accompagne ?
04:06Vous savez qu'il manque aujourd'hui
04:072 000 infirmières dans nos établissements.
04:11Il manque des médecins scolaires.
04:13On a besoin de l'humain.
04:14On a besoin de mettre beaucoup plus d'humains
04:16dans nos collèges et dans nos lycées
04:18pour pouvoir détecter ces personnes fragiles
04:20et peut-être détecter ceux qui pourraient passer à l'acte.
04:24Ça nous amène vers les sujets un petit peu plus sociaux,
04:26notamment ce sujet qu'on abordait tout à l'heure
04:28avec Axel de Tarlet ce jeudi 1er mai.
04:30C'est donc la fête du travail.
04:31Vous allez défiler, vous allez acheter du muguet,
04:33on imagine.
04:35Est-ce que vous allez aussi acheter
04:35une baguette de pain tout frais ou pas ?
04:37D'abord, je vais aller acheter le muguet
04:39que les militants communistes vendent partout.
04:41On sait que c'est bon pour les finances du parti,
04:44mais sur les baguettes.
04:45Et on fait attention,
04:46quand on se positionne pour vendre le muguet
04:48au bord de la route,
04:49de ne pas le faire trop près des fleuristes
04:51pour ne pas faire une concurrence déloyale.
04:52C'est pour ça que vous ne voulez pas
04:53que les fleuristes ouvrent en fait ?
04:55Non, pas du tout.
04:55Justement, je vous dis,
04:57on fait attention de ne pas se mettre
04:58trop à côté des fleuristes
04:59et pour ne pas faire de concurrence déloyale.
05:02Bon, sur les boulangers, sur les boulangers.
05:03D'abord, le 1er mai,
05:03c'est la fête des droits des travailleurs.
05:07C'est la fête du travail.
05:08C'est un jour chômé
05:08qui n'est pas un jour chômé comme les autres
05:10puisque c'est la fête des travailleurs.
05:11Donc, il a une législation à part.
05:14Il y a toujours eu un accord tacite
05:17dans notre pays
05:17où les patrons qui souhaitent travailler,
05:21qu'ils soient fleuristes ou boulangers,
05:23puissent le faire.
05:24Bon, voilà.
05:26Et ça n'a jamais gêné quiconque.
05:28Vous savez bien comment ça tourne une boulangerie.
05:30On ne peut pas être à la fois,
05:31pardon l'expression,
05:32mais au four et au moulin.
05:33On ne peut pas être au fourneau
05:34et en caisse, par exemple.
05:35Ce n'est pas possible.
05:36Mais c'est pour ça que la question se pose maintenant
05:39avec ce texte de loi de sénateur centriste
05:42en disant qu'il faut légaliser le travail le dimanche
05:47sur la base du volontariat.
05:50Vous êtes d'accord ou pas ?
05:51Moi, j'attends de voir le texte de loi.
05:53Ah, vous ne dites pas non ?
05:53Vous n'êtes pas comme Sophie Binet.
05:55Laissez-moi finir.
05:56D'abord, j'attends de voir un texte de loi
05:58et je juge sur pièce.
06:00De deux, je connais des boulangers,
06:03j'en ai appelé un ce matin à Saint-Amour-les-Eaux,
06:05qui lui me dit,
06:06mais pour moi le 1er mai,
06:07ma grand-mère m'a toujours dit,
06:08on ne travaille pas le 1er mai,
06:10il y en a qui sont morts pour ça.
06:11C'est son choix.
06:12Il faut respecter ça.
06:13Oui, mais écoutez, jusqu'au bout.
06:15Et il dit, après,
06:16si certains veulent travailler,
06:17c'est leur choix,
06:18et les salariés,
06:20c'est sur la base du volontariat.
06:22Ce que je sais d'expérience,
06:23c'est que quand on écrit dans un texte de loi
06:25que si vous voulez travailler un jour chômé,
06:28le 1er mai,
06:29c'est sur la base du volontariat,
06:30au bout d'un moment,
06:31le volontariat,
06:32il n'a plus le goût du volontariat
06:34et il est imposé.
06:35Et ça, je ne le souhaite pas.
06:37Je souhaite donc que le 1er mai reste un jour chômé.
06:40D'accord.
06:40Donc vous êtes plutôt Sophie Binet
06:41que le patron de la CPME
06:42qui dit arrêtez d'emmerder les Français
06:44sur cette question de la boulangerie.
06:45Pourtant,
06:46le parti pris du travail,
06:47c'est clair.
06:47Vous dites, moi,
06:48je suis pour le travail,
06:49pour réhabiliter le travail.
06:50Et en même temps,
06:50vous nous dites,
06:51on n'a pas le droit de travailler le 1er mai.
06:52Non, mais pas du tout.
06:53C'est un peu contradictoire quand même.
06:53Vous savez, dans mon livre,
06:55que j'invite à lire forcément,
06:57je parle beaucoup du sens
06:58que l'on donne au travail.
07:00Pourquoi on travaille ?
07:02Pour qui on travaille ?
07:03Est-ce que le travail nous permet
07:05d'avoir une vie digne ?
07:06De pouvoir élever ses enfants,
07:08partir en vacances,
07:09s'acheter des bonnes pâtisseries
07:11dans les boulangeries,
07:11offrir des fleurs à sa fiancée ?
07:14Elle est ouverte 365 jours,
07:16364 jours sur 365.
07:18C'est un bon lapsus.
07:19Et donc, on trouve le moyen.
07:21Mais donc,
07:22quel sens nous donnons au travail ?
07:24Moi, je souhaite un travail
07:25qui permette à chacun
07:26de retrouver sa dignité,
07:28s'émanciper, vivre heureux.
07:30C'est un projet de société.
07:31Et je souhaite mettre le travail
07:32au cœur d'un vrai projet de société.
07:34Sur un sujet plus politique,
07:35les consultations pour la proportionnelle
07:36vont se prolonger
07:38tout au long de cette semaine.
07:39François Bayron invite
07:39tous les chefs de parti.
07:40Il vous a appelé,
07:41vous avez un rendez-vous déjà ou pas ?
07:42Pas encore.
07:43Mais je suppose
07:45que j'en ai déjà parlé avec lui.
07:46Et quelle est votre position ?
07:47Deux précédentes rencontres.
07:50Sincèrement,
07:50aujourd'hui,
07:51je préférerais rencontrer
07:52François Bayrou
07:53pour lui parler
07:54des salariés d'Arcelor,
07:55justement,
07:56du travail,
07:57de la menace
07:57sur la sidérurgie française,
07:59de Vancorex,
08:00une autre industrie
08:01de la chimie
08:02qui est menacée,
08:02que de mettre à l'ordre de jour
08:04la modification
08:05d'un mode électoral.
08:08Ça fait un peu
08:09tambouille politique.
08:10C'est un sujet,
08:12malgré tout,
08:12important.
08:13Personnellement,
08:14nous avons toujours défendu
08:16le principe
08:17d'une dose de proportionnelle
08:18et d'avoir
08:18une plus juste répartition
08:20des députés
08:21dans l'hémicycle.
08:22Mais il faut voir
08:23comment elle est mise en place
08:25par département.
08:27C'est aussi un sujet
08:28de financement des partis,
08:30puisqu'il s'agit
08:30en fonction du nombre
08:31de voies
08:32que nous avons
08:33une aide publique.
08:34Donc,
08:34c'est un sujet important.
08:36Mais pour moi,
08:37l'importance aujourd'hui,
08:38sincèrement,
08:38c'est de parler d'emplois
08:39et de ces industries
08:41qui sont lourdement menacées
08:42et qui peuvent mettre
08:43notre pays en péril.
08:46Et c'est pour ça
08:46que c'est pour moi
08:47la priorité.
08:47Certains ont du sang
08:48sur les mains,
08:49nous a dit ce matin
08:49Fabien Roussel,
08:50formule choc,
08:51après le meurtre terrible
08:53de vendredi matin
08:53dans le Gard.
08:54Merci beaucoup.
08:54Merci à vous.
08:55Merci à vous.