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Aujourd’hui dans « Les 4 V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Eric Ciotti, président de l'Union des droites pour la République (UDR) et député des Alpes Maritimes.
Aujourd’hui dans « Les 4 V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Eric Ciotti, président de l'Union des droites pour la République (UDR) et député des Alpes Maritimes.
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00:00Bonjour Éric Ciotti, c'est un tableau apocalyptique qui vient d'être dépeint et c'est aussi le tableau qu'a voulu afficher le Premier ministre hier soir.
00:10Il présente donc ce tableau très inquiétant de la situation, il parle de risque de tempête financière.
00:14Quel est votre regard à vous ? Est-ce que la France est au bord du précipice ?
00:18Naturellement, mais pourquoi est-elle au bord du précipice ? Parce que ceux qui la gouvernent, je dirais depuis 7 ans, les macronistes, l'ont mis dans cette situation.
00:29Monsieur Macron, ces 1000 milliards d'euros de dettes, ce sont ses déficits. On disait qu'il y a une augmentation des taux d'intérêt depuis la dissolution.
00:38Certes, mais parce que depuis la dissolution, il y a aussi la révélation de la gravité de la situation qui a été dissimulée.
00:45D'ailleurs, je serai rapporteur d'une commission d'enquête dont les travaux vont commencer la semaine prochaine à l'Assemblée nationale pour rechercher les causes qui ont conduit à ce dérapage.
00:57Mais aujourd'hui, c'est Michel Barnier qui est aux commandes et qui a lancé hier cet appel. Vous l'avez reçu comment, cet appel de Michel Barnier, que vous connaissez bien ?
01:06Ce que je dis et ce que j'ai dit à Michel Barnier, c'est que je n'ai pas compris qu'il gouverne avec ceux qui nous ont mis dans cette situation.
01:13Cette alliance électorale avec les macronistes, au mois de juin dernier, au moment des élections législatives, entre les anciens LR qui ne m'ont pas suivi avec les macronistes
01:24et, pire au second tour, avec les amis de M. Mélenchon. On aurait pu avoir un gouvernement, une politique différente avec une alliance des droites.
01:33Regardons la situation telle qu'elle est aujourd'hui. Il y a eu des mains tendues.
01:37Les responsabilités, elles sont quand même là. Sur le fond, que faut-il faire aujourd'hui ? Il faut changer ce budget. C'est ce que nous disons.
01:45Quel point ? Parce qu'hier notamment, il a évoqué la hausse de la taxe sur l'électricité. Il a dit qu'en gros, il y avait une petite fenêtre là-dessus.
01:52Est-ce que ça peut vous convaincre de ne pas voter la censure ?
01:54C'est un point. Il fait partie d'un ensemble. Dans ce budget, il y a 40 milliards d'euros d'impôts en plus. Ça, ce n'est pas supportable.
02:04Et alors, il faut combien ? Qu'est-ce qui est supportable ? Quel niveau est supportable ?
02:07Il faut faire des économies, comme dans tout ménage. Quand il y a une crise, quand il y a la dette, quand les dépenses sont supérieures aux recettes, aux revenus,
02:16les ménages, les entreprises font des économies. L'État ne fait pas d'économies. C'est ce que nous reprochons et c'est ce qui peut nous conduire à refuser ce budget,
02:26très clairement, si l'État ne fait pas les économies et s'il fait peser l'effort uniquement sur ceux qui bossent, sur ceux qui travaillent.
02:34Il y a des mesures qui me choquent. On va réduire le remboursement des médicaments, les dépenses de santé, notamment pour des personnes âgées
02:43qui doivent avoir une complémentaire alors qu'elles ont travaillé toute leur vie. Et de l'autre côté, le gouvernement refuse les mesures que nous proposons
02:51de suppression de l'aide médicale d'État pour les clandestins. C'est-à-dire que ceux qui, venant de l'étranger, vont se faire recoller les oreilles,
03:00et je ne force pas le trait, au frais du contribuable français, eux n'auront pas d'effort. Et les retraités qui travaillent, ils auront une désindexation de leur retraite
03:10et on va leur baisser le remboursement des médicaments.
03:14Pour que les termes de la négociation soient clairs, vous dites, s'il y a des coupes sur l'AME, d'accord, on ne vote pas la censure, ça, plus l'électricité,
03:21voilà, c'est ça les deux points.
03:22Nous, on veut revoir la copie globalement, moins d'impôts, la France est le pays au monde où nous payons le plus d'impôts.
03:30Et il y a cette paresse intellectuelle, on a une crise. Les macronistes nous ont mis dans la mouise, dans la crise.
03:37À ce stade, vous la votez la censure ou pas, au lendemain de cette intervention ?
03:39À ce stade, oui, parce que ce budget, il est mauvais pour le pays. C'est un budget qui va conduire à la récession, c'est un budget qui va pénaliser les entreprises.
03:49Il va y avoir un choc récessif. On met aujourd'hui 20 milliards d'euros de plus sur nos entreprises.
03:56Pourquoi Michelin ferme des usines ?
03:59Ce que vous a dit Michel Barnier hier, c'est que ce sera encore pire si vous faites tomber le gouvernement.
04:03Il y aura une incertitude, une instabilité et ce sera le naufrage.
04:06Ça, ce n'est pas un argument. Nous, nous voulons le meilleur pour le pays.
04:09Le meilleur pour le pays, c'est aider les entrepreneurs, c'est aider les entreprises, c'est baisser les impôts de production,
04:16c'est faire en sorte que le prix de l'électricité pour les ménages et pour les entreprises soit plus faible.
04:22Là-dessus, il avance.
04:24Comme l'impose la production, notre production autonome avec de l'énergie nucléaire, nous espérons qu'il avance.
04:31Nous sommes ouverts à la discussion. Je lui ai dit lundi, Marine Le Pen lui a dit aussi…
04:37Ça s'est passé comment, votre entretien avec lui ?
04:39De façon très courtoise. J'ai du respect pour lui, mais il fait fausse route. Il a fait fausse route politiquement.
04:45Et il vous a donné à ce moment-là quelques pistes ?
04:47Avec cette alliance, on ne gouverne pas avec les macronistes qui nous ont mis dans ce pays.
04:51Oui, mais ça ne sera pas changé. Donc aujourd'hui, on négocie avec les forces telles qu'elles sont en présence.
04:55Écoutez, en tout cas, sur le fond, les orientations ne nous vont pas. Nous voulons moins d'impôts et plus d'économies.
05:03Vous savez, le budget de M. Barnier, c'est une augmentation de 2,1 % de la dépense publique.
05:09C'est-à-dire qu'on va, par rapport à 2024, augmenter de 60 milliards.
05:15C'est-à-dire que finalement, si ce budget n'était pas voté, s'il n'y avait pas de budget pour 2025, on reprendrait celui de 2024.
05:23Vous vous êtes coordonné avec Marine Le Pen ? Vous lui avez parlé hier soir après cette intervention ?
05:27Absolument. On a tenu une réunion de groupe hier commune ensemble dans notre intergroupe.
05:32On a une vision de protection de notre pays, des entreprises et des Français.
05:37Je répète, parce qu'on joue aussi à se faire peur, si le budget 2025 n'est pas adopté, on reprend celui de 2024.
05:45C'est-à-dire que pour le coup, c'est celui où il y aurait le plus d'économies, puisqu'on aurait 60 milliards de dépenses publiques en moins.
05:52Celles qui sont prévues pour 2025 et on n'aurait pas d'augmentation d'impôts.
05:57Donc arrêtons aussi de faire peur et mettons-nous au travail.
06:02Prenons des mesures enfin courageuses.
06:05Arrêtons de taper sur ceux qui travaillent et imposons de nouvelles règles, beaucoup plus restrictives, des économies sur l'immigration.
06:14Sur l'immigration, vous avez entendu Bruno Retailleau, vous le connaissez bien.
06:18Vous êtes en phase avec lui sur à peu près tout.
06:21Je suis en phase sur le discours. Maintenant, j'attends les actes.
06:24Laissez-moi à Beauvau. Si vous faites tomber le gouvernement, je n'y serai plus à Beauvau.
06:29Il y aura peut-être Louis Boyard qui me remplacera.
06:32Le fait de faire tomber le gouvernement, vous faites tomber Bruno Retailleau. Il n'y aura pas les actes.
06:36Tout ça est un fantasme. Il ne peut pas y avoir de gouvernement au Nouveau Front Populaire.
06:40Il ne tiendrait pas une minute.
06:44J'appelle mes anciens amis, ceux avec lesquels j'ai appartenu à la même famille politique.
06:50Je l'ai quitté parce qu'ils se sont alliés avec M. Macron.
06:54Nous voyons où cela nous conduit. Moi, je voulais une alliance des droites.
06:57Aujourd'hui, je leur dis conduisons, faisons une vraie politique de droite.
07:02Une vraie politique de droite, c'est la baisse des impôts.
07:05Ce sont de vraies économies, pas de fausses économies.
07:08Est-ce que votre rôle, ce n'est pas ?
07:10On va chercher à prélever encore plus, toujours des taxes, des taxes, des impôts.
07:15Tout est mauvais dans ce budget. Le malus écologique sur les voitures.
07:21On va taxer les Clio, les Peugeot 206, les Tassia Sandero.
07:26C'est ridicule. Les efforts, on dit qu'on va prélever sur les riches, mais c'est faux.
07:31Pourquoi ne pas aller chercher des victoires, comme le fait par exemple Laurent Wauquiez ?
07:35Des victoires politiques s'entendent sur les retraites.
07:38Laurent Wauquiez, il dit par exemple, hier, il a aussi obtenu l'arrêt du projet de travail de 7 heures,
07:43travailler non rémunéré. Pourquoi ne pas dire, si on obtient ça, ça et ça, c'est bon pour nous ?
07:49Et on essaie d'être concret, comme le fait depuis longtemps.
07:52C'est ce que nous avons dit lundi. Nous avons fait des propositions.
07:56Il y a des contre-budgets qui ont été présentés. Il y a des mesures d'économie très puissantes.
08:02Notre main est tendue à Michel Barnier de discuter.
08:06Mais il faut qu'il discute avec l'intergroupe RNUDR.
08:11Il faut qu'il discute, qu'il accepte cette discussion, qu'il fasse des avancées.
08:16Mais encore une fois, la copie est à reprendre quasi intégralement.
08:20Un mot sur les municipales, malgré tout, Éric Ciotti, parce que vous avez entendu Annie Delgo hier,
08:23qui a un peu ouvert le bal, si j'ose dire, et vous, on connaît votre attachement à Nice.
08:27Que pensez-vous du bilan de votre meilleur ami, je mets ça avec des guillemets,
08:30Christian Estrosi sur Nice, qui est plutôt bien jugé par l'éditoire ?
08:33Non, il n'est pas très bien jugé. Il est notamment assez mal jugé sur un point essentiel, c'est la fiscalité.
08:38Le maire de Nice vient d'augmenter les impôts de 25%.
08:42Parce que comme M. Macron, d'ailleurs, c'est un soutien premier de M. Macron,
08:47il a conduit notre vie dans une situation de quasi-faillite.
08:50Il vous traite de petit politica. Vous répondez quoi ?
08:52Ça fait 45 ans qu'il fait de la politique, en ayant changé à peu près tous les camps.
08:57Il a été élu au début avec le soutien de Jean-Marie Le Pen, c'était en 88,
09:02et désormais avec M. Macron. Donc je crois qu'il a fait tous les specs de l'échiquier.
09:07Vous serez candidat ?
09:08Je servirai ma ville pour la redresser.
09:11Parce qu'aujourd'hui, elle n'a pas besoin de politique de bling-bling,
09:14elle a besoin de la redresser, elle a besoin qu'on donne la chance à ceux qui travaillent.
09:19Elle a besoin d'une vraie politique aussi, qui ne bétonnisse pas les derniers terrains,
09:24notamment dans la plaine du Var, où il y a un risque d'inondation.
09:27Je l'ai dit hier à l'Assemblée, donc je travaille pour Nice.
09:29On ne lance pas la campagne déjà, il y a encore du temps. Merci beaucoup.
09:32Merci.