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Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 28 octobre 2024.

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00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05On refait le monde, avec nous ce soir, Rokhaya Dialo qui est éditorialiste, soyez la bienvenue
00:11Rokhaya.
00:12Merci.
00:13Et Karl Mayus, rédacteur en chef au Figaro Magazine, bienvenue Karl.
00:15Merci, bonjour Yves.
00:16Gérard Depardieu ne s'est donc pas présenté devant les juges cet après-midi au tribunal
00:19correctionnel de Paris.
00:20L'acteur devait comparaitre pour agression sexuelle sur deux femmes lors d'un tournage
00:24en 2021.
00:25Son avocat justifie cette absence par son état de santé, Gérard Depardieu est extrêmement
00:29affecté selon lui, et ses médecins lui interdisent de se présenter à l'audience.
00:33Le procès a donc été renvoyé à fin mars 2025.
00:36Rokhaya Dialo, que retenez-vous de cette journée quand même très particulière ?
00:39Qu'elle est très intense, particulièrement pour les victimes, je note que de nombreuses
00:44féministes et organisations féministes ont décidé de se mobiliser devant le palais
00:48de justice pour leur apporter leur soutien, et c'est vrai que c'est à elles qu'on pense
00:51en premier lieu, parce que le temps de la justice est souvent un temps très très long
00:55par rapport à la reconnaissance des éventuels dommages qui ont été commis, et le fait
00:59que ce soit davantage reporté pour les pugnantes en tout cas, c'est difficile psychologiquement
01:05d'autant plus que c'est un procès qui fait l'objet d'une très grande attention médiatique.
01:09Et après ce que j'observe c'est qu'il y a quand même une récurrence, je ne remets
01:12pas du tout en question le diagnostic médical par rapport à Gérard Depardieu, mais je
01:17constate quand même que beaucoup des hommes accusés de violences sexuelles se trouvent
01:22très bien malportants devant la justice, Harvey Wilson est venu avec une canne, Stéphane
01:30Plaza a des problèmes de santé mentale, Gérard Depardieu n'est pas bien, Dominique
01:33Polico était malade, enfin je trouve qu'en tout cas il y a une récurrence qui m'interpelle.
01:38Oui, pour tout vous dire, je me suis déjà posé moi aussi la question.
01:42Tristan Bannon nous a rejoint, romancière essayiste, merci d'être avec nous Tristan,
01:46cette absence n'est évidemment pas une surprise ?
01:48Alors je ne sais pas, il va y avoir une expertise médicale qui va le dire, moi j'ai
01:52été très surprise de voir son avocat parler de victoire, c'était quand même surréaliste,
01:58il a parlé de victoire et en revanche je voudrais saluer quand même cette plaignante
02:03parce que je trouve ça assez inédit, on ne voit pas souvent l'image d'une plaignante
02:06qui affronte comme ça cette forêt de caméra et qui a parlé avec beaucoup de courage,
02:13on était habitué à voir des avocats prendre la parole à la place des plaignantes et je
02:17trouve que sans doute le procès Pellicot est passé par là aussi avec Gisèle Pellicot
02:20qui a dit que la honte devait changer de camp et qu'elle voulait affronter ce procès,
02:25et bien là on voit une plaignante qui voulait affronter ce procès, qui était prête à
02:28ça et en face un avocat qui parle de victoire quand son client n'est pas là, c'est assez surréaliste.
02:34Alors on va dire que l'avocat reprend, ou en tout cas doit incarner la parole de celui
02:38qu'il représente, Carl Meus, est-ce qu'on peut imaginer que ce soit une provocation
02:41de plus par un homme dont c'est quand même la spécialité ?
02:44Non je ne pense pas, je pense qu'il y avait une réalité qu'il n'avait pas forcément
02:48envie de se confronter aujourd'hui à ses accusatrices et d'être dans ce tribunal,
02:54sans remettre en cause le diagnostic médical, mais c'est en ce sens-là que l'avocat dit
03:00victoire parce que le tribunal a suivi sa demande de report du procès.
03:05Ce qu'il y a c'est que c'est presque une victoire à la pyrus parce que de toute façon
03:09ce procès aura lieu, qu'il ait lieu aujourd'hui ou en mars 2025, il y a bien un moment où
03:14il y aura cette confrontation.
03:16Ironiquement c'est drôle.
03:17Parce qu'évidemment, pardonnez-moi, les plaignantes elles aussi voulaient absolument
03:18qu'il soit pris.
03:19Bien sûr, bien sûr.
03:20Et on les comprend.
03:21Et ironiquement, en mars c'est le mois de la femme quand même, il y a le 8 mars dedans
03:25et donc je ne sais pas s'il va y gagner quand même.
03:29Alors, il y a quand même une spécialité, enfin comment dirais-je, pour parler de ce
03:34personnage, il y a en lui une spécialité j'ai envie de vous dire de la provocation,
03:38d'en faire trop, c'est tellement une spécialité que même ses conseils et autres avocats semblent
03:44parfois le mettre en avant pour le défendre.
03:46Est-ce que vous trouvez que c'est une bonne façon de s'y prendre pour défendre Gérard
03:49Depardieu, Karl Mayus ?
03:50J'allais dire, en tant que com, je suis mal placé pour en parler.
03:55Je crois surtout qu'on assiste au crépuscule d'un acteur, c'est-à-dire quelqu'un, j'imagine
04:02que tous sur ce plateau, on l'a trouvé formidable à un moment ou à un autre dans ses films,
04:06mais qui aujourd'hui n'est plus que l'ombre de ce qu'il a été par ses comportements.
04:12Donc, le rôle de ces avocats sont très compliqués parce qu'on connaît l'acteur, mais on découvre
04:20l'homme qu'il a été sur le plateau.
04:21Alors, je dis on découvre, dans le milieu, les gens visiblement le savaient puisque c'est
04:24quelque chose qui est apparemment assez ancien, mais que nous, grand public, découvrons parce
04:31que la parole de ces femmes a été libérée.
04:32Je vous propose d'écouter l'avocat de Gérard Depardieu, il était ce matin sur RTL.
04:36Que vous dites des salasseries, que vous dites que vous avez des propos grossiers, etc.
04:40Dont acte, est-ce que ça fait de vous un agresseur sexuel ? Est-ce que c'est la même chose que
04:45d'agresser physiquement quelqu'un ? Gardons quand même, là il n'est jugé pas pour avoir
04:51dit des salasseries, pour reprendre l'expression de Grimbert, il est jugé pour avoir agressé
04:56physiquement quelqu'un.
04:58Il y a eu plein de témoignages.
04:59Non, des témoignages dans lesquels on dit qu'il est rablaisien grossier, on l'assume
05:04complètement.
05:05Ça ne veut pas dire que c'est un agresseur, au contraire.
05:09Comment vous réagissez à cette étrange défense, j'allais vous dire, à l'instant même, Tristan
05:14Ballon ?
05:15C'est très compliqué de défendre Gérard Depardieu, donc j'imagine le malaise dans
05:20lequel se trouve son avocat, parce que si on regarde l'affaire des volets verts, ce
05:25sont des gestes dont il a dû s'excuser devant tout le plateau.
05:29Devant toute l'équipe, le tournage, parce que c'est un film.
05:32C'est un film, donc le procès qui aurait dû s'ouvrir aujourd'hui, c'est celui des volets
05:36verts sur lequel il a eu, à de nombreuses reprises, pas qu'une fois, des gestes et des
05:40propos.
05:41Effectivement des propos, mais aussi des gestes.
05:42Son garde du corps, qui était là pour essayer de le contenir, a été obligé d'intervenir.
05:47Donc c'est très compliqué.
05:48Moi qui, quand même, suis plutôt connu pour défendre la présomption d'innocence, faut-il
05:53encore qu'il y ait une innocence à présumer ? Quand ça se passe devant tout le monde,
05:57que la personne est obligée de s'en excuser publiquement, effectivement, je comprends
06:01le malaise de son avocat, je ne le serais pas, moi.
06:03Alors, notre consoeur Raphaël Baquet du Monde suit son parcours et elle explique notamment
06:07que le comportement de Depardieu avec les femmes l'a empêché de faire sa carrière
06:10à Hollywood.
06:11En fait, il avait reconnu dans sa jeunesse des viols qu'il aurait commis en Réunion
06:16lorsqu'il était très jeune, avec un groupe, et une journaliste de je ne sais plus quel
06:20média américain, lorsqu'elle faisait son portrait, alors qu'il concourait pour les
06:24Oscars, avait découvert cet aveu et elle lui a posé la question.
06:28Et en fait, c'est le fait que cette information ait circulé dans les cercles d'Hollywood
06:32et c'est pourtant les années 80, on peut estimer que c'était un moment où les gens
06:34étaient peut-être moins sensibilisés par rapport aux violences sexistes, en fait,
06:37ça a vraiment endommagé sa réputation et on dit que ça l'aurait empêché d'avoir
06:41l'Oscar et d'ailleurs, à l'époque, ça avait été commenté en France comme l'excès
06:45de puritanisme qui serait propre aux Américains.
06:48Moi, l'impression que j'ai aujourd'hui, c'est qu'effectivement, Gérard Depardieu
06:52n'est plus dans sa stature, sa position sociale, celui qu'il était, mais que c'est
06:57souvent à ces moments-là que les hommes qui sont accusés de violences sexistes tombent,
07:00je pense à d'autres hommes, pas nécessairement en France, mais Harvey Weinstein, à Bill Cosby,
07:04au chanteur R. Kelly, c'est souvent au moment où ils ne sont plus au sommet de leur gloire
07:07qu'ils sont suffisamment vulnérables, socialement, pour que leurs victimes soient entendues.
07:12J'ai l'impression que ce que met à jour l'affaire Depardieu, c'est un système d'absolution
07:15parce que ces agressions, qu'elles soient verbales ou physiques, étaient connues, ont
07:21été dénoncées à plusieurs reprises par des femmes qui n'étaient pas en position
07:25d'être entendues et aujourd'hui, finalement, alors que sa carrière est vraiment, en tout
07:28cas, au plus bas, eh bien, on peut l'entendre.
07:31C'est l'homme fragilisé aussi, en ce moment, à qui on demande des comptes ?
07:35Pas seulement, c'est aussi parce que la parole s'est libérée et que, se libérant,
07:42il y a aussi d'autres gens qui ont donné du crédit à ces paroles-là.
07:47Pardon, calmez-vous.
07:48Non, c'est ça.
07:49Excusez-moi.
07:50Tristane Bannon, je vous voyais le regard…
07:53Non, j'essayais de refaire un peu le film et je pense qu'il y a quand même eu un tournant
07:58au moment de ce reportage d'Envoyé Spécial, je pense que le tournant est là, c'est-à-dire
08:05que jusque-là…
08:06La petite fille sur le cheval, c'est insupportable.
08:08Voilà, la petite fille sur le cheval, c'était quand même très très compliqué.
08:11D'ailleurs, paradoxalement, il y a eu un tournant au moment de quelque chose qui est
08:14absolument dégueulasse, je crois qu'il n'y a pas d'autre terme, mais qui n'est
08:18pas pénalement répréhensible puisque, voilà, ce sont des propos tenus qu'on a récupérés
08:26dans des rushs, mais malgré tout, ça a été un tournant parce que ça a ouvert les yeux
08:29sur quelque chose qui, pour le coup, se savait et j'ai l'impression que ça a quand même
08:34délié beaucoup de langues à partir de là.
08:36Moi, je m'en souviens d'avoir lu beaucoup de témoignages de personnes, des maquilleurs,
08:41des techniciens sur les plateaux qui commençaient à dire « non mais attendez, moi je vais
08:44vous dire comment ça se passait ». Et là, ça s'est multiplié et il y en a eu énormément
08:48dans la foulée de ce reportage.
08:49Je repars un petit peu aux Etats-Unis parce que c'est intéressant ce qui s'est passé
08:52là-bas en janvier 1991, au Golden Globes, il embrasse par surprise Julia Roberts sur
08:57la bouche devant son fiancé de l'époque, Kiefer Sutherland, du GG disait-on à l'époque
09:02en France, du GG, mais les Américains n'ont plus jamais voulu entendre parler de celui
09:07qu'ils appelaient le goujat.
09:08La différence de culture et de réaction entre les Etats-Unis et la France, en tout
09:13cas sur ces questions, est absolument incroyable.
09:15À l'époque, il y a eu la différence de compréhension de ce qu'est une agression
09:19sexuelle.
09:20En fait, on considérait que c'était une espèce de fantaisie qui était inhérente
09:25à la personnalité de Gérard Depardieu, que c'était excusable, et pour autant, ça
09:29n'a jamais été légal.
09:30Seulement aux Etats-Unis, on reconnaissait à l'époque qu'on ne pouvait pas attenter
09:35à l'intégrité du corps d'une femme, même si c'était le fait d'une personne
09:39qui était reconnue pour avoir l'autorisation de s'inscrire dans toute forme d'excès.
09:43Ça veut dire qu'on a 30 ans de retard ?
09:45Je ne sais pas si les choses sont vraiment linéaires parce qu'il y a à plein d'endroits
09:49que les Etats-Unis ne sont pas un pays idéal, donc je ne sais pas si on peut dire qu'on
09:53a 30 ans de retard, en tout cas sur la reconnaissance des violences sexistes et sur peut-être
09:58l'acceptation explicite de l'expression de cette forme d'agressivité.
10:02C'est différent, mais aux Etats-Unis, Harvey Weinstein et Bill Cosby ou R.
10:07Kelly ou Didi ont sévi dans l'impunité pendant des décennies, donc je ne pense pas
10:10que ce soit non plus un pays idéal pour autant.
10:12Il y a une dimension intéressante dans cette affaire et qui est très politique.
10:17Le président de la République a, si ce n'est défendu, en tout cas accompagné celles
10:20qui voulaient soutenir le comédien, je pense notamment à Catherine Deneuve ou à Carole
10:25Bouquet.
10:26L'une et l'autre ont clairement indiqué qu'elle le pensait incapable de violences
10:30sur des femmes.
10:31Alors, est-ce qu'on doit en tenir compte ?
10:34Qu'est-ce que ça nous dit finalement du fonctionnement de la société française ?
10:38J'ai l'impression que tout le monde a été très, très, très à minimum à la
10:44droite là-dedans.
10:46J'ai le sentiment que le président de la République a voulu défendre la présomption
10:50d'innocence aux mauvais endroits, parce qu'il aurait dû dire, je ne sais plus sa
10:55phrase exacte quand il a dit « est un… »
10:57« Rend fier à la France ».
10:58« Rend fier à la France », il aurait dû dire « a rendu fier à la France » tout
11:01simplement et ça aurait à peu près satisfait tout le monde.
11:04Et j'ai le sentiment que les comédiennes qui ont parlé ont davantage voulu dire qu'elles
11:12ne le connaissaient pas comme ça, ce qui doit être la vérité, parce que ce n'était
11:15pas à ce genre de femmes qu'ils s'attaquaient de toute évidence, de tous les témoignages,
11:19des multiples témoignages que l'on a.
11:20Il y a quelque chose de très important, c'est que si violences il y a eu, elles ne concernaient
11:27pas certaines femmes, mais d'autres sur lesquelles il pouvait y avoir un affaire.
11:31Voilà, ce n'étaient jamais des grandes comédiennes de premier plan qui étaient des
11:34têtes d'affiche, c'étaient des petites mains des maquilleuses, c'étaient des techniciennes,
11:40c'étaient des figurantes, c'étaient… voilà.
11:42Et on y revient dans un instant sur RTL.
11:44Jusqu'à 20h, Yves Kelvy refait le monde sur RTL.
11:51RTL, s'informer ensemble.
11:55Il est 19h30.
11:56RTL Soir, on refait le monde.
11:59Avec Yves Kelvy.
12:00L'essentiel de l'actualité avec Rachel Sadonine.
12:02Bonsoir Rachel.
12:03Bonsoir Yves, bonsoir à tous.
12:04Le Premier ministre a été opéré ce week-end selon un communiqué de Matignon publié
12:09cet après-midi.
12:10Michel Barnier, 73 ans, souffrait d'une lésion cervicale.
12:14On ne sait pas exactement ce que cela implique, aucune précision n'a été faite sur la
12:18nature exacte de la maladie du chef du gouvernement.
12:21Son médecin précise que tout s'est très bien passé.
12:24Michel Barnier a repris le travail aujourd'hui, dans l'attente de résultats d'analyse
12:29qui seront connus d'ici quelques semaines.
12:32En Géorgie, des milliers de personnes manifestent ce soir dans la capitale de Bélicy, des militants
12:38pro-européens réunis pour dénoncer les résultats des dernières élections législatives.
12:42Victorieux, le parti au pouvoir est accusé de s'engager dans une dérive autoritaire
12:47pro-russe et d'éloigner le pays de l'Union Européenne.
12:50Victor Orban, le Premier ministre hongrois, est arrivé en Géorgie pour apporter son
12:55soutien au parti au pouvoir.
12:57Le suspense a son comble, un peu plus d'une heure du début de la cérémonie de remise
13:02du Ballon d'Or.
13:03Une fois n'est pas coutume, on ne sait vraiment pas qui sera sacré meilleur footballeur de
13:07l'année.
13:08Une cérémonie boycottée par le Real Madrid qui craint que son joueur Vicinus ne soit
13:12pas désigné.
13:13Merci beaucoup Rachel Sanodil, on vous retrouve donc à 20h et sachez que demain à 8h15 c'est
13:18une légende du cyclisme qui sera l'invité de la matinale d'RTL.
13:21Bernard Hinault, le dernier français à avoir remporté le Tour de France, le dernier français
13:24à avoir remporté le Tour de France, il répondra aux questions d'Amandine Bégaud alors que
13:28le parcours de la grande boucle version 2025 sera dévoilé à la mi-journée.
13:38Avec Rocha Yadgiel, éditorialiste, Cristane Bannot, romancière et essayiste et Karl Meus,
13:43rédacteur en chef au Figaro Magazine.
13:45Alors on va quand même rappeler concernant Gérard Depardieu qu'en cas de condamnation
13:49éventuelle un jour, pour agression sexuelle, il risque jusqu'à 5 ans de prison.
13:53Jusqu'à 5 ans de prison, si tant est que ces peines soient réellement appliquées
13:56en droit français.
13:57Il semblerait que l'Elysée d'ailleurs s'inquiète du soutien du chef de l'Etat, la tonalité
14:02pourrait changer.
14:03Est-ce que vous avez des informations là-dessus ? Est-ce qu'en effet, bon alors, le le de
14:06fait, en dehors bien entendu des questions à caractère d'agression sexuelle, le président
14:14de la République a très souvent mis en avant le talent de ce comédien, il peut y avoir
14:20un problème politique potentiel, d'après vous Karl Meus, pour le président de la République ?
14:23Il y en a eu un le soir où Emmanuel Macron a fait cette déclaration, a invité cet avou
14:31en disant, apportant son soutien.
14:33Ce que l'Elysée a expliqué après au journaliste, c'est qu'en fait, il l'a fait parce qu'une
14:38partie de la famille de Gérard Depardieu continuait à le soutenir.
14:43Et donc c'était comme pour cette raison-là.
14:46Mais il est évidemment sorti un peu de son rôle, parce que ce n'est pas bon.
14:51En cahier de dialogue, vous faire marquer, c'est encore pire.
14:52Ah bah peut-être.
14:53Ça l'enfonce davantage là.
14:55Disons que ça donne l'impression d'un groupe de privilégiés qui a accès au plus haut magistrat
15:05de la nation, pour que celui-ci puisse expliquer que Gérard Depardieu est extrêmement talentueux.
15:11Et je trouve qu'il y a toujours quelque chose d'un petit peu gênant, d'expliquer à ce
15:15moment-là ce qu'a incarné Gérard Depardieu dans le patrimoine, ce à quoi il a contribué
15:21pour construire le patrimoine du cinéma français.
15:23Parce que ça n'excuse rien.
15:25Il y a énormément, malheureusement, d'agresseurs sexuels.
15:28Beaucoup d'entre eux n'ont pas le même talent, n'ont pas pu l'exprimer au même degré.
15:32Ils n'ont pas plus ou moins de valeur que Gérard Depardieu.
15:34Ce sont deux choses complètement différentes.
15:35Et je trouve que ce moment-là n'était pas approprié pour rappeler qui il était.
15:38Et le fait qu'il ait été influencé par sa famille, ça pose quand même des questions
15:41assez sérieuses sur le président de la République, qui porte à un niveau national des inquiétudes
15:49qui sont des inquiétudes privées.
15:50Sans vouloir être l'avocat, je ne vais pas me dénoncer, mais il était interrogé.
15:53Donc, il a répondu et il a ajouté malgré tout qu'il y avait cette présomption d'innocence.
15:58Bien sûr, mais il aurait pu se contenter de dire ça.
16:00Il était plus dans son rôle en disant cela qu'en réévoquant d'autres aspects de l'acteur.
16:06Je voudrais vous rappeler, et en aucun cas ça n'est une dénonciation, parce que je
16:09ne doute pas que ceux qui ont signé ou celles qui ont signé cette tribune étaient de bonne
16:15foi.
16:16C'était dans le Figaro, mais Nathalie Baye, Carla Bruni, d'autres acteurs et d'autres
16:19actrices célèbres, dénonçaient le concernant.
16:21Un lynchage.
16:22C'était fin 2023.
16:24Fin 2023.
16:25Je pense qu'il y a eu un réflexe de protection.
16:28Non, pas de protection de lui, mais de crainte que la présomption d'innocence soit bafouée.
16:34Il y a toujours cette idée quand même que la présomption d'innocence est à préserver.
16:38Et elle est à préserver d'un certain féminisme, parfois très radical, qui voudrait s'asseoir
16:43dessus.
16:44Je pense qu'ils se sont laissés entraîner, sans divulguer le peu que j'en ai appris,
16:51par la personne qui a écrit cette tribune, qui l'a vendue comme une tribune qui défendait
16:56la présomption d'innocence à travers Gérard Depardieu.
16:59C'était très mal venu, mais voilà, je voudrais juste t'empérer.
17:03Et sur le chef de l'État, alors évidemment, ce qu'il a dit est complètement improbable.
17:09Mais je ne pense pas que ça aura vraiment d'influence sur la justice qui est encore
17:13normalement indépendante dans ce pays.
17:15Mais Tristane Ballon, est-ce que du coup il est devenu, je vous parle de Gérard Depardieu,
17:18un enjeu politique ? Nos confrères de la Tribune Dimanche ont publié hier un grand
17:22papier intitulé « Gérard Depardieu, le boulet de l'Élysée ».
17:26Le boulet de l'Élysée.
17:27Ben c'est le boulet de l'Élysée parce qu'on le ressort à chaque fois au chef
17:30de l'État qui avait fait des femmes sa grande cause nationale et qui a tenu ce propos.
17:35Donc c'est un peu caricatural comme la presse ses lettres et je pense qu'effectivement
17:40Gérard Depardieu est plus le boulet d'Emmanuel Macron que l'inverse et je ne pense vraiment
17:44pas que les paroles de Macron vont influer de quelque façon que ce soit sur la décision
17:48de justice qui va être rendue.
17:49Mais vous pensez que le Président de la République devrait revenir sur ses propos de l'époque
17:53en expliquant le contexte dans lequel elles ont été faites ?
17:55Pourquoi pas ? Ce n'est pas une mauvaise chose parce qu'en plus effectivement c'était
17:57un contexte d'indignation assez important d'après la diffusion de ce reportage de
18:00Complément d'Enquête où on voyait Gérard Depardieu non seulement tenir des propos qui
18:03sexualisaient une petite fille mais en plus agresser une jeune interprète nord-coréenne.
18:09Là c'était filmé et donc absolument indéniable.
18:14Et puis moi je pense quand même que dans la tribune qui a été rédigée il y avait
18:17quand même une réaction de caste, vraiment de protection un peu mécanique d'un groupe
18:22qui n'est pas habitué en fait à voir l'un des leurs traité comme injusticiable comme
18:25un autre.
18:26Et puis il y a une différence entre dire nous tenons à ce que la présomption d'innocence
18:31soit respectée au fait de dénoncer un lynchage surtout quand on connaît l'origine historique
18:38du terme lynchage où il s'agissait effectivement de meurtre d'Etat en fait.
18:42Et donc il n'y a pas un système étatique ou institutionnel qui est contre Gérard Depardieu.
18:46Là c'est plutôt Gérard Depardieu qui a eu en tout cas les institutions de l'exécutif
18:50de son côté.
18:51Donc je trouve que ce n'était pas approprié.
18:53Ce sera ma dernière question.
18:54Enfin sur ce thème, Gérard Depardieu est-il devenu oui ou non un danger politique pour
18:58le président Macron selon vous ?
18:59Non pas à ce point là.
19:01C'est comme le disait Tristan de Ballon, c'est un boulet que le président va traîner
19:06un petit peu mais ce n'est pas un danger politique.
19:08Dans un instant, on va revenir sur la situation aujourd'hui de Bardella qui ne peut pas
19:15vendre son livre à la SNCF.
19:18RTL en refait le monde avec Yves Calvi.
19:23RTL soir en refait le monde avec Yves Calvi.
19:27Et nous reposons le monde avec Carl Meius, rédacteur en chef au Figaro magazine, Rocaia
19:31Dialo qui est éditorialiste et Tristan Ballon, romancière et essayiste.
19:34Pas de pub dans les gares pour le livre de Jordane Bardella, décision de la régie publicitaire
19:39de la SNCF et du métro parisien qui ne diffuseront pas l'affiche, le visuel contrevient au
19:45principe de neutralité de l'opérateur Médiatransport.
19:48C'est une publicité inespérée pour le livre de Jordane Bardella, non ?
19:53Surtout une publicité dont il n'avait vraiment pas besoin parce que c'est un premier livre
20:00qui va être tiré en premier tirage à 155 000 exemplaires par Fayard.
20:06C'est inédit pour un premier livre politique mise en place de dingue.
20:10Le 13 novembre prochain, ce garçon qui se plaint de ne pas être dans les gares sera
20:16à la une du JDD, donc à peu près sur tous les kiosques avec les petites affichettes
20:20que l'on sait.
20:21Il sera dans tous les reléages avec une campagne de publicité, pas possible.
20:25Il aura droit à une campagne de publicité et de présence sur Europe 1 absolument inédite.
20:32Ce qui pose d'ailleurs des problèmes de temps de parole parce qu'à ce niveau-là,
20:34c'est du jamais vu.
20:35Donc, il va avoir une présence et un temps de parole complètement dingues sous prétexte
20:40de faire la promotion de son livre.
20:41Je précise pour nos auditeurs que la publicité est censée être payée.
20:45Elle a un autre statut, mais de fait, ça va être une présence quasi permanente.
20:50Bolloré est propriétaire de Fayard, propriétaire de tout un empire médiatique, il a décidé
20:57de mettre le paquet là-dessus.
20:58Et pour la première fois, on parlait tout à l'heure des Etats-Unis, pour la première
21:01fois, on se rapproche presque d'un système à l'américaine avec une masse d'argent
21:07investi derrière un homme politique, mais c'est complètement dingue, ça ne s'est
21:10jamais vu en France.
21:11Écoutons en tout cas nos auditeurs qui nous ont appelés au 3210.
21:14À l'image de Gérard.
21:15C'est vrai que c'est complètement scandaleux.
21:18Il faut savoir que moi non plus, je ne suis pas encarté au RN, ni à aucun parti politique
21:23du reste.
21:24Je combats les idées du RN avec toutes les forces et toute la force dont je suis capable,
21:30mais le RN est un parti politique légal.
21:32Ils ont des députés à l'Assemblée nationale.
21:34On peut le regretter, mais il n'est pas normal qu'on édite le livre d'un Bruno
21:39Le Maire et qu'on fasse de la publicité pour un Sébastien Lecornu qui est ministre
21:43des armées et qui explique pas mal de choses politiques et qu'on refuse à Jordan Bardella.
21:48Encore une fois, on en pense ce qu'on veut, personnellement je suis un opposant total,
21:53mais cette censure, parce que c'en est une, est totalement inadmissible.
21:58Bon, si on voulait faire de la pub au livre de Jordan Bardella, on ne s'y serait pas
22:02pris autrement, si ce n'est que vous venez de nous rappeler, Tristan Bannon, qu'en
22:05effet, il bénéficiait d'une couverture avant la sortie absolument incroyable.
22:09Je vous vois sourire, Carl Meus, pourquoi ?
22:11Oui, parce que votre auditeur prend l'exemple de deux autres hommes politiques dont je ne
22:16suis pas persuadé qu'ils, leurs maisons d'édition, étaient prêtes à tirer à
22:21155 000 exemplaires.
22:22Oui, ça c'est probable.
22:23Parce qu'une maison d'édition, ce n'est pas une association de philanthropes.
22:27Certes, ils aiment bien éditer des auteurs prestigieux, mais l'idée, c'est quand
22:33même une entreprise pour gagner de l'argent qu'ils ont.
22:37Et donc, ils font peut-être un pari très risqué avec Jordan Bardella sur les 155
22:42000 exemplaires, mais ça me paraît moins risqué que de lancer autant d'exemplaires
22:49pour un ancien ministre.
22:50Vous voyez ce que je veux dire ?
22:51Média Transports, qui dit qu'on contrevient au principe de neutralité avec une campagne
22:56de pub comme ça, vous êtes prêts à les entendre ? Je ne sais pas, Rockana Dialo ?
23:01Moi, je les entends.
23:02Moi, ça ne me choque pas.
23:03Je sais que la conséquence est désastreuse pour les personnes qui sont en hostilité
23:08avec les idées qui sont défendues par Jordan Bardella, mais c'est logique.
23:12En début d'année, il s'était opposé aux affichages des posters de promotion du spectacle
23:17de Walidia parce qu'il avait sur son affiche des messages qui étaient explicitement critiques
23:23d'Emmanuel Macron.
23:24Il y a quelques années, c'est l'affiche de Têtu dont Bidala Sani, le chanteur, faisait
23:29la couverture, grimait en Christ, qui avait été interdite parce qu'il considérait
23:35qu'il y avait un message religieux qui contrevenait à leur devoir de neutralité.
23:39Il y a quelques années, c'était Greenpeace qui avait un message qui dénonçait le réchauffement
23:43climatique en accusant notamment Nicolas Sarkozy, qui avait été refusé parce qu'il s'en
23:47prenait explicitement à un dirigeant politique.
23:48Donc, il y a une forme de logique, même si effectivement, pour ce cas-là, ça va bénéficier
23:53à Jordan Bardella.
23:55Mais ils ne peuvent pas non plus renier leurs principes pour ne pas faire la communication
24:01de Jordan Bardella.
24:02C'est-à-dire que s'ils avaient laissé des affiches partout, qu'aurait dit Walidia,
24:05qui au début de l'année a vu ces affiches ?
24:07J'entends bien Rocaïa, mais là, en l'occurrence, il n'y a aucune attaque, contrairement à
24:11tout ce que vous venez de soulever à l'époque, en tout cas, qu'ils puissent…
24:14Mais c'est la promotion d'un message politique, en fait.
24:18Oui, c'est la promotion d'un homme politique, mais peut-être qu'ils auraient pu se rendre
24:22compte avant.
24:23Le problème aussi vient du fait que la CGT et Sud ont fait un communiqué et que du
24:28coup, ça donne l'impression que la SNCF obéit à CGT et Sud, qui, eux, disent « ah
24:33ben non, c'est scandaleux ».
24:34Ça politise le débat inutilement, là où on devrait se poser des questions légitimes.
24:38Exactement.
24:39Ça en dit d'ailleurs très long, plus sur la CGT et Sud que sur Jordan Bardella, cette
24:43volonté de dire « ah non, on ne veut surtout pas avoir la tête de Jordan Bardella dans
24:48les gares et dans le métro ».
24:50Par ailleurs, pendant ce temps-là, on ne questionne pas, je vais vous raconter ce qui
25:00s'est passé tout simplement au sein de la rédaction de France Tireur, on était
25:03parti pour faire un papier sur ce plan de promotion complètement dingue, avec un boloré
25:08derrière qui finance tout et qui dit qu'il n'a pas d'agenda politique.
25:11Et ben résultat, on a dû, malgré tout, y ajouter cette censure, on va dire, combien
25:18même elle est motivée par quelque chose de très logique, peut-être, mais cette censure
25:23dans les gares.
25:24Et ça, malgré tout, ça va tempérer, donc quelque part, ça lui profite d'un bout
25:28à l'autre.
25:29D'un bout à l'autre.
25:30On en fait une victime.
25:31On en fait une victime.
25:32Ce qui, franchement, dans son cas, pour toutes les raisons que j'ai rappelées, est complètement
25:35absurde.
25:36Et en même temps, si on avait Jordan Bardella placardé sur toutes les gares SNCF, partout,
25:40je veux dire, tout le monde n'écoute pas Europe 1, tout le monde ne lit pas le JDD,
25:43en revanche, je crois qu'il y a beaucoup de personnes, de nombreuses personnes empruntent
25:46le train, le RER, etc.
25:48Donc, à partir du moment où on a une régie qui s'est engagée à ne pas promouvoir des
25:53messages politiques, c'est compliqué de maintenir une telle présence de Jordan Bardella dans
25:56un espace qui est arpenté par toutes sortes de personnes qui n'ont pas nécessairement
26:00embrassé la ligne idéologique d'Europe 1 ou du JDD.
26:02Il ne faut pas qu'il passe au journal télévisé, ni dans les émissions.
26:06C'est différent, parce que là, c'est de l'information, là, c'est de la publicité.
26:08Je fais quand même la différence entre la publicité et l'information.
26:10Il est finot.
26:11Vous confrontez des gens qui n'ont peut-être pas envie de l'écouter et qui regardent ses
26:14émissions.
26:15Les organes de presse s'engagent quand même à faire preuve d'un certain équilibre.
26:19Il n'y aura pas de contradicteur de Jordan Bardella.
26:22Il sera sur tous les René Hache.
26:23Je pense que beaucoup de gens vont le voir.
26:25Oui, c'est ça.
26:26De toute façon, il y a une vérité des prix.
26:27Combien d'exemplaires ? Jordan Bardella va à Londres et on le saura, tout ça sera public
26:33et publié.
26:34Bon, on va se détendre avec le délai de carence des fonctionnaires.
26:36C'est pas mal, non ? Allez, à tout de suite.
26:45C'est une proposition de Bercy qui fait beaucoup parler aujourd'hui.
26:53L'allongement éventuel du délai de carence des fonctionnaires.
26:55Le gouvernement propose de passer de un jour non rémunéré en cas d'arrêt maladie à
26:59trois jours.
27:00C'est ce qu'on fait d'ailleurs depuis toujours dans le privé.
27:02Est-ce qu'il y a matière à être choqué ? Est-ce qu'il y a une forme d'injustice ?
27:07Comment percevez-vous les choses, Karl Meus ?
27:10Alors moi, ça ne me choque pas du tout.
27:13D'abord parce que c'est une mesure qui est relativement efficace et on a des éléments
27:16pour le montrer, puisqu'en fait, on n'arrête pas de faire le yo-yo avec cette mesure.
27:22C'est une mesure qui a été installée par Nicolas Sarkozy en 2012, jusqu'en 2014, pour
27:26un jour.
27:27C'était un jour en 2012.
27:28Jusqu'en 2014.
27:29Ensuite, François Hollande le supprime et en 2017, ça revient avec Édouard Philippe
27:35prouvant, voulant prouver qu'il est de droite, c'est un des totems de droite.
27:38Mais donc on a pu mesurer, l'INSEE l'a mesuré en disant, au fond, est-ce que ça a été
27:43efficace ?
27:44Oui.
27:45Moins 41% d'absence dans la fonction publique hospitalière, moins 43% d'absence dans les
27:52collectivités territoriales.
27:53On peut lier objectivement la mesure avec les chiffres que vous nous citez qui sont
27:55hallucinants, vous vous rendez compte ?
27:56L'INSEE l'a fait.
27:57Moins 41%.
27:58Oui, bien sûr.
27:59Ça a été chiffré.
28:00Alors, après, il y a peut-être des nuances parce qu'on dit effectivement que les congés
28:06longues durées ont été, eux, plus longs.
28:09Mais ça, on dit plus long sur le problème des médecins qui ont contourné peut-être
28:16la suppression, l'ajout d'un jour de carence sur des courtes durées avec des longues durées.
28:21Mais en tout cas, ça a marché, ça rapporte des centaines de millions d'euros et surtout,
28:25il y a aussi une notion d'équité, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de raison que le privé ait
28:30moins de droits dans ce cas-là que le public.
28:32Sauf que, moi, je n'ai pas de certitude là-dessus, j'ai beaucoup de questions et très peu de
28:41réponses comme souvent.
28:42Sauf que dans le privé, il y a souvent des conventions collectives qui font que finalement,
28:47il n'y a pas de carence et que tout est pris en charge par des complémentaires dès le
28:51premier jour.
28:52Oui, des complémentaires payés par le salarié.
28:54Complètement payés par le salarié mais qui font néanmoins que, selon les métiers, il
29:01n'y a pas trois jours de carence.
29:02Et ce qui me pose un problème, malgré tout, c'est de parler des fonctionnaires.
29:065,7 millions de fonctionnaires, les fonctionnaires.
29:09Ce n'est pas la même chose d'être un peu malade mais pas encore complètement quand
29:14on est professeur, par exemple, la maîtresse de mon fils qui a 4 ans et demi et qui éventuellement
29:18peut lui refiler sa grippe et de travailler dans des bureaux isolés et de pouvoir éventuellement
29:24supporter un petit mal de tête.
29:25Tout ça n'est pas la même chose et donc c'est vrai qu'on a tendance à parler des fonctionnaires
29:29comme ça, j'ai l'impression.
29:30Vous voulez dire que la notion de fonction publique lisse des métiers très différents
29:34et des engagements différents et des difficultés différentes ?
29:36Complètement.
29:37Et des réalités différentes.
29:38Être policier, ce n'est pas la même chose qu'être secrétaire, être à l'accueil
29:43derrière un comptoir protégé par une vide, ce n'est pas la même chose non plus que
29:48d'être médecin.
29:49Les métiers du privé sont aussi différents.
29:51Oui, mais ils ont tous justement des accords différents.
29:56D'arrêt et maladie, dans le public, c'est 35%.
29:59Il y a un delta qu'on ne s'explique pas.
30:01Bien sûr, mais selon les entreprises, malgré tout, ils ont des accords différents.
30:04Oui, et puis effectivement, c'est vrai que dans le privé, quand même, 75% de ces délais
30:10de carence qui sont plus importants que dans le public sont compensés justement par ces
30:13complémentaires ou par les entreprises elles-mêmes.
30:15Et de manière générale, les personnes qui travaillent dans le privé gagnent en moyenne
30:19des revenus plus importants que ceux qui sont dans le public.
30:21Donc effectivement, même s'ils cotisent, les dommages sur leur salaire, le salaire
30:25tel qu'il arrive à l'arrivée, sont moins conséquents.
30:28Moi, de voir les arrêts maladies courts diminuer et voir les arrêts maladies longs se maintenir,
30:36ça me donne surtout l'impression que les personnes qui sont un peu malades vont prendre
30:39sur elles et vont se rendre au travail dans un état de santé qui n'est pas forcément
30:43nécessaire et puis vont finir par lâcher quand la maladie sera plus importante et
30:48sera intenable.
30:49Je crois aussi qu'on ne peut pas se poser la question de l'augmentation des arrêts
30:53maladies qui a notamment explosé depuis le Covid, parce que les conditions de travail
30:57se sont dégradées, notamment dans l'éducation nationale et dans la fonction hospitalière,
31:00sans se poser la question de la prévention.
31:02C'est-à-dire qu'on sait que dans de nombreux secteurs de la fonction publique, notamment
31:07dans l'éducation nationale, le nombre de médecins qui sont censés être là justement
31:10pour prévenir les risques psychosociaux ne sont pas suffisamment présents.
31:16En fait, on est malade et on tombe malade quand on n'anticipe pas les facteurs qui
31:22peuvent conduire à aller chercher des arrêts maladies.
31:25Et puis je trouve que ça contribue toujours à installer une espèce de climat de suspicion
31:28à l'égard des fonctionnaires.
31:29Parler d'absentéisme, c'est nécessairement laisser entendre qu'il y a un système qui
31:34est organisé, il y a toujours l'idée d'une idéologie.
31:37En contre, c'est vrai, en faisant une égalité, c'est vrai.
31:39Le fait de parler d'absentéisme, ce terme-là, il laisse entendre une volonté d'organiser
31:43une absence qui n'est pas justifiée.
31:45Alors qu'on pourrait parler peut-être d'une augmentation du nombre de personnes
31:49qui sont souffrantes.
31:50Mais pardonnez-moi, politiquement, est-ce que ça vous semble une bonne idée de se
31:52mettre à dos en fait une bonne partie des fonctionnaires et de la fonction publique
31:56?
31:57Ça, vous avez entièrement raison.
31:59Sur la forme, c'est totalement maladroit.
32:02Vous êtes à peu près sûr que le mois de décembre, il y aura des grèves.
32:06Bon courage pour ceux qui vont partir en vacances.
32:08Évidemment, ça fait partie plutôt de la négociation.
32:11Mais là, il n'a échappé à personne que ce budget, le budget de la Sécurité Sociale,
32:16doit être construit dans l'urgence, il manque des milliards et donc ils font au plus
32:19pressé.
32:20Ce qui est amusant politiquement, c'est que le Sénat, qui est à droite depuis longtemps,
32:24réclame cette mesure depuis très longtemps, notamment l'année dernière, et que le gouvernement
32:29l'année dernière a dit non, non, non, on ne va pas du tout faire ça, c'est une très
32:31mauvaise mesure.
32:32Les mêmes, puisqu'une partie de la majorité est la même, considèrent aujourd'hui que
32:37c'est une bonne idée.
32:38Ça vous fait sourire Tristan Bannon ?
32:40Non mais ce budget, en règle générale, me fait sourire alors qu'il devrait faire
32:44pleurer.
32:45C'est-à-dire que de toute façon, il y a tellement de milliards à trouver qu'il n'y
32:47aura que des mécontents et qu'il n'y a pas moyen de faire autrement.
32:52Donc je ne sais pas si c'est vraiment un argument de dire qu'il va y avoir des mécontents.
32:55Oui, de toute façon, il y a 60 milliards à trouver, ça ne peut pas rembrûler.
33:00C'est énorme.
33:01C'est colossal.
33:02Justement, on voit bien qu'ils essayent de gratter partout, que c'est aussi le budget
33:07de toutes les propositions, parce qu'il faut trouver 60 milliards et que si c'était
33:12si simple à trouver, on les aurait trouvés plus tôt, ma foi.
33:14Non mais déjà, plutôt que d'essayer d'augmenter les impôts et de les prendre chez les Français,
33:18il faudrait économiser la dépense publique.
33:21C'est ce qu'on nous avait promis ! C'est ce qu'on nous avait promis au départ.
33:24Pour l'instant, le compte n'y est pas sur les économies de dépenses.
33:27En tout cas, dégainer comme ça une mesure qui a été, comme vous l'avez dit, en tout
33:31cas l'année dernière, sachant que ça va affecter les fonctionnaires les plus fragiles
33:34parce qu'effectivement, il y a plein de fonctionnaires de catégorie B et C qui ont
33:36des revenus moindres.
33:38Je pense aux écoles où les AESH, les personnes qui accompagnent les élèves qui sont handicapés
33:43sont pour la plupart des femmes, souvent à temps partiel.
33:45Si ces personnes-là, on retire de la carence, ça ne va pas améliorer l'attractivité
33:50de cette fonction qui peine à recruter.
33:51Je sens que nous allons en redébattre dans les jours qui viennent.
33:54Merci à vous trois, dans un instant, l'essentiel de l'actualité à 20h et puis Faustine Bolla
33:59pour son émission Héros.
34:00Bonsoir Faustine, quel est votre invité ce soir ?
34:02Bonsoir Yves.
34:03C'est vraiment un destin, l'histoire d'un destin que vous allez écouter ce soir à
34:06travers le témoignage de notre héroïne, elle s'appelle Katia, elle a été abandonnée
34:10sur le bord d'une route quand elle avait 4 ans en Russie.
34:13Depuis, elle se bat aujourd'hui.
34:14C'est une jeune femme qui a retrouvé la sérénité grâce à ses parents adoptifs
34:19et c'est une leçon d'espoir qu'elle est venue nous apporter.
34:21A tout de suite.
34:22A tout de suite Faustine.

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