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Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 29 octobre 2024.

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00:00Il est 19h15, nous sommes avec Valérie Trierweiler, qui est journaliste à la revue L'Hémicycle.
00:09Je rappelle votre livre Valérie, c'est pour une amie, Manuel à l'usage des quincas,
00:13qui est paru aux éditions des Arènes.
00:15Bienvenue.
00:16Bonjour.
00:17Pierre Jacquemin, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Politisme.
00:18Bienvenue Pierre.
00:19Et Marcel Oveistraede, chef adjoint au service politique du Parisien aujourd'hui en France.
00:23Bonne soirée.
00:24Bienvenue Marcel.
00:25Merci.
00:26L'hôpital public était en grève aujourd'hui à l'appel de 4 syndicats.
00:28Ils réclament plus de moyens humains et financiers au moment où le projet de budget
00:32de la Sécurité Sociale est discuté à l'Assemblée.
00:35Et même les représentants des directions expriment leur inquiétude.
00:38C'est nouveau Pierre Jacquemin ?
00:39Non, je pense qu'on assiste chaque jour toujours plus au démantèlement de l'hôpital public.
00:45Et je ne dis pas que tout ça est lié qu'à la coquinquenna successive d'Emmanuel Macron.
00:50Je pense que c'est une longue pente mauvaise qui a été prise par l'hôpital public,
00:56notamment parce qu'on a aussi beaucoup mis à la tête des établissements des hôpitaux
01:01publics, je pense.
01:02Je n'ai rien contre les énarques, mais c'est souvent des gens qui sont là pour faire des
01:05tableurs Excel et qui disent les budgets rentrent.
01:08Vous savez, le débat qu'on a en ce moment à l'Assemblée nationale est entre les recettes
01:11et les dépenses.
01:12Et ils sont là pour enlever des lignes en fait.
01:14Et on s'aperçoit qu'aujourd'hui, ces logiques comptables ont appauvri, paupérisé profondément
01:20l'hôpital public avec une baisse de moyens humains.
01:23Ça a été beaucoup dit.
01:24Une baisse aussi des moyens affectés aux établissements où vous allez fréquenter
01:28les hôpitaux publics.
01:29Vous vous rendez compte souvent de l'état d'élabrement des bâtiments qui sont souvent
01:35dans des mauvais états.
01:36Il y a une crise des vocations aussi, c'est-à-dire qu'il y a un problème aussi, je pense, de
01:41valorisation des métiers des soins, les infirmières, les aides-soignantes, qui sont des métiers
01:45qui sont très peu valorisés.
01:47Et puis, plus généralement, c'est quelque chose qu'on entend assez peu dans le personnel
01:51médical et dans la communauté médicale.
01:53Mais c'est aussi la question de la recherche, parce que ce qui ne va pas, c'est la manière
01:59dont on soigne les gens aujourd'hui.
02:00Aujourd'hui, on n'a qu'une seule boussole qui est la croissance à tout prix, le PIB
02:03à tout prix, alors qu'on devrait avoir un indicateur vital qui serait celui de tous
02:09en bonne santé.
02:10Et ça, on a oublié cette perspective-là.
02:11Et l'objectif que devraient être des politiques publiques en faveur de l'hôpital public et
02:15de la santé, ça devrait être de faire en sorte que tous les Français puissent vivre
02:19en bonne santé et longtemps.
02:20Valéry Trierweiler, le malaise du monde hospitalier semble sans fin.
02:24Oui, bien sûr, il ne fait que s'aggraver, parce que ce sont des milliers de lits qui
02:27ont été supprimés ces dernières années.
02:29Mais il y a d'abord une question de philosophie, Pierre Jacquemin le disait.
02:33C'est-à-dire, si on est sur une question de rentabilité de l'hôpital, ça ne va pas.
02:37C'est un service public, on ne peut pas fonctionner comme ça.
02:40C'est-à-dire...
02:41Entre rentabiliser l'hôpital et dire qu'il y a peut-être des efforts qu'on peut faire...
02:45Alors, vous avez vu, il y a un rapport sur les achats, les lampes qui sont surtaxées,
02:50l'achat de matériel, tout est surtaxé, ou pas, cet argent-là, ça enrichit des sociétés
02:54privées.
02:55Donc oui, de ce point de vue-là, il y a des choses à faire, mais pas en suppression de
02:58lits.
02:59Vous savez, vous avez vu en province et dans certains endroits, les gens doivent faire
03:03des tas de kilomètres pour pouvoir aller à l'hôpital.
03:05Moi, j'ai une jeune consoeur qui est atteinte de leucémie aiguë, elle doit rentrer à
03:12l'hôpital pour sa chimio, on lui dit, ah ben non, ils font du surbooking, vous rentrez
03:16chez vous, on ne peut pas vous faire cette chimio cette semaine.
03:18Et elle attend chez elle tous les jours, qu'on la rappelle pour dire, maintenant, il y a
03:21une place, vous pouvez venir.
03:22Est-ce que c'est normal ? Non, ça n'est pas normal.
03:25Est-ce que ça veut dire qu'on a cru au moment du Covid qu'on allait renforcer les
03:28moyens de l'hôpital et que cinq ans après, on se rend compte que ce n'est absolument
03:31pas le cas ?
03:32Ce qui est un peu désespérant, c'est qu'après le Covid, le gouvernement a déversé
03:36des milliards, ce qu'on a appelé les accords de Ségur, et il ne s'est pas passé grand-chose.
03:41Et Elisabeth Bornland, d'une discussion au sein du groupe qui s'appelait à l'époque
03:48des députés Renaissance, a dit « je ne sais pas où est passé cet argent ».
03:51Donc, il y a quelque chose d'un peu désespérant.
03:53Vous vous rendez compte de ce propos tenu par une première ministre, où une ancienne
03:57première ministre est ahurissante ?
03:58C'est ahurissant, c'est désespérant, d'autant que maintenant, on est dans un
04:02contexte qui, pour le coup, n'est plus celui du « quoi qu'il en coûte ».
04:06Et souvenez-vous que le premier déplacement de Michel Barnier, le premier déplacement
04:10le 7 septembre, il va où ? Il va à l'hôpital Necker et il dit « il faudra faire des économies
04:14».
04:15Et en plus, maintenant, on est dans un moment où, en tout cas, l'augmentation des moyens
04:20va être freinée.
04:21Et juste préciser que l'hôpital Necker, c'est un hôpital spécialisé, les gens
04:25ne le savent peut-être pas, pour les enfants.
04:27Et pour des enfants qui sont souvent, il y a un service de soins palliatifs, pour des
04:32enfants qui sont gravement atteints, et là, on cherche à faire des économies ? Non,
04:36mais franchement, moi je suis très choquée de cette façon de faire.
04:40Ce terme qu'on emploie maintenant en permanence pour évoquer le malaise de l'hôpital,
04:44moi je suis désolé, mais ça veut dire quoi ? Il y a juste un problème d'argent, disons
04:48les choses simples.
04:49De gestion peut-être aussi, oui.
04:50Exactement, c'est ce que je disais tout à l'heure, c'est le problème de gestion.
04:52C'est-à-dire que quand vous mettez à la tête, ce n'est plus des soignants qui sont
04:54à la tête.
04:55Pourquoi au moment de la crise du Covid, l'hôpital a fonctionné ? Ce n'est pas parce qu'on
04:59a investi beaucoup plus d'argent, c'est parce que les soignants ont pris le pouvoir.
05:02On l'a beaucoup dit.
05:03On a beaucoup applaudi les soignants parce qu'ils ont fait beaucoup pour l'ensemble
05:06de la population.
05:07Mais c'est surtout parce que ce n'est plus...
05:09Exactement, ce n'est pas que l'argent, c'est aussi une manière de gérer...
05:13La boutique a tenu, mais elle a coûté très cher.
05:15Alors, elle a coûté très cher, pas forcément en termes d'investissement dans l'hôpital
05:19public, mais elle a coûté très cher parce que ça a coûté cher à l'économie et
05:21qu'on avait préféré, effectivement, sauver des entreprises, sauver des emplois et c'était
05:25tant mieux que d'avoir fait ce choix-là.
05:26Mais vous voyez, je parlais tout à l'heure d'indicateurs de croissance, quel était
05:29notre indicateur à ce moment-là ? C'était sauver tout le monde, sauver y compris le
05:33troisième âge, le quatrième âge qui étaient les plus fragilisés face à la crise dans
05:36laquelle on était en train de vivre, qui était inédite.
05:38Et donc, ce que je veux dire, c'est que proposer...
05:41Je pense à l'économiste Éloi Laurent, j'ai lu son livre il n'y a pas très longtemps,
05:44que je trouve fascinant parce qu'il propose d'autres lectures à la société.
05:47Et je trouve que ces lectures pour un économiste qui dit qu'on ne doit pas avoir la
05:50croissance en perspective, mais justement des perspectives de mieux vivre en bonne
05:54santé le plus longtemps possible, ça devrait être des objectifs.
05:57Dis-moi, comment est-ce possible sans la croissance, justement ?
06:00C'est très simple. Par exemple, aujourd'hui, vous voyez, on est la journée mondiale de
06:03l'AVC. Oui, celles qui souffrent le plus et qui meurent le plus des AVC, ce sont les
06:07femmes. Absolument. Si vous investissez dans la recherche et c'est un investissement, la
06:11recherche, c'est un investissement pour faire en sorte que les femmes soient prévenues
06:13qu'elles sont les... de manière comment on prévient les AVC.
06:1680% des scientifiques nous disent 80% pour être anticipés et pour être sauvés.
06:2080%, c'est quand même énorme.
06:21Ce que je veux dire, c'est qu'investir dans la recherche, ça veut dire prémunir et
06:24prévoir que des investissements permettraient de ne pas avoir à payer des
06:32coûts qui seraient liés, justement, à la non prise en compte, non prise en charge
06:35anticipée. C'est en ça que, justement, des indicateurs de bonne santé seraient
06:40productifs pour notre économie et pour notre société.
06:43Écoutons les auditrices d'RTL.
06:46Moi, je suis libérale depuis 20 ans, mais j'ai fait 8 ans d'urgence avant de m'installer.
06:50Je peux vous dire que je connais bien l'hôpital et donc, il y a 20 ans, je suis
06:53partie parce que c'était déjà plus possible.
06:57On va tous crever parce qu'il n'y a plus de personnel.
07:00Les filles, elles s'en vont, elles font autre chose.
07:02Tout le monde s'en fout.
07:05Je trouve qu'on fait trop, on sacrifie trop le personnel médical.
07:09On n'attribue pas les budgets.
07:11Avant, la France était un pays renommé pour ses hôpitaux.
07:14Maintenant, c'est fini.
07:17Concernant le manque de personnel, la gauche a fait valider une proposition de loi
07:20ce soir. L'idée, c'est d'imposer un nombre minimal de soignants en fonction du
07:24nombre de patients accueillis à l'hôpital.
07:27Est-ce que ça vous paraît des idées pertinentes?
07:29La proposition de loi sera d'ailleurs étudiée à l'Assemblée dans les prochaines
07:31semaines. Valérie Taillervaille.
07:32Oui, mais comment y arrive-t-on?
07:34C'est ça la difficulté.
07:35Parce que là, quand on voit encore les accusations qui sont faites contre les
07:39fonctionnaires et que ces infirmières dans les hôpitaux publics sont des
07:43fonctionnaires, sont des agents de l'État.
07:46Vous croyez que les gens ont vraiment envie d'aller se faire insulter, à dire
07:48qu'ils ne travaillent pas, qu'ils prennent trop de congés maladie?
07:51Il faut voir ce que c'est que la vie d'une infirmière qui travaille nuit et
07:55jour. C'est vrai qu'elle remplace souvent, elle est dans deux services à la
08:00fois. Enfin, moi, j'ai des infirmières dans ma famille.
08:03C'est vraiment un travail très, très difficile et aujourd'hui, peu souhaitent
08:07le faire ou alors vont dans le privé.
08:08Personne ne dit le contraire, mais le financement de l'hôpital et des soins
08:11dans notre pays monopolisent déjà, pardonnez-moi, des sommes énormes.
08:14Je ne veux pas les limiter, mais dire le contraire est quand même...
08:17Mais personne ne va à l'hôpital pour le plaisir.
08:19Donc, quand on va à l'hôpital, c'est qu'on est malade.
08:21Après, quel est le problème de ce problème qu'on ne résout jamais dans ce
08:24cas-là? Je ne sais pas comment vous le dire.
08:26Après, il y a aussi des raisons structurelles.
08:28La société vieillit à partir de ce moment-là.
08:30On est d'accord. Le coût des soins collectivement va croître, continuera à
08:34croître. Et ça, on a beau faire de la prévention, etc.
08:39C'est tant mieux, d'une certaine façon, parce que l'espérance de vie, même si
08:42elle commence à reculer un petit peu, ce qui est embêtant, globalement, on est
08:45quand même des sociétés où il y a ce vieillissement.
08:48On devient en bonne santé.
08:50Donc, c'est vrai que c'est un sujet important et aujourd'hui, l'hôpital
08:55public, en grande partie, tient grâce aux médecins étrangers.
08:58On en demande trop à nos hôpitaux et à leur personnel, Marcel Ovest-Freyde.
09:02Ce qui est frappant dans cette grève qui commence, c'est qu'en fait,
09:08on a l'impression qu'il fallait une étincelle pour que le feu prenne,
09:12mais qu'il y avait déjà beaucoup de gaz dans l'air, on a l'impression, parce
09:15qu'on ne sait pas exactement ce qui l'a déclenché, mais qu'il y avait déjà une
09:19convergence de malaise.
09:20Là, la question des jours de carence, des trois jours de carence dans la fonction
09:25publique, c'est quelque chose qui vient percuter ce milieu qui est déjà,
09:29qui vit déjà une période très, très compliquée.
09:33Et on se demande si ce mouvement ne va pas être un mouvement qui va
09:38s'ancrer dans le temps, de la même façon qu'on a eu il y a quelques mois la crise
09:41agricole qui a mis des semaines et des semaines qui étaient enquistées et qui
09:45ne partaient plus.
09:46Et qui va peut-être revenir.
09:48Mais pour les soignants, les soignants, oui, parce que les soignants, si vous les
09:50écoutez, ils disent tous, on a été applaudi tous les soirs pendant la période
09:54du Covid, on avait l'impression de sauver le monde et surtout d'être reconnus.
09:58Et d'un seul coup, ça n'est plus le cas.
10:00Certains se font même insulter quand ils ne sont pas assez présents, pas assez
10:03disponibles. Certains, certaines.
10:05Et donc, c'est vrai que la situation est difficile.
10:08Donc, on comprend cette grève.
10:10A tout de suite sur RTL, il est 19h25.
10:13RTL, on refait le monde.
10:16Avec Yves Calvi.
10:18RTL, s'informer ensemble.
10:22Il est 19h30.
10:23RTL soir, on refait le monde.
10:26Avec Yves Calvi.
10:27Le rappel de l'actualité avec vous, Rachel Sannodi.
10:29Bonsoir Yves, bonsoir à tous.
10:30Paris et Rabat veulent raccourcir les délais et mieux faire en termes de
10:35réadmission. C'est ce qu'a déclaré Bruno Retailleau en conférence de presse
10:39depuis le Maroc, il y a quelques minutes à peine.
10:42Le ministre de l'Intérieur détaille ses objectifs en termes de lutte contre
10:46l'immigration illégale.
10:47À l'issue d'une rencontre avec son homologue marocain, Bruno Retailleau
10:50affirme vouloir poser un cadre de travail clair pour les prochaines
10:54semaines, les prochains mois.
10:56Il se félicite de la qualité de la coopération entre services français et
10:59marocains, faisant suite aux déclarations d'Emmanuel Macron, qui
11:02demande plus de résultats dans ce dossier.
11:06Le principal suspect du meurtre de Philippine a accepté d'être extradé
11:10vers la France. C'est une annonce de son avocate à nos collègues de BFM
11:14TV. Arrêté le mois dernier en Suisse, ce jeune homme est donc le
11:18principal suspect du meurtre de Philippine.
11:2019 ans retrouvé morte dans le bois de Boulogne il y a un mois.
11:25Au Masters 1000 de Paris-Bercy, le Français Richard Gasquet a disputé
11:29son dernier match.
11:30Le tennisman a été éliminé dès le premier tour par le Belge Zizou Berks.
11:35Merci, ma chère Rachadra Zadodine, pardonnez-moi, on vous retrouve à 20h.
11:39Et sachez que demain, à 7h47, c'est Elisabeth Borne qui serait l'invité
11:43d'Amandine Bégaud et de Thomas Soto dans la matinale d'Ertel, l'ancienne
11:45première ministre qui vient donc de renoncer à prendre la tête du parti
11:48macroniste Renaissance.
11:51Yves Calvi jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL.
11:58Cette présidentielle américaine va être très importante.
12:01Nous sommes toujours avec Valérie Trauerweiler, journaliste à la revue
12:04L'Hémicycle. Votre livre, c'est pour une amie.
12:06Manuel, l'usage des quincailles paru aux éditions des Arènes.
12:09Marcelo Weisfried, qui est chef adjoint au service politique du Parisien
12:11aujourd'hui en France. Et Pierre Jacquemin, rédacteur en chef de l'hebdomadaire
12:14Politis. On va écouter Jean-Éric Branat, qui est maître de conférence
12:18à l'Université d'Assas.
12:19Il y a un effet de nostalgie qui s'est installé et qui fait que
12:22certains Américains ne se souviennent plus de
12:25ceux qui fâchent, comme ça se fait souvent.
12:28Quand vous quittez quelqu'un ou vous êtes loin de lui ou d'elle,
12:31vous vous souvenez des bons moments.
12:33Dans le cas de Donald Trump, la légende, c'est qu'il aurait été
12:36fabuleux sur le plan économique, que les Américains auraient
12:39mieux vécu. On oublie la pandémie, on oublie qu'en réalité,
12:43que le chômage était à 8 cents, l'impactation était très haute.
12:47Et effectivement, il était...
12:49C'est formidable parce qu'il évoque presque une sorte de sentiment
12:52amoureux. C'est voilà, on s'est séparés.
12:54Puis il est reparti dans la campagne.
12:56Mais là, on parle quand même d'un homme qui a un passé particulier
12:59et qui, par bien des côtés, inquiète aussi d'autres chefs d'État
13:03dans le monde entier. Comment faut vivre ça, Marcelo Weisfried ?
13:06C'est vrai que ce phénomène d'amnésie, il est stupéfiant.
13:09On se dit quand même que le sort du monde va se jouer à quelques
13:12milliers de voix, qu'aujourd'hui, les sondages sont dans l'incapacité
13:15de dire quel camp va l'emporter et que ça aura un impact majeur
13:20sur la guerre en Ukraine, sur ce qui se passe au Proche-Orient,
13:23sur ce qui se passe à Taïwan, sur même la guerre économique,
13:27même sur les droits de douane avec l'Europe.
13:29Tout ça va se jouer dans quelques États et à quelques
13:32milliers de voix près.
13:35Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de l'écouter.
13:37Cet après-midi, Trump, qui donnait soi-disant une conférence de presse,
13:40mais c'était une longue déclaration, qui n'était qu'une série
13:44de fake news, de mensonges et d'attaques contre Kamala Harris.
13:47Hallucinant ! Alors lui, il n'est plus l'ancien président.
13:50Il est Dieu maintenant, parce qu'il le dit.
13:53S'il avait été président déjà, il n'y aurait pas eu de guerre
13:56en Ukraine. Il n'y aurait pas eu de guerre au Proche-Orient.
13:59La situation économique aux États-Unis serait bien meilleure.
14:01Elle n'est pas si mauvaise. Et donc, il faut écouter tout ce qu'il raconte.
14:05C'est absolument hallucinant.
14:07Et ce qui est inquiétant, c'est qu'il avait quelques gardes-fous
14:10la dernière fois. Il avait des collaborateurs qui étaient quand même un peu
14:13censés. Aujourd'hui, il ne les a plus.
14:15Donc, on peut s'inquiéter de ce qui passera.
14:17D'ailleurs, on sait qu'il a déjà pris des avocats, qu'il a pris
14:21même des espèces de détectives privées pour refaire
14:25le comptage des urnes juste après les résultats de l'élection.
14:29Et peut-être, de toute façon, si c'est tellement serré...
14:30Donc, vous le dites, qu'il arrive et qu'il contestera le résultat des élections ?
14:33Il contestera.
14:34Puisque les sondages n'arrivent pas à déterminer, c'est que les choses sont
14:37assez serrées. Donc, ce sera assez serré.
14:40Quand on a vu ce qui s'était passé déjà la dernière fois, on peut être inquiet.
14:43Pierre Jacquemin, c'est inquiétant, cette situation aux Etats-Unis ?
14:46Oui, je la trouve très préoccupante parce qu'effectivement, on assiste de
14:49manière assez impuissante à un bousculement ou en tout cas,
14:52à un bouleversement possible des équilibres internationaux.
14:56Peut-être que je m'emballe un peu, mais c'est vrai que
15:00Donald Trump, président des Etats-Unis,
15:04visiblement... Enfin, pas visiblement, ce serait son deuxième et dernier
15:07mandat et il n'aurait plus grand-chose à perdre.
15:09Et on pourrait imaginer qu'effectivement, il fasse preuve d'autoritarisme,
15:14comme il le dit d'ailleurs dans sa campagne.
15:16Et la question d'ailleurs, qui revient de manière assez fréquente dans cette
15:18campagne, ça a été beaucoup interrogé par des historiens.
15:23Je pense à Enzo Traverso, qui s'est interrogé justement sur la figure
15:25fasciste ou fascisante de Donald Trump.
15:27Et effectivement, les signaux sont quand même assez préoccupants dans les
15:30discours, l'ennemi de l'intérieur pour cibler le migrant, qu'il faudrait
15:34déporter par dizaines de millions de personnes à travers le pays pour les
15:38sortir du pays.
15:40La manière dont il considère les femmes, quand même le retour du masculinisme
15:44le plus ordurier qui soit, avec les femmes à la maison
15:49et évidemment l'avortement de moins en moins et surtout le moins en moins possible.
15:55Tout ça est très préoccupant.
15:56Et puis, Marcelo l'a dit aussi, c'est-à-dire qu'effectivement, qu'est-ce que va
15:59devenir le peuple palestinien ?
16:01Qu'est-ce que va devenir l'Ukraine ?
16:03Qu'est-ce que va devenir le pays de Taïwan ?
16:04On voit bien qu'aujourd'hui, Donald Trump est plutôt du côté des puissants
16:09et de ceux qui oppressent un certain nombre de peuples.
16:13Donc c'est ça qui est très préoccupant dans la figure de Donald Trump.
16:15Maintenant, Kamala Harris ne réglerait pas tous les problèmes du monde,
16:17parce que d'ailleurs, justement, elle perd des voix là où justement les
16:20démocrates ou les démocrates comme Joe Biden avaient, lui, gagné.
16:23Je pense notamment sur le conflit israélo-palestinien.
16:25Je ne dis pas que Biden et Kamala Harris aient des positions totalement
16:29différentes, mais on voit qu'elle a perdu beaucoup de voix et d'ailleurs,
16:31il y a une candidate écologiste qui pourrait lui coûter très cher,
16:35Kamala Harris, compte tenu de ses positions très pro-israéliennes
16:39sur le conflit en cours au Proche-Orient.
16:42Le cas de Trump, c'est une forme d'oubli ou au contraire,
16:45une forme de revanche de la droite américaine et de ses soutiens populaires.
16:48Marcelo Weisfried.
16:51Moi, je ne suis pas spécialiste de la société américaine,
16:53mais c'est vrai qu'il regagne des voix, y compris dans la communauté noire.
16:58Mais oui, c'est ça qui...
17:00Qui fait que les observateurs sont assez stupéfaits.
17:04Et c'est peut-être ça qui explique aussi l'intensification de la campagne du côté
17:10Obama. Obama, aujourd'hui, fait campagne pour Kamala Harris tous les jours
17:15pour essayer de récupérer des voix auprès, au profit des démocrates,
17:20évidemment, auprès de cette communauté, de la communauté noire aux États-Unis.
17:26Donc, on a cette difficulté et...
17:30Une communauté, je le rappelle, qui vote peu.
17:33C'est-à-dire qu'on continue de s'inquiéter qu'il n'y ait pas plus de votes
17:37des Noirs américains aux élections et aux échéances électorales.
17:41C'était la même chose pour les Latinos.
17:43Et il semblerait qu'au départ, effectivement,
17:45Trump réussissait à gagner des voix et que suite à cette blague qui a été
17:50faite sur Puerto Rico, les choses jouent maintenant en sa défaveur.
17:55Mais c'est vrai que vous avez parlé des femmes et c'est une élection qui est
17:57très genrée, c'est-à-dire que tous les spécialistes américains le disent,
18:00que beaucoup d'hommes, la plupart des hommes sont pour Trump
18:03et la plupart des femmes sont pour Kamala Harris.
18:05D'où cet équilibre qui fait que c'est réparti en 50-50.
18:10Mais ça explique une campagne qui peut devenir violente ?
18:14Mais elle est déjà, quand vous l'écoutez cet après-midi, c'est hallucinant.
18:18C'est-à-dire, il a eu cette phrase,
18:21tous les migrants sont des assassins, sont des meurtriers.
18:23On y revient dans un instant.
18:25Yves Calvi, on refait le monde sur RTL.
18:30RTL soir, on refait le monde avec Yves Calvi.
18:34Avec Valérie Trahéver, Trierweiler,
18:36Pierre Jacquemin et Marcel Oweisfried, quand même,
18:39est-ce qu'on joue un peu à se faire peur avec la réélection éventuelle
18:44de ce président américain ?
18:47Voilà, est-ce que la démocratie américaine est en danger s'il est réélu ?
18:52Pierre Jacquemin ?
18:53Oui, je le crois vraiment.
18:55C'est-à-dire qu'il faut écouter et prendre au premier degré ce qu'il propose,
18:59ce qu'il annonce.
18:59Quand il dit que lui, président, il saura s'occuper des gauchistes,
19:05en parlant de Joe Biden, parce que c'est lui qui le vise,
19:07en disant qu'il faudra peut-être même recourir à l'armée.
19:09Je ne sais pas ce qu'il a derrière,
19:10mais s'il s'agit d'enfermer les opposants qu'il considère être
19:13comme des dangereux éco-terroristes ou des dangereux gauchistes,
19:17on peut se dire qu'effectivement, la question de la démocratie...
19:18Il y a des contre-pouvoirs aux États-Unis.
19:20Oui, mais justement, Yves, c'est là où il y a aussi une question.
19:23Quand je parlais de la question de la fascisation de Donald Trump,
19:25c'est qu'il a presque les institutions avec lui aujourd'hui.
19:28C'est-à-dire que là où, avant qu'il passe président des États-Unis,
19:33je vous rappelle qu'il a quand même nommé je ne sais plus combien de juges
19:36à la Cour suprême, qui lui est très largement favorable.
19:40Tous les garde-fous qui sont ceux des États-Unis,
19:42beaucoup en tout cas sur un plan institutionnel, lui sont favorables.
19:45Donc, la dictature est à portée de main pour Donald Trump.
19:49Et puis, encore une fois, la manière dont il parle,
19:53dont il...
19:53Il faut parler de la plus grande démocratie du monde,
19:55et que la dictature est à portée de main.
19:57C'est pour ça que je vous dis que c'est quand même très inquiétant.
20:00Les mots utilisés, l'ennemi de l'intérieur, c'est quand même une question...
20:05Voilà, et puis quand on ne reconnaît pas une élection
20:07comme ça a été le cas lors de la dernière élection,
20:08quand on anticipe même de ne pas reconnaître
20:10celle qui va arriver dans quelques jours,
20:12bon, ça ne donne pas une image d'un grand démocrate réellement.
20:15Il y a 30% des Américains qui anticipent le fait
20:18que si une défaite de Donald Trump a lieu,
20:22Donald Trump ne la reconnaîtra pas.
20:23C'est-à-dire qu'il y a une ambiance préinsurrectionnelle
20:26qui commence à s'installer.
20:28Voilà, en fait, la démocratie est en danger,
20:30qu'il soit élu ou pas élu,
20:31puisque finalement, ce sera la même chose.
20:33Puisqu'il contestera, on en est quasiment sûr aujourd'hui.
20:37Mais ce que disait Pierre Jacquemin, c'est-à-dire...
20:41L'extérieur est un ennemi,
20:42et finalement, beaucoup d'Américains sont sensibles à ce discours.
20:45Ils ne le rejettent pas.
20:46C'est-à-dire qu'on revient à l'America First.
20:49Et ça, c'est un discours qui plaît à la plupart des Américains.
20:51Nous, on pense aux Américains de New York
20:53et des grandes villes de Washington et autres.
20:55Mais finalement, l'Amérique, elle est multiple,
20:58elle est grande, et beaucoup sont vraiment pour ce slogan.
21:01Dans le Midwest, ils sont favorables à cette sorte,
21:04je dirais, de domination américaine,
21:06qui, pour eux, est de toute éternité.
21:08Et vous parliez de la communauté noire.
21:10Elle est quasi intégrée.
21:11Donc aujourd'hui, on lui fait croire qu'elle, elle est intégrée.
21:14Il ne faut pas qu'il y ait de nouveaux arrivants
21:16pour qu'elle puisse garder ses avantages,
21:18alors qu'en réalité, elle en a assez peu.
21:20Donc, il y a vraiment un danger qui se profile.
21:24Marcelo Westphal, on parle quand même d'un homme qui est raciste,
21:26misogyne, condamné pour fraude financière
21:29et qui pourrait devenir un nouveau président.
21:30Et agression sexuelle.
21:31Oui, vous avez raison, merci de me reprendre.
21:34Dans la plus grande démocratie du monde, alors je ne sais pas comment...
21:37Un homme qui affirme qu'il va régler la guerre en Ukraine en 24 heures aussi.
21:41Donc, on est face à quelque chose qui, évidemment,
21:46défie la rationalité vue de l'extérieur.
21:48Mais il y a une incarnation, il y a un verbe,
21:51il y a un volontarisme qui, en ce moment,
21:54font que les résultats sont à ce stade très incertains.
21:59On ne parle que de Trump.
22:00Mais moi, j'ai quand même envie de vous dire
22:03pourquoi on n'arrive pas à parler de Kamala Harris ?
22:05Est-ce qu'elle nous dit des choses intéressantes ?
22:07Est-ce qu'on met en doute, finalement, sa capacité de faire ?
22:10Et pas uniquement parce qu'elle est une femme,
22:11même si je suis sûr que ça joue un rôle,
22:13notamment aux Etats-Unis.
22:14Comment vous percevez ces choses ?
22:16Alors, elle va s'exprimer cette nuit à minuit et demie, heure française.
22:19Donc, voilà, on n'est plus qu'à 7 jours.
22:22Donc, ça approche.
22:23Là, on est vraiment au climax de la campagne.
22:25Moi, ce que je regrette avec Kamala Harris,
22:27c'est finalement qu'elle soit tombée dans le piège de Trump
22:30et qu'elle se soit mise au même niveau,
22:32c'est-à-dire d'attaque personnelle sur son état psychiatrique, etc.
22:37Donc, elle dit qu'il est fasciste ?
22:38Qu'il est fasciste.
22:39Si j'aurais préféré qu'elle développe davantage ses propositions.
22:42Elle reste elle-même, ou en tout cas, ce qu'on croyait être elle-même.
22:44Oui, voilà, qu'elle développe ce qu'elle veut pour son pays,
22:47ce qu'elle veut en matière d'économie,
22:49ce qu'elle veut...
22:49Du coup, on entend plus ce que dit Trump sur son soi-disant wokisme,
22:54sur le fait qu'elle va ouvrir toutes les frontières, etc.
22:58Donc, je pense qu'elle aurait dû rester sur le fond
23:01pour montrer qu'elle était capable,
23:03parce qu'elle sera toujours moins bonne que Trump quant aux insultes.
23:06En tout cas, il y a quelque chose qui est frappant
23:08depuis le début de vos commentaires sur cette situation américaine,
23:11c'est qu'on se dit qu'en cas de victoire de l'une ou de l'autre,
23:14il y a un risque réel de...
23:16De guerre civile aux États-Unis ?
23:17Non, quand même.
23:18Ah, alors, Valérie Traylor-Vallée, Pierre Jacquemin,
23:21vous étiez partis pour me dire oui,
23:22mais je ne veux pas vous forcer.
23:23Là, en ce moment, j'avoue que ça m'inquiète terriblement
23:25ce qui se passe aux États-Unis,
23:27on ne connaît pas l'issue,
23:28mais du coup, je me documente beaucoup,
23:29je lis beaucoup ce qui se dit...
23:31Il y a eu le Capitol !
23:32Oui, il y a eu le Capitol !
23:33Je pense que les partisans de Trump sont prêts à aller...
23:37Je veux dire, c'est par centaines d'endroits
23:39que Donald Trump est en train de s'organiser,
23:42s'il devrait échouer,
23:43d'organiser ses militants.
23:44Valérie Traylor-Vallée l'a dit tout à l'heure,
23:46c'est aussi des avocats qui vont contester.
23:48Ce que je veux dire, c'est qu'il y a sans doute quelque chose de l'ordre de...
23:52Je ne sais pas si c'est de la guerre civile,
23:53mais il va y avoir...
23:54On a tellement monté cette élection aussi en épingle,
23:57c'est-à-dire qu'on est dans un moment de bascule aussi international
24:00où il y a quand même des enjeux qui sont extrêmement importants.
24:02Il n'y a pas que les États-Unis en enjeu dans cette élection.
24:07Donc je pense qu'il peut y avoir une bascule,
24:08je n'en sais rien, je ne suis pas devin.
24:10Mais en tout cas, effectivement, pour revenir sur Kamala Harris,
24:12c'est quand même quelque chose d'étonnant
24:13parce que Donald Trump, il est en campagne depuis cinq ans.
24:15Il est en campagne depuis la défaite qui a été la sienne.
24:17Kamala Harris, on ne la connaît que véritablement depuis trois mois.
24:20Et ça, c'est une erreur, je pense d'ailleurs sans doute de la part de Joe Biden,
24:22que moi, j'avais trouvé au moment où on l'a découverte
24:24au premier début du quinquennat de Joe Biden.
24:27J'avais trouvé cette femme, au contraire,
24:29digne d'être sans doute la successeur.
24:31Et il n'en a pas fait un atout, je trouve, et c'est assez dommage.
24:33Et en même temps, nous qui avons notre prisme gauche-droite encore,
24:36en tout cas, moi, c'est celui que j'ai encore aujourd'hui.
24:39Elle n'est pas à la gauche comme nous, on pourrait l'imaginer en France.
24:43Elle est à la droite, c'est une droite, c'est une centre-droite.
24:46Elle est même un peu plus à droite que Joe Biden sur les questions sociales.
24:49On la trouve un peu conservatrice sur un certain nombre de sujets.
24:52Les seuls sujets sur lesquels elle est quand même profondément et clairement identifiée,
24:55c'est aussi les femmes.
24:56C'est sur la question de l'avortement où elle a un discours très clair
24:58et sur la question des immigrés.
25:00C'est là où elle se détache un peu de Joe Biden, peut-être un petit peu,
25:03mais voilà, c'est vrai qu'elle n'est pas...
25:05Marcelo Westphal.
25:06Sur certaines questions sociétales, comme le cannabis, par exemple,
25:09qui sont...
25:10Ce ne sont pas les sujets qu'il faut lancer à quelques jours d'un scrutin serré
25:14si vous voulez rassembler tout le monde.
25:15Donc, elle est allée...
25:16Mais même sur l'écologie, on ne peut pas dire qu'elle soit d'une clarté totale.
25:19C'est-à-dire que même Joe Biden,
25:20je pense qu'il était quand même beaucoup plus engagé sur les questions écologiques,
25:23à regarder justement les engagements qui ont été les siens.
25:26Et on ne peut pas dire que sur sa campagne,
25:28elle ait fait de la question écologique une question fondamentale et centrale.
25:31Vous vous rendez compte de ce que vous nous dites ?
25:32Alors, il reste cette nuit,
25:36donc, pour qu'elle affirme vraiment ses principes et ses propositions.
25:40On les attend.
25:42Alors, je rappelle quand même que l'élection se fait avec un système de grands électeurs
25:46qui a des aspects très compliqués pour nous.
25:48Est-ce que vous pensez quand même que le pays peut se réveiller dans une semaine passée ?
25:52D'ailleurs, en fait, mercredi matin prochain, on est bien d'accord,
25:55pas celle qui vient, mais celle qui suit,
25:57dans un État, je ne sais pas comment vous dire, quasi révolutionnaire.
26:01Les États-Unis d'Amérique.
26:02Le Capitole prouve que c'est possible.
26:04Ensuite, l'effet sondage peut aussi réveiller des indécis
26:08qui se disent, on est à deux doigts d'une catastrophe
26:10et il est temps de se mobiliser,
26:13notamment dans certains États qui peuvent faire la bascule.
26:15Les aventures de... Oui ?
26:16Pardon, et la vraie question, c'est de savoir si les Américains sont prêts à élire une femme.
26:20Ils en ont eu une candidate compétente qui était Hillary Clinton.
26:23Ils n'en ont pas voulu.
26:25Donc, ils étaient plus enclins à élire un président noir qu'une femme.
26:29On parle de la visite au Maroc du président de la République dans un instant
26:33et notamment des questions soulevées en termes d'immigration.
26:36Jusqu'à 20h, Yves Kelvy refait le monde sur RTL.
26:43Yves Kelvy.
26:45On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
26:48Avec Marcel Oweilles Fred, Pierre Jacquemin et Valérie Trierweiler,
26:51on parle maintenant du président...
26:53Alors, pour l'instant, de celui qui veut redevenir président.
26:55Vous voyez que je vais un peu vite, mais il m'a convaincu.
26:59Mais cette fois-ci, c'est Macron dont nous allons parler.
27:01Le président français qui est en ce moment au Maroc depuis hier,
27:03l'occasion de signer un certain nombre de contrats commerciaux.
27:06Mais la question centrale, elle est autour de l'immigration et de notre ministre Bruno Rotailleau.
27:11Est-ce qu'on est en train de rentrer dans une phase objective en France de stop à l'immigration ?
27:20Ou est-ce que c'est un terme avec lequel on joue ?
27:23Oui, il y a beaucoup d'affichages dans ces débats-là.
27:26On sait que c'est des débats sensibles.
27:27On annonce une nouvelle loi immigration.
27:29Il y a beaucoup de choses à annoncer.
27:30Ce soir même, Bruno Rotailleau lance une nouvelle circulaire demandant au préfet de la sévérité, etc.
27:38Donc, il faut toujours se méfier entre les effets d'annonce.
27:40Et souvenez-vous qu'Emmanuel Macron, en 2019, dans Valeurs Actuelles,
27:44promet 100% de reconduction à la frontière.
27:48Aujourd'hui, le taux d'exécution est autour de 5-6%.
27:52Donc, attention aux effets d'annonce.
27:54Au début, effectivement, on bombe le torse.
27:56C'est la phase dans laquelle est Bruno Rotailleau.
27:58Il faut ensuite avoir des résultats.
27:59Est-ce qu'un pays comme le Maroc a des responsabilités dans son incapacité ou dans son refus de récupérer certains de ses ressortissants ?
28:05Oui, bien sûr, le Maroc.
28:07Et d'ailleurs, ça fait deux ans que nous étions en très mauvaise relation avec le Maroc.
28:12Et en fait, là, il y a eu un contrat.
28:14Vous savez, tout ce qui se fait là, sous nos yeux, en fait, est déjà prévu avant le départ de Macron.
28:21Donc, la reconnaissance du Sahara occidental est en échange d'acceptation de visa consulaire pour renvoyer.
28:27On a délivré 234 000 visas l'année dernière contre 1 600 retours.
28:35Donc, là, les chiffres vont sans doute être encore affinés entre Rotailleau et son homologue.
28:41Mais en tout cas, la reconnaissance du Sahara occidental s'est faite en échange d'une augmentation des visas consulaires.
28:48Un bouleversement ?
28:49Pardon, c'est juste pour réagir.
28:50C'est que là, ce qui est intéressant, c'est qu'on réfléchit à ce rapprochement qui va effectivement se traduire par plus de laisser passer consulaire vis-à-vis du Maroc.
29:00Mais oui, mais au même moment, l'Algérie se vexe et va et va.
29:04Et d'ailleurs, ça s'est déjà arrivé.
29:06Il y a des vols qui ont été annulés de retour vers l'Algérie parce que ce que vous allez gagner, et je mets des guillemets à gagner d'un côté comptablement, vous le perdrez peut-être de l'autre côté.
29:17Donc, c'est exactement parce qu'on a des accords différents avec l'Algérie compte tenu de notre histoire passée.
29:23Oui, mais il y a des vols qui ont été annulés, par exemple, ces derniers jours, parce que cette position française, ce retournement sur la question du Sahara occidental est quelque chose qui ulcère l'Algérie.
29:34Pierre-Jacques Marat, comment vous percevez tous ces éléments ?
29:37Alors, moi, je trouve qu'il y a quelque chose de très indécent dans la manière dont sont montrées les choses, dont sont construites les choses, et notamment ce déplacement avec 122 personnes qui accompagnent le président de la République, 9 ministres et un troc, je trouve, d'une indécence folle.
29:52C'est-à-dire qu'effectivement, reconnaître la souveraineté marocaine au Sahara occidental en échange d'un accord sur la question migratoire, je trouve, et d'une manière générale,
30:03tellement déshumanisante, c'est-à-dire qu'on a tellement humilié les Marocains, je ne sais pas si vous avez connaissance de ça, mais j'ai beaucoup d'exemples de gens qui m'ont expliqué avoir fait des démarches très compliquées pour obtenir des visas, pour venir visiter la France, pour venir travailler, pour venir étudier et retour d'accord des autorités françaises, pas suffisant, trop léger comme dossier, etc.
30:26C'est d'une humiliation telle. Compte tenu des rapports entre la France et le Maroc, je trouve que pour les jeunes Marocains, notamment, qui aspirent à venir voir en France ce qu'il se passe, étudier, travailler, pourquoi pas, je trouve que la France a humilié considérablement les Marocains, donc on a sans doute une dette, et je trouve que la manière dont on traite la question migratoire, et encore plus avec M. Rotailleau aujourd'hui, est complètement déshumanisante.
30:46Regardez la voix qui s'élève aujourd'hui en Espagne. On peut avoir un autre discours sur la question migratoire, qu'il soit un discours rationnel, puisque c'est le mot qu'il faut utiliser pour être un peu crédible.
30:53C'est un discours, j'allais vous dire, de limitation, même ponctuelle, concernant les autorités.
30:58Mais je voudrais bien qu'on parle de limitation à partir du moment où il n'y a pas une submersion. Et d'ailleurs, M. Rotailleau l'a encore dit tout à l'heure, nos deux peuples, nos deux pays, le Maroc et la France, font face à des submersions migratoires.
31:06Mais il faut arrêter. Les migrations, il faut encore une fois se le dire, les migrations se font du sud vers le sud. Il faut arrêter de penser qu'il y aurait beaucoup de migrations qui font le choix de revenir chez nous, en France notamment.
31:19Et par ailleurs, on est responsable. Nous sommes pays du Nord, la France...
31:22Le Rassemblement national est à 40% dans les sondages.
31:24Mais il y a deux tiers des Français qui ne sont pas pour le Rassemblement national. Et voyez comment ça se passe en Espagne. Je veux dire, ça ne perturbe pas les équilibres d'une nation.
31:33L'immigration, c'est un apport considérable à plein d'égards. Et encore une fois, il faut se mettre une chose dans la tête. Et je me reviens que ce soit dans le débat public, on ne le dit pas assez.
31:41On est responsable, pays du Nord, la France, les pays occidentaux, des dérèglementations du monde.
31:45Que ce soit sur les guerres, que ce soit sur l'effet de la famine, les questions économiques ou la question du dérèglement climatique, nous sommes responsables des déplacements de population.
31:53Donc la moindre des choses, c'est d'accueillir et de créer les conditions d'un accueil digne des populations qui sont obligées de migrer.
32:01Sur le Sahara occidental, j'ai peur qu'on ait un décryptage uniquement avec des lunettes françaises, c'est-à-dire avec la question de l'immigration.
32:12Parce que je pense que c'est beaucoup plus large que ça. Le chef de l'État avait fait le choix d'une politique pro-algérienne.
32:18Finalement, il en est revenu parce que ça a été un échec politique. Et s'appuyer sur le Maroc, c'est aussi une façon de remettre pied en Afrique.
32:28Là où la France a été chassée d'un certain nombre de pays. Donc je pense qu'il y a une vision géostratégique qui n'est pas dans laquelle la question de l'immigration est une brique.
32:40Mais je ne pense pas qu'elle soit tout le mur.
32:42J'ai 20 secondes à vous donner.
32:42Non, parce qu'il y a aussi les contrats qui vont dans la corbeille de mariage, là, cette fois-ci, puisqu'on se remarie avec...
32:48Oui, c'est pas rien.
32:49Non, et c'est pas rien. Mais tout ça est négocié. Et bien sûr, ces visas consulaires en font partie.
32:54Merci à vous trois, Vélinique Rervalor, Pierre Jacquemin et Marcel Oveilles-Frey.
32:57Dans un instant, l'essentiel de l'actualité est Faustine Bollard pour son émission Héro. Bonsoir, Faustine. Quel est votre invité ce soir ?
33:04Bonsoir, Yves. C'est une histoire d'amour un peu particulière que je vais vous proposer de découvrir ce soir, puisqu'elle est née dans le cabinet d'un hypnothérapeute.
33:12Il paraît qu'il y a cette histoire de transfert entre un thérapeute et son patient. Et bien, parfois, ça devient extrêmement concret.
33:18A tout de suite pour une très belle histoire d'amour dans Héro.
33:21Merci, chère Faustine.