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NewsTranscription
00:00A la sauvette sont partout, tandis que certains fleurissent, sont obligés de fermer.
00:04Mais on a également le cas de Jean-François Bandé, qui a été le directeur d'une chaîne de boulangerie.
00:09Et c'est le boulanger qui a fait parler de lui ces dernières semaines,
00:12tout simplement parce qu'il a reçu une amende dix fois supérieure au chiffre d'affaires du magasin.
00:17Son grand crime, mesdames, messieurs, avoir ouvert sa boulangerie un 1er mai.
00:21Sud Radio, dans tous ses états, Maxime Liedot.
00:27Bonjour Jean-François Bandé.
00:28Bonjour.
00:28Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous.
00:30Vous êtes le patron des boulangeries artisanales de Boenemy, c'est ça ?
00:34Tout à fait.
00:34Et l'année dernière, il me semble, vous avez reçu tout simplement une inspection du travail,
00:39parce qu'il fallait faire, on va dire, ce qu'il y a de plus classique.
00:42Et à la fin, il y a une petite surprise, une amende colossale,
00:45pour une raison qui pourrait sembler absolument banale,
00:48avoir eu le tort, le malheur d'avoir ouvrir un 1er mai.
00:51C'est ça pour tous ceux qui nous écoutent.
00:52Est-ce que vous pouvez expliquer quand même ce qui, pour beaucoup d'entre nous,
00:56paraît absolument surréaliste ?
00:58Alors, c'est un peu plus ancien que ça, et d'autant plus absurde,
01:01puisque, en fait, ça remonte à 2021.
01:04Donc, on a été contrôlé le 1er mai 2021 par un inspecteur du travail.
01:09Et par la suite, on a eu effectivement un courrier de sa part,
01:12nous indiquant qu'on s'exposait à une amende de 80 000 euros,
01:15mais qui serait réduite à 10 000 euros si on payait tout de suite sans contester.
01:19Ce qui, nous, ne nous convenait pas, parce qu'on voulait...
01:21C'est extraordinaire.
01:22C'est-à-dire, si vous ne contestez pas, on vous la réduit, parce qu'on est sympathique.
01:24Divisé par 8, on ne sait pas trop pourquoi par 8, par 10 ou par 20.
01:28Et nous, de toute façon, on voulait faire valoir notre bonne foi.
01:31Et donc, on trouvait que 10 000 euros, même 10 000 euros,
01:33c'était complètement délirant par rapport à la faute potentielle.
01:37Surtout que, pardonnez-moi de vous interrompre, vous étiez totalement en règle.
01:40C'est-à-dire que les salariés étaient volontaires, vous les aviez payés double.
01:43Je veux dire, il n'y avait rien d'absolument faramineux pour justifier une telle décision.
01:47En fait, c'est là où ce n'est pas clair.
01:49C'est-à-dire qu'en fait, bien sûr, en règle, les salariés étaient déclarés et payés double.
01:53Ce qui est défini dans la convention de la boulangerie, d'ailleurs.
01:55Mais en fait, la convention définit un salaire double pour ce jour-là.
01:58Mais a priori, le Code du travail, lui, dit qu'on n'aurait pas le droit de travailler.
02:02Et en fait, dans les faits, il y avait une tolérance depuis une vingtaine d'années
02:05où tous les boulangers travaillent le 1er mai.
02:08Donc ça, c'était en 2021.
02:09Ensuite, en 2022, 23, 24, il ne s'est rien passé.
02:12Et il y a 15 jours, on a reçu une convocation au commissariat, me concernant,
02:15où on m'a demandé de venir m'expliquer au commissariat en 2025.
02:17Le commissariat directement ?
02:19Voilà, directement.
02:20Une lettre ?
02:20Une lettre, comme si vous étiez convoqué.
02:23Donc vous y êtes allé ?
02:24Donc j'y suis allé, je me suis expliqué.
02:26Qu'est-ce que vous voulez ? Vous, le grand criminel boulanger ?
02:28Alors, je précise que le policier était vraiment très sympa.
02:31Lui-même nous a fait comprendre qu'en fait, il avait d'autres chats à fouetter,
02:35que ce n'était pas son métier premier de courir derrière l'ouverture d'une boulangerie
02:37il y a 4 ans.
02:38Donc on précise quand même que pendant 4 ans, il ne s'est rien passé.
02:40Et ça, c'est les joies de l'administration française, ça va vite.
02:42Donc il a pris ma déposition, je me suis expliqué, il m'a posé 2-3 questions,
02:46et puis on s'est quitté, c'était très sympa.
02:48Mais quelle était la teneur de l'entretien ?
02:50Parce qu'il voulait comprendre quoi ?
02:51Si vous avez réellement fondé, si c'était intentionnel ?
02:53Non, en fait, c'est le parquet qui a demandé à la police
02:55d'enquêter, entre guillemets, sur ce sujet.
02:57Extraordinaire.
02:58Et donc, il a été obligé de me recevoir, de me poser ces fameuses questions,
03:01pour ensuite renvoyer au parquet ses conclusions.
03:04Non, mais c'est quand même extraordinaire.
03:05Quand on sait le boulot absolument colossal qu'a la police,
03:08ils sont quand même parfois appelés par le parquet pour dire,
03:10regarde, il y a 4 ans, il y a quand même un boulanger
03:12qui a eu le malheur d'ouvrir un premier mien,
03:14reçois-le et mène un interrogatoire.
03:16On a passé deux heures, c'est une perte de temps pour lui, pour nous.
03:21Moi, j'ai dû me replonger dans le dossier, ça l'a été dit, il y a 4 ans.
03:24Donc, c'est vraiment, effectivement, c'est une situation qui est absurde.
03:27Et vous avez dit, tout au long de cette médiatisation,
03:31comment ça a été d'abord accueilli, cette médiatisation ?
03:33C'est-à-dire, est-ce que vous avez peut-être quelques confrères boulangers
03:36qui vous ont dit, ah non, mais attends, tu ne peux pas médiatiser tout ça,
03:38parce que pour nous, derrière, ça veut dire qu'on va sévir, etc.
03:42Au contraire, ça a été très bien accueilli en disant, merci quand même, merci beaucoup,
03:45parce que grâce à toi, on va peut-être espérer avoir des règles un peu plus souples,
03:48un peu plus faciles à vivre pour nous qui nous contentons de travailler.
03:51Nous, on a reçu énormément de messages de confrères qui nous soutiennent à 100%
03:55et à 99% de nos clients de connaissances qui nous supportent aussi.
04:01En plus, ce qui est amusant, c'est qu'il y a un consensus qui est assez général.
04:04C'est quand même assez rare en France.
04:07Donc là, tout le monde est à peu près d'accord.
04:09Donc oui, on a eu beaucoup de soutien pendant ces dix derniers jours.
04:12Et comment réagit en réalité aussi vos salariés ?
04:14Parce qu'ils ont été entendus aussi, j'imagine, peut-être dans le cadre de cette enquête par la police ?
04:18Pour l'instant, c'est que moi.
04:20Et puis, l'inspecteur leur a demandé nom, prénom le jour J,
04:24mais sinon, depuis, rien de spécial.
04:26J'imagine qu'avec une telle médiatisation,
04:28certains politiques ont eu la tentation de vous joindre, de vous appeler.
04:31Quelle a été la teneur de vos nombreuses conversations avec eux ?
04:33Parce qu'accessoirement, c'est eux qui font la loi.
04:35Donc pour la plupart, ça fait un certain nombre de temps qu'ils siègent à l'Assemblée.
04:39Quels ont été les témoignages à votre égard ?
04:41Ils étaient plutôt compatissants ou au contraire, ils tombaient un peu de leur chaise ?
04:45Non, il y a eu des témoignages vraiment très positifs.
04:47D'ailleurs, on se prend à l'Assemblée nationale mercredi prochain,
04:50donc c'est plutôt sympa,
04:52pour s'expliquer, pour rencontrer des députés.
04:55Je crois surtout qu'il y a beaucoup de gens qui ne connaissaient pas la loi.
04:59Et en fait, c'est une loi qui est très mal faite,
05:00puisqu'il n'y a pas de liste de commerces qui peuvent ou ne peuvent pas ouvrir.
05:04Peuvent ouvrir les commerces qui sont dits essentiels.
05:06Donc on revient un petit peu dans les années Covid.
05:08C'est exactement ça, c'est le même travers.
05:10En 2020, la boulangerie, on était essentielle,
05:12donc on a dû rester ouvert.
05:13On avait perdu tous nos chiffres d'affaires, mais on a dû rester ouvert.
05:16On ne pouvait pas fermer, car on était essentiel,
05:17ce qui n'était pas le cas des restaurants.
05:19Et une année plus tard, en 2021, on nous dit,
05:21non, la boulangerie, vous n'êtes pas essentielle,
05:22et donc je vous mets une amende de 80 000 euros.
05:24Nous, on ne comprend pas.
05:25Donc la loi n'est pas claire.
05:26Non, la loi n'est pas claire.
05:27Et ce qui est sidérant, c'est que les politiques eux-mêmes vous appellent,
05:30alors qu'ils sont censés la fabriquer, en disant,
05:31mais écoutez, on est totalement navrés,
05:33parce que bien sûr que c'est une absurdie.
05:35Quand vous dites que vous serez reçu à l'Assemblée nationale,
05:37c'est quoi ? Être auditionné pour justement raconter tout ça ?
05:39Non, alors c'est de façon informelle,
05:40c'est un député ex-ministre qui nous reçoit,
05:44donc quelqu'un quand même d'important,
05:45pour comprendre.
05:47Et je trouve que c'est bien que des députés parlent à des gens,
05:51enfin de la vraie vie, entre guillemets,
05:52pour essayer de comprendre leur quotidien.
05:54Donc on y va avec plaisir,
05:55et on va leur expliquer ce qui se passe.
05:560-826-300-300,
05:58vous aussi, vous avez été à un moment victime de ces règles absurdes.
06:01Vous êtes un chef d'entreprise, un patron,
06:03vous êtes tombé sur un cas aussi délirant que celui-ci.
06:06Vous avez reçu une amende ou une lettre du commissariat,
06:09parce que vous avez eu le malheur de travailler,
06:10ce qui est quand même l'illustration à un moment d'une France
06:13qui n'aime plus le travail.
06:14Vous connaissez le numéro 0-826-300-300,
06:17et l'application Sud Radio.
06:18Il faut croire quand même que vous avez été entendus,
06:20et que le bruit que vous avez fait n'est pas totalement inutile.
06:22Jean-François Bandé,
06:23parce qu'une proposition de loi a été soutenue
06:25par la ministre du Travail,
06:26et qu'elle a été déposée au Sénat,
06:27par des parlementaires,
06:28un centristes notamment.
06:29L'initiative alors est très critiquée par la gauche,
06:32on va avoir l'occasion d'y revenir.
06:33Les syndicats aussi sont opposés.
06:35Mais le volontariat, dit-il,
06:38bon, deviendra vite une semi-contrainte, etc.
06:40Mais vous, est-ce que cette loi
06:42qui va, on va dire,
06:43permettre d'assouplir un peu cette règle floue,
06:45d'essayer de la rendre un peu plus nette,
06:47est-ce que vous trouvez que ça va dans votre sens ?
06:49Moi, je trouve que ça va dans le bon sens.
06:50Parce qu'il faut savoir, par exemple,
06:51qu'aujourd'hui, un 1er mai,
06:53une chaîne de fast-food, elle peut ouvrir.
06:54Un Starbucks, un McDonald's peuvent ouvrir.
06:56Une boulangerie artisanale ne peut pas ouvrir.
06:58Donc on voit bien et on comprend bien
06:59qu'il y a un problème de logique.
07:01Donc je pense qu'effectivement,
07:02il faut protéger les acquis des salariés.
07:04Personne ne demande de revenir
07:05sur le salaire multiplié par 2, par exemple.
07:07Je peux vous assurer que nous, nos employés,
07:09ils sont demandeurs
07:10de travailler sur des jours fériés.
07:12Parce qu'être payé x2,
07:13c'est quand même intéressant
07:14sur des salaires qui, malheureusement, en France,
07:16ne sont pas toujours très élevés.
07:17Donc c'est quand même intéressant pour eux.
07:19Oui, et puis c'est ce que vous racontez.
07:20C'est-à-dire qu'on en discutait tout à l'heure ici
07:22dans cette rédaction en préparant l'émission.
07:24C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
07:25vous prenez votre téléphone.
07:26Si la boulangerie du coin est fermée,
07:27vous avez tous les fast-foods à proximité.
07:29Vous avez toutes les grandes marques américaines
07:30qui peuvent venir vous livrer.
07:31Donc le patron d'entreprise que vous êtes
07:33doit en vrai se révolter en permanence.
07:35Et ça, visiblement,
07:36les députés ne le saisissent pas du tout.
07:38Ou les hommes politiques, en général, ne le saisissent pas du tout.
07:39Nous, c'est pas un enjeu.
07:40Parce qu'en fait,
07:47c'est un enjeu de fidélité.
07:48Une boulangerie, elle doit être ouverte.
07:50Le matin, vous ne vous posez pas de questions.
07:51Vous allez chez Bohemi,
07:52Rue Turbigo, c'est ouvert.
07:54Si on commence à fermer un jour sur deux,
07:55le dimanche, le samedi ou les vacances,
07:57on perd forcément de la clientèle qui va ailleurs.
07:59Vous êtes chef d'entreprise
08:01et vous racontez justement doublé un salaire.
08:03Parce que vous pouvez nous donner un exemple,
08:04mine de rien, très concret.
08:05Aujourd'hui, quelqu'un de votre équipe
08:06qui travaille dans votre boulangerie Rue Turbigo,
08:08combien il est payé normalement ?
08:10Le jour férié, combien il est payé ?
08:11Mais donc ça veut dire derrière,
08:12combien ça vous coûte
08:13pour que ceux qui nous écoutent
08:14et ceux qui ont envie de nous appeler
08:15pour témoigner, pour réagir aussi à ça
08:17et répondre à cette question ?
08:18Est-ce que la France aime réellement le travail ?
08:200,826, 300, 300 saisissent, mine de rien,
08:23à quel point, quand on est chef d'entreprise,
08:25la masse derrière de taxes
08:27est absolument faramineuse ?
08:29Un salarié sur une journée
08:31va gagner peut-être en net
08:33entre 100 et 120 euros.
08:35Enfin, je n'ai pas les chiffres forcément très précis.
08:37Donc, multiplié par deux, on passe à 240.
08:39Sachant que nous, on multiplie aussi par deux les cotisations.
08:41Ah, c'est pour ça.
08:42Vous, de votre poste de patron, c'est ça ?
08:44Donc, on passe à 500.
08:45Sachant que nous, sur une boulangerie Bohemi,
08:47un jour férié, il peut y avoir 10, 12 vendeurs,
08:48par exemple, qui sont derrière le comptoir.
08:50Donc, si on fait la multiplication,
08:51on comprend vite que ce n'est pas forcément
08:53un enjeu de bénéfice,
08:55c'est plus un enjeu de visibilité,
08:56de fidélité de nos clients.
08:57Oui, et puis, en effet, de montrer
08:59qu'au bout d'un moment, il faut être pratique.
09:01Une boulangerie qui est ouverte,
09:02c'est quand même toujours agréable.
09:04Quand vous entendez les syndicats,
09:06notamment la CGT,
09:07on le commence à le voir ici,
09:08les syndicats sont en ordre dispersé.
09:10Dans les grandes villes,
09:11on attend entre 150 000 et 200 personnes.
09:14Quand on les entend, notamment,
09:16dire lorsque cette proposition de loi
09:19commence à avoir le jour,
09:21on veut encore nous voler un jour férié.
09:23Les patrons peuvent travailler,
09:24pas les travailleurs.
09:25Comment le patron d'entreprise que vous êtes,
09:27et je le dis d'autant plus
09:28que vous avez plusieurs boutiques
09:29à travers le monde,
09:30notamment en Arabie Saoudite,
09:31en Corée du Sud et ailleurs dans le pays,
09:34vous regardez ça comment vous,
09:35quand vous dites, notamment,
09:36quand vous êtes conscient des charges
09:37que vous payez de l'effort,
09:39mine de rien,
09:39que ça demande d'investir en France,
09:41quand vous entendez ces slogans
09:42un peu surannés,
09:44un peu poussiéreux,
09:45comment vous réagissez ?
09:46Ils sont un peu dans leur rôle,
09:47effectivement,
09:48donc je le comprends
09:49jusqu'à un certain niveau.
09:51Moi, après, ce qui m'étonne,
09:52c'est de sortir ce 1er mai,
09:53il y a 10 jours fériés,
09:5410 ou 12 jours fériés par an en France.
09:56Nous, on se pose la question
09:58sur tous les jours fériés.
09:59On a des systèmes,
10:00aujourd'hui,
10:00très bien faits sur Internet,
10:02où chaque employé peut donner
10:03ses contraintes de temps.
10:04S'il veut déménager mardi,
10:05mercredi ou aller jeudi
10:06chez le dentiste,
10:07il pose une demande,
10:08il ne travaillera pas
10:09et nous, on s'organisera en fonction.
10:10Donc, c'est des choses
10:11qu'on fait déjà tout le temps.
10:12On fait ça tous les week-ends,
10:13on fait ça toutes les vacances,
10:14on fait ça tous les jours fériés.
10:15Donc, nous, le 1er mai,
10:16quelque part,
10:17c'est un jour comme un autre.
10:19Et si les gens veulent travailler,
10:20ils peuvent travailler.
10:21S'ils veulent rester chez eux,
10:21ils peuvent rester chez eux.
10:22Ce n'est pas un souci pour nous.
10:23Oui, et puis, en réalité,
10:24c'est quand même très politique
10:25et vraiment des propos de syndicats,
10:27en effet, de considérer
10:28qu'avec toutes les nouveautés
10:30dans le travail,
10:30que ce soit le télétravail,
10:31que ce soit les nouveaux profils
10:32de travailleurs.
10:33Aujourd'hui, quand on est un patron
10:34ou chef d'un service
10:35ou quoi que ce soit,
10:36on est déjà confronté,
10:37mine de rien,
10:37à devoir s'adapter en permanence.
10:39Je le disais à l'instant,
10:40vous avez réellement des boutiques
10:42à travers le monde.
10:43Est-ce que ce rapport au travail
10:45est un sujet uniquement franco-français ?
10:47Est-ce que vous avez déjà eu,
10:48vous, des réflexions,
10:49on va dire,
10:50ou des combats similaires ailleurs,
10:51en Arabie saoudite,
10:52en Corée du Sud ?
10:53Non, alors, c'est vrai
10:54que c'est assez différent.
10:56C'est vrai que la France
10:56a un rapport au travail
10:57qui est quand même différent.
10:58Enfin, nous, on est présents
10:59en Espagne, par exemple,
11:00donc l'Espagne,
11:00c'est quand même pas très loin
11:01et ça reste l'Europe.
11:02Donc, on peut comparer ça
11:03de façon assez facile.
11:04Et c'est vrai qu'on a
11:05beaucoup moins de sujets
11:07de ce type
11:08et les gens sont beaucoup plus
11:08moteurs pour faire des heures,
11:12pour travailler.
11:13C'est vrai qu'en France,
11:14pas forcément par rapport
11:15aux salariés,
11:15mais plutôt par rapport
11:16à l'administration,
11:17on sent qu'il y a toujours
11:18une défiance vis-à-vis
11:20des entrepreneurs.
11:21Nous, quand on est contrôlés
11:22par l'inspection du travail,
11:23souvent, on a malheureusement
11:24un peu le sentiment
11:25qu'on est par défaut en faute,
11:27alors que finalement,
11:27on peut fauter.
11:28Je ne dis pas que je connais
11:29toutes les lois,
11:30mais de manière générale,
11:31on essaie de faire
11:31les choses bien
11:32et c'est un peu dommage
11:33finalement de se sentir
11:35toujours mis en difficulté,
11:36un peu par défaut.
11:37Oui, vous avez l'impression,
11:39on va dire,
11:39d'être toujours au risque
11:41d'avoir déjà une mauvaise étiquette.
11:43Le statut d'entrepreneur,
11:44on va dire,
11:44est déjà quelque chose à risque
11:45en France quasiment
11:46quand on est inspecté.
11:47On part toujours un peu
11:47effectivement du principe
11:49qu'il y a une mauvaise volonté
11:50derrière,
11:50une volonté de gain
11:53il faut savoir que recruter
11:54des bons salariés,
11:55c'est extrêmement compliqué.
11:56Nous, on a une super équipe.
11:57Moi, mon but,
11:58c'est qu'ils soient heureux
11:59et qu'ils restent.
11:59Donc, c'est les mettre
12:00dans les meilleures conditions
12:01pour qu'ils viennent travailler
12:01tous les jours,
12:02qu'ils soient heureux,
12:02qu'ils soient souriants
12:03pour nos clients.
12:04Je ne suis pas là
12:05pour les forcer à travailler
12:05s'ils n'ont pas envie de travailler.
12:07Donc, ça se fait finalement
12:08bien tout seul.
12:08Je ne suis pas sûr
12:09qu'il faille une loi
12:09pour tout gérer.
12:11Et quand vous,
12:12est-ce que vous avez parlé
12:13de cette affaire,
12:14on va dire,
12:14dans les pays frontaliers,
12:15que ce soit l'Allemagne
12:16ou même ailleurs,
12:17comment ils ont réagi
12:18quand vous leur avez raconté
12:19ça, cette amende
12:20absolument record,
12:21la convocation au commissariat,
12:23ce qui peut sembler
12:23absolument lunaire,
12:25la sensation d'être traité
12:26un peu en criminel.
12:27Quand vous le racontez
12:28ailleurs aux autres pays,
12:29comment ils réagissent ?
12:30Ils vous croient d'abord ?
12:31Ou ils prennent ça
12:31vraiment comme une mauvaise blague
12:33ou quelque chose
12:33qui paraît surréaliste ?
12:34Ils nous croient, oui,
12:36parce que je l'explique bien,
12:38mais ils tombent un peu de l'arbre
12:40parce qu'effectivement,
12:41ça n'a rien à voir.
12:41Et je pense que la France
12:42est un des rares pays
12:43où on pourrait voir
12:44ce genre de choses.
12:45D'ailleurs, même en France,
12:46quand j'ai raconté
12:47cette histoire-là,
12:47c'est pour ça qu'on a commencé
12:49un petit peu à en parler,
12:50la plupart des gens
12:50ne nous croyaient pas.
12:52Et quelle est la suite
12:53de cette affaire,
12:54on va dire,
12:54dans les prochaines semaines
12:55après la convocation
12:56au commissariat ?
12:57Comment vous,
12:57vous envisagez les choses ?
12:58Vous allez toujours contester ?
13:00On conteste toujours maintenant.
13:01C'est au parquet
13:02de nous poursuivre.
13:03J'imagine qu'on sera jugés.
13:05Vous avez déjà la date,
13:05pas encore ?
13:06Non, non,
13:06on n'a aucun retour.
13:07Nous, pendant trois ans,
13:08il ne s'est rien passé.
13:13Est-ce qu'il va se passer
13:13une convocation dans une semaine,
13:14dans six mois,
13:15dans un an ?
13:15Je n'en sais rien.
13:16Bon, merci beaucoup
13:17Jean-François Bandé
13:18d'avoir été avec nous.
13:19Je rappelle que vous êtes
13:20le patron des boulangeries
13:21Artisanale Boennemi
13:22et c'est vous qui avez fait
13:23le tour des médias récemment
13:25pour dénoncer votre horrible crime
13:27d'avoir ouvert votre boulangerie
13:28un premier mai.
13:29Merci beaucoup
13:29d'avoir été avec nous
13:30et d'avoir parlé vrai
13:31sur Sud Radio.