• il y a 19 heures
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##PARLONS_VRAI-2024-12-25##

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Transcription
00:00Une émission pour être au top, c'est ce que je vous propose aujourd'hui. Stop au jeunisme,
00:07il n'y a pas d'âge pour te réussir, vous allez l'entendre. Si vous avez des doutes
00:11aussi sur vos capacités, votre mental, votre morale, restez bien à l'écoute jusqu'à
00:15la fin de cette émission parce qu'on va vous donner les recettes pour de l'anti-déprime
00:20parce que ça existe évidemment. Mes deux invités sont là pour vous éclairer. Tout
00:24d'abord Natacha Zikowski qui a écrit « Oser votre âge » aux éditions Le Duc, bonjour,
00:31et le professeur Pierre Philippe que l'on connaît bien sur Sud Radio, qui a déjà
00:35sévi par le passé avec deux autres livres et qui prépare un bon programme anti-déprime.
00:42C'est le titre de votre dernier livre. Bonjour professeur Philippe. Il y a beaucoup de points
00:48communs dans vos livres et c'est pour ça qu'on espère beaucoup de vos éclairages,
00:53qu'on a envie, Natacha Zikowski, parce que vous donnez toutes les clés pour booster
00:59votre ambition, rayonner peu importe votre âge finalement. C'est un livre qui est plutôt
01:04à destination normalement des femmes, enfin les hommes vont s'y retrouver aussi sans
01:08problème. Et puis vous au contraire docteur Philippe, parce que vous concoctez un programme
01:12pour réussir à avoir un moral au top en l'espace de six semaines. C'est votre promesse.
01:19Et prévenir la déprime surtout parce qu'en santé mentale la prévention est la grande
01:24oubliée et c'est important de le rappeler. Alors Natacha Zikowski, quand on lit votre
01:30livre, l'un des premiers trucs qui saute aux yeux c'est qu'on a peur, tous on a peur
01:36de vieillir mais peut-être encore plus les femmes. Oui, l'âge n'a pas bonne presse
01:41en fait, alors qu'en fait vieillir c'est une chance, déjà ça veut dire qu'on n'est
01:45pas mort jeune, mais ça fait peur parce que un, on confond être jeune et être vivant
01:50au départ et deuxièmement il y a l'âgisme qui est une discrimination de l'âge tout
01:57simplement qui véhicule des images tellement négatives par rapport à l'âge que finalement
02:04ça terrifie absolument tout le monde. Et ces images c'est toujours quand on vous parle
02:08de l'âge, c'est tout ce que vous ne pouvez plus faire. Moi je déteste cette phrase,
02:12comment ? Tu vas porter ça ? Mais pourquoi pas ? Je fais ce que je veux. Donc en fait
02:18c'est tous les moins aussi, c'est-à-dire que vous remarquerez que quand on parle de
02:21l'âge on a l'impression qu'en fait il y a un espèce d'âge d'or, on a construit
02:26ça, donc il y a un âge d'or, ça serait entre 30 et 40 ans, ça c'est quand on voit
02:31la vie un peu comme une série Netflix avec des saisons et des épisodes. Alors il y a
02:35un âge d'or et puis après ça serait un truc atroce où on ne va faire que descendre.
02:40Alors qu'en fait la vie c'est un continuum, c'est un flot en fait qui va se dérouler
02:46où nos expériences vont être plutôt complémentaires les unes des autres.
02:51Mais alors pourquoi ? C'est parce que dans notre société il faut avant tout être très
02:54performant et on se dit à 30-40 ans, professeur Philippe réagissez, parce qu'entre 30-40
03:00ans on est plus efficace, plus performant qu'au-delà de 50. Alors vous parlez des femmes mais
03:04c'est un peu la même chose évidemment pour les hommes.
03:06Je pense pour compléter le propos de notre ami, c'est qu'il y a une concordance entre
03:16l'état de développement, le caractère d'expérience et les capacités. Je pense que 30-40 ans
03:22c'est un âge où on a déjà pu procréer, où professionnellement on doit être à peu
03:25près établi, on a encore un niveau d'énergie qui est très important. Moi je pense que
03:30je suis tout à fait d'accord avec vous, je pense que c'est très individuel, il y a des
03:33gens comme moi qui démarrent très tard parce qu'on rentre dans la vie active plutôt
03:40vers 25-30 ans, il y en a d'autres, les sportifs de haut niveau à 30 ans c'est des retraités.
03:45Donc je pense qu'effectivement il faut adapter le message et surtout il ne faut pas se culpabiliser
03:50par rapport à sa trajectoire propre, pas trop se comparer.
03:54Et ne pas déprimer, on y reviendra dans la deuxième partie de l'émission avec vous
03:58parce que c'est ça, il faut prévenir tout ça. Et ce que vous dites, Natacha Dzikowski,
04:04c'est qu'il serait temps dans notre société de changer le regard que l'on porte sur l'âge.
04:09Oui parce qu'en fait la perception de l'âge c'est une construction collective, on en
04:15est tous responsables. En fait on a trois âges, on a l'âge de notre carte d'identité,
04:19on a l'âge que l'on ressent et puis on a l'âge que les autres vous renvoient. Et
04:27l'âge qu'on ressent en fait c'est notre âge biologique. Et celui-là on a la main
04:30sur lui. C'est-à-dire qu'en fait aujourd'hui… Oui vraiment, c'est l'âge que l'on ressent
04:36parce qu'en même temps on peut ressentir et se dire bon je ne me sens pas cet âge-là
04:40mais je l'ai quand même. Et peut-être plus. Il y a énormément d'études qui ont été
04:44faites et qui montrent un truc hyper marrant, c'est qu'à partir de 40 ans, quand vous
04:48demandez aux gens quel âge ils pensent avoir, ils ont toujours 10 ans de moins. C'est-à-dire
04:53que jusqu'à 30 ans on ne raisonne pas comme ça et à partir de 40, quand vous faites
04:58l'exercice autour de vous, vous demandez et toi tu penses que tu as quel âge, en fait
05:02les gens de façon automatique se perçoivent 10 ans plus jeunes. Mais la réalité c'est
05:07que 80% de notre vieillissement cellulaire c'est notre hygiène de vie. C'est-à-dire
05:11c'est l'alimentation et l'activité physique. Et donc en fait cet âge-là, quelque part
05:18que l'on ressent, c'est celui qui est le plus important. Et en général, il est pris
05:24en défaut par l'âge que vous vous renvoyez les autres. Quand vous vous rendez compte
05:29qu'aujourd'hui dans les boîtes, le jour où vous avez 45 ans, vous recevez une lettre
05:34de la DRH qui vous dit « bonjour, aujourd'hui vous êtes senior ». Vous vous dites « qu'est-ce
05:38que c'est que ce truc-là ? ». Et ça, ça se fait toujours aujourd'hui. Il y a une
05:42dizaine ou une quinzaine d'années mais ça continue. Et donc en général, on ne vous
05:47propose pas ensuite d'aller voir la DRH pour, je ne sais pas moi, vous proposer des
05:51super formations ou des évolutions de carrière positives. Non, vous ne l'entendez pas vraiment
05:57comme ça et vous avez raison de ne pas l'entendre comme ça. Moi, ce que je trouve complètement
06:00dingue, c'est quand vous regardez toutes les études qui sont faites aujourd'hui sur
06:03les seniors, très peu de seniors, on leur propose de faire des formations intéressantes.
06:09Très peu de seniors se retrouvent dans les plans de haut potentiel. Tout à coup, on
06:14a l'impression que, passé 45 ans, c'est comme si on avait une sorte de date de péremption.
06:20Et ça, c'est toujours valable malgré le fait qu'on a reculé l'âge de départ de
06:25la retraite et qu'on dit en France « il faut améliorer notre taux d'employabilité », c'est
06:30bien le terme, « depuis 50-55 ans ». Oui, alors ça, c'est tout le déclaratif. Et
06:35vous aurez remarqué que toute la réforme de la retraite, il devait y avoir ce volet-là
06:40avec, je dirais, des politiques un peu coercitives. C'est-à-dire que, quand vous prenez, regardez
06:45la loi Copey-Zimmerman sur la place des femmes dans les conseils d'administration.
06:49Oui, ça remonte à une petite dizaine d'années.
06:51Oui, le résultat, vous l'avez aujourd'hui. De plus en plus de femmes ont intégré les
06:55conseils d'administration parce que ça a été décidé, ça a été voté. Aujourd'hui,
06:59s'il y avait une vraie loi avec des quotas sur les seniors et avec des amendes quand
07:05on vire les gens à partir de 50 ans uniquement parce qu'ils ont 50 ans, je pense que là,
07:09ça permettrait vraiment de faire évoluer les mentalités. Parce que les gens de 50
07:13ans, ils ne sont pas moins créatifs, ils ne sont pas moins bosseurs que les autres.
07:18Normalement, ils sont peut-être dégagés de certaines préoccupations matérielles
07:22qu'on évoquait tout à l'heure et donc peut-être plus disponibles.
07:26Bien sûr. C'est-à-dire que vous aviez un type sur LinkedIn qui avait posté une offre
07:32d'emploi hyper drôle où il disait « alors moi, le matin, je suis toujours frais parce
07:37que je ne fais jamais d'after, je suis toujours à l'heure parce que je n'ai pas de problème
07:40de nounou, je suis disponible en soirée parce que mes enfants ne sont plus là ». Et donc
07:46il listait comme ça toutes ces valeurs ajoutées qu'il avait. C'était fait sur le ton avec
07:52beaucoup d'humour, mais il avait raison. C'est-à-dire qu'en fait, moi je sais qu'aujourd'hui,
07:56je travaille beaucoup plus vite que quand j'avais 20 ans de moins. C'est normal puisque
08:00vous avez accumulé... Les capacités physiques, avec l'âge, professeur
08:05Philippe, vous pouvez intervenir. Elles ne s'altèrent pas un petit peu tout de même
08:10et on travaille un peu moins vite ? Alors, je pense que ce qui est important
08:13dans le domaine du travail, c'est l'interaction avec l'environnement. Donc si vous avez une
08:17énorme expérience, vous allez aller sur des choix beaucoup plus rapides et beaucoup
08:20plus directs et vous allez optimiser en fait l'interaction. Si on est en charge pure de
08:25travail pour des choses très compliquées ou avec vraiment des enjeux très sollicitants
08:31cognitivement, peut-être à partir de 60-70 ans, ça devient un peu plus compliqué. Mais
08:36bon, on le voit en ce moment, par exemple, les plus hautes fonctions de l'État sont
08:40plutôt proposées à des gens de 70 ans. Après, moi je voulais quand même faire rebondir
08:45un petit commentaire sur votre propos. C'est que nous, on le voit bien avec les médecins
08:52qui partent à la retraite. Un des problèmes des gens âgés, c'est qu'ils coûtent cher
08:55parce qu'ils ont de l'expérience. Donc c'est aussi un des déterminants auxquels nous, on
08:58est confronté. On explique aux gens, écoutez, il faut garder les gens dans le circuit. Mais
09:02on a un enjeu économique malheureusement qui vient aussi en porte-à-faux par rapport
09:07à ça. Donc quand il y a une pénurie massive, comme avec les médecins, la question ne se
09:09pose pas. Mais sur d'autres emplois, on a vu souvent des gens qui étaient rejetés
09:16parce qu'il y avait un coût qui était significativement plus élevé. Donc c'est un problème vraiment
09:21sociétal complexe. C'est ce qu'on vous balance à la figure,
09:25Natacha Dzikowski, non ? C'est-à-dire que vous coûtez trop cher, vous êtes moins efficace.
09:30Donc à partir de 45-50, merci, au revoir. Exactement. Ça, ça arrive en permanence
09:34dans les entreprises. Et c'est pour ça que je pense que dans le volet de la loi sur les
09:39seniors, il fallait parler des allègements de charges. C'est-à-dire que plutôt que
09:42de dire qu'on va faire travailler les seniors à mi-temps ou à trois quarts temps, ou les
09:47faire travailler à plein temps et les payer trois quarts de temps, ça, ce n'est pas du
09:51tout normal. En revanche, qu'il y ait des allègements de charges pour maintenir les
09:55seniors dans l'emploi, ça, ça serait intéressant. Et puis en plus, après, ce fameux coût,
10:00c'est relatif par rapport à ce que vous produisez. C'est-à-dire que moi, je pense que les seniors,
10:05quand même, ils ont une capacité à résoudre des problèmes complexes supérieurs aux gens
10:10plus jeunes qui n'ont pas la même expérience. Si l'expérience sert à quelque chose, c'est
10:14à gérer cette complexité. Et donc cette histoire qu'on est trop cher, c'est quelque
10:20chose, je trouve, qui est extrêmement hypocrite parce que la valeur travail, c'est par rapport
10:24aussi à ce que vous produisez, en fait, en face. Mais s'il y a un sujet qu'on devrait
10:29avoir, on ne l'a jamais. C'est-à-dire qu'on va vous dire « t'es trop cher, au revoir »,
10:33alors que si on disait à la personne « écoute, voilà, je te mets sur la table, voilà ce
10:36que tu coûtes à l'entreprise. Moi, aujourd'hui, j'ai tel et tel problème. Comment on peut
10:40négocier ? » Peut-être que tu peux passer une partie de ton salaire en honoraire, si
10:44tu veux bien être travailleur indépendant. Je ne sais pas. Mais au lieu de virer les
10:48gens de façon raide, de discuter.
10:51Est-ce que ce n'est pas en train de changer avec certains qui, depuis le Covid, veulent
10:55voir la vie autrement ? Ça arrive chez des générations plus jeunes qui se disent « bon,
11:01finalement, j'ai fait des études, mais je ne vais pas poursuivre dans cette branche,
11:04je vais essayer de faire quelque chose qui a du sens ». Est-ce que c'est un peu la
11:07même chose à partir de 45-50 ans ?
11:10En fait, ça, c'est une des légendes urbaines. On dit toujours « oui, à partir de 45-50
11:17ans, les femmes, vous avez envie de faire autre chose ». Non, c'est pas vrai. Plus,
11:24on nous l'envoie, ça, dans la figure. En fait, c'est pas vrai. On n'a pas forcément
11:27envie de faire autre chose. On peut tout à fait avoir envie de continuer à faire le
11:32job qu'on aime faire, mais on n'a pas envie de se retrouver placardisé ou moins bien
11:38traité. C'est ça. Mais non, je pense que l'âge, ce n'est pas un biais. Ça ne devrait
11:47plus être un biais dans la gestion des carrières et de l'ambition des femmes. Et qu'aujourd'hui,
11:52la problématique, elle est d'autoriser cette ambition et ces carrières féminines. Parce
11:58que derrière l'ambition, vous remarquerez, c'est un mot féminin, mais quand on dit
12:03« ambition » et « femme », les mots qui arrivent, ce sont des mots toujours très
12:07négatifs pour qualifier les femmes ambitieuses. Alors qu'un homme ambitieux, on trouve ça
12:12tout à fait normal. Oui, parce qu'il y a un lien au pouvoir qui est le masculin
12:17égale le pouvoir et le féminin égale le don de soi. On s'occupe des autres. Oui,
12:23mais on peut aussi avoir envie d'avoir une carrière et vouloir être une femme de pouvoir.
12:27Et ça, aujourd'hui, ce n'est pas très bien vu.
12:30– Ce n'est pas encore très bien vu. – Non, ce n'est pas encore très bien vu.
12:32– Allez, nous allons continuer d'en parler avec vous, Natacha Dzikowski. « Osez votre âge,
12:36libérez votre puissance », c'est aux éditions Le Duc. Et puis toutes les bonnes recettes
12:40aussi pour bien terminer cette année et bien commencer la suivante. « Anti-déprime » avec
12:45le professeur Pierre Philippe, grand spécialiste du sommeil au CHU de Bordeaux et qui vient de
12:50rentrer. Vous avez de nouvelles fonctions depuis récemment. – Oui, très récemment.
12:54– On en reparlera dans un instant, évidemment, sur Sud Radio, restez bien avec nous.
12:57– Sud Radio, Patrick Roger. – Gardez le moral dans toutes les circonstances.
13:02C'est le fil conducteur finalement de cette émission avec le professeur Pierre Philippe
13:06qui a écrit « Anti-déprime », un moral au top en six semaines. Et parmi les recettes,
13:11vous allez nous en parler, il y a notamment la prévention et le sommeil. Vous qui êtes
13:14spécialiste du sommeil, ce qu'on va voir dans un instant. Et Natacha Dzikowski, vous l'avez
13:19entendue, « Osez votre âge, libérez votre puissance, toutes les clés pour booster votre
13:23ambition et rayonner ». Juste avant la pause, tout à l'heure, vous parliez justement aussi
13:27de l'ambition. Est-ce que tout cela, ce n'est pas une question de mental et de confiance en soi ? Et
13:34que l'on peut perdre, évidemment, si on commence à nous déstabiliser à partir du moment où on
13:40vous dit « Ah, vous êtes soigneur, vous coûtez un petit peu cher pour la boîte, on va voir ce
13:44qu'on peut faire ». Bien sûr, vous avez 100% raison. C'est la confiance en soi qui est le grand
13:49déterminant pour poursuivre sa carrière au-delà de 45-50 ans. Et la confiance en soi, c'est un
13:56muscle. On ne naît pas avec confiance en soi. La confiance en soi, ça s'acquiert. C'est une
14:02compétence qui s'acquiert par les actions que l'on fait. Et plus on fait des choses et plus on se
14:08prouve tout ce dont on est capable de faire. Et c'est ce qui fait monter le niveau de la confiance.
14:13Moi, il y a un exercice que j'aime bien faire, c'est qu'on passe notre temps à faire des « to-do
14:17list ». Il faut que je fasse ça aujourd'hui, la semaine prochaine, dans un mois, bien sûr.
14:23Il y a une astuce qui est de faire la « deed list », c'est-à-dire la liste de tout ce que vous
14:27avez fait, dans votre journée ou dans votre semaine, peu importe, des petites et des grandes
14:31choses. Ce n'est pas forcément grimper l'Himalaya en tongs, ce sont des choses très simples. Et on
14:35fasse de chaque chose que vous avez faite, d'inscrire la compétence que vous avez mobilisée
14:42pour réussir à faire cette action. Ça peut être simple, ça peut être faire en sorte que mes enfants
14:47aillent au lit à 20h. Qu'est-ce que j'ai fait ? Quelle compétence ? Négociation. Parfait. Réussir
14:53à faire ça et ça. Et à chaque fois, vous notez la compétence. Et il n'empêche que quand, après,
14:57vous relisez vos petites « deed list », vous dites « Ah ouais, je sais faire tout ça, moi ». Et
15:02là, tout à coup, ça booste la confiance en soi. Ça, c'est fondamental de faire ça. Parce qu'une
15:07fois que vous avez confiance en vous, vous pouvez ouvrir les portes. Parce que qu'est-ce qui fait
15:11que vous allez garder votre employabilité au-delà de 50 ans ? C'est de réussir à être audible,
15:16visible et crédible. Mais pour faire ça, ça veut dire que vous allez parler de vos réalisations.
15:22Les femmes, vous remarquerez, elles ne parlent pas de ce qu'elles font. Ou quand elles ont réussi
15:27quelque chose, elles vous disent toujours « Ah non, mais là, j'ai eu de la chance ». Non,
15:30t'as pas eu de la chance. Ça a bossé. Et tu as gagné ce contrat. Mais elles vous le diront pas
15:36comme ça. Oui, c'est vrai. Et pour ça, vous avez une méthode, d'ailleurs, comme le professeur
15:41Pierre-Philippe qui a, lui, une méthode aussi en six semaines pour garder le moral et anti-déprime.
15:47Et vous, vous avez la méthode SMART. J'ai vu ça en fait pour vous fixer des objectifs et avancer.
15:54Dites-nous un peu ce que c'est. Spécifique, mesurable, atteignable, réaliste, temporel.
15:58Ça, c'est la façon de définir ses objectifs. Voilà, c'est ça. Pour pouvoir avancer.
16:03Parce que si vous vous dites juste « Je veux faire X et que le truc, ça a l'air d'être une énorme
16:08montagne à gravir », ça va pas marcher. En fait, c'est trop loin. Alors que quand on découpe
16:14en petits monticules les objectifs en les rendant atteignables et faisables, on réussit
16:20beaucoup mieux. Et surtout, on peut les planifier. C'est-à-dire que moi, si demain, je me fixe,
16:25je vous dis n'importe quoi, comme objectif de faire un marathon l'année prochaine. Bon,
16:29très bien. Qu'est-ce que je dois faire pour faire mon marathon l'année prochaine ? Je liste,
16:33j'utilise cette méthode SMART et je liste tout ce que je dois faire. Et dans l'ordre,
16:37je commence. Mais est-ce qu'on ne met pas une pression supplémentaire en faisant ça ? Au
16:41contraire, vous allégez votre mental. Ah bon ? Vous allégez votre mental parce qu'en fait,
16:45vous faites descendre la pression puisque vous listez la façon de le faire. Oui, mais alors,
16:50Professeur Philippe, vous êtes d'accord, non ? Quand on se fait une liste justement de tout
16:54ce qu'on doit faire avec des objectifs, etc., on se met une pression. Au contraire,
17:00on voit en avançant qu'on va réussir. Alors, il y a plusieurs tiroirs dans la
17:05proposition de nos dames. Il y a un élément très important qu'on a montré, on l'a publié d'ailleurs
17:12l'année dernière dans une revue internationale américaine et d'autres l'avaient montré,
17:16c'est que si vous proposez aux gens de faire un simple suivi sans intervention spécifique,
17:21en disant juste, par exemple, monitoriser votre sommeil, les gens améliorent naturellement leur
17:26sommeil. Nous, on a trouvé 15 % d'amélioration juste en le monitorisant. Il y a une raison à ça,
17:31c'est que si vous prenez vos sept derniers ennuis, il y en a peut-être une qui a été horrible,
17:36deux pas bonnes, deux à peu près acceptables et une plutôt sympa. Si vous faites la moyenne,
17:42vous aurez toujours un chiffre meilleur que si vous vous concentrez que sur la pire. Donc,
17:47l'idée de commencer à se monitoriser, c'est déjà instruire une routine qui fait qu'on va mettre à
17:52distance un petit peu le niveau de stress. Après, mais c'est assez complémentaire,
17:56j'en parlerai dans mon livre, fragmenter, dire on n'attaquait pas la face au nord,
18:01faites un pas de côté, c'est toujours très positif parce que ça permet de rester dans l'action,
18:05mais ça permet de réduire la charge d'effort par rapport à l'objectif à atteindre. Et en
18:10particulier, si les ressources sont limitées, ça permet à des gens qui sont déjà un peu fatigués
18:15ou un peu usés de continuer à engager, donc de ne pas se désespérer par rapport à avoir une
18:20feuille de route à accomplir. Si je reprends mon exemple du marathon, si vous découpez faire un
18:28marathon, il faut x étapes. Vous pouvez vous dire bon ok, alors l'année prochaine, c'est trop
18:34compliqué de faire ça comme ça pour moi parce que j'ai déjà tellement d'engagement et de stress,
18:39je vais plutôt le remettre à l'année d'après. Ça ne veut pas dire que vous abandonnez,
18:43ça veut dire que de façon très lucide, vous avez fait l'analyse et donc vous n'êtes pas dans la
18:47culpabilisation. Vous ne vous dites pas vraiment t'es nul, t'arrives pas à le faire, etc. Non,
18:51vous avez regardé ce qu'il fallait faire. Bon, ce n'est pas la bonne idée pour le faire,
18:55ce n'est pas grave, vous le ferez l'année d'après. Moi, je pense que ça permet de
18:59décharger les choses parce que sinon, on a une cocotte minute dans la tête en permanence.
19:04Oui, Natacha Dzikowski, dans votre livre « Oser votre âge, libérer votre puissance », il y a un
19:09chapitre aussi où finalement, vous dites qu'il faut croire en soi pour pouvoir gagner. Donc,
19:16on a parlé en fait de la confiance, du mental en fait tout à l'heure, mais il n'y a pas que ça
19:21quand même parce qu'aujourd'hui, quand on a plus de 50 ans, comment croire en soi quand on voit
19:25qu'il y a une évolution des métiers, de la technologie, on peut se sentir un petit peu
19:29dépassé. Qu'est-ce que vous dites aux femmes que vous conseillez puisque vous faites beaucoup de
19:33conseils sur le développement ? La formation. Il faut se former en permanence. Non, mais regardez.
19:40C'est vrai, mais il faut oser en fait justement aussi. Il faut oser son âge, il faut oser la
19:44formation. Oui, parce que quelque part, regardez, on fait des mises à jour de nos téléphones tous
19:48les six mois à peu près. Eh bien, il faut faire des mises à jour de nous-mêmes pareil. En fait,
19:53c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on est dans un monde qui évolue tellement vite qu'on est obligé en
19:58fait en permanence de se former et d'apprendre. Mais moi, je trouve que c'est intéressant parce
20:03qu'au lieu de se dire qu'est-ce que je vais gagner en plus, ce qui est un peu la logique qu'on a entre
20:0930 et 40 ans, je dis qu'est-ce que je vais gagner en plus, plus d'argent, un titre, un machin,
20:13etc. Si le matin, quand on se lève, on se dit qu'est-ce que je vais apprendre aujourd'hui, eh bien
20:17là, ça change tout en fait par rapport à l'âge. Parce qu'on sait qu'aujourd'hui, on peut apprendre
20:22et les neurosciences le montrent, c'est-à-dire on peut créer des nouveaux circuits neuronaux en
20:27permanence. Mais le cerveau, il s'use quand on ne l'utilise pas. Et plus on va être dans
20:33l'apprentissage, et bien plus en fait on va se développer et donc on va nourrir cette confiance.
20:39Professeur Philippe, on le dit aussi beaucoup pour certaines personnes qui continuent de travailler
20:43au-delà de 60, 70 et même 80. Ces personnes disent, oui mais je le fais parce que ça maintient,
20:51je suis en pleine forme, mais ça me maintient. En fait, il y a un couplage entre votre état
20:56biologique, c'est-à-dire ce que votre corps vous permet, en particulier des niveaux d'inflammation
21:01de bas grade ou de stress oxydatif, on en parlera, qui sont les éléments qui peuvent boucher vos
21:05artères mais aussi ralentir le fonctionnement de votre cerveau, la capacité que vous avez à
21:10engager de nouveaux comportements et la réponse de l'environnement. En fait, le subtil mélange,
21:14c'est avoir la ressource biologique de base suffisamment puissante pour vous permettre
21:19d'engager les comportements qui font que vous allez rester dans le move, comme on dit, et progresser
21:24et acquérir ça. Si vous n'avez pas la ressource biologique de base, ça devient très compliqué,
21:29c'est comme ça qu'on se déprime. Donc pour enclencher tous les bons conseils que vous donnez,
21:35il ne faut aussi pas négliger son état physique basal qui est un retentissement quand même sur les
21:40capacités psychiques d'engagement. Natacha Dikowski, pourquoi vous avez écrit ce livre ?
21:45En fait, je l'ai fait pour aider les femmes à défendre...
21:48Parce que vous-même aussi, personnellement, vous êtes passée par cette phase et tout,
21:52et vous vous êtes dit il faut que j'aide les autres ?
21:55Oui, exactement.
21:55Non mais le soldat en-dessus de la radio, c'est par l'envers.
21:57Oui, mais de toute façon, je le raconte dans mon livre, mais c'est tout à fait juste. Moi,
22:02à 52 ans, je me suis retrouvée... J'étais publicitaire, et donc la pub étant un métier
22:06de gens jeunes, à 52 ans, j'ai bien vu qu'on commençait à me mettre sur...
22:10Tiens, tu t'occuperas de la petite campagne...
22:12Voilà, les dossiers les moins intéressants. Et donc je me suis dit non, mais ça, c'est pas possible.
22:16Et en fait, c'était lié au fait que, c'était ce que vous disiez tout à l'heure,
22:20en fait, je coûtais cher. Mais plutôt que d'avoir cette conversation avec moi sur le coût de mon
22:25travail, non, on s'est dit OK, on se débarrasse d'elle. Très bien, donc je suis partie et je me
22:31suis lancée dans une reconversion professionnelle. Et en fait, j'ai mesuré combien ce chemin est
22:37compliqué. Et je voulais en fait donner toutes les clés que moi, j'ai apprises, en fait, en faisant
22:42ce chemin aux autres femmes. Donc j'ai appris à faire énormément de choses au dép...
22:47C'est-à-dire, appris à faire énormément de choses, des démarches, de la formation,
22:52de réfléchir à ce que l'on veut.
22:55Alors j'ai appris un, déjà, quand vous vous retrouvez comme ça sur le carreau, vous dites
23:00OK, il faut que je rebondisse. Donc la première réaction, c'est je vais chercher du travail.
23:04A 52 ans, vous voyez bien que le marché ne réagit pas bien. Donc moi, je me suis dit,
23:08je vais me faire aider. Donc j'ai pris un coach spécialiste en reconversion professionnelle pour
23:12m'aider à réfléchir. Voilà. Donc ça, ça a été une des meilleures choses que j'ai faites,
23:16parce qu'à deux, on réfléchit beaucoup mieux. Puis surtout, c'est des gens qui ont des méthodes
23:20et qui vous aident, en fait, à élaborer les choses. Ensuite, donc assez rapidement,
23:25je suis arrivée à cette idée que j'allais faire, en fait, une sorte de plateforme digitale
23:29pour offrir aux femmes des conseils de beauté, de santé, de développement personnel,
23:34tous les sujets sur lesquels je travaillais en tant que publicitaire et qui faisait que j'avais
23:38une certaine connaissance, en fait, en la matière. Et je me suis orientée évidemment sur l'âge,
23:43puisque je voyais bien autour de moi qu'à 50 ans, les femmes se sentaient extrêmement fragilisées,
23:47parce qu'on a aussi la ménopause qui nous arrive sur le dos. Et ça aussi, c'est des choses qui
23:51sont tellement, comment dire, auréolées de négatifs que c'est lourd à porter. Donc moi,
23:56j'ai pris tous ces sujets à bras le corps et j'ai commencé avec un blog. Si on m'avait dit à
24:02l'époque que j'allais réussir, moi, à utiliser WordPress toute seule, je vous aurais regardé en
24:08disant « Ah bon, vous croyez ? Eh bien, j'ai appris à le faire ». Aujourd'hui, je travaille
24:13avec l'intelligence artificielle, donc vous voyez, j'ai appris à le faire aussi. Est-ce que je le fais
24:17le mieux du monde ? Je ne sais pas, mais je m'améliore tous les jours, j'apprends des nouveaux
24:20trucs. Et les gens qui vous consultent, vous essayez de les orienter pour trouver une nouvelle
24:26voie, parce que ce n'est pas facile non plus. Si on veut être infirmière, par exemple, puisqu'on a
24:32un professeur de médecine à côté, on ne peut pas comme ça décréter à la cinquantaine qu'on
24:38veut devenir infirmière. Ça, c'est spécifique. Oui, mais là, il y a des formations en revanche.
24:44Si, là, vous pouvez tout à fait décider que vous allez vous former et ça dure deux ans, trois ans,
24:50quatre ans, peu importe. Mais moi, en fait, ce que j'explique aux femmes, c'est que quand on veut
24:54se reconvertir, d'abord, il faut le faire avec de la méthode et se donner le temps et surtout se
25:00poser les bonnes questions de pourquoi on le fait. Quand on est dans un job et qu'on ne se sent pas
25:05bien, avant de claquer la porte et de dire à son patron « tu me casses les pieds, salut », on réfléchit
25:09un peu, on fait un bilan financier déjà et puis on fait un bilan de « voilà, en fait, toutes
25:16les questions que je dois me poser pour rentrer dans cette philosophie de la
25:21reconversion professionnelle », ça ne peut pas se faire en six mois. C'est beaucoup plus long que ça.
25:25Oui, se sentir bien, c'est ce qu'on va voir. Justement, vous avez fait la transition,
25:28Natacha Dzikowski, avec le professeur Pierre-Philippe. Dans un instant, on va aller en
25:33profondeur sur son livre pour avoir un moral au top en six semaines, aux éditions Alba Michel,
25:38« Anti-déprime » sur Sud Radio.
25:40Sud Radio, Patrick Roger.
25:42« Avancer, ne pas déprimer », c'est le cœur de cette émission avec mes deux invités,
25:47Natacha Dzikowski, qui a écrit « Osez votre âge, libérez votre puissance », et puis le professeur
25:52Pierre-Philippe, qui nous vient du CHU de Bordeaux, qui a écrit « Anti-déprime » aux éditions Alba
25:58Michel, donc avoir le moral au top en six semaines. Vous êtes un spécialiste du sommeil et je crois
26:04que l'une des premières choses, Natacha Dzikowski pourra vous poser aussi quelques questions pour
26:08ça, parce que, évidemment, on le disait, c'est une question de confiance pour rebondir quand il
26:13faut rebondir. Le sommeil, c'est capital, et la prévention.
26:17En fait, j'ai initié le projet de ce livre après avoir analysé les données de Santé Publique
26:24France qui montraient, pendant toute la période du Covid et à la suite du Covid, les plaintes des
26:28Français. En fait, il y a 60 % des gens qui se plaintent d'un mauvais sommeil, 28 % de troubles
26:34anxieux et à peu près 18 % de troubles dépressifs. C'est-à-dire qu'il s'est passé un phénomène où
26:40des déterminants biologiques, comme le sommeil, ont pris le pas sur les déterminants psychologiques.
26:44Auparavant, on pensait qu'on dormait mal parce qu'on était anxieux ou déprimé. Là, on est en
26:48train de montrer très clairement qu'un problème, par exemple de régularité de sommeil, un problème
26:54de sédentarité, c'est-à-dire ne pas assez bouger, un problème d'alimentation ultra transformée,
26:58vous savez, les régimes des fast-food, ça peut potentiellement enclencher des mécanismes
27:04pathologiques pour la santé mentale du même niveau que ceux qu'on connaît, par exemple,
27:09sur le risque cardiaque ou le risque métabolique. Et donc, cette réflexion-là, elle vient aussi dans
27:14le fait qu'on voit qu'on a un accroissement très important des plaintes psychiatriques en ce moment,
27:20qu'on n'arrive pas à juguler. On n'a pas assez, malheureusement, de soignants et on n'en aura pas.
27:24Il y a une crise dans la psychiatrie, en fait, aujourd'hui.
27:26Mais je pense qu'il y a une crise dans la santé au sens large, au vu du vieillissement de la
27:31population et de l'explosion des plaintes. Et donc, il faut inventer un nouveau modèle. Et ce
27:35nouveau modèle, il a été initié quand même par le gouvernement, c'est-à-dire qu'il y a vraiment
27:38une campagne de prévention. Il y a un programme qui s'appelle Mon bilan prévention de santé,
27:42où au 4H de la vie, on vous demande de vous évaluer. Ce que j'ai voulu faire avec Antidéprime,
27:48c'est donner des principes de vérité biologique qui ne sont malheureusement pas assez compris.
27:54Par exemple, un des chapitres s'appelle « Mort au diktat, c'était 365 jours au top ».
27:59Oui, parce qu'on ne peut pas toujours être au top. Vous êtes bien d'accord.
28:03On vous explique que le moral, ça doit être tout le temps, tout le temps en haut,
28:07alors que le sommeil, vous le savez, il y a des moments où on est éveillé, il y a des moments où on est endormi.
28:12La satiété, c'est pareil, il y a des moments où il y a faim et des moments où on a moins faim.
28:16Donc, l'idée justement d'avoir cette cyclicité-là dans le moral, c'est une façon aussi d'alléger
28:21un peu la pression et de dire que c'est normal d'avoir des coups de blouse. Ce qui est important,
28:25c'est de différencier la déprime de la dépression et voir à quel moment il faut agir.
28:29C'est intéressant. Je voulais qu'on y vienne justement sur cette définition et la distinction
28:33entre déprime et dépression. Parce que ce n'est pas tout à fait la même chose. La déprime,
28:38c'est un peu les coups de blouse, le cafard du dimanche soir ou d'autres choses, évidemment,
28:44un problème dans son travail. Et la dépression qui, elle, est plus profonde, c'est ça.
28:48Alors, en fait, il y a deux dimensions qui discriminent cet état qu'on pourrait presque
28:53qualifier de physiologique, la déprime, qui sont les petits coups de blouse liés à la vie,
28:58et puis vraiment la dépression qui peut devenir une maladie. C'est d'une part l'intensité,
29:02d'autre part la durée. Donc, ce qu'on sait, c'est qu'à peu près si on prend huit symptômes
29:06cardinaux comme, par exemple, mal dormir, être anxieux, être triste, avoir du mal à se concentrer.
29:13Si vous avez ces symptômes-là un à deux jours par semaine et que c'est un nombre assez limité,
29:19par exemple, je dors mal ou je suis un petit peu anxieux, vous pouvez vous définir comme étant
29:23déprimé. Si vous avez, par contre, ces symptômes-là plus de trois jours par semaine depuis plus de 15
29:29jours, c'est la définition du DSM-5 qui est un peu notre bible pour les psychiatres de qualification
29:34des troubles de l'humeur. Et là, on peut considérer que vous êtes en train de rentrer
29:37dans un état dépressif. Donc, le premier élément important du livre, c'est justement de se cataloguer
29:44pour dire où est-ce qu'on en est et voir en particulier si c'est associé à un problème de
29:48sommeil, si c'est plutôt de la fatigue, si c'est voire même de la somnolence ou si c'est vraiment
29:52de la dépression. D'ailleurs, quand vous dites il y a un petit coup de blouse une ou deux fois par
29:56semaine, ce n'est pas nécessairement une vraie déprime. Ça peut être aussi lié à son travail,
30:02sa vie personnelle, des petites choses qui ne vont pas. Ou est-ce que c'est vraiment de la
30:06déprime ? Si c'est régulier, c'est de la déprime ? Dans le livre, j'ai pris le parti pris de dire
30:11que déprime, c'est quelque chose qu'on peut combattre avec son comportement. Dépression,
30:15c'est quelque chose où il faut faire attention. Il faut vraiment mettre les bouchées doubles,
30:19voire même il faut aller consulter. En ce moment, on subit beaucoup d'agressions. Le contexte est
30:25très compliqué. On a une instabilité politique. On a une instabilité aussi affective parce que le
30:31monde est difficile. Tout le monde cherche à se repositionner. Donc, c'est normal de se poser des
30:37questions. Le mécanisme important, c'est de comprendre comment marchent les fondamentaux.
30:42Et les fondamentaux, c'est les fondamentaux de la maison. Les fondations, c'est le socle
30:46biologique. Nutrition, activité physique, sommeil. Les modalités d'interaction, c'est mon comportement
30:54et la façon dont l'environnement le perçoit. Et en fait, le bonheur, c'est un mécanisme
30:59contagieux. Si vous êtes cerné de gens heureux, c'est très difficile de vous déprimer. Si au
31:05contraire, vous êtes tout seul, que vous commencez à vous replier, que vous vous déconnectez,
31:09c'est là où vous avez un mécanisme de dangerosité. Je parle pour les éléments qui sont accessibles
31:14au propos du livre. Il y a des gens qui se dépriment parce qu'ils ont un cancer biologique.
31:19Même en voie de guérison, il y a des maladies organiques. Par exemple, les maladies cardiaques,
31:23il y a des gens qui sont guéris de maladies cardiaques et qui font des décompensations
31:27dépressives, par exemple sur des greffes cardiaques ou des choses comme ça, liées en
31:30particulier aux mécanismes inflammatoires. Mais dans le sens du propos de la vie, je pense que
31:35l'élément important, c'est de voir comment vous pouvez combiner des petites actions simples et
31:40même très modestes, par exemple cinq minutes de marche avec un horaire levé de régularité,
31:46vous voyez, pour entraîner votre rythme de sommeil. C'est dans le temps un élément
31:50extraordinairement puissant qui vous permet de vous donner l'énergie pour renclencher le
31:54comportement. Le maître mot, c'est, pour aller bien, tous les mantras autour des stratégies de
32:00méditation, de yoga, de gym, le talent d'Achille, c'est la capacité qu'il faut mobiliser pour
32:06engager le comportement. Et les gens qu'on soigne, nous, ils nous disent « je peux juste pas ».
32:12L'erreur, c'est à l'échelle des 14 ans, avoir la force, bien sûr, de pouvoir acheter toute la
32:16tenue de sport, s'inscrire et se mettre dans une séance de deux heures, c'est la pire des choses
32:21à faire. Il vaut mieux aller chercher la baguette de pain le matin, revenir chez soi et choisir une
32:28boulangerie de plus en plus loin toutes les semaines, vous voyez. Pas trop acheter chez
32:32le boulanger quand même, parce que sinon ça va être un petit peu difficile. C'est un chemin
32:36confortable, disons, vers la gaine. Ou descendre deux arrêts de tram avant, vous voyez, pour finir,
32:41arriver au boulot. Donc l'important, c'est déculpabiliser les gens, mais aussi leur faire
32:46comprendre l'importance de ces bases biologiques là, pour combattre l'inflammation de Bagrade,
32:51et le stress oxydatif. Natacha Dikowski, vous avez dû le rencontrer, ça a beaucoup de femmes
32:55justement qui sont down, qui ont ces moments de déprime et qui peuvent passer à la
32:59dépression, parce qu'on leur annonce ces mauvaises nouvelles et elles ne voient pas
33:04comment rebondir. Ça, oui, ça arrive très fréquemment, parce qu'en fait, il y a ce phénomène de
33:09burn-out professionnel, qui souvent accompagne une période où soit on va être
33:16licencié, soit on sent bien que ça ne se passe pas bien dans son travail. Et vous avez raison,
33:20le réflexe des gens en général, c'est de se dire, ah non mais moi, je me protège de l'extérieur
33:26et je m'enferme. Et c'est évidemment surtout pas ça qu'il faut faire. Moi, la première chose que
33:30je leur demande, c'est de faire du sport, de se mettre en mouvement. Oui, mais tout le monde,
33:35alors c'est bien, mais tout le monde ne fait pas forcément, Professeur Philippe, tout le monde ne
33:38fait pas forcément du sport. Non, mais en fait, par exemple, ça peut être d'aller le midi plutôt
33:43que de, comment dire, marcher. C'est-à-dire que vous pouvez sortir, et plutôt que de rester chez
33:48vous uniquement, surtout quand on est tous en télétravail, de rester là à déjeuner devant
33:53votre ordinateur. Et vous sortez, vous promenez une heure, marchez une heure, c'est tout. C'est pas
33:58forcément aller courir ou faire des choses qui vous ennuient. Ça peut aller être un cours de
34:02Zumba. En fait, moi, je conseille plutôt aux femmes d'aller dans des cours collectifs, parce
34:06que ça permet de rencontrer d'autres gens. Et il y a un truc qui marche très bien, c'est la marche
34:11nordique. Parce que la marche nordique, ça se fait en extérieur. Donc déjà, vous êtes dehors,
34:17plutôt dans la nature et en groupe. Et donc, il y a une sorte d'émulation. Et c'est pas un truc
34:24avec de la performance où on va vous demander de soulever de la fonte ou de faire des trucs qui
34:29peuvent éventuellement, comment dire, vous sembler difficile à faire. Mais moi, je pense que s'aérer,
34:34en fait, et ne pas rester sédentaire, c'est fondamental. Oui. Après, quand on est dans la
34:39difficulté, professeur Pierre-Philippe, quand on est dans la difficulté parce que son entreprise
34:44ne fonctionne pas, ça va pas effectivement à son boulot. Donc, on a entendu les quelques conseils
34:49de Natacha Dzikowski. Mais vous, sur un plan médical, physiologique, qu'est-ce que vous conseillez
34:55en fait à ces gens-là? Nous, ce qu'on voit, puisque dans mon service hospitalier, on reçoit
35:02à peu près 5000 malades par an, c'est que les gens s'évaluent très, très mal. Donc nous, on a
35:09un compte Instagram et TikTok aussi, qui s'appelle PR en point Philippe, sur lequel on donne des
35:13conseils. Par exemple, la plus grosse vue, c'est un million de vues. Quelle est la durée idéale de
35:18sommeil? Les gens ne savent même pas définir est-ce que c'est 7 heures, 8 heures, 9 heures. Je pense
35:23que la première étape, c'est vraiment de savoir où on en est. Est-ce qu'on est dépressif? Est-ce
35:28qu'on a un trouble concomitant, par exemple du sommeil comme l'insomnie? Est-ce qu'on a une
35:33activité physique qui est raisonnable ou est-ce qu'on est en dessous des 30 minutes par jour?
35:38Ça, c'est un premier élément très important. Le deuxième élément, il faut un peu se catégoriser.
35:42Vous avez utilisé le terme burn-out. Le terme burn-out, c'est un terme très galvaudé qui n'a rien
35:48à voir avec la dépression. Le burn-out, c'est une pathologie extraordinairement spécifique où les
35:53gens ne sont absolument pas tristes. Ils ne pleurent pas. Ils n'expriment aucune tristesse. Ils sont juste dans
36:00l'incapacité cognitive. C'est très rare par rapport à la dépression. C'est très rare. Il ne faut pas
36:06l'utiliser de façon galvaudée parce que c'est malheureusement une maladie sur laquelle on a
36:10beaucoup de difficultés à guérir. Par contre, allez voir un médecin et dire « en ce moment,
36:14je sens que ça ne va pas, j'aimerais faire le point avec vous ». Ça, c'est très utile. La complexité
36:19qu'il y a, et c'est le propos d'anti-déprime, c'est que pour avoir un rendez-vous avec des médecins,
36:23c'est parfois un petit peu long. Déjà, faire un état des lieux pour voir où on en est au niveau
36:27des comportements et essayer de remettre en route des comportements, y compris en se faisant aider
36:33par quelqu'un, soit un coach que vous payez, soit un bon ami qui vous connaît, avec qui vous dites
36:39« je l'ai fait ce dimanche, on va se promener au parc ». C'est très important. Ça sous-entend
36:45quand même que vous avez du lien social et que vous avez la capacité d'engager les comportements.
36:49Encore une fois, pour garder ses amis, il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour,
36:54il faut faire des choses avec les gens. Là aussi, il ne faut pas négliger l'importance
37:00de donner aux gens les moyens de se remettre en situation où ils peuvent envisager le changement
37:05de comportement. C'est un peu ce qui est compliqué, c'est ce que vous développez.
37:09L'approche que je fais est plus biologique, mais le propos est un peu le même, c'est de dire
37:13« à un moment donné, remettez tout doucement en route la machine et petit à petit, vous allez
37:18construire les marches d'escalier qui vont vous amener, peut-être pas vers le bonheur,
37:22mais en tout cas vers une bonne santé mentale ». Vous définissez ça avec beaucoup de recettes,
37:29parfois assez basiques, un petit peu plus complexes par moment. J'appelle souvent par
37:33exemple une amie pour planifier une activité physique, oui ou alors non, je n'appelle jamais
37:38pour planifier une activité physique. Il y a un tas d'exercices de repères, comme ça,
37:43au moins deux ou trois fois par an je planifie un voyage. Ça rejoint un peu votre méthode,
37:48Natacha Zikowski, où tout à l'heure vous me disiez « il faut planifier un peu les choses,
37:52les mettre avec des objectifs ». Allez, on va continuer d'en parler,
37:54puis j'aimerais qu'on s'intéresse à votre grande spécialité, Professeur Philippe,
37:58le sommeil. Dans un instant, sur Sud Radio, nous poursuivons ensemble.
38:02Sud Radio, Patrick Roger. Avoir la forme, c'est une émission pour être au top. Depuis
38:07maintenant trois quarts d'heure que nous sommes ensemble, avec Natacha Zikowski qui a écrit
38:12« Osez votre âge », aux éditions Le Duc, et le professeur Pierre Philippe qui a écrit
38:15« Anti-l'éprime », grand spécialiste du sommeil. Je ne peux pas tout donner à l'intérieur,
38:20parce que vous avez tout un programme pour avoir le moral et être au top en six semaines.
38:26Vous lirez Natacha Zikowski, même si vous avez le moral, donc tout va bien pour vous,
38:30mais vous donnerez des conseils autour de vous. Ce qui est fondamental, c'est évidemment,
38:35j'en parlais tout à l'heure, vous avez parlé de la nutrition, c'est une question d'équilibre,
38:38mais le sommeil aussi, qui est régulateur de notre vie.
38:42Oui, en fait, sur les trois piliers biologiques, c'est assez intéressant,
38:45parce que tout le monde les approche sur un mode un petit peu trivial. Oui, tout le monde sait bien
38:48manger, bien manger, bien dormir. En fait, les mécanismes pour la santé mentale sont un peu
38:53différents. C'est-à-dire que uniquement le sommeil et l'activité physique peuvent avoir un rôle
38:59curatif. C'est-à-dire que si vous êtes déjà déprimé, si vous réussissez à enclencher une
39:03activité physique et surtout si vous donnez de la régularité à vos horaires de lever,
39:09vous pouvez avoir un effet antidépresseur. La nutrition dont on parle énormément,
39:12il y a eu même des essais contrôlés qui ont été faits, malheureusement,
39:15ça n'a qu'un effet préventif. C'est-à-dire si vous mangez un régime méditerranéen ou un régime
39:19japonais, comme je l'ai dit, ça peut prévenir la survenue du déprime. Ce n'est pas curatif.
39:24C'est aussi important de comprendre, en fonction de votre niveau,
39:28quelle mécanique vous pouvez enclencher. Le sommeil, c'est probablement un des déterminants
39:34les plus mal menés parce que c'est un déterminant les plus mal connus. Les gens, par exemple,
39:38sont obsédés par la durée de sommeil alors que nous, on est en train de montrer que c'est la
39:42régularité qui est probablement le mécanisme le plus important. Ce qui n'est pas toujours simple,
39:47évidemment, parce qu'on a une vie, on va sortir, on bougera, c'est la période des fêtes,
39:54mais ça, on peut se permettre quelques petits écarts. Nous, ce qu'on a montré, on a fait pas
39:59mal de publications là-dessus, on a montré par exemple que si vous bougez de plus de deux heures
40:03votre heure de lever et de coucher entre la semaine et le week-end, vous avez 2,5 fois plus
40:08de chances d'attraper le Covid ou une grosse grippe parce que ça immunodéprime. Il y a une
40:14mécanique inflammatoire qui est accrue par ce qu'on appelle le jet lag social. Vraiment, nous,
40:20très très sérieusement, on communique au même niveau que la sédentarité maintenant. Si vous
40:24avez une irrégularité de sommeil, c'est aussi toxique que si vous êtes sédentaire.
40:28Oui, mais alors, professeur, les gens qui se lèvent tous les matins à 6h, 6h30, 7h et qui,
40:33le week-end, veulent respirer un petit peu et puis ils sortent un petit peu plus tard,
40:36le samedi soir ou le vendredi soir, ils vont attraper une grippe ou un rhume ou autre chose ?
40:43Oui, ou une dépression.
40:45Ce qu'on a fait dans la publication, c'est qu'on a analysé ce que font les gens quand ils sont
40:51victimes de ce jet lag social. En fait, ce que font les gens, c'est que les gens se lèvent tôt
40:56en semaine et ils se couchent tard. Ils se couchent tard pour des raisons assez surprenantes,
41:00comme par exemple regarder les réseaux sociaux, regarder des émissions télé. Ils consomment
41:05énormément de temps sur les écrans et le week-end, paradoxalement, ils n'en profitent
41:11pas pour se coucher plus tôt, alors qu'ils se couchent déjà tard, mais ils se lèvent beaucoup
41:16plus tard. L'effet, c'est que si vous vous levez très tard le dimanche, c'est impossible pour vous,
41:20le dimanche soir, de vous endormir tôt. Vous rentrez dans un cercle vicieux. Nous,
41:26la recommandation qu'on dit aux gens, c'est juste caler un horaire de lever 7 jours sur 7 et vous
41:32voyez quel est votre moment optimal d'endormissement. Le choisissez pas. En gros, la règle qu'on dit,
41:38c'est 17 heures de veille. Vous vous levez à 7 heures du matin, vous n'allez pas au lit avant 23
41:44heures. C'est pas mal quand même. Ça laisse du temps pour regarder la télé. Et si à un moment
41:49donné, vous avez sommeil un petit peu plus tôt, vous pouvez vous coucher un petit peu plus tôt,
41:53mais vous ne fixez pas d'objectif d'horaire de coucher. On ne s'endort pas sur commande. Par
41:57contre, on peut se réveiller sur commande. Et là, vous allez voir le niveau d'énergie. En gros,
42:01le bon repère, c'est est-ce que je peux me réveiller sans réveil ? Si vous vous réveillez
42:05sans réveil, vous êtes timé. Professeur Philippe, certains qui vous écoutent là se
42:08disent non, mais il est très sympa votre professeur du CHU de Bordeaux et grand spécialiste. Mais moi,
42:14le dimanche matin, me lever à 7 heures, non, je ne peux pas. Je veux dormir encore. Alors,
42:19qu'est-ce que vous répondez à ces personnes ? Alors, deux commentaires. Parce que moi,
42:23je me bats beaucoup contre les réseaux sociaux. Par exemple, je mène une croisade active contre
42:29le Morning Miracle. Vous savez qu'il y a ce message débile. On dit aux gens, levez-vous
42:33deux heures plus tôt pour faire du yoga, de la méditation. Mais bon, on peut retourner la
42:38proposition quand même en gardant un peu de Morning Miracle. C'est-à-dire, si le dimanche matin,
42:42vous pouvez vous réveiller pas à 7 heures, mais à 8 heures, par exemple. Ça vous laisse le temps
42:47d'arriver le premier sur le marché. Vous pouvez faire un petit peu de sport. Vous allez acheter
42:52des fleurs pour votre fiancé. Vous aurez plein de bises en retour pour votre fiancé. Vous choisissez
42:57votre camp. Et c'est des éléments, si vous voulez, c'est du temps gagné. C'est vrai. Le problème
43:02qu'on a, c'est qu'en ce moment, on néglige la temporalité du sommeil parce qu'on s'est
43:07beaucoup artificialisé. Si vous vivez à la ferme ou à la campagne, moi, j'ai une maison dans le
43:11Georges où je vais me ressourcer. J'éteins les écrans. Le sommeil vient assez naturellement.
43:15Mais il faut reprendre des fondamentaux et les fondamentaux biologiques qui sont aussi
43:19importants que les fondamentaux psychologiques. Oui, Natacha Dzikowski, un commentaire ?
43:24Moi, je bois vos paroles. Je me réveille sans réveil tous les matins en me disant,
43:30vous réussissez. Simplement, j'ai arrêté de me prendre la tête. Par exemple, moi,
43:33je suis une petite dormeuse. Je dors six heures par nuit et je suis en pleine forme.
43:39Je suis bien comme ça et je vais me coucher quand j'ai sommeil. J'éteins mes écrans à 21 heures.
43:44Je ne touche plus à mon téléphone, mon ordinateur, plus rien. Je lis des vrais livres en vrai.
43:51Et je trouve que ça fait un bien fou. C'est vrai. Et dans ma chambre, il n'y a aucun objet
43:57électronique. Il n'y a pas de téléphone. Il n'y a pas de bip. Il n'y a pas tout ça.
44:00Vous êtes une extraterrestre.
44:04Non, mais parce que simplement, le sommeil m'a beaucoup intéressée. Vous avez raison,
44:07c'est un régulateur fondamental, ne serait-ce que pour éviter toutes les maladies inflammatoires
44:12graves. En fait, on a besoin de bien dormir et que sans se stresser sur ce sujet-là,
44:19il faut juste regarder comment on fait pour bien dormir. Et donc, c'est vrai que
44:23en lisant plutôt des publications scientifiques, on voit qu'il y a quand
44:26même un certain nombre de choses à faire, et notamment sur la régularité. Moi,
44:31je me lève tous les jours à la même heure, samedi et dimanche compris. Je suis debout à 6 heures.
44:35Je suis debout à 6 heures parce que je suis réveillée. Je suis contente. Je me dis mais
44:38chouette, il y a une nouvelle journée qui commence. Allez hop, je me lève.
44:41Après, on peut quand même se donner un peu de plasticité. C'est-à-dire qu'on n'est pas dans
44:45un régime stalinien biologiste. C'est-à-dire que le 31 décembre, on a le droit de se coucher
44:54à 5 heures du matin. Et si c'est surtout avec des amis, ça fera du bien de se retrouver.
45:00Le principe, c'est quelle est la dose nécessaire et quel marge de manœuvre vous avez par rapport
45:05à votre confort mental. C'est ça le fondamental. Et c'est l'idée de se suivre justement pour
45:10mesurer ses limites. Bien sûr, il y a beaucoup de recettes dans ce livre. Beaucoup de petites
45:16choses. J'aère ma chambre le matin, par exemple. Je réduis la température le soir à 18 degrés,
45:23ou alors je ne le fais pas du tout. Et donc, on voit dans quel camp on se trouve. Alors,
45:27Natacha Dikowski parlait de la sieste. C'est vrai qu'il faut pouvoir la faire quand on est à son
45:36travail. Ce n'est pas toujours évident. Mais les siestes ou micro-siestes permettent d'aller
45:42beaucoup plus loin et de mieux se sentir. Vous êtes un peu mitigé. Il y a trois types de siestes.
45:48La première sieste, c'est la sieste, on va dire, crapuleuse où vous dormez ou pas. Et c'est très
45:54agréable. Elle est vivement reposée. Donc, ad libidum, tant que vous voulez. La deuxième
46:02sieste, c'est la sieste où vous êtes détendu, vous n'avez rien à faire, vous êtes dans un train,
46:06vous vous ennuyez, vous piquez un petit somme, ça va. Malheureusement, ce qu'on est en train de
46:11voir, c'est qu'il y a 30% des Français qui dorment moins de 6 heures. Et là, ça devient
46:15une sieste de besoin. Ils ont besoin de dormir parce que le quota nocturne n'est pas suffisant.
46:21Idéalement, ça permettra le quota de durée quotidien de sommeil. C'est un peu dangereux
46:26parce que si vous remplissez le réservoir sommeil au milieu de la journée, vous différez la
46:31propension à vous endormir. Ce que font les gens qui font la sieste souvent, c'est que ça développe
46:36un peu un trouble d'endormissement et ça rend les choses un peu compliquées. Nous, on préfère
46:41dire que vous vous levez à une heure, vous déroulez toute votre journée pour avoir un maximum de
46:45pression. Et c'est ça qui évite les éveils nocturnes. Beaucoup de gens se plaignent des
46:49veilles nocturnes. Ils se plaignent des veilles nocturnes parce qu'ils n'ont pas assez de pression
46:52de sommeil. Et plus on vieillit, plus on a besoin d'avoir de la pression. L'idée, c'est justement
46:57d'allonger la durée d'éveil. Donc, la sieste à utiliser avec modération. Vous, vous faites la
47:04sieste, Natacha? Vous êtes une adepte parce que vous avez dit, je me lève à 6 heures tous les
47:08matins. Donc, évidemment, pour poursuivre jusqu'à 23 heures et au-delà. Alors, je fais des micro-siestes.
47:13Je fais une sieste qui fait à peu près 15 minutes. Ça, c'est plutôt bon. Donc, je fais ça en début
47:20d'après-midi. C'est 14 heures. J'aime bien. Une fois que j'ai déjeuné, une petite 15 minutes, je me
47:27repose. En fait, c'est pas forcément que je dors, mais je me repose. Je ne fais rien. Et ça, ça me
47:31permet de tenir jusqu'au soir. C'est pas une micro-sieste 15 minutes. Déjà, si vous dormez 15
47:37minutes, vous pouvez recharger pas mal. Il y a des Suédois qui ont montré, des militaires
47:43suédois, qui ont montré que si vous dormez avec une nuit blanche, vous dormez une heure, vous récupérez
47:4750% de votre potentiel d'éveil. Une heure? Une heure, c'est 50% de votre potentiel d'éveil.
47:54Donc, le sommeil, surtout si vous faites du sommeil en profonde, c'est très régénérateur. Mais bon,
47:58vous, c'est plus un espace de liberté pour vous retrouver, pour être chill. C'est pas comme les
48:03militaires qui vont dormir sur leur sac à dos. Ou les marins du Vendée Globe, par exemple, qui sont
48:11à la barre en permanence, qui doivent tout surveiller, qui font des micro-siestes. C'est
48:14un peu une exception. Je pense qu'eux, ils ne sont pas déprimés. Ils sont plutôt stressés.
48:18Ah ben oui, non mais c'est vrai, c'est vrai. Pour terminer, si vous aviez l'un comme l'autre,
48:25un bon conseil à donner. Natacha Dzikowski, osez votre âge, toutes les clés pour booster son
48:30ambition et puis rayonner, réussir à rebondir en quelque sorte. Un conseil, une idée forte aux
48:36personnes qui vous écoutent et plus spécifiquement aux femmes, puisque vous adressez beaucoup plus aux
48:40femmes. Le conseil, c'est de garder confiance en soi et de considérer qu'à partir de 45 ans,
48:47notre vie professionnelle n'est absolument pas finie et qu'on peut continuer à avoir une belle
48:52carrière, à développer sa carrière, à avoir des postes intéressants. Simplement, tout n'est pas
48:58toujours linéaire, c'est-à-dire qu'on ne doit pas forcément viser à monter, mais on peut aussi
49:03viser tout simplement à se déplacer en transversal et à avoir des évolutions de métiers qui peuvent
49:09être tout aussi intéressantes. Mais ce n'est pas parce qu'à un moment, on va avoir 45-50 ans que
49:15notre vie professionnelle doit s'arrêter. Ça, c'est totalement faux et bien au contraire, on a
49:20énormément de ressources, on a beaucoup plus de liberté déjà. Mais pour pouvoir faire ça,
49:27il faut garder la confiance en soi et donc ça, ça se travaille, la confiance en soi. Et donc,
49:32ça passe par des actions très concrètes, c'est faire des choses, oser. L'audace, c'est pareil,
49:39c'est un muscle, ça se travaille. On ne n'est pas audacieux, on apprend à l'être.
49:44Professeur Pierre-Philippe, avec votre livre Anti-Déprime, quelques recettes ?
49:50Moi, je crois que le message, mon message, il est simple, c'est que la prévention en santé
49:54mentale, c'est comme la prévention physique. Si vous voulez garder votre santé mentale au même
49:59niveau que votre santé physique, il faut protéger votre corps en prenant soin de vos déterminants
50:05biologiques. Ça ne veut pas dire, et entendons-nous bien, qu'il faut jeter aux orties toutes les
50:10stratégies de mindfulness ou de relaxation ou de wellbeing, mais il faut prendre conscience du fait
50:16qu'on a besoin d'être attaché à une bonne santé physique pour avoir une bonne santé mentale. Et ça,
50:22c'est un élément en garant dans le temps de votre prévention, et puis mettre un peu à distance le
50:27stress. Si de temps en temps, vous avez des petits coups de mou, dites-vous que ça peut remonter. Il
50:32faut juste se surveiller pour ne pas plonger trop profond parce que là, c'est coûteux de remonter.
50:36Voilà, donc Anti-Déprime du professeur Pierre-Philippe, qui est spécialiste du sommeil,
50:43notamment au CHU de Bordeaux, je dis notamment parce qu'il a beaucoup d'autres fonctions,
50:49et Natacha Dzikowski, j'ai bien prononcé votre nom ? Ausez votre âge, libérez votre puissance
50:54aux éditions Le Duc et l'autre livre, c'est aux éditions Albin Michel. Merci, passez de bonnes
50:59fêtes et puis évidemment, gardez la forme. Gardez la forme, mais bien sûr, toujours en écoutant
51:05Sud Radio.

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