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Mardi 6 mai 2025, retrouvez Nicolas Sopel (Stratégiste en chef, Banque Privée Quintet), Igor de Maack (Dirigeant - Associé, VitalEpargne), Marc Lefevre (Président Place des Investisseurs & Directeur pour l’Europe de l’Ouest, Scope Group) et Edmund Shing (Global CIO, BNP Paribas Wealth Management) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:00Générique
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester à l'écoute des marchés.
00:13Chaque jour vous nous retrouvez à la télévision à 20h30 via vos box, vous nous trouvez également tous les jours en replay sur bsmart.fr
00:20ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:22Au sommaire de cette édition ce soir, léger faux départ pour le chancelier Friedrich Schmerz à qui il aura fallu deux tours de scrutin au Bundestag pour être élu officiellement chancelier à la suite d'Olaf Scholz.
00:37C'est une première dans l'histoire allemande, le premier tour de scrutin a été un échec pour Friedrich Schmerz et le marché a répondu à cette situation politique compliquée en Allemagne.
00:48On a vu le DAX sous-performer au cours de la séance. Pauline Grattel vous racontera ça dans un instant.
00:53Friedrich Schmerz au final a bien été élu chancelier allemand pour un mandat dont les investisseurs attendent beaucoup.
01:02Les 100 premiers jours de Friedrich Schmerz, ce sera également un feuilleton à suivre avec beaucoup d'attentes qui ont été créées
01:10après cet accord de coalition qui prévoit le déploiement d'investissements sans commune mesure dans la défense et dans les infrastructures en Allemagne au cours des prochaines années.
01:20Du côté des marchés, la situation est relativement calme aujourd'hui, des indices plutôt en retrait, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis,
01:29dans l'attente du grand rendez-vous de la semaine, à savoir les rendez-vous de banques centrales,
01:33et notamment la décision et surtout la communication attendue de la part de la réserve fédérale américaine et de son président Jérôme Powell demain soir.
01:41Sans surprise, le marché s'est calé sur l'idée d'un nouveau statu quo, une pause qui va se prolonger encore un peu.
01:48La question étant de savoir si les risques sont toujours symétriques sur la croissance, sur l'inflation.
01:53Est-ce que la balance peut évoluer et est-ce que la Fed pourrait être prête à baisser ses taux à partir de cet été comme le marché l'anticipe aujourd'hui ?
02:02Discussion à suivre sur ces sujets avec nos invités de Planète Marché dans un instant.
02:05Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, nous évoquerons les enjeux de l'autonomie stratégique européenne à travers la dimension financière.
02:13Et c'est l'agence de ratings, Scope Ratings, qui sera avec nous dans ce dernier quart d'heure.
02:17Et son directeur pour l'Europe de l'Ouest, Marc Lefrève, qui sera notre invité dans cette émission.
02:23Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
02:37Bonsoir Pauline.
02:38Bonsoir.
02:38Et à la une aujourd'hui, ce coup de théâtre en Allemagne.
02:41Oui, Friedrich Merz s'est fait recaler par les députés du Bundestag.
02:44Alors que ça devait être une simple formalité, Merz échoue à être élu chancelier allemand dès le premier tour.
02:50Du jamais vu dans l'histoire de l'Allemagne, la majorité des 316 voix est manquée de peu, puisque seules 310 voix ont été recueillies.
02:58Sur le papier, ça aurait pu passer dès le premier tour, car l'alliance des conservateurs avec les sociodémocrates compte 328 députés.
03:05Les députés ont voté à nouveau à 15h15 dans l'après-midi.
03:09Et Friedrich Merz a finalement été élu à l'issue du second tour, avec finalement 325 votes pour sur 618, obtenant la majorité absolue.
03:18Oui, ce que je disais en introduction, le marché a été attentif à la situation.
03:22On a vu le DAX trébucher après les résultats du premier tour et l'échec au premier tour de Friedrich Merz.
03:28Oui, l'indice allemand a chuté de plus de 1,5% avant de réduire ses pertes, puisqu'il recule de 0,5% en fin de séance.
03:35Ailleurs en Europe, la tendance est également négative pour l'ensemble des indices.
03:39Le stock 600 évolue en léger repli. Le CAC 40, lui, cède environ 0,5% et tourne autour de 7700 points.
03:47Aux Etats-Unis, les indices ouvrent en repli de l'ordre de 1% pour le S&P 500 et de 1,3% pour le Nasdaq.
03:54Les investisseurs sont dans l'attente du rendez-vous de la semaine, la décision monétaire de la Fed demain.
03:58Que dire dans ce contexte des équilibres, des marchés obligataires, Pauline ?
04:02En Europe, le rendement allemand à 10 ans reste assez stable, même après l'échec de Friedrich Merz autour de 2,55% aujourd'hui.
04:10Le rendement britannique de même échéance qui s'était tendu hier monte encore un peu et s'établit autour de 4,60%.
04:16Aux Etats-Unis, le rendement à 10 ans est stable à 4,35%.
04:20Du côté des changes, les devises asiatiques sont sous surveillance après l'envolée du dollar taïwanais hier face au dollar américain.
04:27Aujourd'hui, l'indice dollar reste sous pression. L'euro dollar, lui, est globalement stable autour de 1,13,50%.
04:33Côté macroéconomie, sans grande surprise, on a vu un déficit commercial américain record à nouveau pour le mois de mars.
04:39Il atteint 140 milliards de dollars le mois dernier après 123 milliards en février, avec toujours le même phénomène d'anticipation des tarifs mis en place début avril.
04:48En zone euro, les prix à la production industrielle du mois de mars s'établissent en repli de 1,6% sur un mois après une progression de 0,2% en février.
04:58Sur un an, ils ressortent en hausse de 1,9%, globalement conforme aux attentes.
05:02Les résultats d'entreprise avec la saison de publication qui se poursuit et des investisseurs particulièrement sévères avec les résultats de Palantir.
05:11Oui, malgré un relèvement des objectifs annuels de Palantir Technology, le titre plonge de plus de 9% à l'ouverture de Wall Street.
05:18En même temps, les attentes des investisseurs étaient très élevées pour un titre qui a progressé de 400% depuis un an.
05:24Le groupe fait état d'une forte demande de logiciels d'intelligence artificielle.
05:28Le chiffre d'affaires est supérieur aux attentes au premier trimestre et les bénéfices sont conformes aux attentes.
05:33Dans le secteur automobile, Ford a également suspendu ses prévisions.
05:37Oui, craignant l'impact des droits de douane imposés par Donald Trump, Ford a suspendu ses prévisions pour l'ensemble de l'année 2025.
05:44L'entreprise annonce que les prélèvements vont coûter 1,5 milliard de dollars de bénéfices ajustés avant intérêts et impôts.
05:50Le titre évolue en léger repli dans les premiers échanges.
05:53Quel sera le programme de demain sur les marchés pour les investisseurs, Pauline ?
05:56Demain, la journée sera rythmée par la décision monétaire de la réserve fédérale américaine qui devrait opter pour un statu quo.
06:02Côté micro, les investisseurs arbitreront les résultats d'AXA publiés ce soir après la clôture.
06:06En France, toujours Legrand et Veolia sont attendus.
06:10A l'international, Novo Nordisk publiera également ses comptes, tout comme Uber et Walt Disney.
06:15Pauline Grattel avec nous chaque soir pour vous apporter les infos clés du jour sur les marchés.
06:193 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:34Nicolas Sopel est avec nous, chef stratégiste de Quintet Banque Privée.
06:37Bonsoir Nicolas.
06:38Bonsoir Nicolas.
06:38Merci d'être là, ravi de vous accueillir dans cette émission.
06:41A nos côtés également Edmund Ching, global CIO de BNP Paribas Wealth Management.
06:45Bonsoir Edmund.
06:46Bonsoir Grégoire.
06:46Et Igor Demac qui est à nos côtés également ce soir, directeur associé de Vital Epargne.
06:51Bonsoir Igor.
06:52Bonsoir Edmund.
06:52Merci d'être là, messieurs.
06:54Oui, commençons.
06:54Oui, le petit faux départ de Friedrich Merz.
06:58On aurait pu reléguer ça au rang d'anecdote.
07:00C'est peut-être une anecdote passagère.
07:03Mais le marché a quand même répondu au fait que Friedrich Merz, après avoir sécurisé un accord de coalition et 328 sièges au Bundestag, n'a pas réussi à rassembler la majorité suffisante au premier tour de son élection.
07:14Oui, ça montre qu'il commence avec un capital politique relativement faible.
07:18En tout cas, c'est une première.
07:20Il a eu la fumée noire.
07:23Comme le conclave de demain qui commence.
07:25Mais bon, après, on sait que l'Europe, en tout cas son cœur, la France et l'Allemagne ont des vrais sujets, pas que politiques, budgétaires, de réindustrialisation, enfin de compétitivité pour l'industrie allemande, puisque la ressource en énergie peu chère a disparu.
07:42Donc c'est des vrais sujets.
07:44C'est normal que la politique reflète aussi toutes ces contradictions.
07:47Ça montre la difficulté politique de la tâche de Friedrich.
07:51On a déjà parlé de lui, du bazooka, de la manière dont il avait réussi à nouer cet accord de coalition.
07:59Pour autant, tout est encore à faire.
08:01Et c'est vrai que le capital politique dans cette affaire, c'est quelque chose quand même d'important.
08:04On ne peut pas présenter les gens comme du picône avant qu'ils aient travaillé déjà.
08:08Et puis ensuite, le consensus ne fait plus partie véritablement du cœur du système allemand.
08:13Et encore moins chez nous, puisqu'il n'en a jamais été question.
08:16Et c'est ça qui est difficile, à mon avis, pour les mois et années à venir.
08:21Mais ça n'enlève rien aux attentes et à l'enthousiasme qu'on a pu avoir de ce pivot allemand de politique économique et budgétaire.
08:31Non, mais c'est reflété dans les valorisations.
08:32On évoquait le DAX qui était à son plus haut.
08:34Donc j'allais dire que les investisseurs ont déjà fait le travail.
08:37Après, il ne faut pas les décevoir.
08:38Sinon, ça va vite repartir.
08:41Je n'y crois pas, mais les attentes sont assez élevées sur ce sujet.
08:45Nicolas, le commentaire sur le petit faux départ de Frédéric Schmerz.
08:50Et puis, une fois qu'il a été élu, qu'est-ce qu'on attend de lui ?
08:55Et son discours hier soir était de dire, je vais aller vite.
08:58Je vais vite être sur le terrain.
09:00Et donc, il y a l'idée quand même d'avoir là aussi une forme de 100 jours assez actif.
09:04D'une certaine façon, il y a urgence.
09:07On le voit dans un monde qui est beaucoup plus fragmenté, plus polarisé.
09:11Ce qui s'est passé en début d'année, les négociations ou les tentatives de négociation des États-Unis avec la Russie et l'Ukraine
09:18ont montré qu'il fallait agir vite.
09:20Donc, je n'ai pas envie vraiment de m'arrêter sur le petit couac.
09:24Au départ, certes, comme Igor l'a dit, ça montre qu'il y aura des challenges politiques en Allemagne.
09:33Mais je suis soulagé dans la mesure où ça nous enlève au moins ce phénomène d'incertitude.
09:39On ne va pas vers un troisième vote ou vers de nouvelles élections
09:42qui auraient pu avoir des conséquences un petit peu plus dramatiques.
09:46Donc, oui, voilà, il faut accélérer.
09:49On le sait.
09:51Ce qui continue de me rassurer, c'est que ces plans de relance ont été quand même approuvés
09:56de manière assez rapide en début d'année.
10:00Donc, je pense quand même que le pouvoir politique va dans cette direction d'agir très rapidement.
10:07Bon, on en reparle dans 100 jours.
10:10Mais pour l'instant, je préfère me concentrer sur...
10:13Ça nous enlève de l'incertitude.
10:14On n'en a pas besoin en ce moment.
10:16On a déjà tout notre lot d'incertitude de l'autre côté de l'Atlantique.
10:19Donc, voilà, laissons-lui un petit peu la chance de lancer son premier vote.
10:25Bien sûr, de délivrer effectivement ce qui a été consacré dans un accord de coalition.
10:31C'est avant tout bon pour l'Allemagne et pour les actifs allemands.
10:35C'est bon pour l'Allemagne et l'Europe dans son ensemble, Nicolas ?
10:39Oui, d'une certaine manière.
10:40Alors certes, maintenant, les valorisations, on le voit avec le DAX au plus haut.
10:46C'était intéressant pour nous en début d'année de revenir un petit peu sur les actions européennes de ce nouvel élan.
10:55A long terme, c'est quand même un changement structurel.
10:59On a souffert en Europe pendant des années de sous-investissement, de productivité en baisse,
11:04qui a conduit à la faiblesse de l'euro, à la sous-performance des actifs européens.
11:09Donc, de ce fait, ça reste encourageant.
11:14On devrait continuer à voir les développements positifs.
11:17Le marché restera évidemment attentif parce que les attentes sont grandes.
11:20Mais j'estime que nous allons dans la bonne direction et que, effectivement,
11:24quand on casse le dernier plus haut, c'est ce que le DAX est en train d'essayer de franchir.
11:30Statistiquement, c'est plutôt bon pour la suite, c'est ça ?
11:33Je n'ai pas envie d'être non plus optimiste.
11:37Il faut rester prudent.
11:38En Europe, les choses, parfois, prennent un petit peu de temps.
11:42Mais voilà, j'estime que c'est plutôt dans la bonne direction.
11:44C'est difficile, d'ailleurs, j'imagine, pour le marché de quantifier les résultats d'un plan de long terme
11:50comme celui qui a été dessiné par Friedrich Merz.
11:53À ce stade, qu'est-ce que vous dites ?
11:54Les actifs allemands, que ce soit le Bund ou le DAX,
11:58reflètent plutôt bien ce que les investisseurs sont en capacité d'anticiper
12:03aujourd'hui ?
12:03Je pense que les vrais catalysés de l'Europe aujourd'hui sont moins l'Allemagne
12:07et plutôt les coûts énergétiques qui sont en baisse.
12:10Mais il faut qu'ils continuent de baisser.
12:13Et ce sera bon pour surtout l'économie allemande.
12:17Tout ce qui est manufacturier est très consommateur d'énergie.
12:20Et donc, avec une énergie chère, ça nous coûte en termes de compétitivité.
12:25Mais ça, c'est en train de changer maintenant.
12:27Deuxième point, bien sûr, les taux d'intérêt, surtout le directeur de la BCE,
12:30qui baissent toujours.
12:31Et nous, nous estimons, nous tablons sur un taux directeur de la BCE
12:38aux alentours de 1,75, avant la fin de l'année,
12:41qui va nous aider encore un peu plus.
12:43Donc, le joker, c'est toujours l'Ukraine.
12:47Si jamais il y a un CSEFO en Ukraine, on ne sait pas.
12:50Mais si jamais il y en a, ça va être aussi un catalyseur potentiel
12:53pour l'Allemagne, pour la Pologne, pour plein de pays en Europe.
12:56Ça permet d'éliminer encore une partie de la prime de risque sur les actifs européens.
12:59Elle est toujours là, cette prime russo-ukrainienne ?
13:03Et en plus, les coûts énergétiques vont baisser encore,
13:05parce que les primes de risque intégrent toujours,
13:07surtout le prix du gaz naturel, auquel on est très sensible en Europe.
13:12Donc, s'il y a une CSEFO en Ukraine,
13:14surtout avec un allègement des sanctions contre la Russie,
13:17peut-être qu'on va commencer à avoir le gaz moins cher.
13:20Allègement des sanctions, ou au contraire, renforcement ?
13:22J'ai l'impression que l'Europe est plutôt en train d'essayer de discuter.
13:25Ils disent ça, mais en fait...
13:27Attends, je dis juste, pour interdire ce qu'on n'a pas interdit jusqu'à présent,
13:31c'est-à-dire l'utilisation et l'importation de gaz russe.
13:34Le pétrole russe a été banni.
13:35À l'origine de 2027, tu peux changer avant 2027.
13:39Donc, l'idée d'interdire le gaz russe au moment où peut-être...
13:42Oui, il dit ça aujourd'hui pour mettre la pression maximale sur Poutine.
13:45Ça a du sens.
13:46Mais enfin, si c'est pour quand même atteindre le CSEFO,
13:51un allègement des sanctions, c'est peut-être pas idiot.
13:53Votre intime conviction, c'est qu'on ne se privera pas totalement non plus du gaz russe ?
13:57Parce que politiquement, c'est une chose.
14:00Économiquement, c'est autre chose.
14:02Complètement autre chose.
14:04Et donc, surtout pour l'Allemagne, je pense que la priorité va être
14:08plutôt économique que politique, à un moment donné.
14:11D'accord avec ça, Igor ?
14:12Sur le risque, moi, j'en ai souvent parlé ici.
14:14C'est le dernier chapeau de risque qui reste sur les actifs, je dirais, européens,
14:19à part les problèmes structurels, de croissance, où en Europe, il n'y a pas de croissance.
14:23Donc ça, on le sait.
14:24Il n'y a pas d'extrêmement bonne surprise sur le plan macroéconomique à attendre,
14:28en tout cas du cœur.
14:29Je ne parle pas de l'Italie, de l'Espagne, mais c'est des petits marchés financiers.
14:32Donc, on ne peut pas bâtir toute une stratégie là-dessus.
14:35L'Ukraine reste à un risque latent sur les actifs européens.
14:41Mais moi, je suis tout à fait de cet avis.
14:43Je pense qu'on est dans ces phases de négociation.
14:46Et une paix, c'est fait pour qu'il y ait moins de risques de tous les côtés,
14:50évidemment militairement, mais aussi économiquement.
14:53Sinon, ça n'a pas beaucoup d'intérêt de faire la paix.
14:54Sinon, on continue à faire la guerre, à fabriquer des canons, etc.
14:57Donc, on verra, mais ça, c'est un sujet qui pèse, en tout cas, sur notre continent.
15:04Donc, la menace d'interdire le gaz russe en Europe, à horizon 27, ou je ne sais pas,
15:11pour vous, vous le voyez plus comme un levier de pression aujourd'hui,
15:14dans un contexte où ça discute ?
15:16Moi, j'ai quand même l'impression que toutes les sanctions qui ont été appliquées
15:19n'ont pas vraiment changé le cours de la guerre.
15:21Donc, peut-être que la façon de procéder, c'est à l'inverse, si on veut la paix.
15:26Ce n'est pas sûr que tous ceux qui veulent la paix la veulent vraiment aussi.
15:31Mais, en tout cas, comme il a été dit, il y a déjà des discussions,
15:35et c'est vraiment un risque, parce qu'on ne sait pas avec ce conflit
15:38si ça ne peut pas dégénérer.
15:41En fait, on a toujours la peur d'un conflit qui sort de l'Ukraine, etc.
15:46Pour l'instant, ce n'est pas le cas, mais tant qu'il est là, on ne peut pas l'exclure.
15:50Donc, ça, c'est vrai pour l'Europe.
15:53Après, la croissance en Europe, bon, il n'y en a pas.
15:56Il n'y en a pas et ça fait longtemps qu'il n'y en a plus.
15:58Oui.
15:59Voilà.
15:59Donc, on est accroché à la croissance mondiale,
16:01mais nous-mêmes, on a un peu du mal à en créer, en engendrer par nous-mêmes.
16:06Bon, si on en vient à la partie américaine,
16:10comment vous avez vécu ce mois d'avril, Edmund ?
16:12Alors, est-ce que le sentiment du pire est derrière nous ?
16:17Est-ce que le pic de la menace tarifaire a été franchi ?
16:21Et si oui, maintenant que le marché a encaissé le choc,
16:24puisqu'on est revenu globalement sur les niveaux qui prévalaient avant le 2 avril et Libération Day,
16:29quand est-ce qu'on va voir l'économie réelle absorber ce choc ?
16:33Oui, je pense que pendant le mois d'avril,
16:37que Trump a été obligé de faire un peu de marche arrière par le marché obligataire.
16:42Parce que le problème, c'est qu'on a eu tant d'émissions à financer aux États-Unis en 2025.
16:48Là, il ne veut absolument pas que le taux obligataire remonte.
16:51À 5 %, ça fait mal, quoi.
16:53Même avant 5 %.
16:54Et donc, Scott Besson va tout faire pour baisser les rendements obligataires,
17:01pour rendre le refinancement des obligations aux États-Unis plus facile.
17:05D'accord.
17:06Ça, c'est le plan, en fait.
17:07Ça, c'est le plan.
17:08Avec un dollar plus faible aussi, ça aide un peu aussi.
17:10Franchement, parce que si on parle de redanimiser l'industrie américaine,
17:16il faut quand même être compétitif.
17:18Il faut un dollar plus faible, qui vient de commencer,
17:20mais on a quand même tout un parcours à faire.
17:23Il y a encore de la place.
17:24La baisse du dollar, là ?
17:25Ah oui, si on regarde l'indice dollar en termes ponderés par le commerce,
17:30selon la Fed, on est quasiment le plus haut depuis 1985, toujours.
17:35Donc, on peut beaucoup baisser.
17:36Et là, parce que des cycles de baisse du dollar, il y en a,
17:39mais il n'y en a pas non plus tous les quatre matins.
17:40Mais là, pour vous, on est vraiment dans un cycle de baisse du dollar ?
17:44Oui, parce qu'économiquement, ça fait du sens.
17:46Et politiquement, c'est souhaité par l'administration de Trump.
17:49Donc, elle est de deux côtés.
17:50Et donc, je pense aussi que ça fait partie des négociations
17:53avec les autres pays sur les augmentations de droits de droit.
17:56On diminue les tarifs, mais du coup, vous, par exemple, les Taïwanais,
18:01vous faites quelque chose avec la divise, quoi.
18:04Donc, c'est ce qu'on a vu sur le dollar taïwanais en début de semaine.
18:09Ça veut dire qu'explicitement, la question du taux de change
18:11est traitée dans ces négociations bilatérales.
18:14Même si ce n'est pas dit ouvertement, c'est clair.
18:17Pour moi, c'est clair que c'est le cas.
18:19Le Japon aussi.
18:21Le Japon, ça va être un playbook intéressant.
18:23C'est pays amis, stratégiques, etc.
18:25Et il y a déjà eu l'idée entre ministres que, oui,
18:28le taux de change va être un sujet de discussion sur la table.
18:31Et voilà, ça peut aider aussi les Japonais,
18:33parce que pour la première fois, depuis des décennies,
18:35ils ont quand même un peu d'inflation.
18:36Donc, laisser remonter le Yen va aider un peu l'inflation domestique, quand même.
18:44Bon, si on est dans un cycle de baisse du dollar, comment on gère ça ?
18:47C'est-à-dire, quand on s'expose au marché américain,
18:50aujourd'hui ou demain, il faudra être edgé, désormais, contre la baisse du dollar ?
18:53Soit on diminue la position dans les portefeuilles.
18:59Et pour moi, c'est plutôt le deuxième,
19:01parce que, honnêtement, les investisseurs qui sont investis aux Etats-Unis depuis longtemps,
19:06ils ont profité de deux phénomènes.
19:07L'exceptionnalisme américain, en termes de la tech et tout,
19:11donc la bourse, mais aussi le dollar.
19:13Bien sûr.
19:14Et bon, si on a les deux tendances,
19:16qui étaient les tendances haussières,
19:17qui sont maintenant peut-être plutôt les tendances baissières ou stables,
19:22peut-être que c'est le moment de faire une petite prise de profit partielle,
19:26et donc réinvestir dans les autres zones géographiques et les autres classes d'actifs.
19:31Sur la baisse du dollar, Nicolas,
19:33qu'est-ce que vous en dites chez Cointet Banque privée ?
19:36Est-ce que vous avez une conviction, là aussi,
19:37que c'est un vrai cycle de dépréciation du dollar ?
19:40Et derrière cette dépréciation du dollar,
19:41est-ce que c'est aussi le statut du dollar qui change,
19:44ou la perception du statut du dollar qui change chez les investisseurs ?
19:47Oui, ça c'est marrant,
19:48parce que c'est une question qui est revenue très souvent,
19:52la dédollarisation de l'économie, etc.
19:54Donc pour l'instant, oui, conviction que le dollar va se déprécier
19:59pour plusieurs raisons.
20:02Il y a les facteurs fondamentaux, le déficit,
20:05même si on sait que Scott Bessen veut réduire le déficit fiscal,
20:09il y a le déficit de la balance commerciale,
20:12ce sont des facteurs fondamentalement bériches pour le dollar.
20:16Est-ce qu'il y a pour l'instant,
20:17je ne dirais peut-être pas une défiance envers les actifs américains,
20:20mais en tout cas une méfiance...
20:22Un questionnement, quoi.
20:23Un questionnement, oui, tout simplement,
20:24puisque un tel niveau d'incertitude vous fait poser les questions.
20:28Est-ce que pour faire baisser les rendements obligataires américains,
20:34donc on essaie de faire ralentir l'économie américaine,
20:38c'est un risque baissier pour le dollar.
20:42Alors est-ce que c'est le moment vraiment de faire baisser le dollar américain,
20:47sachant que la rapatriation des industries sur le sol américain
20:51ne s'est pas encore faite ?
20:52Les Américains continuent d'importer massivement de la Chine et du reste du monde.
20:58Donc ça, c'est aussi un risque à prendre en compte.
21:02Structurellement baissier sur le dollar,
21:04il y a peu de facteurs fondamentaux, techniques,
21:06qui vont dans la direction,
21:08en dehors d'un petit rebond technique du dollar,
21:12mais là, plutôt orienté à la baisse sur le long terme,
21:15ce qui va avoir des conséquences sur la performance relative des actifs.
21:20Vous l'avez dit, Grégoire, tout à l'heure,
21:22c'est que ce sont en général des tendances qui durent plusieurs années.
21:27On l'avait vu avant l'éclatement de la bulle internet,
21:30donc un dollar qui s'apprécie,
21:31donc des actifs américains qui surperforment leur paire.
21:36L'éclatement de la bulle internet a engendré un retournement.
21:41Les pays émergents étaient vraiment émergents,
21:43parce qu'avant la bulle internet, avec la crise en 1997,
21:47la crise en Thaïlande et dans le reste de l'Asie,
21:50ces pays émergents ont été vraiment en train d'émerger,
21:53mais ils ont vraiment émergé dans les années 2000.
21:56La crise financière a été un autre tournant,
21:58une crise de qualité.
22:00Les investisseurs se sont ensuite tournés
22:02avec tout ce qui restait d'actifs, on va dire, triple A,
22:05avec l'argent gratuit aux Etats-Unis, les taux à zéro,
22:07plus le boom de productivité,
22:09le cycle d'investissement dans l'IA
22:11qui s'est manifesté, on va dire, ces dernières années.
22:14Et en fait, on voit qu'à chaque fois,
22:17il y a un grand catalyse, il y a un grand changement.
22:20C'est la bulle internet, la crise financière de 2008-2009.
22:23J'ai pu croire, c'est vrai, en 2020, peut-être un tournant,
22:27mais ça n'a été que temporaire, cette baisse du dollar,
22:31parce que le cycle d'investissement dans l'IA a continué,
22:35donc ça génère de la productivité, ça attire des capitaux.
22:37Est-ce que, alors je crois que c'est Jamie Dimon qui l'a dit,
22:41c'était America first, c'est bien,
22:44mais si on va vraiment dans America alone,
22:47les Etats-Unis tout seuls,
22:48est-ce que ça peut être vraiment un changement structurel ?
22:52En tout cas, ça rajoute ce niveau de méfiance
22:57envers les actifs américains, de manière générale.
23:01C'est une dépréciation du dollar ou c'est une perte de statut du dollar ?
23:05Non, c'est trop tôt, une perte de statut.
23:07Il faudrait démontrer que les Etats-Unis n'ont plus l'avance technologique,
23:11sont en déclin structurel, démographique, économique.
23:14Bon, il y a quand même beaucoup de conditions.
23:16Après, le dollar, il a été à 1,60, au pire.
23:19Oui, bien sûr.
23:20Il y a de la marge.
23:20Après, ça fait partie de la stratégie commerciale,
23:23d'évaluer sa devise, c'est vieux comme le monde.
23:25C'est ce qu'on ne peut plus faire avec l'euro,
23:27en tout cas nous, la France, donc on voit bien que c'est...
23:29Donc, pour l'instant, j'allais dire, pour le coup, ça, c'est un de ces...
23:34C'est la partie du plan qui marche, quoi.
23:35Oui, la partie du plan qui n'a pas marché, c'est un moment où les taux sont remontés.
23:40Qu'est-ce qu'il faut faire pour faire baisser le dollar, quoi ?
23:41Sauf que...
23:42Il faut que...
23:43Les monnaies, c'est des flux, donc si ça sort des Etats-Unis, ça fait quand même baisser.
23:47C'est bête que...
23:49Oui, oui, oui, c'est mécanique.
23:50Et mécaniquement, l'euro remonte.
23:53Mais structurellement, je crois que c'est un peu prématuré pour dire
23:57que les Etats-Unis ne seront plus les talons monétaires.
24:00Après, il y a des vases communiquants, les grands investisseurs se rééquilibrent.
24:04Nous, on avait remis...
24:05Enfin, on avait remis.
24:07On avait dit que les portefeuilles sont un peu trop sous-pondérés en actions américaines
24:10tout au long de l'année 2024 et à l'élection de Trump,
24:13bon, un peu follow the trend.
24:16Mais maintenant, je dis qu'on n'en a pas assez pour diminuer,
24:19ce n'est pas assez pondéré, mais effectivement, il ne faut pas se précipiter tout de suite.
24:23Parce que normalement, si ces deux mécanismes de rétablissement d'un déficit commercial
24:29plus modéré et d'un assainissement budgétaire, ça doit faire remonter la monnaie.
24:34Parce qu'en fait, une monnaie de porte, c'est quand même le signe d'une économie qui est mieux gérée.
24:38D'accord. Mais dans la période de transition, ça peut amener le dollar plus bas.
24:42C'est un peu le couteau qui tombe.
24:43J'entends.
24:43C'est le falling knife.
24:45Ce n'est pas la peine d'y aller tout de suite.
24:46On ne verra pas les résultats avant plusieurs trimestres.
24:49Et la contrepartie de toute cette agitation qui fait baisser le dollar, c'est quoi ?
24:54C'est une récession que Donald Trump appelle une période de transition,
24:58mais qui va quand même arriver dans l'économie américaine.
25:02Alors, à quelle vitesse ? À quelle échéance ?
25:04C'est une question.
25:05Parfois, soit candide, soit ne connaissent pas l'histoire.
25:09Il n'y a pas de croissance économique.
25:12Je crois que c'est l'Australie qui a enchaîné 25 années de croissance.
25:14Mais à un moment, pour faire des efforts structurels, il faut faire baisser son économie.
25:18Donc, ça a été le cas lorsque le FMI débarque en Grèce,
25:22dans le pays d'Europe du Sud qui se sont magnifiquement dressés,
25:25mais au prix, évidemment, d'efforts sociaux et puis financiers.
25:30Donc, est-ce que c'est ça, son projet ?
25:33Et quand il dit « préparez-vous à mourir », entre guillemets, financièrement un peu...
25:38Non, il dit, alors maintenant, il dit « c'est plus 30 poupées, ce sera deux ».
25:41Ben non, mais c'est la même histoire, de toute façon.
25:43C'est la chanson de Paul Nareff.
25:44C'est la chanson qui fait l'on, quoi, mec.
25:46Et en plus, elles seront plus chères, les deux.
25:48Mais là où il y a un vrai sujet, c'est un sujet de comportement du consommateur,
25:54de sociétés qui sont drivées uniquement par la surconsommation, même pas la consommation.
26:00Et c'est ce que ça dit, cette petite allusion.
26:03Non, mais ce n'est pas totalement dénué de bon sens.
26:06Si on a chèrent moins de produits sur Amazon et in China, on va quand même rééquilibrer un petit peu.
26:10Non, mais ma question, c'est-à-dire, est-ce que le marché est positionné pour ça ?
26:12Est-ce qu'on a perdu jusqu'à près de 20% sur le S&P 500 avant de rebondir très vite ?
26:19Est-ce qu'on a intégré tout ce qu'on vient de dire là, aujourd'hui ?
26:22Ou pas encore ?
26:23Ah ben non.
26:24Avec le PEE, pour les secteurs estimés à 20-21, c'est sûr que non.
26:29D'accord.
26:30Donc ce rebond-là qu'on observe depuis deux semaines, pour vous, c'est plutôt un rebond pour vendre ?
26:34Oui, voilà, exactement.
26:36Surtout les 7 magnifiques, c'est le moment de prendre un peu les profits.
26:40C'est vrai que Microsoft a fait des très bons résultats, mais quand même, je pense que c'est toujours le moment de rééquilibrer les portefeuilles un peu.
26:49Comment vous voyez la séquence deal ? Parce que là, à un moment, on a eu le pic Liberation Day, mais là, les deals vont arriver.
26:57Jamie Dimon, c'est ce qu'il demandait il y a encore deux ou trois semaines.
27:00Là, il faut délivrer.
27:00Mais les deals, cela dit, pour faire des vrais accords, il faut entre 12 et 18 mois minimum.
27:07Mais on peut faire des accords en principe, après, les détails, c'est autre chose.
27:11Un petit mémorandum, comme ça, sur une feuille, ça, on va en signer, ça.
27:15Ils vont signer ça avec le Japon, l'Inde, avec le Corée du Sud, parce que je pense que ce n'est pas compliqué.
27:21Après, pour les détails, c'est autre chose.
27:23Ça va prendre du temps.
27:24D'accord.
27:25Et ça participera quand même à faire baisser un peu la pression globale ?
27:32Oui.
27:32Et c'est quand même intéressant de voir l'évolution des marchés de crédit, notamment Rayyield, les spreads qui se serrent encore une fois.
27:43Donc, pour moi, le risque est toujours un risque, mais le risque quand même diminue.
27:48C'est ça.
27:49L'idée d'une normalisation tarifaire.
27:51On est d'accord, le risque diminue, mais j'ai l'impression que le marché est trop concentré sur cet effet d'annonce, d'attendre qu'il va y avoir un deal.
27:59C'est Trump.
28:00Voilà, c'est Trump, mais qu'en fait, il ignore un petit peu le deuxième effet, j'allais dire, qui se coule, qui ne va pas être potentiellement très cool, pour le coup.
28:09Parce que, si on reprend un petit peu l'analogie de ce qu'on a en tête d'une dernière correction, on va dire, pendant le Covid, du 20 février au 20 mars 2020,
28:17on était tous à la maison, après avoir justement acheté beaucoup de choses sur les plateformes de commerce en ligne, on s'est mis à acheter des actions,
28:27ouvrir des plateformes de trading, parce que, dans un premier temps, les banques centrales avaient coupé les taux à zéro.
28:33Alors, est-ce qu'on est dans cette situation aujourd'hui ? Non.
28:35Et la deuxième, ce qui a supporté le rallye, et c'est la question qu'on se pose, est-ce que ce rallye a des jambes actuellement ?
28:43Ce qu'on avait, c'était les espoirs de vaccins.
28:46Quel est le vaccin actuellement ?
28:48Contre Trump ?
28:49Alors, voilà, on pourrait se dire, c'est un revirement...
28:51Ce n'est pas la même incertitude, vous dites.
28:53Non, c'est un revirement. Est-ce que Trump va totalement revirer sur les droits de douane ?
29:00Peu probable.
29:00Peu probable. Si jamais le faisait, quel dommage sur l'économie ?
29:04Et, de toute façon, c'est pour ça que je dis que le marché est concentré sur ses effets de nouvelles,
29:08mais on le voit dans les négociations. Pour l'instant, il n'y en a apparemment pas avec la Chine.
29:13Mais même si on venait à baisser, les États-Unis venaient à baisser les droits de douane de 145 à 65 ou 50 %,
29:20ce serait toujours X fois que les 20 % qu'il y avait au départ.
29:25Donc ça, c'est peut-être aussi quelque chose qui nous dit, bon, soyons prudents pour le moment.
29:30Ce n'est peut-être pas le moment le plus opportun de rajouter du risque aveuglément,
29:35surtout après un rebond, le rebond qu'on a eu ces deux dernières semaines.
29:39Oui, effectivement, qui a été à la hauteur de la baisse qui avait prévalu dans la séquence du 2 avril au 9 avril.
29:46Igor, oui, ce rebond des marchés américains, il faut le prendre avec un peu de distance.
29:51Oui, c'est un peu rapide. Après, avec Trump, on a quand même le bénéfice du passé.
29:55Trump 1, Trump 2, donc on voit comment ça s'est déroulé.
29:59Sauf que là, il y a plus de volatilité parce que les mesures sont plus radicales.
30:02Mais j'ose imaginer qu'il ne va pas passer 4 ans à faire des annonces contre annonces sur des tarifs.
30:06Et qu'à un moment, ça va être fixé.
30:08Bah, Bessen prépare un peu la séquence. Oubliez pas, la dérégulation, ça arrive.
30:13Les baisses d'impôts, puisque les tarifs vont faire tomber des milliards de dollars.
30:18L'accord nucléaire en Iran, il y a beaucoup de choses qui arrivent en même temps.
30:21Donc, pour que ça ait un effet et qu'il puisse partir en disant « je suis le meilleur »,
30:25il faut que ça soit quand même assez rapidement mis en exécution.
30:28Après, je ne le souhaite ni il ne le souhaite pas.
30:31Le sujet, c'est qu'on sait bien qu'il ne va pas mettre 4 ans à fixer des tarifs
30:36pour que ça ait un impact sur lui qu'il souhaite.
30:39Mais pour négocier, ce que disait Charles, c'est qu'il faut être deux quand même.
30:43Il faut quand même qu'en face, il ne faut pas sûr que la Chine ait tout à fait intérêt à accélérer pour l'instant les choses.
30:50Le temps joue en faveur de Pékin ?
30:52De toute façon, le temps joue toujours pour l'Asie.
30:54Ils ont une vision du temps qui n'est pas la vision de quelqu'un qui est élu pour 4 ans,
30:57déjà, puisqu'on n'élit pas pour 4 ans le président de la Chine.
31:00Et de toute façon, ce sont des façons de raisonner, l'Inde, la Chine, qui ne sont pas nos façons de raisonner.
31:04Après, pour le consommateur américain, on n'a pas d'impact des tarifs pour l'instant.
31:11Le premier impact va arriver fin mai, fin de ce mois-ci.
31:15Et la micro aussi, va être impactée maintenant.
31:18Et voilà, on va voir après fin mai, comment ça va se passer chez les ménages.
31:25Si les ménages vont dire « Oh là là, ça fait mal », ils vont mettre la pression sur Trump,
31:29« On a les élections mid-term de l'année prochaine ».
31:32Attention, ça va jouer à un moment donné.
31:35Pour l'instant, ça ne joue pas.
31:37J'entends.
31:38Après, dans le rapport de force Chine-États-Unis,
31:42on a passé une bonne paire d'années à évoquer la Chine ininvestissable,
31:48les problèmes structurels de la Chine, démographiques, immobiliers,
31:53une Chine empêtrée qui a du mal à se relancer,
31:55des risques sociaux qui montent.
31:56On a décrit ça quand même pendant des mois et des trimestres.
32:01Donc la Chine, je veux bien qu'elle soit dans un rapport de force équilibré avec les États-Unis,
32:05mais ça reste aussi un géant avec des pieds fragiles.
32:09Oui, ça fait mal aux Chinois aussi.
32:13Cette guerre-là, ça peut lui faire mal quand même.
32:15Ça fait peut-être plus mal aux Américains, plus vite.
32:18Tout le monde est perdant.
32:21Voilà, tout le monde est perdant.
32:23Et même les chevaux, ils le savent.
32:25Ils le savent simplement.
32:26Ils veulent les bonnes conditions.
32:27Le point de départ doit être bon pour eux.
32:30C'est tout.
32:31Bien sûr, ils veulent baisser les tarifs de deux côtés.
32:33C'est évident.
32:35D'accord avec l'idée que la Chine,
32:37enfin qu'à court terme, en tout cas,
32:39les États-Unis ont plus à perdre que la Chine dans la stratégie menée par contre ?
32:43Oui, totalement.
32:44Je pense qu'il y a déjà un mauvais calcul de la part des États-Unis,
32:47la façon d'aborder les négociations avec la Chine.
32:51Et puis peut-être de ne pas avoir compris que ça fait des années
32:54que la Chine essaie de rebalancer son économie,
32:57en dehors de trouver des poupées ou des biens
33:00que l'on trouve sur les étagères du dollar store aux États-Unis.
33:06La Chine a quand même changé son économie,
33:09produit des téléphones qui surperforment des voitures.
33:12Ils produisent du haut de gamme et de la tech à haute valeur ajoutée.
33:17Mais c'est toujours de la production.
33:18C'est toujours de la production,
33:19mais avec un plan de l'économique rebalancing.
33:23C'est aussi d'avoir une économie qui est beaucoup plus domestique
33:26et un petit peu plus isolée d'un point de vue.
33:30À chaque crise, on voit bien qu'ils sont crispés.
33:32Alors oui, il y a un grand plan pour la consommation,
33:34c'est la priorité, etc.
33:35Mais chaque moment très difficile,
33:38il n'y a pas d'autre moyen que de rester à faire tourner
33:42les capacités de production et exporter.
33:44Oui, exactement.
33:45C'est ce qu'on avait vu dans les bank lending.
33:49C'est qu'à un moment, ils ont arrêté de supporter le secteur immobilier
33:53et ils sont allés vers le secteur industriel.
33:55Et c'est pour ça qu'on est arrivé sur ce boom de production.
33:59Je parlais des téléphones, des voitures, etc.
34:01Mais voilà, on attend toujours de la Chine après,
34:07dès qu'il y a un petit ralentissement,
34:09qu'elle sorte le bas du cas fiscal, comme on dit.
34:12La Chine nous a montré au cours de ces dernières années
34:15que c'est vraiment une période, on va dire,
34:19plutôt court terme de douleur, entre guillemets,
34:23pour des gains sur le long terme.
34:25Il y a un pouvoir qui, justement, on en parlait,
34:27qui ne change pas tous les 4 ans,
34:28mais qui reste en place pour des années.
34:30Je pense qu'ils savent où ils sont.
34:32Ils ont les armes, on en parle peu,
34:35mais lors du Trump, le premier mandat de Trump,
34:38les Chinois ont ciblé le secteur agricole américain.
34:41Bien sûr !
34:42Il a fallu subventionner les farmeurs américains.
34:44200 milliards de dollars, je crois.
34:46C'est le chiffre que j'ai en tête.
34:47Oui, enfin, c'est des chiffres.
34:48Oui, oui, oui.
34:49Mais là, on est en train de repréparer un plan
34:51pour soutenir les farmeurs américains.
34:52Exactement.
34:53Tout ce qui avait été gagné, on va dire,
34:54en revenu de droits de douane,
34:56a été dépensé pour soutenir le secteur agricole américain.
34:58Donc, ils savent où appuyer.
35:00Mais comme le disait Igor, pour le moment,
35:03dans une guerre commerciale, il n'y a pas de vainqueur.
35:06Effectivement, si la production ralentit en Chine,
35:08si des entreprises de téléphonie
35:10mettent leur production en dehors de la Chine
35:14vers simplement l'Inde,
35:16forcément, le travailleur chinois va en souffrir.
35:20Donc, il n'y a pas de vainqueur.
35:21Mais voilà, les douleurs vont être partagées.
35:24Tout le monde en recherche des gains de long terme,
35:26maintenant, dans ces stratégies.
35:29Que disent les entreprises dans ce contexte-là,
35:31celles que vous écoutez dans cette saison
35:33de publication de résultats, Igor ?
35:34Qu'est-ce que vous en retenez, là ?
35:35Elles traduisent toute l'incertitude d'avenir.
35:39Mais le premier trimestre, il n'est pas impacté
35:41par les droits de douane.
35:42Donc, on ne peut pas vraiment, là encore,
35:45avoir de réelle appréciation
35:47du risque microéconomique d'IPS.
35:49Donc, évidemment, les grands secteurs globaux,
35:51commerciaux, d'échanges, ils vont souffrir.
35:54Le luxe va, évidemment, énormément souffrir.
35:57Il l'a déjà souffert.
35:59Donc, ça, on le sait.
36:00Après, bon, certaines valeurs européennes
36:04ont quand même déjà beaucoup, beaucoup baissé.
36:06Des grandes valeurs industrielles
36:07qui ont quand même des appareils de production mondiaux.
36:10Donc, ça, il faut peut-être revenir dessus.
36:12Je vais vous parler d'Airbus.
36:13Oui, bien sûr.
36:14Chose comme ça.
36:15Il y a eu, pour avoir la big picture,
36:16c'est-à-dire que les valeurs dites défensives
36:18depuis le début de l'année ont été plébiscitées
36:20pour plein de raisons
36:21et essentiellement l'idée de l'incertitude.
36:24Donc, on a des valeurs défensives assez chères aujourd'hui,
36:27alors que des valeurs cycliques, industrielles
36:28ont plutôt perdu du terme.
36:30Oui, industrielles qui étaient très concernées
36:30par les droits de douane,
36:31les échanges commerciaux mondiaux.
36:33Après, la banque a très bien fonctionné.
36:34Je pense que l'environnement
36:36est toujours assez favorable.
36:36Ah oui.
36:37Assez favorable parce que...
36:38C'est une petite rupture quand même.
36:39Au moment de Liberation Day,
36:40on a vu le secteur en Europe
36:41qui perdait 15-20% quand même.
36:43Oui, mais ça rebondit assez vite.
36:45C'est un secteur où il y a du bêta.
36:47Et ce n'est pas cassé alors ?
36:48Ben non, puisqu'il y a la consolidation en Italie.
36:52Moi, je vois les résultats de Société Générale
36:54qui est soi-disant l'animal le plus faible
36:56du secteur bancaire qui a très bien rebondi.
36:58Donc, moi, je dirais que c'est un peu white and see.
37:00Je n'ai pas beaucoup de réponses à donner
37:02du point de vue microéconomique.
37:04Il nous faut un, voire deux trimestres,
37:06au moins l'été,
37:07parce que là, on pourra avoir un des faits
37:10et des vrais discours de manager.
37:11Tous les managers disent
37:12qu'ils ne veulent pas de droits d'ouane.
37:14Ça, c'est fini.
37:14Oui, non, ça.
37:15Alors, non, ils disent
37:16fixer les choses.
37:18Voilà.
37:19Fixer les choses,
37:20puisque je pense qu'ils ont tous compris
37:21qu'il y en aurait,
37:22mais fixer les choses.
37:23Bien sûr.
37:24Arrêter la volatilité,
37:25ça, c'est ingérable.
37:26Oui, oui.
37:27Sauf que pour nous, gérants,
37:28la volatilité, c'est un ennemi.
37:30Ce n'est pas un ennemi.
37:32Ben oui,
37:32ça nous permet d'acheter et de vendre.
37:33L'idée du facteur taille,
37:36small is beautiful,
37:37plus c'est local,
37:38plus c'est petit,
37:39en taille de capi,
37:41plus on est protégé, peut-être,
37:42de cette volatilité tarifaire.
37:44Après, les small et les mid-européennes,
37:46c'est toujours un faux départ
37:47depuis 3-4 ans.
37:49Mais oui,
37:50des business,
37:51la foncière française,
37:53bon,
37:53elle n'est pas très, très concernée.
37:55Donc oui,
37:56des secteurs très, très domestiques,
37:58mais ils auront d'autres sujets,
37:59parce qu'il y a la consommation.
38:00Oui, c'est ça.
38:01Franchement,
38:02la consommation des ménages américains,
38:04c'est 1,5, 2 points,
38:05facile prix.
38:06Et puis en Europe,
38:07elle ne se réveille toujours pas.
38:09Qu'est-ce qu'on attend
38:10à l'issue de cette saison
38:12de publication de résultats
38:13comme enseignement Edmund ?
38:15Et notamment,
38:16comment est-ce que les analyses
38:16vont faire leur travail
38:17de révision des bénéfices ?
38:19Et est-ce que ce travail a commencé ?
38:21Oui,
38:22bien sûr,
38:22ils révisent,
38:23baissent leurs estimations.
38:25Beaucoup ?
38:26Pas beaucoup,
38:26mais ça commence pour l'instant.
38:28Donc c'est clair que ça commence,
38:30parce que même avant de voir
38:33le vrai impact
38:34des augmentations de droits,
38:35on commence à voir
38:36un ralentissement économique en cours.
38:38En Europe,
38:38aux Etats-Unis,
38:39c'est déjà le cas.
38:40Les investissements
38:41pour les sociétés,
38:42ils n'investissent pas.
38:43Ah ben non,
38:43tout est gelé.
38:44Tout est gelé.
38:44Donc là,
38:45on voit cet impact.
38:47Donc c'est plutôt...
38:48Ils gèrent le bilan,
38:49ils gèrent le cash flow,
38:50mais pour les investissements,
38:51ça c'est peut-être pour plus tard.
38:54Donc ça commence.
38:55Et qui va souffrir le plus
38:56de ce point de vue-là ?
38:57Parce qu'aux Etats-Unis,
38:58on a toujours cette croissance bénéficiaire
39:00quand même supérieure,
39:01ce qui fait aussi
39:01l'exceptionnalisme américain.
39:03Tout ce qui est lié
39:04à la consommation,
39:05à mon avis,
39:05parce que contrairement
39:06en 2022,
39:08ce que l'a dit,
39:08ce que l'a dit Nicolas,
39:10effectivement,
39:11qui va payer le coût
39:12supplémentaire ?
39:13Si un coût supplémentaire
39:14est payé en 2020,
39:152021,
39:162022,
39:16c'était le consommateur.
39:17Consommateur.
39:17Clairement.
39:19Mais cette fois-ci,
39:20je pense que
39:21c'est beaucoup moins
39:22le consommateur
39:23et plus les entreprises
39:24qui vont être obligées
39:26d'absorber
39:26une bonne partie
39:27de ces augmentations de coût.
39:29La répartition du coût
39:31tarifaire supplémentaire
39:32sera plus équilibrée
39:33entre les consommateurs
39:34et les entreprises.
39:35Je pense.
39:36Y compris les entreprises
39:37qui exportent
39:37sur le marché américain,
39:39qui voudront garder
39:39des pauvres marchés
39:40et prendre sur leur marge.
39:41Les prix à la demande
39:42sont beaucoup plus
39:43importantes maintenant,
39:43je pense.
39:45Après la première vague
39:46d'inflation,
39:47il n'y a plus de place
39:48pour le sac de luxe
39:49deux, trois fois le prix
39:51d'il y a 4,5 ans.
39:53C'est vrai que
39:55si on regarde
39:55toute la pub
39:56faite par les Chinois
39:57sur TikTok,
39:58Instagram et tout
39:59avec les vidéos,
40:00on peut acheter
40:00les sacs de luxe
40:0210% du prix,
40:04venez en Chine.
40:05C'est vraiment
40:06connu tout ça.
40:07C'est produit en Chine
40:08en tout cas.
40:10Non, non,
40:10mais c'est sûr,
40:11la répartition de la charge
40:12pourrait être
40:13plus équilibrée,
40:14Nicolas ?
40:16À voir.
40:17On va voir.
40:18C'est un travail
40:18de détail, ça,
40:19effectivement.
40:19Oui, voilà.
40:22C'est vraiment
40:23difficile à dire.
40:24Le coût pour les consommateurs,
40:25les salaires
40:26qui continuent
40:28de progresser
40:29aux Etats-Unis.
40:30Mais le pouvoir
40:30fixation des prix,
40:31le pricing power
40:32des entreprises
40:32n'est plus le même
40:33aujourd'hui.
40:34Trump va mettre
40:34une pression politique
40:35de malade
40:35sur les groupes
40:36qui montent les prix.
40:37Je pense qu'ils vont
40:38vite se retrouver
40:38convoqués à la mission blanche
40:39le jour au lendemain.
40:41Ça va avoir
40:42un coût économique.
40:43Un coût économique,
40:44forcément.
40:44Il y a une élasticité
40:45prix.
40:46si on regarde
40:46le secteur automobile,
40:47dès lors que les prix
40:48ont augmenté
40:49à cause de l'électrification,
40:50les normes,
40:51il y a moins d'acheteurs.
40:53Vous ne pouvez pas
40:54augmenter les prix,
40:55même les produits de luxe.
40:57Il y a un moment,
40:58il y a une asymptote.
40:59Voilà.
40:59Surtout pour les produits
41:00où on n'a pas besoin
41:02de les acheter
41:04toutes les semaines.
41:04Voilà.
41:05Parce que tout ce qui est
41:06blabouf,
41:07l'énergie...
41:08Plus c'est fréquent,
41:09oui.
41:09Plus c'est fréquent,
41:10c'est obligatoire.
41:11Mais une voiture...
41:12C'est discrétionnaire.
41:13Voilà, si c'est discrétionnaire,
41:14quelque chose comme
41:15les meubles,
41:15les voitures,
41:16on dit qu'on va garder
41:17notre voiture
41:18un an de plus.
41:19Oui, bien sûr.
41:20L'âge moyen
41:20du parc automobile
41:21en Europe
41:21a déjà beaucoup augmenté.
41:23Oui, voilà.
41:25Bon, sur le plan
41:26de l'investissement,
41:27du coup,
41:27qu'est-ce qu'on fait ?
41:28Parce qu'on a
41:29structurellement l'idée
41:30que le dollar va baisser,
41:31en même temps,
41:32le marché américain
41:33a baissé,
41:33puis un peu rebondi.
41:35C'est plutôt toujours
41:36ce que vous disiez,
41:37l'idée de redéployer
41:39ces allocations
41:39vers le reste du monde.
41:40Oui,
41:41et aussi vers
41:42les autres classes d'actifs.
41:43J'aime toujours
41:44les métiers précieux,
41:46malgré le fait
41:46que l'or
41:47remonte toujours
41:48aujourd'hui,
41:49mais j'aurais aussi...
41:51Encore bullish sur l'or ?
41:51Tout le monde
41:52est bullish sur l'or ?
41:52Oui, mais bon,
41:53comment maintenant ?
41:53Je ne sais pas
41:54s'il reste quelqu'un
41:54sur Terre
41:55qui ne soit pas bullish sur l'or ?
41:56Moi, je me suis déjà trompé
41:59mais pas vraiment
42:00parce qu'avec le dollar,
42:01la faiblesse du dollar,
42:02en fait,
42:02la hausse de l'or est gommée.
42:03Oui, en euros,
42:03exact.
42:04Non, mais 3 300,
42:05je pense qu'on est là.
42:06D'accord.
42:07Donc, on se calme un peu
42:08sur l'or.
42:08Je reviens plutôt
42:09sur l'argent
42:09parce que là aussi,
42:10le côté demandeur industriel
42:13qui reste important
42:14et le déficit
42:15entre l'offre et demande globale
42:16qui joue en faveur
42:18d'un prix d'argent
42:19un peu plus haut.
42:20Voilà.
42:20OK.
42:21Sur l'investissement,
42:22un peu plus de zone euro,
42:24effectivement,
42:25mais on l'avait dit
42:26la dernière fois
42:26via les convertibles
42:28qui est une classe d'actifs
42:28qui est assez bien traversée.
42:30C'est petit,
42:31c'est tiny,
42:31c'est vraiment petit
42:32mais bon,
42:33après,
42:33les marchés européens,
42:34il y a toujours
42:34des petites idées.
42:36Le crédit se tient
42:37plutôt bien.
42:38Oui.
42:38Voilà.
42:39Ça reste une bonne position
42:40d'attente,
42:41entre guillemets.
42:42Oui.
42:42Wait and see,
42:43et là,
42:43c'est ce que je vous ai dit,
42:45c'est un peu de convertible,
42:46un peu de crédit,
42:47quelques stock picking
42:48mais pas de...
42:49Alors nous,
42:49on est assez bien investi,
42:50toujours,
42:51parce qu'on pense
42:52que dans les actifs réels,
42:53il y a de la valeur
42:53mais on n'a pas
42:56de changement
42:57d'allocation
42:57drastique aujourd'hui.
42:59On n'a pas
43:00les capacités
43:00de prévision suffisantes.
43:02Oui,
43:02Nicolas ?
43:04Comme on le disait
43:06en citant Warren Buffett,
43:08c'est que la diversification
43:09est une protection
43:10contre l'ignorance.
43:11Je pense que
43:12ça fait tout son sens
43:14actuellement
43:15et pour nous,
43:16Banque privée,
43:17en tant que gestionnaire
43:19de patrimoine,
43:19à ce moment,
43:21la diversification
43:22prend tout son sens.
43:24Diversification
43:24à travers les classes d'actifs,
43:26à travers les régions.
43:28Ça a été mentionné,
43:29c'est vrai qu'avec
43:29des valos
43:30toujours élevés
43:32aux Etats-Unis,
43:33si on regarde
43:33le MSCI USA
43:34comparativement
43:36au MSCI World
43:37sans les US,
43:39il y a vraiment
43:39un vrai gaffe.
43:40donc ça permet
43:42d'essayer
43:43au sein de la classe
43:45action
43:46d'essayer
43:46de capturer
43:48d'autres marchés.
43:51Nous l'avons fait
43:51en début d'année
43:52grâce au plan de relance
43:53sur l'Europe.
43:54Est-ce qu'on va
43:54jusqu'en Asie,
43:55jusqu'en Chine ?
43:56Justement,
43:56on parlait de la Chine
43:57tout à l'heure,
43:58ça a été ininvestissable
43:59pendant une bonne paire
44:00d'années.
44:00Est-ce que là,
44:01on se pose
44:02des questions
44:03différemment ?
44:04Le problème,
44:05c'est que
44:06cette incertitude
44:07sur la politique
44:10extérieure américaine,
44:12c'est la raison
44:12pour laquelle
44:13on a commencé
44:14l'année
44:14avec une position
44:15neutre
44:16par rapport
44:16au marché émergent.
44:18On savait
44:19qu'il allait y avoir
44:19des tarifs,
44:20des droits de douane,
44:21de cette ampleur,
44:23certainement pas.
44:25Mais en tout cas,
44:26tant que ces droits
44:26de douane,
44:28en tout cas,
44:29même de 145
44:30à 5,
44:30à 65,
44:31on verra.
44:32Tant qu'on n'a pas
44:33le point d'arrivée ?
44:34Voilà,
44:35ça reste difficile.
44:37Donc nous,
44:38on est revenu
44:39à vraiment
44:39un point plus neutre.
44:40Ça nous permet
44:41de nous concentrer
44:43sur les objectifs
44:44à long terme
44:45de nos clients,
44:45de rendement
44:46et de risque.
44:49Malheureusement,
44:49c'est dur
44:50pour nous
44:51de ne pas pouvoir
44:51exprimer
44:52de fortes convictions.
44:53Mais je pense
44:55que c'est tous
44:56le problème
44:56que l'on a actuellement.
44:58Donc,
44:59j'ai envie de citer
45:00mon prof de techno
45:01en 6e,
45:02quand il parlait
45:03des fils électriques,
45:04c'est moi pas connaître,
45:04moi pas toucher.
45:06D'une certaine façon,
45:09il vaut mieux...
45:10Non,
45:10mais c'est une position
45:11de gestion.
45:11Moi,
45:11je trouve que la neutralité,
45:13c'est aussi une décision
45:14et une position de gestion
45:15qu'on peut assumer.
45:17Bien sûr.
45:18On a fait,
45:19par exemple,
45:19récemment,
45:20le rebalancement
45:21du portefeuille.
45:22Parce que suite
45:22à la décote,
45:24la partie action
45:25donc forcément
45:25avait diminué.
45:26On a rebalancé,
45:28on est revenu
45:28à un point
45:28un petit peu plus neutre.
45:29Voilà,
45:30ça fait du sens
45:32et des convictions,
45:33il y en a à droite
45:34et à gauche.
45:35Il n'y a pas
45:36un directionnel très fort.
45:38Ouais,
45:38Warren Buffett,
45:39donc Nicolas a cité
45:40sa citation
45:41de Warren Buffett.
45:42Je ne sais pas
45:42si c'est ce que vous en retenez.
45:44Il n'est pas mort,
45:44je précise.
45:45Il est encore là.
45:46Il a juste passé la main
45:47pour prendre
45:48un peu de temps libre.
45:50Un temps de retraite
45:51à 94 ans.
45:53Mais je ne sais pas,
45:54il a marqué quand même,
45:55j'imagine,
45:56vos générations
45:57d'investisseurs.
45:58Oui,
45:58mais je pense qu'il a
45:59honnêtement,
46:01je pense qu'il a envie
46:02de revenir au début.
46:03Parce que quand il avait
46:04un tout petit portfeuille,
46:05il pouvait mettre en place
46:07des stratégies
46:07de deep value
46:08qu'il ne peut pas aujourd'hui.
46:10C'est plus possible aujourd'hui.
46:11Donc je pense que
46:12dans sa tête,
46:12il voulait bien.
46:13Mais bon.
46:14Il a peut-être relancé
46:14une boîte de gestion.
46:15C'est ça,
46:17à 94 ans,
46:18redémarré depuis Omar.
46:21Qu'est-ce qu'il nous a appris ?
46:23Je ne sais pas.
46:23Est-ce que son succès
46:25serait encore possible
46:26aujourd'hui,
46:27refaire ce qu'il a fait
46:28avec Berkshire et Ottawa ?
46:29C'est encore possible
46:29dans le monde aujourd'hui ?
46:30Tu es élevé à la sauce value.
46:32Oui, très value,
46:33Égor.
46:34Bien sûr.
46:35Je pense que c'est vraiment
46:36un peu le nec plus ultra
46:38de la gestion,
46:39le plus dur aussi.
46:40Et probablement quelque chose
46:41qu'il est beaucoup moins
46:43facile de faire
46:44avec les ETF,
46:45les pondérations.
46:46Donc j'allais dire,
46:47c'est un monde qui...
46:49Le marché est moins value.
46:52Il y a quand même
46:52moins de boîtes
46:53qui se payent vraiment
46:54sous la boucle value.
46:55Oui, c'est ça.
46:56De la cote.
46:56C'est ça.
46:57On ne les voit plus.
46:58La value, c'est après...
46:58Donc même la value
46:59d'aujourd'hui,
47:00elle est peut-être
47:00un peu moins value
47:01que ce qu'on trouvait
47:02il y a 10, 20, 30 ans
47:03sur les marchés.
47:04Mais ça reste le graal
47:05pour moi de tout
47:06investisseur
47:06d'acheter un truc
47:07que personne n'a vu,
47:09pas cher,
47:09et puis qui monte.
47:10C'est comme avoir
47:12un cheval de course.
47:12C'est une satisfaction.
47:13Un cheval de course,
47:14c'est ça.
47:14On achète quelque chose
47:15et puis il gagne 3 courses
47:16et il vaut 10 fois le prix.
47:17C'est un peu pareil.
47:18Ma citation de Warren Buffett,
47:19c'est « Price is what you pay,
47:21value is what you get ».
47:22Voilà.
47:22Ça, c'est le mantra
47:24de l'investisseur value.
47:25Merci beaucoup, messieurs.
47:27Nicolas Sopel
47:27qui était avec nous,
47:28Cointet Banque Privée,
47:29Edmund Schink,
47:30BNP Paribas Wealth Management
47:31et Igor Demac,
47:32Vital Épargne.
47:44Le dernier quart d'heure
47:45de SmartBourse,
47:45chaque soir,
47:46c'est le quart d'heure
47:46thématique.
47:47Le thème ce soir,
47:48c'est celui
47:48de l'autonomie stratégique
47:50et financière
47:51de l'Europe.
47:52Nous en parlons
47:52avec Marc Lefebvre,
47:53directeur Europe de l'Ouest
47:55de Scope Rating.
47:56Bonsoir Marc.
47:57Merci beaucoup
47:58d'être avec nous.
47:59Vous êtes également
47:59président de place
48:00des investisseurs.
48:01Double casquette,
48:02mais c'est quand même
48:02la casquette Scope Rating
48:03qui nous intéresse ce soir.
48:06Agence de notation pan-européenne,
48:08on en a régulièrement
48:09parlé avec vous
48:09à cette antenne, Marc.
48:12Enfin,
48:12c'est même plus que ça.
48:13Vous êtes aujourd'hui
48:14au cœur
48:15du système européen
48:17des marchés de capitaux.
48:18Vous aviez déjà
48:18des mandats
48:19pour notation
48:20de la part
48:21de la Banque Centrale Européenne,
48:23du mécanisme européen
48:23de stabilité.
48:25Dernière en date,
48:25c'est la Banque Européenne
48:26d'Investissement
48:27qui vous a attribué
48:29ce mandat
48:30pour notation
48:30en Europe.
48:31Tout à fait.
48:32Et ça, c'est une victoire
48:33très importante
48:34parce qu'on sait très bien
48:34que la BUI est présente
48:36dans beaucoup,
48:36beaucoup de projets
48:37sur tout le territoire européen
48:39dans sa grande capacité.
48:41Donc, c'est effectivement
48:42quelque chose
48:43que l'on poursuivait
48:44depuis des années
48:45qui maintenant arrive.
48:46Il y a un véritable momentum,
48:47soyons francs,
48:49depuis le début d'année.
48:50Cette autonomie stratégique
48:51et cette souveraineté
48:53renforcée,
48:54souhaitée par l'Europe
48:55face au contexte géopolitique
48:57que l'on connaît
48:58se renforce
48:59et donc, aujourd'hui,
49:01beaucoup d'instances
49:02européennes et nationales
49:04souhaitent nous mandater
49:05pour ne pas dépendre
49:07justement
49:07des acteurs américains.
49:10N'oublions pas
49:10que Scope
49:11est la seule alternative
49:13véritablement crédible
49:14au niveau européen.
49:15Il y a d'autres agences européennes
49:16mais beaucoup plus petites
49:17et sur seulement
49:18certains secteurs.
49:19Nous sommes sur tous les secteurs
49:21et toutes les classes d'actifs,
49:22que ce soit les corporate,
49:24les souverains,
49:25les sub-souverains,
49:25donc les régions,
49:27mais également
49:27les financements structurés,
49:29les financements de projets
49:29et cette diversité
49:31fait notre richesse
49:32et aujourd'hui,
49:33effectivement,
49:34les instances européennes
49:35se dépêchent de nous mandater.
49:38Personne ne veut être la dernière.
49:39Quel a été le moment de Christian ?
49:41Parce que,
49:42dès le départ,
49:42on en a parlé avec vous,
49:44Marc,
49:44et vous nous avez très bien expliqué
49:46pourquoi c'était important
49:49d'avoir une agence
49:49de notation européenne
49:51et pan-européenne
49:53qui prenne en compte
49:54des caractéristiques,
49:55des spécificités européennes.
49:57qu'on ne soit pas uniquement noté
49:59par trois grandes
50:00ou quatre grandes agences
50:01de notation
50:02qui appartiennent au monde
50:03anglo-saxon,
50:04que ce n'est pas la même façon
50:06de noter,
50:07de regarder les entreprises,
50:08etc.
50:09Mais,
50:09cet argumentaire
50:11était valable
50:11il y a déjà
50:12cinq, six ans.
50:13Marc,
50:13qu'est-ce qui a cristallisé
50:14les choses, là ?
50:15Alors,
50:16c'est exactement,
50:17le prisme que l'on donne
50:19est la diversité
50:19sur le risque de crédit.
50:21C'est une diversité
50:21qui va prendre en compte
50:22les écosystèmes européens.
50:24Donc,
50:24ça va être l'aspect culturel,
50:26l'aspect financier.
50:27Et donc,
50:27c'est tous ces éléments
50:28qui font qu'on intéresse
50:30les deux parties de l'équation,
50:31émetteurs-investisseurs,
50:32puisqu'on regarde
50:33ces objets
50:34que sont,
50:35par exemple,
50:35les entreprises
50:35ou les instances européennes
50:37avec une perspective différente.
50:39Donc,
50:39ça,
50:40c'est très important.
50:41Maintenant,
50:41qu'est-ce qui a fait
50:42que ça s'accélère ?
50:43C'est tout d'abord
50:44l'obtention du statut ICAF,
50:46Eurosystem Quality Assessment Framework,
50:48que la BCE nous a attribué.
50:50Après,
50:51je le rappelle,
50:52près de 5 à 8 ans de travaux
50:53et près de 60 millions
50:56d'investissements
50:56pour l'obtenir.
50:58Donc,
50:58c'est pour ça
50:59qu'on l'a dit
51:00sans arrogance aucune
51:02que la barrière à l'entrée
51:05est colossale.
51:06Et on ne voit pas
51:06d'autres agences européennes
51:07avoir ce statut.
51:08On est les seuls.
51:09On en est très fiers.
51:10Donc,
51:10vous avez 4 drapeaux américains
51:11et enfin,
51:12un drapeau européen.
51:14Et ça,
51:14je dirais que c'était
51:15le Graal que nous attendions.
51:18Donc,
51:18ça nous a pris
51:18un certain nombre d'années.
51:19Nous l'avons eu
51:20en novembre 2023
51:21et ça a encore pris
51:2313 mois complémentaires
51:24jusqu'à décembre 2024
51:25pour que les notes
51:28de scope,
51:29les notations
51:30de rating de scope
51:31soient véhiculées
51:31dans les systèmes
51:32de la BCE.
51:33C'est maintenant chose faite
51:34et ça a été effectivement
51:36un game changer.
51:37Donc,
51:38ça,
51:38c'est l'acte 1.
51:39L'acte 2,
51:40ce sont les troubles
51:41géopolitiques croissants.
51:42Cette nouvelle régionalisation
51:44face effectivement
51:45aux Etats-Unis
51:46qui sont en train
51:47de quitter l'Europe,
51:48eh bien,
51:49on voit une phase
51:50d'autodétermination
51:52qui se renforce
51:54avec probablement
51:55une défense commune,
51:56une coordination
51:57budgétaire renforcée,
51:59évidemment,
52:00une amélioration
52:02extrêmement importante
52:04du capital
52:04pour les entreprises
52:05et les ménages.
52:06Donc,
52:06cette fameuse
52:07union des marchés
52:07de capitaux
52:08redénommée
52:09l'union de l'épargne
52:11et de l'investissement
52:12qui doit maintenant
52:13enfin trouver naissance
52:15parce que tout ça,
52:16ça fait un moment,
52:17ça fait 10 ans.
52:18Donc,
52:18on a en tête
52:19les rapports
52:19l'État,
52:20les rapports
52:21noyés,
52:22drahis,
52:23donc tout ça,
52:24ça avance,
52:25dragui,
52:26pardon,
52:26pardon,
52:26tout ça avance
52:28mais maintenant,
52:28il faut effectivement
52:29concrètement y arriver.
52:31Donc,
52:31nous,
52:31on s'inscrit
52:32totalement
52:32dans cette désintermédiation
52:33du financement.
52:34Vous qui connaissez bien
52:35ces arcanes européennes
52:37institutionnelles,
52:39Marc,
52:39parce que,
52:40encore une fois,
52:40l'union des marchés
52:41de capitaux,
52:41alors,
52:41il change le nom
52:42au moment où
52:43on a tous appris
52:43ce que c'était
52:44que l'union des marchés
52:45de capitaux
52:45mais entre nous,
52:47ça fait 10 ans,
52:4815 ans qu'on en parle
52:49de l'union des marchés
52:50de capitaux.
52:50Le rapport des 5 présidents,
52:51il existe,
52:52je crois,
52:52depuis 2015,
52:54au moins.
52:56qu'est-ce qui vous donne
52:57cet espoir
52:58que ça y est,
52:58cette fois,
52:59c'est le moment
53:00où on va pouvoir
53:01compléter enfin
53:02cet étage important
53:04de la construction européenne.
53:06Le terrain politique
53:08est favorable
53:10aujourd'hui
53:11à une nouvelle avancée
53:12en la matière
53:13parce que le fait
53:13d'en parler,
53:14ça ne fait pas forcément
53:14avancer les choses.
53:15Je ne dis pas
53:15que ça fait reculer les choses
53:16mais ça ne fait pas avancer
53:18concrètement
53:19beaucoup plus
53:19le dossier aujourd'hui.
53:20Très clairement,
53:21la situation géopolitique
53:22qu'on vient de rappeler,
53:23ça va être l'accélérateur.
53:24Aujourd'hui,
53:24on n'a plus le choix.
53:25On ne peut plus
53:26sur le sujet financier
53:28laisser des sociétés américaines
53:31décider du coût
53:32du financement.
53:34Et donc là,
53:35il y a une prise
53:35de conscience réelle
53:36à tout niveau
53:37qui fait que
53:39la situation va changer.
53:41Donc,
53:41on va pouvoir
53:42accélérer
53:43cette délivrance
53:44de l'union
53:45de l'épargne
53:45et de l'investissement
53:46mais également
53:47toute cette notion
53:48de désintermédiation
53:49du financement
53:49dont on a parlé
53:50plusieurs fois
53:50dans votre commission
53:51sur laquelle
53:52les sociétés
53:53et les États
53:54mais également
53:55les régions,
53:55on le voit,
53:56aujourd'hui très endettées,
53:57vont devoir
53:58d'une façon
53:58ou d'une autre
53:59faire appel
53:59davantage au marché
54:00pour se financer
54:01puisque l'État
54:02sera moins présent.
54:03Et on reparle
54:04de la titrisation
54:05des marchés
54:05de titrisation
54:06etc.
54:07pour apporter
54:07effectivement
54:07une fluidité
54:08dans ces mécanismes
54:10de financement.
54:11À la clé de tout ça,
54:12c'est un coût
54:13de financement global
54:14qui peut baisser
54:15franchement
54:15pour les entreprises
54:16européennes,
54:17c'est ça ?
54:17Un coût de financement
54:18qui peut baisser
54:19et je dirais
54:19un juste coût.
54:20Aujourd'hui,
54:21le fait d'avoir
54:22des acteurs américains
54:23qui peuvent moins bien
54:24appréhender
54:25le risque des sociétés
54:26ou des États
54:27ça implique un surcoût.
54:28Ça implique un surcoût.
54:29Après,
54:29on a des différences
54:30méthodologiques.
54:31Pour mémoire,
54:32on n'a pas de cap
54:32automatique souverain.
54:34C'est-à-dire que si
54:35la France venait
54:36à être dégradée
54:37ou prenons
54:37plutôt du Sud,
54:39on peut très bien noter
54:41une corporette italienne
54:43mieux que l'État italien.
54:45Voilà.
54:45Et donc ça pourrait arriver
54:46en France également.
54:47Donc ça,
54:48je dirais que c'est
54:48des spécificités
54:49qui font que le juste coût,
54:50vous pouvez le trouver
54:51avec nous
54:51et c'est ce vers quoi
54:53les sociétés
54:54de plus en plus
54:55ou les instances
54:56qui font appel à nous
54:57s'orientent.
54:58Parce que
54:59si on revient
55:00sur le rôle crucial
55:02que nous jouons
55:03avec cette perspective
55:04européenne différente,
55:05c'est qu'on va
55:06contribuer à une plus
55:07grande diversité
55:08et ça,
55:09tout le monde
55:09l'appelle
55:10de ses voeux,
55:11mais c'est également
55:12améliorer
55:13la gestion des risques
55:14pour les investisseurs.
55:15Ça,
55:15c'est au cœur
55:16de leur stratégie
55:17et de leur raison d'être.
55:19Et puis,
55:19c'est contribuer
55:20à un système financier
55:21plus stable.
55:22Cette stabilité
55:23à titre illustratif,
55:26pendant la crise
55:27du Covid,
55:27on ne s'est pas
55:28précipité
55:29pour dégrader,
55:30contrairement aux Américains,
55:31tel secteur
55:32et l'intégralité
55:33du secteur
55:34parce qu'il y avait
55:35des doutes.
55:36On va avoir
55:37une analyse
55:37beaucoup plus fine
55:38au cas par cas.
55:40Et ça,
55:40c'est une grande différence.
55:41Ça ne veut pas dire
55:42qu'on n'a pas dégradé
55:42des sociétés
55:43pendant le Covid.
55:44Mais en tout cas,
55:45pas de façon massive.
55:46Rappelons les chiffres.
55:47S&P et Moody's
55:48étaient près de 40
55:49à 50 %
55:50dans les premiers jours.
55:52Alors que,
55:53là aussi,
55:54on prend un illustratif.
55:55On ne fait pas
55:55dans le détail.
55:56On ne fait pas
55:56dans le détail.
55:57Si vous prenez
55:57Air France ou Lufthansa,
55:59on sait très bien
56:00que ces sociétés
56:00seront toujours supportées
56:01par l'État.
56:02C'est peut-être
56:03ce qui manquait
56:03dans l'analyse américaine.
56:06Intéressant.
56:06Au moment où on se pose
56:07des questions
56:08sur le statut du dollar
56:09en tant que monnaie de réserve,
56:10le dollar restera
56:11une monnaie de réserve
56:12tant qu'il n'y aura
56:13pas d'alternative.
56:14Mais l'euro peut grignoter
56:17des parts de marché,
56:18j'imagine,
56:18là aussi au sein
56:19du système monétaire mondial.
56:21Tout à fait.
56:22L'ambition de Scope,
56:23évidemment,
56:23on commence par l'Europe
56:24puisque nous ne sommes pas européens.
56:25Mais à terme,
56:25c'est d'aller vers
56:26les vastes frontières
56:27et d'être l'une
56:28des grandes agences mondiales,
56:30l'une des 2-3
56:30plus grandes agences mondiales.
56:32Donc n'oublions pas
56:32que nous n'avons
56:33que une douzaine d'années
56:34d'ancienneté,
56:35ce qui est encore
56:36un jeune enfant.
56:37Franco-allemand à l'origine ?
56:39Franco-allemand,
56:39plutôt allemand.
56:40Plutôt allemand.
56:41Très franco-allemand.
56:42Merci de le rappeler.
56:44Pourquoi ?
56:45Parce qu'en fait,
56:46des très très gros clients
56:47sont maintenant
56:48plutôt sur la France.
56:49On a également
56:50des actionnaires,
56:52les derniers actionnaires
56:52à avoir rejoint Scope,
56:54ce sont AXA,
56:55BPCE,
56:57Crédit Agricole.
56:57Je vais vous assurer
56:58qu'il y en a d'autres
56:58qui arrivent.
56:59Qui vont arriver
57:00dans les prochains mois.
57:02Mais il y a un équilibre
57:02franco-allemand
57:03qui s'est créé.
57:03Il y a un équilibre réel
57:04qui s'est fait.
57:05On a également
57:05une présidente
57:06qui est française.
57:07On a le patron de l'agence
57:08que vous connaissez,
57:09Guillaume Jolivet,
57:09qui est français.
57:10Donc tous ces éléments
57:11font qu'effectivement
57:13cette stratégie franco-allemande
57:15aujourd'hui
57:15est très payante.
57:17D'ailleurs,
57:17quand on voit
57:18les côtes
57:19sur l'accord de coalition
57:20puisque c'est d'actualité
57:21aujourd'hui,
57:23une petite côte,
57:24nous exploiterons
57:25toutes les possibilités
57:26pour renforcer
57:27la capacité d'action
57:28et la souveraineté
57:28stratégique de l'Union européenne.
57:30Pour nous,
57:31c'est du...
57:32Tu peux un béni.
57:32C'est du pain béni,
57:33du petit lait.
57:34Si on reprend
57:35Emmanuel Macron
57:36et le chancelier Schultz,
57:38donc là,
57:39c'est plus
57:40de l'ère précédente.
57:41Mais c'est important.
57:42Ensemble,
57:43nous plaiderons
57:43en faveur du renforcement
57:44de la souveraineté de l'UE
57:45et de la réduction
57:46de nos dépendances critiques.
57:48Donc voilà.
57:49C'est sûr que le financement
57:50est au cœur de tout.
57:51Et il y a une dépendance
57:52effectivement
57:53de ce point de vue-là
57:54dont il faut se libérer.
57:55C'est bien.
57:56Le chiffre,
57:56c'est plus de 92%
57:58sont aux mains
58:00des notes,
58:00en tout cas,
58:01sont aux mains
58:01des Américains.
58:03Donc heureusement
58:03qu'il y a un champion européen
58:04qui s'appelle Scope
58:05qui est là
58:06pour lutter
58:07contre cette oligopole.
58:09L'Airbus
58:10de la notation financière.
58:11Tout à fait.
58:12Une construction européenne
58:13par nature.
58:14Merci beaucoup Marc.
58:15Merci d'être venu évoquer
58:16ces sujets d'autonomie stratégique.
58:18Il y a toute la partie industrielle.
58:20La finance
58:20est aussi une industrie.
58:21L'autonomie financière,
58:23c'est aussi
58:24un pilier
58:25de l'autonomie stratégique
58:26dans son ensemble.
58:27Marc Lefebvre,
58:27directeur Europe de l'Ouest
58:28de Scope Rating
58:29et président
58:30de Place des Investisseurs
58:31était l'invité
58:32de ce dernier quart d'heure
58:32de Smart Bourse ce soir.
58:33Sous-titrage Société Radio-Canada
58:43Sous-titrage Société Radio-Canada
58:43Sous-titrage Société Radio-Canada

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