Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • avant-hier
Lundi 7 avril 2025, retrouvez Bertrand Puiffe (Gérant actions internationales, Fidelity), Alexandre Taieb (Gérant-analyste, Sycomore AM), Sébastien Lalevée (Directeur général, Montpensier Arbevel) et Nadia Gharbi (Économiste, Pictet Wealth Management) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Smart Bourse vous est présenté par Silex. Conseils en investissement, produits structurés, gestion d'actifs, technologie.
00:16Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester à l'écoute des marchés.
00:21Chaque jour du lundi au vendredi, vous nous retrouvez à 20h30 si vous nous suivez à la télévision via vos box
00:26et vous nous retrouvez également chaque jour en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:33Qu'est-ce que les marchés ont à nous dire en ce moment ? C'est toute la question avec une nouvelle séance particulièrement compliquée.
00:40Depuis jeudi dernier, les séances douloureuses s'accumulent pour la planète marché dans son ensemble
00:46et on a le sentiment que cette journée de lundi a pris la forme d'une liquidation un peu générale.
00:52On l'a vu sur les places asiatiques au cours de la nuit, une baisse qui s'est transmise au marché européen évidemment au cours de la journée
01:00et qui a été relayée en partie par Wall Street avec peut-être une troisième séance de fortes baisses consécutives pour les marchés américains
01:09avec toujours autant de désordre dans ces marchés depuis l'annonce du 2 avril et du grand plan tarifaire de Donald Trump.
01:18Beaucoup de perturbations avec des informations non vérifiées relayées via les réseaux sociaux qui ont permis au marché un temps de rebondir
01:27puisqu'on a eu cette information non vérifiée indiquant que Donald Trump envisageait une suspension de 90 jours pour les tarifs annoncés la semaine dernière à l'exception de la Chine.
01:38L'information a été démentie assez rapidement par la Maison Blanche mais on a vu des mouvements de marché très désordonnés à Wall Street
01:46et sur les places européennes à l'occasion de cette information non vérifiée qui montre bien le niveau de stress qu'on atteint sur les marchés aujourd'hui.
01:55Le VIX a atteint le seuil de 60, un seuil qui correspond au niveau atteint à l'occasion de la crise Covid par exemple
02:02et c'est vrai que les baisses qui s'accumulent en quelques séances nous ramènent sur les plus grandes crises des dernières années.
02:08La crise Covid par exemple qui en fut une ou encore les crises précédentes.
02:14La crise de 1987 est également par exemple un indicateur de référence sur trois séances consécutives de baisse pour le S&P 500.
02:22D'où viendra le soulagement ? D'où viendra la protection offerte et par quelles institutions ?
02:28Il faut imaginer qu'il y aura sans doute des rebonds dans ces marchés chahutés
02:32mais un rebond durable aura sans doute besoin d'un pivot de politique économique de la part de Donald Trump.
02:39Est-ce possible d'un pivot de politique monétaire de la part de la réserve fédérale américaine ?
02:44Là aussi est-ce possible dans un temps court ? C'est toute la question et nous en discuterons avec nos invités de planète marché dans un instant.
02:51Et puis évidemment l'incertitude aura des conséquences économiques
02:56quand bien même le montant des tarifs annoncés la semaine dernière par Donald Trump
03:01se verrait réduit à un certain stade à travers des négociations qui finiraient par aboutir.
03:07La perte de confiance est massive et laissera sans doute des traces et des traces économiques importantes.
03:13Nous nous focaliserons sur la partie macroéconomique spécifiquement dans cette émission
03:17et dans le dernier quart d'heure plus précisément avec Nadia Garbi, économiste chez PT West Management
03:23qui sera avec nous en visioconférence.
03:26Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel.
03:41Bonsoir Pauline. Bonsoir.
03:42Bon séance particulièrement désordonnée sur les marchés aujourd'hui avec évidemment la question des droits de douane
03:49qui continue de bousculer les investisseurs.
03:52Oui les droits de douane de base de 10% sur toutes les importations aux Etats-Unis sont entrés en vigueur samedi
03:57en attendant que les droits de douane dits réciproques entrent en vigueur mercredi.
04:01Dans l'intervalle les conséquences de cette guerre commerciale lancée par Donald Trump
04:05continuent d'effrayer les investisseurs et la panique se reflète évidemment sur les marchés
04:10avec des indices mondiaux qui plongent tous.
04:12Alors un plongeon qui a été stoppé pour quelques minutes au début de la séance américaine
04:18après un prétendu propos de Kevin Assett, conseiller économique influent de Donald Trump
04:23qui a été relayé notamment sur les réseaux sociaux.
04:26Oui avec prudence encore à ce stade le conseiller économique du président aurait indiqué
04:31que Donald Trump était prêt à envisager une pause de 90 jours dans les tarifs annoncés la semaine dernière
04:36pour tous les pays à l'exception de la Chine.
04:39Quelques minutes après selon CNBC personne n'était au courant à la Maison Blanche de cette possibilité.
04:44Bon et cette information non confirmée est rapidement démentie
04:48et a généré un désordre supplémentaire au cours de cette séance
04:53puisqu'on a observé partant de cette information non vérifiée
04:58un rebond spectaculaire des indices américains qui étaient au plus bas de la séance.
05:02Oui ainsi le Nasdaq qui perdait 4% à l'ouverture rebondit pour gagner plus de 4% avant d'effacer ses gains.
05:09Le mouvement était suivi par l'Europe en fin de séance avec des indices revenant proche de l'équilibre
05:14ou effaçant une bonne partie de leurs pertes.
05:16Des pertes qui s'étalent au final entre 2,5 et 3% pour les grands indices européens.
05:21Rappelons que ce matin à l'ouverture le DAX plongeait de 10%.
05:24Le VIX qui s'est envolé jusqu'à 60% au cours de la séance a fini par retomber sous le seuil de 50%.
05:29Bref une séance extrêmement volatile avec des mouvements de marché de plus en plus erratiques.
05:35On suivra demain les réactions sur les marchés asiatiques
05:38qui ont lourdement plongé ce matin avec des mesures de baisse historique pour certains indices.
05:44Oui commençons avec le Hang Seng à Hong Kong qui clôture en lourde chute de plus de 13%,
05:48la plus importante depuis 1997.
05:51Le Nikkei japonais cède presque 8% en clôture au plus bas depuis octobre 2023.
05:56L'indice est pénalisé par les valeurs bancaires et plongé de 10% la semaine dernière.
06:01Le Topix chute également de plus de 7%.
06:03L'indice MSCI Asie-Pacifique cède plus de 8%.
06:07En Corée du Sud les ordres de vente ont même été interrompus
06:10et le Cospic clôture même en recul de plus de 5%.
06:14Qu'est-ce qu'on peut dire des mouvements là aussi très violents
06:17qu'on peut observer sur les marchés obligataires Pauline ?
06:19Oui une réaction très violente puisqu'on voit le 10 ans américain rebondir de plus de 10 points de base à plus de 4,10%.
06:26Côté devise le dollar se stabilise et l'euro-dollar se traite à 1,0950.
06:31Le pétrole arrive à rebondir également, un rebond de l'ordre de 2,5% pour le WTI américain
06:36qui revient à un peu plus de 63 dollars.
06:39Quel sera le programme de demain après cette journée et ce début de semaine particulièrement compliqué Pauline ?
06:45La journée de demain sera relativement calme en termes d'agenda macro.
06:48Les investisseurs prendront tout de même connaissance de la balance commerciale française de février
06:52avant le lancement des résultats trimestriels.
06:54Ça commencera mercredi avec Delta Airlines avant les publications des banques américaines vendredi.
06:59Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse.
07:02Les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel.
07:15Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
07:18Bertrand Puyf est avec nous, gérant action internationale chez Fidelity.
07:22Bonsoir Bertrand.
07:23Sébastien Lalevé nous accompagne également, directeur général de Montpensier Arbevel.
07:27Bonsoir Sébastien.
07:28Ravis de vous retrouver, de vous accueillir.
07:30Ravis d'accueillir également Alexandre Tailleb à nos côtés, gérant et analyste chez Sicomore Asset Management.
07:35Bonsoir Alexandre.
07:36Bonsoir Christophe.
07:37On essaiera de prendre un peu de hauteur mais il faut quand même toujours se forcer à analyser ces séances,
07:43cette séquence de trois séances maintenant où on a vu le stress, le désordre ne faire que croître.
07:52Pour atteindre peut-être un paroxysme en ce lundi 7 avril, c'est toute la question sur le plan technique.
08:00Qu'est-ce qui caractérise les mouvements du jour ?
08:02La question étant, est-ce qu'on peut retrouver ici les signes d'une capitulation du marché
08:09qui pourrait rouvrir un espace d'opportunité peut-être pour les investisseurs ?
08:13C'est une capitulation qui commence parce que si on doit rappeler la séquence,
08:17on avait d'abord une baisse qui concernait d'abord et avant tout les valeurs qui étaient le plus liées au business américain,
08:24qui étaient le plus impactées par les tarifs, qui s'est généralisée à des secteurs très défensifs, à des entreprises très locales.
08:31Donc là tout baissait un peu de concert, c'était un peu plus la panique.
08:36On va essayer de se concentrer sur ce qu'on sait, c'est-à-dire pas grand-chose.
08:41On a une réponse aujourd'hui avec la fausse information de la pause de 90 jours.
08:47Si jamais, pour x ou y raison, on a un U-turn, un demi-tour de Trump ou même ne serait-ce qu'une pause, on a deux éléments.
08:56Le premier, c'est le marché va être très content et les risques de récession évalués par le marché vont probablement baisser.
09:03Et la deuxième chose, je pense qui est vraie dans la fake news, c'est que ça ne touchera pas la Chine l'exemption.
09:09Donc voilà, on a peut-être deux informations qui sortent de là.
09:15Des opportunités, oui, il y en a qui commencent à se créer, je l'ai un peu évoqué.
09:19Je trouve que sur les entreprises très locales qui ont un business, alors quand je dis local ça peut être régional, 100% européen disons,
09:29on a des prix qui commencent à être plus qu'intéressants.
09:33Donc là effectivement en allocation, ce que je commence à faire, j'ai arrêté de vendre aujourd'hui et je commence à regarder ce qu'il y a à acheter.
09:41Mais ça veut dire qu'il y a eu ce moment où, je dis liquidation générale, mais où la baisse s'est faite quand même de manière indiscriminée
09:49et sanctionnant tout le monde, toutes les classes d'actifs d'ailleurs, montrant que certains investisseurs avaient besoin de vendre quoi qu'il en coûte d'une certaine manière.
09:58Oui, alors sur le marché américain il y a aussi l'effet probablement du retail qui a commencé à vendre.
10:04Ils ont acheté massivement jeudi dernier encore. Je crois que le creux de jeudi a été encore plus acheté que le creux du Covid.
10:10Tout à fait. Et là-dessus, je pense qu'ils se sont réveillés ce matin en regardant leur 401k placement retraite et qu'il y a dû avoir aussi un mouvement de panique à ce moment-là.
10:22On arrive dans la période où il faut payer les taxes. Je sais que c'est une question qui se pose de vendre pour être en cash et pour pouvoir payer ses taxes.
10:28Le marché américain a été tenu par le retail. C'est des gens qui sont très financiarisés, qui placent beaucoup.
10:34Donc aujourd'hui, on peut penser que la capitulation n'est pas terminée justement parce que le retail américain a longtemps été dans le mindset.
10:44C'est le point d'achat, c'est le point d'achat, c'est le point d'achat. Et là, il y a la capitulation qui commence maintenant.
10:49On a eu effectivement un va-et-vient assez spectaculaire sur la séance de jeudi ou vendredi où on a vu les hedge funds liquider des positions actions comme jamais peut-être dans l'histoire.
10:59Et dans le même temps, le retail s'engouffrait dans le premier creux de marché post-annonce de Donald Trump.
11:06Ils se sont habitués à un momentum très très fort, notamment sur la tech américaine, sur les Macs 7.
11:12Donc ils se sont dit que Nvidia 95, c'est l'opportunité d'une vie. Sauf que pour ça, il faut pouvoir résister un petit peu à la baisse.
11:19Après, il y a la question de l'horizon de temps. Effectivement, on n'est pas perdu peut-être pour ceux qui ont acheté du Nvidia à moins de 100 dollars.
11:25Qu'est-ce qui caractérise pour vous ce moment de marché, Bertrand ? Et puis cette question, est-ce que c'est un risque de voir des opportunités là immédiates ?
11:33Ou est-ce qu'au contraire, c'est une vraie opportunité de prendre le risque de rentrer dans ce marché ?
11:38La problématique, c'est qu'on est obligé de faire une hypothèse sur la durée de cette période d'incertitude pour les sociétés.
11:45Puisqu'on sait clairement, et tous les contacts qu'on a eu chez Fidelity ces derniers temps le montrent,
11:50que depuis un mois, un mois et demi, depuis que l'affaire a commencé avec les tensions avec le Mexique et le Canada,
11:56beaucoup de sociétés, et pas que américaines, ont mis un petit peu en stand-by leur programme d'investissement.
12:03Puisqu'il faut qu'ils redesignent leur chaîne d'approvisionnement, ils ne vont pas se mettre à investir dans une usine à un endroit notamment en Asie,
12:10si ça n'a plus de sens d'exporter d'à partir de là vers les Etats-Unis.
12:14Donc on a cet effet d'attente, et si effectivement on pense que ça peut durer encore six mois ou un an,
12:19c'est très négatif pour le marché, parce que clairement, les attentes des profits sont beaucoup trop élevées,
12:25et même si effectivement à court terme elles sont faibles, elles ne pourront pas être compensées par derrière un outlook des sociétés,
12:31puisqu'aujourd'hui, aucune société n'est capable de donner, à l'heure où on parle, une vision sur les prochains six mois, voire les prochaines années.
12:38Donc ça, c'est plutôt effectivement le scénario pessimiste, qui n'est pas notre scénario.
12:42Nous on pense qu'à un moment donné, la rationalité va l'emporter.
12:47Si on se place un peu dans une perspective historique, on sait qu'aujourd'hui, ce que veut faire Trump,
12:53c'est rattraper un peu ce qu'ont donné les Etats-Unis pour construire l'Organisation Mondiale du Commerce,
12:58c'est-à-dire des droits de douane asymétriques.
13:01Pour prendre juste un exemple sur l'automobile, en Europe, une automobile américaine est vendue avec 10% de droits de douane,
13:07aux Etats-Unis, une automobile européenne avec 2,5%.
13:09Donc l'idée, c'est de rattraper ça.
13:11C'est vrai que la dialectique est allée plus loin, puisque Trump a dit qu'il faut que vous nous compensiez ce qu'on vous a donné depuis des décennies.
13:17Donc là, effectivement, le marché s'est emballé, et ça a été la folie jusqu'où on va.
13:20Nous on pense que c'est simplement un rééquilibrage, et qu'il veut, sur un certain nombre de segments très précis,
13:25avoir autant de droits de douane que ce qui est perçu et ce qui est donné.
13:29Je suis d'accord, sauf que là, pour l'instant, c'est pas très précis.
13:34C'est-à-dire qu'il a vraiment bombardé le monde de tarifs, sans discrimination.
13:39On a regardé simplement un secteur, le secteur chimique.
13:41Vous avez donc l'annonce officielle.
13:43Derrière, il y a 37 pages d'exemption, produit par produit, parce que les US en ont besoin.
13:50Et pour rebondir sur la Chine, nous on est moins négatifs sur la Chine,
13:53on pense qu'il va y avoir un accord.
13:54En regarder, juste par exemple, encore une fois, la chaîne de valeur sur le solaire.
14:00Et Musk est très investi dans le solaire.
14:02Autant l'éolien, c'est pas vraiment ce qu'il y a de vent en poupe, notamment offshore.
14:05Mais bon, la Californie est encore très positive sur l'éolien onshore, par exemple.
14:11Mais restons sur le solaire.
14:13Le solaire, Musk est investi, il pousse là-dedans.
14:1590% des composants qui sont sourcés viennent de la Chine.
14:20Est-ce qu'on va arrêter de faire du solaire aux Etats-Unis ?
14:22Non.
14:23Donc il va forcément y avoir une logique, à un moment donné, à négocier.
14:28Après, la question c'est jusqu'où on va monter jusqu'à ce qu'il y ait une négociation.
14:31On pense qu'on est très proche de ce point-là.
14:33On pense que ce qui se passe, en termes de rumeurs, est un test pour le marché.
14:36Alors oui, c'est ça.
14:37Vrai ou faux, l'info en tout cas, elle mérite de montrer la réaction du marché,
14:41si jamais Trump annonçait une pause.
14:43C'est vrai qu'elle aurait été l'intérêt pour Trump de lâcher du lest.
14:47Aucun.
14:48Là, pour le coup, on voit que la sensibilité est extrême.
14:50Nous, on est plutôt constructifs là-dessus.
14:52Partant des niveaux de marché actuels.
14:54Partant évidemment des niveaux de marché actuels.
14:56Je rappelle que le Nasdaq est à plus de moins 20% depuis le début de l'année.
14:59Le S&P entre moins 12 et moins 15.
15:02Donc il y a quand même des opportunités.
15:05Encore une fois, il faut faire du stock picking.
15:06Et juste le dernier point, c'est qu'il faut vraiment faire une analyse approfondie des sociétés
15:12par rapport à la structure de leur prix de transfert.
15:15Parce que ces droits de douane ne s'appliquent pas sur les prix retail à la consommation,
15:19mais sur les prix de transfert.
15:20Donc il y a des sociétés qui vont avoir l'opportunité de manipuler, entre guillemets,
15:25le prix de transfert de leurs filiales ailleurs vers les Etats-Unis.
15:29Et donc de payer moins que ce qu'elles devraient payer.
15:32Et d'autres ne pourront pas le faire.
15:34Donc tout ça, il faut vraiment faire une analyse approfondie.
15:38Mais certaines sociétés seront beaucoup moins touchées.
15:40Y compris si on gardait la structure actuelle des droits de douane que d'autres.
15:44Donc on a une asymétrie assez forte.
15:46Mais là, le marché, effectivement, a tout vendu.
15:48Mais vous dites maintenant qu'on va réémerger quand même l'histoire de long terme,
15:52le long term gain narratif de Trump.
15:55Et on va peut-être pouvoir apprécier, secteur par secteur, entreprise par entreprise,
16:00mais on pourra apprécier peut-être le marché,
16:02dont la fonction est quand même de cumuler à la fois les effets de court terme et de long terme.
16:06Le marché se projette.
16:07On va pouvoir apprécier un peu mieux peut-être des histoires de long terme de ce point de vue-là.
16:10Je pense.
16:11Ce qui a fuité aussi dans la presse ce week-end, c'est que l'administration américaine,
16:14nom d'identifié, quelqu'un de l'administration américaine,
16:17évoquait que la prochaine étape était de passer dans des accords bilatéraux,
16:21ce que tout le monde peut imaginer, puisque c'est un peu l'idée de Trump,
16:23mais qu'il fallait au moins 90 jours.
16:25Et comme par hasard, dans cette rumeur, on parle de 90 jours aussi.
16:28Donc il y a des choses qui...
16:30C'est une manière de communiquer qui est assez étonnante, encore une fois,
16:33même si on a eu un premier mandat de Trump.
16:35On n'y est toujours pas habitués.
16:36Mais nous, on considère, en tout cas, chez Fidelity,
16:39qu'à un moment donné, le pragmatisme va l'emporter et qu'on est proche de ce point-là.
16:42— Bon. Quel est votre état d'esprit, Sébastien ?
16:45Et quelle est l'analyse que vous faites de cette séquence de marché,
16:49qui va rentrer dans les lits d'histoire ?
16:51Je dis pas que c'est peut-être pas la mère de toutes les crises boursières,
16:58mais c'est quand même une crise qui commence à se ranquer à haut niveau, si j'ai envie de dire.
17:04— C'est une crise 2.0.
17:06Quand 64 % des flux aux US et les algorithmes,
17:09il faut quand même se dire que n'importe quel mouvement aujourd'hui
17:12aura des conséquences supérieures à celles d'avant,
17:17parce qu'il y a des effets auto-entraînants.
17:19Et que dans les flux de jeudi, de vendredi, il y a quelques flux fondamentaux, évidemment,
17:26mais il y a surtout beaucoup de flux de CTA et de flux passifs, en fait, en vrai.
17:33Donc ce qui est intéressant avec tous ces éléments-là,
17:36c'est qu'il y a un peu de... On vit la finance moderne.
17:41— C'est ça. C'est la crise contemporaine, quoi.
17:43— Je suis pas fondamentalement persuadé que ça soit une amélioration.
17:47Quand je vois Ellis à moins 15 ce matin à l'ouverture, vu le business model de la société,
17:53je suis un peu étonné. Bon, c'est comme ça.
17:57Alors après, sur la partie fondamentale, c'est un peu loose-loose, de toute façon, ce genre d'histoire.
18:05Donc quoi qu'on raconte... Moi, je pense que ça affaiblit les U.S. à long terme.
18:10Je pense qu'après avoir eu un comportement grossier en termes de géopolitique,
18:15grossier dans le sens où on rompt tout avec tout le monde...
18:20— Sans faire dans le détail, quoi.
18:21— Sans faire dans le détail, America first, je pense qu'il est en train de forcer des nouvelles alliances,
18:26il est en train de forcer des réactions. Vouloir un nouveau monde, c'est très bien.
18:30Mais un nouveau monde quand on était le leader de l'ancien, c'est un pari.
18:36Alors moi, ce qui me gêne dans tout ça, c'est qu'il a dit qu'il le ferait, donc il le fait.
18:40Donc il flatte ses électeurs. Il leur dit qu'il bouge. Je sais pas si c'est pour le mieux.
18:46Moi, ce que je sais, c'est que l'indice de confiance du Conference Board est au plus bas sur 10 ans,
18:51que Walmart a dit qu'il avait un problème de consommation, Delta Air Lines a dit qu'il avait un problème de consommation,
18:57que pour les Américains les moins riches, ils ont épuisé l'assuré par le néo-Covid.
19:02Donc les U.S. vont avoir un problème de consommation, et c'est 70% du PIB américain.
19:07— C'est-à-dire que les contraintes pour Trump, elles vont vite arriver avant les résultats de la long-term story ?
19:13— Trump n'a pas de contrainte. Il vit dans un monde qui est le sien, et il a aucune contrainte.
19:18La réalité, c'est qu'évidemment. Moi, je pense que...
19:22— Y a rien qui peut le... Enfin je sais pas. Un niveau de rating dans l'opinion, des groupes d'électeurs qui commencent à s'interroger,
19:32Fox News ou Fox Business qui commenceraient à dire que « Ah, ça va pas si bien que ça ».
19:37Enfin je veux dire, il est quand même sensible à certaines choses.
19:40— Le sujet, c'est qu'on compare toujours à Trump 1. Trump 1, il n'était pas prévu d'être élu.
19:45— C'est vrai. — Il était entouré de gens entre guillemets « traditionnels », comme on disait « adults in the room ».
19:52Là, il avait prévu de l'être. Il entourait que de gens qui sont là parce qu'ils sont fidèles.
19:57C'est généralement pas une source vers le succès, ce genre de choses. Donc quand vous regardez ses principaux conseillers,
20:06ils sont pas là parce qu'ils sont experts dans leur domaine. Ils sont là parce qu'ils sont fidèles.
20:10— Ils ont fait allégeance. — Ils ont fait allégeance. Quand on regarde qui négocie pour les U.S.
20:14sur la guerre en Itraïne en Arabie saoudite, c'est pas vraiment un spécialiste de géopolitique.
20:18Quand on regarde qui est le responsable du secrétaire d'État au commerce, c'est pas vraiment un spécialiste du commerce.
20:24Donc en fait, ce sont juste des gens qui sont là pour appliquer ce que Trump dit.
20:28Et ce que dit Trump dit, il n'est pas sûr de le penser un quart d'heure avant. Donc je schématise également.
20:33— Mais je pense qu'on essaye beaucoup de rationaliser des choses qui sont beaucoup dans l'émotion.
20:39Et ça fait 40 ans qu'il veut baisser, qu'il veut augmenter les droits de douane aux États-Unis. Il le fait.
20:45Après, les conséquences, elles sont négatives pour le monde entier. Le seul pays qui vit en autarcie, c'est la Corée du Nord.
20:54On peut pas dire que ça l'est particulièrement reçu. Alors c'est 13%. Les importations dans les U.S., c'est 13% du commerce mondial.
21:00— Ouais, mais c'est un des arguments de l'administration. — Non mais ça l'est. Après, c'est toujours pareil avec lui.
21:04C'est qu'il y a toujours un fonds vrai et un fonds qui n'est pas idiot. C'est juste la méthode pour le faire qui est assez étonnante.
21:10C'est vrai que les Europes, c'est 20%. Donc les autres zones du monde ont plus à perdre que les États-Unis.
21:16Mais en tout cas, boursièrement, évidemment qu'on est sur des niveaux d'achat sur énormément de sociétés et de secteurs.
21:24Quand le plan Merz a été annoncé, t'as plein de sociétés allemandes qui ont pris 25% instantanément. On s'est dit « Oui, mais à ce prix-là, c'est trop cher ».
21:32Bon, ça y est, on est revenu. — On peut rejouer le plan allemand, là. — Donc on peut rejouer le plan allemand.
21:36Donc voilà, on a raté le premier tirage. On a une chance au deuxième tirage maintenant. Le seul sujet, c'est le timing.
21:42Le timing, on le maîtrise. On sait pas si... Enfin quelles sont les réactions des uns et des autres. En tout cas, il a pas réagi à la Chine
21:50quand la Chine a dit « On va vous mettre 34% aussi ». Donc il a déjà pas fait ce qu'il avait dit au départ. Il n'a pas répliqué en disant
21:58« Puisque c'est ça, je te recolle 34% de plus ». Il l'a pas fait. Donc il a un peu... — Il a aboyé, mais il a pas mordu à nouveau.
22:03— Il a rien fait. Donc ce qui est un premier signal. Et effectivement, la fake news qui est pas fake probablement est un indicateur intéressant.
22:12— Oui. Qu'elle soit fake ou pas, d'ailleurs, encore une fois, ça montre la réaction de marché dans le cas où une pause sur les tarifs serait annoncée un jour.
22:19— En tant qu'allocateur d'actifs et en tant que gérant, timing... Fondamentalement, tous les jours, on investit, là. — D'accord.
22:27— Le timing, c'est toujours compliqué. — Oui, oui, bien sûr. Mais fondamentalement, c'est déjà des opportunités de long terme pour vous,
22:36avec une vision long terme. Comment la confiance peut être rétablie ? C'est-à-dire où est-ce qu'on fait atterrir le niveau des tarifs ?
22:46Et effectivement, partant alors d'un tarif moyen effectif de l'ordre de 20, 22% aujourd'hui pour les importations aux États-Unis, en prenant en compte
22:57L'idée peut-être est d'atterrir à un tarif moyen effectif de – je sais pas – 15%. Pourquoi pas, peut-être en dessous. Est-ce que ce mouvement-là suffirait
23:06à rétablir une partie de la confiance qui a été détruite en moins de 90 jours d'exercice du pouvoir à ce stade pour Donald Trump ?
23:17— Je ne pense pas. J'essaie de raisonner hors tarif, avant tarif, avant Libération Day, même avant le Canada et le Mexique. On avait en début d'année...
23:31Alors en fin d'année dernière, on parlait tous du S-exceptionalisme, qui est vrai, avec les valeurs de la tech, etc. Puis très vite, on s'est quand même dit
23:39que la dynamique de l'économie américaine, tarif ou pas tarif, la croissance, elle est ralentie. Alors on parlait pas encore de récession.
23:46Et de l'autre côté, on a eu un plan de relance qu'on n'avait absolument pas vu venir, mais qui est ce qu'il est, qui est très important.
23:56Et donc on avait une dynamique de plus en plus de défiance envers l'économie américaine et de plus en plus de confiance, même si on partait de très bas, sur l'UE.
24:07Donc je pense pas que cela suffise. Je pense qu'il y a plus besoin d'une mesure de relance. Alors si le fait de mettre ces 15% de tarifs all across the board
24:17lui permet de faire une coupe de taxes sur les sociétés, ça va relancer la confiance. Mais il faut qu'il y ait cette coupe de taxes.
24:24Si c'est couplé de, je sais pas, Powell qui dit « bon ben je reprends mes baisses d'auto », ça peut relancer aussi la confiance.
24:31Mais il faut quelque chose dans le sens où l'économie US ne va plus tenir par elle-même. On parlait de la consommation qui est 70% du PIB.
24:43Aujourd'hui, la consommation, elle est de plus en plus déprimée et ça va se voir dans les hard data.
24:48Donc de ce point de vue-là, je pense qu'il y a besoin de plus que juste se settle sur les tarifs et dire « ok c'est bon, on arrête là ».
24:58Je voudrais revenir quand même sur la Chine. Je pense qu'on est autant positif sur la Chine. Peut-être pas pour les mêmes raisons.
25:06Qu'il y ait négociation ou pas, ce qu'est en train de faire la Chine, je trouve, est plutôt très bien organisé.
25:14Ils ont répondu à Trump de façon violente. Le message c'est « il y en a assez ».
25:20C'était un jour férié en Chine, ils font jamais ça, ils répondent jamais un jour férié normalement.
25:2534% de tarifs, il n'y a pas que ça. Il y a l'arrêt d'import de produits de volaille.
25:30Il y a restriction d'exportation de ce type de terras, qui est nécessaire notamment pour une batterie panneau solaire.
25:39Ceux dans quoi investit Elon Musk. Et il y a 11 entreprises de défense américaine listées dans entités peu fiables ou non fiables,
25:48ce qui leur permet de prendre des sanctions. Le centre de tout ça, on le sent bien, même si on n'est que dans une guerre commerciale,
25:55c'est un peu Taïwan aussi. J'étais étonné qu'ils répondent comme ça de manière aussi véhémente.
26:03Néanmoins, même si Trump n'a pas répliqué, aujourd'hui les tarifs que Trump a mis en place vis-à-vis de la Chine s'ils restent comme ça,
26:10effectivement vont leur faire mal. Et donc aujourd'hui la Chine est obligée de faire son plan de relance de façon locale.
26:17C'est-à-dire une des infos du jour. Ils sont en train de réfléchir même à accélérer le plan de relance tourné vers la consommation.
26:23Exactement. Et c'est là où je suis extrêmement positif sur la Chine, puisque c'est quelque chose qu'on attendait depuis Obama deux ans.
26:30Alors je regarde les business locaux là aussi. Il peut y avoir de grosses entreprises qui ont un business local.
26:35On peut citer Tencent Music ou JDP par exemple qui sont dans la tech. Et donc voilà, je pense aujourd'hui que la Chine,
26:43même si c'est un marché très volatil, ils ont bien accusé le coup. On peut peut-être réétudier ce marché-là.
26:49Est-ce qu'ils auront besoin de jouer avec le yuan un peu plus qu'ils le font aujourd'hui ? Est-ce que ça c'est un risque ?
26:55Et ça peut être un risque de marché d'avoir une vraie dévaluation pilotée bien sûr du yuan par Pékin.
27:02La question effectivement c'est de savoir ce que l'administration Trump souhaite faire du dollar.
27:06Alors effectivement la théorie du complot dit que l'idée derrière tout ça c'est pour Trump d'affaiblir structurellement le dollar pour redonner de la compétitivité.
27:14Ça a été écrit explicitement.
27:16Il y a aussi le fait de transférer une partie mais sans qu'il y ait de défaut effectif de la dette à 10 ans en dette perpétuelle.
27:26C'est plus compliqué à faire. En tout cas un des plus gros porteurs de dette américaine c'est la Chine.
27:31Donc il faudrait les convaincre dans une négociation peut-être, la contrepartie étant une baisse justement des droits de douane,
27:38de transférer une partie de cette dette à très long terme. Donc il y a des choses à négocier là dedans.
27:43Voilà donc on partage effectivement l'idée que le marché chinois après plusieurs années de purgatoire et des tentatives,
27:49des petits rebonds qu'on a eus récemment mais qui n'effacent pas encore cette sous-performance significative depuis trois ans est très attractif.
27:56Et effectivement alors comment on peut le jouer ? Soit effectivement en direct, soit aussi via par exemple un secteur comme l'énergie qui a extrêmement souffert.
28:08On sait que l'économie chinoise est très intense en énergie, en particulier en pétrole.
28:12Ce qui ne sera peut-être pas le cas en 10 ou 15 ans mais en tout cas ça l'est aujourd'hui.
28:16Que le pétrole a doublement baissé à la fois dans les mouvements, la crainte actuelle mais également sur cette décision très géopolitique.
28:26Il arrive à un moment quand même assez étonnant de l'Arabie Saoudite d'ouvrir les vannes soi-disant pour punir le Kazakhstan
28:31mais sans doute pour punir les Russes de ne pas se mettre à la table des négociations et de faire avancer le processus de paix en Ukraine.
28:37Donc ça aussi ça pourrait très vite, parce qu'en quelques jours on est allé toucher des seuils sur le pétrole qui commence à être compliqué pour l'Arabie Saoudite.
28:49Donc tenir ça pour quelques semaines sans doute c'est possible, un mois ou deux peut-être après ça va devenir compliqué.
28:55Donc là aussi on pourrait avoir en plus du redémarrage de la Chine, cet aspect géopolitique qui redonne un peu un coup de boost au pétrole
29:01avec des valeurs qui sur on va dire 4-5 séances ont perdu jusqu'à un tiers voire 40% de leur capitalisation.
29:08Bon voilà ça peut être un moyen de jouer la Chine par exemple.
29:11On suivra, alors Trump à l'instant menace quand même la Chine, il ne fait rien mais il dit ce sera 50% de plus si la Chine continue et n'enlève pas évidemment ces tarifs.
29:23Comment on rétablit la confiance ? Encore une fois en 90 jours beaucoup de dommages ont été faits.
29:28On l'a tous suivi mais des pro-Trump venant des marchés, des Bill Ackman, des Druckenmiller,
29:33commencent explicitement aujourd'hui via leurs réseaux sociaux dire non finalement ce n'est pas tout à fait ça qu'on attendait.
29:40On n'a pas forcément voté pour tout le package Trump tel qu'il est en train de se mettre en place.
29:46Ça peut venir des CEO, ça peut venir des financiers.
29:49Quand on lit les journaux américains du week-end, oui le téléphone de Scott Bessin je pense qu'il a fondu ce week-end
29:56tellement on a dû l'appeler ou ses anciens collègues.
29:59Est-ce que là on peut quand même mettre quelques barrières, un flore sur le marché de ce point de vue-là ?
30:05Est-ce que ça doit venir de la Fed à un certain stade ?
30:08Mais la Fed elle dira quoi ?
30:10Je ne sais pas. Le marché attend cinq baisses de taux de la Fed cette année.
30:14Donc le marché estime bien que la Fed doit dire quelque chose peut-être à un moment, en tout cas dans un scénario tel que le marché le vit aujourd'hui.
30:22Pour l'instant, le marché nous dit que les US vont rentrer en récession.
30:29Qui a un risque fort.
30:31Oui, en tout cas qui a un risque fort et qui a déjà prahisé des baisses d'earnings cette année et l'année prochaine.
30:39Il n'y a aucun économiste qui dit ça pour l'instant.
30:42Comme je disais, les US c'est 13% des importations dans le monde.
30:47Mais il reste 87% dont les taxations ne changent pas.
30:54Le reste du monde fonctionne.
30:57La Chine redémarre un petit peu.
31:00Il y a plein d'éléments différenciateurs là-dessus.
31:03Moi, le problème avec Trump, c'est qu'il faut faire un peu de psychologie de bas étage.
31:10Ce qui m'inquiète fondamentalement, c'est que par rapport à Trump, je n'ai pas le sentiment qu'il y ait beaucoup de contre-pouvoir.
31:17L'aspect inquiétant dans tout ça, c'est quand on regarde beaucoup d'économies importantes.
31:22Les US, c'est devenu ce que c'est devenu en termes de contre-pouvoir.
31:26La Russie, on sait ce qui se passe depuis longtemps.
31:29La Chine, un des sujets, c'est qu'on a quand même le sentiment.
31:32J'ai fait pas mal de ménage autour de lui depuis plusieurs années pour être maintenant nommé grand timonier ad vitam aeterna ma vie.
31:40Le cœur du pouvoir.
31:42On a l'impression qu'il y a pas mal d'économies majeures dans le monde qui ont d'une façon ou d'une autre.
31:48Je ne parle pas de la Turquie, je ne parle pas de pays comme ça.
31:51Si vous rangez les Etats-Unis de Trump dans ces catégories de pays que vous citez, qu'est-ce que ça implique pour le dollar, pour la détention d'actifs américains ?
31:59Est-ce qu'on aura envie toujours demain, je poserai la question à un allocataire,
32:02mais est-ce qu'on aura envie structurellement, fondamentalement demain d'avoir toujours la même proportion d'actifs américains dans une allocation et dans un portefeuille ?
32:09Je dis juste qu'en France, on a vu que les juges n'avaient pas forcément bonne presse lors d'une décision.
32:16Je dis juste qu'à la façon de Marine Le Pen, Donald Trump critique aussi les juges qui ont cassé certaines de ses décisions.
32:27Donc il y a quelques similarités et qu'il y a un rapport à la réalité qui est un peu volatile,
32:34à quelle que soit la réalité en fait qui est un peu volatile et qu'il n'y a pas beaucoup de contre-pouvoirs dans cette administration-là.
32:42Que c'est Musk dans le cadre du Doge qui est fondamentalement une très bonne idée, le Doge.
32:47Personne ici ne va critiquer le Doge.
32:49Sauf que quand c'est les gens de SpaceX qui vont auditer la FAA,
32:53donc tu as quand même des ingénieurs d'une boîte qui va auditer son régulateur, son administration de tutelle.
33:01Personnellement, je trouve ça un petit peu étonnant dans un état de droit.
33:05Donc voilà, la réalité, le plus inquiétant pour moi c'est ça.
33:09Mais ça va laisser des traces dans l'esprit des investisseurs ?
33:12Parce qu'il y a ceux qui me disent que le marché c'est un poisson rouge dans la mémoire, ça s'efface assez vite.
33:18Et puis il y a ceux qui se posent des questions un peu plus fondamentales et des questions que je n'ai jamais entendues.
33:22Je ne sais pas, mais je suis un investisseur.
33:24Vous savez, il y a plusieurs personnes peut-être qui sont investisseurs dans Exxon, dans des boîtes de câbles, dans l'éolien offshore,
33:31qui ont signé des contrats aux Etats-Unis, dans l'Arche de New York,
33:35où on peut te dire qu'un contrat qui a été signé peut être annulé.
33:38Parce que Trump a dit que l'éolien c'est nul, je préfère le charbon.
33:42L'éolien offshore ça tue les baleines donc c'est mal.
33:45Ce n'est pas une plaisanterie, c'est la fête du bureau ovale.
33:49Donc en réalité, il y a un rapport au droit qui est un peu volatil.
33:55Et donc ça veut dire que ce qui a été dit n'est pas gravé dans le marbre.
34:02Et donc en tant qu'investisseur, je parle en tant que personne qui alloue du capital au sein d'une entreprise,
34:09est-ce que si j'investis dans cet endroit-là, est-ce que c'est pérenne ?
34:13Est-ce que les aides qu'on m'a promis sont pérennes ? Oui, non.
34:15Donc c'est un rapport au droit et dans le bêta, donc il y a une notion un peu financière de base,
34:22la prime de risque, c'est un peu lié à la géopolitique.
34:26Et tous les pays qui sont considérés comme instables voient leur prime de risque qu'augmente.
34:31Donc de façon factuelle aujourd'hui, alors je ne sais pas ce qu'en dira un éminent investisseur,
34:38d'un éminent investisseur américain, comment tu analyses la prime de risque d'un pays
34:44où le rapport au futur et au droit n'est pas aussi clair qu'il n'était avant ?
34:48Sur le plan légal, je pense qu'il y a des ramifications dont on n'a même pas encore conscience aujourd'hui.
34:53Alors déjà, les premières salves d'Etat vont être attaquées sur le plan légal.
34:57Il y a l'idée au Congrès qu'on puisse retirer ou amoindrir les pouvoirs du président américain
35:02à travers les executive orders sur le commerce en tant que tel.
35:07Des entreprises dans le secteur aéronautique, un fournisseur d'Airbus et de Boeing
35:12qui estiment que Donald Trump, les tarifs de Trump, peuvent être vus comme un choc exosène.
35:17Ce qu'on a vu pendant le Covid, qui permettent d'activer des clauses de quatre forces majeures dans les contrats
35:22pour dénoncer des contrats et des fournitures vis-à-vis des clients.
35:25Par exemple, j'ai vu un truc comme quoi l'iPhone, le cost of goods sold de l'iPhone,
35:29le coût de fabrication de l'iPhone, le dernier iPhone, c'est un peu moins de 600 dollars.
35:33Avec les droits de douane, ça prend entre 250 et 300 dollars.
35:36Oui, ça peut être 3500 dollars à la place de 1000 dollars pour le prix final.
35:39Donc du coup, pour des entreprises américaines, il y a toute une chaîne de valeurs
35:44qui a, à mon avis, pas forcément été très bien appréhendée.
35:49Et comme on dit, c'est un président du 20e qui vit au 21e avec des solutions économiques du 19e.
35:55Ça paraît un peu schématique, mais c'est un peu vrai.
35:58Ça rejoint la question de la confiance que je vous posais tout à l'heure, Alexandre.
36:01Mais oui, est-ce qu'un allocataire se pose la question de savoir demain, fondamentalement, structurellement,
36:07combien est-ce que j'ai envie de porter de dollars, d'actifs américains dans mon portefeuille ?
36:13Est-ce que c'est déjà la question ou est-ce que c'est une question hypothétique ?
36:17On peut se poser la question du dollar.
36:19En tout cas, pour le coup, c'est une position qui est pas mal couverte dans nos portefeuilles aujourd'hui.
36:27Parce qu'encore une fois, la confiance est un petit peu relancée en Europe et complètement écrasée aux Etats-Unis aujourd'hui.
36:34Après, sur les actifs américains, il reste quand même de très belles entreprises.
36:39Pour la petite anecdote, j'ai une question de client qui est pas bête.
36:43Est-ce qu'on doit boycotter les Etats-Unis, arrêter d'investir en actions US ?
36:48Mais ça aussi, c'est le truc que j'ai jamais entendu.
36:50Même pendant Trump 1, j'ai jamais...
36:53Et là, ils ont révélé le secret.
36:55Des banquiers privés qui, je ne sais pas combien de temps ça durera,
36:58mais qui me disent « Oui, j'ai des clients qui ont appelé en me disant, sortez-moi des US parce que je ne veux pas... »
37:03Alors, ils ont eu le bon timing en plus.
37:05« Je ne veux pas être investi sur des actifs américains avec le Trump tel que je le vois aujourd'hui.
37:10Et mettez-moi sur l'Europe parce que je veux que mon argent aille en Europe. »
37:14C'est un argument qui vaut ce qu'il vaut.
37:15Peut-être que demain, cet argument tombe à la poubelle.
37:17Mais en tout cas, on l'entend.
37:20Ils ont eu le bon timing parce que ce n'était pas au moment des tarifs.
37:22Non !
37:23C'est au moment de l'entrevue avec Zélande.
37:24Oui, exactement !
37:26Non, ce à quoi j'ai répondu.
37:28Si vous voulez boicoter les US, arrêtez de vous réfugier dans les treasuries.
37:32C'est plutôt comme ça qu'on boicote les US.
37:34C'est peut-être d'ailleurs ce que le marché est en train de faire aujourd'hui.
37:36Et surtout, il faudra voir les...
37:39Parce qu'on a parlé de l'arme du Yuan,
37:41mais typiquement, un pays comme le Japon a des positions en treasuries qui sont énormes.
37:44Le stock est énorme.
37:45Et on pensait que le Japon était probablement le meilleur ami des États-Unis
37:49et qu'il n'y aurait pas de tarifs sur le Japon.
37:51En tout cas, le marché japonais tenait là-dessus sur le premier trimestre.
37:55Ils ont été traités comme les autres, au moins dans un premier temps.
37:58Peut-être qu'après, il y aura des négociations.
38:00Donc oui, la confiance sur les actifs US à long terme, je pense qu'elle va revenir
38:07parce qu'il y aura des opportunités.
38:09Il y a encore une fois de très belles boîtes sur le marché américain.
38:11C'est quand même ce qui attire au départ.
38:14Mais là, à court terme, en tout cas dans ma réallocation,
38:17je regarde beaucoup plus ex-US qu'aux US.
38:23Pour revenir sur le point des contre-pouvoirs, parce que c'est hyper important,
38:27et ça correspond aussi à la question du boycott des US,
38:30le seul contre-pouvoir que je commence à avoir aujourd'hui, c'est la rue.
38:38Il y a eu au moins 1 200 manifestations samedi partout.
38:46Même dans des États républicains.
38:50Si ça prend de l'ampleur, il va peut-être se passer quelque chose.
38:54Certains députés républicains, comme on a pu le voir, vont peut-être voter l'autre côté
39:01en ayant moins peur, disons.
39:04Parce que là, effectivement, Trump garde ceux qui sont fidèles.
39:07C'est exactement ça aujourd'hui.
39:09Et puis, il faudra attendre, limite terme.
39:14Parce que la dernière fois qu'il y a eu des manifestations comme ça dans tout le pays,
39:17les mi-terme ont été gagnées par les démocrates avec la plus grande marge de l'histoire.
39:22Est-ce que ça va se reproduire ? Peut-être.
39:24En tout cas, il faut attendre au moins un an et demi avant de le savoir.
39:27Avec peut-être entre-temps la question des baisses d'impôts,
39:30qui va aussi arriver en tant qu'adoucisseur de la situation.
39:35Ça fait partie du pari trumpien.
39:39Comment on navigue dans ce marché ?
39:42Peut-être qu'on peut caractériser un peu certaines des opportunités que vous voyez déjà ?
39:47Chez Fidelity, Bertrand, pour les actions internationales ?
39:51Sur les opportunités, effectivement, c'est vraiment au cas par cas, en fonction des secteurs.
39:56Je parlais de l'énergie, qui est un secteur qui est très intéressant.
39:58Le secteur des matières premières, également.
40:00On regarde l'aluminium qui s'est effondré.
40:03Là encore, s'il y en a des stimulus, stimuli un peu partout dans le monde,
40:07ce qui risque à être le cas, il va y avoir une consommation d'aluminium importante.
40:11C'est un secteur intéressant.
40:14Quelque chose qui paraît un peu plus folklorique, mais qui a énormément de potentiel,
40:19c'est le secteur de l'alimentation, par exemple le saumon.
40:22Le saumon est un des plats préférés des Américains, mais de la partie low income.
40:28Les Américains ne produisent pas de saumon.
40:30Ils importent la quasi-totalité de leur saumon, notamment du Chili.
40:34Il y a des droits de douane qui ont été mis au Chili.
40:36Ce n'est que 10%, mais c'est quand même 10%.
40:38Donc là, on tape directement dans l'électorat de Trump,
40:40en leur capacité à nourrir leurs enfants.
40:43Mais c'est un titre, par exemple, qui est Movi,
40:45qui est une société leader de Norvégienne, mais avec beaucoup d'actifs au Chili,
40:49qui a perdu, depuis le début de cette crise, 20%.
40:52Pour un business qui n'est pas forcément très volatile,
40:54on ne fait pas pour le coup, comme sur l'énergie ou sur l'aluminium à Paris,
40:57sur un rebond cyclique de l'économie.
40:59Là, on est simplement dans un secteur qui devrait être défensif,
41:02qui ne l'a pas été pour les mauvaises raisons,
41:04et qui devrait, à un moment donné, bénéficier d'un impact.
41:07C'est intéressant cet exemple.
41:09C'est quoi la stratégie de l'entreprise ?
41:11Elle va perdre assez peu de demandes,
41:13sur un marché où il n'y a pas de substitution possible ?
41:17Exactement, il n'y a pas de substitution possible.
41:19Donc en fait, leur stratégie ne change rien.
41:21Il n'y a pas de substitution possible.
41:23Vous avez du saumon qui est produit au Chili,
41:25qui est réfrigéré, qui est envoyé aux Etats-Unis.
41:27C'est 80% de l'approvisionnement des Etats-Unis.
41:29Et donc là, on peut imaginer que la hausse de tarifs, 10%,
41:32sera entièrement passée aux consommateurs ?
41:34Tout à fait. Exactement. Même peut-être plus.
41:36Je pense que certaines sociétés,
41:38pour se protéger contre, éventuellement,
41:40un renchérissement inattendu des droits de l'homme,
41:42ne comprennent pas la logique.
41:44On va passer les tarifs, et un peu plus encore si on peut,
41:47pour se couvrir contre...
41:49Exactement, pour se constituer un puissant de sécurité
41:51au cas où, effectivement, quelque chose qui n'est inattendu arrive.
41:54Peut-être qu'à un moment donné, le Chili,
41:56on sait que c'est aussi beaucoup du cuivre.
41:58Peut-être qu'à un moment donné,
42:00Trump va faire quelque chose contre globalement le cuivre,
42:02et qui va toucher le Chili.
42:04Je n'ai plus la liste, mais pharma,
42:06semis, bois, cuivre,
42:10tout ça, ça a été exempté, mais dans l'attente
42:12des résultats d'enquête du Trésor,
42:14qui vont arriver spécifiquement sur ces produits et ces secteurs,
42:17et qui doivent conduire, selon Trump,
42:19à des tarifs spécifiques sur ces ressources-là.
42:23Sébastien, sur l'investissement en tant que tel,
42:25il y a des opportunités,
42:27vous avez cité Élise tout à l'heure,
42:29c'est un titre spécifique,
42:31mais être européen, être small et mid,
42:35ça peut être une forme de protection
42:37dans un monde Trump 2.0 ?
42:41En fait, ce qui est intéressant avec l'Europe,
42:43pour prendre le cas spécifique de l'Europe,
42:45des small et des mid, c'est que,
42:47bon, ça fait 3-4 ans qu'on dit que c'est pas cher,
42:49que tout le monde s'en fout,
42:51que le consensus de début d'année,
42:53je le rappelle, c'était,
42:55en dehors des US, pas de salut,
42:59les sets magnifiques, c'est magnifique,
43:01et ça va continuer à monter,
43:03parce que de toute façon, c'est comme ça,
43:05que si vous preniez un tracker vegan,
43:07la première ligne, c'était Nvidia,
43:09et tout le monde trouvait ça normal,
43:11donc voilà,
43:13le monde a un peu changé,
43:15et là, on a vraiment une capitulation,
43:17sur pas mal de titres,
43:19on a eu de la capitulation,
43:21ce qui veut dire que quand personne n'en veut,
43:23personne n'en a, et que ça a capitulé,
43:25ça représente un point d'entrée intéressant,
43:27et la bourse, vous savez que ça fonctionne,
43:29quand, c'est pas les niveaux absolus qui comptent,
43:31c'est quand les surprises deviennent positives,
43:33c'est-à-dire qu'on n'attend rien,
43:35il y a quand même un peu quelque chose.
43:37Et ces boîtes-là, il n'y a pas de raison
43:39que leurs fondamentaux et leurs perspectives
43:41soient altérées en profondeur,
43:43en tout cas, j'entends ?
43:45Si, parce que les droits d'ouine,
43:47suivant les secteurs, là, c'est vraiment être cas par cas,
43:49mais ce qui est vraiment intéressant,
43:51c'est que, là, vous êtes sur une classe d'actifs délaissée,
43:53décotée, décotée par rapport au large cap,
43:55décotée par rapport au private equity,
43:57dans des niveaux,
43:59de proportions totalement incohérentes,
44:01quasiment d'une ratio de valeurs
44:03de 1 à 2 minimum,
44:05ce qui veut dire que, là-dessus,
44:07fondamentalement, vous ne prenez pas
44:09de risque à acheter, aujourd'hui,
44:11ce genre d'action, point barre,
44:13et vous pouvez vendre demain,
44:15ou après-demain, c'est liquide,
44:17vous n'avez aucun problème.
44:19Et puis, souvent, dans le cas précédent
44:21des small and medium, c'est des business
44:23qui sont souvent plus européens,
44:25plus locaux,
44:27donc il y a... Bon, là, il faut faire
44:29du stock picking et faire au cas par cas,
44:31mais il y a vraiment, en tant que classe d'actifs,
44:33c'est effectivement intéressant.
44:35C'est pas un mauvais environnement, finalement,
44:37pour cette classe d'actifs.
44:39Et puis, surtout, vous faites face à des management
44:41qui, depuis 5 ans, ont eu le Covid, la guerre,
44:43une dislocation absolue
44:45des chaînes logistiques,
44:47et qui s'en sont sortis, souvent, plutôt bien.
44:49Et puis, après, on vit dans une époque
44:51complexe, mais hallucinante,
44:53où, là, on vient de passer 2 ans et demi
44:55de cycle hardware dans l'intelligence artificielle,
44:57ça, c'est fini,
44:59là, on va rentrer dans une période
45:01où on va voir l'innovation de nos yeux vus,
45:03notamment sur l'IA et sur le logiciel,
45:05ça va nous impacter au quotidien,
45:07ça va impacter la santé
45:09de façon extraordinaire,
45:11donc on vit une période...
45:13C'est le début.
45:15Où on n'est qu'au début,
45:17donc il faut vraiment se positionner là-dessus,
45:19et ça va être bien grand,
45:21parce que les choses sont en train de changer, et vite,
45:23donc il faut avoir un peu d'optimisme,
45:25et se positionner pour le futur,
45:27et il y a vraiment beaucoup de sociétés,
45:29en Europe et dans le reste du monde,
45:31qui sont bien câblées pour ça.
45:33C'est le début de la démocratisation de l'IA.
45:35Petit coup de pub, on recevra demain
45:37les équipes managérielles de LiteOn,
45:39ça a été une des introductions en bourse,
45:41pure player de l'IA générative introduite en bourse
45:43sur le marché parisien
45:45en fin d'année dernière.
45:47Pour finir avec vous, Alexandre,
45:49vous disiez, en début d'émission d'ailleurs,
45:51que vous arrêtiez d'être vendeur,
45:53de vendre, aujourd'hui, c'est ça,
45:55en tant qu'allocataire ?
45:57Oui, tout à fait. Après, il faut bien préciser
45:59ce qu'on regarde si on vise un rebond de court terme
46:01ou le rebond de chamor qui aura lieu.
46:03Dans ces cas-là, on va chercher du Nasdaq,
46:05c'est assez simple.
46:07Et si on cherche un rebond plus durable,
46:09je suis d'accord avec tout ce qui a été dit,
46:11en particulier
46:13l'énergie et le pétrole,
46:15même de mes fonds spécifiques qui ne sont pas
46:17nécessaires, on peut faire du pétrole.
46:19Donc oui, c'est quelque chose que je regarde
46:21et que je renforce.
46:23Et sur la Chine,
46:25j'en ai beaucoup parlé,
46:27et sur les petites capitalisations
46:29européennes,
46:31oui, pour le rebond durable,
46:33pour tout ce qui a été expliqué,
46:35il faudra quand même regarder
46:37si l'augmentation
46:39de l'incertitude ne fait pas
46:41fortement chuter en Europe
46:43les dossiers de M&A, parce qu'on regarde
46:45beaucoup ça aussi. C'est le cas aux US.
46:4750% des
46:49boîtes en private equity sont à
46:515 ans à peu près de détention,
46:53donc on arrive à un moment clé quand même
46:55pour beaucoup de...
46:57C'est aussi un des facteurs motivants d'investir dans les small emit
46:59en Europe.
47:01C'est plus sûr dans le coté que dans le non-coté aujourd'hui.
47:03C'est plus sûr dans le coté que dans le non-coté.
47:05En tout cas, on voit dans le coté
47:07le prix quotidien des choses.
47:09J'ai un billet...
47:11On a compris lequel,
47:13évidemment, Sébastien. Bon, merci à vous
47:15trois, en tout cas. Merci d'avoir été là pour ce lundi
47:17un peu particulier sur
47:19les marchés, qui a été encore un lundi de souffrance.
47:21Pour les indices actions,
47:23on termine quasiment à moins 5 sur le CAC,
47:25moins 4 sur le DAX, et
47:27les marchés américains
47:29sont en baisse, mais une baisse
47:31toute relative par rapport à ce qu'on a vécu
47:33jeudi et vendredi dernier. Fin de séance
47:35à suivre encore à Wall Street. Merci beaucoup
47:37Bertrand, puis Fidelity, Alexandre Taebsi,
47:39Comora 7 Management et Sébastien Lalevé,
47:41mon pensier Arbevel.
47:53Le dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir,
47:55quart d'heure thématique consacré
47:57au changement peut-être de perspective
47:59macroéconomique après
48:01quasiment 80 jours d'exercice du pouvoir
48:03par Donald Trump et son
48:05administration, et évidemment la question tarifaire
48:07qui est au coeur de tout aujourd'hui
48:09et au coeur de la séance de marché
48:11qu'on vient de vivre ce lundi. Nadia Garbi
48:13est avec nous en visioconférence pour évoquer
48:15la question sur le plan économique.
48:17Vous êtes économiste chez Pictet Wealth Management.
48:19Bonsoir et bienvenue Nadia.
48:21Merci beaucoup d'être avec nous.
48:23Si on part des pricing de marché
48:25qu'on arrive à lire dans ce moment un peu
48:27désordonné, il y a l'idée
48:29que les Etats-Unis sont en train d'aller
48:31assez vite vers la récession,
48:33en tout cas le risque de récession est en train
48:35de monter assez vite
48:37pour l'économie américaine et peut-être
48:39même pour d'autres zones derrière
48:41l'économie américaine, Nadia.
48:43Partant de là, j'imagine
48:45qu'il y a deux grandes hypothèses.
48:47Est-ce que ça bouge sur les tarifs ?
48:49Si oui, dans quel sens
48:51et à quelle vitesse ?
48:53Et si ça ne bouge pas, si on reste en place
48:55plusieurs jours, plusieurs semaines
48:57tels que les tarifs ont été annoncés
48:59la semaine dernière, qu'est-ce qui
49:01peut se passer sur le plan économique ?
49:03C'est clair
49:05que la probabilité de récession a fortement
49:07augmenté aux Etats-Unis.
49:09Au fond, on se retrouve avec
49:11une économie plongée dans la certitude
49:13qui nuit, où on voit
49:15que les perspectives d'investissement
49:17et de consommation sont
49:19impactées. On le voit déjà dans certaines
49:21enquêtes. En plus, vous avez les consommateurs
49:23qui font face à une hausse
49:25des prix à venir.
49:27Tout ceci est néfaste pour
49:29l'économie américaine.
49:31C'est clair qu'au niveau global,
49:33la plupart des pays sont impactés
49:35par ces tarifs.
49:37On se retrouve dans une situation
49:39où, si les tarifs
49:41persistent, on pourrait avoir
49:43un scénario
49:45de récession aux Etats-Unis, voire
49:47récession globale. Pour l'instant,
49:49comme scénario central, on part
49:51de l'hypothèse qu'une partie des tarifs
49:53dans certains pays vont être
49:55diminués.
49:57Je pense qu'on peut partir du
49:59postulat qu'au fond,
50:01les 10% par exemple
50:03de tarifs qui sont
50:05déjà appliqués depuis
50:07samedi resteront. Parce qu'au fond,
50:09l'administration a besoin de revenus
50:11pour financer
50:13les baisses d'impôts
50:15à venir dans le deuxième
50:17semestre, voire l'année prochaine.
50:19La perspective, quand même,
50:21qu'au-delà de ce socle de
50:2310% tarifaire,
50:25qu'il y ait des négociations,
50:27et visiblement c'est le cas,
50:29et que ces négociations aboutissent
50:31à une diminution du niveau
50:33des tarifs moyens effectifs
50:35mis sur la frontière
50:37du marché de consommation aux Etats-Unis,
50:39Nadia, cette perspective-là
50:41reste plausible ?
50:43Oui, elle reste plausible. D'ailleurs,
50:45cet après-midi, on avait ces rumeurs
50:47de baisse...
50:49C'est ce qu'on s'est dit dans l'émission, Nadia,
50:51que l'information, à priori,
50:53n'est pas avérée, n'est pas fondée.
50:55Donc il y a eu un moment un peu
50:57de désordre dans le marché, mais en même temps,
50:59elle a servi d'un excellent ballon d'essai.
51:01C'est-à-dire qu'on a vu comment le marché réagirait
51:03si jamais Trump annonçait une suspension
51:05des tarifs pour 90 jours, à l'exception
51:07de la Chine.
51:09Effectivement, je pense qu'il faut se baser
51:11de toute façon que sur ce que Trump dit.
51:13Et oui, je pense que le scénario
51:15reste possible d'une baisse
51:17de tarifs dans certaines régions.
51:19On voit que la plupart des pays
51:21ou régions se précipitent
51:23à offrir des réductions
51:25de tarifs.
51:27On le voit aussi du côté européen.
51:29On l'a vu ce week-end au Vietnam,
51:31au Taïwan.
51:33Donc on voit vraiment qu'il y a cette démarche,
51:35cette volonté pour chaque pays
51:37de vouloir réduire les tarifs.
51:39On voit tout de même que Trump reste
51:41très agressif sur la Chine.
51:43Je pense que vraiment le fait que
51:45les Chinois aient annoncé
51:47de nouvelles mesures
51:49provoque chez Trump
51:51potentiellement une nouvelle hausse
51:53de tarifs.
51:55Je pense que dans certaines régions,
51:57on peut partir du principe qu'on aura
51:59peut-être des baisses à venir.
52:01Est-ce que
52:03cette idée-là, l'idée que les négociations
52:05pourraient se conclure à un moment,
52:07Nadia, est-ce que ça permet de rétablir
52:09la confiance
52:11qui a été perdue en 80 jours
52:13ou est-ce qu'il en restera forcément
52:15quelque chose et que cette confiance-là,
52:17la confiance qu'on pouvait avoir au départ
52:19et quand je dis confiance,
52:21à la fin de la journée, c'est la confiance dans le dollar,
52:23j'imagine, Nadia.
52:25Est-ce qu'une partie de cette confiance-là
52:27est abîmée pour longtemps ?
52:29Je pense qu'une partie du mal est faite.
52:31Au fond, c'est vrai que c'est très difficile
52:33de se projeter même
52:35dans une semaine
52:37et pour les entreprises américaines
52:39qui ont très peu
52:41de visibilité sur les politiques
52:43à venir, je pense vraiment
52:45qu'une partie du mal a été faite
52:47et on aura les répercussions
52:49sur l'économie américaine
52:51mais aussi potentiellement sur d'autres économies.
52:53Donc oui, je pense vraiment
52:55qu'une partie du mal a été faite.
52:57Dans cette phase désordonnée,
52:59un peu stressée,
53:01on va dire,
53:03le marché s'est mis à pricer jusqu'à 5 baisses de taux
53:05de la réserve fédérale américaine
53:07pour cette année. Nadia,
53:09quand on prend un peu de recul en tant qu'économiste,
53:11est-ce que vous avez
53:13envie d'endosser ce pricing de marché
53:15ou est-ce que vous restez prudente encore
53:17à ce stade sur l'idée de 5 baisses de taux
53:19de la Fed devant nous ?
53:21Alors c'est vrai que la situation de la Fed
53:23est compliquée. Au fond, on sait que les tarifs
53:25sont inflationnistes, donc on s'attend
53:27à une hausse de l'inflation
53:29mais d'un autre côté, effectivement, vous avez tous les impacts
53:31négatifs liés à l'incertitude,
53:33liés à la baisse de consommation.
53:35Donc la réserve fédérale, au fond,
53:37se retrouve vraiment dans une situation
53:39très compliquée. Alors nous, c'est vrai
53:41qu'on voit plusieurs baisses
53:43de taux cette année, un peu moins
53:45que ce qui est pricé par le marché
53:47mais effectivement, la Fed se retrouve
53:49dans une situation où potentiellement
53:51des joints, on pourrait
53:53l'avoir baissée
53:55de 25 points de base déjà.
53:57Mais des baisses de taux
53:59qui ne seraient que des baisses de taux
54:01pour neutraliser ou normaliser
54:03la politique monétaire à ce stade ?
54:05Vous ne voyez pas encore le besoin
54:07pour la Fed d'aller franchement
54:09en territoire d'accommodation monétaire ?
54:11Pas pour le moment.
54:13C'est vrai que si on part du principe
54:15qu'on pourrait potentiellement avoir certaines
54:17baisses de tarifs
54:19ces prochains mois.
54:21Je pense que la réserve fédérale
54:23va vraiment être dans une situation
54:25meeting by meeting.
54:27Vraiment essayer de
54:29je ne dirais pas de deviner
54:31quelles vont être les prochaines politiques de Trump
54:33mais au four, je pense qu'elle va devoir
54:35un peu regarder les pressions
54:37inflationnistes et d'à côté l'impact
54:39sur le marché du travail
54:41qu'on ne voit pas vraiment
54:43se détériorer de manière très rapide.
54:45Mais on aura tout de même
54:47une détérioration sur le marché du travail
54:49qui va venir ces prochains mois
54:51si ces tarifs persistent.
54:53Côté européen,
54:55qu'est-ce qu'on peut dire du choc potentiel
54:57partant de l'idée que pour l'instant
54:59on a nos 20% de tarifs
55:01peut-être un peu moins demain
55:03mais pour ça,
55:05chaque % de tarifs qui resteraient
55:07qu'est-ce que ça implique pour l'économie
55:09européenne Nadia ?
55:11Sans ambiguïté sur la croissance
55:13c'est un impact négatif au fond
55:15après par pays
55:17c'est vrai que l'impact varie
55:19on sait par exemple que l'Allemagne sera plus impactée
55:21que l'Espagne par exemple
55:23mais sur la zone euro dans son ensemble
55:25et sur l'Europe dans son ensemble
55:27c'est vrai que c'est un impact sur la croissance
55:29qui est négative.
55:31Maintenant sur l'inflation c'est un peu plus ambigu
55:33c'est vrai qu'on aura
55:35quelques pressions inflationnistes
55:37mais tout de même si on part du principe
55:39qu'on a une croissance
55:41un peu plus faible
55:43une devise qui s'est appréciée
55:45l'euro on l'a vu s'est légèrement
55:47reforcé, un prix du baril
55:49qui diminue
55:51mais aussi qui est le plus grand risque à mon avis
55:53pour l'Europe, une réorientation
55:55de certaines exportations
55:57en provenance de l'Asie
55:59vers l'Europe, tout ceci
56:01est déflationniste
56:03pour l'Europe et pour la zone euro
56:05Un point clé Nadia
56:07le vrai risque comme vous dites c'est peut-être moins
56:09les 20% de tarifs de Trump sur les produits
56:11européens exportés vers les Etats-Unis
56:13que le raz-de-marée
56:15de produits chinois
56:17qui a déjà commencé, il n'y a pas de doute
56:19là-dessus mais qui pourrait s'intensifier
56:21encore au fur et à mesure que la Chine
56:23aurait besoin de trouver des débouchés
56:25voyant le marché américain fermé pour ces produits
56:27Tout à fait, c'est raison pour laquelle
56:29la commission européenne a annoncé
56:31une tasse-force
56:33liée à ce risque
56:35donc voilà pour moi
56:37effectivement c'est un des gros risques pour l'Europe
56:39et pour la zone euro
56:41Une décision facile du coup pour la Banque Centrale Européenne
56:43le 17 avril prochain
56:45facile dans le sens où il y a encore
56:47quelques jours, oui à peine
56:49quelques jours, certains se
56:51questionnaient ouvertement
56:53de la nécessité de baisser à nouveau
56:55les taux le 17 avril et
56:57jugeant qu'une pause pouvait être
56:59tout à fait pertinente dans le contexte
57:01Alors je dirais que pour les
57:03haucs de la BCE ça va être un peu plus
57:05difficile de trouver des arguments pour une
57:07pause en avril
57:09même si on regarde l'inflation
57:11effectivement on a cette
57:13décélération des services
57:15les négociations aussi salariales
57:17qui étaient un des grands arguments
57:19des haucs, on voit
57:21justement cette baisse de la
57:23croissance des salaires attendus
57:25pour ces prochains mois et pour l'année prochaine
57:27et voilà vous avez cette nouvelle
57:29impact
57:31sur
57:33l'inflation européenne
57:35liée justement à ces risques
57:37de réorientation des exportations
57:39asiatiques vers
57:41l'Europe. Donc c'est vrai que
57:43je dirais que pour les haucs il y a très peu d'arguments
57:45de maintenir une pause, si ce n'est
57:47c'est vrai que le package
57:49fiscal allemand
57:51mais ça c'est plutôt une histoire de 2026
57:53on est encore très loin de cela
57:55mais à court terme l'impact vraiment
57:57sur l'Europe est négatif
57:59sur la croissance et sur l'inflation
58:01selon nous c'est vraiment
58:03un impact déflationniste
58:05Si la BCE est
58:07effectivement dans un
58:09meeting by meeting approach
58:11avec l'évaluation
58:13des données entrantes à chaque
58:15nouveau meeting, il y aura une baisse
58:17de taux le 17 avril. Merci beaucoup
58:19Nadia Garbi
58:21économiste chez Pictet Wealth Management
58:23avec nous pour éclairer la situation
58:25actuelle sur le plan macroéconomique
58:27Voilà donc pour Smart Bourse
58:29à retrouver chaque jour en replay
58:31sur Be Smart For Change