Lundi 3 mars 2025, retrouvez Alexandre Hezez (Stratégiste, Groupe Richelieu), Isabelle Freidheim (associée-fondatrice, Athena Capital), Régis Bégué (Associé, coresponsable de la sratégie Memnon European, Zadig Asset Management) et Aymeric Diday (Directeur de la gestion, Pergam) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés.
00:13Chaque jour du lundi au vendredi, vous nous retrouvez à 20h30 à la télévision si vous
00:16nous suivez via vos box et vous nous retrouvez en parallèle chaque jour bien sûr en replay
00:20sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:25Au sommaire de cette édition ce soir, est-ce que l'Europe de la défense est en train
00:29de se construire sous nos yeux ? C'est la question qu'on posera à nos invités de
00:33Planète Marché dans un instant.
00:34En attendant, le marché est prêt à faire crédit sur l'idée que l'Europe est en train
00:39de prendre conscience et même plus que cela, l'Europe est sans doute en train de se projeter
00:44à travers un certain nombre de décisions stratégiques liées à la question de la
00:50défense, de l'armement et aux dépenses militaires qui vont pousser un certain nombre d'investissements
00:56dans ce secteur avec peut-être l'Allemagne de Frédéric Schmerz demain qui sera prête
01:01à dépenser plus, beaucoup plus que ce qu'elle n'a fait jusqu'à présent dans ces thématiques
01:05de défense et ces thématiques d'armement.
01:08Les valeurs de l'armement qui étaient déjà des valeurs très fortes ces dernières années
01:12depuis évidemment l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ces valeurs d'armement atteignent
01:16de nouveaux sommets aujourd'hui avec des hausses de 10 à 15% pour les grandes valeurs du secteur.
01:23Catherine Grattel vous donnera plus de détails dans un instant, ces valeurs de la défense
01:27permettent aux indices européens de battre de nouveaux records aujourd'hui, y compris
01:31quasiment pour le CAC 40 qui renoue avec le niveau des 8250 points qui était le précédent
01:38record du CAC avant la dissolution de juin 2024.
01:41La semaine sera chargée et ne s'arrêtera pas aux questions géopolitiques, des questions
01:47économiques avec la question de la macro américaine, est-ce que le cycle américain,
01:51la conjoncture américaine est en train de se dégrader plus rapidement et plus fortement
01:55que prévu, nous aurons tout au long de la semaine des données d'emploi pour espérer
01:58y voir un peu plus clair sur les dynamiques de l'économie américaine, on a vu l'ISM
02:03manufacturier qui n'apportait pas de dynamique très positive sur cette enquête réalisée
02:09auprès des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier, nous aurons la BCE également
02:13ce jeudi avec une nouvelle baisse de taux de 25 points de base attendue, quel sera le
02:17discours associé maintenant que la BCE entre dans la zone du taux neutre, les bandes d'estimation
02:24du taux neutre sont relativement larges mais on va rentrer dans cette zone-là qui pourrait
02:28modifier peut-être un peu le discours de la Banque Centrale Européenne pour la suite
02:32et puis bien sûr les questions tarifaires et Donald Trump qui a réitéré sa promesse
02:37de mettre en place dès demain des tarifs de 10% sur la Chine, ça semble quasi acquis
02:41en revanche on attend d'y voir plus clair pour le Canada et le Mexique puisque le secrétaire
02:45au commerce Howard Lutnick ce week-end précisait que 25% n'était peut-être pas le chiffre
02:51qu'il fallait attendre pour l'imposition des produits mexicains et canadiens importés
02:57aux Etats-Unis.
02:58Voilà pour les grands sujets du moment sur les marchés, des marchés européens toujours
03:01en vedette qui continuent de surperformer les marchés américains, c'est vraiment le
03:05trade et la tendance de ces deux premiers mois de l'année 2025 et puis dans le dernier
03:09quart d'heure de Smart Bourse nous évoquerons les questions du financement de l'innovation
03:13à travers le monde, les différences que l'on peut observer entre les Etats-Unis,
03:18la Chine et l'Europe.
03:19C'est une spécialiste de cette question, associée et fondatrice d'Athéna Capital
03:22aux Etats-Unis, Isabelle Friedheim qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
03:37Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse nous retrouvons Pauline Grattel
03:41qui vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
03:43Bonsoir Pauline, l'Europe est tirée par le secteur de la défense, aujourd'hui des
03:47valeurs de la défense qui sont au plus haut historique.
03:50Oui, après l'échange virulent entre Donald Trump, J.D.
03:53Pence et Volodymyr Zelensky, l'Europe projette d'augmenter ses dépenses militaires à la
03:57fois pour sécuriser ses frontières et l'Ukraine mais également pour faire face à un désengagement
04:02probable de l'aide américaine.
04:04Plusieurs dirigeants européens se sont réunis hier à Londres afin d'avancer sur ces sujets.
04:08Parallèlement, selon les informations de Reuters, les discussions en Allemagne en vue
04:13d'une coalition intègrent la possibilité de créer des fonds spéciaux de plusieurs
04:17centaines de milliards d'euros potentiellement pour la défense et les infrastructures.
04:21Et donc, les valeurs du secteur de la défense en Europe atteignent aujourd'hui de nouveaux sommets.
04:26Oui, le stock C6 en l'euro stock 50 et le DAX s'inscrivent de nouveau plus haut en séance
04:30tandis que le CAC 40 évolue désormais autour de son record absolu à plus de 8250 points
04:35au cours de la séance et gagne à plus de 1,5%.
04:38L'indice parisien est tiré par Thalès en tête qui bondit de 15%.
04:42Safran et Dassault Systèmes sont en hausse.
04:44Dassault Aviation est en tête du SBF 120 et bondit de plus de 16%.
04:48En Allemagne, Rheinmetall bondit de 15% tout comme Leonardo en Italie.
04:52Qu'en est-il de la situation des marchés obligataires en ce début de semaine Pauline ?
04:55Grosse divergence.
04:57Aujourd'hui en Europe, le rendement allemand a 10 ans se tend de 10 points de base et s'établit à 2,5%.
05:02Le rendement français de même échéance évolue entre 3,20 et 3,25%.
05:07Côté US, le rendement américain à 10 ans poursuit sa détente et tourne autour de 4,20%.
05:12Sur le marché d'échange, l'euro reprend des couleurs et regagne 1% par rapport au dollar autour de 1,05%.
05:18Au-delà des questions géopolitiques, le compartiment crypto est également animé ces dernières heures et ces derniers jours
05:24puisque Donald Trump a boosté techniquement 5 cryptos spécifiques dont le Bitcoin.
05:30Oui, le Bitcoin profite des récentes annonces de Donald Trump sur une nouvelle réserve stratégique américaine.
05:35Le président américain annonce sur son réseau social que le Bitcoin et l'Ether seraient au cœur de cette nouvelle réserve de cryptos.
05:41Ils s'en veulent tous les deux de plus de 10% après l'annonce.
05:44Quelques indicateurs macro publiés en ce début de semaine avec notamment les PMI manufacturiers du mois de février pour la zone euro.
05:50Oui, le PMI manufacturier ressort à 47,6% en février, plus élevé qu'attendu et que le mois précédent.
05:56Côté américain, on a également pris connaissance de l'ISM manufacturier qui ressort à 50,3% en février après 50,9% en janvier.
06:03A noter en revanche que la composante prix ressort nettement supérieure aux attentes à 62,4% après 54,9% en janvier.
06:11L'inflation de la zone euro a été publiée également pour le mois de février.
06:14Oui, l'inflation pour l'ensemble de la zone pour février progresse de 2,4%.
06:18Sur un an en première lecture, elle ralentit par rapport à janvier mais légèrement moins qu'attendu.
06:23Sur un mois, l'inflation est en hausse de 0,5% dans sa version cœur, hors alimentation et énergie.
06:29L'inflation ralentit également par rapport au mois précédent à plus de 2,6% sur un an et plus 0,6% sur un mois.
06:36Semaine chargée donc, quel sera le programme de demain pour poursuivre Pauline ?
06:40Demain, les investisseurs prendront connaissance des résultats de Thalès ainsi que du taux de chômage de la zone euro pour le mois de janvier,
06:45attendu similaire à décembre à 6,3% de la population active.
06:49Enfin demain, ce sera le jour de l'entrée en vigueur des droits de douane avec 10% supplémentaires contre la Chine et possiblement 25% sur le Canada et sur le Mexique.
06:58Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel.
07:14Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
07:17Aymeric Dida est avec nous, directeur de la gestion de Pergam, bonsoir Aymeric.
07:20Bonsoir Grégoire.
07:21Régis Béguet nous accompagne, associé et gérant chez Zadig Asset Management, bonsoir Régis.
07:26Bonsoir Grégoire.
07:26Et Alexandre Ezez est également à nos côtés, stratégiste du groupe Richelieu, bonsoir Alexandre.
07:31Bonsoir.
07:32Je commence avec vous Alexandre, le stratégiste.
07:34Vendredi, on parlait déjà dans l'émission, alors c'est l'expression qui a été utilisée par un invité, Raphaël Thuyn, je le salue,
07:41le moment de chaque GPT de la défense européenne, c'est-à-dire l'idée de, alors pas d'une innovation en l'occurrence,
07:47mais l'idée d'un moment de rupture, d'un moment d'accélération peut-être, d'une tendance,
07:52d'un éveil ou d'un réveil peut-être de ce secteur de la défense en Europe.
07:58Est-ce que c'est une expression que vous reprenez à votre compte aujourd'hui ?
08:02Est-ce qu'on est en train d'assister peut-être à l'émergence d'une Europe de la défense qui n'a jamais vu le jour jusqu'à présent ?
08:09Ce qui est certain c'est qu'à chaque fois l'Europe fait des pas de géant quand elle est dos au mur
08:14et d'une certaine manière ce qui s'est passé vendredi lui a permis de réagir.
08:18Ce qui est étonnant c'est que l'Europe qui était cet animal lent, réglementaire, etc.,
08:23là peut être capable effectivement d'un coup de faire des annonces fracassantes
08:28et d'une certaine manière de faire un énorme pas de côté.
08:31Donc évidemment que c'est un véritable changement, on avait vu à peu près la même chose sur le Covid,
08:36c'est-à-dire que tout ce qui était impossible à un moment devient probable,
08:39de probable devient potentiellement réalisable et peut se réaliser.
08:44Ce qui est très intéressant c'est que finalement le Royaume-Uni rentre dans le jeu aussi,
08:51on ne parle plus d'Union Européenne mais maintenant d'Europe,
08:53ce qui est quand même un vrai changement puisqu'il y avait vraiment le Royaume-Uni à côté de l'Union Européenne
09:00et là on a vraiment l'impression que l'Europe historique se regroupe et devient solidaire
09:08avec finalement des véritables changements d'attitude des gouvernements.
09:12Donc ça c'est plutôt un véritable changement de paradigme.
09:16La réaction du marché est quand même très forte,
09:18comme vous dites l'Europe nous a habitués à beaucoup de discours,
09:24beaucoup de réunions, de rapports etc.
09:28Là le marché semble faire crédit quand même sur la base d'autres choses Alexandre ?
09:33Il y a déjà une nécessité parce que là on est dans un temps qui est assez pressant,
09:41il semble quand même que tout ça a été assez préparé,
09:44enfin en tout cas il y avait des plans B ou des plans C.
09:46Tout ne sort pas du chapeau comme ça du jour au lendemain.
09:50Après dans les discours c'est vrai que ça va dans une dynamique à la fois politique avec les élections allemandes
09:56où on a quand même un nouveau chancelier qui est quand même là pour le coup
09:59qui change complètement de discours par rapport à Olaf Scholz.
10:02Donc là il y a vraiment un temps, une dynamique et les marches sont montées à la fois progressivement
10:09mais en tout cas dans la temporalité c'est plutôt bien.
10:12Donc tout est fait pour trouver une solution et puis ce qui est assez clair c'est qu'on en parlera certainement
10:19mais après il y a les discours et puis après il y a la mise en place sur mettre 3% du PIB en budget de défense.
10:26D'écrire sur un papier c'est bien, le faire c'est peut-être plus compliqué.
10:29On l'a fait d'une certaine manière à un moment sur le Covid où il y avait une solidarité,
10:34effectivement mettre en place de la dette européenne ça paraît la meilleure chose à faire
10:37mais c'était une période complètement différente, on sortait de crise,
10:40la Banque Centrale Européenne achetait des titres d'Etat encore.
10:45Là on est dans une dynamique complètement différente avec cette crainte d'inflation
10:48et la vraie question ça va être de se poser c'est le fait que est-ce que l'inflation va remonter
10:55si on met en place un déficit budgétaire supplémentaire.
10:58Donc il pourrait y avoir des limites quand même physiques j'ai envie de dire à cette volonté,
11:05cette coalition des volontaires sur les questions de dépense, de réarmement, d'investissement en militaire.
11:13Oui et en fait on aura quand même besoin des banques centrales et il va falloir qu'elles soient là.
11:16Donc il va falloir gérer quelques points on va dire réglementaires au niveau de la Banque Centrale,
11:24quelques missions et ça ça va être peut-être le point compliqué.
11:29Il y a des petites questions d'intendance derrière ce cap et cette vision qui est offerte aujourd'hui
11:33sur l'idée d'une Europe de la défense.
11:35Régis, qu'est-ce qui ressort pour vous de l'analyse des dernières heures, des derniers jours
11:40sur la question notamment de la défense européenne, de l'investissement et des dépenses d'investissement
11:46pour l'infrastructure de défense européenne ?
11:50Ce qui est assez spectaculaire dans les performances que vous mentionniez
11:54ou qui étaient mentionnées initialement, s'agisse de Thalès, de Leonardo en Italie, de Rheinmetall en Allemagne,
12:02c'est que ces performances spectaculaires d'aujourd'hui, ces hausses de 15%
12:08viennent s'ajouter ou se composer avec des hausses qui ont été absolument faramineuses dans les trois dernières années
12:16et notamment depuis le premier déclenchement de la guerre en Ukraine en mars 2022.
12:21On parle de cours de bourse qui ont déjà multiplié par 3, 4, parfois par 10
12:26pour ce qui concerne Rheinmetall sur les trois dernières années
12:30et c'est là-dessus qu'on a des hausses de 15% aujourd'hui, donc c'est vrai que c'est quand même très spectaculaire.
12:35Et des PE qui sont effectivement, qui n'ont rien à envier à des PE de stars de la tech ?
12:40On partait de multiples qui étaient souvent inférieurs à 10 fois, voire à 5 fois.
12:48Il y avait des entreprises qui avaient des difficultés industrielles, je pense notamment à Leonardo
12:54qui était quand même dans des complexités industrielles à l'époque qui ont été bien remises à plat depuis
13:00et donc il y a eu d'abord une dynamique de résultats qui a été forte, puis effectivement une augmentation des multiples
13:07mais encore une fois partant de niveaux très bas, donc là on se situe plutôt sur des multiples de PE de 15, 20, 25 fois
13:13qui sont élevés pour des grandes valeurs industrielles de ce type
13:17mais qui ne sont pas encore dans les multiples faramineux qu'on a pu connaître dans la tech pour cause d'ailleurs
13:23parce qu'on n'a quand même pas du tout les mêmes niveaux de croissance
13:26mais c'est vrai que c'est un secteur qui est intéressant parce qu'il y a beaucoup d'innovation technologique malgré tout
13:32et notamment avec l'apparition des drones qui offrent des perspectives de développement souhaitables ou non
13:41ça se discute d'ailleurs, mais en tout cas considérable et surtout d'innovation technologique.
13:47Ça c'est un truc que Volodymyr Zelensky est prêt à vendre, c'est-à-dire le savoir-faire acquis par l'Ukraine
13:53à travers ses trois ans de guerre en matière de drones, c'est ça, et visiblement...
13:58Probablement le développement actuel et la combinaison des drones et de l'intelligence artificielle puisque vous avez cité petit à petit
14:09bon après encore une fois ça n'est pas que rassurant, c'est-à-dire qu'imaginer un drone tueur doté d'une intelligence artificielle
14:17c'est réjouissant ou pas, je laisse...
14:21Mais en tout état de cause c'est vrai qu'il y a une dynamique qui se traduit potentiellement par des flux financiers sonnants et trébuchants
14:32maintenant côté quand même investissement, moi personnellement je n'ai pas très très bien compris
14:39comment nous allions trouver budgétairement des points de PIB alloués à la défense, en particulier en France
14:48où on a quand même bien du mal à joindre les deux bouts et où la question est de savoir non pas si on va être entre 3 et 0% de déficit budgétaire
14:56mais plutôt à 5 ou plutôt à 6 ou plutôt si on va retrouver 50 milliards encore de trous
15:01alors c'est vrai que l'Allemagne est dans une bien meilleure situation budgétaire, l'Italie aussi d'une certaine manière
15:07Il y a peut-être d'autres pays avant la France qui ont besoin aussi de rattraper un certain nombre d'efforts en matière de dépenses de défense
15:13Absolument, mais encore une fois...
15:15Et il y a l'échelon européen, comme le rappelait Alexandre, qui a permis quand même de subvenir au moins en partie au problème de la Covid
15:21Bien sûr, mais le Covid correspondait à une période... est arrivé dans une période où les taux étaient déjà quasiment à zéro, étaient toujours totalement négatifs
15:34On sortait d'une période de sous-inflation de plus de 15 ans, aujourd'hui on ressort à peine de l'inflation
15:43Donc je ne suis pas sûr qu'il soit possible de remettre les taux à zéro uniquement dans des perspectives de financement de la défense budgétaire européenne
15:52Tout ça pour dire que je pense que le marché va quand même assez vite en besogne actuellement
15:56et que le chemin sera probablement un peu plus compliqué que ce que le marché valorise aujourd'hui
16:01Emric, votre lecture, votre analyse de la situation
16:04Et c'est vrai qu'encore une fois, mis bout à bout, tous les événements politiques ou géopolitiques du week-end
16:10partant de l'altercation entre les équipes Trump et Volodymyr Zelensky dans le bureau Oval vendredi
16:15tout, boursièrement en tout cas, profite à l'Europe aujourd'hui
16:19Pour le moment en tout cas, c'est très clair
16:21Par contre ça pose pas mal de questions parce qu'aujourd'hui on se voit quelque part imposer de la part des Etats-Unis des obligations budgétaires
16:29Et c'est là où aujourd'hui l'Europe n'a toujours pas cette maturité suffisante pour être capable de prendre ces décisions-là
16:36sans y être forcé, être mis au pied du mur quelque part par les Américains
16:40Donc là il y a quand même un vrai sujet géopolitique
16:42Deuxième sujet géopolitique, il est aussi pour la France
16:45Parce que la France aujourd'hui, chaque année, fait passer son déficit abyssal
16:49en justifiant auprès de l'Europe, oui mais nous on est la défense de l'Europe, on a investi, on a une armée
16:55L'Allemagne a très peu investi ces 30 ou 40 dernières années, les poids de l'histoire, évidemment, il y est pour quelque chose
17:00Mais la réalité c'est qu'on risque de perdre aussi un argument très important en France pour faire passer nos objectifs
17:08Justifier notre déficit propre
17:10Donc ça peut poser aussi d'énormes problèmes
17:12C'est pour ça que la solution européenne au financement de l'armement en Europe est un vrai gros sujet important
17:18Et Mario Draghi, lui, dans son rapport disait
17:20Il va falloir investir, il va falloir des grands plans d'investissement en infrastructures ou autres
17:23Et dans le ou autre, il peut y avoir évidemment la défense qui va être un vrai sujet au niveau européen
17:29Ce qui est plutôt une très bonne chose évidemment pour l'Europe
17:31Et de voir en plus que l'Angleterre, les Anglais rejoignent un peu ce consortium aujourd'hui
17:38Ce n'est pas anodin et c'est plutôt une bonne nouvelle
17:41Parce qu'autant il y a de la technologie pas mauvaise en France
17:44Les Italiens ont aussi des savoir-faire
17:46Et puis les Anglais aussi, il ne faut pas les oublier sur ces sujets-là
17:49Ils ont d'énormes capacités et savoir-faire
17:51Donc c'est pour ça que de voir une sorte d'unité un peu plus européenne, même au sens large
17:58C'est plutôt bien en vue de stabiliser une paix future dans le dossier Ukraine-Russie
18:06Donc c'est plutôt des bonnes choses
18:08Après, en termes de valorisation, évidemment vu les parcours boursiers qu'on a connus ces derniers mois, trimestres, années
18:14Aujourd'hui, on a des valorisations qui sont stratosphériques
18:18Ça va mettre du temps, parce qu'on nous annonce toujours des centaines de milliards
18:21On a très peu d'indications sur la temporalité
18:25Donc mettre un budget, il faut mettre une notion de temps
18:29Parce que dépenser en une année ou en dix ans, ce n'est pas tout à fait la même chose en termes budgétaires
18:34Donc ça aussi, ce sont des choses qui vont être importantes de regarder sur les prochaines années
18:38Et ça, c'est très directement corrélé aux perspectives qu'on peut avoir pour une Rhein-Metal, un Leonardo, un Airbus, etc.
18:45On ne justifie pas du tout les mêmes choses que si on a un budget qui va être dépensé pendant les dix ou quinze prochaines années
18:51Là aussi, il doit être dépensé dans les trois ou cinq prochaines années
18:53Auquel cas, ça va nécessiter des investissements massifs, immédiats
18:57Il va falloir pouvoir les financer
18:59Donc c'est là où la notion de temporalité va prendre tout son sens
19:02Et ça, ça va arriver assez vite
19:04Parce qu'il va vite falloir, d'où vient l'argent, quand est-ce qu'il est mis en œuvre
19:07Et comment on finance tous ces plans d'investissement dans la défense et plus dans l'armement
19:13Puisque, attention, on a changé de typologie, on a des terminologies qui ont beaucoup évolué ces dernières années
19:18Pour refaire passer aussi des budgets au niveau des financements
19:21On était plutôt sur les financements de défense
19:24Là où maintenant, on recommence à parler de financement d'armement
19:27Attention, ce n'est pas les mêmes méthodes, ce n'est pas les mêmes terminologies aussi
19:31Dont on commence à reparler de nouveau
19:33On recommence à parler d'armement, là où depuis quelques années, on ne parlait que de défense
19:37Donc là aussi, ça va être intéressant
19:39C'est un peu tôt, pour analyser réellement comment ça va se faire
19:44Mais il y a des petits points d'intention auxquels il faut s'intéresser dès maintenant
19:50Donc, positif sur ce secteur, ça c'est sûr
19:53Parce que c'est une tendance vraiment importante, vraiment de fond qui est mise en place
19:59Sélectif
20:00Mais par contre, il faut essayer de trouver un peu les points d'entrée
20:07Pas aller sur les exagérations comme on connaît aujourd'hui typiquement
20:11Plutôt s'alléger sur les exagérations
20:13Et revenir, dès qu'il y a des points d'entrée intéressants, sur tous les acteurs européens
20:17Parce qu'ils vont tous être concernés par ces sujets-là
20:19La commande publique, évidemment, est stratégique, cruciale pour le développement d'une industrie de défense
20:26Et de l'augmentation des capacités d'une industrie de défense
20:28Mais l'argent privé peut quand même aider aussi à la construction de cette industrie de défense européenne ?
20:34Alexandre ?
20:36Ça peut intéresser des investisseurs privés ?
20:38La réglementation peut permettre à des investisseurs privés d'être plus actifs ou proactifs dans ce genre de thématiques ?
20:46Sur la réglementation, on va avoir beaucoup de changements
20:51Parce que je rappelle que tous les critères extra-financiers étaient quand même un frein à l'investissement sur la défense
20:59Et encore, de surcroît, plus sur l'amendement
21:02Et je pense que l'Europe va s'adapter assez rapidement
21:07Juste pour rebondir là-dessus, je pense qu'il ne faut pas négliger les Américains
21:10Parce que finalement, ce budget...
21:12La stratégie de Trump est assez claire
21:14D'ailleurs, le retrait américain, c'est...
21:16Finalement, la stratégie, c'est de se faire payer
21:18Donc, une partie du budget de la défense, ou l'armement, sera attribuée aux Américains
21:26En matériel américain ?
21:28C'est une manière de négocier, et c'est exactement ce que veut Trump
21:30Il ne veut juste pas défendre gratuitement
21:32On l'a vu, effectivement, dans la répartition du financement de l'OTAN, dans tout
21:36Et d'une certaine manière, ce qui est annoncé par l'Europe, c'est aussi une manière de pouvoir discuter avec les Américains
21:42Parce qu'il faut aussi des cadences
21:44C'est facile de dire, on veut une armée, mais on a des belles entreprises
21:46Mais elles ne sont pas capables, pour l'instant, de mettre en place une cadence accélérée
21:52Pour satisfaire ce dont on a besoin
21:54Et évidemment que les Américains sont là
21:56Et je pense que dans la stratégie américaine, c'est clairement le point central de rééquilibrage de l'Europe et des Etats-Unis
22:06Mais c'est un lien qui reste quand même dominant entre l'Europe et les Etats-Unis
22:10Parce qu'on sort de ce week-end, on ne sait plus trop si l'Occident existe encore, etc
22:16Mais vous dites, oui, il y a quand même cette relation-là, elle ne va pas disparaître
22:20Et elle peut même se rééquilibrer entre les Etats-Unis et l'Union Européenne
22:24C'est la demande de Trump
22:26En fait, on est quand même dans la négociation
22:28Et on sait comment Trump négocie
22:30Il a toujours négocié comme ça
22:32Il tape extrêmement fort
22:34Et après, il négocie
22:36Donc on est clairement dans un schéma, Donald Trump, assez classique
22:40Et finalement, l'Europe répond aux désidératas de Donald Trump
22:44Sur la volonté de rééquilibrer, déjà le commerce extérieur
22:48Mais aussi ce qui est impacté par les Etats-Unis en Europe
22:52Est-ce qu'on peut parler dans le sens d'une meilleure relation transatlantique dans le monde de Trump ?
22:56Je ne suis pas sûr que l'altercation de vendredi soir ait été calculée, était prévue
23:04Ni par les uns, ni par les autres
23:06Chacun a son petit avis sur la question
23:08On est d'accord
23:10Mais la vôtre n'est pas moins que les autres
23:14Ça me paraissait relativement naturel
23:16Ou alors, ils jouent tous assez bien
23:18C'est possible, c'est tout à fait possible aussi
23:20Ce qui est sûr, c'est qu'on peut voir le verre à moitié plein
23:26Qui est l'augmentation nécessaire des dépenses de défense européenne
23:30On peut aussi voir le verre à moitié vide
23:32C'est-à-dire que globalement, les Etats-Unis, comme vous l'avez dit
23:36Veulent réduire leurs dépenses militaires en Europe
23:40Les valeurs que nous avons mentionnées, citées
23:44Font une très grande partie de leur business aux Etats-Unis aussi
23:48Donc ce ne sera pas du 1 plus 1 égale 3
23:54Ce sera peut-être du 1 plus 1 égale 1 et demi en réalité
23:56Parce que ce qui sera rajouté d'un côté sera peut-être partiellement enlevé de l'autre aussi
24:02C'est là aussi où il faut relativiser l'enthousiasme sur la question
24:06Est-ce que cette question, ce qu'on appelle la quête de souveraineté européenne
24:10Qui est aujourd'hui très concentrée sur les questions de défense, d'armement, militaire
24:14Parce que le temps presse, comme disait Alexandre Hazet
24:18Est-ce que c'est aussi une thématique qui va au-delà des simples questions de défense ?
24:22Est-ce que le regain ou la reconquête de la souveraineté européenne
24:26C'est quelque chose qui concerne et qui va concerner demain d'autres industries ?
24:30Il y a eu une annonce un peu concomitante aujourd'hui
24:34Qui n'est pas directement liée mais qui a fait monter le secteur de l'automobile
24:38Notamment, qui a été une annonce par l'Union Européenne
24:42Que la réglementation CO2 de 2025
24:46Allait être non pas allégée mais modifiée dans sa temporalité
24:50C'est-à-dire qu'au lieu que les constructeurs soient obligés
24:54D'atteindre les 95 grammes au kilomètre dans l'année 2025
24:58En moyenne sur leur flotte
25:02Ce sera très probablement étalé sur 4 ans
25:06Ce qui laisse aux constructeurs automobiles une certaine flexibilité
25:10Par rapport à la faiblesse de la demande électrique
25:14Parce que pour atteindre cet objectif-là
25:18Une voiture électrique est considérée comme 0 grammes de CO2
25:22Même si ce n'est pas vrai et une voiture thermique 120 grammes de CO2
25:26Donc en gros il faut vendre une voiture électrique pour 25%
25:30Or l'état du marché aujourd'hui en Europe est de 15%
25:34Et donc le risque potentiel d'amende sur l'ensemble des constructeurs
25:38Automobiles européens était de 15 milliards d'euros
25:42Et toujours de 15 milliards d'euros avec une alternative possible
25:46Où brader les voitures électriques pour faire plus de volume
25:50Ou autre alternative, encore plus fun, acheter des crédits
25:54A BYD ou à Tesla
25:58C'est peut-être le hasard que l'annonce a été faite aujourd'hui
26:02On est capable d'arrêter quand même le truc avant que ça devienne n'importe quoi
26:06Après il y a effectivement le secteur de la pharmacie
26:10Qui est en forte hausse aujourd'hui, en tout cas certaines valeurs
26:14Je ne pense pas qu'il y ait de lien direct, de lecture directe à faire
26:18Dans la mesure où la pharmacie globalement fait entre 30 et 50%
26:22De ses résultats aux Etats-Unis
26:26Et ce sont bien les Etats-Unis qui sont le grand driver
26:30De la profitabilité dans la pharmacie
26:34Je ne pense pas qu'il y ait une lecture particulière à faire sur la pharmacie
26:38Mais peut-être que dans l'enthousiasme général
26:42La pharmacie est emportée comme le reste par la hausse
26:46Justement parlons de cette hausse des actions européennes qui emporte un peu tout depuis le début de l'année
26:50Depuis quelques semaines maintenant, comment vous regardez ce trade ?
26:54Est-ce que c'est plus qu'un trade ?
26:58Est-ce que ça peut être une tendance qu'on a envie d'accompagner à travers 2025 ?
27:02Est-ce que les actions européennes montent aujourd'hui ?
27:06Est-ce que les résultats sont en soutien ?
27:10Est-ce que c'est uniquement une revalorisation du marché action européen ?
27:14Nous on le voit surtout comme une revalorisation
27:18On avait un tel déficit de valorisation aujourd'hui de l'Europe par rapport aux Etats-Unis
27:22C'est un élastique et un balancier, au bout d'un moment ça repart dans l'autre sens
27:26Et on est un peu dans ce cas-là
27:30Un peu de risque dans l'IA
27:34Quand il y a un gros stress sur la croissance ou sur l'hyper croissance aux Etats-Unis
27:38Vous avez toujours la value européenne qui vient en soutien et qui repart à la hausse
27:42On le voit avec les VOLIA, tous les titres, les NJ
27:46La chimie monte
27:50Et c'est vrai qu'aujourd'hui on a cette espèce d'effet de balancier qui repart dans l'autre sens
27:54Est-ce que le balancier va pouvoir se poursuivre et repartir dans une tendance ?
27:58Un peu comme ce qui est en train de se passer aux Etats-Unis où vous avez l'hypertech qui continue de baisser
28:02Mais tout le reste de la cote aussi qui repart un tout petit peu à la hausse
28:06Quand on regarde la décomposition de la valorisation des indices aux Etats-Unis
28:10Si vous enlevez ces valeurs d'hypertech, d'hyper croissance
28:14Vous n'étiez pas plus loin que la moyenne historique des valorisations aux Etats-Unis
28:18Donc on n'est pas non plus extrêmement cher aux Etats-Unis
28:22C'est pour ça qu'il y a un potentiel de poursuite de cette tendance
28:26Mais on sent qu'il y a quand même une petite dynamique un tout petit peu meilleure sur les actifs européens
28:30Le vrai signe ça sera si on voit les small cap européennes repartir à la hausse
28:36Auquel cas on pourra se dire ok là il y a quelque chose
28:40Là ça veut dire qu'on serait prêt à aller au bout de la prise de risque sur l'Europe
28:44Une vraie prise de risque, une vraie réallocation des actifs pour des actifs risqués en Europe
28:50Ce qui n'est pas encore le cas, donc pour le moment on est encore uniquement dans le début de revalorisation
28:54Des multiples parce qu'on était à des niveaux extrêmement faibles
28:58Mais on n'est pas encore dans la vraie tendance qui nous emmène beaucoup plus loin
29:02Parce qu'il faudrait avoir de la confiance
29:04En ce moment on n'est pas encore à avoir une hyper confiance dans l'économie européenne
29:08Dans la croissance européenne
29:10On a quand même des petites choses qui sont pas mal
29:12C'est la baisse de l'inflation qui est finalement pas si mauvaise que ça
29:16Ça se confirme encore sur les chiffres publiés ce matin
29:18Ça va peut-être moins vite que ce qu'on imaginait mais ça continue de baisser
29:22Exactement, ce qui va pouvoir pousser les banquiers centraux à peut-être agir
29:26L'inflation dans les services baisse en zone euro
29:28Je crois qu'on est à 3,7 dans les services sur un an sur la marque publiée ce matin pour le mois de février
29:33C'est le chiffre le plus bas qu'on ait vu depuis crise Covid
29:36Exactement, donc encore une fois c'est plutôt des choses positives, des soutiens assez forts
29:40Donc on sent qu'il y a quand même quelque chose qui justifie en tout cas
29:44D'avoir une meilleure valorisation des actifs européens
29:48On a quelques secteurs qui se distinguent
29:50On voit aussi le secteur des financières reprendre de l'intérêt depuis le début de l'année
29:55Pour ceux qui n'avaient pas vu l'intérêt de ce secteur les années précédentes
29:58Parce que ça fait 3 ou 4 ans que les financières surperforment en Europe
30:01Tout à fait, mais là on a un peu plus de M&A notamment en Italie ou en Allemagne
30:06On sent qu'il y a une volonté d'aller de l'avant
30:08Peut-être qu'un jour en France on se posera enfin la question de nos multitudes de banques
30:12Qui n'ont plus de sens d'en avoir autant coté avec des tailles aussi importantes
30:17Donc on voit les gestions d'actifs sont tous en train de se rapprocher
30:21Il y a un moment où il va falloir que peut-être les pouvoirs publics aident un tout petit peu à ce que des décisions soient prises
30:27Donc c'est un secteur...
30:28On n'a pas les banques les plus fragiles d'Europe
30:31Non au contraire, elles sont presque trop bien nos banques
30:34Donc au final on ne les valorise pas parce qu'elles ont des biens trop sains
30:37Merci la réglementation au passage
30:39Mais encore une fois il y aurait mieux à faire avec une concentration plus importante
30:43Donc c'est pour ça que ce secteur continue d'être favorisé
30:45Tant mieux et a encore un potentiel parce qu'on est vraiment à des niveaux qui sont encore à faire
30:51Oui ça a beaucoup monté mais c'est pas cher, c'est toujours pas cher
30:54Les résultats ont été au rendez-vous de ce point de vue-là
30:57Exactement, on peut encore avoir du potentiel de revalorisation sur ce secteur-là
31:00C'est pour ça que repondérer de l'hypertech US par un peu de value européenne, il faut l'appeler comme on l'est
31:08Souvent il faut le rester sur des temps relativement faibles
31:12L'histoire nous a prouvé que la value ne surperformait pas sur le long terme les valeurs de croissance
31:17Donc de temps en temps il y a des timings, il faut essayer de les prendre, d'en profiter
31:21Parce que les valorisations peuvent être importantes pour les comptes
31:24Et puis après il faudra repasser sur la croissance américaine
31:27Parce que quoi qu'on en dise, elle restera plus forte là-bas sur le moyen à long terme
31:32Donc voilà, c'est juste de l'arbitrage et de l'allocation d'actifs
31:36La croissance américaine a été beaucoup plus forte sur le cycle passé
31:43Néanmoins il y a au moins des questions de court terme sur la conjoncture américaine
31:47Série d'enquêtes essentiellement, il n'y a pas encore de chiffres durs qui font mal
31:53Il y a eu les ventes au détail, il y a les indicateurs de PIB instantanés qui ont beaucoup baissé en quelques jours
31:59Avec un niveau d'importation qui a été très fort aux Etats-Unis au cours du mois de janvier
32:06Est-ce qu'il faut s'inquiéter d'un ralentissement conjonctuel plus rapide et plus prononcé que ce qu'on pouvait craindre aux Etats-Unis ?
32:11Pour l'instant il n'y a pas une dégradation franche de l'emploi, c'est quand même le nerf de la guerre
32:16Quand on voit les surprises économiques, elles sont vraiment en faveur de l'Europe par rapport aux Etats-Unis
32:21Alors que ce n'était pas le cas jusqu'au mois, jusqu'à mi-décembre
32:24On avait des surprises économiques qui étaient très fortes aux Etats-Unis
32:27Avec un espèce d'engouement des chefs d'entreprise
32:29On avait tous les questionnaires, les sondages sur les chefs d'entreprise après l'élection de Trump qui étaient au plus haut
32:36Après il y a un effet rattrapage parce qu'évidemment le phénomène de l'élastique, il y avait tellement de confiance que ça revient
32:41Et donc en différentiel c'est assez fort
32:44Et puis il y a un temps où toutes les mesures mises en place par Trump ne se verront pas avant le deuxième semestre de cette année
32:53Les baisses d'impôts, tout ça de toute façon ce n'est pas du tout pour l'instant dans l'économie
32:59Donc on risque d'avoir un petit trou d'air, en tout cas une défiance vis-à-vis des Etats-Unis
33:03Et puis à côté il y avait l'Europe qui était vraiment très très mal en mi-novembre
33:09Et puis quand on regardait la liste tout était plutôt au noir
33:14Et là encore une fois on en a parlé, il y a une dynamique qui fait qu'il y a un peu plus de positivité
33:19Et même quand on discute avec certains gérants américains, depuis le début de l'année ils commencent à remettre de l'Europe alors qu'ils n'en avaient plus du tout
33:25Parce que je rappelle quand même qu'il y a eu une chance aussi pour l'Europe, c'était quand même l'euro aussi
33:30Pour les entreprises c'est assez formidable
33:32Et dans les résultats du quatrième trimestre, on a plutôt des...
33:35Alors les bancaires ont fait le gros du taf
33:40Mais on a plutôt des revalorisations en tout cas sur les résultats
33:44Donc tout d'un coup le levier s'est retourné et on a plus de visibilité à court terme pour l'Europe
33:50Combien de temps ça va durer ? En tout cas le timing
33:53Si demain effectivement l'inflation, ce qui n'est pas notre scénario, remontait ce serait catastrophique pour l'Europe
33:59Là ce que l'on voit il y a quand même une réserve de désinflation en Europe qui est assez conséquente
34:03Notamment sur les salaires, on a vu le dernier rapport de la Banque Centrale Européenne
34:08Qui montre que dans ces indicateurs avancés on va avoir une décélération des salaires
34:13Donc c'est le gros notamment dans l'inflation des services
34:16Et donc on a une visibilité assez bonne
34:18Et normalement dans le timing, ce qui va être assez intéressant
34:22C'est que finalement la BCE aura terminé ses baisses de taux en juillet
34:27Pour être à peu près à deux en tout cas pendant le scénario
34:29Et c'est là où la Banque Centrale Américaine devrait potentiellement les reprendre à un moment
34:34Donc il y a un timing qui va être assez intéressant sur l'euro dollar notamment
34:39Mais on a une complémentarité des banques centrales qui une fois que la BCE aura terminé
34:44La Fed pourra peut-être reprendre ses baisses de taux
34:47A ce stade vous ne voyez pas la BCE aller franchement en zone d'accommodation
34:52L'objectif ça reste un taux neutre, un peu consensuel autour de 2%
34:57Mais il n'y a pas de nécessité à ce stade d'imaginer la BCE basculer à un et demi, pourquoi pas en dessous
35:04Il y a des forces de rappel énormes
35:06J'ai vu encore Isabelle Schneibel faire un discours assez fort
35:10Et puis on sait que la croissance ça va être les allemands en tout cas
35:13Donc on ne voit pas comment on pourrait non plus être un peu contre l'esprit allemand
35:17Puis il faut être prudent, c'est-à-dire que l'inflation, on en parlait tout à l'heure
35:21On est en désinflation mais l'inflation est encore trop haute
35:24Il faut que la Banque Centrale reste crédible pour que tout est fait
35:28D'une certaine manière un peu comme les Etats-Unis pour ne pas avoir à remonter les taux
35:32Donc plutôt essayer d'être un peu en retard, quitte à casser un peu
35:36Mais surtout ne pas revoir des inflations au-dessus de 3%
35:41Pas refaire de u-turn, de pivot dans le pivot
35:44L'économie est tellement fragile
35:47Ce qu'on a vu chez Christine Lagarde, ce qui est vrai c'est qu'il y a un changement de discours
35:50On pense plutôt croissance qu'inflation, là il y a un vrai changement
35:54Après autant pour la semaine prochaine la baisse sera certainement unanime
35:58Pour les autres baisses, les discussions vont être un peu plus...
36:01Nouvelle discussion qui commence à partir de cette semaine pour la baisse, à partir des prochains meetings
36:05Mais finalement à la fête c'est exactement pareil
36:08Ça permet de tester le marché, vous avez les faucons d'un côté
36:11Ça va être intéressant et de voir comment les discours vont se mettre en place
36:18Régis, sur la question des tarifs et notamment du point de vue européen et des actions européennes
36:23C'est votre univers d'expertise
36:27C'est intégré un peu, beaucoup, pas du tout ?
36:29Est-ce que le marché croit à l'idée que l'Europe va se prendre 25% parce que Trump n'aime pas l'Europe
36:34Et qu'il aime beaucoup le chiffre de 25% ?
36:36Est-ce que c'est comme ça que ça marche ?
36:38Ou est-ce que le marché est un peu plus dubitatif que ça ?
36:43D'abord c'est en partie intégré parce que les valeurs d'équipementiers automobiles
36:48Qui ont par ailleurs plein d'autres difficultés
36:50Mais les valeurs du luxe, les valeurs du spiritueux, etc
36:53Ce sont des valeurs qui ont quand même globalement pas mal sous-performées depuis plusieurs mois
36:58Parce qu'elles avaient des problèmes endogènes
37:01Mais aussi parce qu'il y avait cette perspective de tarifs qui a fait une prime de risque
37:06Ça c'est la première chose
37:07La deuxième chose c'est que les tarifs c'est extrêmement compliqué
37:10On peut annoncer un chiffre de 25%
37:1225% de quoi ? De quel contenu ?
37:15Quand vous importez du Mexique une automobile qui est assemblée au Mexique
37:20Vous pouvez avoir des importations de composants qui viennent de Chine, d'autres qui viennent d'Europe
37:28D'autres qui vont directement aux Etats-Unis
37:30Et puis finalement la fin de l'assemblage se fait aux Etats-Unis, etc
37:33Donc quand on parle de 25%, on ne sait pas très bien de 25% sur quoi ?
37:38Une pièce peut traverser 12 fois la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique
37:41Avant d'être dans une auto finalisée, assemblée, etc
37:45Donc ce sont quand même des chiffres qui sont sortis du chapeau
37:48Qui ne veulent pas forcément dire grand chose
37:50Troisième point très important
37:52Ce qui compte pour les producteurs, qu'ils soient Européens ou Mexicains
37:59C'est leur niveau de compétitivité relative
38:03C'est-à-dire est-ce que je réimporte plus aux Etats-Unis que mes concurrents ou pas ?
38:10Si je réimporte moins aux Etats-Unis que mes concurrents
38:14Finalement plus il y a de tarifs et mieux c'est pour moi
38:17Je produis relativement aux autres, plus aux Etats-Unis
38:20Le cas par exemple de la filiale de Continental Contitech dans le domaine du plastique
38:24Ils produisent plus sur le territoire américain que les concurrents
38:28Donc ils ont un avantage concurrentiel par rapport au marché
38:30Si vous prenez l'industrie cimentière en Europe
38:33C'est une industrie qui produit aux Etats-Unis du ciment pour les Etats-Unis
38:37Par conséquent, s'il y a des barrières sur le ciment
38:41C'est favorable aux cimentiers, y compris les cimentiers européens
38:47Puisqu'ils ont des usines aux Etats-Unis
38:50Et enfin, encore deux derniers points
38:53Il y a un effet de devise souvent qui peut compenser
38:56Le dollar s'est quand même plutôt renforcé depuis l'élection de Trump
38:59Donc déjà on a un petit avantage compétitif peut-être de 4-5%
39:02Par rapport à ses 25, on en a déjà regainé
39:05Oui, on a absorbé déjà une partie
39:08Et dernier point, est-ce que le consommateur américain, en bout de chaîne
39:12Va être content d'accepter 5, 10, 15, 20% d'augmentation de prix
39:19Sur les produits qu'il aime et qu'il souhaite acheter
39:23Ça c'est une autre question qui est une question politique
39:26Qui sera la question des élus américains à un moment donné
39:29Pour maintenir cet arrêt
39:31La question est de savoir quels sont les objectifs qui sont poursuivis par Trump à un instant T
39:35Est-ce que c'est l'objectif politique ? Est-ce que c'est l'objectif économique ?
39:38On verra demain sur le Canada et le Mexique
39:41Encore une fois, Howard Lutnick ce week-end a tenu à modérer un peu le propos de Trump
39:45En disant qu'il n'a pas encore décidé sur le niveau des tarifs
39:49Ça se met et puis ça s'enlève aussi vite que ça s'est mis
39:52Les allers-retours doivent être assez fréquents
39:55Oui, donc le marché n'est pas complètement...
39:58Je pense qu'il y a un niveau d'inquiétude qui n'est pas absolument colossal sur cette affaire de tarifs
40:05Bon, sur ces questions de tarifs, Aymeric, oui
40:08J'ai l'impression que le marché laisse...
40:11Comment dire ? Je ne sais pas comment dire
40:13Les redondementades de Trump, le marché s'y est un peu habitué
40:16Et attend de voir sur le papier comment ça se passe
40:19C'est vrai que les premiers exemples, il y avait eu...
40:23C'est la Colombie ?
40:25Oui, Colombie, Canada et Mexique
40:27Où tout a été retiré très très vite en 24 heures
40:30Sans qu'il y ait eu de deal non plus délirant entre les Etats-Unis et ces pays-là
40:34Exactement, c'est des effets d'annonce avec beaucoup de volatilité au moment de l'annonce
40:38Mais à chaque fois, c'est comme dans tout jeu politique
40:41Il y a l'effet d'annonce et puis après il y a la perte de crédibilité des annonces suivantes
40:45Où on tape très fort, c'est vraiment la méthode Trump qui nous a habitués à avoir pendant le mandat numéro 1
40:51Et puis derrière, il y a le deuxième rideau de Trump qui arrive pour négocier et pour faire le travail
40:57C'est-à-dire qu'il y a le commercial qui vient avec son idée magique, brillante et qui l'expose
41:03Qui du coup tape très fort sur la table
41:05Et puis derrière, il y a tous ceux qui doivent travailler qui arrivent et qui disent
41:08On ne va quand même pas casser toute l'entreprise pour une idée qui est sortie du chapeau
41:13Mais par contre, il y a une volonté politique de rééquilibrer
41:17Et ça, Trump sait parfaitement l'incarner
41:20Et quand on regarde finalement au final ce que ça a donné pendant le mandat numéro 1
41:24Et les effets que ça a eu sur l'économie américaine
41:27Force est de constater que la réindustrialisation de l'Amérique, elle a eu lieu
41:32L'indépendance énergétique des Etats-Unis, elle a eu lieu
41:35Et au final, la croissance énergétique, elle est là
41:39Donc en fait, à force de taper, il fait quand même entendre très fortement son point de vue
41:45Et ça a des effets quand même à moyen-long terme
41:48On a un petit peu de recul maintenant pour voir que ça a été produit d'effets
41:51Alors c'est arrivé évidemment dans un cycle économique plutôt de croissance
41:55Mais au final, sa volonté politique a été quand même suivie de quelques effets
42:00Qu'on perçoit aujourd'hui dans l'économie américaine
42:03Alors en effet, est-ce que le particulier américain peut le subir ad vitam aeternam ?
42:07Aujourd'hui, il n'y a plus beaucoup d'épargne aux Etats-Unis
42:10Il est très sensible quand même à la question de l'inflation, le consommateur américain
42:14C'est pour ça que la sensibilité va être encore plus forte aujourd'hui à ces sujets d'inflation
42:19Donc c'est facile, quand vous avez 10, 15 en Europe ou en France, on a 16% de taux d'épargne
42:23Donc on peut finalement avoir réajusté par rapport à ses dépenses assez facilement, arbitré plus facilement
42:29Aux Etats-Unis, ça ne va pas être pareil
42:31Non, si on lui taxe son avocat mexicain avec 25% ou son pétrole canadien à 25%
42:40Ça peut se voir très très vite dans l'assiette ou à la pompe
42:43C'est pour ça que les effets peuvent être plus importants cette fois-ci
42:47Et plus on avance dans le temps, moins il y a d'épargne, plus les effets vont être tout de suite réputés
42:53C'est pour ça que Jérôme Powell est très attentif à ces sujets-là
42:56Un mot de la Chine pour finir, parce que là aussi, dans tous les événements qui nous attendent dans les prochains jours
43:00Il y a des choses qui vont se passer en Chine avec la grande réunion des plusieurs milliers de parlementaires chinois
43:05C'est le congrès national de l'Assemblée populaire chinoise qui se tient cette semaine
43:10Alexandre, je ne sais pas s'il y a des annonces particulières attendues
43:14Mais qu'est-ce qu'on peut imaginer ?
43:16Parce que là pour le coup, visiblement, Canada-Mexique, on attendra de voir
43:19Mais demain, il y aura bien 10% de tarifs supplémentaires sur la Chine
43:22Qui s'ajouteront aux 10% déjà annoncés au début du mandat de Donald Trump
43:27Quelle est la situation de la Chine et quelles sont les options peut-être du pouvoir chinois aujourd'hui ?
43:33Pour le coup, il me semble qu'il y a un peu plus de dialogue à attendre entre la Chine et les Etats-Unis
43:38Avec effectivement une Chine qui, on l'espère, aura cette volonté de mettre en place une consommation un peu plus pérenne à l'intérieur de son pays
43:52La seule chose, c'est qu'on est en crise immobilière depuis un certain temps, il faut relancer la croissance
43:57Finalement, ce qu'ont choisi les autorités chinoises, c'est de refaire monter le marché actions
44:05Pour créer un effet richesse sans que ça soit sur l'immobilier
44:08C'est pour schématiser
44:11Pour l'instant, c'est en passe d'être un peu gagné parce que quand on voit les chiffres en interne, c'est plutôt mieux la consommation, la confiance revient
44:19Il ne faudra pas que le marché chinois rebaisse parce que là, ce serait un coup d'épée dans l'eau
44:22Mais clairement, on a une banque centrale qui veut simplifier ses mécanismes sur les taux
44:28Et finalement ressembler plus à l'autre banque centrale parce que ce n'était quand même pas lisible
44:32Il y avait 3, 4, 10 taux, chaque fois, c'était du money management incompréhensible pour la plupart
44:39Donc là, simplifier, avoir une politique beaucoup plus conventionnelle en tout cas
44:44Et ça, c'est plutôt de nature à rassurer
44:46Après, évidemment, les tarifs vont se mettre en place
44:48On a quand même l'impression qu'au niveau des tarifs douaniers, on n'est pas dans une situation comme en 2019 qui était extrêmement tendue, il me semble
44:59Et là, c'est plutôt attendu, la Chine s'est quand même plutôt préparée
45:02Déjà, en termes de commerce, d'échange, elle a largement diminué
45:06Ça fait plus ouvrir le Mexique, d'une certaine manière, elle
45:10Donc elle est plus préparée, elle est plus préparée au dialogue
45:13Et en même temps, il y a quand même, alors ça c'est une anecdote, mais un Elon Musk qui est très très implanté en Chine
45:18Mais ça ne va pas très bien pour Tesla en Chine, il faut le dire
45:22Avec un état qui est très conciliant pour Elon Musk, notamment dans tous les procès qu'Elon Musk peut avoir avec certains clients, etc
45:31Donc il y a quand même un intérêt tout particulier de quelqu'un de spécifique
45:37Il y a un asset à préserver en Chine qui s'appelle Tesla et Elon Musk
45:42Voilà, et donc en tout cas, les négociations vont être peut-être un peu plus simples qu'avec certains autres pays
45:49Merci beaucoup, messieurs, pour votre éclairage au démarrage de cette semaine qui sera chargé, je le disais
45:54On verra ce qu'il en est des tarifs douaniers promis demain par Donald Trump, la Banque Centrale Européenne, le congrès de l'Assemblée Nationale Chinoise
46:03Et puis, bien sûr, les statistiques de l'emploi américain qui émailleront toute cette semaine jusqu'au rapport de vendredi
46:09Regis Beget est avec nous, associé gérant chez Zadig Asset Management
46:12Alexandre Ezez, stratégiste du groupe Richelieu et Emeric Didet, directeur de la gestion de Bergam
46:19Le dernier quart d'heure de Smartboard chaque soir, c'est le quart d'heure thématique
46:32Le thème ce soir, c'est celui de l'innovation et du rôle des marchés dans le financement de l'innovation
46:38à travers l'expérience d'Isabelle Freedom, qui est à mes côtés en plateau, associée fondatrice d'Athéna Capital
46:44Isabelle, bonsoir
46:45Bienvenue, merci beaucoup d'être avec nous
46:47Il faut que vous nous disiez un mot de votre parcours, parce que vous êtes d'habitude implantée et installée
46:54et vous vivez jusqu'à présent aux Etats-Unis, c'est ça Isabelle ?
46:58Et en France en ce moment
46:59Et en France en ce moment, mais moi ce qui m'intéresse c'est un petit peu votre parcours aux Etats-Unis
47:03et comment est-ce que vous en êtes venue à lancer et à fonder Athéna Capital, qui est une société de capital risque, de venture capital
47:09Société de gestion
47:10De gestion
47:11En 2021
47:12Comment est-ce que tout ça est arrivé alors ?
47:14J'ai fait un parcours en private equity, venture capital, une carrière en faisant des investissements principalement dans la technologie
47:22et j'ai fondé et géré une boîte, donc j'ai été patronne d'une boîte de fintech aux Etats-Unis, Magnify, dont je suis également la co-fondatrice
47:32Une boîte d'intelligence artificielle et de machine learning qui a été rachetée en 2020 aux Etats-Unis par Tiffin
47:41Après tout ça, vous fondez Athéna Capital, c'est ça Isabelle ?
47:44D'abord j'ai lancé une plateforme de SPAC qui s'appelle également Athéna
47:48Nous avons fait entrer en bourse plusieurs boîtes, boîtes américaines, boîtes européennes
47:53En ce moment nous faisons entrer en bourse une boîte basée en Asie
47:57et nous avons lancé un fonds pour deux raisons
48:01D'abord pour pouvoir permettre aux investisseurs dans notre fonds, nos investisseurs LP, de participer aux rendements auxquels nous avons accès nous
48:10parce que nous investissons également à titre personnel
48:13Voilà, nous sommes très alignés avec nos investisseurs
48:17donc nous proposons des investissements dans lesquels nous sommes également investis à titre personnel
48:22mais surtout des rendements auxquels nous avons accès, notre équipe qui vient de Softbank a accès à des boîtes de technologie dans le monde entier
48:29et nous voyons en ce moment une option de participer à des entrées en bourse
48:36et des investissements dans des boîtes qui vont se faire racheter, un rachat industriel
48:42ou des cessions à un fonds de private equity ou des entrées en bourse
48:46On va parler des introductions en bourse, ça fait partie de vos expertises Isabelle
48:50Moi ce qui m'intéresse c'est derrière Athéna Capital, j'ai vu que c'était un board des fondatrices 100% féminines
48:58et c'est une volonté j'imagine de votre part Isabelle, je veux bien que vous nous expliquiez ça
49:03et puis quand je vois effectivement les sujets, les thèmes d'investissement dans lesquels vous avez été impliqué
49:09on est sur de la technologie avec un besoin de connaissance, d'expertise, de compréhension qui est quand même très très fort
49:16et ma question quand on est investisseur, quand on lead comme ça des deals ou des investissements
49:21pour le compte, pour son compte mais pour le compte de partenaire également
49:25comment on s'assure d'avoir accès à la bonne expertise pour comprendre les sociétés dans lesquelles on investit ?
49:32Nous avons mis en place une équipe féminine en tant que gérante du fonds
49:39ainsi qu'une quarantaine de femmes qui ont elles-mêmes été membres de conseils d'administration
49:45PDG, fondatrices de boîtes et investisseurs elles-mêmes
49:49donc il s'agit d'anciennes ou actuellement membres de conseils d'administration, de grosses boîtes
49:55comme par exemple Citigroup, Comcast, Aetna, Blackrock, American Airlines, Johnson & Johnson, WeWork, Starbucks, Ralph Lauren
50:05et plus récemment Mastercard, des PDG de boîtes et des fondatrices de boîtes
50:11certaines qui ont fait entrer leur propre boîte en bourse
50:14donc cela nous permet d'avoir un réseau pour trouver des investissements aux Etats-Unis, en Europe, en Inde
50:22et dans d'autres parties du monde mais principalement Etats-Unis, Europe, Inde
50:27et ça nous permet d'avoir non seulement accès aux investissements
50:31mais aussi des relations avec les investisseurs qui ont été créés au cours de décennies
50:36Et ça c'est une clé aujourd'hui dans ce monde de l'investissement
50:39où chaque domaine devient de plus en plus spécifique
50:42demande de plus en plus encore une fois d'expertise, de spécialité
50:45on ne peut pas se passer de ce genre de compétences aujourd'hui si on veut être global
50:49Voilà parce que c'est une chose de pouvoir trouver des boîtes, trouver des fondateurs d'entreprises
50:56et de trouver l'investissement mais c'est autre chose de réussir à avoir l'investissement
51:00parce que ce n'est pas si évident que ça
51:02Il s'agit quand même de créer des relations avec les fondateurs des entreprises
51:06de pouvoir apporter une valeur ajoutée
51:09et donc c'est ce que nous faisons très bien, c'est le côté valeur ajoutée
51:12donc on propose un investissement en général après le dernier tour de table
51:17et avant l'entrée en bourse, ce qui permet aux entreprises de passer un cap
51:22et donc le cap, souvent c'est en parallèle où on explore une entrée en bourse
51:27ainsi qu'une vente et un rachat industriel ou une cession
51:32et souvent ce processus se fait en parallèle, en même temps
51:36Vous êtes le dernier maillon de la chaîne avant l'opération de transaction
51:40qu'elle se fasse dans le public ou dans le privé, c'est ça ?
51:42Exactement, et les boîtes en question, les entreprises en question ont besoin de capital, d'un apport
51:49en général elles sont rentables mais juste à peine rentables
51:52surtout dans la technologie, des entreprises qui restent relativement en mode croissance
51:58qui sont ceci dit rentables
52:00mais elles ont souvent besoin par exemple de finaliser une acquisition
52:05ou de racheter un de leurs compétiteurs sans avoir forcément besoin de réduire leur valorisation
52:12surtout avant une entrée en bourse
52:14donc cela leur permet de nous faire confiance pour les accompagner
52:22et nous les accompagnons également dans le cas d'une introduction en bourse
52:26au niveau de relations publiques, au niveau de créer des relations avec les analystes de recherche sur Equity Research
52:35et également sur tous les éléments qui font en sorte que le prix de l'action monte dans la boîte
52:42et que l'opération se passera bien et que le dossier sera un dossier animé aussi ensuite au sein de la cote boursière
52:51Alors je ne sais pas si c'est votre point de vue, ici en France
52:55on parle beaucoup d'un gros coup d'arrêt justement sur les IPO, les mises en bourse des sociétés
53:01détenues par exemple par le Private Equity
53:03c'est une option d'exit, de sortie qui n'est plus une option privilégiée aujourd'hui
53:07par beaucoup d'investisseurs privés dans le capital d'investissement, dans le Private Equity
53:12est-ce que c'est quelque chose que vous observez un peu partout dans le monde ?
53:16Est-ce qu'à côté de l'option IPO, il y a d'autres options aujourd'hui de transactions qui sont des options parfois privilégiées
53:24et qu'est-ce qui peut ramener peut-être plus d'entreprises en bourse demain ?
53:29Oui alors en ce qui concerne notre fonds et nos investissements
53:32peu importe la façon dont les boîtes sont rachetées, soit une introduction en bourse
53:37soit encore une fois sont rachetées...
53:39industrielles ou investisseurs
53:41mais ceci dit, beaucoup d'entreprises espèrent entrer en bourse surtout dans la technologie
53:47il y a beaucoup de leurs concurrents qui sont cotés en bourse surtout aux Etats-Unis
53:52et ça leur permet d'avoir une visibilité mondiale
53:55donc c'est presque vu comme un but en soi
54:00on peut avoir des avis différents à ce sujet
54:05mais il faut effectivement...
54:07alors nous on sort d'un environnement ces 4-5 dernières années aux Etats-Unis
54:12où il y a une grosse stagnation des entrées en bourse
54:14mais ceci dit, il ne s'agit pas que des 4-5 dernières années
54:17il s'agit quand même des 30 dernières années
54:19où il y a eu une stagnation d'entrées en bourse
54:22mais ceci dit, en parallèle, une forte demande de la part des investisseurs des actifs publics
54:28qui cherchent à accéder à ce genre de croissance qui a eu lieu dans le privé
54:34donc les Facebook, Amazon, Google
54:37cette croissance et la rentabilité dans les actifs privés
54:42a eu lieu vraiment en dehors du public
54:46et donc les investisseurs dans le public sont très intéressés
54:50il y a beaucoup de demandes, une forte demande
54:53et je pense qu'aux Etats-Unis, on commence à voir le début
54:59de ce qui va être une volumétrie plus augmentée d'entrées en bourse
55:02ça veut dire qu'il faut rentrer en bourse
55:05plutôt qu'auparavant ?
55:08pas forcément, ça a été le cas aux Etats-Unis il y a 4-5 ans
55:13il y a eu des valorisations qui ont beaucoup augmenté
55:18c'est moins le cas en Europe
55:20donc c'est ce qui nous intéresse justement, nous en Europe
55:22d'où votre présence en Europe
55:24de trouver des entreprises qui sont en croissance, saines, rentables
55:30qui ont suggéré des levées de fonds plus petites que ce à quoi elles s'attendaient
55:34et des gérants qui ont la tête sur les épaules
55:37mais ceci dit avec des ambitions de croissance à l'international
55:42et ça, l'Europe pour vous est un bon univers ou un bon terrain de jeu
55:47entre guillemets, ou de recherche Isabelle ?
55:49parce que vous disiez, je vis aujourd'hui à Paris
55:51mais c'est tout récent, vous arrivez aujourd'hui pour vous installer
55:56en Europe, en France
55:58nous sommes en train de développer une présence en Europe
56:02des bureaux à Paris
56:03et il s'agit de pouvoir travailler avec des investisseurs européens
56:07ainsi qu'avec des fondateurs d'entreprises européennes dans la technologie
56:11qui cherchent à entrer en bourse soit en Europe, soit aux Etats-Unis
56:15soit les deux
56:17est-ce que les marchés boursiers en Europe
56:19ont la capacité à accueillir des entreprises de technologie
56:23qui sont quand même des entreprises de croissance
56:25avec des modèles encore une fois particuliers
56:27et je reviens à l'expertise
56:29moi j'ai connu tout l'afflux de biotech sur le marché parisien par exemple
56:33le problème c'est que très souvent, contrairement aux Etats-Unis
56:37il n'y avait pas de fonds en face ou d'investisseurs suffisamment experts
56:41pour bien comprendre les enjeux d'une société de biotechnologie
56:44le risque, le dérisquage, etc.
56:47est-ce que les choses évoluent de ce point de vue là ?
56:49est-ce que l'écosystème européen est capable quand même
56:51de justement absorber en bourse des entreprises
56:55telles que celles que vous avez pu accompagner aux Etats-Unis ?
56:58Alors oui et non, il y aura effectivement dans certains cas des doubles cotations
57:02ou alors certaines entreprises qui vont être cotées dans leur marché local
57:08en France ou dans leur marché européen
57:10parce qu'il s'agit du marché dans lequel elles ont des activités
57:17Ceci dit, la plupart des boîtes dans la technologie en général, sauf exception
57:21explorent quand même la possibilité d'une introduction en bourse aux Etats-Unis
57:26ou d'une double cotation
57:28Effectivement, les Etats-Unis, on voit des entreprises dans la technologie
57:34qui ont plus tendance à être en croissance qu'on voit moins en France
57:39en France on a tendance à voir dans les marchés européens
57:42des boîtes traditionnelles, historiques, Carrefour
57:45Oui, plus tranquilles !
57:47Voilà, plus tranquilles !
57:49Comme ça qu'on dit !
57:50Voilà, plus tranquilles, et donc il s'agit de...
57:54Bon, on espère d'un côté que ça va changer
57:56mais il y a quand même certaines choses qui ne vont pas changer
57:58c'est-à-dire que les Etats-Unis représentent quand même
58:00deux tiers des marchés des actifs publics mondiaux
58:04On a vu cette année une belle croissance des entrées en bourse
58:1056 entrées en bourse cette année aux Etats-Unis
58:14quand même on s'attend à 40-50 milliards levés lors d'entrées en bourse
58:19donc c'est quand même un énorme volume
58:21plus de liquidités, des meilleures valorisations
58:23de l'equity research qui permet de proposer une visibilité à l'international, au mondial
58:30pour les entreprises de technologie qui entrent en bourse aux Etats-Unis
58:33donc quand même des éléments qui restent intéressants
58:36une proposition intéressante pour les fondateurs de boîtes de technologie
58:42mais on reste quand même intéressés par les marchés européens
58:46Bon, mais vous serez cette passerelle
58:48entre des entreprises européennes et un marché américain
58:51qui peut accueillir des profils bien particuliers d'entreprises
58:55y compris chez nous en Europe
58:57Merci beaucoup Isabelle
58:58Isabelle Frédam qui était avec nous pour parler de ces marchés boursiers
59:01des sorties boursières effectivement
59:03quand on est dans le monde de l'innovation et de la tech
59:06vous êtes associée fondatrice d'Athéna Capital
59:08merci d'avoir été avec nous dans ce dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir
59:11Merci