Mardi 26 novembre 2024, SMART BOURSE reçoit Thomas Veit (Head of Fixed Income, Senior Portfolio Manager, Spirit Asset Management) , Didier Borowski (Responsable Recherche Politiques Macroéconomiques, Amundi Institute) , Ronan Le Moal (Directeur Général, Epopée Gestion) et Edmund Shing (Global CIO, BNP Paribas Wealth Management)
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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez
00:15en direct à la télévision via vos box, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur
00:20bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, passez la douceur de la nomination de Scott Bessin
00:29qui s'est vue hier sur les marchés avec un petit rallye obligataire qui a permis
00:34une petite détente des taulons américains.
00:37Passez cette douceur, la méthode Trump reprend très vite le dessus et les marchés se sont
00:43réveillés ce matin avec une série de publications du président élu sur les réseaux sociaux
00:48pour annoncer une série de tarifs qu'il promet pour son premier jour installé à
00:54la Maison Blanche le 20 janvier prochain.
00:56Des tarifs qui vont concerner le Canada et le Mexique, des partenaires importants évidemment
01:02pour les Etats-Unis, sans oublier la Chine, pour l'instant l'Europe n'a pas été citée
01:07ni ciblée explicitement par Donald Trump.
01:10Vous aurez le détail de ces annonces ou de ces promesses du président élu dans un instant
01:14avec Pauline Grattel.
01:16Certains marchés ont pris acte de cette méthode et du retour de Tariffman comme on l'appelait
01:21à l'époque, pendant la première guerre commerciale 2018-2019, le marché d'échange
01:27notamment a beaucoup ajusté ces derniers temps, on a vu le peso mexicain qui a déjà
01:32beaucoup souffert ces derniers temps souffrir encore un peu plus qu'aujourd'hui, le dollar
01:36canadien également, pour ce qui est des actifs actions on notera qu'un secteur est passablement
01:43sous pression aujourd'hui un peu partout dans le monde, c'est le secteur automobile qui accuse
01:47les plus lourdes baisses notamment en Europe.
01:49Pauline Grattel vous raconte tout ça dans un instant, nous reviendrons évidemment sur
01:55ce qu'implique la doctrine Trump pour les investisseurs et comment est-ce que cette
01:58doctrine Trump peut être modérée peut-être par le futur secrétaire du Trésor qui a
02:03été nommé ces derniers jours, Scott Besson, c'est bien le duo et le fonctionnement de
02:08ce duo qui va être important pour les marchés, discussion avec nos invités dans quelques
02:12instants.
02:13Nous suivrons ce soir avec un calendrier américain un peu décalé en raison de Thanksgiving
02:17cette semaine, on aura une demi-séance jeudi, le calendrier est un peu décalé donc nous
02:21aurons ce soir les minutes de la FED, le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire
02:25qui se déroulait les 6 et 7 novembre dernier avec à la clé une baisse de 25 points de
02:30base pour la banque centrale américaine et enfin dans le dernier quart d'heure de Smart
02:34Polls ce soir, le quart d'heure thématique, nous évoquerons l'investissement dans les
02:38territoires en France, quelles sont les forces des territoires sur le plan de l'investissement
02:44pour les investisseurs, nous en parlerons avec le fondateur, co-fondateur et directeur
02:49général d'Épopée Gestion, Ronan Lemoyal qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
03:05Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, nous retrouvons Pauline Grattel
03:09qui nous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
03:11Bonsoir Pauline, c'est donc le retour de Tariffman, Donald Trump n'a pas attendu très
03:15longtemps pour engager l'offensive sur les questions de droits de douane.
03:20Oui, quelques jours après la nomination de Scott Bassen, Donald Trump rappelle quand
03:25même que le chef c'est lui et promet au premier jour de son mandat une augmentation des droits
03:29de douane pour la Chine, le Canada et le Mexique, ces taxes ont pour but selon lui de lutter
03:34contre les importations de drogue et contre l'immigration illégale, en ce qui concerne
03:39le Canada et le Mexique, les tarifs pourraient s'élever à 25%, pour la Chine, Trump évoque
03:43une hausse de 10%.
03:45Quelles ont été les réactions de marchés qu'on a pu observer dans les pays concernés Pauline ?
03:49La Chine s'attendait à des hausses allant jusqu'à 60%, donc les marchés n'ont finalement
03:53que peu reculé, le yuan recule également un petit peu, les mouvements ont été plus
03:57forts au Canada avec un dollar canadien au plus bas depuis 4 ans, le peso mexicain lui
04:02est au plus bas depuis 2 ans.
04:03Comment réagissent les marchés obligataires, à commencer par le marché obligataire américain ?
04:07Le rendement américain à 10 ans est stable autour de 4,30%, après le rallye obligataire
04:12d'hier qui saluait la nomination de Scott Bassett, le rendement américain à 2 ans
04:16tourne autour de 4,25%, côté devise, l'euro se remet un petit peu de sa faiblesse avec
04:22un euro dollar à 1,05, d'ailleurs à noter en Europe, le spread franco-allemand est toujours
04:27autour de 80 points de base.
04:28Qu'en est-il des indices actions ?
04:30Les bourses européennes évoluent en repli aujourd'hui, après ces nouvelles annonces
04:34de Trump, en France, le CAC 40 se maintient au-dessus des 7200 points mais est plombé
04:39par Stellantis qui cède 5%, plus globalement et au-delà de la France, c'est tout le secteur
04:44auto qui recule, Volkswagen, BMW, Mercedes ou encore Porsche cèdent tous plus de 2%.
04:49Parmi les mouvements spécifiques autour des valeurs françaises, en l'occurrence, on notera
04:55la dégradation du titre Amundi par les analystes de BNP Paribas et de JP Morgan.
05:02Les deux brokers citent notamment des incertitudes après l'OPE de Unicredit sur Banco BPM quant
05:08à la distribution de produits financiers en Italie, le titre Amundi cède 4% aujourd'hui
05:13et figure parmi les plus forts reculs du SBF 120.
05:16Et puis un mot de l'inépuisable feuilleton Atos.
05:19Oui, après l'annonce des négociations pour les activités stratégiques d'Atos hier avec
05:24l'Etat français, le groupe remporte aujourd'hui un contrat de 165 millions d'euros avec Eurocontrol
05:31pour soutenir ses services de gestion dans l'aviation et de l'espace aérien en Europe.
05:35Le titre bondit de 80%.
05:37Quel est le programme de demain sur les marchés Pauline ?
05:40La journée de demain sera chargée en indicateurs macro et surtout aux Etats-Unis avec la publication
05:45de l'indice CorePCE du mois d'octobre très regardé par la Fed qui est attendue en progression
05:50de 0,3% sur un mois.
05:52Les investisseurs regarderont aussi la deuxième estimation du PIB américain du troisième
05:56trimestre.
05:57En première estimation, il s'établissait à 2,8%.
06:01Pauline Grattel est avec nous chaque soir en ouverture de Smart Bourse Tendance Monami
06:05pour vous apporter les infos clés du jour sur les marchés.
06:17Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:20Edmund Sching est avec nous, le directeur des investissements Monde de BNP Paribas Wealth
06:25Management.
06:26Bonsoir Edmund.
06:27Bonsoir.
06:28Merci d'être là.
06:29Et Didier Borowski, le responsable de la gestion obligataire de Spirit Asset Management.
06:32Bonsoir Thomas.
06:33Bonsoir Edmund.
06:34Merci d'être là et merci à Didier Borowski d'être à nos côtés également.
06:36Bonsoir Didier.
06:37Bonsoir Edmund.
06:38Vous êtes responsable de la recherche politique macro chez Amundi Institute.
06:41Commençons à propos de politique macro par le retour de Tariffman.
06:46Je le disais en introduction, on a eu une petite séance sucrée hier avec la nomination
06:51de Scott Bessend qui a un profil jugé rassurant par les investisseurs, en tout cas capable
06:57peut-être d'apporter une forme de modération à une doctrine Trump peut-être un peu trop
07:03maximaliste par certains aspects.
07:05Et dès aujourd'hui, Donald Trump, comme le disait Pauline, montre que c'est quand même
07:09lui le président élu et que pour des WAN, il a déjà prévu des tarifs pour le Canada
07:15et le Mexique, deux partenaires majeurs, et bien sûr pour la Chine à ce stade.
07:20Comment est-ce qu'on intègre ou qu'est-ce que cette entrée en matière nous dit aujourd'hui,
07:26Didier ?
07:28Ça nous dit d'abord qu'il est déterminé à prendre des mesures tarifaires, mais ça
07:31ne surprend personne.
07:32Ensuite, concernant l'agenda, on s'attendait à ce qu'il y ait des annonces dès le 20 janvier,
07:38donc c'est ce qu'il annonce.
07:39Ensuite, on sait aussi qu'il y a ce qu'il dit et ce qu'il fait en pratique, qu'il est
07:42tout à fait possible qu'il y ait des négociations qui fassent qu'on n'ait pas les montants
07:46qui sont aujourd'hui annoncés.
07:47En tout cas, il faut se préparer au fait qu'on a une vague de tarifs protectionnistes.
07:50La question est de savoir qui et dans quelles mesures sera touché en 2025.
07:56Et là, l'incertitude va durer encore un bon moment.
07:58Donc, il va falloir prendre du recul par rapport aux annonces au jour le jour de Donald Trump.
08:01Il tweet beaucoup, il va annoncer beaucoup de choses, il ne fera pas tout ce qu'il annonce.
08:05Donc, il faut raison garder et simplement se préparer en effet à une vague de tarifs
08:10protectionnistes.
08:11Quel est l'intérêt pour lui ? Ce qui est intéressant, c'est qu'il annonce 10% sur
08:15la Chine, là où il a quand même évoqué régulièrement l'idée de 60% de droits de
08:20douane supplémentaires.
08:22Et il veut mettre 25% sur le Canada et le Mexique.
08:26Pourquoi cibler d'abord ces pays, Canada et Mexique notamment ?
08:31Pourquoi n'annoncer que 10% à ce stade sur la Chine ?
08:35Oui, il y a probablement plus à négocier avec la Chine qu'avec le Canada et le Mexique.
08:39C'est probablement son angle d'attaque.
08:40Donc, la Chine, c'est un gros morceau.
08:42Il y a d'autres sujets qui sont probablement parallèlement sur la table.
08:46Donc, ça laisse une capacité de transaction.
08:49Comme on dit, un trame transactionnel vis-à-vis de la Chine.
08:53Avec le Canada et le Mexique, il y a probablement aussi une approche transactionnelle.
08:57Mais enfin, il a les coups des plus franches, probablement avec ses deux voisins.
09:00Donc, il y a une stratégie.
09:02En tout cas, ça fait passer un message que la Chine sera traitée à part.
09:04Et soit dit en passant, on a aussi le message que l'Europe sera traitée à part.
09:07Et donc, ça ne veut pas dire qu'on n'aura pas de barrière tarifaire.
09:10Le fait qu'il n'ait pas ciblé l'Europe aujourd'hui, ce n'est pas une bonne nouvelle ?
09:14Ça va venir.
09:16Ça va venir.
09:17Et je pense qu'il se réserve aussi peut-être une attitude ou quelque chose de très particulier
09:21sur l'Europe.
09:22Avec possiblement aussi une attitude qui discrimine certains pays.
09:24Parce que tous les pays n'ont pas les mêmes excédents vis-à-vis des Etats-Unis.
09:27Donc, il faut aussi être extrêmement prudent là-dessus.
09:30On va avoir une montée en puissance de l'approche avec les barrières tarifaires.
09:34Et donc, ça c'est quelque chose, en effet, qu'on a déjà, de toute façon que les marchés
09:37ont déjà escompté.
09:38Parce que de facto, quand on voit ce qui s'est passé sur les bourses depuis l'élection
09:41de Donald Trump, ça traduit bien le fait qu'il va y avoir des perdants.
09:46Dans cette guerre commerciale.
09:48Oui.
09:49Et que le gagnant sera américain.
09:50C'est ce que traduit la réaction de marché qu'on obéit.
09:53Oui, mais ça c'est une réaction qui vise simplement à prendre en considération les
09:56effets positifs de la politique de Trump.
09:58Il y a le choc positif dont tout le monde rêve.
10:01C'est celui où il y a pérennisation des baisses d'impôts, baisses d'impôts supplémentaires.
10:05C'est bon pour l'investissement, les profits.
10:06Ça soutient l'activité économique.
10:08Et puis, il y a quand même les chocs d'offres négatifs.
10:10Donc, on commence à voir les annonces.
10:12La politique tarifaire plus la politique migratoire peut avoir un effet très négatif sur l'activité
10:17économique plus tard.
10:18Trump sera probablement pragmatique, mais il n'en demeure pas moins que pour le moment,
10:24les investisseurs n'ont commencé à escompter que l'impact favorable sur la croissance américaine.
10:30Ce qui pose question.
10:31Oui, oui.
10:32Thomas, c'est intéressant dans la justification de la mise en place ou de l'annonce de ces
10:37tarifs pour le Canada, le Mexique, la Chine, il y a des questions de flux migratoire évidemment
10:42très importantes pour Trump après sa victoire électorale.
10:45Il y a des questions de santé publique également à travers la question du trafic de drogue
10:49et des produits de synthèse type fentanyl.
10:52Ce n'est pas tant sur l'aspect économique qui s'est placé pour justifier la logique
10:59de ces tarifs.
11:00Tout à fait.
11:01Bon, mis à part la Chine de côté, mais sur le Mexique et le Canada, c'est pour répondre
11:05à son électorat qui l'a élu sur globalement deux mandats premiers qui est on en a marre
11:10de l'inflation, on verra comment il le règle parce que son programme est pour le moment
11:16à première vue assez inflationniste, et de l'immigration, l'insécurité, la drogue
11:21et toutes ces choses-là.
11:22Avec les 25% sur le Mexique et le Canada, il s'attaque à ça tout de suite pour faire
11:27plaisir à son électorat.
11:28Donc c'est la magie des tarifs.
11:29Ça peut tout régler.
11:30C'est de la négociation.
11:31Les tweets, le retour des tweets sont là.
11:33Il n'est pas encore au pouvoir réellement, ça sera le 20 janvier, mais les tweets sont
11:38déjà là.
11:39Ça va continuer.
11:41On le sait.
11:42On a l'habitude maintenant avec Trump, surtout pendant les 18 premiers mois où il aura toutes
11:49les cartes en main pour...
11:50Jusqu'aux élections du mandat, c'est ça, le vrai horizon pour lui, c'est ça.
11:54Et puis il va vouloir aller vite avec ses élections de nids-mandat en 18 mois, donc
11:59ça va tweeter assez fréquemment.
12:02Et il a commencé par faire plaisir à son électorat sur l'immigration pour négocier
12:06avec le Mexique, le Canada sur ces questions de santé publique, effectivement, fontaniles,
12:11drogue et immigration.
12:12On l'appelle ça.
12:13Il avait déjà renégocié un accord, alors l'ancienne Alena qui avait été remise au
12:20goût du jour à l'occasion de son premier mandat, pour justement trouver des compromis
12:25avec des partenaires qui sont quand même des partenaires, j'allais dire indispensables
12:29sans doute, mais qui sont des partenaires aux frontières des Etats-Unis, le Mexique
12:33et le Canada.
12:34C'est compliqué de les enlever de la carte, sur ce point de vue-là.
12:37C'est évident, mais là, c'est un aspect à mon avis vraiment plus… Il l'a tweeté
12:40d'ailleurs.
12:41C'est un aspect assez purement immigration, drogue, fontanile, plutôt qu'économique.
12:47Ça a été le cas la dernière fois.
12:49C'est ce qu'il a clairement tweeté.
12:51Ce qui est intéressant, c'est que quand même le marché pourtant qui a connu Trump
12:562016-2020, il continue de réagir assez vite, assez fort.
13:01En tout cas, le PSO mexicain, il sent bien passer quand même les tweets de Trump.
13:06Oui, c'est normal.
13:07Mais par contre, le marché obligataire n'a pas réagi.
13:08Ça montre bien aussi qu'il n'y a pas eu une décision économique et que ça va avoir
13:14des impacts économiques.
13:15C'est plus de la négociation pour le moment, sinon le marché obligataire l'aurait pris
13:18content et aurait pu envoyer les taux à nouveau un peu plus haut.
13:21Il ne l'a pas fait aujourd'hui, pour vous le rappeler, on est assez flat sur les taux.
13:25Depuis Bessin-Thiers, c'est moins dix points de base, donc pour le moment, le marché obligataire
13:29est assez calme là-dessus, contrairement à ce qu'il a été sur le dernier mois et
13:32demi suite à la nomination.
13:35Bon, Donald Trump, Scott Bessin-Thiers, comment est-ce que vous voyez ce duo fonctionner sur
13:41les affaires économiques, Edmund ?
13:43Aucune idée.
13:44Non, mais franchement, ça va être compliqué parce que Trump, bien sûr, c'est lui le
13:49chef et donc Scott Bessin-Thiers et tous les secrétaires, par contre, doivent quand même
13:54suivre ce que M. Trump dit et donc, je pense que ça va être compliqué au début.
14:02Il y a un rapport de force qui va s'établir.
14:05Oui, mais c'est clair dès le début que c'est Trump qui est le chef et les autres qui suivent
14:11après et qui font partie du gouvernement et qui peuvent aussi se licencier, donc c'est
14:20quand même assez facile.
14:21Donc, pour le moment, on est quand même deux mois à l'arrivée de l'administration de
14:27M. Trump, de Président Trump, donc à voir, on sait bien qu'il change d'avis tous les
14:33cinq minutes, donc ce qu'il tweet aujourd'hui peut changer demain, donc on a deux mois de
14:37ça.
14:38Donc, je pense qu'il ne va pas se réagir aujourd'hui au premier tweet parce que demain,
14:42il va passer aux autres choses et voilà.
14:45Après, c'est intéressant parce que la nomination de Bessin a pris quand même un peu plus de
14:49temps que, je ne sais pas, le choix de l'attornée générale, Matt Gaetz, qui d'ailleurs a lui-même
14:54décidé de partir avant qu'il soit retoqué par le Sénat, mais ça montre bien qu'il
14:59y avait une attention particulière dans l'équipe Trump sur la nomination du secrétaire du
15:03Trésor.
15:04Quel est le message qu'il a quand même voulu envoyer, Edmond ?
15:07Je ne sais pas si c'est un message, simplement qu'on avait deux cons qui voulaient des candidats
15:11différents, tous les deux assez forts, et donc c'est le con qui poussait Bessin qui
15:15a gagné.
15:16On avait quand même Elon Musk et autres qui disaient plutôt que Scott Bessin, ce n'est
15:20pas forcément le bon choix.
15:21Non, parce que trop consensuel, parce que pas assez disruptif, ça montre que Trump
15:25a voulu là choisir quelque chose d'assez consensuel, assez post-clé.
15:29Quelqu'un pour calmer les marchés peut-être, quelqu'un dans lequel les marchés financiers
15:34peuvent avoir confiance et les marchés peuvent dire qu'au moins Scott Bessin nous comprend.
15:38Il nous comprend bien parce que c'est lui qui n'a pas créé de marché depuis très
15:42longtemps chez Soros, voilà.
15:46Jusqu'où il va écouter Scott Bessin ? Déjà, qu'est-ce que Scott Bessin a à dire ? Parce
15:50qu'il s'est quand même exprimé, Scott Bessin.
15:52Visiblement, il s'est quand même préparé à la tâche, il a publié différentes tribunes,
15:56etc.
15:57Il a formalisé la règle des 3-3, 3% de déficit, 3% de croissance, 3 millions de barils du
16:02jour supplémentaires pour la production de fossiles aux Etats-Unis.
16:05Je ne sais pas ce que ça vaut, mais il a quand même réfléchi un peu à son poste.
16:09Oui, la règle des 3-3, elle est inatteignable.
16:11Déjà, un premier élément, puisque le déficit budgétaire ne reviendra pas de si tôt à
16:14ce niveau-là.
16:15Le déficit budgétaire va rester très élevé, les coupes de dépenses ne permettront pas
16:19du tout d'enguiguer la montée du déficit budgétaire induite par les baisses d'impôts.
16:25Donc ça, c'est un premier élément.
16:26Deuxième élément, l'agenda, c'est quand même un agenda Trump, donc il va falloir
16:30qu'il s'y colle.
16:31En revanche, je partage complètement l'idée que la volonté de nommer quelqu'un de ce
16:37type, c'est une façon de rassurer les investisseurs et les marchés dans la période qui va le
16:41mener à la Maison-Blanche.
16:44Ce que cherche à faire Trump, dans un premier temps, c'est de rassurer et de construire
16:48ce narratif d'un choc qui va être in fine favorable à l'économie américaine.
16:52Il essaie de faire passer l'idée, au jour d'aujourd'hui, que ses politiques économiques
16:56vont être favorables et qu'il va regarder de près l'impact économique, et le moins
16:59qu'on puisse dire, c'est que ça marche.
17:00Ce narratif, il est en mesure, par définition, de le poursuivre à minima jusqu'à son arrivée
17:06à la Maison-Blanche.
17:07On verra plus tard ce qu'il en est de l'action publique.
17:11Dans un premier temps, il va falloir prendre pour argent comptant ce qu'il raconte, sans
17:16pouvoir contrôler.
17:17Il va y avoir différentes séquences dans cette prise de pouvoir.
17:22La deuxième séquence, où on verra plus clair, c'est au premier trimestre, quand on verra
17:26les décisions effectives qui sont prises et jusqu'où elles nous mènent.
17:28Mais il ne faut pas non plus sous-estimer, un Trump pragmatique probablement, plus pragmatique
17:33qu'on peut craindre, la volonté de Donald Trump de faire des choses, notamment en matière
17:39de politique tarifière.
17:41Il y aura peut-être une approche transactionnelle vis-à-vis de certains pays, mais dans l'ensemble,
17:44on aura bien un choc qui est sans commune mesure avec ce qu'on a connu sous Trump 1.
17:48Il pose des risques sectoriels dans certains pays, ou des risques pour certains pays qui
17:54vont être très exposés aux barrières tarifaires.
17:56Ça, ça va venir, d'une façon ou d'une autre.
17:58L'aspect tarif, vous dites, le coup politique de renoncer à cette logique-là, il est trop
18:04important pour Trump.
18:05Mais il ne sera peut-être pas aussi frontal que ce qu'il avait dit dans certaines de ses
18:08déclarations avant.
18:09Il va probablement évoluer entre « je ne fais rien » ou « je fais peu ».
18:15Ou « je mets 1000% de tarifs », comme il évoquait à un moment sur le Mexique.
18:18Et tous les partenaires commerciaux sauront qu'il y a une épée de Damoclès.
18:21S'ils n'acceptent pas certaines conditions de Donald Trump, ils se verront affecter des
18:27tarifs plus élevés.
18:28Donc ça va se passer comme ça, et il va falloir s'habituer en 2025 à vivre dans
18:32un environnement non stable.
18:33Et ça, l'instabilité de politique économique ou de politique tarifaire, en soi, c'est
18:38quelque chose qui est bavé pour le commerce mondial, il faut quand même le dire.
18:41Comment vous voyez le Trump 2.0 par rapport au Trump de 2016, et où est-ce que vous voyez
18:48les limites aujourd'hui de la doctrine Trump par rapport à ce qui a pu être mis en place
18:53déjà pour le premier mandat, notamment avec l'aspect tarifaire, commercial, etc. ?
18:58Le personnage, c'est le même.
19:00C'est le même, et il commence avec les mêmes méthodes, des tweets.
19:03Après, la situation économique est complètement différente.
19:07Début 2017, quand il a commencé son investiture, on n'était pas dans une situation où l'inflation
19:16était un problème aux Etats-Unis.
19:17On était sur un endettement autour de 100% du PIB, 105% du PIB, et on avait un déficit
19:25autour de 3%.
19:26Aujourd'hui, la situation est complètement différente.
19:30On vient de connaître une vague d'inflation plus que majeure dans l'économie mondiale,
19:34mais très forte aussi aux Etats-Unis, qui a choqué le monde entier et les Américains
19:37en premier.
19:38D'ailleurs, ils l'ont élu un petit peu pour ça aussi.
19:40La dette américaine, aujourd'hui, elle est autour de 124-125% du PIB, plus rien à voir
19:45non plus.
19:46Le déficit, Didier en parlait, on va finir quasiment autour de 7% du PIB cette année.
19:52Donc la situation est complètement différente.
19:54Les tarifs, oui, le bonhomme, ça sera la même méthode, par contre, il n'y aura peut-être
20:03pas autant de cartes où il y aura des forces de rappel, et la force de rappel, ça sera
20:08le marché.
20:09Si Scott Bessent ne veut pas le faire, c'est le marché qui s'en occupera, clairement.
20:13Si l'endettement part trop, si le déficit part trop, que ce n'est pas contrôlé, il
20:18y aura une pontification très forte des courbes de taux et ça créera…
20:21Et la vigilance du marché peut s'exprimer d'une manière très rapide dans le contexte
20:26actuel ?
20:27Évidemment, on le voit.
20:28Ces derniers temps, on l'a bien vu.
20:30C'est les Etats-Unis, c'est encore un monde différent, mais on l'a vu en Grande-Bretagne
20:35avec l'East-Russe, on l'a vu en ce moment, on le voit en France, dans une mesure peut-être
20:39encore un peu juste, mais Pauline en parlait, le spread de Boundaouaté à 80%…
20:44Mais vous le dites, les Etats-Unis vivent dans une forme d'exceptionalisme auquel
20:50on prête des marges de manœuvre supplémentaires du fait de cet exceptionalisme du dollar,
20:55des porte-avions, etc.
20:56Jusqu'à un certain point, je pense.
20:57Jusqu'à un certain point, et ça, ce sera le marché décidé.
21:02Mais on voit bien aussi que le marché a déjà réagi, quand même, depuis l'élection
21:06de Trump.
21:07Sur la remontée des taux à 10 ans, on a repris à peu près 80 points de base, et
21:11ces 80 points de base, quand vous les décomposez, c'est 50 points de base de primes de termes
21:15et 30 points de base d'évolution des taux courts ou moyens.
21:18Donc, les 50 points de base de primes de termes, c'est de la prime d'incertitude et c'est
21:22Trump.
21:23Donc, le marché réagit et peut réagir beaucoup plus fort s'il faudra.
21:26Sur la prime de termes, on est aujourd'hui à 20 points de base.
21:29On a eu l'habitude ces dernières années d'avoir une prime de termes négative, mais
21:32historiquement, 20 points de base de primes de termes, c'est faible.
21:34On a déjà connu des primes de termes à 1, 2, 3 %.
21:37Donc, avec des taux de directeur et une inflation qui est encore là, un programme à s'inflationnise,
21:43donc une fête qui va sûrement continuer à baisser les taux, mais jusqu'à un point
21:47limité, le taux à 10 ans, il a potentiellement de la marge si Trump déraille.
21:51Il aime bien aussi, les marchés restent un guide quand même important pour Donald
21:58Trump.
21:59Il commence beaucoup de rallyes, de meetings, mais déjà en 2016, en demandant comment
22:03va votre 401k, comment va votre contrat d'épargne-retraite ? Il aime bien que les gens soient contents
22:10de voir la performance de leur 401k, comme on dit, et ça, ça reste aussi quelque chose
22:17de transversal chez Trump.
22:19Je veux dire, cette logique de marché, la capacité à maximiser le portefeuille de
22:24l'américain moyen, le 60-40, ça reste quelque chose d'important pour lui ?
22:28Oui, au moins l'indice S&P, mais cela dit, je pense que l'impact d'inflation est beaucoup
22:34plus important cette fois-ci, parce qu'en 2016, les ménages se sont fichés complètement
22:39de l'inflation, parce que l'inflation était en dessous de 2 %, eux autres de 2 %, parce
22:42que l'impact de l'inflation, c'est la confiance des ménages, c'est binaire.
22:48Soit c'est super important, comme aujourd'hui, soit ils s'en fichent complètement.
22:52En 2016, ils se sont fichés complètement, parce que le taux d'inflation était très
22:55bas depuis très longtemps, donc il n'y a pas de souci.
22:57Aujourd'hui, c'est toujours vrai, et je pense que c'est une des raisons principales
23:06pour lesquelles Kamala Harris l'a perdue, parce qu'elle faisait partie de l'administration
23:11de Biden, et tous les acteurs ont dit non, le taux d'inflation de Trump est élevé,
23:16et il faut sanctionner le gouvernement, c'est Biden, c'est les démocrates, et voilà,
23:20on les sanctionne.
23:21Et je pense que c'est aussi simple que ça.
23:23Donc il sera jugé sur l'inflation ?
23:26Un peu, oui, un peu.
23:28Et beaucoup de gouvernements qui ont été aux manettes pendant ce choc inflationniste
23:33se retrouvent souvent mis dehors quand le temps des élections revient.
23:38Après les crises, ou les chocs inflationnistes.
23:39Ça vaut pour lui aussi, ça vaut pour lui aussi, même si a priori il ne se représentera
23:43pas.
23:44C'est un problème pour le Parti républicain, pas pour lui, parce qu'en 4 ans, lui, il
23:47part, il passe à la retraite, c'est un problème, mais pour le Parti républicain, c'est un
23:52vrai souci.
23:53Mais ça veut dire qu'il va y avoir des résistances au sein du Parti républicain, que tout le
23:56Parti républicain...
23:57Ça va être compliqué quand même.
23:58Ah oui ?
23:59Pour l'instant...
24:00Maga est partout dans le Parti républicain.
24:01Oui, et aussi, il y a un deuxième effet qui est quand même intéressant, qui est l'effet
24:04de Robert Kennedy Jr.
24:06Parce que c'est lui qui a quand même apporté les élections.
24:08Donc à la santé, secrétaire d'État en charge de la santé.
24:11Oui, mais qui était quand même, à la base, démocrate, comme Elon Musk à l'époque.
24:16À l'époque, il était démocrate aussi.
24:17Je me demande si Trump lui-même n'a pas donné au Clinton à l'époque.
24:22Enfin, voilà.
24:23Donc, en fait, c'était un moment démocrate.
24:25Mais c'est quand même important de dire ça, parce qu'effectivement, les démocrates,
24:29ils ont failli remporter les voteurs jeunes indépendants.
24:34Parce que c'était Robert Kennedy Jr. qui a remporté 16 électeurs pour les républicains
24:40pour Trump.
24:41C'est ça qui est quand même très, très important de dire.
24:44Donc lui, il a un effet très, très important qui n'a rien à voir avec 2016.
24:49Donc là, c'est un facteur qui est un peu compliqué à décrypter aujourd'hui.
24:54Mais je pense que ça a changé un peu l'impact de cette administration par rapport au 2016.
24:59D'accord avec l'idée que le choc inflationniste a été tel, que l'inflation va rester le
25:06juge de paix de Donald Trump vis-à-vis de ses électeurs, encore une fois.
25:10Exactement.
25:11Et là où je suis d'accord, c'est que le parti républicain n'est pas aussi monolithique
25:13qu'on le dit.
25:14C'est vrai qu'il y a une large majorité pro-Trump, mais au fil du temps, les républicains
25:18vont commencer à songer au mid-terme.
25:20La vie américaine est de deux ans.
25:22Et faites que c'est, voilà, depuis le temps qu'ils sont en élection, dès la mi-2025,
25:26la problématique pour les congressmen, ça va être les mid-terme.
25:29Et là, dans la mesure où Trump n'est pas rééligible, ils vont pouvoir prendre potentiellement
25:35leur distance.
25:36Et l'inflation a été un facteur absolument essentiel, un motif de vote absolument essentiel.
25:41Et donc là, en effet, il va falloir être très vigilant.
25:43Ce qui peut d'ailleurs permettre, ou ce qui pourrait inciter Donald Trump à ne pas pousser
25:48trop loin le curseur des barrières tarifaires, parce qu'au final, elles peuvent être payées
25:52par le consommateur.
25:53Il y a une incertitude sur qui va payer la facture, mais une partie sera à la charge
25:57des consommateurs.
25:58En termes de marché, comment ça se traduit, Didier ? On a vu 5% sur le 10 ans américain,
26:05ça n'a pas duré très longtemps, on a tout de suite vu que c'était déjà une limite
26:10pour beaucoup d'investisseurs, pour le marché actions, est-ce que ça reste un cadre d'analyse
26:15qui est valable aujourd'hui ? On a vu, à 4,50% sur le 10 ans américain, ça rachète
26:19un peu tout de suite.
26:20Est-ce qu'aller à plus de 5%, est-ce que dans le monde actuel, c'est envisageable ?
26:28Ou est-ce que 5% reste un plafond ?
26:30Aux alentours de 4,8%, il y aura des flux de rachats sur la dette américaine, des biais
26:36au jour d'aujourd'hui, au niveau auquel on est redescendu, notamment avec la nomination
26:40de Bessin.
26:41A 4,30%, il nous semble qu'il y a des risques de remontée.
26:43C'est bien, on a la fourchette, 4,30, 4,80, c'est un peu plus bas.
26:47Que dit le gérant obligataire ?
26:48La fourchette basse peut être un peu plus bas, mais je suis d'accord avec Didier sur
26:51la fourchette haute.
26:52Il y a des risques de hausse.
26:534,80, on est au milieu de la fourchette là, je pense.
26:56Il y a une chose qui paraît sûre, c'est que quels que soient les chocs, tous les
26:58chocs qui sont proposés par Trump sont des chocs qui vont provoquer des hausses de prix.
27:02Maintenant, le curseur de la hausse des prix est difficile à anticiper, mais on peut très
27:06bien voir à mi-2025, T3 2025, une nouvelle dérive de l'inflation qui s'écarte de
27:13la cible de la Réserve fédérale, et ça, ce n'est pas aujourd'hui dans les cours.
27:16Ça peut bloquer la fonction de réaction de la Réserve fédérale.
27:18Tout ça, ça peut générer quand même de la volatilité obligataire.
27:21Il faut être extrêmement prudent sur les taulons américains.
27:23La situation est très différente en Europe.
27:25Oui, on va en parler de l'Europe, mais oui.
27:28Non, non, je veux dire, elle est très différente aussi sur les taux courts, parce qu'effectivement,
27:31les taux longs, on a parlé des primes de termes et compagnie, ils peuvent remonter.
27:33Mais les taux courts, aujourd'hui, ont déjà quand même beaucoup anticipé, beaucoup plus
27:37que les taux longs.
27:38On le disait un petit peu tout à l'heure.
27:39On est à 4,25 sur le 2 ans américain.
27:42Avant le meeting de la fête de septembre, le marché, les fêtes fans futures étaient
27:47à 2,80.
27:48Quant aux neutres finales, on est à quasiment 4 aujourd'hui.
27:52C'est ça.
27:53Donc, ça a été complètement repricé sur les taux courts.
27:55Les taux longs, effectivement, vont évoluer dans une fourchette, mais pour le moment…
27:59Donc, il y a encore une poignée de baisse de taux possibles pour la réserve fédérale
28:04américaine dans ce monde-là.
28:05Voilà.
28:06Bon, après, encore une fois, les estimations de fêtes fans, on a vu ce que ça valait
28:09ces derniers temps.
28:10Oui.
28:11Ça peut changer une semaine avant un meeting.
28:14Et puis de beaucoup.
28:16Donc, ça vaut ce que ça vaut.
28:18Mais c'est ce qui est pricé dans le marché.
28:21Et actuellement, ce qui est pricé dans le marché, ça semble assez conservateur quand
28:23même sur les potentiels de baisse de taux.
28:26Donc, il n'y a pas trop de risques, à mon sens, sur la partie courte de la courbe des
28:29taux américaines.
28:30Par contre, la partie longue, c'est une autre histoire.
28:32La volatilité, là, pour rester au moins sur cette partie longue de la courbe.
28:36Ce qui est fascinant, c'est que la volatilité sur les marchés actions, elle, elle s'est
28:39effondrée, Edmund.
28:40En tout cas, sur le marché américain.
28:42Est-ce à dire que les actions américaines sous Trump vont vivre une vie formidable,
28:50je vois déjà les premiers objectifs de stratégie pour 2025.
28:54J'ai vu un 7000 à S&P 500.
28:56Oui, mais ils ont toujours tort tous les ans, les objectifs de début de l'année sont
29:01toujours nuls.
29:02Donc là, il ne faut même pas regarder ces objectifs, parce que c'est n'importe quoi.
29:06Est-ce qu'il peut mettre les actions en risque ? Je comprends la logique du marché obligataire,
29:10la volatilité, la nervosité que ça peut générer sur le marché obligataire.
29:13Est-ce que pour autant, il peut mettre les actions américaines en risque ?
29:18Je pense que le fait que les 7 magnifiques se traitent avec un ratio PE de 30 fois, c'est
29:24déjà en risque.
29:25Ça n'a rien à voir avec Trump, parce que c'était le cas avant Trump.
29:28Tout n'est pas la faute de Trump.
29:30Voilà.
29:31Donc si jamais le moment de bénéficiaire par action pour les 7 magnifiques se dégrade,
29:37là, ça c'est le risque.
29:39Parce que la valorisation est quand même très élevée.
29:42Et si on a des déceptions côté résultats, de l'autre côté, ça va être fortement
29:48sanctionné par le marché.
29:49Et ça n'a rien à voir avec Trump.
29:50Je pense que c'est ça le risque à court-moyen temps.
29:53Sauf que le marché factorise l'idée que Trump va prolonger au moins les baisses d'impôts,
29:58peut-être pouvoir en remettre ici et là.
30:00Mais ça aussi, c'est n'importe quoi pour les 7 magnifiques.
30:02Ils ont des fiscalistes qui sont topissimes.
30:05Ils ont quand même optimisé leur taux d'imposition depuis longtemps.
30:11Non, c'est plutôt pour les moines et petits capis où ça joue.
30:14Parce qu'eux, ils paient vraiment les impôts aux Etats-Unis.
30:18Donc si jamais le taux d'imposition pour les sociétés baisse aux Etats-Unis,
30:23ça va avoir un plus fort impact positif sur les moines et petits capis,
30:26qui sont quand même derrière, moins chers que les gros capis.
30:30Donc c'est plutôt là où vous avez envie d'être confortable aujourd'hui.
30:33Oui, voilà.
30:34Moi, je préfère largement.
30:35On conseille à nos clients d'acheter plutôt les moines et petits capis aux Etats-Unis.
30:40Situation en Europe très différente, vous dites.
30:42Quand les Etats-Unis sont toujours à la recherche de la haute pression pour leur économie,
30:47que ce soit sous Trump ou sous Biden.
30:49D'ailleurs, ça reste une logique fondamentale quand même chez les Américains.
30:53Qu'en est-il chez nous en Europe ?
30:55Qu'est-ce que ça implique pour la Banque Centrale Européenne ?
30:59Et qu'est-ce qu'on peut dire des actifs européens
31:02qui, visiblement, n'intéressent vraiment plus personne à part les Européens ?
31:06Il y a un trou d'air conjoncturel évident qui se profile.
31:10On a déjà des indicateurs qui sont montrés qu'il est en train de prendre forme.
31:14Ce trou d'air conjoncturel est lié à l'incertitude.
31:17Notamment, on pense à l'incertitude en Allemagne, en France.
31:19Plusieurs pays de la zone euro vivent des périodes incertaines sur le plan politique
31:23qui peuvent inciter évidemment les chefs d'entreprise à modérer ou à reculer leurs projets d'investissement.
31:30Ceci étant dit, il ne faut pas non plus sombrer dans un excès de pessimisme sur l'Europe.
31:35Pour le moment, ce qu'on voit, c'est un narratif extrêmement favorable aux Etats-Unis,
31:39qui me semble excessivement favorable parce que tout ne va pas se passer de façon aussi profitable à l'économie américaine.
31:45On ne voit que les aspects positifs pour l'instant. On n'a pas vu encore le revers de la médaille.
31:49Exactement. Et on ne voit que les aspects négatifs du côté de l'Europe.
31:52Bien sûr, il y a un trou d'air conjoncturel.
31:54Oui, il y aura des mesures tarifaires qui peuvent toucher certains pays européens.
31:58Mais ceci dit, on a quand même une montée des salaires réels qui va soutenir la consommation.
32:03On a des volants d'épargne qui sont en Europe très importants,
32:06mais qui seraient d'ailleurs urgents de mobiliser pour financer l'investissement.
32:09C'est un autre débat, bien sûr, mais c'est un débat qui sera sur la table de la Commission européenne.
32:13Ça, c'est un autre débat, la mobilisation de l'épargne excédentaire qu'on a en Europe.
32:17Donc, il y a des possibilités en Europe de résilience.
32:23Et puis, moi, ce que je note, c'est aussi qu'il y a beaucoup de petits pays de l'Union européenne
32:27qui ont des performances macroéconomiques solides.
32:29Alors, on regarde beaucoup la France et l'Allemagne. C'est naturel.
32:32Mais quand on regarde les petits pays, on a la Grèce, le Portugal, l'Irlande, la Croatie.
32:38On a des pays qui ne seront pas loin de 2% de croissance l'an prochain.
32:41L'Espagne fera peut-être mieux que les Etats-Unis cette année.
32:43Donc, ces pays, alors chacun ne pèse pas lourd dans l'ensemble de la zone euro,
32:47mais ces pays, pris simultanément, représentent un bon 30% de la zone euro en poitrine.
32:51Donc, ça, c'est quelque chose qui joue dans la prévision de l'économie européenne
32:55et donc qui peut provoquer ou en tout cas atténuer le choc qui viendrait du commerce excédentaire.
33:01Et ce qu'on voit en termes de valorisation d'actifs, parce que c'est ça votre question,
33:04la valorisation des actifs escompte quand même un choc conjoncturel majeur,
33:08pas seulement un trou d'air.
33:09Même si on a toujours une décote des actions européennes par rapport aux Etats-Unis.
33:13Oui, mais une décote structurelle, historique,
33:15mais qui est d'une certaine façon liée au fait que la dynamique des profits est inférieure,
33:18que la croissance potentielle est inférieure.
33:20Mais par-delà cette décote structurelle des actions européennes vis-à-vis des actions américaines,
33:25si on regarde les grands écarts qui s'est élargi depuis l'élection de Donald Trump
33:29et notamment en devise commune, parce que l'euro a aussi chuté,
33:32il va arriver un moment où les investisseurs étrangers vont vouloir se repositionner
33:37sur des titres qui sont très décotés dans une devise qui est très sous-évaluée.
33:40La thématique c'est quand le faire.
33:42Ce n'est probablement pas le bon moment à court terme compte tenu de l'incertitude et de politique,
33:46mais il me semble assez évident qu'en 2025, peut-être qu'il faudra attendre le printemps,
33:51le mi-2025, nul ne sait au jour d'aujourd'hui,
33:54qu'il y aura des opportunités de réallocations très profitables vers les actifs européens qui ont été très décotés.
34:00Et là, il n'y a pas que les petites capitalisations américaines qui nous intéressent aussi,
34:04je fais une parenthèse, mais il y a aussi bien sûr les petites et moyennes capitalisations européennes
34:08qui pourraient profiter de la baisse des taux d'intérêt en Europe,
34:11du fait qu'on aura peut-être une clarification sur le plan de la politique budgétaire allemande,
34:15ça c'est un grand dossier que fera l'Allemagne post-élection.
34:19Donc tous ces éléments-là pourraient aider à construire un narratif plus favorable aux actifs européens,
34:24mais je crois qu'il va falloir attendre de sortir du trou d'air dans lequel on est en train.
34:29Marché, les investisseurs globaux attendront d'avoir quand même une accumulation de preuves, de confiance,
34:34c'était Jérôme Poel qui nous disait on cherche la confiance,
34:37il faut que les investisseurs globaux aient un peu plus confiance dans cette résilience européenne.
34:42Clarification de ce que fait Trump de la vie de l'Europe et des réactions,
34:45des réactions politiques en Allemagne, je pense que c'est les deux, au moins à minima, les deux nécessités.
34:50Et une BCE qui se rend capacité de délivrer tout ce qu'on attend d'elle,
34:53parce que là pour le coup les attentes de marché sont quand même très ambitieuses.
34:58Très fortes.
34:59Très fortes.
35:00Et beaucoup trop peut-être.
35:01Et beaucoup trop peut-être.
35:02C'est quoi ? 1,75 vu, c'est ça, en fin 2025 pour le taux de dépôt de la Banque Centrale Européenne ?
35:071,65.
35:081,65, ok.
35:09On est à 3,25 aujourd'hui.
35:11Sur le taux final, c'est déjà en dessous des taux neutres qu'on pourrait estimer,
35:17ou des taux d'équilibre qu'on pourrait estimer plutôt que des taux neutres.
35:21On va être autour de 2,25 en taux neutre en zone euro.
35:24En dessous, on est sur des politiques un peu plus expansionnistes, moins restrictives du moins.
35:28Donc là le marché price déjà deux cut en dessous d'un taux neutre minimum.
35:35Et sur les prochains meetings, ça s'accélérerait encore une fois selon les estimations de marché.
35:41La baisse de décembre, elle est complètement actée en zone euro.
35:44Mais c'est, j'en regardais encore ce matin, il y a 30% de chance que ce soit un 50 points de base.
35:50Donc le marché est très optimiste sur les baisses de taux à venir en zone euro.
35:55Ça rejoint ce que dit Didier.
35:57L'état de l'économie européenne, elle est ce qu'elle est.
36:00On a encore eu une énorme divergence vendredi sur les PMI.
36:03Les PMI allemands, français de la zone euro en général sont sortis assez catastrophiques.
36:08Alors qu'aux Etats-Unis, c'est les services 57 composites à 55.
36:14On est composite à 48 en zone euro.
36:17Donc ok, on a cette dichotomie entre les deux zones.
36:21Mais qui est très loin dans les cours par contre.
36:24Dans les cours des actions et dans les cours des taux.
36:281,65 le taux d'arrivée en zone euro contre 4 aux Etats-Unis.
36:32On est sur des valeurs.
36:35Dans ce contexte là, ça aurait du sens que la BCE envoie un 50 points de base le 12 décembre prochain.
36:40Ça pourrait être perçu comme étant une prise de conscience, un signal fort.
36:46Qu'on n'a pas envie justement d'être obligé de retomber à 1,65 de taux de dépôt.
36:53Ça pourrait être un signal. Est-ce qu'ils vont le faire ? J'en sais rien.
36:56Personnellement, je pense que non.
36:58Je pense qu'ils vont rester sur leur mood de 25 points de base.
37:01Et de couper de 25 points de base à chaque meeting jusqu'à arriver à 2 déjà.
37:05De 25.
37:07Mais ça ramènerait les taux à 2 sur ce rythme là au milieu d'année prochaine.
37:11Donc ça reste assez proche malgré tout.
37:14Est-ce qu'ils ont besoin de couper de 50 points de base d'un coup ?
37:17Avec toutes les incertitudes qu'il y a autour de la politique tarifaire de Trump aussi.
37:20Qui pourrait être inflationniste en zone euro.
37:24Beaucoup de membres de l'ABCE se sont exprimés ces derniers jours.
37:28Philippe Leyne, le gouverneur grec aussi, l'italien Panetta.
37:35Je ne pense pas qu'il y aura 50 points de base.
37:37Ils seront encore dans l'attente de la progressivité.
37:40Le côté graduel l'emporte toujours Didier Dacor, Edmund aussi.
37:44C'est parce que c'est l'ABCE ou ce serait le moment d'envoyer un 50 points de base ?
37:49Non parce que c'est l'ABCE, c'est comme ça.
37:52Les banques sont assez conservatrices.
37:55Donc pourquoi aller à 50 points de base ?
37:57Pour éviter peut-être d'aller à un 50 au final sur le taux de dépôt.
38:00Ils peuvent instrumentaliser leur jeu de prévision économique
38:03pour faire passer l'idée d'une forme de forward guidance
38:06qu'ils sont prêts à en faire davantage.
38:08Donc il faut quand même avoir en tête que du côté des banquiers centraux,
38:10la communication compte pour beaucoup.
38:12Et les prévisions macroéconomiques sont un instrument de communication.
38:15Et là il y aura les nouvelles prévisions en décembre.
38:17Donc les nouvelles prévisions ce sera une façon de faire passer au marché l'idée.
38:20Parce que s'ils annoncent une baisse de leur prévision de croissance économique,
38:23de facto les investisseurs seront confortés dans leurs attentes.
38:27Il faut dire que dernièrement tout le monde était en train de baisser leur prévision
38:32de croissance économique pour la zone euro 2025.
38:35Donc la baissière va simplement suivre la tendance baissière.
38:38Malgré les arguments de Didier, c'est sûr que tout le narratif de la reprise
38:42du rebond conjoncturel de la zone euro en 2025,
38:45il a été un peu affaibli avec le vide politique qui s'installe un peu de partout
38:49et les incertitudes que ça génère.
38:50Affaibli mais il ne disparaît pas complètement.
38:52Affaibli mais il ne faudrait pas le dévacuer pour autant.
38:55Sur les actifs européens, qu'est-ce que vous dites aujourd'hui Edmond ?
38:58C'est tentant, on a envie d'être contrariant.
39:00Oui mais surtout sur le Royaume-Uni parce que je pense que le Royaume-Uni
39:05va être un peu moins touché par les tarifs que la zone euro
39:08parce que le Royaume-Uni exporte très peu de choses.
39:10Donc déjà c'est une économie un peu bizarre mais ça c'est la première chose.
39:14Deuxième chose, les actifs sont très peu chers.
39:17Troisième chose, contrairement, si on regarde le marché de Forex,
39:22le sterling, oui ça s'affaiblit contre le dollar mais beaucoup moins que l'euro.
39:27Donc ça se renforce contre l'euro donc c'est quand même intéressant de voir.
39:30Pour un investisseur européen, c'est pas mal.
39:32C'est pas mal, exactement.
39:34Et si on regarde les actions britanniques,
39:36on a quand même un rendement dividende aux alentours de 4% qui est quand même pas mal.
39:40Donc il y a des choses à jouer.
39:43D'accord avec l'idée du UK ?
39:45Non ça se traduit sur les taux.
39:47Moi c'est un de mes gros calls du moment.
39:49C'est vrai qu'on parle toujours aux Etats-Unis et Europe
39:53mais le UK est dans une situation qui est un petit peu entre les deux.
39:59Généralement quand on regarde le CPI UK,
40:03il se balade généralement entre l'US et la zone euro.
40:07Par contre au niveau des politiques monétaires actuelles,
40:09la BOE est sur un stance égale à la Fed.
40:13On est sur les mêmes niveaux de taux.
40:15Ils ont baissé même un coup de moins que la Fed.
40:17Et les anticipations sont encore pires qu'aux Etats-Unis.
40:20On attend un taux neutre au-dessus de 4% au UK.
40:23Donc là ils auraient de la marge pour en faire plus ?
40:25Clairement et il y a encore du jus dans le marché sur le UK.
40:29Ce qu'on a pu en zone euro avec des anticipations à 1,65 de taux neutre.
40:33Et les US c'est hyper incertain avec Trump.
40:35Donc le UK c'est un peu le sweet spot à mon avis.
40:39J'entends.
40:40Et ça peut avoir un impact positif sur la croissance
40:42parce que c'est quand même une économie qui est très sensible aux taux variables
40:45à cause du marché immobilisé.
40:47Exactement.
40:48Bon, on suivra effectivement le UK de Kirsten Hammer.
40:51Je voulais qu'on dise un mot de l'Allemagne bien sûr.
40:54Comment vous voyez se mettre en place le débat, la conversation
40:57à l'occasion des élections fédérales du 23 février prochain
41:00dans le paysage politique allemand Didier ?
41:03Et concrètement, quand on dit qu'il faut déverrouiller le budget allemand.
41:08Je veux dire, nous Français, on n'a pas, personne n'a envie de voir
41:13la dette sur PIB allemande monter à 120 points.
41:16Mais je pense que les Allemands n'en ont pas envie non plus.
41:18Voilà.
41:19Donc s'il faut respecter ce que les Allemands ont envie de voir
41:21pour leur propre pays, jusqu'où ça nous emmène cette histoire
41:24de déverrouiller un peu les limites budgétaires
41:28que l'Allemagne se fixe à elle-même
41:30en plus des limites qui sont fixées à l'ensemble des participants de la zone euro.
41:34Non mais déverrouiller, ça ne veut pas dire qu'on ouvre la porte en grand.
41:37C'est un premier élément.
41:38Donc déverrouiller, ça veut dire revoir la règle du frein à l'endettement
41:41qui impose un déficit budgétaire maximal de 0,35% du PIB
41:44corrigé du cycle, donc un quasi-équilibre des finances publiques.
41:46Et donc l'économie allemande est en panne.
41:49Il y a des besoins d'investissement en infrastructures qui sont gigantesques.
41:52Du côté de la défense également.
41:53Et je crois qu'il y a un consensus qui est transpartisan.
41:56Un consensus, le mot est fort.
41:58Mais en tout cas, une approche transpartisane qui est en train de se construire
42:01sur l'idée de mobiliser des fonds à minima
42:04pour financer certaines dépenses d'infrastructures et des dépenses de défense
42:08qui exigent une réforme de cette règle du frein à l'endettement
42:12qui est inscrite dans la Constitution.
42:14Alors là, le diable est dans les détails, c'est un peu technique.
42:16Mais il faut quand même les deux tiers de la Chambre haute et de la Chambre basse
42:19pour parvenir à lever cette règle du frein à l'endettement.
42:23Donc il ne faut pas que le débat effraie trop non plus.
42:26Comme vous dites, il faut de la mesure dans ce débat.
42:28Il faut de la mesure.
42:29Ce qui est intéressant et courageux, c'est que CDU et CSU
42:31qui étaient historiquement assez hostiles sur le fait de revenir sur cette règle
42:35disent ouvertement qu'ils sont en fait pour mobiliser certains fonds
42:39en ligne de ce point de vue avec le SPD.
42:42Ils profiteraient probablement de cette opportunité pour baisser certains impôts.
42:46Donc on va avoir de la négociation politique.
42:48Alors dire un mot quand même sur l'équilibre politique en Allemagne.
42:50On a la coalition qui éclate a priori.
42:52A priori, les élections auront lieu en effet le 23 février.
42:55Et suite à ces élections, il y a deux possibilités.
42:57Soit on a une coalition bipartie, c'est-à-dire CDU-CSU plus SPD.
43:01Et là, on peut avoir un contrat de coalition qui se forme assez rapidement
43:04et un accord politique qui se forme assez rapidement.
43:06Soit ils n'ont pas la majorité.
43:08Les derniers sondages montrent qu'ils n'auraient pas à eux seuls la majorité.
43:11Auquel cas, il faut s'adjoindre le support d'un troisième parti,
43:14soit le FDP qui peut être au corps au Parlement ou l'UPR.
43:18Donc là, il y a beaucoup d'incertitudes.
43:19On n'est même pas certain que le FDP sera au Parlement.
43:22Oui, il est à moins de 5%.
43:24Oui, il est juste à la ligne de flottaison de 5%.
43:28Donc il y a beaucoup de conditions.
43:30Mais en effet, il y a la possibilité, s'il n'y a pas le FDP,
43:33de proposer au Parlement allemand d'ici la mi-2025
43:37une réforme de cette règle du frein à l'endettement
43:39qui permettrait à l'Allemagne de faire davantage de dépenses.
43:42Alors un mot là-dessus.
43:43Sur le plan de l'impact direct de ce type de réforme,
43:46c'est-à-dire des plans budgétaires qui seraient décidés plus tard en 2025.
43:51L'impact direct ne sera pas avant 2026.
43:53Maintenant, en termes de communication,
43:55il est clair que si les Allemands commencent à voir...
43:57C'est un signal quand même.
43:58Voilà, il y a un effet signal, de signalétique,
44:00qui a compté du printemps ou de l'été,
44:01peut être assez favorable à l'économie allemande
44:03et, soit dit en passant, nourrir une vision un peu plus positive
44:08sur l'évolution de l'Europe.
44:11Parce que je pense que ce qu'on vit aujourd'hui en Europe
44:13du côté des PMI, c'est un choc de confiance.
44:15Ce n'est pas un choc structurel.
44:17On a des éléments fondamentaux pour dire que la demande interne
44:19devrait davantage se reprendre en Europe.
44:21Mais on a un choc de confiance qui provoque ce trou d'air.
44:23Et donc, c'est un élément assez important
44:25de voir une clarification politique en Allemagne,
44:27également sur la politique budgétaire,
44:29et de voir l'Allemagne s'engager sur des réformes structurelles internes
44:33et puis des politiques...
44:35Mais qui bénéficieront d'abord aux Allemands.
44:37Il ne faut pas se leurrer.
44:39Et puis, il y a d'autres débats qui vont venir sur le vent.
44:41Et ce qui bénéficie à l'Allemagne,
44:42ça peut aussi bénéficier à l'ensemble...
44:45Et puis, la défense allemande,
44:47le débat sur la défense allemande va venir de façon concomitante
44:49avec le débat sur la défense européenne
44:51et les fonds qui sont mobilisables à l'échelle européenne
44:53pour financer les efforts de défense.
44:55Et ça, je pense que ça va retenir l'attention.
44:57Et ça fait partie des négociations avec Trump.
44:59Trump va quand même obliger que les membres bretagnes,
45:01surtout les membres bretagnes hautaines,
45:03en Europe, qui ne dépensent pas le 2% de PIBOG actuellement,
45:07vont dépenser 2% dès demain.
45:09Et 2%, ce serait un minimum.
45:11Et là, il faut bien comprendre le débat.
45:13Trump, en effet, souhaite ça,
45:15parce qu'on sait que jusqu'à maintenant,
45:16les deux tiers des importations de biens de défense
45:18viennent des États-Unis.
45:19Donc aujourd'hui, les Européens ont devant eux une feuille de route
45:22qui consiste à créer un écosystème
45:24où ils puissent renforcer leurs efforts de défense,
45:26mais sans provoquer des importations en revenant des États-Unis,
45:28c'est-à-dire quelque chose qui...
45:30C'est en discussion.
45:31La France demandait que ce soit effectivement quelque chose
45:33de tourné vers l'industrie européenne
45:35et les industries européennes.
45:36C'est exactement ça.
45:37Visiblement, il y a quand même l'idée
45:38qu'il faudra accepter 35% quand même
45:40de produits, d'importations
45:42pour construire une filière industrielle de défense.
45:45Je pense qu'il y a deux choses qu'il faut qu'on achète en Europe.
45:47C'est les produits de la défense des États-Unis,
45:50mais aussi les GNL, les gaz.
45:52Oui, c'est ce qu'on dit.
45:53Parce qu'on peut importer...
45:54On a besoin de gaz.
45:55Nous, eux, ils en ont beaucoup.
45:56On paye six fois plus cher pour notre gaz
45:58que le gaz naturel aux États-Unis.
46:00Donc là aussi, il y a un truc à faire.
46:02Ils nous en vendent déjà un peu quand même.
46:04Un peu, mais on peut faire beaucoup plus.
46:06On peut importer beaucoup plus.
46:07On peut importer beaucoup plus.
46:08Bon, vous imaginez un monde
46:09où il y aurait plus de dettes allemandes en circulation ?
46:11C'est possible ?
46:12Jusqu'à une certaine mesure.
46:14Ça reste...
46:15Non, mais la première réaction du marché
46:17quand la coalition a explosé,
46:18ça a été quand même de voir effectivement
46:20le taux allemand à 10 ans se tendre un petit peu.
46:23Il y aura peut-être plus de papiers de moins.
46:25Après, ce qui est toujours intéressant de regarder,
46:27c'est quand même les spreads par rapport aux autres.
46:29Ça ne s'est pas tendu non plus plus que ça
46:32sur l'emprunt d'État allemand.
46:35Ça a remonté un petit peu partout.
46:36Les autres ont suivi l'Allemagne aussi.
46:39Il n'y a pas un grand sujet là-dessus, je pense.
46:42Enfin, sur le fait que les Allemands...
46:44Vont lâcher les bannes ?
46:45Non.
46:46Ils lâchent peut-être un peu.
46:47Mais ce n'est pas un pays qui va...
46:48Ça ne va pas lâcher à 120 %.
46:50Même dans ses mémoires parues aujourd'hui,
46:52Angela Merkel reconnaît qu'une réforme
46:55de la règle d'or et du frein à l'endettement
46:57semble nécessaire aujourd'hui.
46:58On regarde des enjeux qui ont changé.
47:00Et puis les termes ont été réformés, pas abandonnés.
47:02Ah non, non, non.
47:05Il n'y a que nous pour imaginer ça.
47:06Mais chez eux, c'est bien.
47:07On parle d'une réforme.
47:08Merci beaucoup.
47:09Merci d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
47:11Thomas Vespirit, Asset Management.
47:13Edmund Fink, BNP Paribas Wealth Management.
47:15Didier Borowski, Amundi Institute.
47:28Le dernier quart d'heure de Smart Bourg.
47:29Chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
47:30Le thème ce soir, c'est celui des territoires.
47:33Les forces des territoires.
47:34Nous en parlons avec Renan Lemoyal,
47:36qui est cofondateur et directeur général d'Épopée Gestion.
47:39Renan Lemoyal, bonsoir.
47:40Bonsoir.
47:41Merci beaucoup d'être avec nous.
47:42Un mot de ce qui a conduit à la création d'Épopée Gestion.
47:45Elle a été créée en 2020 par vous et d'autres.
47:48Vous êtes cofondateur, Renan.
47:50Vous quittiez à l'époque Crédit Mutuel Arkea,
47:53c'est comme ça qu'on l'appelait,
47:54après avoir dirigé pendant 12 ans cette maison.
47:57Quel est le diagnostic que vous avez porté justement
48:00à l'époque de la création d'Épopée Gestion
48:03sur la question de la place des territoires ?
48:05C'est votre mantra.
48:06Il faut même, vous ne dites pas investir,
48:08c'est réinvestir les territoires.
48:10Il y a une notion d'oubli.
48:11Exactement.
48:12En fait, quand j'ai quitté Arkea,
48:13effectivement, cette belle maison en 2020,
48:15c'était juste avant le Covid, si on s'en rappelle un peu,
48:17c'est en février 2020.
48:18Le diagnostic que je faisais à l'époque avec mon associé,
48:20moi qui partageais pas mal et toujours ma vie
48:22entre Paris et province,
48:23c'est qu'on a un pays qui est magnifique, la France.
48:25C'est un pays qui est un peu concentré
48:27dans les grandes métropoles.
48:28Les habitants, les agents économiques,
48:30la pollution, les maladies,
48:31parfois, ça en fait référence au Covid.
48:33Et donc, nous, on s'est interrogé en se disant
48:35mais qu'est-ce qu'on peut faire, nous,
48:36pour rendre un peu à notre pays
48:37ce qu'il nous a donné dans notre carrière ?
48:39Et donc, il y a un truc qu'on sait bien faire,
48:40c'est l'investissement et l'accompagnement des entreprises.
48:42On sait que dans les territoires,
48:43il y a un gros enjeu,
48:45c'est de réussir à faire recréer des grandes réussites
48:47comme il y a pu en avoir avec le groupe Leduf,
48:49le groupe Samsic, Roulier et quelques autres,
48:51pour que finalement, les entreprises se créent,
48:53grandissent, créent des emplois,
48:54créent des emplois autour
48:55et finalement, se fassent vivre des écosystèmes globaux
48:57faisant en cela, comme M. Jontin faisait l'approche sans le savoir,
49:00de l'écologie, de l'impact sociétal et de l'impact économique.
49:03C'est cette idée toute simple
49:04qui a présidé au choix de créer Popogestion à l'époque.
49:08Mais quand vous dites réinvestir,
49:09ça veut dire qu'il y a eu une forme d'oubli.
49:11En tout cas, il y a l'idée que les investisseurs,
49:13les professionnels de l'investissement
49:15n'ont peut-être pas bien capté
49:17tout ce qui fait la force de ces territoires
49:20mais tout ce qui les caractérise également
49:22dans leur manière de fonctionner
49:23par rapport aux places et aux endroits
49:25beaucoup plus centralisés.
49:26Nous, on s'adresse pas mal au Grand Ouest
49:27qui est une région assez particulière.
49:28C'est une terre d'entrepreneurs, c'est vrai,
49:29mais une terre d'entrepreneurs
49:30qui ont compris que pour vivre heureux,
49:31il faut se cacher.
49:32Ça a beaucoup de mérites mais des inconvénients,
49:34notamment de ne pas être bien identifiés
49:35par les investisseurs.
49:36Effectivement, c'est vrai,
49:37pendant très longtemps,
49:38c'est moins vrai aujourd'hui parce qu'on y est
49:40mais parce que d'autres y sont aussi,
49:41ces territoires n'étaient pas vraiment investis
49:44au premier sens du terme
49:45par les grands investisseurs.
49:46Les deals n'étaient pas identifiés,
49:48les tickets mis dans les entreprises
49:49n'étaient pas suffisants.
49:51Bref, le passage à l'échelle n'était pas simple.
49:52Donc, réinvestir les territoires
49:53avec ce double sens,
49:54pour réinvestir,
49:55ça a d'abord voulu dire pour nous
49:56router 700 millions d'euros
49:58pratiquement depuis 4 ans
49:59vers les territoires.
50:00Donc, c'est une de nos grandes fiertés
50:01que de se dire
50:02que ces grands investisseurs
50:03qui nous accompagnent,
50:04ils mettaient d'abord leur argent ailleurs
50:05et depuis qu'ils sont avec nous,
50:06ils le mettent pour une bonne partie
50:07dans le Grand Ouest.
50:08Et le deuxième sujet,
50:09ça a été d'être au contact des entreprises
50:11pour les sourcer les dossiers
50:13mais aussi pour les accompagner,
50:14recruter un DG,
50:15aller à l'international,
50:16faire sa stratégie marketing avec lui,
50:19être un partenaire finalement
50:20qui même en étant minoritaire souvent
50:21est capable d'apporter autre chose que l'argent.
50:23Ça, je pense que c'est un gros atout
50:24qu'on a pu apporter
50:25vis-à-vis du territoire en question
50:27et de nos investisseurs.
50:28Qu'est-ce qui caractérise
50:29le fonctionnement de ces écosystèmes ?
50:30Pour bien sourcer les dossiers,
50:31comme vous dites,
50:32pour bien appréhender
50:33les cas d'investissement,
50:34il faut comprendre
50:35comment ça fonctionne
50:36dans une région comme le Grand Ouest
50:38mais peut-être aussi
50:39dans des bassins
50:40ou des localités
50:41avec des périmètres
50:42un peu plus restreints également.
50:44Pour filer un peu l'aboutage,
50:45Renan Lemoyel,
50:46ça sonne breton.
50:47Effectivement,
50:48il faut d'abord y être.
50:49Je dis ça à l'intérieur du monde
50:50mais c'est vrai.
50:51Être partout,
50:52mais là avant tout.
50:53L'investissement,
50:54on le voit souvent
50:55dans nos métiers financiers
50:56mais avant d'être financier,
50:57c'est une entreprise,
50:58un entrepreneur,
50:59donc il faut être à son contact,
51:00il faut être proche de lui
51:01pour sourcer les dossiers,
51:02il faut être là où ça se passe
51:03et là où ça se passe,
51:04c'est pour ce qui nous concerne
51:05en tout cas dans le Grand Ouest
51:06donc on est partout sur le territoire,
51:07partout où il y a des entrepreneurs,
51:08partout où on peut sourcer les dossiers
51:09et c'est comme ça d'abord
51:10qu'on arrive à attraper la matière.
51:12Parce que la finance,
51:13c'est la confiance
51:14et accepter que quelqu'un
51:15rentre à son capital,
51:16c'est beaucoup de confiance.
51:17Et puis derrière,
51:18je pense qu'on montre aussi
51:19la valeur ajoutée.
51:20Pourquoi ?
51:21Parce que nous,
51:22on n'est pas un des plus gros acteurs
51:23qui existent,
51:24c'est le moins qu'on puisse dire
51:25et donc on ne nous a pas attendu
51:26pour faire de l'investissement.
51:27En revanche,
51:28ce qu'on peut apporter
51:29de différent parfois,
51:30c'est cette capacité
51:31à être autre chose
51:32qu'un investisseur financier,
51:33quelqu'un qui va être capable
51:34d'être l'oreille de l'entrepreneur,
51:35de l'aiguiller aux bons endroits,
51:36de lui donner des bons conseils,
51:38et ça,
51:39ça crée beaucoup de valeur
51:40au-delà du financier.
51:41Et donc,
51:42c'est toute cette petite mayonnaise
51:43qu'il faut réussir à bien assembler
51:44pour créer de la valeur
51:45et finalement être capable
51:46de vraiment leverager
51:47le territoire en question.
51:48Concrètement,
51:49chez POP Gestion,
51:50comment est-ce que ça se décline ?
51:51Quelles sont les dimensions d'investissement,
51:54les segments de marché
51:55qui vous intéressent ?
51:56Comment est-ce que vous accompagnez
51:57justement ces entrepreneurs
51:58sur le plan financier
51:59mais au-delà ?
52:00Nous, ce qu'on aime bien,
52:01je dis souvent,
52:02on aime bien identifier un problème
52:03et lui apporter une solution
52:04par de l'investissement
52:05et de l'accompagnement.
52:06On fait donc du VC,
52:07nos Venture Capital,
52:08les startups,
52:09parce que les startups,
52:10elles ont beaucoup de potentiel en région,
52:12mètre carré moins cher,
52:13turnover plus faible,
52:14salaire moins élevé.
52:15Donc,
52:16toutes les conditions économiques qui vont bien,
52:17en revanche,
52:18elles sont plus loin,
52:19moins connectées aux écosystèmes,
52:20plus de mal à trouver l'argent.
52:21Donc là,
52:22un problème,
52:23une solution,
52:24l'argent et la connexion
52:25aux écosystèmes en question.
52:26Il faut du Capdev,
52:27donc de l'investissement dans les PME.
52:28Là,
52:29l'idée,
52:30c'est de créer les grands champions de demain
52:31et de la même manière,
52:32les PME,
52:34elle ne réussit pas,
52:35mais quelle est la PME
52:36qui arrive à lever 5 ou 10 millions d'euros aujourd'hui ?
52:37Or,
52:38pour créer des champions en région,
52:39il faut lever de l'argent.
52:40On essaye également
52:41d'accompagner les PME
52:42de ce point de vue-là.
52:43On a identifié
52:44que certains entrepreneurs
52:45ont besoin,
52:46parfois,
52:47pour pouvoir investir
52:48dans leur outil de production,
52:49de pouvoir vendre leurs actifs immobiliers,
52:50bureaux,
52:51logistiques,
52:52outils d'exploitation.
52:53Mais il n'y a pas d'acteurs
52:54sous des tickets de 10, 15 millions d'euros.
52:56Les gros acteurs,
52:57c'est trop petit pour eux.
52:58Donc nous,
52:59on a créé un véhicule
53:00qui agrège tout ça,
53:01via ce qu'on appelle
53:02le sell and lease back.
53:03Ce n'est pas très joli.
53:04De vendre,
53:05de louer ses locaux,
53:06de réinvestir dans son actif.
53:07Ça, c'est un troisième métier.
53:08Et le quatrième,
53:09c'est l'infrastructure.
53:10Un jour,
53:11on identifie
53:12qu'il y a une belle boîte
53:13qui s'appelle Zephyr & Boré
53:14qui crée des cargos à voile,
53:15des voiles métalliques,
53:16pour faire des liaisons
53:17entre Le Havre et New York
53:18sur du chargement du fret,
53:19des bateaux de 200 mètres de long.
53:20Simplement,
53:21c'est un bateau
53:22qui a besoin d'être financé
53:23de l'Orient,
53:24de mettre à l'échelle
53:26et qui ne trouve pas de financement.
53:27De la même manière,
53:28on arrive à financer
53:29les gens de véhicules.
53:30Voilà un peu
53:31la typologie d'acteurs
53:32qu'on accompagne.
53:33Pourquoi on le fait ?
53:34Un problème, une solution.
53:35L'investissement,
53:36l'accompagnement.
53:37Et vous le dites,
53:38vous parlez,
53:39vous rencontrez des entrepreneurs
53:40qui sont coupés
53:41de cet écosystème financier,
53:42parfois très parisien,
53:43voire très européen,
53:44même aujourd'hui.
53:45Il n'y a pas de problème de code.
53:46Il ne faut pas généraliser.
53:47Il y a des acteurs
53:48qui font très bien leur métier
53:49en région,
53:50y compris à Paris.
53:51Il n'y a pas d'ostracisme.
53:52Moi, ça m'en faut.
53:53C'est un sujet qui n'est pas
53:54qu'une confiance financière
53:55mais d'être du cru,
53:56si on peut se permettre
53:57l'expression,
53:58c'est un vrai sujet.
53:59Parce que,
54:00accepter que quelqu'un,
54:01si je prends l'exemple du capital,
54:02rentre votre capital,
54:03si c'est une boîte familiale,
54:04c'est encore pire,
54:05j'allais dire,
54:06c'est une intimité
54:07très très forte.
54:08C'est vrai que cet ingrédient-là,
54:09on l'a.
54:10On l'a par notre passé.
54:11Moi, j'ai cumé
54:12les routes de Bretagne
54:13pendant…
54:14Je fais 12 ans
54:15de direction générale d'Arkia
54:16mais 25 ans dans cette belle maison
54:17dont je connais à peu près…
54:19C'est un ingrédient hyper important.
54:20Je le découvre chaque jour
54:21un peu plus.
54:22Il y a des choses
54:23que j'apprends d'ailleurs aujourd'hui
54:24avec des gens dont j'étais le banquier
54:25qui ne me disaient pas avant.
54:26Bien sûr,
54:27le stade qui a changé,
54:28la relation différente.
54:29Ça change, effectivement.
54:30C'est quoi un exemple
54:31de belle réussite
54:32à laquelle vous avez participé,
54:33que vous avez accompagné,
54:34qu'on peut mettre en valeur ?
54:35Il y en a deux
54:36qui sont assez sympas.
54:37Il y en a pas mal,
54:38on en a plus de 50 aujourd'hui
54:39mais deux peut-être emblématiques.
54:40Une dans le Vici,
54:41une boîte qui s'appelle
54:42Chopopop,
54:43qui est basée à Nantes,
54:44vous voulez faire vos courses,
54:45vous n'avez pas le temps,
54:46votre voisin adore aller chez
54:47une grande marque de distribution,
54:48il y va tous les jours,
54:49il fait vos courses en même temps
54:50et vous les livre chez vous.
54:51Ça s'appelle les Chopopers
54:52et ça se multiplie à loisir.
54:53C'est incroyable.
54:54Et je suis rémunéré pour ça ?
54:55Pour apporter des courses
54:56de mon voisin ?
54:57Exactement.
54:58Très belle boîte nantaise
54:59qui a une très très forte traction,
55:00qui se développe très très fort.
55:01Et un autre exemple.
55:02Valeur économique,
55:03valeur sociale,
55:04très forte aussi.
55:05On n'a pas parlé
55:06de l'extra financier, etc.
55:07Bien sûr,
55:08l'extra financier
55:09de cette boîte-là
55:10est bien sûr important.
55:11On le mesure,
55:12on le trace,
55:13on le moniteure.
55:14Donc ça c'est un exemple.
55:15Un autre exemple
55:16à deux kilomètres et demi
55:17de chez moi,
55:18chez moi au sens
55:19de mon domicile personnel
55:20à la pointe du Finistère,
55:21à Plougacet d'Aoulaz.
55:22Une entreprise qui s'appelle
55:23Skyban,
55:24qui est une entreprise familiale
55:25qui a plus de 70 ans,
55:26qui a commencé
55:27dans l'électricité générale
55:28et qui aujourd'hui
55:29fait des systèmes de serre
55:30de chaleur,
55:31de chaleur par éolien,
55:32de chaleur par récupération
55:33de la chaleur,
55:34bref, très ESG également,
55:35qui est une très très belle PME
55:36qu'on accompagne aujourd'hui
55:37depuis maintenant quelques mois
55:38et qui est la preuve
55:39à la fois
55:40de la proximité territoriale,
55:41de la transition
55:42d'un modèle économique
55:43à un autre
55:44et la transition
55:45d'un modèle classique
55:46à un modèle
55:47beaucoup plus vertueux.
55:48Il faut être minoritaire,
55:49il faut être majoritaire
55:50dans ses aventures,
55:51dans ses histoires ?
55:52On est plutôt minoritaire.
55:53Majoritaire,
55:54c'est un autre métier
55:55comme je dis souvent.
55:56Majoritaire,
55:57c'est être au destiné de la maison.
55:58Par contre,
55:59on aime bien être
56:00un minoritaire accompagnant.
56:01Et donc,
56:02pour accompagner,
56:03il n'y a pas besoin forcément
56:04du poids du capital.
56:05La force des idées suffit.
56:06L'entrepreneur,
56:07c'est intelligent.
56:08S'il veut apporter de la valeur,
56:09il faut être minoritaire,
56:10majoritaire,
56:11il l'apprend à tous les coups.
56:12Vous êtes devenu
56:13entreprise à mission
56:14cette année.
56:15La raison d'être,
56:16je la cite précisément,
56:17Renan,
56:18on vient d'en parler,
56:19c'est réinvestir les territoires,
56:20c'est accélérer durablement
56:21leur transformation
56:22et celle de leurs acteurs,
56:23c'est vivre et travailler
56:24là où on le souhaite
56:25et c'est réinventer
56:26le pacte économique,
56:27écologique
56:28et social.
56:29Être une entreprise
56:30d'investissement à mission,
56:31qu'est-ce que ça veut dire ?
56:33Qu'est-ce que ça change
56:34par rapport à une entreprise
56:35d'investissement
56:36qui ne serait pas
56:37une entreprise d'investissement
56:38à mission ?
56:39Je serais tenté de dire,
56:40ça n'a pas changé grand-chose.
56:41Pourquoi ?
56:42Parce qu'on a pris ce statut
56:43après que tout le reste
56:44eut été fait.
56:45C'est-à-dire qu'on est
56:46une boîte relativement jeune,
56:47on a 4 ans,
56:48on est 34,
56:49on a une moyenne d'âge
56:50d'une trentaine d'années,
56:51des jeunes qui poussent très fort
56:52comme nous
56:53pour ce modèle de durabilité.
56:54Après avoir créé des fonds
56:55dans lesquels on a mis
56:56une partie de notre caride
56:57sur les indicateurs USG,
56:58après avoir aligné
56:59nos participations
57:00en leur donnant
57:01une feuille de route
57:02à 5 ans
57:03pour une trajectoire
57:04carbone, sociale, économique.
57:05Après avoir créé
57:06un fonds de dotation
57:07qui vise à soutenir
57:08les commerces de proximité
57:09de manière non-profit,
57:10on s'est dit que
57:11la continuité logique
57:12ayant tout aligné,
57:13c'était prendre le statut
57:14qui va bien avec ça.
57:15C'est engagant, c'est vrai,
57:16mais pas beaucoup plus
57:17engagant finalement
57:18que ce qu'on fait là.
57:19C'est la concrétisation
57:20simplement de démarches
57:21naturelles
57:22ou qui étaient mises en place
57:23naturellement
57:24depuis la création
57:25d'Epopée Gestion.
57:26C'est une conséquence
57:27plus qu'une volonté initiale.
57:29J'aime pas résonner en métrique
57:30parce que c'est un peu encore
57:31plus fort,
57:32mais nous ce qu'on aimerait être,
57:33c'est un peu,
57:34alors le mot n'est pas très bon,
57:35mais le one-stop-shop
57:36pour les entreprises en région
57:37complémentaire aux banques
57:38qui permettent à des entrepreneurs
57:39d'effectivement
57:40de créer l'emploi,
57:41créer les entreprises,
57:42grandir,
57:43faire vivre des gens au pays
57:44comme on dit effectivement.
57:45Ça c'est important.
57:46Si on arrive à faire ça,
57:47ça supposera une certaine taille.
57:48Je pense qu'on a vraiment répondu
57:49à notre mission d'une part,
57:50à nos aspirations personnelles
57:51à mon associé et à moi
57:52et je pense aussi
57:53pas mal aux aspirations
57:54des équipes
57:56Merci beaucoup Renan.
57:57Merci d'être venu nous parler
57:58de ces territoires,
57:59les forces des territoires,
58:00des territoires qui sont évidemment
58:02des bassins d'investissement
58:04particulièrement intéressants.
58:05Vous l'avez démontré
58:06avec la création
58:07d'Épopée Gestion
58:08il y a quelques années maintenant.
58:09Renan Lemoyal,
58:10cofondateur et directeur général
58:11d'Épopée Gestion
58:12était l'invité de ce quart d'heure
58:13thématique de Smart Bourse
58:14ce soir sur
58:15Be Smart For Change.